Re: Le Voleur de Lune.
Publié : lun. 07 juil. 2008, 18:47
Ce fut finalement Makoto et non son maître qui lui apporta la délivrance en la déclarant vainqueur. De son côté le voleur souriait légèrement, puis se levant, il s’avança vers Mangetsu afin de la féliciter. Il lui tendait la main mais la jeune fille la refusa, n’y accordant aucune attention. Elle ne lui pardonnerait pas ce qu’il avait fait à Miyu. Pour elle c’était juste un salaud à éliminer, sauf qu’ils avaient besoin de lui.
Le voleur de lune lui confirma alors que ses troupes se tiendraient à leur disposition pour la mission à venir, ce qui signifiait qu’ils avaient réussi la leur, et enfin il ordonna qu’on libère Miyu, au grand soulagement de Mangetsu.
La jeune Kukan manqua se précipiter vers son professeur mais la voix du voleur la retint. Il la félicitait encore de sa réussite. Elle ne dit rien, se contentant de sourire. S’il savait comment ils avaient fait pour gagner, aucun doute qu’ils seraient tous morts.
En silence, elle le suivit puisqu’il l’y invitait. Elle n’avait pas envie de lui parler, alors elle se mura dans le silence, mais elle ne pouvait pas non plus l’envoyer sur les roses et partir à l’opposé. Elle était en odeur de sainteté mais certainement pas en position de force.
Makoto lui fit alors un clin d’œil complice auquel elle répondit par un sourire, sincère cette fois, avant de partir d’un petit rire en le voyant réveiller Chibi.
D’autres personnes se chargaient de Miyu qui était encore bien trop affaiblie pour marcher seule. Qu’ils se dépêchent, elle avait besoin de soins !
La petite troupe déboucha sur une terrasse qui surplombait un vaste terrain d’entraînement, sur lequel ses nouveaux alliés s’entraînaient. Ils étaient si nombreux ! Avec eux, ils avaient une chance de reprendre Suna suite au coup d’état qui avait eut lieu quelques jours plus tôt.
Makoto, qui se trouvait toujours avec eux, hurla à ses hommes de se mettre en formation après s’être lui même placé aux côtés de son maître.
*Allez les enfants, on se met bien sagement en rang.* Espiègle, comme à son habitude, elle n’en était pas moins heureuse de compter cette armée parmi ses alliés.
Tandis que le voleur annonçait à ses hommes qu’ils partaient en guerre, Mangetsu s’était approchée, afin de les voir plus en détail, mais aussi pour que eux la voient. Les vivats suivirent l’annonce, tous hurlant le nom de leur ville adorée. *Non, pas pour Doomeï, pour Suna !*
La jeune fille se rapprocha alors de la chunin, c’est là qu’elle nota que Taï ne l’accompagnait pas pour l’instant. Elle espéra que le petit oiseau n’avait pas été blessé comme sa maîtresse.
« Vous voyez senseï, nous avons réussi à les rallier... mais à quel prix. » La peine se lisait sur son visage lorsqu’elle avait achevé sa phrase. Elle avait de la peine pour Miyu.
Après cela, Makoto raccompagna les étudiants et leur professeur, les menant à des chambres individuelles. Enfin, s’il était encore possible de parler de chambres car celles-ci faisaient davantage figure de petits appartements.
Sur le chemin, Miyu avait craché un peu de sang et Mangetsu avait demandé à Makoto de prévenir un guérisseur afin qu’on s’occupe d’elle. A peine étaient-ils arrivés à destination que des médecins étaient mandés afin de prendre soin de la chunin, au grand soulagement de son élève.
La jeune fille ne gagna sa chambre qu’une fois qu’elle fut certaine qu’on s’occuperait bien de son professeur et encore, elle lui promit de revenir rapidement. « Tout va bien aller maintenant senseï. Je reviendrai bientôt vous voir mais pour le moment j’ai peur de les gêner dans leur travail. »
Sur le pas de la porte, elle s’était adressée à l’une des infirmières, lui demandant de bien s’occuper de leur patiente.
Elle se remémora alors les paroles de Makoto. Ils étaient plus ou moins libres de faire ce qu’ils voulaient, y compris s’entraîner. Si seulement elle avait eu ses armes, elle aurait pu commencer à apprendre à s’en servir mais, malheureusement, elles se trouvaient toujours chez elle. Par chance il était peu probable qu’on l’envoie combattre. Comme l’avait dit Miyu, cette mission était pour eux car elle ne requérait pas de savoir se battre.
Makoto avait également parlé d’un couloir interdit, et la tentation de le visiter était forte mais Mangetsu se fit violence, craignant qu’on en use sur elle si elle passait outre l’interdit.
