Re: ... précède la Séparation.
Publié : dim. 04 mai 2008, 16:43
L'exercice était bel et bien terminé. Le clone avait baissé sa branche en signe de pause et Maï en profita pour se réhydrater une énième fois. Les exercices allaient crescendo et elle se dépensait de même, sa consommation d'eau augmentant toujours plus.
Une fois qu'elle eut bu et eut repris son souffle, le jounin lui donna les nouvelles consignes.
Ce coup-ci elle allait devoir … changer de sensei ? Elle n'avait quand même pas déjà appris le mugen no kensen ? Ses passes ne ressemblaient à rien … Mais si on en croyait le bunshin, elle avait intégré les bases et il ne lui manquait plus que l'expérience du vieux Kûkan.
Mu, même en version copiée, devait avoir la sagesse nécessaire pour savoir quand quelqu'un avait appris une technique. Alors même si elle ne croyait pas vraiment son sensei, Maï se contenta acquiescer, si le grand chef le disait, c'est qu'il avait raison. Encore un peu de pratique et elle aurait l'assurance nécessaire pour utiliser le Mugen no Kensen.
Le clone disparut dans un nuage de fumée, signalant à la genin qu'elle pouvait désormais rejoindre l'original qui allait parachever son enseignement.
C'est-ce qu'elle fit, après avoir glissé son sabre dans son fourreau : il n'était pas dit qu'elle aurait encore à s'en servir lors de l'entrainement suivant. Sa gourde toujours à la Maïn, elle se dirigea vers Mu, apercevant à ses côtés son cousin qui avait lui aussi l'air d'avoir fini d'apprendre sa technique. Et s'ils attendaient tous les deux c'était surement que … qu'elle allait s'entrainer avec Shiyu ! Comme lorsqu'ils étaient à l'académie ! Ca c'étaient des souvenirs inoubliables ! Un poème dans le sable, une lutte contre des chauves-souris, une baignade aux thermes … leurs deux chemins se croisaient bien souvent.
Lorsqu'elle arriva près du duo, le jounin ne prit pas la peine de se lever, parlant d'en bas. Pour une fois, Maï pouvait dominer son sensei !
A peine fut-elle là, que l'homme commença à parler, leur annonçant, si on lisait entre les lignes, qu'il allait apprendre quelque chose aux deux cousins en rapport avec leur clan. Technique ou info ? Ils allaient bien voir.
Mu, avant de clarifier ses idées, se leva et s'avança vers un coin caillouteux de l'oasis.
*Il pourrait pas marcher acroupi ? J'aimais bien quand je le dominais. Chuis trop ptite … Shiyu tu veux pas me prêter quelque centimètres ?*
Il faudrait qu'elle investisse dans des sandales traditionelles avec semelles de dix centimètres … mais ses sous étaient restés à Suna … elle n'était pas prête de dépasser les autres. Heureusement que Kat et le gnome étaient là pour lui permettre d'avoir un léger complexe de supériorité sur quelqu'un.
Les deux cousins ayant rejoint leur chef, Mu se mit en devoir de leur expliquer la suite des évènements.
Dans la continuité de son entrainement avec le clone, Maï allait pouvoir continuer à utiliser son sabre.
"Même si certainement plus compliqué pour vous d’apprendre l’art de l’épée avec moi qu’avec une personne de votre clan "
Bof … la genin n'était pas entièrement d'accord avec ça. D'accord il ne se battait pas à la façon Kûkan (et heureusement d'un certain coté …) mais il possédait des bases solides qui étaient largement suffisante pour lui permettre de transmettre un bon savoir à ses élèves. Elle en avait fait l'expérience juste avant : grâce au jounin, elle venait d'acquérir les bases du Mugen no Kensen, et il l'avait aidé quasiment aussi bien que n'importe quel Kûkan.
En gros, elle était très contente de l'avoir pour sensei. A défaut d'entrainement au sein de son clan, elle allait pouvoir progresser quand même.
