La genin était arrivée sur le coup des neuf heures. Pile à l’heure. Elle aurait pu arriver un peu plus tôt mais, il lui avait fallut trouver la salle de remise des missions à l’intérieur du bâtiment. La réceptionniste avait fini par la renseigner mais, il lui avait fallut se montrer persuasive.
Dans la salle se trouvaient déjà deux de ses camarades, qu’elle salua joyeusement. Bien qu’ils se connaissaient peu, une mission comme celle qu’ils venaient d’achever, ça tissait des liens. À ses yeux, ils étaient, eux deux ainsi que Waku, les personnes qui se rapprochaient le plus de la définition du mot ami.
Pas de Léolio à l’horizon. Ne le connaissant presque pas, Soi Fon pensait simplement qu’une tâche importante le retenait. Elle était à cent lieux de la vérité.
Vers neuf heure et quart, le junin se décida enfin à faire son entrée en scène. Ses premiers mots furent pour la jeune fille qui le remercia d’un sourire. Pas un de ces sourires chaleureux, plutôt un sourire timide. Elle refusait de se laisser marcher dessus mais, tout comme Kenji, il se dégageait quelque chose de cet homme qui l’impressionnait. Sans doute était-ce ça la différence entre un genin et un junin.
Sans perdre davantage de temps Léolio se lança dans un discours, leur apprenant premièrement que Waku ne serait pas des leurs cette fois. Kenji ne s’était pas montré à elle depuis quelques temps et à présent Waku ne faisait pas parti de la mission ? Waku n’avait peut-être pas ce qu’il fallait pour être un bon shinobi ou peut-être avait-il ce qu’il fallait pour être un Homme bon, toujours est-il qu’elle se retrouvait à être la seule Kirienne dans l’équipe.
*Kenji, Waku, Yoruichi, Nagao, Kibito. Pourquoi m’abandonnez-vous les uns après les autres ?
Et avec tout ça j'ai toujours pas pu demander à Kenji de m'entraîner au taijutsu Kirien.*
La suite du discours concernait la mission à proprement parler. Une mission qui concernait cette fois-ci le village de Suna. La mission n’avait pas de rapport particulier avec le village de la brume et Soi Fon se demandait pourquoi on l’avait sélectionnée pour cette mission. Non pas qu’elle se refusait d’y participer. Après ce que les Sunites avaient fait pour eux, il aurait été bien mal venu de refuser. Elle était simplement curieuse mais sa question pouvait attendre. D’après ce qu’elle avait comprit, une fois sur place, ils auraient beaucoup de temps, d’autant plus que ce n’était pas à elle de diriger les opérations cette fois-ci.
Puis après le discours du junin, ce fut au tour d’Hitashiro de prendre la parole, tout comme elle l’avait fait lorsqu’on l’avait chargé de diriger la mission de sauvetage.
Il leur rappela la situation pesant bien sur les conséquences qu’aurait un acte irréfléchi. Soi Fon accusa le choc, repensant à ce qu’il s’était passé la dernière fois.
Elle allait mieux et avait accepté le fait qu’elle n’était pas la seule responsable dans le drame qui était arrivé à Yoruichi mais, il faudrait encore longtemps avant qu’elle ne se pardonne totalement. Elle se mordilla la lèvre, seule réaction visible de sa part, peut-être afin de ne pas pleurer.
"Je suis certaine que tu feras un chef super." Elle non plus n’en avait pas mené large, quelques jours plus tôt, et ses paroles d’encouragement ne pouvaient pas faire de mal au genin.
La suite concernait la formation qu’ils allaient adopter pour se déplacer. Elle serait le Hyuga du groupe, Mizu lui permettant de "voir" derrière elle. Ça n’avait pas trop mal marché la fois précédente et cette fois, ils auraient un junin à leurs côtés.
Puis ce fut le moment du départ. Soi Fon se sentait plutôt bien. Elle savait qu’elle pouvait compter sur les deux autres genin et supposait pouvoir en faire autant au sujet du junin.
Le petit groupe progressa dans le désert toute la journée, s’arrêtant dans les rares oasis pour remplir leurs gourdes. Soi Fon ne s’étant toujours pas habituée à ce climat transpirait beaucoup, malgré l’abri tout relatif de son ombrelle. Elle qui s’était trouvé de beaux vêtements commençait à regretter de les avoir mit pour cette mission. Pas que ce que pouvaient penser les autres à son égard lui importait beaucoup mais, elle aurait voulu pouvoir les porter plus d’un jour sans déjà sentir mauvais.
Le premier soir, ils s’arrêtèrent derrière un amas rocheux. Une toile fut tendue afin que l’abri soit un peu plus convenable et on se partagea les quelques taches nécessaires lorsqu’on montait un campement. Elle profita de ce que c’était encore calme pour poser la question qu’elle s’était posée toute la journée au junin.
