Réunion d'Akikaze chez la Demoiselle à la Rose.

Primura caressa délicatement du regard et des doigts la longue lanière de cuir de près de cinq mètres de long du Mushi qu'elle venait d'acheter il y avait de cela quelques heures. Le cuir qui le composait était aussi noir que le bois du manche qui se logeait dans sa paume comme si il avait été créé dans cet unique but. La sensation était très agréable.
L'arme en elle même était belle, neuve, elle brillait sous la lumière du jour qui se reflétait sur le pommeau en argent ciselé.
La jeune fille avait envoyée la veille une série de lettres cachetée par ses soins avec de la cire rouge et tamponnées avec son propre sceau symbolisant une rose enlaçant de ses épines une pleine lune.
La lettre se présentait ainsi :

« Je souhaite organiser une réunion de l'Akikaze chez moi demain à 14h. L'activité principale consistera en un nouvel entraînement commun au cours duquel les discussions les plus diverses pourront être abordées. Il y aura des boissons fraîches ou chaudes à volonté et du gâteau à 16h servi pour ceux qui veulent avec un thé Hearl Greay auquel je souhaite vous faire goûter.
Je vous donne donc rendez vous chez moi au 18 allée du Sapin demain à 14h.

J'espère que vous pourrez venir.

Primura Tchinonamida, membre de l'Akikaze. »

Le froid commençait à s'insinuer sournoisement dans sa nuque et à l'extrémité de ses doigts, de ce fait la jeune fille commença à marcher en soufflant dans ses mains pour les réchauffer. Trop impatiente qu'elle était pour attendre tranquillement le son de la cloche de l'entrée, elle était déjà dans le jardin, guettant l'arrivée de ses invités.
Au bout de quelques minutes de déambulations chaotique dans le jardin, cherchant vainement à détourner ses pensées des membres de l'Akikaze en étudiant les rosiers de l'allée, Primura finit par jeter un long regard d'envie sur le fouet qu'elle avait posément roulé près de son épée.
Cela ne lui ferait pas de mal de tenter un ou deux coups avant l'arrivée de Tenki, Shousan et Kisuke. Histoire d'éviter toute bavure... bien qu'elle doutait fortement de ne pas en commettre au moins une en leur présence. Son nouvel achat avait un air des plus... difficilement maniable.
Le jeune fille se creusa la tête tout en s'approchant de ses affaires, cherchant toutes les informations qu'elle avait pu lire ou entendre sur cet objet.
Les fouets étaient utilisés à différent égards. Le dressage d'animaux n'en était qu'une partie certes prépondérante mais il y en avait bien d'autre. Une ancienne civilisations de guerriers du nord combattaient notamment avec un fouet pour arme lors de leurs batailles. Ces guerriers montés étaient appelés les Hain ou quelque chose comme cela...
Il était également utilisé par certaines milices pour faire reculer une foule en le faisant claquer. Un autre de ses usages les plus connus restait celui de la torture ou de l'exécution d'une peine. Un fouet avait beau ne pas être en métal il était tout à fait capable de tracer des sillons sanglants dans la chaire d'un être humain... ou d'un animal.
L'adolescente sentit ses joues rougir en pensant au fait qu'il était également utilisé par certains couples dans leurs rapports les plus intimes.
Primura se rappela alors d'un passage plutôt impressionnant mais véridique qu'avait rédigé un chercheur.

« La vitesse de la lanière fait que le bout atteint une vitesse telle qu'elle provoque un bruit sec. En effet la vitesse de l'extrémité dépasse la vitesse du son et provoque une onde de choc sonore franchissant ainsi le mur du son avec un "bang supersonique" qui n'est autre que le claquement entendu. »

La genin se souvint alors d'une série de gravures montrant quelques mouvements simples que l'on pouvait effectuer avec un fouet.
Pour commencer elle décida de se contenter de le faire simplement claquer devant elle. Lorsqu'elle en saisit la poignée et qu'elle le déroula à ses pieds, Primura sentit une angoisse aisément reconnaissable lui tirailler les entrailles. Le fouet était un objet dangereux, une arme qui plus est reconnue difficile à manier les premières fois. L'avoir entre les mains c'était un peu comme s'approcher d'un chien des rues. On tentait de l'apprivoiser avec toute la bonne volonté du monde mais cela ne voulait pas dire qu'il ne vous mordrait pas.
Instinctivement elle adopta une position de garde d'escrimeuse, sauf que la position de son corps était inversée. Ainsi sa main d'épée qui habituellement se trouvait devant elle se trouvait cette fois en arrière, tenant fermement le manche du fouet. Ses jambes était légèrement fléchie, son corps positionné de profil, ses pieds perpendiculaires espacés d'environ cinquante centimètres.
Inspirant profondément elle lança son bras vers l'avant en partant de l'épaule jusqu'au coude puis au poignet et enfin aux doigts.
La lanière du fouet partit vers l'avant sans faire de mal mais le claquement escompté ne retentit pas et visiblement la force était mal employée, le geste manquait de fluidité et de précision.
Elle capta un mouvement à la périphérie de son champ de vision et enroula derechef son fouet sur lui même avant de le poser près de son épée et de courir vers le portail.
Lequel des trois autres genin d'Akikaze était arrivé le premier ?

Joie.

[Source de documentation : Wikipédia en particulier]

Message par **Sukyuri Kisuke** » lun. 11 févr. 2008, 1:37

Le village caché de la neige, arrivera t’il à s’en passer un jour le jeune Sukyuri. Il grandit et apprit à vivre dans ce rude hivers sans fin, et bien il allait pour le première fois de sa vie découvrir un autre pays, un autre temps, d’autres personnalités. Le jeune Kisuke allait avec sa cousine découvrir le monde. Mais au fond de lui, il espérait le découvrir avec ses amis, en voyageant de pays en pays afin d’exécuter les missions qu’on lui remettrait.

Kisuke était affalé sur son lit, couvert d’une épaisse couette. Il ne sentait guère le temps glacial, ses paupières étaient lourdes, sombrant doucement mais sûrement dans un sommeil. Ce n’était un fainéant, et n’était pas de ceux qui se bottaient sous une couverture. Mais certaines fois, même la plus active des personnes pourraient succomber à la tentation de la chaleur d’une couette.

Soudain, il entendit sa mère héler : « Kisuke !! Tu as reçu un message, c’est ta petite amie hein » Dit elle contente pour son fils : « Mais non ! Combien de fois dois je dire que c’est une amie, ma meilleure amie en plus » Répondit le jeune genin, il se mit alors à lire le message. De l’entraînement, il n’avait pas envisagé cela pour cette journée, mais tant pis, de l’exercice ne lui ferait que du bien. Il alla alors s’habiller chaudement, et quitta la demeure.

