Lorsque les oiseaux se taisent dans les arbres, lorsque le vent souffle à peine en une brise légère, lorsque les nuages dégagent le Soleil, et lorsque les choses s'améliorent, méfiez-vous. Plus l'été est chaud et plus l'orage sera violent. Plus le calme dure et plus la tempête causera de dégâts. C'est entré dans les mentalités, l'Homme s'est inventé une malédiction qui le fait douter même lorsque tout va bien – et se crée des problèmes imaginaires. Il existe cependant quelques insouciants qui savent profiter de ces rares moments de paix que leur offre la vie, et quelques malchanceux parmi ceux-là qui ne se rendront pas compte que la fatalité les a pris pour cible. Ceux qui ignorent encore pourquoi tant redoutent une tempête qui tarde trop à venir, pourquoi tant l'attendent, pour enfin pouvoir se dire que le pire est derrière. Ceux qui ignorent la violence de la foudre qui s'abat subitement sur un foyer, brisant au mieux une vie, au pire une famille tout entière. Ces jeunes qui marchent en pleine nuit la tête pleine de questions qui espèrent trouver des réponses auprès de ceux pour qui la vie n'est rien d'autre qu'une succession de maux pires les uns que les autres. Ces jeunes qui en voulant en savoir trop sur ce qui ne les regarde pas passent à côté des signes avant-coureurs de la tempête la plus violente qu'ils auront jamais à affronter.
Les gens vont et viennent dans la rue sans qu'on y prête attention – ils se disent tous la même chose ; que tous se ressemblent sauf eux-mêmes. Des hommes emmitoufflés comme on en croise tous les jours vont et viennent comme si de rien n'était, et on ne les remarque pas plus que ça. La neige tombe tranquillement, tout est calme.
C'est ainsi que l'on passe à côté d'un visage parmi des centaines d'autres. Un visage parmi d'autres, mais un homme, un seul, voué sans que vous le sachiez à devenir quelques jours plus tard la cible de votre haine la plus profonde. Un homme qui ne vous connaît pas et qui sans prévenir viendra s'abattre comme la foudre sur ce que vous chérissez le plus, réduisant en miettes vos espoirs et votre bonheur. L'homme qui vous fera comprendre pourquoi, tout en chacun, redoute tant les moments tranquilles et heureux. Pourquoi ils se demandent tous quand viendra la tempête qui donnera une raison d'exister à leur inquiétude, et qui viendra justifier le pessimisme dans lequel ils se complaisent. Regardez autour de vous. Vous le connaissez sûrement déjà. Vous le cotoyez tous les jours, peut-être même est-ce un ami, ou un membre de la famille, n'est-ce pas, jeune Rin Urusaki que je n'ai eu que trop peu le temps de connaître ? Le cas échéant, remémorez-vous votre journée. Vous l'avez croisé à midi. Ou peut-être au goûter de seize heures, à la sortie des petites classes ? Le soir peut-être, à la sortie de votre travail.
Ou bien, comme Ryo, à une heure et quart du matin. Une ombre dans la brume, insignifiante.
Et pourtant....
Wei-chi écouta Ryo s'exprimer sans répondre. Il avait tort : il ne lui devait rien. A présent ils étaient à égalité – et le chuunin connaissait bien le jeune Hazuki. Il savait qu'il progresserait vite et qu'il ne lui faudrait pas plus de deux ans pour le ratrapper voire le dépasser – après tout lui-même n'avait plus effectué de mission depuis quatre ans, date à laquelle il avait commencé à enseigner. Il ne répondit pas non plus aux allusions du jeune homme à propos de Futura Glacière ou du Seryuu. Ce n'était pas à lui de le faire et puis, que dire sinon que le Seryuu et le Futura Glacière n'avaient absolument rien à voir l'un avec l'autre – du moins d'après les théories qu'il avait lui-même établies. Il ne savait pas, à vrai dire : les deux organisations – lui-même les qualifiait de sectes – avaient elles quelque chose à voir l'une avec l'autre ou bien étaient elles deux rivales qui s'arrachaient la viande de leurs cobayes respectifs ? Lui, tout ce qu'il savait, c'était qu'on ne lui accorderait jamais la confiance nécessaire pour lui permettre d'y travailler, et que tout était suivi de près par un Kôrikage plus que curieux – et avide de nouveauté. Et ça, si Ryo se renseignait, il finirait peut-être par le savoir. Lui, il n'avait rien à dire ur le sujet. Rien à répondre.
