Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite.
Publié : dim. 21 déc. 2008, 16:04
L’explosion fit souffler un vent de sable dans toutes les directions. On ne voyait plus rien. On ne pouvait même pas distinguer la personne à côté de soi. Etait-ce un allié ? Un ennemi ? Cependant, ils savaient tous que lorsque le nuage de sable allait disparaitre, le chaos s’abattrait avec une violence soudaine mais néanmoins cruelle.
Leolio se demandait comment il avait pu en arriver à une telle situation. Pendant un temps, il oublia le présent, se concentrant alors sur l’enchaînement des évènements. Après l’assassinat des membres du conseil, qu’ils pensaient contre eux, les kinran avaient pris la tête de Suna. Leolio avait alors survécu, non sans peine, et il était devenu le chef d’une rébellion composée de bras cassés. Peu à peu, et au grès des rencontres, des amitiés et du destin, la petite troupe avait grossi et était devenu une armée.
Leolio avait alors quitté pendant un temps le campement pour aller, en compagnie de Ren et de Sae, chercher l’aide de la Mayoi. Il n’avait pas été très difficile d’obtenir ce soutien, la présence de Ren y étant sans doute pour quelque chose. Si pour l’instant la Mayoi n’avait pas été exigeante sur les contreparties, Leolio savait qu’un jour ou l’autre il allait devoir leur rendre des comptes. C’était une chose excessivement réjouissante que de savoir qu’une organisation composée des plus grands ninjas, que nous pourrions qualifier de renégats, peuvent débarquer à tout moment pour demander ce qui est dû… Avait-il seulement le choix ? Même si l’armée commençait à être importante, elle n’aurait pas pesé bien lourd contre tout un village en position défensive. La Mayoi allait envoyer des ninjas pour aider Leolio dans sa reprise du village, c’était à ce moment précis la seule chose à faire.
Le jûnin au turban n’était pas rentré de suite à la base. Il devait laver l’affront qu’il avait subi. Kinran Fusaaki l’avait poignardé avec une lame empoisonnée. Fusaaki était, sans nul doute, le ninja le plus fort de Suna, le Kazekage en avait fait l’amère expérience. Un seul remède possible, s’entraîner de la meilleure des façons pour qu’à leur prochaine confrontation Leolio inflige à ce traître une rouste dont il se souviendrait toute sa vie, c'est-à-dire les quelques secondes de son agonie.
Depuis qu’il était rentré à l’Académie, Leolio avait toujours eu une sainte horreur de l’entraînement. Sa montée dans la hiérarchie et son niveau actuel, il ne le devait finalement qu’à son talent inné et à sa caboche bien faite, sans oublier une part de chance que tout ninja se doit posséder. Il serait mentir de dire qu’il ne s’était jamais entrainé, le Kazekage avait été l’un de ses instructeurs et le vieux était loin d’être un tendre… Mais bon, il avait d’autres choses à faire que de perdre son temps à apprendre à bien jeter un kunai.
Ren s’était personnellement chargée de son entraînement, Sae en avait profité pour se perfectionner et servir de partenaire à Leolio lors des phases de simulation de combat. Jamais dans toute sa vie, Leolio n’avait eu autant de mal. Les courbatures qui le lancèrent des jours durant en étaient la preuve. Et au bout d’un moment qui lui paru une éternité, Ren jugea qu’il avait obtenu un niveau plus que suffisant pour la suite des évènements. Il avait gagné en rapidité, pris en muscle, avait amélioré ses techniques ninjas et, sa technique spéciale, dont la mise au point trainait depuis des années, était enfin finalisée. Sae aussi avait gagné en puissance et en rapidité. Son corps était sculpté d’une façon harmonieuse, la ligne de ses courbes était appétissante à souhait. Rien que la parcourir du regard donnait un avant gout du paradis. La jeune archéologue allait pouvoir enfouir sous terre les carcasses des ennemis qui allaient se présenter à elle dans les jours qui allaient suivre. Quant à Ren, sa puissance n’avait pas d’égale. Pas persuadé que ces entraînements lui aient apporté quelque chose mais au moins ça la gardait en forme. Et quelle forme !!! Si regarder Sae donnait un avant gout du paradis, admirer Ren t’emmenait à un stade que même le divin ne peut franchir. Si les entraînements n’avait pas été aussi intense, Leolio n’aurait plus su où donner de la tête…
Après une dernière nuit passée dans ce lieu d’entraînement reculé de tout. Leolio partit en direction du campement. Il était temps de reprendre ce qu’on lui avait enlevé par la force. Le plan n’était pas d’une complexité déroutante, et c’était bien dans sa simplicité que sa force résidait. Un plan d’attaque frontal, des équipes en profitant pour s’infiltrer, une équipe pour détruire les communications et l’entrée dans suna pour reprendre les bâtiments de commandement et éradiquer la vermine qui s’était emparée de son village.
