Aoshi redescendit parmi la foule, et retourna aux côtés de sa famille.
"Alors tu vas participer à l’examen Chounin encore une fois ?" lui dit son frère joyeusement.
"J’espère que cette fois, tu ne te laisseras pas transpercer aussi facilement !"
L’ambiance était joyeuse. Tout Suna laissait retomber la pression après la journée de combat. Beaucoup étaient morts, mais la vie continuait. La journée et les festivités ne faisaient que commencer. Le mariage de Miyu et Musashi allait être bientôt célébré, et les Tsukyo avaient dû promettre de jouer. De toutes façons, promesse ou pas, ils aimaient prendre part aux fêtes populaires sunites.
Vingt minutes après le discours et les promotions, les deux jeunes futurs mariés se tenaient devant le nouveau Kazekage. L’assemblée se tut. Alors, pendant de longues minutes, Léolio parla de la vie des deux shinobi, des services qu’ils avaient rendus à Suna, et d’amour. Un beau discours suivit solennellement par tous les habitants du village du sable.
Il n’y eut pas un bruit avant le baiser rituel. Lorsque Léolio valida le mariage, la foule hurla de joie. Des applaudissements s’élevèrent de partout, ainsi que des cris de bêtes en rut lorsque Miyu arracha son corset et déchira sa robe.
La musique s’éleva, organisée par un orchestre populaire, et partout, les gens se mirent à danser. Sans attendre, tous les Tsukyo se séparèrent plus ou moins pour aller fêter dignement l’évènement. Le père d’Aoshi attrapa et porta sa femme en riant jusqu’à la piste de danse, qu’il ne quitta pas avant un bon bout de temps.
Partout les gens s’étaient mis à danser, à jouer. La bonne humeur était omniprésente. Aoshi avait enfin le cœur léger. Les deux derniers jours avaient été éprouvants, mais maintenant, à danser comme un fou au milieu des rires des gens avec ses cousines, le genin était heureux.
"Aller, bouge-toi un peu plus !" lui cria Yuki en le poussant vers sa sœur jumelle, Seiko.
Au bout de quelques minutes de danses effrénées, Seiko et Yuki tirèrent Aoshi vers la buvette.
"T’as sûrement soif ! On va voir si tu sais toujours aussi bien boire après plusieurs semaines d’arrêt !"
"Vous inquiétez pas pour ça !" répondit Aoshi avec un air de défi.
Elles posèrent le genin sur une chaise et s’assirent devant lui. Plein de gens, jeunes et moins jeunes, s’étaient déjà assis et avaient engagés jeux à boires et bras de fer. Des sunites aux airs de marins trinquaient violemment des grosses chopes de rhum ou de bière en hurlant des « Yaha ! » et les buvaient d’une traite. Les trois Tsukyo s’étaient retrouvés au milieu d’une taverne à ciel ouvert.
Avant qu’ils n’aient pu commander quoi que ce soit, un gros sunite balafré et la face joviale les avaient déjà abordés et avait posé plusieurs chopes sur la table.
"Alors les p’tits mousses, on a la gorge sèche comme le désert ? T’nez, c’est pour vous ! C’est pour célébrer le mariage de mon bon vieil ami Mu’ ! Halala, qu’est-ce qu’on a pu en traverser des tempêtes avec ce p’tit gars ! Toujours le mot pour rire ! Sacré Musashi ! Et puis, arrivé à l’oasis, c’était pas le dernier pour aller voir les filles ! Aha ! J’aurai jamais cru qu’il puisse se fixer à une fille moi ! Le Musashi aux miles conquêtes ! Et bhin, par la sainte jarretière, jamais j’aurai juré qu’il finisse sur une estrade avec une nana habillée en blanc à côté de lui ! D’ailleurs, je vous ai pas raconté la fois où…"
"Merchi beaucoup monsieur le pirate ! Vous nous raconterez cela une prochaine fois !" coupa Seiko avec une petite voix d’ange.