Alors, qu'est-ce qui fit ralentir sa marche, et baisser son regard ? Ce qui teinta son visage d'amertume ? Ces questions. Encore et toujours des questions – qui référaient à un souvenir douloureux.
Akikaze. Et par-dessus tout : Primura.
« Comment cela se fait-il ? Elle a simplement été portée disparue dans un premier temps. L'administration chargée des enquêtes a un peu cogité sur le dossier jusqu'à il y a peu. Je ne sais pas ce qu'ils ont trouvé. Je ne sais pas comment ils ont su. Tout ce que je sais c'est que... enfin... il y a sûrement une raison, quelque chose de réfléchi, je ne la pense pas capable de trahison mais... elle n'a pas été enlevée. Elle est partie... de son plein gré... enfin... elle n'a pas été enlevée... »
Wei-chi leva les yeux vers une lune qui peinait à percer au travers des nuages – et qui finalement perdit son combat contre l'obscurité. « Et les autres...sont dans le coma depuis qu'on les a retrouvés... Ils sont maintenus en vie dans l'espoir de les voir se réveiller un jour pour qu'ils témoignent... June est l'incarnation du mystère pour Yuki... Et apparemment il connaissait Maika Sukyuri... une désertrice qui finalement n'était pas aussi morte qu'on le pensait. Est-ce qu'ils travaillaient ensemble ou au contraire étaient ennemis... c'est ce genre de chose que l'on cherche à savoir. Et c'est aussi pour cela que personne n'est encore parti à la recherche de Primura : si elle a rejoint June... alors ça revient à rechercher un palmier dans les forêts de yuki. Et puis... ce n'est pas à la portée de n'importe qui. Mais les hauts gradés ont plus important à faire. La disparition d'une genin, ce n'est pas une priorité. Surtout si elle a rejoint quelqu'un que personne n'est jamais arrivé à attrapper – et qui même une fois qu'on le croyait mort est réapparu...de nulle part. Alors en attedant que quelqu'un se dévoue... il faudra se contenter d'attendre qu'elle revienne d'elle-même... »
Il s'arrêta.
« Nous y sommes. »
Il fit signe à Ryo de ne pas bouger et fit le tour de la maison, rapidement. Pas de fenêtre. Il n'y avait pas d'autre solution possible. Si la discrétion ne fonctionnait pas, il restait la manière...officielle, dirons-nous.
Ce furent donc des coups forts contre la porte qui tirèrent le jeune Ikari Yorukawa de son sommeil. Celui-ci vint leur ouvrir en caleçon. Wei-chi, qui se doutait bien qu'à cette heure-ci les gens normaux dormaient, parce qu'il était deux heures du matin sinon plus, ne s'en étonna qu'à moitié, et n'en fit pas son affaire. Lui n'était venu que pour une raison, le dossier.
Et lorsqu'il l'évoqua, Ikari répondit par un « Attendez-moi un instant », remonta et revint un peu plus tard, habillé. Il préférait parler dehors – pour ne pas y mêler sa soeur. Wei-chi n'y vit pas d'inconvénient. Il comprenait tout à fait. C'était même normal.
« J'attendais votre venue, voici votre dossier ».
Wei-chi le récupéra avec un « merci » concis. Mais lorsque son regard se posa sur le dossier, son visage changea légèrement d'expression. Un peu moins réjoui. Un peu moins rassuré, aussi. Et un regard légèrement accusateur se posa sur Ikari.
