Moineau regarda ceux qui venaient d'interrompre sa partie de la tête aux pieds, puis se relança dans sa partie avec ses camarades, annonçant que ceux ci resteraient pour finir la partie avec lui. Sans réel lien entre ses phrases, le gamin demanda à Mizaki étaient réels, ce que confirma Mizaki directement en suivant, le sourire en coin de lèvres.
« Pas de problème vous pouvez continuer. Ah, et mes crocs sont bien réels au passage.»
L'attitude de Moineau lui plaisait au plus haut point et cela se voyait, il aimait bien ce type de gamin qui lui rappelait ce qu'il était lui même lorsqu'il était plus jeune.
Mizaki lui laissa le temps de faire son lancer de dés et de voir son résultat avant de reprendre la parole, pour ne pas l'interrompre pendant qu'il jouait, parce que nul doute qu'avec ce qu'il allait dire le jeune garçon perdrait le fil de sa partie.
« Nous n'allons pas tourner en rond pour te dire ce qui nous amène, nous devons voir La Pie, nous savons que tu fais parti des personnes qui la côtoie et qui sait où elle se trouve. Nous n'avons pas l'intention de la tuer ou je ne sais quoi encore, juste de lui parler. »
Le ton du jounin était redevenu sérieux, mais toujours pas agressif ou commandeur, il n'y avait pas besoin de brusquer par le ton, les mots suffiraient amplement à provoquer une réaction.
L'enfant se raidit, il était désormais sur le qui-vive. Les rires avaient cessés autour de la table et plus personne ne tourna le dos à Mizaki et Aoshi. De face ou de profil, ils avaient tous portés la main à un couteau qui pendait à leur ceinture.
*C'est même un peu au dela de ce que j'avais imaginé au niveau de leurs réactions … Ils sont plus sur la défensive au nom de la Pie que ce que j'aurai pu imaginer, ça complique un peu les choses ...*
«Beaucoup de gens veulent voir la Pie. Souvent pour la tuer ou la voler. Ma maitresse est le genre de personne qui attire l'animosité rien que par son rang et sa profession. Si elle veut voir quelqu'un elle va le voir, mais l'inverse n'est pas vrai. Pourquoi vous amènerai je à elle ? Pourquoi vous croirai je ?»
Le jounin garda son sourire en coin et poursuivi avec un ton qui se voulait être particulièrement amical (du moins pour Mizaki …).
« Pour tout te dire j'ignore quels sont le rang et la profession de ta maitresse, elle ne nous intéresse pas en elle même, se sont les renseignements qu'elle peut nous donner qui nous intéressent. Comme je t'ai dis nous comptons simplement lui parler. Nous sommes des ninja comme tu as surement deviné, voila pourquoi nous sommes armés en permanence, mais nous n'avons pas l'intention d'y avoir recours. »
Le sourire en coin disparut alors pour laisser place à un air plus sérieux mais toujours loin d'être menaçant.
« Crois moi, si nous avions voulu te sous tirer des renseignements nous aurions utilisé d'autres méthodes et qui plus est en dehors de ton fief pour s'assurer de ne pas être gêné. Je ne t'ai pas dis que tes amis pouvaient rester par plaisir mais bien pour que tu nous fasses confiance quant à nos intention vis à vis de ta maitresse. Crois moi je ne te menace pas ni même n'en ai l'intention, je ne suis pas doué pour mentir, et je ne vois pas ce que ça m'apporterait sachant qu'il y avait plus simple pour moi pour la trouver que de passer par une voie régulière en venant te parler avec les tiens autour.»
Le ton n'était pas menaçant, Mizaki ne faisait qu'exposer des faits, des choses qu'il espérait pourraient mettre en confiance ses interlocuteurs afin que tous puis tirer avantage de cette situation pas si évidente que cela.
Il laissa échapper un léger blanc avant de poursuivre.
« Si tu veux t'assurer de notre bonne foie tu peux nous conduire à ta maitresse les mains liées et les yeux bandés pour qu'on ne voit pas où elle se trouve ni même son visage.»
La proposition de Mizaki était sincère, il était réellement prêt à se déplacer ainsi jusqu'à la Pie si son emplacement et son visage ne devait pas être vu par n'importe qui. Si c'était là une condition pour que le jounin et Aoshi puisse aller lui poser des questions alors il était prêt à s'y plier, et il était sûr qu'il en était de même pour le chounin.
