
Konoha by night. La nuit n’est pas particulièrement sombre, la lune éclairant les rues du village de sa douce clarté pourtant il est des rues que l’on préfèrerait éviter si possible en raison de l’ombre qu’elles recèlent. Il faut toujours se méfier des ombres, quoi qu’on en dise. Elles ont tôt fait de se mouvoir et de glisser jusqu’à vous, puis elles s’insinuent en vous, tentant de vous annihiler. Une histoire pour effrayer les enfants ? C’est ce qu’on verra et dans ce cas, prenez garde à ce que l’enfant ça ne soit pas vous. La peur peut mener à la démence et la démence à l’annihilation dont je vous parlais un instant plus tôt.
Il n’est pas très tard, neuf trente à peine mais déjà les rues se sont vidées, comme si chacun sentait qu’il allait se passer quelque chose. Il reste pourtant au moins une personne dans les rues, un certain monsieur Kaeru. Les bras chargés de sachets contenant diverses provisions, il avance. Il avance paisiblement, ça n’est plus un enfant et il n’a plus peur du noir depuis bien longtemps. Comme il a tord le pauvre… mais peut-être que l’inconscience est en réalité là pour nous protéger, afin d’éviter que nous ne soyons torturés continuellement par la peur.
L’homme continue d’avancer lorsque soudain une ombre s’étire derrière lui. Si grande, il ne peut pas l’ignorer. Sans doute un autre promeneur, pourtant il n’a entendu aucun bruit. Kaeru se retourne alors pour se rassurer et découvrir un autre villageois. Derrière lui, il ne voit personne et il ne peut empêcher un frisson de lui parcourir l’échine. Mais non, il n’y a rien à craindre, le village est bien protégé et qui pourrait lui en vouloir à lui ? Un simple gratte-papier.
Sa route se poursuit donc et à nouveau l’ombre se manifeste, mais lorsqu’il se retourne, toujours rien. La situation commence à réellement le paniquer, alors il accélère le pas.
D’abord il accélère le pas puis rapidement il se met à courir, en proie à une panique bien réelle. Cette ombre derrière lui, elle le suit mais il ne parvient pas à définir de quoi il s’agit. Des questions se bousculent dans sa tête mais il les chasse, préférant encore accélérer plutôt que de se rendre à la raison et de s’arrêter. C’est en fuyant qu’on finit par se faire avoir. Bien vite, il laisse choir ses sacs de provisions, ils le ralentissent et s’il veut vivre, il doit aller vite. C’est ce qu’il pense en tout cas. A-t-il tord, a-t-il raison ? Pour le moment, rien ne permet de le dire, une ombre semble le suivre mais peut-être n’est-ce qu’une impression. Un drap qui sèche fixé à une corde à linge, les arbres, ou tout simplement un chat.
Arrivé au niveau de la rue Ike il finit par se ressaisir. Il a presque quarante ans, ça n’est pas un âge pour avoir peur du noir. "Je ne suis plus un enfant. Il n’y a rien de plus dans l’obscurité de la nuit que ce qu’on voit dans la clarté du jour." se dit-il à voix haute, plus pour s’en convaincre qu’autre chose.
Il voit alors une paire d’yeux jaunes droit devant lui. Probablement un chat ou un quelconque animal errant. Ça s’approche. Le rythme cardiaque de Kaeru accélère, il a beau se dire que ça n’est qu’un animal et qu’il n’a rien à craindre, il ne parvient pas à s’en convaincre.
Soudain l’apparition passe sous un réverbère et là plus de place pour le bon sens, il se sent saisit d’horreur. Ce qu’il voit n’a rien de naturel, il n’a jamais vu pareil… créature ? Chose semble plus approprié.
Au lendemain on trouva un homme, caché derrière une poubelle dans une ruelle. Ce fut un gamin qui le trouva en sortant les poubelles du restaurant où il travaillait. Comme l’homme n’avait pas une tête de déshérité, il s’approcha afin de voir s’il pouvait lui venir en aide mais l’homme se mit alors à hurler de frayeur, essayant manifestement de se cacher sous la poubelle qui n’était évidemment pas assez haute pour le lui permettre.
Un peu effrayé lui aussi le gamin retourna prestement à l’intérieur et prévint son patron qui à son tour prévint les forces de l’ordre pour qu’elles interviennent et fassent dégager ce type avant qu’il ne devienne dangereux. Il n’avait même pas essayé de faire quitter l’endroit lui-même à cet homme, estimant que ça n’était pas de son ressort et que ça n’était pas pour rien qu’il payait des impôts. Le village, dans sa grande bonté, envoya une paire de genin fraîchement promus et un chunin. Ça ferait de l’expérience aux deux bleus qu’on s’était dit au bureau de répartition des missions.
L’ordre de mission fut délivré par coursier et donnait rendez-vous aux deux genin au niveau du fameux restaurant. Là, ils trouvèrent Shimone qui les briffa rapidement. "Hello jeunes gens. Tout d’abord je tiens à vous féliciter pour votre promotion. Akeru a également été promue mais son clan a demandé à superviser lui-même son entraînement mais ça Aoki vous l’a peut-être déjà dit.
Bon, ne perdons pas de temps en salamalecs, un gamin a trouvé un type bizarre dans une des rues qui jouxte le restaurant. On nous a demandé de le faire partir, ça ne devrait pas être bien long, ni même très passionnant. Je ne vous cacherais pas que n’importe qui aurait sans doute pu régler ça avec un peu de diplomatie mais bon, parait que ça vous fera de l’expérience.
Des questions ? Sinon on y va, et après je vous paye un verre pour votre promotion et vous féliciter du succès de cette première "mission"." Sur la fin, on sentait aisément qu’il était à deux doigts d’éclater de rire tant la situation lui semblait ridicule. Ça leur ferait une expérience, autant que de promener les chiens d’une mamie quinquagénaire, enfin il faut bien commencer un jour.