Et pas qu'un peu.
Mu demanda ensuite quelle était la technique qui plairait aux deux cousins.
Maï n'en savait rien et tourna la tête d'un air interrogateur vers Shiyu. Lui il saurait peut-être.
En réponse à leur sensei, le genin dégaina sa lame et la tendit devant lui. Il allait faire une démo ? Ou il voulait juste avoir la classe ?
Dans tous les cas, il proposa à sa cousine d'apprendre le Zantetsu, expliquant au passage en quoi consistait cette technique clanique dont la miss avait déjà entendu parler.
"Pour un Kûkan, c'est une progression supplémentaire dans l'union avec sa lame, de partager avec elle quelque chose d'aussi personnel que le chakra. Plus qu'un simple allongement du corps, l'épée devient ainsi un allongement de son énergie intérieur"
Ca c'était du Shiyu tout craché : réussir à mettre un fond de poésie dans une explication ! Ca pouvait paraître bête, mais ce genre de phrase touchait toujours Maï. Lui il avait tout du vrai Kûkan. Gentillesse, force, grâce, intelligence (même s'il n'avait pas trouvé la réponse à une devinette Mah-Yah) et surtout, il régnait autour de lui comme une aura d'harmonie, un truc indescriptible mais unique, comme ce qu'il était capable d'écrire.
"Bref, une technique à la Kûkan quoi. On commence ?"
"Quand vous voulez !"
Mu laissa passer un temps, réfléchissant et observant ciel et terre en quête d'une idée lumineuse (ou d'autre chose), avant de se tourner vers ses deux élèves.
Il n'était pas un Kûkan, mais à partir d'une simple phrase d'explication, il arrivait à sortir un cours d'une demi-heure (ou presque) ! C'était une caractéristique propre aux sensei de savoir vous expliquer un truc que vous n'avez jamais fait ?
Enfin bref … l'important c'était qu'il pouvait éclairer les lanternes de ses genins en les guidant sur la voie du Zantetsu. Il leur donnait les clefs, à eux de les utiliser pour ouvrir les portes.
Et puis si Aoshi avait réussi à communiquer avec son arc, c'est que Maï était parfaitement apte à communiquer avec son sabre.
Suite au speech du jounin, Shiyu prit la parole, d'un ton nettement joyeux qu'à l'habitude. Où était le problème avec ce qu'avait dit Mu ? Il n'avait pas grandi avec sa lame, et alors ? Maï non plus n'avait pas son épée depuis longtemps, mais elle ne voyait pas ça comme un obstacle. Quel qu'ait été le temps passé avec son arme, un Kûkan devait forcément passer par la case "empathie". Apparement, ce moment était toujours repoussé à l'age étudiant mais qu'on ait passé sa vie avec sa lame ou pas, le problème restait le même pour tout le monde.
Alors que craignait donc Shiyu ? Même à travers ses phrases, Maï ne cernait pas vraiment les doutes du genin. Heureusement leur sensei était plus compréhensif que la genin, et il conforta le Kûkan.
"Crois moi, ce n'est pas le temps passé avec ton épée qui compte" . C'était vraiment là le noyau du problème ? Rien d'insurmontable pour un vrai Kûkan. Shiyu s'inquiétait pour rien … Comme le disait si bien le jounin " c'est l'impression que tu lui transmets à partir du moment où tu es avec elle" qui comptait réellement.
Oh miracle ! Le visage du genin reprit son air rieur, au plus grand plaisir de sa cousine qui préférait le voir comme ça.
"Ne t'en fais pas cousin, je suis dans le même cas que toi. Je n'ai pas eu la joie de passer toute ma vie avec ma lame et je ne vois pas ça comme un problème. Dit toi qu'au contraire ton épée n'aura pas eu le temps de voir toutes les horreurs que tu peux faire ."
