HRP: Okay, voilà le premier (entier) et le second (en cours). Hyodo/Tsu je vous laisse poster quand même et tout ça
(message subliminal inside)
* Ah il a l'air d'un motivé le gars ! M'enfin... *
A peine partis qu'il commençait déjà les abreuver de con... naissances. Bien plus intéressantes que tout ce qu'on avait pu lui administrer à l'Académie, en plus. L'appel de la pratique (enfin quelque chose de vraiment utile ?) tira un sourire à Ryouichi.
Le jounin avait dû répéter son petit speech au sujet de ces trois techniques un bon paquet de fois, à en juger par le ton monocorde, mais de cela, l'adolescent se fichait un peu. Il avait l'impression de rentrer dans le vif du sujet, dans le monde des shinobis.
On n'a pas tous eu la 'chance' d'être élevé dans cette tradition-là, après tout. Eh...
Il apparut qu'il leur fallait maîtriser le 'Henge', le 'Bunshin' et le 'Kinobori' rapidement. Ryouichi aurait parié sur le 'Kawarimi', mais pourquoi pas.
L'adolescent se décida pour la première de ces techniques, celle qui lui permettrait de changer d'apparence. Il ne savait pas où cette mission risquait de les conduire, mais, outre le fait qu'il était, d'après les explications d'Hyodo, possible de s'y entraîner 'en marchant', ce qui ne les ralentirait pas, ou peu - en tout cas moins que les autres - au moins aurait-il la possibilité de se déguiser facilement si le besoin s'en faisait sentir.
Pour modèle, il choisit le jounin, bien que celui-ci ait fait une remarque selon laquelle plus la personne que vous cherchiez à copier était différente de vous, plus la technique nécessitait de concentration, ou quelque chose dans ce goût-là. Ryouichi ne doutait cependant pas que suffisamment de pratique puisse venir à bout de ce léger inconvénient - Et puis il était assez bon observateur, après tout.
Ainsi, le jeune homme décida d'observer sommairement le géant, puis de voir ce que malaxer son chakra faisait ressentir. Il prit un bon moment avant d'arriver à 'ressentir' quelque chose, qui lui faisait un peu penser à ces rares occasions où il avait pu se mettre en colère, comme si quelque chose... brûlait juste sous sa peau.
L'étudiant se crispa sous la pression, serra les poings ; Et c'est le regard dur et la tête prise dans un étau qu'il essaya pour la première fois de lancer sa technique.
Il n'avait pas besoin d'un miroir, ou du regard équivoque de son professeur et de leur compagne de route pour savoir que ce premier essai avait lamentablement échoué.
Bien sûr, on les avait familiarisés avec le chakra, à l'Académie, mais ce n'était... pas du tout la même chose. Il pouvait l'appeler, le ressentir, mais l'utiliser, c'était encore une autre paire de manches. De fait, Ryouichi était conscient qu'il ne parviendrait jamais à être efficace s'il ne se calmait pas suffisamment.
Ces nouvelles sensations ne pouvaient ni ne devaient prendre le pays sur son esprit analytique. Il ne le permettrait pas, et c'est mû par une détermination aussi soudaine que forte qu'il tâcha de se concentrer à nouveau, pour préparer son second essai.
Au lieu de se concentrer sur le chakra, le Kashiwazaki laissa ses pensées vagabonder vers l'homme qu'il avait décidé de copier. Hyodo quelque chose, mais ça n'importait guère, de toute façon, et le jeune homme repoussa facilement toutes ces pensées parasites, souvenirs et jugements de valeur qui aurait pu venir troubler sa concentration. S'il devait un jour copier quelqu'un, par exemple pour s'infiltrer, il doutait d'être en possession de plus qu'un nom. Le reste ne devait donc pas ou peu lui servir, en théorie, sinon le jounin l'aurait précisé, de toute manière... et il n'avait parlé que de chakra et d'observation.
Ryouichi tâcha de décomposer les formes impressionnantes du corps d'Hyodo. Sa pratique du dessin l'aidait en ce sens ; Les épaules musculeuses traçaient une ligne bancale en plusieurs endroits, et le torse lui-même semblait ne pas correspondre à quelque chose qui serait humain, mais, bientôt, l'adolescent parvint à distinguer les courbes et les proportions qui lui permettraient de rendre une forme lui ressemblant vaguement, sur papier... ou sur son propre corps.
Son regard, si concentré, aurait presque pu transpercer ; L'étudiant ne lâchait pas son objectif des yeux, tout concentré qu'il était à saisir les couleurs et les demi-teintes, les courbes et les expressions, les miroitements du tissu et les ombres. Quand il se sentit prêt, suffisamment chargé de connaissances, Ryouichi commença à se concentrer à nouveau, à 'appeler' son chakra, en quelque sorte. C'était comme le tirer d'un profond sommeil - C'était comme s'il se réveillait, lui-même. Sa tante lui en avait vaguement parlé... mais ce n'était pas le moment de penser à elle.