Chacun savait ce qu’il devait faire.
Voilà où ça nous mène, à la première explosion.
Leolio, Sae, Ren et le gros des troupes dont les troupes du Philosophe et les Spadassins devaient donner le change. Une attaque frontale sur le mur où quelques mois auparavant ils avaient déjà exercé une attaque similaire. On dit souvent que la foudre ne frappe jamais au même endroit, il n’en est pas vrai pour les attaques de village. Il est normal que les troupes assaillantes frappent à l’endroit le plus vulnérable et ce mur en était le parfait représentant. Seulement, c’était aussi l’endroit où le gros des troupes de Suna se trouvait. Et c’est justement l’erreur principale des dirigeants car cela allait permettre une infiltration plus sure pour les autres équipes qui devraient alors pouvoir réaliser leurs objectifs de la meilleure des façons.
Des ninjas faisant face à d’autres ninjas. Des quolibets et des insultes échangées du haut des remparts, des réponses venant du haut de la dune. Puis une voix grave cassa le rythme des jérémiades.
« Soldats de Suna, pour la plupart vous me connaissez. On m’a fait passer pour un traître, il n’en est rien. Le Kazekage n’est pas mort de mes mains, c’est la famille Kinran qui l’a assassiné, tout comme les autres membres du conseil.
Je vous en conjure, laissez nous passer. »
Des insultes fusèrent, des traître, menteur, assassin se firent entendre. L’affrontement allait être inévitable. Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent. Les poings de Leolio se crispèrent. Il allait devoir tuer des concitoyens mais il n’avait pas le choix… Il s’adressa alors à ces troupes. Le petit discours d’encouragement, conclut par les hourras, amena l’attaque en règle sur le mur. Des ninjas spécialistes dans les explosions firent imploser le mur déjà faiblard. Et voilà, la création du nuage de fumée…
Le nuage se dispersa, les voisins étaient bien des alliés, ceux en face des ennemis. Au moins ça c’était simple et compris de tous. La destruction d’un pan du mur n’avait pas affaiblit les défenseurs. Au contraire, ils avaient prévu un tel acte et ils avaient resserré les rangs. Au lieu d’un mur en pierre se tenait un mur de ninja : genins, chûnins, jûnins… mais aucun ninja d’élite. Mur différent mais même type d’attaque : le faire imploser de l’intérieur. Leolio ne pouvait décréter l’attaque sans se lancer à cœur perdu dans la bataille, il ne serait pas l’un de ses trop nombreux chefs militaires qui se mettent bien au chaud pendant que leurs soldats meurent pour une cause qu’ils ne connaissent pas. Le chef de la « rébellion » s’élança entraînant dans sa suite Sae et Ren ainsi que tout le reste des troupes. Le choc fut brutal de nombreux ninjas tombèrent dès la première attaque et ce des deux côtés. Seulement les ninjas de Suna avaient un gros avantage, ils possédaient une organisation et un timing parfait. Des années à combattre ensemble, c’était là un point d’une importance capitale dans une telle situation. Pour un ninja de Suna abattu, deux ninjas de Leolio mourraient. Dans ce carnage, seuls trois ninjas semblaient intouchables. La surprise ne sera pas immense lorsque vous apprendrez que dans ce tumulte, dans ces cris et ces pleurs, Leolio, Sae et Ren ne reculaient pas. Bien au contraire, ils avaient tellement avancé qu’ils étaient maintenant dans l’enceinte de Suna, bien loin de leurs troupes. Il fallait revenir en arrière car même pour eux, ça allait être une situation dangereuse. Surtout que Sae faiblissait. En effet, depuis le début de l'assaut elle maintenait un bouclier protecteur sur elle-même et