Puis Mai monta s'asseoir en tailleur sur un gros rocher à quelques mètres des deux hommes. Mu avait voulu leur faire un entrainement en commun mais pour cette première partie du Zantetsu, la genin préférait être légèrement à l'écart. Communiquer avec son sabre nécessitait du calme et un peu d'isolement.
Bien installée, elle fit coulisser la lame hors du fourreau et la tendit devant elle, à la manière de son cousin peu avant. On dit que le sabre Kukan n'est pas égalé dans l'art de travailler l'acier. C'était bien vrai et Maï en avait la preuve sous ses yeux. Quel était donc le secret du vieux forgeron de son clan pour avoir pu concevoir une telle merveille ? Lui seul le savait.
En attendant, c'était tout de même un travail fantastique qu'il avait exécuté en réalisant Hadalfang. Les arabesques sur les cotés de la lame étaient de loin la chose la plus délicate et réussi du monde et on aurait pu les croire animés d'une vie propre si on les regardait un instant.
Et dire qu'elle, Maï Kûkan, elle était l'unique détentrice de ce petit bijou … aujourd'hui, elle allait tenter de finaliser le travail du forgeron en communiquant avec son sabre.
Ne sachant comment commencer, la genin tenta de vérifier les dires de son sensei. Après tout, peut-être qu'elle était parfaite et que sa lame n'aurait rien à lui reprocher et l'accepterait automatiquement.
Maï commença à malaxer son chakra et le fit venir doucement vers la garde. Son sabre n'avait peut-être aucune raison de la refuser, mais il ne fallait tout de même pas le brusquer.
Lorsque l'énergie bleue toucha le manche, il y eut une légère réaction : rejet ou acceptation ? En tout cas la garde s'échauffa un instant dans la paume de Mai, puis s'apaisa, la laissant continuer son "travail", ce qu'elle fit une seconde plus tard.
Il fallait qu'elle recrée un espèce de fourreau autour de la lame. Cette image bien en tête, la genin fit progresser son chakra le long du fer, avançant avec difficulté. Elle aurait du y arriver bien plus vite … elle ne maitrisait pas encore parfaitement son énergie, mais elle était normalement capable de recouvrir un objet sans trop de problèmes … alors Mu avait dit vrai : c'était son sabre qui refusait la domination de sa maitresse.
Mai n'était donc pas parfaite.
*Déçue …quoi que …*
Au fond c'était normal, et cela tira même un sourire à la genin. Elle n'avait pas hérité d'un gentil petit chienchien docile, plus apprivoiser quelqu'un devenait dur, plus le défi à relever était intense.
Le Zantetsu n'était pas encore dans sa poche mais ce n'était pas important.
Cet instant de réflexion fut suffisant à la lame pour briser le début d'enveloppe qu'avait créé Mai. Le travail était à recommencer.
*Dis tu ne voudrais pas me dire ce que je dois faire pour t'apprivoiser ?*
Le grand silence qui suivit cette question muette fit office de réponse : il fallait qu'elle cherche au fond d'elle la clef.
*Euh … sésame ouvre toi ? Non … la clef n'est pas un mot de passe … Si je crée une clef de chakra ça marchera ? Non plus ? bon alors quoi ?*
C'est à ce moment là que Shiyu lui fit part de sa propre expérience. Apparement ça ne marchait pas mieux pour lui pourtant il avait l'air heureux. Lui aussi savourait le défi qu'ils vivaient. Mai n'était pas encore au même niveau de ressentit que son cousin et en était encore loin. Elle savait que son sabre était un prolongement de son corps, mais elle n'arrivait pas à le ressentir.
Shiyu s'éloigna ensuite encore plus de sa cousine et de son sensei. La miss le suivit des yeux et regarda comment le garçon s'y prenait pour apprivoiser son épée. Mugen non Kensen … elle était réellement loin de l'avoir maitrisé. Quand elle voyait son cousin évoluer, elle voyait un vrai Kukan. Fluidité et souplesse. Deux qualités qu'elle ne possédait pas encore. Elle ne jalousait pas son cousin de la dépasser et était au contraire contente pour lui. Elle n'était pas pressée de devenir une super-Kukan super-puissante et avait largement le temps de rattraper Shiyu, après tout il avait des années d'avance sur elle.
