Entendant hurler son coéquipier, le jeune shinobi ralenti la cadence, histoire de voir ce qui clochait. A peine eut-il tourné la tête, qu’il aperçut Ikari le dépasser à vive allure. Il semblait se battre avec l’animal pour l’arrêter. Finalement, il réussi à calmer la bête, quelques mètres plus loin. Le chunin le rejoignit assez vite au trot.
"Excuse-moi, je me suis emporté sans savoir si tu étais déjà monté à cheval, dit-il en souriant. Bah écoute, tu ne le sais peut être pas, mais je ne suis pas né à Yuki. J'ai vécu plusieurs années avec mon père dans le dojo familiale en retrait du village de Konoha. Là-bas, j'ai reçu un certain enseignement...il resta un instant pensif, levant la tête en l'air avant de reprendre. On avait pour habitude de se balader à cheval...il s'arrêta à nouveau comme troublé par cette montée de souvenirs. Mais c'était il y a bien longtemps..."
Puis, il essaya de se ressaisir pour aider son coéquipier. Celui-ci lui demandant s’il avait ne serait-ce qu’une petite astuce pour pouvoir au moins tenir le coup jusqu’à Kori. Ainsi, tout en se grattant la tête, le jeune homme réfléchit un instant, cherchant comment expliquer de façon basique et compréhensive, les rudiments qui pour lui étaient devenus si instinctif avec le temps. Il ajouta alors :
"Bon, si tu veux galoper sans danger je vais te donner quelques petites astuces. Bon, il est vrai qu'on apprend pas du jour au lendemain, mais cela devrait faire l'affaire pour que tu tiennes la distance. Premièrement, ne met pas ta jambe trop en arrière et surtout ne les plaques pas. Tu ne réussiras qu'à durcir ton corps et contracter le cheval. Il faut que tu essayes d'être le plus souple possible. Mais le plus important lors du galop, c'est d'avoir les fesses lourdes, ton dos sera alors plus léger, tes mains resteront légères, fixes et indépendantes. Essaye maintenant! Si je vois que c'est passable on repartira."
Le genin envoya alors un coup de talon sur le dos de l’animal pour le faire repartir et tenter d’exercer les paroles de l’Hazuki. Le cheval s’élança, accélérant au fur et à mesure sa vitesse de galop. Ikari s’éloigna alors vivement avant de s’arrêter au loin. Il fit un grand signe de la main à son coéquipier en guise de réponse positive. Ils pouvaient ainsi reprendre leur périple. Ryo caressa la crinière de son animal tout en lui glissant quelques doux mots. Puis, il se précipita vers le garçon. Prêt à terminer leur périple et traverser les derniers kilomètres les séparants du fameux port de Kori. Leur voyage se déroulait agréablement. Faisant une halte pour manger avant de repartir assez brièvement. Pendant leur chevauchée, une multitude de paysages diverses et variés s’offrait à eux. Jusqu’à finalement cette barrière de vent iodée qu’ils franchirent en début d’après-midi. L’air marin se faisait déjà sentir avant même de pouvoir apercevoir les portes de la petite ville de passage.
Bientôt, ils se retrouvèrent au cœur d’une foule de personnes. Traversant l’amas de passants qui afflués ça et là, passant d’un bateau à l’autre, sortant d’une auberge, rentrant dans un bar, ou tout simplement se promenant sur le port habillé de son marché matinal. Du haut de leur monture respective, les deux ninjas se frayaient assez facilement un chemin jusqu’à l’étape relais. Ils se séparèrent ainsi des deux cheveux. Ryo caressant une dernière fois le fidèle animal, histoire de le remercier de l’avoir mené à bon port.
« Au revoir toi. » lui glissa-t-il.
C’est alors qu’Ikari s’interposa entre l’animal et lui. Posant une question à son coéquipier sur la suite des affaires. Il n’avait pas tord.
"Comme on est bien en avance, on va avoir le choix, tu veux commencer par chercher la personne dont nous a parlé Wei-chi ou bien on se réserve déjà une chambre ?"
Ryo n’état pas contre chercher une auberge, mais bon. Ce n’était réellement pas ce qu’il manqué par ici. Ainsi, il opta assez rapidement pour la première proposition, celle qui les avait amenée jusqu’à Kori. « Je préférerais pouvoir trouver cette vieille voyante. Histoire de pouvoir être libéré de ce fardeau. Il y a assez d’auberges dans le coin pour en trouver une ce soir qui nous accueillera. Surtout qu’on ne sait toujours pas dans quel coin, elle peut crécher. » Sur ces mots, le chunin s’approcha d’un bateau qui venait d’amarrer quelques instants auparavant. Le capitaine se trouvait encore sur le ponton attendant que tous les passagers aient finis de quitter le navire. D’une voix neutre il s’adressa à lui : « Bonjours, vous êtes du coin ? demanda-t-il interrogateur avant d’ajouter. Mon ami et moi aurions besoin d’un petit renseignement, concernant une voyante locale dont la réputation dépasse les frontières. »
Le commandant rétorqua alors d’une voix grave mais suave, dans un langage plutôt familier mais compréhensible. Un vrai loup de mer en somme.
« Mon p’tit bonhomme, le vent de la baraka t’a guidé jusqu’à moi. J’suis un local, un vrai de vrai !! Kori, c’est chez moi. Et, pour la modique somme de 50 ryos, alors j’suis même prêt à t’guider jusqu’à elle. Sinon, pour l’demi, j’peux t’indiquer sans trimballer mon p’tit cul d’marin. »
Ryo fixa un instant Ikari. C’est que le budget commençait largement à se serrer. Il n’était pas contre faire quelques économies appréciables, surtout qu’ils n’avaient pas la confirmation du village que tout cet argent dépensé serait remboursé. Sans même se parler, ils se comprirent assez naturellement, et l’Hazuki répondit :
« Euh, on va se débrouiller pour s’y acheminer. Il tendit alors les vingt cinq ryos de sa poche et conclu. Indiquez nous simplement la voie à suivre. »
Le marin prit l’argent, puis descendit du ponton tout en pointant du doigt l’artère principale. « Suffit d’longer le port jusqu’au bout. » Puis, il disparut dans le premier bar en face, laissant les deux shinobis face à leur destin.