«Te fais pas avoir Moineau..."
«Ils sont bizarres...»
Les camarades de Moineau ne semblaient pas être spécialement rassurés par ce qu'avait dit le jounin, le confiance était encore très loin d'être installée, à ce stade là on ne pouvait même pas réellement parler de confiance, même si les propos suivants de Moineau laissèrent supposer qu'une issue était possible ...
«Plus important...» répondit Moineau avec un geste de la main pour faire taire ses amis.
"En admettant et je dis bien en admettant, que je vous crois... qu'est ce que j'y gagne moi ?» demanda t-il avec un sourire espiègle et gourmand.
Le jounin afficha de nouveau un sourire en coin, les choses prenaient une tournure qui lui semblaient plutôt bonnes pour la suite, la négociation partait désormais sur ce qui semblait être un échange de bons procédés. Ils savaient de Koyuki que la Pie aimait les choses précieuses et rares, Mizaki n'avait pas de choses correspondant à cette définition, seul l'arc d'Aoshi aurait pu rentrer dans ces critères, mais il était bien évidemment hors de question de proposer pareil cadeau … Qui plus est le jeune garçon semblait réclamer des choses pour lui et non pour la Pie, Koyuki n'avait pas renseigné les deux ninja sur ce que pouvait aimer celui ci. Dans pareille condition, il ne fallait pas restreindre les possibilités et demander directement à la personne ce qu'elle pouvait attendre, voir si la requête pouvait être accessible.
« Ca dépend de toi. Que veux-tu ?»
Le gamin éclata de rire, tout comme ses camarades. Mais les rires ne semblaient pas si moqueurs que cela, cachant visiblement une once de tristesse.
"Ce que je veux... ? Je veux vivre dans la ville haute ! Mais racheter ma liberté suffira... » conclut t-il avec un sourire narquois qui semblait vouloir dire qu'il ne croyait pas une seconde à ce rêve, et il avait raison … Les rires n'étaient pas ce qui avaient gêné Mizaki, mais deux choses déplurent profondément au jounin qui ferma son visage immédiatement derrière.
La première était que le gamin avait proféré quelque chose qu'il savait comme étant totalement inaccessible pour Mizaki et Aoshi, ils n'avaient aucunement le pouvoir de les faire vivre dans la ville haute ou même de racheter leur liberté. En d'autres termes : Moineau venait de couper les négociations en demandant l'impossible de manière volontaire, il aurait dit directement qu'il ne les mènerait jamais à la Pie et au moins la manière aurait été moins sournoise pour obtenir le même résultat. La proposition de Mizaki venait d'être rejetée en un souffle, la négociation était dors et déjà terminée lorsqu'il eut prononcé cette phrase, mais Mizaki retenterait malgré tout le coup, même si c'était voué à l'échec sans l'ombre d'un doute.
La seconde chose qui lui déplut fut beaucoup plus personnelle, elle concernait l'image de ce gamin, l'estime qu'il avait pour lui venait de subir une chute vertigineuse. Il ne se reconnaissait plus du tout en lui, ce rêve, cette fatalité dans le timbre de voix, ce gamin avait une véritable force de caractère et de la malice, mais visiblement pas tant que ça la volonté pour chercher des moyens réalisables pour changer de vie. Ce rêve, vivre dans la ville haute, ce n'était que de la poudre aux yeux, il l'avait presque confirmé dans sa seconde partie de phrase où au final il parla de sa liberté, chose qui plut largement plus au jounin, mais qui ne renversa pas la vapeur concernant l'estime qu'il portait désormais au gamin. Mizaki avait un caractère aussi trempé que le gamin, à sa manière lui aussi était une forte tête, et le sentiment de fatalité lui était tout simplement insupportable, pour lui c'était un principe, aussi contestable soit-il il y croyait dur comme fer et se sentit navré pour ces gamins qu'ils l'affichent à ce point.
Ainsi, Mizaki ne put s'empêcher de faire parler sa personnalité dans les propos qui suivirent. Son ton était tempéré, il ne se forçait pas, il ne voulait pas brusquer, mais ses mots vinrent contrecarrer totalement le travail effectué sur le ton, des mots qu'il aurait pensé comme n'étant pas blessant mais qui l'étaient pourtant totalement. En cet instant il s'agissait de sa personnalité et de ses convictions qui parlaient, mais pas sa réflexion...