Revenant à son propre exercice, la genin se demanda si la méthode de son cousin était la bonne. Elle pouvait l'imiter … Shiyu avait de forte chances d'avoir pris la meilleure voie pour accéder à la communication avec sa lame. Alors pourquoi pas ?
Mai se leva et s'éloigna en sens inverse de Shiyu, hors de portée de voix de Mu.
Un petit sourire illumina son visage.
*Non Hadalfang, je ne suis pas une copieuse. Je trouverais mon propre chemin pour accéder à ton cœur.*
Elle n'executerait pas le Mugen no Kensen. Elle était elle, pas Shiyu. Son sabre ne répondrait pas de la même façon que celui de son cousin.
La genin se laissa glisser contre un arbre et retenta une nouvelle fois de créer un fourreau autour de son sabre. La manœuvre lui parut un peu plus facile que la fois précédente et elle en déduisit que son refus d'imiter son cousin devait avoir fait plaisir à sa lame. Pourtant, le chakra ne resta pas longtemps sur l'acier et s'évanouit dans les airs, preuve que Mai était encore loin d'avoir atteint l'attachement de sa lame. Elle avait progressé, mais pas assez.
"Qu'est-ce qui pourra te convaincre que je n'ai rien d'un monstre et que tu as tout à gagner d'une alliance ?"
Toujours aucune réponse.
"Nous sommes forts ô combien nous sommes un …" (roi lion 2)
Un simple murmure.
Un simple chant.
Un simple "rien" qui en disait tant.
Cette musique était parfaite pour communiquer ce qu'elle pensait.
"Par leur cœur ne font plus qu'un. Tous ensemble avec toi nous sommes un." (id.)
A croire que certaines phrases avaient étées écrite pour et par des Kukans ! Deux cœurs n'en formant plus qu'un. Celui de Maï et celui de son sabre devaient battre au même rythme.
En harmonie.
La genin se mit à l'écoute de sa lame, cherchant à travers le chakra qu'elle diffusait, de simples murmures qui l'auraient aidés à atteindre ce cœur et à l'unir au sien. Mais Hadalfang restait hermétiquement fermée aux appels de sa maitresse.
Etait-elle trop gamine pour se faire adopter par sa lame ? Fallait-il avoir vécu pour s'entendre avec sa compagne ? Comme si la genin n'en avait pas déjà assez vu … le simple souvenir du chantier de fouille lui remua l'estomac.
*Tu ne voudrais pas m'aider à éviter de finir comme eux ?*
Non.
Pas pour l'instant en tout cas.
Un poil désespérée, Mai se remit à chanter, tentant d'extérioriser ses sentiments. Bizarrement, ça lui procurait un bien fou.
"Never knew I could feel like this
Like I've never seen the sky before
I want to vanish inside your kiss
Every day I'm loving you more and more
Listen to my heart, can you hear it sings
Telling me to give you everything
Seasons may change, winter to spring
But I love you until the end of time" (Le Moulin Rouge)
Un murmure porté par le vent, que seule Hadlfang pouvait entendre.
C'était d'ailleurs le but.
En même temps, la Kukan retenta l'exercice et fit glisser son chakra le long de la lame. Les gravures sur le coté s'illuminèrent, clignotant faiblement, comme pour accompagner la genin.
Un peu étonnée par cette réaction, elle continua pourtant à fredonner, souriant peu à peu en voyant que sa lame et elle se rapprochaient. La prise de son chakra se renforçait, unissant les deux compagnes avec un lien qui, bien que frêle, s'établissait.
"Come what may
Come what may
I will love you until my dying day
Suddenly the world seems such a perfect place
Suddenly it moves with such a perfect grace
Suddenly my life doesn't seem such a waste
It all revolves around you
And there's no mountain too high
No river too wide
Sing out this song I'll be there by your side
Storm clouds may gather
And stars may collide
But I love you until the end of time." (id.)