Leur seule autre contrainte était pour ce soir, afin qu’ils n’arrivent pas en retard pour le dîner.
L’étudiante pénétra alors dans sa chambre et ouvrit des yeux ronds, puis s’étant remise de sa surprise, elle sourit. Elle n’aimait pas leur hôte mais il savait recevoir. Sans doute était-ce parce qu’il avait peu d’invités, alors il les bichonnait.
Retirant ses chaussures sur le pas de la porte, Mangetsu eut alors une envie irrésistible. Elle fonça littéralement vers le lit king size et se mit à sauter dessus, riant toute seule. Suite à la pression résultant de son entrevue du matin, elle avait besoin de décompresser et faire la gamine était un moyen comme un autre.
Lorsqu’elle s’arrêta, elle resta plusieurs minutes sur le lit, couchée sur le dos, le corps parcouru de spasmes liés à ses fous rires incontrôlables. Miyu était sauvée et ils avaient obtenu l’aide des hommes du désert, que demander de plus ?
L’une des infirmières passa alors la tête par l’embrasure de la porte et Mangetsu mit quelque instants avant de reprendre le contrôle, quelques rires fusant encore pendant que la jeune femme lui annonçait que les jours de la chunin n’étaient plus en danger mais qu’ils en auraient encore pour un moment à s’occuper d’elle.
Elle irait donc voir Miyu plus tard. Dans quelques heures lorsqu’elle aurait fini de s’installer. Vraiment, elle ne voulait pas gêner les médecins dans leur travail, ni même sauter sur sa professeur alors que celle-ci sortait à peine d’une terrible épreuve.
La jeune fille déballa alors son sac, qui avait probablement été déposé dans sa chambre pendant qu’ils inspectaient les troupes.
Ses affaires rangées, elle se décida pour prendre une petite douche. La chaleur, les émotions fortes causées par la partie d’échecs et ses petits jeux sur le lit lui avaient donné très chaud et à présent elle voulait se rafraîchir.
La salle de bain était à l’image de la chambre, impressionnante. Lorsque Mangetsu eut fini de se délasser, elle retourna dans sa chambre, enroulée dans une grande serviette toute douce. Elle fouilla alors les armoires à la recherche de vêtements propres. Elle en avait encore mais comme ils étaient invités à dîner ce soir, elle doutait que ses vêtements habituels fassent l’affaire. Lorsqu’elle se fut décidée pour une tenue, elle la déposa sur le lit et mit des vêtements à elle pour la journée. Si elle portait dès maintenant sa tenue de soirée, ça ne serait pas pareil.
Elle alla alors dans la chambre de Miyu et vit avec satisfaction que les médecins en avaient enfin fini avec elle. La chunin était inconsciente, alors Mangetsu ne rentra pas, ne voulant pas la déranger.
Au lieu de ça, elle sortit du palais, partant explorer la ville. Elle se promena dans les rues plusieurs heures, jusqu’à trouver d’autres enfants avec qui jouer, puis manger lorsque l’heure fut venue et qu’ils l’invitèrent. Puis ils entreprirent de lui faire visiter leur ville, tout en la bombardant de questions sur le monde extérieur auxquels elle répondait de bon cœur, posant à son tour des questions sur la vie ici.
Lorsqu’ils se quittèrent, il était 16 heure passée, ce qui laissait à la jeune fille un bon moment encore pour se préparer pour le dîner.
Lorsqu’elle passa devant la chambre de Miyu, elle constata avec joie que sa senseï n’était plus au lit. Elle frappa à la porte afin de s’annoncer et pénétra dans la chambre pour trouver Miyu et Taï quelques instants plus tard.
« Je peux rester un peu ? J’ai vu que vous n’étiez plus dans votre lit et je venais aux nouvelles... pour savoir si vous alliez mieux. »
L’entendant, Miyu se retourna. Sur son visage se lisait de la surprise matinée d’une légère honte. Il est vrai qu’elle n’était pas à son avantage mais l’étudiante n’était pas là pour se moquer d’elle.
La jeune femme était trempée et tenait Taï dans ses bras. Clignant des yeux plusieurs fois, comme si elle était hébétée, elle répondit enfin à son élève.
« C'est gentil... oui tu peux rester. » Un pâle sourire éclaira son visage, c’était un bon début.
Comme on ne la chassait pas, Mangetsu s’approcha encore un peu. Elle allait s’asseoir à côté de la chunin lorsque celle-ci reprit :
« Je suis fière de toi. »
Entendant cela, la jeune fille s’arrêta net. C’était un petit compliment mais venant de Miyu, c’était quelque chose d’exceptionnel. La jeune femme se releva alors, grimaçante mais avant que Mangetsu ne l’ait rejointe pour l’aider, celle-ci s’était relevée.