Alors qu’il marchait, le jeune Kisuke s’interrogeait sur quel genre de ninja il sera. Se demandant quelle cause il servirait, et comment comptait il évoluer. Mais il n’arrivait toujours pas à se décider, son avenir était encore bien trop flou : * Je dois m’entraîner sérieusement…je dois devenir plus fort * Pensait il. C’était au moins un chose certaine

Il arriva enfin devant le portail de la demeure de la jeune Tchninonamida, c’était la première fois qu’il allait véritablement entrer dans la demeure de son amie, cette dernière lui avait montré une fois la maison. Cette dernière était une maison plutôt sympathique. Après avoir tapé à la porte, sa jeune amie vint lui ouvrir le portail pour l’accueillir. Toujours aussi sympathique, elle détendait l’atmosphère seulement par sa présence. Cela fit intérieurement sourire le jeune garçon, se considérant comme chanceux de l’avoir comme amie. Se délectant de chaque instant passé avec elle où ses deux amis, Shousan et Tenki. Se disant que ceux-ci pouvaient être les derniers.

« Bonjour Primu ! Alors ça va ? C’est bien que t’aies pensé à un entraînement, c’est tout à fait ce qu’il nous faut, on pourrait pourquoi pas aussi profiter de l’occasion pour discuter de combinaisons lors de futurs missions » Disait d’un sourire éclatant, mais en lui, il n’y croyait guère : « Mais, ça serait bien si on pouvait parler d’autres choses, je suis impatient que Shou et Tenki viennent ! » Discuter, parler d’autres choses, encore mieux connaître ses amis…Car le moment approche…

Message par **Tenki Kentaro** » lun. 11 févr. 2008, 14:49

Akikaze. Le nom sonnait presque trop bien. L’Akikaze, centre de nombreux événements, fruit d’un travail consciencieux, d’une maturité acquise par le temps ; le groupe ne s’était certainement pas formé au hasard. Assis, mi en tailleur mi affalé sur l’un de ses coffres de chambre, Tenki relisait pour la énième fois la missive de son amie. Il y puisait une force nouvelle qui emplissait son cœur de bonheur. Une certitude naquit en son sein. Ils formaient un groupe uni, quoiqu’il arrive, ils ne se trahiraient pas. La perspective d’un entraînement commun lui paressait d’une incroyable simplicité. D’une délicieuse simplicité à savourer consciencieusement, non, il ne se refuserait pas cette friandise. Tenki était persuadé que le soleil offrirait ses meilleurs atours, qu’il lécherait la neige de sa lumière chatoyante.

Il n’était ni tôt ni tard quand Tenki se résolu à ranger sa chambre. Il voulait un peu d’espace pour effectuer des étirements. Voila un petit moment qu’il ne s’était pas entraîné convenablement, il redoutait la rouille de ses os. Ceux-ci craquèrent, bien sûr, mais Tenki su tirer à profit ses enseignements de l’Académie. L’ensemble de ses muscles finit par prendre le rythme d’une mécanique bien huilée. En même temps, il s’amusait à jouer avec la circulation de chakra. Son esprit en guise de tisonnier, il attisait sa flamme vive et coquette. Ces exercices libéraient la tension accumulée au fil de ces derniers jours. Sentir ainsi la force du chakra en pleine circulation, avoir à ce point conscience de sa présence, le rendit nostalgique. Il se rendit compte à quel point l’Académie lui avait manqué. La recherche sur une technique particulière, approfondir ses sensations, lier le cérébral à l’instinct ; voila ce qu’il n’avait effectué depuis son passage Genin. Si, une fois, il avait apprit le Suimen. Cela avait été une journée merveilleuse. Le souvenir du baiser enchanta ses lèvres. Pourquoi n’avait il pas essayé d’apprendre de nouvelles techniques ?

Peut être qu’il attachait cette pratique à l’acquisition de Pouvoir, P majuscule. Il ne voulait pas devenir puissant. Cette idée lui faisait carrément peur. Etre puissant, c’était un jour ou l’autre devoir commander. Il aimait trop l’aile protectrice de son entourage pour s’en défaire. Même ses parents qui l’ennuyaient avec leurs attitudes avaient le charme de l’autorité. Ils lui garantissaient un toit, à manger, et une sorte d’affection bizarroïde. Il avait obéit comme il pouvait, et était devenu Ninja. Maintenant, il le laissait un peu tranquille. Pourtant, à de nombreuses occasions, ils l’avaient poussé à s’entraîner, à se faire beau et fort pour attirer les bons sentiments d’un Junin. Ils le questionnaient constamment sur ses progrès et sur sa démarche de travail. Tenki leur mentit, inventant missions fantômes et autres rencontres protocolaires. La tête qu’ils avaient fait en voyant son arme : une épée de bois ! Ils pensaient à une plaisanterie, que quelqu’un l’avait obligé de prendre cette arme pour l’insulter. Tenki su répondre : « C’est bien ainsi que j’aimerais que mon ennemi réagisse… Allez y. Sous-estimez Wu. Elle saura vous ouvrir les yeux par surprise. »

Au repas du midi, Tenki était installé à la table basse du salon avec le reste de sa famille. Ses parents et son frère riaient grassement sur un des derniers potins. Il concernait une voisine de rue, à quelques maisons plus bas. « Son repas était infect, mais personne n’osait rien dire. Mais le clou du spectacle fut au dessert. Vous savez qu’on raconte qu’elle fricote avec le facteur. Mais si voyons. C’était une histoire du mois dernier. Bon je vous la rappel. C’est Madame Fujita qui m’en a fait part, elle le tenait elle-même de la veuve Junto qui avait entendu la conversation de Sir Urutsuki et Sir Kuronoke au sujet de ce qu’avait vu la femme de celui-ci… »
Tenki mangeait sans vraiment faire attention à la conversation.
*J’aurais du écouter mes parents. L’entraînement est fondamental pour un Ninja. Il m’aurait permit d’être plus en phase avec mon corps. Je ne dois pas perdre mes réflexes. Akikaze est un groupe, et chacun compte sur l’autre. Si une pièce est défaillante, elle met à mal l’ensemble. En me négligeant, j’ai négligé mes amis, et peut être la vie de ceux qui compte sur la réussite d’une de nos missions. Je ne suis pas un Ninja pour moi, mais pour les autres. Merci à Primura de me l’avoir rappelé. A quoi vais-je m’entraîner aujourd’hui ? Il me faut de nouvelles perspectives, quelque chose qui me motive. Une ambition. Je dois jouer les ambitieux pour aider au mieux l’Akikaze. Si je n’atteins pas les sommets, je suis persuadé que mon groupe l’atteindra. J’ai de la chance d’être avec des personnes douées à ce point. Kisuke, un membre de clan. Shousan, il a participé à l’exam Chûnin. Et Primura qui a maintes fois prouvé sa valeur et son initiative. Quatrième roue du carrosse, je ne dois pas devenir la roue de secours. Allez, il me faut une idée de technique. Une idée de soutien. Je n’aime pas le combat, mais n’aimera pas que l’Akikaze perde non plus. Il faut que je l’acquière le plus rapidement possible. Je dois être opérationnel.*

