Publié : mar. 21 févr. 2006, 22:34
Lee avait, une fois de plus, été soigné par Musashi. Et lorsqu’ensuite celui-ci fit la leçon à Kodomo et lui, il se contenta d’écouter, hochant la tête par moments, fixant le sol, l’air un peu honteux. Oui, il avait honte de ce qu’il avait fait. Même s’il ne supportait pas l’autre, il avait honte. Il s’était laissé aller dans sa haine, et cela leur en avait coûté à tous les deux. Il ne dit rien pour se justifier, il ne tenta même pas une excuse de mauvaise foi pour accuser Kodomo, non, il se contentait de hocher la tête. Et son point de vue sur Musashi commençait non pas à changer, car il n’avait jamais vraiment été négatif, mais à se faire, et en bien. Cet homme était gentil avec lui, par deux fois il l’avait soigné quand il avait flanché, et alors qu’ils s’étaient battus, il gardait son calme. Lee éprouvait une certaine admiration pour les personnes comme ça, qui dans toutes les situations donnaient l’air de savoir quoi faire. Même si ce n’était pas forcément vrai, avec Musashi, Lee se sentait en sécurité. Voire même en confiance. Sans un regard pour Kodomo, parce que l’indifférence est plus sage que la haine, il se leva. Oui, Musashi l’avait dit : ils s’étaient conduits en gamins. * Mais …je suis un gamin… j’ai douze ans… je suis encore un gamin…je veux pas grandir…*
Il descendit, remonta, en effectuant les taches que le professeur leur avait confiées. Sans un regard, sans une attention pour Kodomo. Le loup lui eut droit à des regards de méfiance, depuis la bagarre, Lee avait encore plus peur de lui, peur que pour venger son maître, la bête le mordît. Musashi était toujours derrière eux. D’un côté, il était rassuré par sa présence, mais d’un autre… et la nuit tombante allongeait les ombres, les rendait inquiétantes. Il repensa aux menaces de mort, n’avaient-ils donc vraiment aucun autre choix que de se plier à ces consignes ? Il le ferait. Du moins il essaierait, mais c’était plus fort que lui, son égoïsme et sa mauvaise foi restaient ses deux plus gros défauts après bien sûr sa fascination pour les jolies choses. Il aimait appliquer les ordres, il se sentait encadré, moins perdu. Il n’avait, à ce moment précis, pas vraiment l’air différent d’un zombi. Il descendait, prenait, remontait, posait, descendait, prenait, remontait, posait. Deux allers-retours, et après ?
Après, sans un mot, Lee prit le premier livre qui lui tomba sous la main, se posa dans un coin, discrètement, il l’ouvrit sans même faire attention à son contenu, car ce n’était pas le livre qui l’intéressait. Il se laissa aller à rêver, rêver oui, dans son petit monde à lui, il revoyait Ken qui lui souriait, Nini qui l’invitait à jouer avec lui, les entraînements, les bons repas et les histoires de la nounou…. Il ne voulait pas jouer les asociaux, à part Kodomo il ne détestait personne, et encore, Kodomo , et surtout son loup, lui faisait peur plus qu’il ne suscitait de véritable haine en lui. Il voulait juste… il ne savait pas ce qu’il voulait et c’était bien là le problème. D’ un côté, il aurait voulu rejoindre les autres, et rire avec eux, s’amuser. Mais ils n’avaient pas l’air de s’amuser. Personne ne parlait vraiment beaucoup, hormis Musashi, et encore, lui ne faisait que donner des directives. Et ça le mettait mal à l’aise. Pas de conneries, pas de blagues, rien. Il avait fait un bond dans la cour des grands, fini les jeux dans la cour aux récréations, les mauvais tours aux professeurs. Il devrait s’y faire… mais ça lui faisait peur, un univers comme ça, il n’en voulait pas. C’est pourquoi il restait à l’écart, à s’isoler dans le sien. En attendant que son horizon s’ouvrît sur des instants plus propices. Que l’avenir lui donnât des occasions de rire à nouveau.
Car Lee n’en avait encore pas montré grand-chose, mais au fond, il était un petit garçon plein d’entrain, avide de jeux et de rigolade, qui ne demandait qu’à être aimé bien que cela lui fît peur. Et puis, le loup ne le rassurait pas, alors plus loin il s’en tiendrait, et mieux il irait. Non, ce n’était pas par méchanceté ou par envie qu’il s’isolait comme ça. C’était par une envie désespérée de s’accrocher à ses rêves, de rester un peu encore dans la douce enfance qu’il était entrain, peu à peu, de quitter.
Il descendit, remonta, en effectuant les taches que le professeur leur avait confiées. Sans un regard, sans une attention pour Kodomo. Le loup lui eut droit à des regards de méfiance, depuis la bagarre, Lee avait encore plus peur de lui, peur que pour venger son maître, la bête le mordît. Musashi était toujours derrière eux. D’un côté, il était rassuré par sa présence, mais d’un autre… et la nuit tombante allongeait les ombres, les rendait inquiétantes. Il repensa aux menaces de mort, n’avaient-ils donc vraiment aucun autre choix que de se plier à ces consignes ? Il le ferait. Du moins il essaierait, mais c’était plus fort que lui, son égoïsme et sa mauvaise foi restaient ses deux plus gros défauts après bien sûr sa fascination pour les jolies choses. Il aimait appliquer les ordres, il se sentait encadré, moins perdu. Il n’avait, à ce moment précis, pas vraiment l’air différent d’un zombi. Il descendait, prenait, remontait, posait, descendait, prenait, remontait, posait. Deux allers-retours, et après ?
Après, sans un mot, Lee prit le premier livre qui lui tomba sous la main, se posa dans un coin, discrètement, il l’ouvrit sans même faire attention à son contenu, car ce n’était pas le livre qui l’intéressait. Il se laissa aller à rêver, rêver oui, dans son petit monde à lui, il revoyait Ken qui lui souriait, Nini qui l’invitait à jouer avec lui, les entraînements, les bons repas et les histoires de la nounou…. Il ne voulait pas jouer les asociaux, à part Kodomo il ne détestait personne, et encore, Kodomo , et surtout son loup, lui faisait peur plus qu’il ne suscitait de véritable haine en lui. Il voulait juste… il ne savait pas ce qu’il voulait et c’était bien là le problème. D’ un côté, il aurait voulu rejoindre les autres, et rire avec eux, s’amuser. Mais ils n’avaient pas l’air de s’amuser. Personne ne parlait vraiment beaucoup, hormis Musashi, et encore, lui ne faisait que donner des directives. Et ça le mettait mal à l’aise. Pas de conneries, pas de blagues, rien. Il avait fait un bond dans la cour des grands, fini les jeux dans la cour aux récréations, les mauvais tours aux professeurs. Il devrait s’y faire… mais ça lui faisait peur, un univers comme ça, il n’en voulait pas. C’est pourquoi il restait à l’écart, à s’isoler dans le sien. En attendant que son horizon s’ouvrît sur des instants plus propices. Que l’avenir lui donnât des occasions de rire à nouveau.
Car Lee n’en avait encore pas montré grand-chose, mais au fond, il était un petit garçon plein d’entrain, avide de jeux et de rigolade, qui ne demandait qu’à être aimé bien que cela lui fît peur. Et puis, le loup ne le rassurait pas, alors plus loin il s’en tiendrait, et mieux il irait. Non, ce n’était pas par méchanceté ou par envie qu’il s’isolait comme ça. C’était par une envie désespérée de s’accrocher à ses rêves, de rester un peu encore dans la douce enfance qu’il était entrain, peu à peu, de quitter.