« Vivre dans la ville haute ... Vivre parmi ceux qui vous méprisent, comme si c'était la seule manière de s'en sortir, ce n'est pas une ambition ça, c'est de la merde ... Tu n'es finalement pas le gamin que je pensais...»
La déception se sentait dans son ton et pouvait se lire sur son visage. D'ordinaire il méprisait les fatalistes, mais cette fois ci il devait tenter d'agir autrement face à cela, il devait malgré tout tenter de combler leurs attentes pour que donner chance aux négociations que Moineau avait coupé, et que sans se rendre compte Mizaki venait déjà d'enterrer.
« Si c'est là le prix pour que nous puisions voir la Pie alors que vous faut-il pour être libre ? Je préviens d'avance que je ne rachèterai la liberté à aucun d'entre vous, je ne payerai jamais pour quoi que ce soit de ce style ... »
Malgré ces derniers propos leur indiquant clairement qu'il était prêt à les aider, Mizaki commença à former les taos sous sa veste Mayoi, cachant ainsi ses mains de manière à ce que personne ne puisse voir ce qu'il préparait, si les négociations étaient définitivement rompues alors il devrait être le premier à agir avant que Moineau ne rameute tout le troqué à sa cause.
Tous les gamins éclatèrent d'un rire sonore et moqueur.
"Tu ne sais même pas pourquoi je veux vivre dans la ville haute que tu me juges déjà !? Même les épaves qui jouent dans cette pièce ont plus de discernement que toi. Dans un sens tu n'es même pas si différent de ceux nés et éduqués dans la ville haute. Si tu étais dans un jury littéraire, nul doute que tu noterais le bouquin à partir du titre. J'aime pas les adultes comme toi."
"Moi non plus..."
"Idem !"
« J'étais réellement prêt à vous aider ...» prononça Mizaki dans un soupire.
L'air de Mizaki était vraiment désolé en cet instant, pas énervé, il aurait aimé faire quelque chose pour eux mais les gamins n'avaient entendu que ce qu'ils avaient voulu de la phrase. La confirmation était belle et bien là, les négociations étaient déjà fermées depuis plusieurs phrases, peut être même n'y en avait-t-il jamais réellement eu. Moineau avait déjà fermé les discussions depuis qu'il avait demandé quelque chose qu'il savait d'irréalisable aux deux ninja, Mizaki les avait encore un peu plus fermées en laissant parler à tort sa personnalité plutôt que sa raison, et ce rire des gamins venait de définitivement clore toute possibilité d'en terminer d'une manière sans heurt.
« A moins que vous reveniez sur votre décision je ne pense pas que vous nous mènerez à la Pie de votre plein gré... Aoshi occupe toi des gêneurs.»
Sur cette phrase il laissait finalement une dernière chance, toujours avec un air désolé, mais ca ne changeait pas le fait qu'il lança les jutsu. Même s'il laissait une chance il ne s'agissait plus vraiment de négociations, Moineau devait être écarté de son groupe et de son repère, Mizaki avait pourtant prévenu qu'il avait d'autres moyens pour obtenir les renseignements, mais le gamin n'avait visiblement pas voulu tenir compte de cet avertissement, ou même s'en était totalement moqué, peut être que les choses avaient été ainsi depuis le début de l'entretien finalement, Mizaki se sentit presque idiot d'avoir cru un moment qu'ils étaient réellement en train de chercher chacun un terrain d'entente.