"Leolio-san, je me demandais, pourquoi m’a-t-on sélectionnée pour cette mission ? Pas que ça me gêne de participer à cette mission, bien au contraire et c’est la moindre des choses après ce que Sunagakure no sato a fait pour nous. Je suis simplement curieuse de savoir."
*C’est mes compétences en démolition qui les intéressent ?
*
La nuit fut douce pour Soi Fon. Pleine de rêves mais plus l’ombre d’un cauchemar. Elle se trouvait à nouveau en paix avec elle-même. Le lendemain, il fallut se remettre en route.
Les jours suivants se ressemblèrent. Marcher, s’arrêter pour boire, marcher, s’arrêter pour boire à nouveau, reprendre la route, monter le campement, manger, dormir.
Ils s’arrêtaient, généralement, dans le premier endroit où ils pourraient passer une nuit à peu prêt convenable. Ça lui rappelait ses premières nuits d’étudiante à Kirigakure no sato.
Un soir ils firent halte dans une oasis et la jeune fille en profita pour se baigner et laver ses vêtements. Genin ou non, elle n’aimait pas rester sale et ses vêtements empestaient la sueur tout comme elle. Le lendemain ils n’étaient pas tout à fait sec mais au moins ils ne ressemblaient pas à un sac de chiffon (c’est beau la magie du rp

).
C’est ce jour que Soi Fon commença à noter des changements dans le décor. Ça ne se faisait pas comme ça d’un coup mais, il y avait de plus en plus de plante. Pas de grands arbres verts mais plutôt des petits buissons comme on en trouvait dans les brousses.
C’était la deuxième fois de sa vie qu’elle voyait cela, la première étant avec Kenji lors de leur hégire. Petit à petit la verdure revint et finalement, un beau matin les arbres devenaient si nombreux qu’elle en déduisit qu’ils étaient arrivés dans la forêt et qu’ils se rapprochaient donc à grand pas de la frontière.
Outre le décor, les bruits avaient changés mais ni Mizu ni elle n’en étaient gênés, au contraire, les bruits qu’ils entendaient à présent leurs rappelaient leur terre natal.
Soudain Léolio stoppa leur progression leur annonçant que c’était ici qu’ils devraient installer leur "douane". Ici ou un mètre plus loin, Soi Fon ne voyait pas ce qui permettait de savoir où s’arrêtait le pays du vent et où commençait celui du feu et se demandait même si quelqu’un en avait la moindre idée ou si c’était à dix kilomètres prêt.
Léolio leur en apprit encore d’avantage sur leur mission. A vrai dire, ça pouvait être très facile tout comme ça pouvait être extrêmement difficile. Des idées, elle en avait quelques unes mais, ce n’était pas à elle de décider de la démarche à suivre. Elle ne doutait pas non plus que si un groupe de shinobi de rang supérieur voulait vraiment passer, Léolio ou non, ils passeraient. Elle fut confortée dans son idée en voyant le junin s’installer un amac dans le but évident de piquer un roupillon.
*Houla, on est bien nous. Quoique, déjà la dernière fois il a fallut se démerder sans lui. On fera avec mais, je pensais qu’il nous aiderait davantage. Va falloir justifier notre titre de genin.*
Rapidement Hitashiro mit au point un plan qui plaisait bien à Soi Fon. Deux vigies en permanence, le troisième pouvant servir à relayer ses camarades. Il parti alors en direction du hamac du junin et revint quelques instants plus tard avec des clochettes et du fil de pêche. Une fois le partage des clochettes et du fil effectué, il dessina rapidement un schéma, pour leur donner une idée un peu plus précise de ce qu’il attendait d’eux c’est alors que Soi Fon prit la parole.
"Si je puis me permettre une suggestion. Je pense que nous devrions éviter d’utiliser les clochettes. Elles nous avertiront effectivement de l’arrivée de nouveaux venus mais, eux aussi seront averti. Ce que je propose, c’est de tendre nos fils dans les angles mort comme tu l’avais proposé mais au raz du sol. Lorsqu’ils marcheront dessus et c’est bien la mort s’ils n’en touchent pas un, le fil se tendra un peu, et là nous seront prévenu de leur présence. Il nous suffit d’un bout de bois auquel sera relié le fil. On le pose sur une branche et dès qu’il y aura une tension, le bout de bois tombera, avertissant la personne qui se trouvera près du dispositif. Nous pourrons alors voir de qui il s’agit et prendre les mesures en conséquence.
Toutefois si on choisit d’opérer ainsi, on ne pourrait pas juste fixer le câble entre deux arbres, il faudra que ce soit le même fil d’un bout à l’autre et qu’il puisse transmettre la tension."
Mizu de son côté semblait s’intéresser à la question comme de l’an quarante. Toutes ces histoires de plan, ça n’était pas son truc. Lui, il chassait les souris, et encore, et pour ça le meilleur des plans selon lui restait de bondir sur sa proie avant qu’elle n’ait pu se faire la malle.