« On savait pas trop quoi chercher alors je l'ai feuilleté sur place pour être sûr que ça correspondait à ce que voulait Rin-san. »
Le chuunin ne répondit pas, et se contenta de feuilleter le dossier. Il ne savait pas vraiment s'il devait ou non croire le genin – puis conclut qu'après tout il n'avait aucune raison de lui mentir. « Oui. C'est ce qu'elle voulait.. merci.
Il se tut pour ranger le dossier dans la sacoche et Ikari en profita pour demander : « Et pour Rin ? J'ai appris qu'elle avait été arrêtée."
Wei-chi soupira. Il n'aimait décidément pas les questions – et garda le silence quelques instants pour chercher une réponse convenable. Ne pas répondre tout court voulait dire qu'il avait des choses à cacher. Dire qu'il ne savait pas aurait été d'une crédibilité médiocre. Et répondre compromettait plusieurs choses. A commencer par le secret contenu dans le dossier... et ça...
« Je suppose que vous l'avez lu, le dossier... ça ne fait rien... je crois qu'il est temps d'être honnête avec vous... si vous avez lu le dossier vous aurez compris que ce n'était pas...un exercice d'infiltration. »
Il se mit à baisser le ton, car il faisait nuit et la nuit, le son portait plus loin. « Tout d'abord je tiens à vous rassurer, Rin n'a rien fait de mal. »
Il l'appelait par son prénom. Cela voulait dire qu'il la connaissait bien. « Elle n'est que la victime d'un complot qu'on ne saurait déjouer sans provoquer une guerre civile. Les Urusaki sont un clan important. Les diviser serait diviser une partie de la population. Alors on va garder le silence. Je vous remercie pour le dossier. Mais vous ne lui en parlerez pas. Elle ne doit jamais savoir, vous m'avez bien compris ? Jamais. Je lui donnerai un autre dossier. Pour la sérénité du village. C'est triste pour elle, mais c'est ainsi. Cela pourrait prendre des proportions démesurées – surtout au vu de son addiction à l'alcool. Elle n'a pas toujours le contrôle d'elle-même.»
Il les regarda ensuite, l'un après l'autre.
« Mais en attendant...j'ai une mission pour vous. Pas tout à fait officielle mais qui vous couvrira de gloire si vous y parvenez. »
Un sourire effleura son village. A moitié triste, à moitié amusé. « C'est une mission dont personne n'a voulu jusqu'à présent – et pour cause – et peut-être que c'est du suicide de vous demander ça mais vous faites partie des rares shinobis de Yuki à qui je pense qu'on peut faire confiance. Et j'avoue que vous êtes aussi les rares à ne pas encore avoir de mission. Mais j'ai trouvé que vous fonctionniez bien, tous les deux. De plus Ryo tu posais la question tout à l'heure...je t'ai dit qu'il valait mieux éviter d'y songer mais maintenant que j'y repense... comment dire ? Je ne vois que vous. Vous pouvez accepter [hrp: et dans ce cas vous filez lire le topic que j'ai posté au coin des suggestions et m'envoyez le mp en suivant les consignes] ou refuser [et dans ce cas vous me le dites aussi par mp toujours en suivant les consignes], personne n'en saura rien et je comprendrai tout à fait... par contre sachez que si vous acceptez... viendra un moment où vous ne pourrez plus revenir en arrière. Et vous risquez aussi de vous attirer des ennuis plus gros que le mont d'algeroth, des représailles, demettre le nez dans une organisation mafieuse ou que sais-je d'autre. Mais si vous réussissez vous gagnerez aussi la reconnaissance du village, une gloire certaine et sûrement une belle somme...
Il hésita un peu. Il savait que l'argent attirait Ikari. Que l'honneur attirait Ryo. Que la mission était dangereuse.