Un mur mokuton jaillit alors tu sol pour isoler la table du reste de la salle, le mur de bois étant en arc de cercle cela permettait de refermer l'enceinte sur le groupe avec le mur, plongeant ainsi tout le monde dans le noir. Aoshi lança malgré tout juste avant la fermeture du mur une grenade empoisonnée dans la salle, il ne fallait pas que des gêneurs puissent venir tenter de les gêner dans leur fuite, la décision du chounin était des plus judicieuses. La confusion apparut dans l'esprit des gamins lorsqu'ils furent plongés dans le noir, rien que le fait d'avoir à réfléchir pour comprendre exactement ce qui se passait leur fut fatal, Aoshi avait parfaitement comprit ce qu'attendait Mizaki, n'en pensant pas moins lui même : il fallait mettre les trois potes de Moineau hors d'état de nuire. Le chounin forma quelques taos et envoya valdinguer les trois gamins vers le plafond artificiel de bois, les faisant retomber au sol inconscients. Seuls eux et Moineau savaient qu'Aoshi et Mizaki cherchaient la Pie, les autres dans le bar n'en savaient rien et ne pouvaient que supposer. Si les deux ninja ne voulaient pas compromettre leurs chances de pouvoir retrouver la Pie, il fallait qu'ils tirent les informations de Moineau avant que les trois gamins n'aillent en référer à leur maitresse après avoir totalement repris leurs esprits.
Le deuxième jutsu fut alors lancé par Mizaki, un doton numachi envoyé sur le haut du mur, il fallait créer un éboulis pour se créer un accès rapidement sur la rue, mais ce n'était pas l'unique raison. Par cet ébouli Mizaki espérait autre chose : casser quelques jambes aux gamins, toujours pour ne pas qu'ils puissent en référer à leur maitresse, ils ne devaient pas être simplement sonnés, ils devaient aussi être coincés et dans l'impossibilité de courir derrière. Si Moineau était pris dans l'éboulis cela importait peu au jounin, il lui fallait le gamin vivant, c'était tout ce qui comptait pour pouvoir lui sous tirer des renseignements, même KO et les jambes brisées cela n'aurait en rien gêné le jutsu que comptait utiliser Mizaki … La méthode employée était particulièrement violente, mais l'esprit de Mizaki était désormais totalement repassé à la mission, la manière douce n'avait pas fonctionné, c'était maintenant le tour de la manière forte, seuls les informations glanées pour le bien de la mission comptaient, rien d'autre, le jounin était redevenu l'arme qu'il était pour chaque mission, l'arme telle qu'on l'avait formé.
Des bruits commençaient à se faire entendre sur les parois du mur de bois, ceux qui avaient réussi à échapper à la grenade empoisonnée venaient tenter de venir au secours des gamins, les aider face à ces deux étrangers.
*Vous pouvez toujours frapper, à moins qu'un d'entre vous possède un jutsu du niveau d'un blizzard de dragon noir ce mur ne cèdera pas.* Si le jounin avait formé un mur comme cela ce n'était évidemment pas par hasard, il était plus solide qu'un mur de boue et surtout qu'un mur d'eau qu'il aurait pu faire, si les gens voulaient secourir les gamins alors ils devraient le faire par l'extérieur, par l'endroit où Mizaki avait provoqué l'éboulis, chose dans les personnes dans le bar ignoraient l'existence à moins qu'ils aient prêté l'oreille au moment de la chute des gravats alors que la bombe d'Aoshi devait les distraire et les occuper. En d'autres termes, les gamins ne risquaient pas de sortir tout de suite du tas de gravats, rendant plus difficile leur réanimation, et retardant ainsi la possibilité pour la Pie de savoir que deux ninja la cherchait. Les gamins n'en sortiraient peut être pas vivants, Mizaki en était conscient, il les avait pourtant prévenu qu'il avait d'autres méthodes pour sous-tirer les renseignements et que ça n'allait pas être aussi doux qu'un échange de bons procédés, ils n'en avaient fait qu'à leur tête et n'avaient écouté que ce qu'ils voulaient, et pourtant Mizaki ne pouvait pas les blâmer, à leur age il aurait sans aucun doute réagi de la même manière qu'eux dans pareille situation … Le jounin fut malgré tout rassuré par le fait d'entendre des gémissements pour chacun d'enter eux, ils étaient en sale état mais vivants, à peine conscients, la douleur devant emporter toute capacité de raisonnement, en un sens c'était une réussite pour les deux ninja qui avaient le temps que leurs sauveteurs comprennent qu'ils ne pourraient pas détruire le mur de bois comme cela et qu'il y avait une entrée de l'autre coté.