Tenki s’aperçu soudain que sa famille le regardait avec insistance. Ils lui avaient apparemment posé une question, et attendait impatiemment sa réponse. « Euh… Oui ? Pardon ? »
« Tu ne pourrais pas être plus attentif pour un Ninja ? Que fais tu aujourd’hui ? Es tu convoqué pour une mission, avec un nouveau Junin encore ? Ou alors, tu vas passer ta journée à fumer ? ! Ta chambre pue la cigarette ! Ca pique les yeux, ça forme même des nuages de fumée dans la cage d’escalier. Ouvre mieux ta fenêtre.» dirent ils de concert.
« Désolé. » Tenki le pensait vraiment, mais il ne pu s’empêcher de sourire. Sans le savoir, ses parents lui avaient donné l’idée fondatrice de sa journée. « J’y penserais, comptez y. Aujourd’hui je vais m’entraîner. Merci. Merci beaucoup. » dit il en quittant la table précipitamment. « Je dois y aller ! A ce soir ! » Il prit son manteau, Wu et son sac avant de partir.

En allant chez Primura, il fit un détour chez le marchand de Tabac. Il acheta une bonne dose, de quoi satisfaire sa réserve. Il prit aussi un briquet zippo qui avait don de s’éteindre difficilement. Celui là suffirait pour l’entraînement, par sa simplicité. Il contempla les autres dans la vitrine, certains étaient de vrai objet d’art. Le Marchand lui indiqua que les plus beaux étaient créés part un des artisans de Yuki, orfèvre et horloger. Il créait des briquets par passion, et les mettait en dépôt. *Ca aurait pu être une belle idée de cadeau à m’offrir. Je doute que quelqu’un y pense un jour… D’ailleurs, j’y pense… J’ai toujours le cadeau de Primura dans mon sac… Je n’ai pas eu l’occasion de lui offrir encore. Peut être aujourd’hui. Oui, aujourd’hui.*
Il pressa le pas et gagna l’allée du Sapin. Face à la maison Tchinonamida, il aperçu la silhouette de deux de ses amis au portail. Kisuke et Primura. Tenki laissa la joie familière le gagner. Réunit, ils étaient forts.

« Hey salut ! Ca va vous deux ? La journée est idéale pour un entraînement, on a toujours cette chance j’ai l’impression. Comme si le ciel accueillait nos rencontres avec bienveillance. J’ai hâte de revoir ton jardin, Primura. Nous allons goûter avec ta famille ? T’as déjà une idée sur ce que tu veux travailler aujourd’hui Kisuke ? J’ai peut être une piste. Nous devons devenir forts, n’est-ce pas ? Pas pour nous même, mais pour l’Akikaze… » Il laissa sa phrase en suspens.
« Mais, c’est un fouet que je vois dans ta main ?? C’est pour nous motiver ? » fit il haussant les sourcils avec amusement.

Le premier arrivé n'était autre que Kisuke, son ami attendait sagement devant le portail et elle s'empressa de lui ouvrir l'accueillant avec un sourire radieux.

« Bonjour Kisuke. Je vais bien merci. Tu es le premier arrivé ! Entre, les autres ne devraient pas tarder. Tiens d'ailleurs regarde voilà Tenki... » dit elle en adressant un grand signe de la main à l'intéressé.
« Bonjour Tenki, je vais bien merci, par un temps pareil ce serait d'ailleurs un comble. Ma famille prendra le goûter avec nous... mamie Sari m'a d'ailleurs dit qu'elle préparerait le goûter... alors préparez vos papilles. » continua Primura avec un clin d'oeil aux deux garçons en refermant le portail derrière ses invités. Elle les entraîna à sa suite, les faisant passer devant les allées de rosiers avant de les faire déboucher dans le jardin au pied du fameux sapin.
« Personnellement je propose que nous devenions encore plus fort que nous ne le sommes déjà... » nuança Primura amusée par la tirade de son amoureux. « Nous sommes avant tout une équipe, devenir fort pour soi même est une bonne chose je pense mais il est certain qu'il faut à tout prix privilégier l'équipe. Les deux ne sont pas incompatibles mais je suis entièrement d'accord sur l'ordre des priorités. » termina t-elle en souriant.
Elle pouffa de rire à la dernière remarque de Tenki.
« Je n'avais pas vu les choses sous cet angle mais maintenant que tu me le dis... ça pourrait être une idée. C'est ma nouvelle arme, j'ai pensé que ce serait un excellent complément pour ma lame. Par ailleurs elle est moins létale qu'une épée ce qui n'est pas négligeable dans certaines situations. Tu as parlé d'une idée Tenki, j'ai hâte de savoir laquelle. Une fois que nous saurons chacun sur quoi nous souhaitons nous entraîner il sera plus aisé de voir comment nous nous organiserons. » termina t-elle.
La jeune fille écouta ensuite attentivement ce qu'avaient à dire ses deux amis. En comparaison de ce qu'ils comptaient faire, son fouet paraissait bien pâle. Pourtant elle n'en éprouvait nulle honte, c'était peut être moins impressionnant sur le principe et sur le résultat mais c'était tout aussi utile au niveau du groupe.
« Je propose de commencer ainsi en attendant Shousan : Tenki tu vas tenter de m'emprisonner dans ton illusion, moi je vais essayer de te déconcentrer en visant des points précis autour de toi. Kisuke tu vas t'entraîner à réaliser ta technique et nous on devra te chercher comme à cache cache. Cela vous convient il ? »

