Lorsque Musashi les réveilla, Lee avait sursauté, et s'était redressé, brusquement tiré de ses cauchemars. A moitié endormi, il écouta le chûnin donner les indications sur le déroulement de la journée sans vraiment réaliser, il n'avait pas encore émergé. Son regard se posa sur la nourriture; il n'avait pas particulièrement faim, et il se sentait trop crasseux pour manger. Il préféra descendre d'abord se nettoyer, evitant ainsi la tâche de couper les parts, il prendrait ce qu'il resterait en remontant.
Après tout, ils avaient trente minutes pour y être. Lee avait donc tout son temps pour se laver. Il descendit donc vers le puits, les yeux à demi ouverts seulement, les pieds traînants. Il avait des cernes monstrueuses et des courbatures pour avoir dormi sur le sol - et dormi était un bien grand mot. Il se pencha par-dessus, fit descendre le seau - sans tomber cette fois-ci heureusement, et le remonta pour s'asperger. Cela le réveilla un peu, l'eau lui donnait des frissons, froide sur son corps brûlant, et l'envie de dormir le reprit. Les images de son cauchemar revenaient le hanter, tout comme le fantôme de la petite fille, mais il avait abandonné la partie. Il ne luttait plus. Il releva, une fois lavé, tremblant, les yeux vers la tour, mais n'y remonta pas pour chercher sa nourriture. Les horreurs dans sa tête, en même temps que la fièvre et l'heure trop matinale pour lui lui avaient coupé l'appétit. Alors il décida de ne pas perdre de temps, et remplit au puits sa bassine, pas trop tout de même pour tenter de la transporter. Puis il se rendit devant le mur du rempart qu'il regarda avec un air de dépit. Il était haut, et monter sur une echelle les deux mains occupées à transporter une bassine s'avérait être une tâche ardue. Il s'approcha du mur et y mit ses deux mains. Le kinobori... La voix dans sa tête lui dit de le faire.
* Tu peux y arriver, Lee...* Alors, machinalement parce qu'il avait cessé de lutter, il ferma les yeux, à la recherche de son chakra. Il l'avait déjà fait et il lui fût aisé de le refaire. Une mine de dégoût vint se poser sur son visage, il était répugné. Mais il ne voulait plus lutter. La chaleur dans son corps lui donna une impression d'étouffer, et lorsqu'il le fit descendre vers ses pieds, ce fut comme si sa fièvre s'était réfugiée dans le bas de son être.
Il se lança. Il monta sur le mur, ou plutôt il essaya. Il fit deux pas. Grâce à l'élan qu'il avait pris, tout simplement; le chakra n'avait rien à voir là-dedans. (même moi j'arrive à faire trois pas

et j'en connais qui font des saltos, z'ont pas de chakra non plus :p) En plus il avait poussé un peu fort, et s'était retrouvé sur les fesses. Heureusement qu'il n'avait pas pris la bassine, pensa t-il. Ou plutôt, cette pensée lui apparut sous forme de moquerie de la part de la petite fille.
*Heureusement que tu n'as pas pris la bassine, huhuhu!* cela suffit à le décourager. Il décida de se mettre en quête de l'echelle, mais une autre pensée vint le retenir.
*Il faudra bien y arriver un jour...essayer, toujours essayer, encore essayer!*Essayer, encore essayer, toujours essayer. Avec un profond soupir, il réessaya. Le chakra, cette présence en lui qui lui semblait étrangère parce que trop nouvelle, et qu'il assimilait à un fantôme venu hanter son esprit, circula a nouveau jusque dans ses pieds, accrochant un peu de sable à ses chaussures. Il reessaya, et tomba à nouveau. Dépité, il leva les yeux vers le mur. Il comprit qu'il n'y arriverait jamais, et que même s'il arrivait jusqu'en haut, ce ne serait jamais avec la bassine. Et puis un tel effort lui était douloureux, fourbu qu'il était. Il regarda ses bras, il avait la chair de poule et ce en dépit de la température déjà élevée à une heure si matinale.
Il se mit en quête de l'echelle, les autres devaient sûrement encore être en train de petit déjeuner. Il la souleva difficilement, et manqua de tomber à la renverse, déséquilibrer. Il n'arriverait pas à la transporter comme cela, alors il attrappa le barreau de l'une des deux extrémités, et la tira. IL ne pensait pas, ne réflechissait pas. Passer le mur. C'était tout ce qui comptait désormais.