Miyu tituba jusqu’au son lit et s’y installa, poussant un soupir de soulagement. Quelques pas de plus et elle ne se serait pas installée mais effondrée.
« Je vais mieux. Même si ce n'est pas encore glorieux. Une fois que j'aurai mangé quelque chose je commencerai à reconstituer mes forces. »
Ayant dit cela, elle tira sur l’un des cordons fixés au-dessus de son lit et un serviteur ne tarda pas à arriver pour se voir chargé de revenir avec des fruits et quelques pâtisseries.
« Parle-moi un peu de ce que tu as vécu depuis que l'on s'est quitté. » Demanda t-elle avec un sourire amusé d'avance.
« En fait lorsque nous vous avons entendu crier, on s’est fait attaquer par Makoto et ses hommes. J’ai essayé de fuir mais ils m’ont rattrapée. Puis ils ont voulu me mettre une cagoule, sauf que… » Elle baissa les yeux, comme si elle était honteuse. « Je suis claustrophobe alors ils m’ont juste bandé les yeux. Puis on a marché jusqu’à Doomeï, dormis dans le harem et le lendemain, on vous a retrouvé. Je ne vous demande pas ce qui vous est arrivé, le voleur de lune nous en a un petit peu parlé et c'est le genre de chose qu'on préfère oublier. »
Elle avait choisit de faire succinct, Miyu n’avait certainement pas besoin d’entendre un long monologue.
« Nous avons tous notre faiblesse et celle-là n'est pas la pire dont tu aurais pu être affligée. Je respecte le fait que tu reconnaisses tout de même cette phobie. Peu de gens en sont capables et encore moins en public. » Reprit la chunin avec un petit sourire sans joie.
Miyu avait tord, pour Mangetsu c’était la pire faiblesse mais la chunin ne pouvait savoir ce que ressentait l’étudiante dans ses moments de crise. Elle n’avait aucune idée de l’angoisse qui s’emparait d’elle lorsqu’il n’y avait pas assez de place autour d’elle. S’il n’y avait pas eu de fenêtres dans cette pièce par exemple, elle n’aurait pas pu y rester plus de quelques instants avec de se mettre à paniquer puis s’effondrer par terre.
Miyu s’installa plus confortablement en plaçant dans son dos un polochon et soupira à nouveau, mais d’aise cette fois-ci.
« Pour un résumé c'est un résumé je doute que l'on puisse faire plus concis... » La taquina-t-elle alors que le serviteur était de retour avec les fruits et les pâtisseries demandées. Le tout avait été déposé sur un grand plateau qu’il déposa sur le lit.
« Toujours est-il que nous avons nos hommes. La force de frappe qu'ils apporteront à notre rébellion n'est pas négligeable sans compter leur appui en matière de vivres et de matériel. » Dit-elle en prenant une brioche.
Entre deux bouchées, elle continua :
« Miam... enfin bon si on ajoute à ça les Spadassins que cherche ton oncle nous auront suffisamment d'hommes pour commencer à établir un plan d'attaque. Musashi, Leolio, Sae et les genin sont allés aux renseignements. Bientôt le jeu se dévoilera dans sa totalité et nous serons alors fixés. Nous allons rester quelques jours, je ne sais pas encore combien exactement mais il me faut récupérer totalement et planifier certaines choses avec les généraux... »
Elle poursuivit en faisant un sort à une pêche puis ce fut le choc, de nouveaux compliments… Elle devait avoir quelque chose à lui demander, ça n’était pas possible autrement.
« N'empêche, tu as été propulsée en plein dans des évènements proprement aberrants et tu t'en sors comme une pro. Je savais que les Kukan étaient doués, il n'y a qu'à voir Shiyu et Mai mais j'étais loin de m'imaginer que tu révèles tant de talent si peu de temps après ton affectation au rang d'étudiante. Il n'y en a pas beaucoup qui auraient tenus leurs nerfs dans des situations aussi extrêmes et inattendus. Enfin bon, finis les flatteries. Je vais avoir besoin de toi dans quelques minutes. Je ne compte pas aller au dîner de ce soir en rampant ou soutenue par une canne. Ce serait totalement anti-charismatique et je ne ferai pas ce plaisir à Kira. Je vais devoir soigner mes blessures et les dégâts internes mais je n'ai tout simplement pas assez récupéré pour tout terminer. Je te demande donc si tu acceptes de me donner de ton énergie. Je ne te pomperai pas tout évidemment, sinon tu mourrais mais tu risques de ressentir de la fatigue et accessoirement de la faim... d'où ce splendide plateau repas. Acceptes-tu ? »
Mangetsu avait vu juste, la chunin avait effectivement besoin d’elle. Mais c’était une simple question pour le moment, aucunement une obligation. Le ton était gentil et à condition que ça ne la fasse pas souffrir, Mangetsu ne voyait pas de raison de refuser.