Une fois que tout le monde se fut mit d'accord chacun prit sa place. Primura traça trois cercles en triangle autour de Tenki et se plaça à environ trois mètres de lui.
L'adolescente visualisa à nouveau son geste précédent. Quelque chose clochait mais elle ne savait pas quoi. Image par image elle découpa son souvenir, ses impressions, ses sensations. C'est lorsqu'elle arriva au moment du « lancer » qu'elle pensa trouver la faille. Elle s'était contentée de lancer la lanière telle qu'elle comme un coup d'épée. Or, elle devait effectuer un retour avec le poignet pour faire claquer la lanière sinon elle se contenterait de s'écraser au sol sans bruit comme précédemment.
Forte de cet ajout purement théorique, Primura se mit en garde et inspira profondément en fixant Tenki dans les yeux. Armant alors souplement son bras vers l'arrière elle projeta la longue lanière de cuir noir du fouet vers l'avant. L'impulsion partit de l'épaule, le corps pivota légèrement alors que le mouvement continuait sa route le long du bras, du coude puis du poignet enfin jusqu'aux doigts de la jeune fille. Entièrement tendue vers son objectif, Primura visait le cercle en face de son amoureux. A fortiori elle avait pris toutes les dispositions pour qu'il ne puisse pas être touché. Elle cherchait à le déconcentrer par le bruit et le mouvement mais certainement pas par la douleur.
Poigne de fer dans un gant de velours.

Détermination.

HRP : N'hésitez pas à adapter. Amusez vous bien. Je ne serai pas là avant la rentrée ou de manière plus que sporadique. A bientôt.

Message par **Tenki Kentaro** » mer. 27 févr. 2008, 1:07

La béatitude ressentit n’avait d’égale que la beauté du jour. Tenki respirait l’harmonie que dégageait le jardin de Primura. Il éprouvait une paix euphorique, semblable aux gesticulations d’un professeur fou. He’s Alive ! Alive !!! La tête pleine de projets qui s’épanouissaient comme des fleurs, Tenki osait presque sautiller. Encore un peu et il aurait pu ressortir la parodie de la mélodie du bonheur. L’allée de rosiers l’enchanta de son parfum. Il comprit pourquoi Primura tenait tant à cette fleur. L’effluve qu’elles dégageaient pouvait être à la fois puissant et doux. L’arôme de la rose avait quelque chose propre au voile, quoique l’on fasse, l’odeur semblait toujours lointaine, impossible à atteindre. Passion et mélancolie. Primura, aussi ouverte soit elle, gardait une dose de mystère. Peut être était-ce ses yeux ?
Bientôt, ils furent au pied du grand pin.
Primura venait de répondre à sa question pour le goûter : Ils le prendraient bien avec toute la famille. Une sueur froide lui caressa le dos sans toutefois entamer son enthousiasme. Tenki n’avait pas vu les parents de Primura depuis le bal au moins. Un bout de temps, certainement trop long pour un prétendant… Le mot était sûrement exagéré, Tenki se sentait quand même dans ses petits souliers. Il croisait les doigts pour ne pas faire de gaffe. Une chose était certaine, ils allaient se régaler.

Primura prit le temps de leur expliquer sa nouvelle acquisition. Le fouet pourrait être un parfait complément pour sa lame. Tenki garda l’information dans un coin de sa tête. Primura semblait se spécialiser dans les armes, un apport précieux pour la Team. Les armes accompagnaient généralement l’équipement. Primura avait déjà fait ses preuves grâce à son snowboard. Kisuke aussi semblait bien équipé. Tenki était plutôt dépourvut, sobre. Et inconscient. Mano n’avait pas eu le temps de bien le former encore. Le Junin avait au moins la qualité de les remettre en question. Tenki y allait certainement trop au feeling pour quelqu’un sans expérience. Il n’avait pas encore capté l’utilité d’un panel varié au cœur de l’action. Il ne connaissait pas l’action. Elle lui faisait plutôt peur. L’entraînement d’aujourd’hui était un pas vers elle. Petit pas pour l’homme, grand pas pour le Nindo ? Tenki n’avait pas cette ambition.
En voyant l’immensité du sapin, son esprit prit des hauteurs.

*Je me demande depuis combien de temps ce sapin pousse-t-il ? Je n’imagine même pas la taille de ses racines. Elles doivent faire la largeur d’un homme, ou presque, voire plus. C’est le genre de sapin dont le bois seul suffit à faire une maison, et tout ça en plein jardin. Etait il présent avant le manoir ? Je ne m’y connais pas assez en architecture pour déterminer l’époque… Ca me parait ancien quand même. Les Tchinonamida se sont établit à Yuki depuis pas mal de temps, j’imagine. Comme les Kentaro, même si maman dit que nous faisions partis des pionniers du village. C’est bien connu, les anciennes familles ont toujours finit par s’unir. Qui sait ? Si ça se trouve, Primura et moi sommes cousins au 36ème degrés… Oula… Euh… j’espère que ce n’est pas considéré comme de l’inceste au moins… Je ferrais bien de me taire sur cette question.*

Primura le questionna sur la technique qui lui trottait dans la tête. C’est avec plaisir que Tenki leur en fit part. Sa voix, un peu trop enjouée, tremblait. Le trac nouait ses tripes au fur et à mesure qu’il parlait, il redoutait une réaction mollassonne, un desinteret total.
« Oui. Bon. Euh… bah par où commencer en fait ? Tout vient du Tabac, je pense. Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit, mais j’adore le Tabac. La matière du tabac, son odeur, et la pratique qu’il induit. Fumer. C’est mon péché. J’essaye de me retenir, je savoure le plus possible cet effet d’apaisement, de légèreté qui s’en suit. Je vous jure, si on ne m’avait pas obliger à m’inscrire à l’Académie, je serais certainement devenu vendeur de tabac ou producteur, marchand, goûteur… je ne sais pas mais ça aurait fait partit de ma vie. Ce dont j’ai envie, c’est une technique bien à moi. Ma relation avec le chakra est trop personnelle, je pense. Le formatage, les techniques connues… Ce serait différent. Ce serait, sans saveur. Bon, je traîne trop. Excusez moi. Donc Tabac. Et de Tabac, fumée. Jusque là, est-ce que c’est clair ? Je veux dire que je m’intéresse à la fumée. Aux différents aspects de la fumée précisément. Il me semble que je pourrais en tirer quelque chose. Je ne me sens pas lâche, quoique, mais je n’aime pas les affrontements. Faire front, sentir la percussion de la chair contre la chair. Je ne m’en sens pas capable. Et puis, nous sommes une Team. D’un sens, vous êtes presque là pour ça. Ne le prenez pas mal, s’il vous plait. Je dois, moi, trouver une place. Je ne veux pas être un boulet. Aussi serais-je plutôt en soutient, en tout cas, je me vois ainsi. J’ai une attirance particulière pour le Genjutsu, ça me semble bien coller à mes ambitions. Non ?
Pour moi, la valeur d’un shinobi se mesure à ses mystères. L’art premier du shinobi est le mensonge. Faire croire quelque chose à son adversaire. Le simulacre. Pour qu’un Genjutsu soit pleinement efficace, il faut qu’il ne se présente pas comme tel. J’aimerais me faire passer pour un autre. Un Ninja qui maîtriserait la fumée en Ninjutsu. Une sorte de nouvel élément. Toute ma strategie serait basé sur ce simulacre.
Pour l’effet de ma technique, elle consisterait à faire naître un ecran de fumée dans l’esprit de l’adversaire qui peut à peut immobiliserait ses sens. La vue au départ. Puis je tenterais l’odorat. Pourquoi pas par la suite le goût, l’ouie, le toucher, et pour finir… le sixième sens ?
J’ai déjà pensé à une petite mise en scène qui me permettrait de me concentrer : je devrais allumer visiblement ma cigarette et tirer une taffe dessus. »