*Passer le mur...l'échelle...la bassine...le mur...l'échelle..la bassine... mur.. bassine.. echelle... bassine... mur... echelle...bassine..* Fébrilement, il posa l'échelle contre le mur,appuya dessus puor s'assurer qu'elle ne bougeait pas, puis ramassa sa bassine.
*Il faut monter, huhuhu, monter avec la bassine, ça va être amusant n'est-ce pas^^*. Amusant...non ça n'allait pas l'être. Mais il n'avait pas le choix. Il attrappa les deux poignées, et posa la bassine sur l'un des barreaux qui lui arrivait à la hauteur des épaules, et, tout en la tenant, posa son pied sur le premier barreau, calant ses genoux contre le deuxième. Il remonta d'un barreau la bassine, et ainsi de suite. Enfin, il parvint en haut, sans oser regarder en bas. Il s'assit pour souffler, haletant et tremblant, cela avait été éprouvant pour lui. Il but un peu de l'eau de sa bassine, en dépit du fait qu'elle ne fût pas très propre, au risque d'attrapper des vers, puis regarda devant lui.
Des toits et des ruelles à perte de vue. Par où Musashi avait-il pu aller?
*Et voilà ce qui arrive quand on n'écoute pas, hinhin* Il baissa la tête. C'était haut.. Il lui faudrait descendre, et ce avec la bassine... sans en renverser. Il regarda la colline de sable, et les maisons qui en dépassaient à peine. Ne pas s'enfoncer... Il se lança alors, ses pieds s'enfonçant dans le sable jusqu'à la cheville. Sa grande frayeur était de se faire piquer par un scorpion. C'est pourquoi il préféra monter sur une maison dont le toit dépassait à peine plutôt que continuer d'évoluer sur les dunes. Là, il s'assit, et but encore un peu de l'eau de la bassine parce qu'il était fatigué et il n'avait rien mangé; or son ventre commençait à s'agiter.
Il reprit sa bassine dans ses bras tremblants, ensuite, et poursuivit son chemin, faisant bien attention à ne pas tomber. Il marchait, sans aucune vigueur, comme un condamné qui allait à la mort. Il ne savait pas par où chercher, il errait au hasard, de toits en toit, chaque toit à traverser étant une épreuve de plus.Il n'était pas rassurer et imaginait à l'intérieur de chaque maison sur laquellei l marchait une famille de cadavres enfermés dans des tonneaux. Il regardait la rue qu'il longeait en contrebas, ce n'était pas bien haut heureusement, dans l'espoir de voir le chûnin. Puis il y eut un tournant, la rue fit un angle, Lee se retrouva donc face à du vide, sa route faisant un angle de 90 degrés. Il regarda le toit en face de lui. Plutôt loin.
*Et bien? Faut sauter..* Sauter. En voilà une idée. C'était bien trop loin. Et surtout avec la bassine dans les bras. Il s'approcha du bord et regarda en bas. Deux mètres. Il regarda à nouveau la distance qui le séparait du toit d'en face. S'il avait regardé dix mètres plus loin, il aurait aperçu Musashi, mais il ne semblait plus préoccupé que par le gouffre entre lui et la maison d'en face.
*Tu sais que les fantômes savent voler? Si tu sautes, je te montrerai! Je vais te faire voler! Saute! Saute!* Lee regarda en bas. Deux mètres, et du sable. Il n'avait plus la force de résister à la présence qu'il pensait posséder en lui. Il recula d'un pas, en tenant bien sa bassine.
*Saute!*
Et il sauta; ce fut la chute. Une belle chute de deux mètres, où il faillit perdre la vie car mal tomber sur sa bassine. Heureusement il retomba à quatre pattes, mais se fit tout de même bien mal. Il resta là essoufflé, abasourdi, fixant en face de lui la bassine qui avait roulé, et qui avait déversé sur le sol tout son contenu. Puis remarquant qu'il n'était pas seul, il leva la tête, n'ayant pas vraiment d'expression sur le visage, si ce n'était un air ahuri, et une terreur sans nom dans le regard. Au moins, il avait trouvé Musashi.