Elle avait souri tristement quand Miyu lui avait dis qu'elle s'est bien débrouillée. En fait elle avait surtout hurlé et s'était laissée faire. Puis elle reprit son visage habituel, à nouveau rayonnante.
« Si je m'en suis bien sortie jusqu'à présent c'est parce que j'ai eu de bon professeurs. J'ai 15 ans, c'est un âge plutôt élevé pour entrer à l'académie mais mes parents ont insistés pour me garder à la maison et donc j'ai appris quelques petites choses avec eux. Je suis une Kukan et je ne dois pas décevoir mon clan. »
*Ni maman, sinon je suis morte.*
Après un léger temps de réflexion elle reprit, répondant à la demande de Miyu :
« Je veux bien vous aider, à condition que ça ne fasse pas trop mal. »
Elle n’avait aucune envie de souffrir et ne connaissant absolument pas cette technique, elle était un peu inquiète mais déjà elle enlevait sa veste, la laissant sur le lit, puis elle s’approcha de sa senseï.
La chunin prit alors la main de son élève avec un sourire rassurant. Elle ne lui avait pas répondu mais Mangetsu était en confiance, Miyu ne la ferait pas souffrir, elle en était certaine. De son autre main Miyu forma un tao et ferma les yeux. Une étrange chaleur se répandit alors à travers son corps. La sensation était étrange mais pas douloureuse du tout. Mangetsu sentit alors une certaine langueur l’envahir et ses paupières papillonnèrent, la fatigue la gagnait à mesure que son énergie la quittait. Secouant la tête, elle chercha à se maintenir éveillée. Miyu stoppa alors sa technique et effectuant d’autres taos, elle se soigna en utilisant une technique de soin sur différentes parties de son corps.
« Excellent ! A présent je pourrai faire bonne figure au dîner de ce soir. La tête qu'ils vont faire à table... qui parle de sexe faible ? » s’exclama-t-elle avec un grand sourire amusé.
*Grâce à qui ?*
« En tout cas merci, sans toi je n'aurai pas pu finaliser le traitement. Les docteurs ont fait un bon boulot mais certaines choses ne s'effacent qu'avec du temps ou du chakra pour accélérer le processus. Au fait tu as déjà regardé la garde robe de ta chambre ? Je suis sûre qu'il y a quelques petits bijoux de couture dedans... enfin tu verras bien. Dans notre profession on a pas tous les jours l'occasion de mettre une robe ou des vêtements de soirée. » Lui affirma-t-elle avec un clin d’œil amusé.
« Vous avez raison. Ma garde-robe était bien remplie et j’ai trouvé une robe ravissante. » Dit-elle d’un ton las, en raison des effets de la technique de Miyu.
Elles parlèrent encore un peu, Mangetsu picorant sur le plateau afin de reprendre des forces puis la chunin lui conseilla de regagner ses appartements afin qu’elle ait le temps de se préparer pour le dîner.
Lorsque Makoto vint les chercher pour le dîner, il trouva une Mangetsu ravissante. Vêtue d’une petite robe blanche sans fioritures qui lui descendait jusqu’à mi-cuisse et de sandales assorties, elle avait fait dans la simplicité mais ça lui allait bien, contrastant magnifiquement avec sa peau foncée et s’accordant parfaitement avec ses yeux bleus. Exceptionnellement ses cheveux étaient lâchés, simplement retenus par un bandeau, blanc lui aussi.
Voyant Miyu, elle eut un arrêt. Où étaient passées toutes ses blessures ? Le travail qu’avaient fait les médecins était incroyable. Une chance pour elle d’ailleurs, sans quoi elle n’aurait pas pu s’habiller comme actuellement, ni même se montrer.
Les vêtements qu’elle s’était choisie étaient beaux mais Mangetsu ne les aurait pas choisis pour elle, préférant garder son aspect de petite fille sage, qu’elle était, enfin jusqu’à ce qu’elle trouve la bonne personne.
Pour le dîner, Mangetsu se plaça là où on le lui dit, c’est à dire face à Makoto (je peeeeeeeeeux ?). Elle mangea avec appétit ce que son régime l’autorisait et se délecta du spectacle. Les artistes surent la charmer et elle se montra bonne public, applaudissant lorsqu’il le fallait.
Le repas se finit tard et la jeune fille gardait difficilement les paupières ouvertes. Elle parvint tout de même à regagner sa chambre, grâce à l’aide d’une domestique, et ayant quitté sa robe, elle se glissa sous les draps. Avant que sa tête ne touche l’oreiller, elle s’était endormie.