Un long monologue. Cela en valait il la peine ? Kisuke aussi expliqua sa technique. Lui aussi s’orientait vers le Genjutsu. A son habitude, Primura prit les devants et lança pleinement l’entraînement. Chacun avait sa part. Primura s’exercerait au fouet en tentant de le déconcentrer. * Ca m’habituera au moins au live, en pleine condition. Même si j’avoue que j’ai peur de finir balafré. Je fais confiance à Primura, n’est-ce pas ?* A voix haute, il aurait eu l’expression chevrotante. Tenki le froussard ! Il se concentrait presque plus pour que ses genoux ne claquent pas que sur la technique à proprement dite. Il hésita à faire un pas en arrière pour s’éloigner du fouet. Le peu de fierté qu’il avait de lui-même l’en empêchait. Si jamais un des parents mataient par la fenêtre, il était foutu. Il se remercia interieurement de ne pas avoir proposé son jardin en terrain d’exercice. Son frère aurait été aux anges. Venez voir le magnifique spectacle de Primura la dompteuse de frousse. Tenki tenait le rôle du lion… en peluche.

*Allez ma technique* Shta ! * Bon, j’allume lentement la clope. OK, ça va me détendre un peu. Essayons de faire obstruction des bruits extérieurs.* Shta ! * Il n’est pas passé loin celui là. Bon, voila, j’ai la taffe dans mes poumons. Je sens sa contenance. Je me rappel son odeur. Ma chambre s’est transformée en fumoir ces dernières semaines. Je connais l’impression de l’écran de fumée. Il rend l’environnement flou. Incertain. Malaxons le chakra. Celui-ci doit être souple pour créer la technique. Comment faire passer l’illusion ? J’en sais rien, merde.* Shta ! * Pas de panique.* Shta ! * C’est moi qui dit ça ?* Shta ! * Les coups se font de plus en plus rapides ou quoi ? Ah tient, une petite* Shta ! * pAUse… merde. Je flippe. Pour la peine je ferme les yeux. Dans un premier temps, privilégions la concentration. Une image. De la fumée. De la fumée qui bouge. De la fumée partout. Blanche. Grisâtre. Opaque. Mais partout !*

Tenki prit une dernière taffe, et l’expulsa en ouvrant les yeux. Il chercha les prunelles de Primura, et y planta son regard. * Genjutsu.* fit il comme une invocation.

Message par **Sukyuri Kisuke** » mer. 05 mars 2008, 1:52

La journée s’annonçait parfaite pour un bon entraînement entre amis, le ciel était dégagé et le froid bien moins intense, c’était si rafraîchissant. Kisuke leva son regard vers le ciel le sourire aux lèvres, pourquoi tout voir en noir ! Pour une fois, le jeune garçon décida de passer pleinement cet instant, sans songer aux sombres pensées. Aussitôt entré, Tenki arriva : « Oui c’est une excellente journée, je suis pressé de commencer l’entraînement ! Sinon oui, j’ai une petite technique que je souhaiterais enfin pouvoir maîtriser » Répondit il au jeune Kentaro, d’un sourire béat : « Ah bon, on va goûter !! C’est super ! Je pourrais faire connaissance avec les membres de ta famille ! » Dit il le poing levé, il était heureux de partager ce moment avec eux.

Primura portait un fouet, c’était impressionnant, Tenki avait Wû avec lui : * Shousan possède les tonfas, Primura une épée et ce fouet, et Tenki a un sabre en bois. C’est vrai que ça pourrait être bien d’avoir une arme, mais quel arme correspondrait…* La Tchinonamida disait que le fouet serait un excellent complément à l’épée, Kisuke se demandait comment sa jeune camarade pourrait porter ces deux armes en même temps : « Mais ça risque d’être assez dur non ? L’épée doit être lourde » Dit il d’un regard impressionné : « Tu es super forte ! »

Alors qu’ils se dirigeaient vers le jardin, le jeune garçon découvrait d’un regard ébahi, le spectacle que lui offrait l’allée des rosiers, cette harmonie des couleurs suscitait en lui une certaine sérénité dont il n’a pas connu depuis quelques temps : « Ton jardin est magnifique Primura !! » Dit il tout content d’être avec eux en ce lieu. Au milieu du jardin ce trouvait un imposant pain, ce dernier forçait le respect : *Ouah…Cet arbre doit être très vieux…Mais il n’a rien perdu de sa splendeur…Quelle belle demeure *

L’entraînement allait enfin pouvoir commencer, Kisuke entendit l’explication du Kentaro, la technique qu’il tentait d’exécuter semblait très intéressante, tromper l’adversaire en lui faisant croire que c’était du ninjutsu alors que c’était du genjutsu, on pouvait dire que Tenki était sacrément astucieux : * Je ne savais pas que Tenki maniait le genjutsu…Intéressant * Pensa t’il d’un petit sourire, il était impatient de voir son ami en action : « Ouah, super technique ! En ce qui me concerne, c’est aussi une technique de genjutsu, mais ce n’est pas ma création…Cette technique se nomme Gisou no Kanryaku, ce genjutsu me permet de devenir invisible. Cela me permet de passer inaperçu afin d’attaquer l’adversaire » fini il son petit discours enthousiasmé par cet entraînement entre amis.

