Alors qu'il avait attrapé son coéquipier, le Kûkan descendait toujours vers le bon vieux sol. Ce qui le faisait quand même tiquer c'était le serpent géant qui sifflait mais qui ne semblait pas vouloir se mêler à la fête, pourquoi ne venait il pas les aider ?
Mais comme d'habitude, la réponse ne tarda pas, même si celle-ci prit une apparence qui ne lui plaisait qu'à moitié. Effectivement, une énorme boule de feu filait vers les deux genins.
"Et bah, ça s'est utile pour les barbecues, mais j'ai pas vraiment faim là, on se tire chef ?"
Le ton ironique du chevalier était maintenant teinté d'une trace de panique, voir une cause potentiel de mort lui courir après n'était quand même pas sans l'inquiéter.
Et ça ne faisait que commencer, car comme si ça ne suffisait pas, l'invocation fit aussi des siennes. Celle-ci utilisa le futon pour alimentait plus que de raison le feu déjà vivace. Et lorsque la boule tripla de volume, là Shiyu commença vraiment à flipper.
"Là il faut vraiment que se tire d'ici"
Mais visiblement le Tsukyo avait eu la même idée lumineuse.
« Ok, CASSOS ! »
Formant quelques taos, le leader de la mission agrippa son coéquipier et lança son shunshin. Ce fut une bonne idée car derrière eux ce fut une répétition de l'Armageddon.
Les deux genins suivant le serpent ils s'éloignèrent de la zone disons … chaude de Suna. Avec un regard en arrière, le Kûkan vit que le drapeau qu'il avait dressé venait d'être impitoyablement tranché. S'il y avait eu la moindre chance que la Kinran l'entende il se serait méchamment moqué d'elle pour ce geste inutile. Si les clans n'avaient pas eu le temps de voir l'emblème flottait dans les airs avec tout le bruit qu'avait fait la Kinran, c'est qu'ils étaient sacrément aveugles et sourds.
S'arrêtant un peu plus loin, le reptile s'adressa aux deux compères.
« Je suis là pour vous informer que les clans ont bien vu le drapeau. Musashi vous félicite et vous demande de rejoindre la place de la fontaine bleue où Miyu et Mangetsu vous attendent. Pour le reste, voyez avec Musashi. Fréquence 3 sur ces communicateurs... »
Les dits communicateurs furent vomit par le serpent. Ne cherchant même pas à cacher son dégout, le chevalier en saisit un qu'il accrocha à sa ceinture. En tout cas leur mission était un succès, même si ils avaient quasiment rasé un quartier du village. Mais bon, ça ce n'était qu'un détail apparemment.
S'élançant à la suite du Tsukyo, ils partirent en direction de la fontaine bleue tout en chantonnant pour lui-même la musique marquante de sa jeunesse :
Ce rêveeuuuuuhh bleuuuee
Arriver à destination, le Kûkan put voir que la troupe de son mentor s'était reproduite, à deux ils étaient partis, à trois ils revenaient. Habituellement c'était plutôt le contraire qui se produisait en temps de guerre, mais bon le garçon nouveau venu ne semblait pas être là par plaisir.
"Toujours en vie ? C'est que vous avez été formés à bonne école !"
Avec une moue amusée, le chevalier ne put s'empêcher de répondre.
"Ca à l'air de vous étonner senseï, vous savez bien qu'il faudrait plus qu'une petite attaque d'un village ninja pour que vous vous débarrassiez de moi"
S'en suivit une présentation du plan et celle du garçon qui les suivait. Alors qu'ils commençaient à traverser les ruelles les menant vers leur objectif, il répondit à la question de Mangetsu en lui disant que tout s'était bien passé.
Puis d'un coup ils tombèrent sur un géant qui empoigna Miyu tout en éclatant dans un rire qui lui semblait familier. Alors que sa main allait esquisser un geste souvent répété vers la garde de son épée, la situation s'éclaircit.
« Papa lâche moi ou je te brise chacun de tes os en commençant par le petit orteil... »
Sur ces paroles le Kûkan éclata de rire. Autant pour le comique de la situation que pour le surnom que le géant avait donné à sa fille qui était loin d'être aussi douce qu'une poupée.
Se calmant petit à petit, le chevalier ne put retenir un nouveau fou rire lorsque le gentil papa nomma sa fille "mon petit oisillon".
Résistant avec peine à s'écrouler au sol en se tenant les côtes, le Kûkan assista au reste de la conversation.