sur Leolio. Cette technique bien particulière, que seule Sae maîtrisait à ce niveau, permettait une protection intégrale par personne, et non sur un champ d'action, mais plus la protection s'étendait à plusieurs éléments et plus elle pompait de chakra. De ce fait, Sae ne l'avait installé que pour Leolio et elle-même. Ren n'avait pas besoin d'une telle protection. Bien qu'en face aucun ninja n'avait son niveau, elle devait faire attention que le nombre ne vienne pas changer la différence de force. Ren se battait donc avec un sérieux à tout épreuve, ne laissant passer aucun espace, exploitant la moindre faille, tout en se protégeant du mieux qu'elle pouvait. Elle tuait à mains nues tout ennemi se présentant face à elle. Ils ne résistaient que quelques secondes. Une nuque brisée, un poumon perforé, un thorax enfoncé… nous sommes bien loin de mains habituelles… Sae fut la première à subir une blessure. Une épée lui entailla le dos, certes la blessure était légère mais elle apparaissait à ce moment précis comme un avertissement, elle n'arrivait plus à maintenir sa technique de protection. Leolio lui donna l'ordre de réduire la portée qu'à elle même, ce qu'elle fit. Si les trois ninjas ne retrouvaient pas le gros de leur armée dans les prochains instants, la probabilité d’y rester grandissait. Ren fit la moue en apprenant la décision de Leolio de repartir en arrière. La jeune femme voulait en finir avec la piétaille pour s’occuper des gros le plus rapidement possible.
Un jeune genin d’une douzaine d’année se fraya un chemin jusqu’à Leolio. Alors que ce dernier venait de plonger son katana dans l’abdomen d’un jûnin, le jeune garçon plongea deux kunais dans le dos de Leolio. L’espace d’un instant il exulta. C’était lui, un jeune garçon de 12 ans qui avaient abattu le leader de l’armée adverse, le traître, celui qui avait tué le Kazekage, celui contre lequel ses parents juraient chaque jour. L’exultation fut de courte durée, le Leolio transpercé disparut dans un petit nuage de fumée, le vrai Leolio apparut derrière lui. Il eut à peine le temps de sentir la lame lui couper la gorge. Que retiendraient ses parents de cette mort ? En serait-il fier ? Fier que leur fils soit décédé pour une bonne cause ? Ou au contraire, seraient-ils tristes d’avoir perdu leurs fils bien aimé ? Apparemment, au cri perçant qui se fit entendre, la mère en voulait à Leolio d’avoir tué son fils. Il aurait mieux valu pour elle qu’elle se méfie car sur son côté gauche venait d’apparaître Ren qui, du tranchant de la main lui brisa la nuque. Quant au père, il ne vit pas sa famille mourir. En effet, il fut l’un des premiers à tomber lors de l’assaut. En l’espace d’une journée, une famille complète était morte, combien d’autres étaient dans le même cas ? Combien d’enfants Leolio allait-il encore devoir tuer ? Combien de mères allaient perdre la vie sous les attaques de Ren ?
Aux alentours du mur, le sable était couleur sang. Leolio, Sae et Ren rejoignirent leur troupe. Après la violence de la première attaque, les deux armées semblaient s’observer. Les assauts continuaient mais ils n’avaient pas la même violence. Suna comblait les failles en un instant. Pour franchir le mur, il fallait maintenant attendre que les équipes à l’intérieur face leur travail. L’attente ne fut pas excessivement longue. Lors d’un nouvel assaut, Leolio vit une certaine désorganisation sur le flanc droit, le trou ne fut pas comblé. Au contraire, certains officiers semblaient désorientés, ils ne recevaient plus les ordres de leurs supérieurs. C’était le moment de prendre l’ascendant.