Honnêtement, c’était pas facile ton énigme mais lorsque tu as dis que les majuscules avaient été ajoutées sur mon papier, j’ai commencé à comprendre
Le voleur de lune lui confirma alors que ses troupes se tiendraient à leur disposition pour la mission à venir, ce qui signifiait qu’ils avaient réussi la leur, et enfin il ordonna qu’on libère Miyu, au grand soulagement de Mangetsu.
La jeune Kukan manqua se précipiter vers son professeur mais la voix du voleur la retint. Il la félicitait encore de sa réussite. Elle ne dit rien, se contentant de sourire. S’il savait comment ils avaient fait pour gagner, aucun doute qu’ils seraient tous morts.
En silence, elle le suivit puisqu’il l’y invitait. Elle n’avait pas envie de lui parler, alors elle se mura dans le silence, mais elle ne pouvait pas non plus l’envoyer sur les roses et partir à l’opposé. Elle était en odeur de sainteté mais certainement pas en position de force.
Makoto lui fit alors un clin d’œil complice auquel elle répondit par un sourire, sincère cette fois, avant de partir d’un petit rire en le voyant réveiller Chibi.
D’autres personnes se chargaient de Miyu qui était encore bien trop affaiblie pour marcher seule. Qu’ils se dépêchent, elle avait besoin de soins !
La petite troupe déboucha sur une terrasse qui surplombait un vaste terrain d’entraînement, sur lequel ses nouveaux alliés s’entraînaient. Ils étaient si nombreux ! Avec eux, ils avaient une chance de reprendre Suna suite au coup d’état qui avait eut lieu quelques jours plus tôt.
Makoto, qui se trouvait toujours avec eux, hurla à ses hommes de se mettre en formation après s’être lui même placé aux côtés de son maître.
*Allez les enfants, on se met bien sagement en rang.* Espiègle, comme à son habitude, elle n’en était pas moins heureuse de compter cette armée parmi ses alliés.
Tandis que le voleur annonçait à ses hommes qu’ils partaient en guerre, Mangetsu s’était approchée, afin de les voir plus en détail, mais aussi pour que eux la voient. Les vivats suivirent l’annonce, tous hurlant le nom de leur ville adorée. *Non, pas pour Doomeï, pour Suna !*
La jeune fille se rapprocha alors de la chunin, c’est là qu’elle nota que Taï ne l’accompagnait pas pour l’instant. Elle espéra que le petit oiseau n’avait pas été blessé comme sa maîtresse.
« Vous voyez senseï, nous avons réussi à les rallier... mais à quel prix. » La peine se lisait sur son visage lorsqu’elle avait achevé sa phrase. Elle avait de la peine pour Miyu.
Après cela, Makoto raccompagna les étudiants et leur professeur, les menant à des chambres individuelles. Enfin, s’il était encore possible de parler de chambres car celles-ci faisaient davantage figure de petits appartements.
Sur le chemin, Miyu avait craché un peu de sang et Mangetsu avait demandé à Makoto de prévenir un guérisseur afin qu’on s’occupe d’elle. A peine étaient-ils arrivés à destination que des médecins étaient mandés afin de prendre soin de la chunin, au grand soulagement de son élève.
La jeune fille ne gagna sa chambre qu’une fois qu’elle fut certaine qu’on s’occuperait bien de son professeur et encore, elle lui promit de revenir rapidement. « Tout va bien aller maintenant senseï. Je reviendrai bientôt vous voir mais pour le moment j’ai peur de les gêner dans leur travail. »
Sur le pas de la porte, elle s’était adressée à l’une des infirmières, lui demandant de bien s’occuper de leur patiente.
Elle se remémora alors les paroles de Makoto. Ils étaient plus ou moins libres de faire ce qu’ils voulaient, y compris s’entraîner. Si seulement elle avait eu ses armes, elle aurait pu commencer à apprendre à s’en servir mais, malheureusement, elles se trouvaient toujours chez elle. Par chance il était peu probable qu’on l’envoie combattre. Comme l’avait dit Miyu, cette mission était pour eux car elle ne requérait pas de savoir se battre.
Makoto avait également parlé d’un couloir interdit, et la tentation de le visiter était forte mais Mangetsu se fit violence, craignant qu’on en use sur elle si elle passait outre l’interdit.
Leur seule autre contrainte était pour ce soir, afin qu’ils n’arrivent pas en retard pour le dîner.
L’étudiante pénétra alors dans sa chambre et ouvrit des yeux ronds, puis s’étant remise de sa surprise, elle sourit. Elle n’aimait pas leur hôte mais il savait recevoir. Sans doute était-ce parce qu’il avait peu d’invités, alors il les bichonnait.