Il dut encore se retenir lorsque le géant demanda à la chuunin s'il était devenu grand papa Renraku. Il avait tellement mal aux abdos que l'enfer que la Kinran avait déclenché peu de temps avant lui semblait une douce rigolade. Se massant les côtes en essayant de reprendre contenance, il suivit la petite troupe.
La larme toujours à l'œil à cause des fous rires à répétition, le chevalier écouta sa mentor puis la question subtile du papa gardien.
« C'est qui ce Musashi ? »
« Mon supérieur hiérarchique. »
« Ah bon... alors ça va, pas de risques... »
Shiyu camoufla un nouvel éclat de rire dans une quinte de toux alors que des larmes de rire coulaient à nouveau de ses yeux.
Redevenant sérieux il suivit le plan de sa mentor et une fois les gardes partis il se plaça à coté de la porte, sa lame siffla en sortant de son fourreau, le sang allait peut être bientôt coulé.
Du moins c'est ce qu'il avait pensé, car finalement la salle était vide, les œufs par contre étaient bien là. Un peu comme dans un self service avec écrit "servez vous". C'était un peu trop facile, faut dire que tonton Murphy l'avait habitué à mieux.
Une fois les œufs récupérés, le Kûkan prit sa place dans le triangle de protection, se plaçant à l'avant. Après tout c'était ce qu'était le chevalier, un combattant au corps à corps, d'ailleurs il était assez bizarre que la plupart de ses combats se déroulent à mi-distance, il allait falloir faire attention à ça.
L'épée toujours en main il allait sortir quand un homme se plaça dans l'embrasure de la porte, avec un air de jemelapète.
« Je peux savoir où vous comptez aller avec mes œufs ? »
Oui, ce mec se la pétait grave, mais c'était assez drôle à voir. Ce qui était moins drôle ce qu'il était visiblement plus que capable de les écraser tous sans trop de problèmes. A quoi le genin voyait ça ? Au fait que ce type n'est même pas tenté de les prendre par surprise pour avoir un avantage non négligeable, le fait qu'il prenne son temps. Il était persuadé de pouvoir s'occuper de la petite troupe devant lui quand il le voulait, comme il le voulait. Et il n'avait certainement pas tord.
Du coup la stratégie du jefoncedansletas devenait un peu trop suicidaire, il fallait la jouer rusé. Surtout que normalement Musashi ne devait pas tarder à arriver, et il faut admettre qu'un juunin ça change la donne.
Il fallait gagner du temps, et pour ça le Kûkan avait une technique qui avait déjà fait ses preuves et dans laquelle il était passé maitre, le très célèbre : je parle pour rien dire.
En plus, vu la dose de fou rire qu'il avait eu peu de temps avant, le genin était au taqué.
Un léger sourire aux lèvres, il tourna la tête vers sa mentor, l'air amusé.
"Encore un ami à vous senseï ?"
"Un admirateur secret un peu trop collant à mon goût plutôt. Que veux tu que je te dise ? Mon charme dévastateur a fait des ravages dans bien des contrées jusque dans mon propre clan... tu te rends compte de ce que je vis ? Chaque jour le monde m'adore et me vénère, ça en devient presque lassant à la fin... mais bon on s'habitue."
Un large sourire s'accrocha aux lèvres du genin, décidément la jeune femme restait toujours la même quelque soit la situation. Jouant lui aussi le jeu, le genin continua après un soupir d'une voix toujours aussi rieuse.
"Je connais ça, j'ai même dû échapper à une jeune femme qui me poursuivait en robe de nuit. Visiblement elle éprouvait un amour assez ... brulant pour moi. Aoshi a même failli être victime de cette passion ... explosive, pas vrai ?"
Sur ces derniers mots il se tourna vers le Tsukyo, attendant que quelqu'un dise quelque chose, il fallait gagner du temps.
Aoshi répondit alors d'une voix vulgairement joviale.
"Ah ça oui ! Elle avait les hormones qui bouillaient celle là ! Dommage qu'elle ait envoyé son invocation s'occuper de mon cas, je suis très loin d'être zoophile... Dommage qu'elle était aussi violente, moi la domination soft ça m'excite pas mal !
"
Son stratagème prenait une allure assez inattendu mais ça plaisait assez au chevalier, finalement les ninjas de la petite troupe avait déjà vécu quelques combats puisqu'il parvenait à garder le sourire même pendant ce moment de tension qui précédait le combat
"Si tu n'es pas sage Aoshi, mais en attendant vous n'avez pas mieux à faire que de parler rendez-vous galants ?"
*…*
Le Kûkan préféra ne rien dire, et son regard ressembla un instant à celui de Chomei qui avait l'air interloqué devant ces paroles si... inattendues. Mais lui-même semblait se prêter au jeu de la discussion.