Une fois qu'elle eut bu et eut repris son souffle, le jounin lui donna les nouvelles consignes.
Ce coup-ci elle allait devoir … changer de sensei ? Elle n'avait quand même pas déjà appris le mugen no kensen ? Ses passes ne ressemblaient à rien … Mais si on en croyait le bunshin, elle avait intégré les bases et il ne lui manquait plus que l'expérience du vieux Kûkan.
Mu, même en version copiée, devait avoir la sagesse nécessaire pour savoir quand quelqu'un avait appris une technique. Alors même si elle ne croyait pas vraiment son sensei, Maï se contenta acquiescer, si le grand chef le disait, c'est qu'il avait raison. Encore un peu de pratique et elle aurait l'assurance nécessaire pour utiliser le Mugen no Kensen.
Le clone disparut dans un nuage de fumée, signalant à la genin qu'elle pouvait désormais rejoindre l'original qui allait parachever son enseignement.
C'est-ce qu'elle fit, après avoir glissé son sabre dans son fourreau : il n'était pas dit qu'elle aurait encore à s'en servir lors de l'entrainement suivant. Sa gourde toujours à la Maïn, elle se dirigea vers Mu, apercevant à ses côtés son cousin qui avait lui aussi l'air d'avoir fini d'apprendre sa technique. Et s'ils attendaient tous les deux c'était surement que … qu'elle allait s'entrainer avec Shiyu ! Comme lorsqu'ils étaient à l'académie ! Ca c'étaient des souvenirs inoubliables ! Un poème dans le sable, une lutte contre des chauves-souris, une baignade aux thermes … leurs deux chemins se croisaient bien souvent.
Lorsqu'elle arriva près du duo, le jounin ne prit pas la peine de se lever, parlant d'en bas. Pour une fois, Maï pouvait dominer son sensei !
A peine fut-elle là, que l'homme commença à parler, leur annonçant, si on lisait entre les lignes, qu'il allait apprendre quelque chose aux deux cousins en rapport avec leur clan. Technique ou info ? Ils allaient bien voir.
Mu, avant de clarifier ses idées, se leva et s'avança vers un coin caillouteux de l'oasis.
*Il pourrait pas marcher acroupi ? J'aimais bien quand je le dominais. Chuis trop ptite … Shiyu tu veux pas me prêter quelque centimètres ?*
Il faudrait qu'elle investisse dans des sandales traditionelles avec semelles de dix centimètres … mais ses sous étaient restés à Suna … elle n'était pas prête de dépasser les autres. Heureusement que Kat et le gnome étaient là pour lui permettre d'avoir un léger complexe de supériorité sur quelqu'un.
Les deux cousins ayant rejoint leur chef, Mu se mit en devoir de leur expliquer la suite des évènements.
Dans la continuité de son entrainement avec le clone, Maï allait pouvoir continuer à utiliser son sabre.
"Même si certainement plus compliqué pour vous d’apprendre l’art de l’épée avec moi qu’avec une personne de votre clan "
Bof … la genin n'était pas entièrement d'accord avec ça. D'accord il ne se battait pas à la façon Kûkan (et heureusement d'un certain coté …) mais il possédait des bases solides qui étaient largement suffisante pour lui permettre de transmettre un bon savoir à ses élèves. Elle en avait fait l'expérience juste avant : grâce au jounin, elle venait d'acquérir les bases du Mugen no Kensen, et il l'avait aidé quasiment aussi bien que n'importe quel Kûkan.
En gros, elle était très contente de l'avoir pour sensei. A défaut d'entrainement au sein de son clan, elle allait pouvoir progresser quand même.
Et pas qu'un peu.
Mu demanda ensuite quelle était la technique qui plairait aux deux cousins.