Aoshi regarda le fond de sa chope perplexe. Musashi avait vraiment eu beaucoup de vies secrètes. Un jour cuisinier noir pour une école primaire dans le Colorado, un autre chanteur de zouk dans les clubs les plus sexy de Suna, et maintenant, il découvrait que son jonin avait traversé le désert de long en large avec un équipage de marins du désert.
Sacré Boney-Chef-Musashi…
"Bon tu bois ou tu essayes de te noyer dans ton verre !" lui dit Yuki en le frappant avec une chope déjà vide.
Les trois trinquèrent jovialement et burent. La boisson était douce, avec un petit goût mielleux, mais était malgré tout fortement alcoolisée.
* Mais, ya combien de litres là dedans ?… * Aoshi avait du mal à finir. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas bu. Les dernières bouteilles de saké qu’il avait tenu, il les avait fait explosé dans les secondes qui suivaient…
Au final, la chope vidée, il la claqua sur la table et expira.
"C’était bon, mais je crois que j’ai encore un peu soif !… Quelque chose de mieux à me proposer les filles ?"
Les deux Tsukyo tirent le même sourire carnassier qui n’avait rien à envier à ceux de Miyu Renraku.
"Tu te souviens de ce bar Shi-chan ? L’abattoir ? Il parait que tu avais passé une soirée mythique là-bas…"
Aoshi marqua une pause, regarda dans le vie, essayant de rassembler tous ses souvenirs.
"Pas vraiment… Je me souviens de la cérémonie de remises des bandeaux et du caniveau devant chez moi dans lequel j’ai passé la nuit…"
Les jumelles se levèrent et se dirigèrent vers une échoppe grossière. Deux tonneaux tenaient une grosse planche. Derrière celle-ci, un barman à l’air patibulaire qui protégeait des fus et des bouteilles à l’aspect plutôt louche. Seiko tapa du plat de la main sur la planche en bois avant de crier.
"SALUT ISOKU !"
Visiblement, elle était déjà bien atteinte. Aoshi avait la tête qui tournait un peu et ses deux cousines commençaient déjà à être excitée. En regardant la tête de cochon tranchée qui crachait des flammes, le Tsukyo commençait déjà à avoir quelques visions. Oui, il était déjà allé dans ce bar. Quand et pourquoi, il ne le savait pas.
"Alors les ‘tite choupettes, qu’est-ce que je vous sers ?!" Ses cousines étaient bien aimées de tous les tenants de bars louches de Suna…
Le genin regarda de haut en bas le tenancier du bar. Il essayait de se souvenir de sa rencontre avec ce drôle de bonhomme.
"Prépare nous un truc qui nous enverra très haut sans nous faire retomber. Un truc spécial dont tu as seul la recette. Pas encore une de ces limonades d’inferno !"
Isoku esquissa un sourire, sortit trois verres qu’il disposa en ligne sur la table, prit une bouteille bien cachée. Il en versa dans chaque verre et les poussa vers chacun des protagonistes. Difficile de décrire ce que Aoshi avait devant lui. La boisson changeait de couleur, laissant s’échapper des volutes de fumée.
"Aller ! On trinque !"
Les trois Tsukyo levèrent leur verre, crièrent en cœur
"Carpe Diem !" et le burent d’une traite. Carpe Diem. Etre prêt à tout. Saisir l’instant. En profiter au maximum. Une devise Tsukyo parmi tant d’autres. Epicurisme raffiné ou vulgaire hédonisme, difficile à dire.
Inferno… Boissons Bizarres… Abattoir… Isoku… Aoshi avait la tête qui tournait de plus en plus. Le ciel allait beaucoup trop vite. Des images défilaient dans sa tête. Oui il se souvenait de cette soirée. Et quelle soirée…
Le Tsukyo se tourna vers ses cousines. Les pupilles complètement dilatées, elles oscillaient l’air joyeusement niais.