Moineau fut épargné par la chute de pierre du mur, il toussait juste à cause de l'immense nuage de poussière qui venait d'être soulevé. Le jounin en profita et prit sans réelle douceur le gamin par la main et le tira brusquement en dehors. Il allait vite, beaucoup trop vite pour que le gamin puisse se redresser convenablement et tenter un coup contre le jounin, il n'y avait pas besoin de ceinturer pour empêcher quelqu'un d'agir tant la différence de vitesse faisait subir la course au pauvre garçon … Aoshi suivit, et tous trois se réfugièrent dans une mansarde à moitié écroulée, ici ils seraient à l'abri et Mizaki pourrait tenter son jutsu qui le mettrait dans une position de faiblesse totale.
Moineau avait tenté de gesticuler et de crier, mais dans ce type de ville personne n'entend lorsque quelqu'un crie à l'aide … Ses yeux étaient désormais larmoyant et Mizaki éprouva de nouveau une certaine pitié pour le gamin, lui proposant une nouvelle fois l'échange de bons procédés.
« Je te le propose une dernière fois, nous pouvons t'aider en échange de la localisation de la Pie ... »
La réponse fut claire, le regard haineux que lui porta le gamin était sans équivoque.
« Je n'ai donc pas le choix ... »
Mizaki commença à effectuer quelques taos tout en fixant le gamin, puis s'adressa à Aoshi derrière lui.
« Prends garde à ce qu'il n'attaque pas mon corps pendant le jutsu. Je suis désolé mais si des renforts arrivent pour le gamin tu vas devoir t'en occuper seul ... »
Le ton était réellement désolé, mais relativement rassurant malgré tout, Aoshi ne devait pas comprendre réellement ce que préparait Mizaki, et un ton trop alarmiste n'aurait pas été des plus rassurants pour le chounin qui se trouvait devant le fait accompli malgré lui.
Les mains de Mizaki se relâchèrent, son corps devint mou, puis s'effondra au sol, soulevant un peu la poussière des lieux. Le jounin ne put apercevoir la réaction de son coéquipier, son âme ayant déjà atteint la partie du cerveau ciblée par le jutsu, le limbique, ce cerveau que la conscience de la personne ciblée ne pouvait pas atteindre elle même, une zone où l'individu ne peut se défendre contre l'intrusion. Il s'agissait de la première fois que Mizaki utilisait l'Inyû Tamashi dans un contexte comme celui ci et ne l'utiliserait pas totalement, il n'était pas là pour torturer le gamin en pénétrant les couches les plus profondes de son limbique pour en faire ressortir ses peurs et des choses dont il ignore même l'existence, Mizaki avait une sainte horreur de la torture pour l'avoir subi lui même, c'était quelque chose de totalement inhumain et abjecte, il ne souhaitait même pas ça à ses ennemis, et encore moins à ce gamin. Le jounin allait en rester aux premiers niveaux du limbique, ceux contenant les données non refoulées ou oubliées, ceux où devaient se trouver les informations sur la Pie. Mizaki alla rapidement à la recherche de tout ce qui pouvait concerné la Pie, il ne voulait pas perdre de temps, même s'il avait confiance dans le fait que les trois gamins sous les gravats ne pourraient pas faire circuler le message à la Pie comme quoi des ninja la cherchaient, mieux valait prendre quelques précautions en ne restant pas trop longtemps dans l'esprit de Moineau. Malgré tout, Mizaki espérait avoir suffisamment de temps pour fouiller un peu plus et voir ce qui pouvait bien motiver le jeune garçons et ses camarades à aller vivre dans la ville haute …
Lorsque l'information sur la Pie fut trouvée, il se trouva nez à nez avec un squelette crucifié, l'image était des plus ragoutantes et provoqua un choc chez Mizaki qui en fut perturbé au point de se demander si ce n'était pas là l'apparence de la Pie …...............................
Après avoir réalisé qu'il pensait n'importe quoi, sa vision poursuivit son chemin à travers plusieurs rues, elles devaient mener à la Pie, cela ne faisait pas réellement de doute et Mizaki capta tout ce qu'il put de ce périple, arrivant dans un escalier de quatre vingt cinq marches pour arriver devant une porte coulissante. Alors que l'image du souvenir de la main de Moineau allait ouvrir la porte, une image prit la place, une image qui n'avait rien à voir, une capsule verte semblant rentrer dans une gorge. Mizaki ne comprit pas ce qui se passait, pourquoi sa vision s'était-elle arrêtée …?