Maï n'en savait rien et tourna la tête d'un air interrogateur vers Shiyu. Lui il saurait peut-être.
En réponse à leur sensei, le genin dégaina sa lame et la tendit devant lui. Il allait faire une démo ? Ou il voulait juste avoir la classe ?
Dans tous les cas, il proposa à sa cousine d'apprendre le Zantetsu, expliquant au passage en quoi consistait cette technique clanique dont la miss avait déjà entendu parler.
"Pour un Kûkan, c'est une progression supplémentaire dans l'union avec sa lame, de partager avec elle quelque chose d'aussi personnel que le chakra. Plus qu'un simple allongement du corps, l'épée devient ainsi un allongement de son énergie intérieur"
Ca c'était du Shiyu tout craché : réussir à mettre un fond de poésie dans une explication ! Ca pouvait paraître bête, mais ce genre de phrase touchait toujours Maï. Lui il avait tout du vrai Kûkan. Gentillesse, force, grâce, intelligence (même s'il n'avait pas trouvé la réponse à une devinette Mah-Yah) et surtout, il régnait autour de lui comme une aura d'harmonie, un truc indescriptible mais unique, comme ce qu'il était capable d'écrire.
"Bref, une technique à la Kûkan quoi. On commence ?"
"Quand vous voulez !"
Mu laissa passer un temps, réfléchissant et observant ciel et terre en quête d'une idée lumineuse (ou d'autre chose), avant de se tourner vers ses deux élèves.
Il n'était pas un Kûkan, mais à partir d'une simple phrase d'explication, il arrivait à sortir un cours d'une demi-heure (ou presque) ! C'était une caractéristique propre aux sensei de savoir vous expliquer un truc que vous n'avez jamais fait ?
Enfin bref … l'important c'était qu'il pouvait éclairer les lanternes de ses genins en les guidant sur la voie du Zantetsu. Il leur donnait les clefs, à eux de les utiliser pour ouvrir les portes.
Et puis si Aoshi avait réussi à communiquer avec son arc, c'est que Maï était parfaitement apte à communiquer avec son sabre.
Suite au speech du jounin, Shiyu prit la parole, d'un ton nettement joyeux qu'à l'habitude. Où était le problème avec ce qu'avait dit Mu ? Il n'avait pas grandi avec sa lame, et alors ? Maï non plus n'avait pas son épée depuis longtemps, mais elle ne voyait pas ça comme un obstacle. Quel qu'ait été le temps passé avec son arme, un Kûkan devait forcément passer par la case "empathie". Apparement, ce moment était toujours repoussé à l'age étudiant mais qu'on ait passé sa vie avec sa lame ou pas, le problème restait le même pour tout le monde.
Alors que craignait donc Shiyu ? Même à travers ses phrases, Maï ne cernait pas vraiment les doutes du genin. Heureusement leur sensei était plus compréhensif que la genin, et il conforta le Kûkan.
"Crois moi, ce n'est pas le temps passé avec ton épée qui compte" . C'était vraiment là le noyau du problème ? Rien d'insurmontable pour un vrai Kûkan. Shiyu s'inquiétait pour rien … Comme le disait si bien le jounin " c'est l'impression que tu lui transmets à partir du moment où tu es avec elle" qui comptait réellement.
Oh miracle ! Le visage du genin reprit son air rieur, au plus grand plaisir de sa cousine qui préférait le voir comme ça.
"Ne t'en fais pas cousin, je suis dans le même cas que toi. Je n'ai pas eu la joie de passer toute ma vie avec ma lame et je ne vois pas ça comme un problème. Dit toi qu'au contraire ton épée n'aura pas eu le temps de voir toutes les horreurs que tu peux faire ."
Puis Mai monta s'asseoir en tailleur sur un gros rocher à quelques mètres des deux hommes. Mu avait voulu leur faire un entrainement en commun mais pour cette première partie du Zantetsu, la genin préférait être légèrement à l'écart. Communiquer avec son sabre nécessitait du calme et un peu d'isolement.