Retirant ses chaussures sur le pas de la porte, Mangetsu eut alors une envie irrésistible. Elle fonça littéralement vers le lit king size et se mit à sauter dessus, riant toute seule. Suite à la pression résultant de son entrevue du matin, elle avait besoin de décompresser et faire la gamine était un moyen comme un autre.
Lorsqu’elle s’arrêta, elle resta plusieurs minutes sur le lit, couchée sur le dos, le corps parcouru de spasmes liés à ses fous rires incontrôlables. Miyu était sauvée et ils avaient obtenu l’aide des hommes du désert, que demander de plus ?
L’une des infirmières passa alors la tête par l’embrasure de la porte et Mangetsu mit quelque instants avant de reprendre le contrôle, quelques rires fusant encore pendant que la jeune femme lui annonçait que les jours de la chunin n’étaient plus en danger mais qu’ils en auraient encore pour un moment à s’occuper d’elle.
Elle irait donc voir Miyu plus tard. Dans quelques heures lorsqu’elle aurait fini de s’installer. Vraiment, elle ne voulait pas gêner les médecins dans leur travail, ni même sauter sur sa professeur alors que celle-ci sortait à peine d’une terrible épreuve.
La jeune fille déballa alors son sac, qui avait probablement été déposé dans sa chambre pendant qu’ils inspectaient les troupes.
Ses affaires rangées, elle se décida pour prendre une petite douche. La chaleur, les émotions fortes causées par la partie d’échecs et ses petits jeux sur le lit lui avaient donné très chaud et à présent elle voulait se rafraîchir.
La salle de bain était à l’image de la chambre, impressionnante. Lorsque Mangetsu eut fini de se délasser, elle retourna dans sa chambre, enroulée dans une grande serviette toute douce. Elle fouilla alors les armoires à la recherche de vêtements propres. Elle en avait encore mais comme ils étaient invités à dîner ce soir, elle doutait que ses vêtements habituels fassent l’affaire. Lorsqu’elle se fut décidée pour une tenue, elle la déposa sur le lit et mit des vêtements à elle pour la journée. Si elle portait dès maintenant sa tenue de soirée, ça ne serait pas pareil.
Elle alla alors dans la chambre de Miyu et vit avec satisfaction que les médecins en avaient enfin fini avec elle. La chunin était inconsciente, alors Mangetsu ne rentra pas, ne voulant pas la déranger.
Au lieu de ça, elle sortit du palais, partant explorer la ville. Elle se promena dans les rues plusieurs heures, jusqu’à trouver d’autres enfants avec qui jouer, puis manger lorsque l’heure fut venue et qu’ils l’invitèrent. Puis ils entreprirent de lui faire visiter leur ville, tout en la bombardant de questions sur le monde extérieur auxquels elle répondait de bon cœur, posant à son tour des questions sur la vie ici.
Lorsqu’ils se quittèrent, il était 16 heure passée, ce qui laissait à la jeune fille un bon moment encore pour se préparer pour le dîner.
Lorsqu’elle passa devant la chambre de Miyu, elle constata avec joie que sa senseï n’était plus au lit. Elle frappa à la porte afin de s’annoncer et pénétra dans la chambre pour trouver Miyu et Taï quelques instants plus tard.
« Je peux rester un peu ? J’ai vu que vous n’étiez plus dans votre lit et je venais aux nouvelles... pour savoir si vous alliez mieux. »
L’entendant, Miyu se retourna. Sur son visage se lisait de la surprise matinée d’une légère honte. Il est vrai qu’elle n’était pas à son avantage mais l’étudiante n’était pas là pour se moquer d’elle.
La jeune femme était trempée et tenait Taï dans ses bras. Clignant des yeux plusieurs fois, comme si elle était hébétée, elle répondit enfin à son élève.
« C'est gentil... oui tu peux rester. » Un pâle sourire éclaira son visage, c’était un bon début.
Comme on ne la chassait pas, Mangetsu s’approcha encore un peu. Elle allait s’asseoir à côté de la chunin lorsque celle-ci reprit :
« Je suis fière de toi. »
Entendant cela, la jeune fille s’arrêta net. C’était un petit compliment mais venant de Miyu, c’était quelque chose d’exceptionnel. La jeune femme se releva alors, grimaçante mais avant que Mangetsu ne l’ait rejointe pour l’aider, celle-ci s’était relevée.
Miyu tituba jusqu’au son lit et s’y installa, poussant un soupir de soulagement. Quelques pas de plus et elle ne se serait pas installée mais effondrée.