Les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer, Primura dessina trois cercles et se positionna. Le spectacle qui avait lieu sous les yeux du jeune garçon était assez agréable et bien drôle, il riait à chaque fois que Primura utilisait son fouet, le pauvre Tenki devait avoir du mal à se concentre : * bon c’est à moi…Faut que je me rappel de mes anciennes tentatives *

Le jeune Sukyuri commença à se concentrer, il ferma les yeux et tentait de mettre le vide dans son esprit : * Ne penser à rien…* Le visage de Kisuke donnait l’impression qu’il était serein, sa respiration était lente et bien rythmé, il cherchait à faire appel au chakra. Ce dernier se manifesta en forme de chaleur se situant dans l’abdomen, il fallait la domptait. Et sous l’impulsion de l’esprit du jeune garçon, la chakra se mouvait petit à petit, se répandant rapidement dans toutes les parties du corps. La sensation était étrange, comme si un second sang circulait en lui, mais la différence était importante, il était capable de le contrôler.

* N’être de vue de personne…Je dois me concentrer sur ce point…Être invisible offre la liberté...* Le chakra se répandit hors du corps du jeune garçon : * Je la sens…Cette chaleur m’envelopper...C’est si agréable…Je deviens invisible* C’est alors qu’il enchaîna les signes de la technique : * Gisou no Kanryaku *

Hrp : Désolé du retard

Message par **Shimone Ayanami** » mer. 05 mars 2008, 21:27

Au niveau de mon arbitrage, je vais vous donner des pistes pour la suite, après libre à vous d’en tenir compte ou non.

Primura : d’essai en essai, tu prends de l’assurance, c’est vrai, le fouet fini par claquer au bout de quelques tentatives. Il reste pourtant un problème et il est de taille, tes coups ont une fâcheuse tendance à dévier sans que tu ne saches exactement pourquoi. Ça part toujours du côté de ton bras d’épée.

Autre problème, la précision. S’il est difficile de porter un coup d’estoc avec une épée à un endroit précis, ça l’est encore bien plus avec un fouet puisque celui-ci ne décrit pas une trajectoire rectiligne.
Ça n’est pas quelque chose qu’on acquière comme ça en quelques tentatives et Primura s’en rend sûrement compte. Conséquence de tout ceci, lors des retours de la lanière, il arrive que tu te prennes un coup, c’est léger mais ça brûle quand même un peu (à force tu pourrais apprécier

).

Donc pour la suite, il faut impérativement régler ce problème de coups qui dévient mais aussi travailler ta précision ce qui va venir petit à petit. N’hésite pas à varier les exercices.

Par rapport à la technique de Tenki, tu le vois juste tirer sa taf mais ça s’arrête là.

Tenki : pour commencer, il arrive que tu te prennes de petits coups de fouet, ça réveille si je puis dire sans pourtant que ça soit insurmontable (comprendre par là que tu ne vas pas tomber à genoux en pleurant ta maman). C’est juste douloureux sur le coup mais elle ne te touche (heureusement) pas à pleine puissance.

Au niveau de ta technique, ma foi il ne se passe pas grand-chose sinon rien. Pourquoi est-ce que ça rate ? Et bien parce que même avec une technique déjà existante, les premiers essais sont rarement une réussite alors avec une technique que tu inventes, c’est encore plus difficile puisque les shinobi qui ont inventés les jutsu actuels les ont créés de telle sorte qu’on fasse certaines choses de façon inconsciente à l’aide des signes.
Dans ton cas c’est à toi de faire ces choses et visiblement sans l’aide de signes (ce qui est une très bonne chose une fois la technique maîtrisée).

Fermer les yeux est évidemment une bonne idée pour se concentrer au début mais le bruit, l’appréhension et les coups que tu te prends n’aident vraiment pas à la réalisation de ta technique.
De plus petit reproche que j’ai à te faire, tu te contentes de dire ce que pense ton perso mais concrètement je ne sais pas comment il le fait. Je n’ai absolument rien contre le fait de mettre des pensées dans ton essai mais j’aimerais voir davantage de je fais plutôt que de je pense faire comme ça.

Pour la suite, poursuit ton essai normalement puisque pour le moment il n’y a encore rien de concret mais développe davantage ce que fait ton perso. Son chakra, comment l’utilise-t-il, comment attaque-t-il Primura ? Le genjutsu est une attaque, il ne faut pas l’oublier.
Toi et Primura Pouvez également décider de faire une tentative sans qu’elle t’attaque même si en situation réelle tu seras rarement tranquille pour lancer ta technique.

Kisuke : même chose que pour Tenki, à part dire que tu expulses ton chakra, on ne voit pas bien comment tu en viens à la dissimulation.
J’ai cru comprendre que tu avais déjà de l’entraînement sur cette technique mais là ça ne donne rien, Primura et Tenki n’ont qu’à se retourner pour te voir. On peut mettre ça sur le compte de l’excitation, ou bien parce que le fait de mater une scène sm te trouble, toujours est-il que ça ne va pas pour le moment.

Donc ce que je te conseille c’est de reprendre calmement après que Primura et/ou Tenki t’aient fait signe que ça n’avait rien donné.
Tu reprends calmement, sachant que tu as largement le temps, les tourtereaux étant très occupés

et cette fois tu me dis ce que tu fais concrètement. Pas juste le ressenti de ton perso. Il exécute des signes d’accord mais à quoi servent-il ? Qu’est-ce qu’ils font ? Quelles sont les étapes de la technique ?

L'extrémité de la lanière de cuir frappa la poudreuse avec un bruit mat. Primura fit la moue mais moins à cause du résultat en lui même que de la cause exacte de son échec. Elle n'avait pas effectué son « retour de poignet » suffisamment tôt et le fouet s'était contenté de s'écraser bêtement dans la neige.
Voyons le bon côté des choses : au moins avait elle compris pourquoi. L'adolescente avait le sentiment que ce ne serait pas toujours aussi aisé à résoudre.