« Vous connaissez le bingo book... Et si vous êtes de bons shinobis vous êtes au courant de sa récente mise à jour... et il me semble que vous connaissez tous deux, au moisn de vue, Primura Tchinonamida. Alors... si cela vous intéresse, en tant que récemment responsable de l'administration de l'académie... je peux vous donner, en mission officielle cette fois, signée de la main du kage pour de vrai – il pourra même vous le confirmer de vive voix si vous ne me croyez pas – et je vous comprendrai – de retrouver Primura Tchinonamida et de la ramener – vivante. Et en mission officieuse si la mission officielle venait à être compromise – c'est à dire s'il était impossible de la ramener vivante – plutôt que de la tuer, de connaître au moins les raisons qui l'ont poussée à déserter. Et de lui porter quelque chose. Vous irez seuls, tous les deux. Ta récente promotion prouve votre talent, monsieur Hazuki. Et vous, monsieur Ikari, je ne doute pas un instant que vous auriez pu faire mieux si, ma foi... je vous avais appris plus de choses du temps où vous étiez encore sous mes ordres. Mais vous avez tout le potentiel nécessaire. Bien sûr au cours de votre mission nous pourrons correspondre par écrit et je me chargerai de vous transmettre toutes les informations récentes qui me parviendront. Monsieur Hazuki je compte également sur vous pour apprendre à monsieur Yorukawa les techniques qui pourraient lui être utiles et qu'il ne connaît pas encore, et aussi les meilleurs moyens – à moins que vous ne le sachiez déjà bien sûr,j'avoue ne connaître que les techniques que vous avez fait valider sur votre fiche de suivi... c'est à dire celles apprises durant mon cours – de créér ses propres techniques. Enfin pour les détails nous verrons plus tard. Si vous êtes d'accord je pense que d'ici une semaine toutes les formalités administratives seront remplies. IL vous faudra voyager. Ce sera long et pénible. Vous pouvez réfléchir bien sûr, vous n'êtes pas obligés de répondre de suite. Je vous laisse jusqu'à disons, demain soir. Sauf bien sûr si vous avez déjà la réponse...mais réfléchissez bien. Parce qu'une fois que la mission sera devenue officielle....il sera très difficile de s'en débarasser... et en parlant de mission officielle...Vous aurez bien sûr compris qu'à part moi et Rin, personne n'est au courant que c'était vous deux qui avez infiltré le futura glacière en même temps que June... Et, comment dire... il serait très facheux pour votre sécurité que quelqu'un l'apprenne... vous risqueriez de finir en prison, comme elle...sauf que vous, vous auriez beaucoup moins de chance d'en sortir. Enfin, c'est pour cela qu'il vaudrait mieux garder le silence... L'un d'entre vous est-il déjà décidé par rapport à la mission ? Ou a des questions.. »
Et enfin, il se tut. Il était rare de le voir parler autant – et son anxiété à la demande du dossier s'était muée en un certain calme. Il tremblotait un peu, mais à la fin de son discours, les quelques cachets qu'il avala achevèrent de lui donner un air parfaitement calme, et de lui rendre cette image presque identique à celle que, quatre ans auparavant, ses premiers élèves avaient pu garder de lui.
HRP : Je pense que vous aurez compris mes attentes pour votre prochain post.
Si votre personnage a des questions à poser à Wei-chi, envoyez moi un mp. Il faut savoir si vous acceptez la mission que je pourrai rarement poster plus d'une fois par semaine. Et que vos free rp ne pourront plus, pour des questions temporelles, se passer à Yuki (ou alors un free rp d'un jour, genre un flashback.) mais vous pourrez toujours vous entraîner pendant vos voyages. Wei-chi ne vous accompagnera pas, vous ne serez que tous les deux – mais vous serez sans doute amenés à voyager.
Vous êtes tout à fait libres de refuser, et si c'est le cas, vous ne serez pas laissés en plan, on vous proposera autre chose. Bien sûr la mission est dangereuse mais si vous ne faites pas les idiots vous ne devriez normalement pas mourir. Malgré ce que pensent les voteurs des awards je ne mange pas les PJ à mon petit déjeûner.
Sachez toutefois qu'accepter, c'est se soumettre à mes caprices.