Mais la surprise fut de courte durée, Mizaki qui n'était pas d'un naturel à paniquer ressentit l'effroi lui glacer le sang, ce qui se passait en cet instant ressemblait aux ténèbres, du moins à l'image que l'on pouvait s'en faire. Tout était apocalyptique, des souvenirs remontaient sans que Mizaki n'y touche ou n'ait cherché à les faire remonter, un son effroyable à en faire perler de grosses gouttes de sueurs dans le dos et sur le front en un instant, tout s'assombrissait rapidement …
L'instinct de survie du jounin prit le dessus, les images commençaient à s'effondrer sur lui, l'enfonçant un peu plus dans le noir, dans ce monde d'effroi. Le jounin regagna son corps qui se raidit d'un seul coup, il transpirait, il soufflait fortement, il venait réellement d'avoir peur face à ce qu'il avait pu voir et qu'il n'avait pu expliquer. Lorsque son regard se porta sur Moineau il comprit.
« Il s'est … suicidé ...? »
L'effroi de Mizaki se poursuivit, de voir le gamin mort avec cette mousse aux lèvres et les yeux révulsés, c'était réellement horrible, il comprenait ce qu'il venait de voir.
« Je l'ai vu mourir de l'intérieur … J'ai vu son esprit mourir … Il a presque réussi à me tuer … Si j'avais été plus profond je n'aurai pas pu revenir, je serai mort à l'heure qu'il est ... »
Si Mizaki ne s'était pas échappé de l'esprit de Moineau, alors le cerveau du gamin se serrait éteint avec l'âme du jounin prisonnière en lui … L'ex-déserteur venait de mesurer l'erreur monumentale qu'il venait de commettre, elle aurait pu lui couter la vie. Comme il savait qu'il ne perturberait pas Moineau en faisant remonter ses peurs, alors le gamin aurait pu avoir tout loisir de déchiqueter le corps inerte du jounin pendant qu'il effectuait son jutsu, il n'avait pensé qu'à cela et avait par conséquent demander à Aoshi de veiller à cette éventualité, mais jamais il n'avait pensé à un point faible pareil à cette technique, le suicide de la victime … Il le savait pourtant que Moineau avait déjà abandonné pas mal d'espoirs, il l'avait clairement exprimé et montré lors des échanges dans le bar, il était prêt à en arriver au suicide, quelle négligence de la part de Mizaki …
Le jounin venait de payer son manque d'expérience sur sa nouvelle technique, découvrant ainsi une nouvelle faiblesse de celle ci face à ceux pour qui le suicide était une porte de sortie comme une autre. Il venait de découvrir que le Kai de niveau suffisant n'était finalement pas la seule manière de contrecarrer la très grande puissance de ce jutsu. Le prochain coup il attacherait sa victime ou l'encastrerait dans un mur avant de lancer son jutsu, il fallait priver absolument la personne de toute possibilité d'action pour éviter une nouvelle déconvenue.
Mais en dehors de la technique, quelque chose d'autre perturbait Mizaki. Moineau était mort, il n'avait pas voulu la mort de celui ci, et pourtant il venait bel et bien de la causer, même s'il s'agissait d'un suicide il avait sa mort sur la conscience, il en était responsable. Qui plus est, le voir mourir de l'intérieur, voir la mort de l'esprit, Mizaki venait de vivre là une expérience des plus troublantes, une expérience dont il se rappellerait longtemps, tout comme le souvenir de Kumo où il avait assisté à l'explosion, ou plutôt l'implosion, du crane d'un fille juste devant ses yeux sans qu'il ne puisse rien y faire. Deux expériences de visions de la mort qui avaient réussi à perturber le jounin qui avait pourtant vu nombre de personnes mourir sans qu'il ne ressente rien …
Le jounin se redressa, fixant Moineau tout en parlant à Aoshi.
« J'ai vu où se trouvait la Pie … Mettons nous en route ... »
Aoshi pouvait le voir, Mizaki venait d'être touché, et malgré le fait qu'il tente d'afficher le fait que la mission reprenait le dessus il ne pouvait être dupe. Tous deux sortirent de la mansarde, il ne fallait pas perdre de temps et commencer les recherches, même si les recherches dans l'esprit de Moineau n'avaient pas duré longtemps mieux valait assurer le fait de trouver la Pie avant que quelqu'un ne la prévienne de quoi que ce soit.