Elle donne un coup de poignet pour faire revenir la lanière derrière elle et effectua soudainement une pirouette pour esquiver la lanière qui s'était sournoisement dirigée vers ses pieds. La jeune fille fit les gros yeux à son arme comme si elle voulait la réprimander, sachant pourtant pertinemment qu'elle ne lui répondrait pas par un super-grand-regard-larmoyant-et-plein-d'étoiles-chibi-kawai-destructeur-de-réprimandes... ou autre chose d'ailleurs.
Il lui faudrait contrôler également ce « rappel de lanière » si elle ne voulait pas se blesser en combat. Voir pire : blesser ses alliés ou une personne extérieur qu'elle devrait protéger.
Primura se força à se détendre et prit une longue respiration. Tout irait bien. Son fouet ferait retentir un cinglant avertissement au prochain coup. Elle le savait. Elle en était convaincue. Cela ne pouvait que réussir... non ? La bonne réponse était non mais comme le fouet était joueur il décida de donner raison à sa maîtresse. Ainsi qu'aux essais suivants. La genin réussit une série de coups à bonne distance du jeune homme... qui partaient parfois un peu à côté du point qu'elle espérait toucher mais elle ne s'en alarma pas. Mise en confiance par ces succès, elle décida de tenter un coup un peu plus audacieux : juste devant le pied gauche de Tenki. Le fouet fila et le coup porta.
Quoique d'une manière un peu particulière parce que non seulement Primura entendit un léger sifflement dans l'air suivit d'un splendide « schlak ! » mais ses tympans enregistrèrent également un son inattendu. Quelque chose qui ressemblait diablement à un cri de douleur étouffé.
Catastrophée, la genin laissa tomber son arme à terre et parcourut la distance qui la séparait de son aimé en un temps record.
« Pardon Tenki ! Excuse moi ! J'ai pas fait exprès... je sais pas pourquoi mais ça a dévié au moment où j'ai lancé le coup ! Tu n'as pas trop mal ? On a un meuble à pharmacie à la maison on peut aller demander à ma famille ce qu'ils ont pour te soulager si tu veux ? Pardon ! »
Finalement il s'avéra que c'était plus de la surprise que de la douleur et ils reprirent l'exercice.
L'adolescente n'en avait pas moins honte et le rouge de la gêne colorait encore ses pommettes lorsqu'elle ramassa son fouet.
L'espace d'un instant elle se demanda si il ne valait pas mieux qu'elle s'entraîne un peu à l'écart pour être certaine de ne blesser personne. Pourtant elle écarta bien vite cette idée, son entraînement perdrait beaucoup d'intérêt autant pour elle que pour Tenki. Par ailleurs cette pression qu'elle ressentait à l'idée de ne pas toucher le jeune homme tout en frappant suffisamment près de lui pour qu'il se sente menacer était en elle même bienvenue. En mission elle serait certainement soumise à bien pire... alors autant se préparer à fond.

Néanmoins son échec précédent donnait à réfléchir. Pourquoi son fouet avait il dévié ? Elle avait clairement vu la lanière partir bien trop à droite par rapport à ce qu'elle escomptait.
Primura se repassa mentalement les différentes étapes du coup qu'elle avait porté et jeta un coup d'oeil à Kisuke.
Celui-ci semblait lui lancer un interrogation muette du regard ce qui fit sourire la jeune fille. Il était encore tout à fait visible.
Elle secoua légèrement la tête de gauche à droite et s'adressa à lui en ces termes :
« Je te vois encore Kisuke ! Ce n'est pas cette fois que tu seras couronné Roi du Cache-Cache ! » termina t-elle avec un clin d'oeil.
Sa mine redevint sérieuse lorsqu'elle concentra à nouveau son attention sur Tenki. D'après ce qu'il leur avait dit, elle devrait ressentir les effets de sa technique à présent. Pourtant rien ne semblait avoir changé. Le vent soufflait normalement, elle l'entendait jouer avec les plis de sa robe et le sentait lui chatouiller le cou. Le décor semblait inchangé, tout y était et il faisait toujours aussi clair.
« Je pense que ce n'est pas encore au point... je ne vois rien de nouveau. » dit elle avec un petit sourire d'excuse.
Elle se perdit ensuite dans ses pensées, jouant distraitement avec la lanière de cuir noire, cherchant une réponse.
Le mouvement de bras lui semblait bon. Il ne pouvait pas y avoir cinquante manières de fendre l'air de haut en bas. Ce qui devait certainement jouer, c'était le reste du corps.
Après réflexion, la lanière avait fortement déviée mais l'erreur ne devait pas être énorme, ce qui avait provoqué un tel décalage était sûrement en partie due à la longueur de l'arme. Un décalage de quelques centimètres à la base pouvait se transformer rapidement en dizaines si la distance était longue.
Primura continua ainsi de tâtonner pendant quelques instants marmonnant de temps à autre une réflexion inintéligible.
Enfin, elle résolut de refaire ses mouvements au ralenti pour en suivre l'évolution et pourquoi pas trouver ainsi le défaut de sa manœuvre.

Ramenant posément le fouet derrière elle, le poignet détendu, mais la main ferme elle fit ainsi passer sa main par dessus son épaule, la main presque en supination son buste pivota alors légèrement de côté et sa jambe gauche partit vers l'avant...
Un éclair de lucidité traversa alors son esprit et ses yeux s'agrandirent sous la surprise. C'était pourtant évident. Tout du moins ça le semblait.
Lorsqu'elle avançait son pied gauche, l'effet de projection était ainsi maximisé car les muscles de son épaule pouvait pleinement exprimer leur puissance. Malheureusement comme cet élan supplémentaire venait de la partie gauche de son corps qui déjà projetait le fouet, il se produisait alors un flagrant déséquilibre quand à la répartition des tâches pour ses membres. Afin de rétablir l'équilibre elle devait donc utiliser la partie droite de son corps pour créer l'élan vers l'avant.
Toute contente de sa découverte, Primura se mit immédiatement en garde devant Tenki... avant de se relâcher immédiatement. Elle avait bien trop peur de le toucher à nouveau. Même si elle avait sûrement trouvé la solution, il pouvait se passer tant de choses qui provoqueraient un nouveau coup mal placé. Elle devait donc optimiser... prévoir un éventuel nouveau décalage qui mettrait le genin en sécurité.
L'adolescente avisa alors une brindille dont elle se saisit avant de la casser en trois parties qu'elle plaça au centre de chacun des cercles qu'elle avait tracé.
Ainsi Tenki ne pourrait pas savoir exactement dans lequel elle allait frapper et en même temps cela lui donnerait un meilleur repère sur lequel se concentrer et ainsi éviter un nouveau désastre.
C'est donc confiante et rassurée qu'elle se replaça face à Tenki.
Le fouet à hauteur d'épaule et légèrement derrière elle, les muscles détendus mais prêt à l'effort, elle détendit sa main pour trouver la prise optimale sur le manche de bois noir. Sans la voir, elle visualisait la lanière en attente, traînant presque négligemment au sol, trompeusement inoffensive. Dans un mouvement coulé, fluide comme un court d'eau, le bras partit vers l'avant, le poignet ferme et solide se tendant vers l'avant. Alors que son épaule réclamait un mouvement du corps pour ne pas souffrir, son pied droit partit vers l'avant, entraînant le reste du corps, procurant à l'arme un élan supplémentaire.

Équilibre du corps et de l'esprit rimait avec... coup réussi ?