Bien installée, elle fit coulisser la lame hors du fourreau et la tendit devant elle, à la manière de son cousin peu avant. On dit que le sabre Kukan n'est pas égalé dans l'art de travailler l'acier. C'était bien vrai et Maï en avait la preuve sous ses yeux. Quel était donc le secret du vieux forgeron de son clan pour avoir pu concevoir une telle merveille ? Lui seul le savait.
En attendant, c'était tout de même un travail fantastique qu'il avait exécuté en réalisant Hadalfang. Les arabesques sur les cotés de la lame étaient de loin la chose la plus délicate et réussi du monde et on aurait pu les croire animés d'une vie propre si on les regardait un instant.
Et dire qu'elle, Maï Kûkan, elle était l'unique détentrice de ce petit bijou … aujourd'hui, elle allait tenter de finaliser le travail du forgeron en communiquant avec son sabre.
Ne sachant comment commencer, la genin tenta de vérifier les dires de son sensei. Après tout, peut-être qu'elle était parfaite et que sa lame n'aurait rien à lui reprocher et l'accepterait automatiquement.
Maï commença à malaxer son chakra et le fit venir doucement vers la garde. Son sabre n'avait peut-être aucune raison de la refuser, mais il ne fallait tout de même pas le brusquer.
Lorsque l'énergie bleue toucha le manche, il y eut une légère réaction : rejet ou acceptation ? En tout cas la garde s'échauffa un instant dans la paume de Mai, puis s'apaisa, la laissant continuer son "travail", ce qu'elle fit une seconde plus tard.
Il fallait qu'elle recrée un espèce de fourreau autour de la lame. Cette image bien en tête, la genin fit progresser son chakra le long du fer, avançant avec difficulté. Elle aurait du y arriver bien plus vite … elle ne maitrisait pas encore parfaitement son énergie, mais elle était normalement capable de recouvrir un objet sans trop de problèmes … alors Mu avait dit vrai : c'était son sabre qui refusait la domination de sa maitresse.
Mai n'était donc pas parfaite.
*Déçue …quoi que …*
Au fond c'était normal, et cela tira même un sourire à la genin. Elle n'avait pas hérité d'un gentil petit chienchien docile, plus apprivoiser quelqu'un devenait dur, plus le défi à relever était intense.
Le Zantetsu n'était pas encore dans sa poche mais ce n'était pas important.
Cet instant de réflexion fut suffisant à la lame pour briser le début d'enveloppe qu'avait créé Mai. Le travail était à recommencer.
*Dis tu ne voudrais pas me dire ce que je dois faire pour t'apprivoiser ?*
Le grand silence qui suivit cette question muette fit office de réponse : il fallait qu'elle cherche au fond d'elle la clef.
*Euh … sésame ouvre toi ? Non … la clef n'est pas un mot de passe … Si je crée une clef de chakra ça marchera ? Non plus ? bon alors quoi ?*
C'est à ce moment là que Shiyu lui fit part de sa propre expérience. Apparement ça ne marchait pas mieux pour lui pourtant il avait l'air heureux. Lui aussi savourait le défi qu'ils vivaient. Mai n'était pas encore au même niveau de ressentit que son cousin et en était encore loin. Elle savait que son sabre était un prolongement de son corps, mais elle n'arrivait pas à le ressentir.
Shiyu s'éloigna ensuite encore plus de sa cousine et de son sensei. La miss le suivit des yeux et regarda comment le garçon s'y prenait pour apprivoiser son épée. Mugen non Kensen … elle était réellement loin de l'avoir maitrisé. Quand elle voyait son cousin évoluer, elle voyait un vrai Kukan. Fluidité et souplesse. Deux qualités qu'elle ne possédait pas encore. Elle ne jalousait pas son cousin de la dépasser et était au contraire contente pour lui. Elle n'était pas pressée de devenir une super-Kukan super-puissante et avait largement le temps de rattraper Shiyu, après tout il avait des années d'avance sur elle.