La chaleur l'envahit, le gêna, le suffoqua quelques instants avant qu'il ne parvienne à respirer correctement. Difficile, pensa-t-il, et c'était sans doute vrai. Comment une chose pouvait-elle paraître à la fois si naturelle quand on l'utilisait effectivement et si étrange après-coup ? C'était un peu comme le sexe, décida-t-il. Oui, sans doute.
Il chercha la Réponse dans les yeux de ses compagnons de route - Compagnons d'armes, aussi, peut-être. Il ne remarqua pas leurs expressions, leurs chuchotements, leurs paroles ou leurs regards s'il y avait, parce qu'il ne cherchait qu'un reflet. Sa personnalité un peu obsessionnelle ressortait simplement. Il voulait voir, savoir, entendre, comprendre, et rien ni personne ne le détournerait de son objectif avant qu'il soit accompli, ou qu'il s'en soit lassé. Au final, rien ne résistait bien longtemps à Ryouichi, cette enclave de volonté pure dans un monde qui n'en manquait pas. Et la Réponse vint ; Il se sentait plus grand, mais pas beaucoup plus fort, ni...
Et les vêtements n'étaient pas les bons, et le grain de la peau non plus, et sa teinte laissait à désirer, aussi. Quelque part, c'était un nouvel échec, bien que moins cuisant. Le jeune homme rompit le sort, redevint lui-même, se permit un soupir.
Mais c'était mieux. Et il sourit doucement.
L'essai suivant devait lui permettre de laisser le chakra l'envahir plus lentement, de mieux le doser.
Ryouichi ne croyait pas que son raté précédent vienne d'un défaut de son regard, mais il laissa tout de même ses yeux courir sur la silhouette du jounin, une fois, deux fois, trois fois peut-être avant qu'elle ne disparaisse et que son regard ne parte loin, dans ses propres pensées.
Il prit son temps, goûta la montée en température, apprécia l'odeur de brûlé qu'il se savait imaginer, ou attendre, lui monter au nez, aima l'étincelle qui courait au bout de ses doigts et dans tout son corps, sentit son corps se tendre vers un changement, un relâchement, presque ; Et il sut que la prochaine serait la bonne, ou que peu s'en faudrait. Une fois encore, l'étudiant ne se trompa pas. Son corps lui sembla
juste, les tissus
adaptés, et Ryouichi comprit qu'il lui manquait encore quelque chose, une toute petite chose pour maîtriser le Henge.
L'attitude. Il ne marchait pas comme Hyodo, mais comme Ryouichi, eh... un civil s'y laisserait peut-être prendre, et un mauvais shinobi aussi, mais un autre ? Le Kashiwazaki n'étant de toute manière pas satisfait avec son résultat, il ne laisserait pas les choses en l'état, même s'il y avait peu à y gagner. Perfectionniste un jour... Perfectionniste toujours. Il regarda, à nouveau, avec plus de recul, dans la globalité.
Vit la manière dont l'homme pliait légèrement le genou droit, dont son immense corps se mouvait, le torse en avant, comme en terrain conquis, comme un combattant, un berserker, mais avec un peu de grâce tout de même ; Sentit plus qu'il ne perçut la tension, dans les bras, les épaules, le dos, comme s'il avait bien des choses à porter, des soucis, des ennuis, des tracas, même si son visage impassible et ses paroles improbables n'en laissaient rien voir. Et ses yeux. Qui semblaient si vides, et froids.
Triste, pensa Ryouichi, avant de recommencer. Et il eut sa Réponse.
Ryouichi n'était pas habitué à malaxer son chakra, ni même à l'utiliser tout court. Il savait qu'il y avait un souci dans la manière dont il le faisait, qu'il avait du mal à contrôler cette chose, ce pouvoir, comme si elle allait l'engloutir tout entier, le consumer de l'intérieur, ne laisser qu'un tas de chair carbonisée.
L'idée ne lui déplaisait même pas, et l'adolescent savait, au fond, que c'était dangereux. Il détestait qu'on puisse le dominer de la sorte, même - surtout ? - si ça venait de lui. Il eut un pauvre sourire alors qu'Hyodo leur signifiait leur campement pour la nuit
1, petite clairière environnée d'arbres, parfaite pour la pratique du 'Kinobori'. Mieux contrôler son chakra ne lui ferait sans doute pas de mal ; Aussi, après un repas quelque peu frugal mais tout de même apprécié, et un moment de repos bien mérité, le jeune homme se releva de sa couche de fortune pour se rapprocher des arbres.
Il s'assit devant eux en tailleur, tâcha de faire un peu le vide, de s'ouvrir à l'extérieur, aux bruits de la nature et au vent. Ryouichi... avait toujours aimé le vent. Petit, ses rêves se composaient d'un souffle qui le portait dans de nouveaux endroits, où il était libre de toutes attaches, où il devenait un ermite ou un héros selon son humeur. Le rappel de ces souvenirs le ramena peu à peu à la réalité, et l'adolescent réalisa qu'il n'avait pas dit une parole depuis leur départ, tout concentré qu'il était sur les nouvelles données pour y penser. Un maigre sourire fleurit sur ses lèvres pâles alors qu'il appréciait la froide caresse de la brise.