« Je vais mieux. Même si ce n'est pas encore glorieux. Une fois que j'aurai mangé quelque chose je commencerai à reconstituer mes forces. »
Ayant dit cela, elle tira sur l’un des cordons fixés au-dessus de son lit et un serviteur ne tarda pas à arriver pour se voir chargé de revenir avec des fruits et quelques pâtisseries.
« Parle-moi un peu de ce que tu as vécu depuis que l'on s'est quitté. » Demanda t-elle avec un sourire amusé d'avance.
« En fait lorsque nous vous avons entendu crier, on s’est fait attaquer par Makoto et ses hommes. J’ai essayé de fuir mais ils m’ont rattrapée. Puis ils ont voulu me mettre une cagoule, sauf que… » Elle baissa les yeux, comme si elle était honteuse. « Je suis claustrophobe alors ils m’ont juste bandé les yeux. Puis on a marché jusqu’à Doomeï, dormis dans le harem et le lendemain, on vous a retrouvé. Je ne vous demande pas ce qui vous est arrivé, le voleur de lune nous en a un petit peu parlé et c'est le genre de chose qu'on préfère oublier. »
Elle avait choisit de faire succinct, Miyu n’avait certainement pas besoin d’entendre un long monologue.
« Nous avons tous notre faiblesse et celle-là n'est pas la pire dont tu aurais pu être affligée. Je respecte le fait que tu reconnaisses tout de même cette phobie. Peu de gens en sont capables et encore moins en public. » Reprit la chunin avec un petit sourire sans joie.
Miyu avait tord, pour Mangetsu c’était la pire faiblesse mais la chunin ne pouvait savoir ce que ressentait l’étudiante dans ses moments de crise. Elle n’avait aucune idée de l’angoisse qui s’emparait d’elle lorsqu’il n’y avait pas assez de place autour d’elle. S’il n’y avait pas eu de fenêtres dans cette pièce par exemple, elle n’aurait pas pu y rester plus de quelques instants avec de se mettre à paniquer puis s’effondrer par terre.
Miyu s’installa plus confortablement en plaçant dans son dos un polochon et soupira à nouveau, mais d’aise cette fois-ci.
« Pour un résumé c'est un résumé je doute que l'on puisse faire plus concis... » La taquina-t-elle alors que le serviteur était de retour avec les fruits et les pâtisseries demandées. Le tout avait été déposé sur un grand plateau qu’il déposa sur le lit.
« Toujours est-il que nous avons nos hommes. La force de frappe qu'ils apporteront à notre rébellion n'est pas négligeable sans compter leur appui en matière de vivres et de matériel. » Dit-elle en prenant une brioche.
Entre deux bouchées, elle continua :
« Miam... enfin bon si on ajoute à ça les Spadassins que cherche ton oncle nous auront suffisamment d'hommes pour commencer à établir un plan d'attaque. Musashi, Leolio, Sae et les genin sont allés aux renseignements. Bientôt le jeu se dévoilera dans sa totalité et nous serons alors fixés. Nous allons rester quelques jours, je ne sais pas encore combien exactement mais il me faut récupérer totalement et planifier certaines choses avec les généraux... »
Elle poursuivit en faisant un sort à une pêche puis ce fut le choc, de nouveaux compliments… Elle devait avoir quelque chose à lui demander, ça n’était pas possible autrement.
« N'empêche, tu as été propulsée en plein dans des évènements proprement aberrants et tu t'en sors comme une pro. Je savais que les Kukan étaient doués, il n'y a qu'à voir Shiyu et Mai mais j'étais loin de m'imaginer que tu révèles tant de talent si peu de temps après ton affectation au rang d'étudiante. Il n'y en a pas beaucoup qui auraient tenus leurs nerfs dans des situations aussi extrêmes et inattendus. Enfin bon, finis les flatteries. Je vais avoir besoin de toi dans quelques minutes. Je ne compte pas aller au dîner de ce soir en rampant ou soutenue par une canne. Ce serait totalement anti-charismatique et je ne ferai pas ce plaisir à Kira. Je vais devoir soigner mes blessures et les dégâts internes mais je n'ai tout simplement pas assez récupéré pour tout terminer. Je te demande donc si tu acceptes de me donner de ton énergie. Je ne te pomperai pas tout évidemment, sinon tu mourrais mais tu risques de ressentir de la fatigue et accessoirement de la faim... d'où ce splendide plateau repas. Acceptes-tu ? »
Mangetsu avait vu juste, la chunin avait effectivement besoin d’elle. Mais c’était une simple question pour le moment, aucunement une obligation. Le ton était gentil et à condition que ça ne la fasse pas souffrir, Mangetsu ne voyait pas de raison de refuser.
