Tasuki marchait dans la rue, cela faisait quelques jours que chaques matins, il se levait de bonneheure et errait en ville, et autour, pour n'en revenir que la nuit tombée. Mais aujourd'hui il avait mal dormit, enfin mal, pire que d'habitude disont. Son regard était vide, il mit à terre plusieurs personnes sans s'en rendre compte, à marcher tout droit malgré sa faible corpulence. Son aspect physique était vide, mais dans sa tête, tout était different. Il pensait à Kitai, il n'arrête pas depuis qu'il a lu la lettre de celui-ci, et ça le perturbe.
*NAN ! Arrête de penser tais-toi tais-toi !*
Mais quoi qu'il fasse, les images de Kitai défilent dans ses songes. Il tomba à genoux au beau milieu de la rue, les mains sur la tête. À vrai dire, les passants s'en étaient habitués ... depuis le temps ... mais ça fait toujours un petit effet de voir le fleuron, l'élite de Yuki, à genoux, misérable, dans la rue. Et après ayez confiance en la justice tiens ...
Tout jour qui commence mal finira très mal, tout jour qui commence bien finira mal, c'est la règle de depressif, elle s'applique très bien à tous les jours des dépressifs. Donc ce jour ayant très*10[sup]42[/sup] mal commencé, il va très*10[sup]43[/sup] mal finir ...
Se tenant toujours le visage, le jônin pleurait. Le liquide chaud coulait dans ses mains, puis tombait dans la neige, la faisant legerement fondre. Il se releva brutalement, causant l'arrêt cardiaque de deux ou trois "ainés". Il se mit à retourner chez lui, tout était normal si on exceptait son regard de malade mental et un rictus de folie mal geré. Il arriva devant son appartement, la vue de la porte le fit sursauter.
*Cette porte ... me fait penser à Kitai ! Combien de foid l'a-t-il dégondée ? Je ne veux plus ... la voir ...*
Aussitôt dit, aussitôt fait. En deux coups, les gonds ne ressemblaient plus à grand chose, la porte était étalée sur le sol, et quelques gouttes de sang dégoulinaient le long des poings de Tasuki pour s'éclater dans un bruit mat sur le sol gelé. Ses yeux embrumés passèrent sur toute la pièce, chaque élement lui faisant penser à Kitai était aussitôt transpercé par un pieu de glace assez gros. Jusqu'à ce que le regard du fou furieux croisa son reflet dans une glace ... sa folie redoubla, il s'elança contre un mur, se recula après quelques secondes et constata son oeuvre : quelques fissures se replissant, à leur point d'origine d'un rouge sombre. Il retourna son regard vers le mirroir, et contempla ses cheveux collés en mèche rebelle sur son front par le sang. Le rouge lui allait bien ... Première pensée sans rapport avec Kitai depuis un moment qui lui avait paru séculaire ... il sourie légèrement, et sorti de l'appart', écrasant volontairement la porte en mettant tout son poids dessus, malheureusement celle-ci resista. Tant pis, ce sera pour une autre fois. Tasuki allait chez un coiffeur ... qui aurait cru qu'un coiffeur arrangerait ses soucis ? Une teinture rouge, rouge vive, cet idiot n'avait pas de rouge sombre.
*Mais .... c'est con ça ...*
Et oui, une idée, ce genre d'idée que vous avez quand vous êtes fiers de vous et qui vous mine le moral à coup de mines anti personnelles.
*Kitai ne me voit pas ... à quoi ça sert que je change ?*
Il regarda le dragon qu'il s'était fait tatouer (ha j'vous ai pas dit ? Bon ben c'est fait) et se dit que rien ne pouvait le faire oublier Kitai, qu'il était une part importante de son passé, la personne qui l'a sauvé de la cruelle misère de la rue ... la rue ... la rue ... si il y retourne, tout effet benefique pour lui de Kitai aura disparu ?!
[ Nous prions les lecteurs de nous excuser de ce coupement dans l'histoire, certaines scènes choquantent auraient pu choquer les âmes sensibles. Nous nous retrouvons quelques minutes plus tard. ]
Pendant ce laps de temps inarrable, beaucoup de changements ont eu lieu. D'abord le décors, maintenant on est aux portes de Yuki, dans un endroit presque campagnard, loin de tout. Quelques trous dans le sol, semblant vieux de quelques jours, et pourtant pas encore comblés, represantant tantôt des pieds, tantôt une sorte de bâton plustôt balaise. Une petite maison de bois se laissa voir au loin. Tasuki s'y rendit.