Leolio indiqua à Sae l’endroit en question. Cette dernière emmena avec elle quelques ninjas et ils prirent définitivement le flanc droit de l’armée. Un jûnin d’une grande habilité tenta du mieux qu’il pu de maintenir ses hommes sur ce flanc. Mais lorsque sa vie lui fut arrachée après un combat haletant face à Sae, ses soldats prirent la fuite.
L’être humain est un être complexe, il attend que quelqu’un lui montre le chemin pour en faire autant. Lorsque les ninjas de Suna virent que le flanc droit était aux mains de leurs ennemis et que des leurs s'échappèrent de cet enfer, les plus couards prirent la fuite, créant une nouvelle brèche dans l’armée. Sans ces fuyards, pas sur que Leolio et ses troupes auraient réussi à s’infiltrer dans Suna. Mais avec une brèche supplémentaire rapidement exploitée, le sort de cette première bataille était clair. Les ninjas de Suna restant le comprirent très vite et abandonnèrent le mur pour solidifier la deuxième ligne de défense.
Les ninjas de Suna avaient tous quitté la zone de combat pour mieux répondre à l'entrée de leurs ennemis, hormis quelques combattants qui continuaient à combattre contre les troupes de Leolio. D'ailleurs ce dernier était encore au prise avec un ennemi. Il plongea sa lame dans la poitrine ouverte d’une chûnin de 20 ans qui succomba le coeur transpercé. Quel gâchis pensa-t-il aussitôt. De nombreux ninjas avaient péri lors de cette première attaque. Bien d’autres allaient mourir dans les heures qui allaient suivre. Leolio organisa ses troupes.
« On solidifie nos positions. Je veux qu’une partie de notre troupe, notamment des ninjas aguerris dans les jutsus de protection garde le mur. Le reste me suit. Dans quelques instants nous devrons faire face à une défense terrible et certainement à des techniques de guérillas urbaines. Ils tenteront de nous faire aller là où ils nous veulent tout en nous sapant le moral. Les prochaines heures vont être dures, nous devons nous tenir prêt.
Surtout ne vous en prenez qu’aux ninjas, laissez les habitants en vie. On ne rase pas le village, on le reprend simplement.»
Leolio reprit la tête de l’armée et ils s’engouffrèrent dans la première rue devant eux.
[HRP] Le titre du topic provient d'une citation de Lucain dans un extrait de Pharsale [HRP]
Leolio se demandait comment il avait pu en arriver à une telle situation. Pendant un temps, il oublia le présent, se concentrant alors sur l’enchaînement des évènements. Après l’assassinat des membres du conseil, qu’ils pensaient contre eux, les kinran avaient pris la tête de Suna. Leolio avait alors survécu, non sans peine, et il était devenu le chef d’une rébellion composée de bras cassés. Peu à peu, et au grès des rencontres, des amitiés et du destin, la petite troupe avait grossi et était devenu une armée.
Leolio avait alors quitté pendant un temps le campement pour aller, en compagnie de Ren et de Sae, chercher l’aide de la Mayoi. Il n’avait pas été très difficile d’obtenir ce soutien, la présence de Ren y étant sans doute pour quelque chose. Si pour l’instant la Mayoi n’avait pas été exigeante sur les contreparties, Leolio savait qu’un jour ou l’autre il allait devoir leur rendre des comptes. C’était une chose excessivement réjouissante que de savoir qu’une organisation composée des plus grands ninjas, que nous pourrions qualifier de renégats, peuvent débarquer à tout moment pour demander ce qui est dû… Avait-il seulement le choix ? Même si l’armée commençait à être importante, elle n’aurait pas pesé bien lourd contre tout un village en position défensive. La Mayoi allait envoyer des ninjas pour aider Leolio dans sa reprise du village, c’était à ce moment précis la seule chose à faire.
Le jûnin au turban n’était pas rentré de suite à la base. Il devait laver l’affront qu’il avait subi. Kinran Fusaaki l’avait poignardé avec une lame empoisonnée. Fusaaki était, sans nul doute, le ninja le plus fort de Suna, le Kazekage en avait fait l’amère expérience. Un seul remède possible, s’entraîner de la meilleure des façons pour qu’à leur prochaine confrontation Leolio inflige à ce traître une rouste dont il se souviendrait toute sa vie, c'est-à-dire les quelques secondes de son agonie.