Aoshi se sentait prit d’euphorie petit à petit. Le ciel se colorait. Des arc-en-ciel éclosaient un peu partout. Des explosions de couleurs pétillaient tout autour de lui. Surfant sur la vague des étoiles, des hippopotames, des éléphants et quelques lamantins se rendaient au travail. Partout des gens sur des chevaux à bascules mangeaient des gâteaux polychromatiques à la guimauve. Des fleurs en cellophane jaunes et vertes poussaient. Des millions et des millions de mètres plus haut, des hauteurs incroyables. Et un champ de fraises. Un champ de fraises pour toujours.
"Je suis l’homme aux œufs ! Ils sont l’homme aux œufs ! JE SUIS LE MORSE !"
S’asseoir dans un jardin anglais et attendre le Soleil.
"Viens on va danser ! Vite !" cria Yuki. Elle attrapa sa sœur et son cousin et les tirèrent vers la piste de danse. Les premiers coups de batterie avaient été frappés. Suivit très rapidement par de la basse. La guitare arriva quelques temps plus tard, jouant des petits accords.
Les trois Tsukyo se mirent alors à tourner avec les arc en ciels, avec les animaux en costume trop stricts. Criant de temps en temps des paroles sans sens.
I know a guy who's tough but sweet, he's so fine, he can't be beat
He's got everything that I desire, sets the summer sun on fire
Tourner sans s’arrêter, jusqu’à s’envoler et toucher le ciel du bout du doigt. Car là haut, il y avait Lucy, Lucy et ses diamants…
I want candy, I want candy !
Oui ! Des bonbons ! Une pluie de friandises ! Toutes plus sucrées les unes que les autres ! Un déluge qui ne s’arrêterait jamais. Mourir noyé sous les pilules de toutes les couleurs. Quel belle mort…
Go to see him when the sun goes down, ain't no finer boy in town
You're my guy, you walked up to water, so sweet, you make my mouth water
Seiko et Yuki n’allaient pas mieux. Aoshi dansait avec elles à plusieurs milliers de mètres au dessus du sol. « J’envoie des fleurs… encore une fois pour elle… »
I want candy, I want candy ! Yeah !
Oui ! Oui ! Oui ! Ouiiii ! Des petits pois de toutes les couleurs tombaient dans sa bouche. Etait-ce la pluie ? Ou de la neige ? Non ! C’était de la neige ! La neige c’est tellement mieux ! C’est froiiiid mais ça a bon goût ! Fraise, Chocolat, Framboise, Pèche, Abricot, Orange, Caramel, et beurk… Réglisse. Beurk beurk beurk… C’est pas bon les réglisses.
Candy on the beach, there's nothing better
But I like candy when it's wet dance weather
Some day soon I'll make you mine, then I'll have candy all the time
Des… châteaux de sable. Et, le vent pleure. Les larmes du ciel s’écoulent le long des étranges fruits qui se balancent nus attachés dans les arbres au grés de la brise du Sud. Aoshi était heureux. Pas sur la même dimension, mais heureux. Les étoiles valsaient. Bizarre. A moins que ce ne fut à cause de ces aéroplanes translucides.
I want candy, I want candy !
I want candy, I want candy !
Les trois Tsukyo sortèrent de la piste de danse, avant de s’effondrer définitivement par terre.
Hey, hey, hey, hey, hey!
Tous les trois poussaient des petits soupirs de fatigue, mais de satisfaction.
"Je me sens comme si je mangeais toute nue, une glace dans un sauna…"
"Je suis tellement bien que si je vomissais, je pourrais le remanger… "
"T’es dégueu Aoshi…"
"Aha…"
"Reviens monsieur poisson ! >_< "
"Tu crois que je peux toucher mes pieds si je tends très loin mes bras ?"
"Attention à ne pas acccrocher la lune… "
"Monsieur chaaaaaat ! Miaaaaooooouuuuu Miiiiiiaaaaaoooooouuuuu ! Meeeeeeoooooow ! Rrrrrrh !"
"Miaou."