Sans donner plus de précisions à son coéquipier, Mizaki interpela quelqu'un qui passait par là, Aoshi comprendrait ainsi ce qu'il faudrait chercher en écoutant la question du jounin.
« Où est ce que vous crucifiez les gens ? »
La personne regarda Mizaki avec des yeux ronds comme des billes, la question de Mizaki n'était pas spécialement adroite et il y avait de quoi paraître totalement étonné devant pareille question, si bien que la personne commença à courir pour s'éloigner de ces deux fous.
« Merde, je sens qu'il va falloir qu'on se débrouille pour trouver le squelette crucifié que j'ai vu dans l'esprit de Moineau ... »
Les deux se mirent alors à sillonner les toits, surplombant les rues pour tenter d'y apercevoir ce crucifix. Rien. Les deux comprirent qu'en cherchant à tâtons ils ne trouveraient rien, ou alors trop tard et la Pie aurait déjà fuit, il fallait demander aux gens …
Heureusement pour eux, il n'eurent pas à demander à beaucoup de monde puisque la troisième personne qu'ils interrogèrent ne prit pas la fuite après avoir fait les yeux ronds, mais leur répondit en balbutiant quelque peu. Tous deux se dirigèrent alors dans la direction indiquée et tombèrent nez à nez avec cette vision de réjouissance … Le jounin tourna la tête aux alentours et repéra la rue qu'il avait vu, laissant échapper un simple :
« Par là. »
Mizaki arpenta rapidement les rues de sa vision, suivi de prêt par Aoshi qui suivait le jounin jusqu'à ce qu'il stoppe devant un bâtiment semblant totalement vide.
« Nous y sommes. Il y a des marches, puis une porte coulissante, et après je n'en sais rien, l'esprit de Moineau a commencé à mourir à ce moment là ... »
Le fait de ne pas savoir ce qui s'y trouvait n'avait rien de vraiment réjouissant, si bien que Mizaki prit une décision en formant un kage bunshin pour les précéder.
« Mon Kage Bunshin passera devant, nous le suivrons d'un peu plus loin, s'il lui arrive quelque chose j'en serai informé instantanément, ce qui fait que je pourrai prévenir de ce qui se passe à l'avant. En ce qui te concerne j'avais pensé à surveiller nos arrières, mais si tu préfères être devant alors pas de soucis et je surveillerai derrière, ça ne me pose pas de soucis non plus. »
Mizaki espérait que la Pie serait là et qu'ils pourraient discuter, qu'elle comprendrait que Mizaki envoie un clone en premier en guise de prévention. Mais à la vue du caractère de ses disciples, le jounin commençait à craindre les fait que les échanges ne se feraient pas sur un simple dialogue …
*Et avec ça je n'ai toujours rien de précieux à lui offrir si elle nous demande ça en compensation … Au pire on pourra lui proposer nos services pour voler un beau truc si ça peut nous permettre de dialoguer avec elle.*
[HRP : Le clone ouvre la porte sans précautions particulières, le seul truc important est qu'il cherche à voir un maximum de choses à la fois en ouvrant la porte (en guise de repérage
).
S'il tombe sur Soi Fon et Mangetsu (qu'il ne reconnait pas visuellement à cause eu henge, mais sur lesquelles il a malgré tout un doute : l'odeur de chacune repérée par le sceau des sens
), il leur demande "qui êtes vous" avec un air super sérieux, parce qu'il se dit que l'odeur peut le tromper après tout
(Mizaki n'étant pas sous couvert d'un henge elles par contre le reconnaitront si c'est bien elles dans la pièce
).
Si ce n'est pas assez précis ou bien que je ne vais pas assez loin (du style là rien n'est précisé concernant Mizaki et Aoshi qui suivent bien plus loin dans l'escalier
), hésite pas à réclamer qu'on complète
(parce que j'ai déjà idée de comment faire réagir mon clone vis à vis de Mizaki et Aoshi si c'est bien Mangetsu et Soi Fon qui sont dans la salle, mais je n'en ai pas encore bien parlé avec Aoshi donc je n'ai pas mis encore
- de même s'il croise Boyard dans l'escalier
)]