Depuis qu’il était rentré à l’Académie, Leolio avait toujours eu une sainte horreur de l’entraînement. Sa montée dans la hiérarchie et son niveau actuel, il ne le devait finalement qu’à son talent inné et à sa caboche bien faite, sans oublier une part de chance que tout ninja se doit posséder. Il serait mentir de dire qu’il ne s’était jamais entrainé, le Kazekage avait été l’un de ses instructeurs et le vieux était loin d’être un tendre… Mais bon, il avait d’autres choses à faire que de perdre son temps à apprendre à bien jeter un kunai.
Ren s’était personnellement chargée de son entraînement, Sae en avait profité pour se perfectionner et servir de partenaire à Leolio lors des phases de simulation de combat. Jamais dans toute sa vie, Leolio n’avait eu autant de mal. Les courbatures qui le lancèrent des jours durant en étaient la preuve. Et au bout d’un moment qui lui paru une éternité, Ren jugea qu’il avait obtenu un niveau plus que suffisant pour la suite des évènements. Il avait gagné en rapidité, pris en muscle, avait amélioré ses techniques ninjas et, sa technique spéciale, dont la mise au point trainait depuis des années, était enfin finalisée. Sae aussi avait gagné en puissance et en rapidité. Son corps était sculpté d’une façon harmonieuse, la ligne de ses courbes était appétissante à souhait. Rien que la parcourir du regard donnait un avant gout du paradis. La jeune archéologue allait pouvoir enfouir sous terre les carcasses des ennemis qui allaient se présenter à elle dans les jours qui allaient suivre. Quant à Ren, sa puissance n’avait pas d’égale. Pas persuadé que ces entraînements lui aient apporté quelque chose mais au moins ça la gardait en forme. Et quelle forme !!! Si regarder Sae donnait un avant gout du paradis, admirer Ren t’emmenait à un stade que même le divin ne peut franchir. Si les entraînements n’avait pas été aussi intense, Leolio n’aurait plus su où donner de la tête…
Après une dernière nuit passée dans ce lieu d’entraînement reculé de tout. Leolio partit en direction du campement. Il était temps de reprendre ce qu’on lui avait enlevé par la force. Le plan n’était pas d’une complexité déroutante, et c’était bien dans sa simplicité que sa force résidait. Un plan d’attaque frontal, des équipes en profitant pour s’infiltrer, une équipe pour détruire les communications et l’entrée dans suna pour reprendre les bâtiments de commandement et éradiquer la vermine qui s’était emparée de son village.
Chacun savait ce qu’il devait faire.
Voilà où ça nous mène, à la première explosion.
Leolio, Sae, Ren et le gros des troupes dont les troupes du Philosophe et les Spadassins devaient donner le change. Une attaque frontale sur le mur où quelques mois auparavant ils avaient déjà exercé une attaque similaire. On dit souvent que la foudre ne frappe jamais au même endroit, il n’en est pas vrai pour les attaques de village. Il est normal que les troupes assaillantes frappent à l’endroit le plus vulnérable et ce mur en était le parfait représentant. Seulement, c’était aussi l’endroit où le gros des troupes de Suna se trouvait. Et c’est justement l’erreur principale des dirigeants car cela allait permettre une infiltration plus sure pour les autres équipes qui devraient alors pouvoir réaliser leurs objectifs de la meilleure des façons.
Des ninjas faisant face à d’autres ninjas. Des quolibets et des insultes échangées du haut des remparts, des réponses venant du haut de la dune. Puis une voix grave cassa le rythme des jérémiades.
« Soldats de Suna, pour la plupart vous me connaissez. On m’a fait passer pour un traître, il n’en est rien. Le Kazekage n’est pas mort de mes mains, c’est la famille Kinran qui l’a assassiné, tout comme les autres membres du conseil.