"Ouaf."
"Je suis un raton-laveur."
"Enchanté, je suis mademoiselle castor."
"Je ne suis pas vraiment Maharadja…"
"Ho Baby can’t you see… I’m calling… With a taste of your lips, I'm on a ride… You're toxic… Don't you know that you're toxic ?"
"Hum ?"
"Peu importe."
Yuki se tourna finalement vers Aoshi, et le regarda. Ses pupilles étaient encore bien dilatées, elle bavait plus ou moins dans le sable.
"Et les filles Aoshi ? Ca s’passe bien ?"
Aoshi tendit la main pour attraper un papillon avec des gommettes sur les ailes.
"Bha… Y’en a pas beaucoup dans mon équipe. Y’avait Maï, mais elle est partie. Maintenant, ya Mangestu…"
A l’aide de roulades laborieuses successives, Seiko se retrouvat sur le dos et l’air mesquin.
"Ha bon ?!… Et elle est gentille ? Tu l’aimes bien ? C’est ta copine ? Elle est mignone ? Elle a quelle age ?"
Au même moment, Obito Tsukyo, pas vraiment dans un état normal, et regarda son petit frère en souriant.
"T’as une copine ?! Et tu m’as même pas prévenu ?"
"Bha, je sais pas trop, elle doit avoir environ 14 ans. C’est une Kukan, alors faut faire gaffe de pas trop l’approcher…"
"Halalala, l’amûûûr… Faudra que tu me la montres ! Tiens d’ailleurs, je vais de ce pas organiser un petit jeu !"
"Ho oui !" crièrent en cœur les deux jumelles.
"On va prévenir tous les membres du clan !"
Son frère courut vers l’estrade en agitant bêtement les bras.
* Mais qu’est-ce qu’il va faire ?… Ho non… * Aoshi se leva d’un coup et suivit à toute vitesse son frère. Il fallait absolument l’empêcher de faire quoi que ce soit. Surtout ça. Evitant de peu les tortues cailloux qui jonchaient le sol et attrapant au vol un champignon qui le fit accélérer, le petit Tsukyo put attraper la jambe de son frère et le ralentir. Trop tard. Il grimpait les marches. Plus que quelques mètres avant le micro.
"Noooooooon ! T_T "
"C’est l’heure du grand jeu du bâââââââââââloooooooooooooooooon !"
Aoshi se releva et tenta de parler lui aussi du micro. Son frère le retint d’une main sur la tête, tandis qu’il s’agitait frénétiquement en criant des chose comme
"NOOOOON ! Je suis mineur ! Je refuse de voir un spectacle aussi pareil ! C’est indéceeeeeeeeeeent ! Au secours ! A l’aide ! Venez empêcher ça la Ligue des Super Justiciers Catholiques Puritains Coincés !"
Dépité, et déjà choqué par le spectacle qui allait se passer, Aoshi descendit. Un Tsukyo l’aborda, et lui dit :
"Je te paye un coup à boire si tu invites la petite Kukan à ce jeu !". Akameshi s’approcha.
"Et moi je relance de deux paquets de Délichoc si tu ne te fais pas blesser avant la fin du jeu !"
Finalement, à grands coups de pieds aux fesses, Aoshi finit par être propulsé jusqu’à Mangestu. Après s’être gratté la nuque nerveusement, et avoir chassé un nuage violet qui traînait à côté d’elle, le Tsukyo ouvrit enfin la bouche.
"Heu… Mangestu, ça te dirait de…" Un méchant ballon, bien réel, l’heurta. Inutile de se demander d’où il venait. Aoshi le rattrapa, le prit par une main et adopta une pose digne d’un vendeur de lunettes de toilettes en ivoire, grand sourire en prime.
"… jouer un peu !
"
[HRP] Beaucoup de références, de citations, amusez vous à les trouver si ça vous chante !

La chanson, c'est
I want Candy de Bow Wow Wow. Il est tôt ! Bonne nuit ![/HRP]