Le Kinobori attendrait demain.
Au matin, l'adolescent se réveilla avant Tsukimi, mais pas Hyodo, qui attendait déjà, renfrogné étrange, en face du maigre feu de la veille. Il lui fit un signe de tête, auquel le jounin répondit tout aussi brièvement, et revint vers les arbres de la veille, qu'il commença à observer. - Décidément...
Un lui parut robuste, assez haut, plutôt grand même, d'une vingtaine de mètres a priori. Les branches ne commenceraient à le gêner que s'il réussissait à faire au moins sept ou huit pas, et à ce moment-là le jeune homme pourrait sans doute se débrouiller pour qu'elles évitent de le gêner, d'une manière ou d'une autre, en les évitant, en s'aidant à grimper avec, ou en allant marcher dessus, tête à l'envers, pour peu qu'elles paraissent suffisamment solides (et en espérant qu'elles le soient).
Comme pour le 'Henge', Ryouichi conjura son chakra, tout d'abord, et essaya d'imaginer l'effet que la technique devait, ou pourrait avoir. Marcher à l'horizontale, ou à la verticale 'à l'envers' sur une surface dure ne lui était pas apparu comme étant la technique elle-même, qu'Hyodo avait présentée sous la forme d'un entraînement au contrôle du chakra. Pour lui, qui en manquait manifestement - de contrôle - la chose paraissait, de fait, d'autant plus intéressante, et cette 'marche' n'était que le bonus, l'une des applications possibles, en quelque sorte.
Il conjura donc son chakra, autour de lui, et tâcha de le concentrer sur la plante de ses pieds - de ses chaussures, plutôt. Le temps passait, et il prenait son temps, la brûlure à cet endroit devenant de plus en plus forte et insupportable ; Le jeune homme continuait cependant, s'habituant petit à petit à la douleur, au tiraillement de ses muscles, à ses os raidis et à son larynx sciemment bloqué pour ne laisser passer aucun bruit, aucun cri. Seuls ses yeux, outre sa posture tendue, trahissaient peut-être sa douleur. Bientôt, il ne put plus supporter, et se sentit près. Il leva légèrement la jambe, et elle lui parut lourde et pleine d'une force qu'il ne lui connaissait pas.
Il sentit et vit l'impact, comme une prédiction, comme une prévision, avant que celui-ci, dans un bruit de cage thoracique écrasée et de copeaux brisés, n'ait lieu. S'il avait réussi à faire
cela - un enfoncement de dix centimètres à l'intérieur du tronc - à un arbre, qu'aurait-il donc fait à un homme ?
Ryouichi congédia la question comme on renvoie un domestique qui nous vole ; Sans pitié, pour ce qu'elle nous a fait perdre, car l'étonnement et la touche d'horreur qu'elle avait suscité avait légèrement amolli sa détermination. L'étudiant ne voulait cependant pas s'en laisser compter, et il prit quelques instants pour revenir de sa surprise, en massant légèrement sa cheville blessée, accroupi non loin de la chose mutilée.
C'était trop de force en une fois, trop de puissance ; L'Iwaien le savait, et l'attendait même, lui qui avait concentré son chakra autant qu'il avait pu le supporter, pour voir ce que ça donnerait, pour avoir une échelle. S'il divisait par deux sa concentration, le trou ne devrait être que de cinq centimères ?
Ou cela se ressentirait-il autrement ? A moins qu'il ne doive en mettre que la plus petite partie ? Il hésitait, ne sachant trop que faire, songeant même à repartir demander conseil, mais ce n'était pas sa nature et il éloigna l'idée comme il avait éloigné la Question. Il essaierait, c'est tout.
Son précédent essai avait été rude pour son corps, Ryouichi le sentait ; Le temps de réflexion lui aurait au moins permis de récupérer un minimum, ce qui n'était pas de trop. Il recommença à se concentrer, plus lentement cette fois, à l'image de ce qu'il avait fait pour le Henge, en comptant les pics de douleur comme autant de repères. Après quelques instants, cette dernière, bien plus supportable que la fois précédente, lui parut égale à ce qu'il avait imaginé, et le jeune homme se prépara.
Il planta son pied à un nouvel endroit, et celui-ci au lieu de s'enfoncer comme auparavant, adhéra avec une force... on aurait dit des aimants, pensa-t-il avant de réitérer avec le second, puis de faire un autre pas, et de courir. Un bruit bien connu, de déchirement, de choc, résonna à ses oreilles et il chuta du haut des quatre ou cinq pas ainsi réalisés.
Alors que l'étudiant se relevait, il vit sur le tronc les traces, inimitables, s'enfonçant de plus en plus au fur et à mesure de sa progression, avant de cesser abruptement. Sauf une, la troisième, qui semblait comme manquante. L'Iwaien se souvint avoir cru chuter, et... non.
Ce dosage-là était le bon, hein ? Il en faisait trop, sans doute. Beaucoup trop, mais pour...
1 : Je prends quelques libertés, si ça pose souci...