Elle avait souri tristement quand Miyu lui avait dis qu'elle s'est bien débrouillée. En fait elle avait surtout hurlé et s'était laissée faire. Puis elle reprit son visage habituel, à nouveau rayonnante.
« Si je m'en suis bien sortie jusqu'à présent c'est parce que j'ai eu de bon professeurs. J'ai 15 ans, c'est un âge plutôt élevé pour entrer à l'académie mais mes parents ont insistés pour me garder à la maison et donc j'ai appris quelques petites choses avec eux. Je suis une Kukan et je ne dois pas décevoir mon clan. »
*Ni maman, sinon je suis morte.*
Après un léger temps de réflexion elle reprit, répondant à la demande de Miyu :
« Je veux bien vous aider, à condition que ça ne fasse pas trop mal. »
Elle n’avait aucune envie de souffrir et ne connaissant absolument pas cette technique, elle était un peu inquiète mais déjà elle enlevait sa veste, la laissant sur le lit, puis elle s’approcha de sa senseï.
La chunin prit alors la main de son élève avec un sourire rassurant. Elle ne lui avait pas répondu mais Mangetsu était en confiance, Miyu ne la ferait pas souffrir, elle en était certaine. De son autre main Miyu forma un tao et ferma les yeux. Une étrange chaleur se répandit alors à travers son corps. La sensation était étrange mais pas douloureuse du tout. Mangetsu sentit alors une certaine langueur l’envahir et ses paupières papillonnèrent, la fatigue la gagnait à mesure que son énergie la quittait. Secouant la tête, elle chercha à se maintenir éveillée. Miyu stoppa alors sa technique et effectuant d’autres taos, elle se soigna en utilisant une technique de soin sur différentes parties de son corps.
« Excellent ! A présent je pourrai faire bonne figure au dîner de ce soir. La tête qu'ils vont faire à table... qui parle de sexe faible ? » s’exclama-t-elle avec un grand sourire amusé.
*Grâce à qui ?*
« En tout cas merci, sans toi je n'aurai pas pu finaliser le traitement. Les docteurs ont fait un bon boulot mais certaines choses ne s'effacent qu'avec du temps ou du chakra pour accélérer le processus. Au fait tu as déjà regardé la garde robe de ta chambre ? Je suis sûre qu'il y a quelques petits bijoux de couture dedans... enfin tu verras bien. Dans notre profession on a pas tous les jours l'occasion de mettre une robe ou des vêtements de soirée. » Lui affirma-t-elle avec un clin d’œil amusé.
« Vous avez raison. Ma garde-robe était bien remplie et j’ai trouvé une robe ravissante. » Dit-elle d’un ton las, en raison des effets de la technique de Miyu.
Elles parlèrent encore un peu, Mangetsu picorant sur le plateau afin de reprendre des forces puis la chunin lui conseilla de regagner ses appartements afin qu’elle ait le temps de se préparer pour le dîner.
Lorsque Makoto vint les chercher pour le dîner, il trouva une Mangetsu ravissante. Vêtue d’une petite robe blanche sans fioritures qui lui descendait jusqu’à mi-cuisse et de sandales assorties, elle avait fait dans la simplicité mais ça lui allait bien, contrastant magnifiquement avec sa peau foncée et s’accordant parfaitement avec ses yeux bleus. Exceptionnellement ses cheveux étaient lâchés, simplement retenus par un bandeau, blanc lui aussi.
Voyant Miyu, elle eut un arrêt. Où étaient passées toutes ses blessures ? Le travail qu’avaient fait les médecins était incroyable. Une chance pour elle d’ailleurs, sans quoi elle n’aurait pas pu s’habiller comme actuellement, ni même se montrer.
Les vêtements qu’elle s’était choisie étaient beaux mais Mangetsu ne les aurait pas choisis pour elle, préférant garder son aspect de petite fille sage, qu’elle était, enfin jusqu’à ce qu’elle trouve la bonne personne.
Pour le dîner, Mangetsu se plaça là où on le lui dit, c’est à dire face à Makoto (je peeeeeeeeeux ?). Elle mangea avec appétit ce que son régime l’autorisait et se délecta du spectacle. Les artistes surent la charmer et elle se montra bonne public, applaudissant lorsqu’il le fallait.
Le repas se finit tard et la jeune fille gardait difficilement les paupières ouvertes. Elle parvint tout de même à regagner sa chambre, grâce à l’aide d’une domestique, et ayant quitté sa robe, elle se glissa sous les draps. Avant que sa tête ne touche l’oreiller, elle s’était endormie.
Honnêtement, c’était pas facile ton énigme mais lorsque tu as dis que les majuscules avaient été ajoutées sur mon papier, j’ai commencé à comprendre