Je vous en conjure, laissez nous passer. »
Des insultes fusèrent, des traître, menteur, assassin se firent entendre. L’affrontement allait être inévitable. Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent. Les poings de Leolio se crispèrent. Il allait devoir tuer des concitoyens mais il n’avait pas le choix… Il s’adressa alors à ces troupes. Le petit discours d’encouragement, conclut par les hourras, amena l’attaque en règle sur le mur. Des ninjas spécialistes dans les explosions firent imploser le mur déjà faiblard. Et voilà, la création du nuage de fumée…
Le nuage se dispersa, les voisins étaient bien des alliés, ceux en face des ennemis. Au moins ça c’était simple et compris de tous. La destruction d’un pan du mur n’avait pas affaiblit les défenseurs. Au contraire, ils avaient prévu un tel acte et ils avaient resserré les rangs. Au lieu d’un mur en pierre se tenait un mur de ninja : genins, chûnins, jûnins… mais aucun ninja d’élite. Mur différent mais même type d’attaque : le faire imploser de l’intérieur. Leolio ne pouvait décréter l’attaque sans se lancer à cœur perdu dans la bataille, il ne serait pas l’un de ses trop nombreux chefs militaires qui se mettent bien au chaud pendant que leurs soldats meurent pour une cause qu’ils ne connaissent pas. Le chef de la « rébellion » s’élança entraînant dans sa suite Sae et Ren ainsi que tout le reste des troupes. Le choc fut brutal de nombreux ninjas tombèrent dès la première attaque et ce des deux côtés. Seulement les ninjas de Suna avaient un gros avantage, ils possédaient une organisation et un timing parfait. Des années à combattre ensemble, c’était là un point d’une importance capitale dans une telle situation. Pour un ninja de Suna abattu, deux ninjas de Leolio mourraient. Dans ce carnage, seuls trois ninjas semblaient intouchables. La surprise ne sera pas immense lorsque vous apprendrez que dans ce tumulte, dans ces cris et ces pleurs, Leolio, Sae et Ren ne reculaient pas. Bien au contraire, ils avaient tellement avancé qu’ils étaient maintenant dans l’enceinte de Suna, bien loin de leurs troupes. Il fallait revenir en arrière car même pour eux, ça allait être une situation dangereuse. Surtout que Sae faiblissait. En effet, depuis le début de l'assaut elle maintenait un bouclier protecteur sur elle-même et sur Leolio. Cette technique bien particulière, que seule Sae maîtrisait à ce niveau, permettait une protection intégrale par personne, et non sur un champ d'action, mais plus la protection s'étendait à plusieurs éléments et plus elle pompait de chakra. De ce fait, Sae ne l'avait installé que pour Leolio et elle-même. Ren n'avait pas besoin d'une telle protection. Bien qu'en face aucun ninja n'avait son niveau, elle devait faire attention que le nombre ne vienne pas changer la différence de force. Ren se battait donc avec un sérieux à tout épreuve, ne laissant passer aucun espace, exploitant la moindre faille, tout en se protégeant du mieux qu'elle pouvait. Elle tuait à mains nues tout ennemi se présentant face à elle. Ils ne résistaient que quelques secondes. Une nuque brisée, un poumon perforé, un thorax enfoncé… nous sommes bien loin de mains habituelles… Sae fut la première à subir une blessure. Une épée lui entailla le dos, certes la blessure était légère mais elle apparaissait à ce moment précis comme un avertissement, elle n'arrivait plus à maintenir sa technique de protection. Leolio lui donna l'ordre de réduire la portée qu'à elle même, ce qu'elle fit. Si les trois ninjas ne retrouvaient pas le gros de leur armée dans les prochains instants, la probabilité d’y rester grandissait. Ren fit la moue en apprenant la décision de Leolio de repartir en arrière. La jeune femme voulait en finir avec la piétaille pour s’occuper des gros le plus rapidement possible.