"Enfin Miyu, mon coeur t'appartient mais ce n'est pas une manière de parler à son fiancé. Mais ne t'en fais pas nous aurons tout le temps d'en discuter une fois que je serai devenu le leader des Renraku... enfin les anciens ne seront plus les maitres de notre clan."
Mangetsu fut la première à réagir.
"Il y en a qui ne se bercent pas d'illusions."
Pendant la tirade du Renraku, Aoshi avait discrètement allumé son communicateur pour retransmettre toute la conversation à son senseï. La jalousie allait surement le faire bouger plus rapidement.
"Ho ! Mais vous aussi vous êtes amateur de domination violente ! C'est assez agréable le matin le contact des brulures des coups de fouet sur les draps. Enfin bon, j'ai arrêté, je partais trop souvent à l'hôpital. Enfin, je connais un petit junin tout pâlichon qui va pas être content de savoir qu'une autre personne convoite son amoureuse !
"
Shiyu avait au moins réussi un point de son plan, il avait voulu lancer une discussion, et visiblement il était plus fort dans cet art que dans celui de l'épée. Par contre ça allait maintenant un peu trop loin à son gout, surtout lorsque le Tsukyo parla de Musashi. Il venait à la fois de prendre le risque d'énerver leur adversaire, mais surtout de l'informer qu'il connaissait un juunin qui viendrait en aide à Miyu dès qu'il le pourrait. Pas bon ça.
Une conversation doit tout aborder, mais ne rien approfondir. Il fallait rediriger la discussion sur autre chose avant qu'il s'énerve et passe ses nerfs sur eux en attendant Musashi.
"Devenir le leader des Renraku ? Ca ça doit être bien compliqué. Être responsable de personne aussi éprit de liberté que les membres de ce clan ...
Moi je savais même pas qu'il y avait une hiérarchie chez les Renraku"
Chomei ouvrit la bouche pour dire quelque chose, les sourcils froncés, il semblait passablement énervé. Quand soudain ... un dragon d'eau se matérialisa derrière lui et le projeta à travers la salle.
*Mah, qué passa ?*
Comme pour lui répondre (ou pas) le juunin traversa lui aussi la salle avec une concentration de chakra sur la main droite. Et alors qu'il avait déjà armé son bras, il frappa la zone où s'était écrasé le Renraku, faisant trembler le mur et levant un nuage de poussière sous l'impact.
"Ah ben voilà, ça c'est la classe"
Sauf qu'une fois le nuage retombé, tous purent voir que Chomei continuait de se la péter, et que visiblement il pouvait se le permettre …
"Oubliez ce que je viens de dire …"
Dans cette nouvelle période de tension qui précédait la baston, le Kûkan ne savait pas trop quoi faire. Se battre contre un type comme le Renraku tenait du suicide pour un genin comme lui …
Mais une fois de plus la solution arrivait en courant sur ses petites jambes. Tout un lot de cuisinier-ninja venait de débarquer, et oui c'est Noël. Et apparemment le chef des cuistots était prêt à s'y mettre car déjà il invoqué une grande poêle pour l'occasion.
Pourtant la chuunin ne semblait pas être d'accord pour réveillonner tout de suite, et elle ne tarda pas à donner ses instructions.
"Shiyu tu gardes un oeil sur ta cousine. Écoute la voie et montre moi un peu ce que vaut mon premier élève au combat"
Cette fois ci l'air sérieux mais toujours un large sourire aux lèvres, le genin répondit à sa mentor.
"Ca marche senseï"
Un adversaire se désigna rapidement comme étant le sien, mais le Kûkan avait deux personnes en ligne de mire. Celui quui commença à effectuer ses Taos en était un, mais le gamin au couteau faisait aussi parti de ceux à qui il allait mettre sa raclée. Ses ordres avaient été clairs, même si il aurait agi pareil sans eux.
Le chevalier connaissait ses atouts et ses faiblesses, il avait déjà traversé plusieurs combats et avait apprit à se connaitre, et la rapidité faisait parti de ses qualités les plus aiguisées. Il allait prendre son adversaire de vitesse.
Enchainant les Taos à son tour il déchaina le feu au moment même où la bouteille de saké venait d'atteindre la cible. Le Tsukyo lui aussi commencé à connaitre son coéquipier.
Le résultat fut une boule de feu qui ravit le Kûkan, ce combo était à creuser, les bouteilles de saké dans son appartement allait peut être découvrir une toute nouvelle vocation.