Un vieil homme assis devant sa maison regardait ce jeune homme débraillé, en haillons qui se dirigeait vers lui. En regardant attentivement ses haillons étaient des habits de bonne qualité déchirés volontairements ... L'aura de cet homme était instable, tantôt assez grande pour son âge (le mot "puissante" est impossible à utiliser quand on est devant ce vieillard si impressionnant), tantôt médiocre. Shinseï sait reconnaître les âmes en detresse, mais s'il devait toutes les receuillir, où irait le monde ? Il étendit légerement son aura jusqu'à l'intru.
L'intru en question était Tasuki, il marchait, dans la neige froide, quand l'aura le rejoint. Tasuki ne comprit pas tout de suite d'où venait cette aura si puissante, qui lui intimait avec tant d'autorité de partir, qu'il s'arreta, il voulait partir, mais une partie de lui ne voulait pas. Il resta là, sans bouger, respirant à peine. L'aura l'empechait d'avancer, et sa volonté l'empechait de partir ... il cru qu'il allait rester une eternité comme ça, coincé. Sa volonté cedait du terrain petit à petit, puis l'aura disparu. Tasuki put enfin bouger, et il reprit sa marche, sans se soucier davantage de ce qui venait de se passer. Il arriva enfin devant le "petit vieux" qui était assis, et qui regardait ses fleurs. À vrai dire, Tasuki ne réalisa que quelques secondes après que de telles fleurs, la dernière fois qu'il en avait vu c'était il y a 6 ans, depuis qu'il es tà Yuki il ne voit que la neige et les pinèdes ... Reportant son regard vers Shinseï, qui lui fit signe, ou non même pas, mais qui lui fit comprendre sans parler ni bouger, rien qu'avec les yeux, que le jeune impertinant lui cachait son soleil ...
"Désolé ..."
Mais Shinseï se leva, Tasuki le suivit, comme subjugué par l'homme, qui l'ammenait vers une étable en bois. Sans comprendre il regarda à l'intérieur de celle-ci et y vit une mule couchée sur la paille, elle semblait vieille mais avoir encore de nombreuses années devant elle, comme son propriétaire. Le vieux lui fit un signe de la main désignant la paille, Tasuki comprit ... il l'invitait à dormir ici ... nul doute que le vieux avait comprit que Tasuki était au moins chûnin, à son aura qu'il avait plus tôt. D'ailleurs maintenant qu'il y pensait, où était l'aura qui l'avait empeché d'avancer ? C'était celle de ce vieux, il en était sûr, mais il arrive à la cacher ... ce qui revèle une force immense ! Ce vieux n'était pas un simple jardinier, quelques coups d'oeils lui permirent de voir qu'il enseignait les arts martiaux, il faudrait qu'il aille y faire un tour un jour, ce vieux semble plein de surprises. Shinseï se retira, laissant Tasuki seul avec la mule, qui semblait déjà avoir comprit les intentions des humains, puisqu'elle se décala un peu, laissant une place vacante au jônin. Celui-ci s'avanca vers la bète et lui caressa machinalement derrière la tête et l'arrière des oreilles, en pensant au vieillard ... Il ne pensait plus du tout à Kitai, sauf pour se rendre compte qu'il ne pensait plus à lui ... Shinsaï revint avec un petit plateau, dedans, trois tasse d'un thé brûlant, et la théière qui va avec. Ils s'assirent sur leurs talons l'un en face de l'autre, et ne parlaient pas. La mule commença à se rechauffer avec le thé, elle semblait bien aimer. Tasuki ouvrit les lèvres pour parler, mais aucun son ne sorti de sa gorge, il s'y reprit plusieurs fois, avant de pouvoir enfin dire un mot, un seul.
"Merci ..."
Shinseï lui sourit, puis se leva sans mot dire, il prit les tasses vides, et le plateau, puis retourna dans sa maison, laissant Tasuki, extenué, seul avec la mule. Un coup d'oeil dehors et il comprit qu'il était vraiment tard ... il se coucha tel quel aux côtés de l'animal.
*Shinsei, La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force, il s'appele donc Shinsei ...*
La mule, ayant eu un simulâcre de chaleur avec le thé, chercha un peu plus de confort, et s'étala presque completement sur Tasuki, qui ne s'en plaind pas, la bète était chaude, douce et ne sentait pas mauvais. Il ne s'attendait pas à ça comme compagnie dans son lit, mais bon :p.
Il s'endormit comme ça, revant. Depuis quand n'avait-il eu que des nuits sans rèves ?
[ Tout en économie de paroles ... ]
Edit : Moloch ne pourra pas poster pour l'instant, mais c'pas grave 