Un jeune genin d’une douzaine d’année se fraya un chemin jusqu’à Leolio. Alors que ce dernier venait de plonger son katana dans l’abdomen d’un jûnin, le jeune garçon plongea deux kunais dans le dos de Leolio. L’espace d’un instant il exulta. C’était lui, un jeune garçon de 12 ans qui avaient abattu le leader de l’armée adverse, le traître, celui qui avait tué le Kazekage, celui contre lequel ses parents juraient chaque jour. L’exultation fut de courte durée, le Leolio transpercé disparut dans un petit nuage de fumée, le vrai Leolio apparut derrière lui. Il eut à peine le temps de sentir la lame lui couper la gorge. Que retiendraient ses parents de cette mort ? En serait-il fier ? Fier que leur fils soit décédé pour une bonne cause ? Ou au contraire, seraient-ils tristes d’avoir perdu leurs fils bien aimé ? Apparemment, au cri perçant qui se fit entendre, la mère en voulait à Leolio d’avoir tué son fils. Il aurait mieux valu pour elle qu’elle se méfie car sur son côté gauche venait d’apparaître Ren qui, du tranchant de la main lui brisa la nuque. Quant au père, il ne vit pas sa famille mourir. En effet, il fut l’un des premiers à tomber lors de l’assaut. En l’espace d’une journée, une famille complète était morte, combien d’autres étaient dans le même cas ? Combien d’enfants Leolio allait-il encore devoir tuer ? Combien de mères allaient perdre la vie sous les attaques de Ren ?
Aux alentours du mur, le sable était couleur sang. Leolio, Sae et Ren rejoignirent leur troupe. Après la violence de la première attaque, les deux armées semblaient s’observer. Les assauts continuaient mais ils n’avaient pas la même violence. Suna comblait les failles en un instant. Pour franchir le mur, il fallait maintenant attendre que les équipes à l’intérieur face leur travail. L’attente ne fut pas excessivement longue. Lors d’un nouvel assaut, Leolio vit une certaine désorganisation sur le flanc droit, le trou ne fut pas comblé. Au contraire, certains officiers semblaient désorientés, ils ne recevaient plus les ordres de leurs supérieurs. C’était le moment de prendre l’ascendant.
Leolio indiqua à Sae l’endroit en question. Cette dernière emmena avec elle quelques ninjas et ils prirent définitivement le flanc droit de l’armée. Un jûnin d’une grande habilité tenta du mieux qu’il pu de maintenir ses hommes sur ce flanc. Mais lorsque sa vie lui fut arrachée après un combat haletant face à Sae, ses soldats prirent la fuite.
L’être humain est un être complexe, il attend que quelqu’un lui montre le chemin pour en faire autant. Lorsque les ninjas de Suna virent que le flanc droit était aux mains de leurs ennemis et que des leurs s'échappèrent de cet enfer, les plus couards prirent la fuite, créant une nouvelle brèche dans l’armée. Sans ces fuyards, pas sur que Leolio et ses troupes auraient réussi à s’infiltrer dans Suna. Mais avec une brèche supplémentaire rapidement exploitée, le sort de cette première bataille était clair. Les ninjas de Suna restant le comprirent très vite et abandonnèrent le mur pour solidifier la deuxième ligne de défense.
Les ninjas de Suna avaient tous quitté la zone de combat pour mieux répondre à l'entrée de leurs ennemis, hormis quelques combattants qui continuaient à combattre contre les troupes de Leolio. D'ailleurs ce dernier était encore au prise avec un ennemi. Il plongea sa lame dans la poitrine ouverte d’une chûnin de 20 ans qui succomba le coeur transpercé. Quel gâchis pensa-t-il aussitôt. De nombreux ninjas avaient péri lors de cette première attaque. Bien d’autres allaient mourir dans les heures qui allaient suivre. Leolio organisa ses troupes.
« On solidifie nos positions. Je veux qu’une partie de notre troupe, notamment des ninjas aguerris dans les jutsus de protection garde le mur. Le reste me suit. Dans quelques instants nous devrons faire face à une défense terrible et certainement à des techniques de guérillas urbaines. Ils tenteront de nous faire aller là où ils nous veulent tout en nous sapant le moral. Les prochaines heures vont être dures, nous devons nous tenir prêt.
Surtout ne vous en prenez qu’aux ninjas, laissez les habitants en vie. On ne rase pas le village, on le reprend simplement.»
Leolio reprit la tête de l’armée et ils s’engouffrèrent dans la première rue devant eux.
[HRP] Le titre du topic provient d'une citation de Lucain dans un extrait de Pharsale [HRP]