Mais ce n'était pas le moment pour réfléchir à ça, car au même moment son adversaire lança son propre jutsu malgré la déflagration. Un jutsu fourbe qui aveugla notre chevalier et atténua sa propre attaque.
Mais il put tout de même apercevoir l'ennemi de sa cousine se précipitait au corps à corps.
*Mon gars, si tu crois pouvoir faire le mariole avec un couteau de cuisine alors que tu as deux lames Kûkan face à toi, c'est que tu mérites peut être bien d'y passer*
Parvenant à bloquer le coup du garçon avec sa lame, le tout dans un mouvement assez … impressionnant, Mangetsu enchaina par une technique moins … moins classe. Je nomme le coup dans les ********. Et oui, la vie est dure.
Serrant les dents en imaginant la douleur de sa cible, il entendit le gargouillis. Localisant alors son adversaire il fit ce que tout combattant est en devoir de faire dans une pareille situation : mettre hors de combat un ennemi potentiel.
Il y avait plusieurs méthode pour cela, le garder en vie tout en s'arrangeant pour qu'il ne représente plus un danger, ou le tuer.
Dans sa situation le chevalier n'avait guère le choix, il n'y voyait plus rien, et il n'avait pas de temps à perdre, son propre adversaire n'allait pas l'attendre pendant des heures.
Il décida de frapper, un coup auquel il mêlait le Zantetsu pour être parfaitement sûr du résultat, une mort propre et nette, qu'il aurait tout le temps de se reprocher plus tard.
Frappant il sentit néanmoins une résistance bien plus forte que prévue. Certes il avait pensé que le garçon pouvait parer, mais pas avec autant de puissance, ce n'était pas normal. Il ne parvint même pas à l'achever. Et même si il perçut le craquement sinistre et le crie de douleur, le Kûkan n'était pas satisfait, il n'y aurait du avoir aucun bruit, juste le suintement de la lame, que c'était il passé ?
En tout cas le danger qu'il avait prévu venait de prendre forme. Dans un rire dément, l'adversaire de Shiyu se sentant délaissé compter bien à se qu'on le remarque un peu.
Entrouvrant les paupières le chevalier aperçut le dragon de flamme, il tenta bien évidemment de s'écarter mais le garçon qu'il venait de briser se venger, pourquoi n'était il pas mort celui là ?
Et ce fut la débâcle pour les Kûkan. Les deux furent emportés par les flammes et s'écrasèrent à leur tour sur le mur. Le choc fut violent. Goutant son propre sang, le chevalier tentait de ravoir les yeux en face des trous, et de calmer la douleur dans son corps. Ca aussi il aurait tout son temps de s'en plaindre plus tard.
« Désolé Shiyu, je ne pouvais pas te laisser prendre une vie si jeune, en plus c’était mon duel. »
C'est seulement là qu'il comprit ce qu'il s'était passé. Sa cousine avait paré son coup. Elle avait contrecarrer l'attaque de son cousin pour épargner un ennemi qui de toute façon venait certainement de mourir d'une mort bien pire que ce que le Kûkan avait prévu.
La voix calme mais sérieuse, Shiyu lui répondit en se tournant vers elle.
"Ne refait jamais ça cousine. Tu es en combat, ta vie et celle de tes équipiers passent bien avant celles de tes ennemis. Retiens ça."
La suite fut assez chaotique. Les deux Kûkan attaquaient celui qui leur avait infligé de telles blessures. D'ailleurs le chevalier effectua une attaque qui lui plaisait tout particulièrement et qu'il avait déjà subi.
Et l'attaque porta ses fruits car il sentit pleinement sa lame s'enfonçait dans le ventre de son adversaire. Certes il aurait voulu l'épargner, mais il savait que ce n'était pas la priorité pour le moment. Sa priorité était sa survie et celle de ceux qu'il aimait, pas celle de ce type qui l'attaquait.
Aussi essaya t'il de consoler sa cousine avant de repartir au combat, effaçant le visage du garçon qu'il avait tué pour le moment, il aurait tout le temps d'y repenser, plus tard.
Le Tsukyo venait d'écraser la fille au plafond, une occasion à ne pas manquer.
Après avoir volé à l'aide du Tenmure il s'accrocha au plafond et effectua un nouveau combo qu'il n'avait pas encore testé en combat. Sa lame rasant le plafond il insufflait déjà le chakra à l'intérieur.
Et il frappa, mêlant le Zantetsu et le Katana Odori. Le résultat allait certainement être une nouvelle fois fatale, mais le chevalier était un combattant, et il porterait son fardeau, plus tard.