Revenant à son propre exercice, la genin se demanda si la méthode de son cousin était la bonne. Elle pouvait l'imiter … Shiyu avait de forte chances d'avoir pris la meilleure voie pour accéder à la communication avec sa lame. Alors pourquoi pas ?
Mai se leva et s'éloigna en sens inverse de Shiyu, hors de portée de voix de Mu.
Un petit sourire illumina son visage.
*Non Hadalfang, je ne suis pas une copieuse. Je trouverais mon propre chemin pour accéder à ton cœur.*
Elle n'executerait pas le Mugen no Kensen. Elle était elle, pas Shiyu. Son sabre ne répondrait pas de la même façon que celui de son cousin.
La genin se laissa glisser contre un arbre et retenta une nouvelle fois de créer un fourreau autour de son sabre. La manœuvre lui parut un peu plus facile que la fois précédente et elle en déduisit que son refus d'imiter son cousin devait avoir fait plaisir à sa lame. Pourtant, le chakra ne resta pas longtemps sur l'acier et s'évanouit dans les airs, preuve que Mai était encore loin d'avoir atteint l'attachement de sa lame. Elle avait progressé, mais pas assez.
"Qu'est-ce qui pourra te convaincre que je n'ai rien d'un monstre et que tu as tout à gagner d'une alliance ?"
Toujours aucune réponse.
"Nous sommes forts ô combien nous sommes un …" (roi lion 2)
Un simple murmure.
Un simple chant.
Un simple "rien" qui en disait tant.
Cette musique était parfaite pour communiquer ce qu'elle pensait.
"Par leur cœur ne font plus qu'un. Tous ensemble avec toi nous sommes un." (id.)
A croire que certaines phrases avaient étées écrite pour et par des Kukans ! Deux cœurs n'en formant plus qu'un. Celui de Maï et celui de son sabre devaient battre au même rythme.
En harmonie.
La genin se mit à l'écoute de sa lame, cherchant à travers le chakra qu'elle diffusait, de simples murmures qui l'auraient aidés à atteindre ce cœur et à l'unir au sien. Mais Hadalfang restait hermétiquement fermée aux appels de sa maitresse.
Etait-elle trop gamine pour se faire adopter par sa lame ? Fallait-il avoir vécu pour s'entendre avec sa compagne ? Comme si la genin n'en avait pas déjà assez vu … le simple souvenir du chantier de fouille lui remua l'estomac.
*Tu ne voudrais pas m'aider à éviter de finir comme eux ?*
Non.
Pas pour l'instant en tout cas.
Un poil désespérée, Mai se remit à chanter, tentant d'extérioriser ses sentiments. Bizarrement, ça lui procurait un bien fou.
"Never knew I could feel like this
Like I've never seen the sky before
I want to vanish inside your kiss
Every day I'm loving you more and more
Listen to my heart, can you hear it sings
Telling me to give you everything
Seasons may change, winter to spring
But I love you until the end of time" (Le Moulin Rouge)
Un murmure porté par le vent, que seule Hadlfang pouvait entendre.
C'était d'ailleurs le but.
En même temps, la Kukan retenta l'exercice et fit glisser son chakra le long de la lame. Les gravures sur le coté s'illuminèrent, clignotant faiblement, comme pour accompagner la genin.
Un peu étonnée par cette réaction, elle continua pourtant à fredonner, souriant peu à peu en voyant que sa lame et elle se rapprochaient. La prise de son chakra se renforçait, unissant les deux compagnes avec un lien qui, bien que frêle, s'établissait.
"Come what may
Come what may
I will love you until my dying day
Suddenly the world seems such a perfect place
Suddenly it moves with such a perfect grace
Suddenly my life doesn't seem such a waste
It all revolves around you
And there's no mountain too high
No river too wide
Sing out this song I'll be there by your side
Storm clouds may gather
And stars may collide
But I love you until the end of time." (id.)