Message par **Shimone Ayanami** » mar. 18 mars 2008, 23:58

Allez les gens, on se motive

. Si quelque chose n'est pas clair, n'hésitez pas à me mp mais je veux pas que l'un de vous soit bloqué parce que les autres ne postent pas

.
Je donne les résultats ce week-end, que vous ayez tous posté ou non. Je fais pas ça par pure méchanceté, c'est juste que ce serait bien d'avancer un minimum. Donc le délai va jusqu'au 22 au soir. Si c'est trop court, dites le moi aussi, je ne suis pas un monstre

.

Message par **Wei-chi Komoku** » mer. 19 mars 2008, 0:25

Hé, tu veux pas immigrer ?

Shimone > Bof XD, fait trop froid chez vous.

Message par **Tenki Kentaro** » sam. 22 mars 2008, 3:30

Plouf. Un coup dans l’eau. Ou plutôt, sur le pied. Tenki eu un léger sursaut, lâchant une exclamation surprise. Son Genjutsu avait il eu un effet quelconque ? Il venait de se prendre un coup. Léger, mais coup quand même. Etait-ce le hasard, ou bien Primura avait elle bien été contrariée ? Jusque là, il n’avait sentit que le souffle de la lanière de cuir lui frôler les membres ; accompagné de temps en temps par le claquement vif du fouet contre l’invisible. Il avait confiance en sa partenaire, bien plus qu’en lui-même. Même s’il avait eu légèrement peur, il ne s’attendait pas vraiment à ce choc. Primura se confondit en excuse de manière quelque peu exagérer. Avait il l’air si fragile ? D’un mouvement de tête, il refusa son offre. « Je vais bien, ne t’inquiète pas. » s’entendit il dire. Il semblait regarder Primura avec des grands yeux, comme s’il attendait une réponse. Rien. Elle ne le remarqua pas. Ils reprirent l’entraînement. Sa tentative de Genjutsu se soldait en un échec. Primura n’avait pas manifesté une quelconque surprise. Pas même un voile blanc n’avait caressé sa vue. Elle lui aurait dit sinon, pour l’encourager, pour soutenir son état d’âme. Try again était l’expression la plus appropriée. Malgré lui, Tenki étouffa un éclat de rire. Il aimait se confronter aux problèmes abstraits. Echouer le titillait comme l’effleurement d’une plume.

Il entendit Primura annoncer à Kisuke que sa technique ne fonctionnait pas encore. C’était à la fois accablant et grisant de se retrouver dans la peau d’un débutant. On ne cesse jamais d’apprendre, finalement. L’Académie n’avait été que la première marche du pallier. Que pouvait donc bien faire Shousan ? * Je ne suis pas le seul à rater… Ensemble. J’ai l’impression d’avoir toujours travaillé avec des amis pour me soutenir. Le mode ermite ne semble pas me convenir. C’est quand je suis seul que je fais le plus de bêtise. Quelle serait ma valeur de ninja sans mes compagnons ? Ces compagnons précis. L’Akikaze. Si un jour, on me donne le choix, vers qui irais-je ? Mon village, ou ma meute ? Les liens qui se tissent entre nous seront peut être nos plus grandes forces. Mais qu’est-ce que fou Shousan ? S’est il encore perdu ?*
Primura était face à lui. Une expression résolue tenait les traits de son visage. Elle remarqua soudain l’absence d’effet de la technique. Elle en semblait presque peinée mais avait apparemment d’autres choses en tête. Chacun son travail, vers l’accomplissement. Il ferma les yeux, et se laissa transporter par ses réflexions.

*Cette fois ci, il n’y a pas de maître pour me dire ce qui ne marche pas. Cette technique est la mienne. Mon bijou. Mon œuvre. Je dois moi-même y trouver les défauts. C’est peut être cavalier comme démarche, mais c’est la seule qui me plaise vraiment. Malgré mes peurs, j’ai un instinct autodidacte. Peut être est-ce du à mon éducation au sein de l’Académie. On ne m’a guère formé à lire des livres sur le chakra et ses effets. En existe-t-il d’ailleurs ? Tout ceci reste tellement secret. Ainsi, il ne s’est rien passé. Est-ce un problème de visualisation ? A priori, peu probable. Dans ce cas, Primura aurait sûrement aperçu un trouble ; léger mais présent, et avec une forme non souhaitée. Genre le Henge en deux dimensions. Non. Là, il n’y a pas eu un seul sourcillement. Je pencherais alors pour un problème de vecteur. Ma technique n’a pas su la gagner. Il manque quelque chose de déterminant dans mon Genjutsu. Comment pourrais-je faire partager une sensation inexistante ? Si je me creuse la cervelle sur mes expériences du Genjutsu, qu’est-ce que j’en tire ? Le Genjutsu est l’affaire des sens. Les sens se rapportent ils au corps ou à l’esprit ? Y’a-t-il une différence entre penser avoir mal, et avoir mal ? Il arrive qu’une douleur soit dissimulée par un évènement important. Exemple : je viens de me cogner au genou, j’ai mal. Pourtant, on m’annonce une nouvelle extraordinaire. Mon attention est tellement captive que la douleur ne s’en ressent plus. Il m’arrive aussi de penser à un aliment, et son goût empli ma bouche. Pourtant, je ne mange rien. Le chakra peut il multiplier la force de ces expériences ? Surtout, comment ferrait il ? Le chakra est il une matière, ou une force ? Ninjutsu : je transforme la matière chakra en oiseaux de glace. Pourtant, si l’on découpe un homme, on ne peut y trouver le chakra. Le chakra ne se réfère à aucun organe. Il n’est ni dans le sang, ni dans la chair. Le chakra est donc plus qu’une matière. Penchons nous alors sur une force qui se module par la volonté et l’expérience. Par ruse aussi. Il faut être rusé pour maîtriser le chaos. Avec le Ninjutsu, je rends réel l’irréel. Avec le Genjutsu, je rends le réel irréel. Toute la différence se trouve dans l’apostrophe.*

Tenki fit une pause dans son cheminement. Ses pensées lui compressaient les yeux. Il passa ses doigts frais sur ses paupières. Il remarque ensuite que Primura avait changé de tactique, elle avait pointé des cibles autour de lui. Méthode pour ne plus faire de mal, sûrement. Le fouet claquait encore, et Tenki commençait à s’habituer à son rythme. Ne pas en tenir compte. Les vrais guerriers pouvaient courir sous une pluie de flèches. Dur. Il se replongea dans sa logique.

* Vecteur. Voilà ce que doit être ma considération première. Je dois rendre le réel illusion. Ce n’est pas une affaire de création. C’est avant tout une affaire de croyance. Je dois jouer du lien entre les esprits. Ce qui fait que l’on est conscient de la présence de l’autre. Charmer. Une illusion ne s’impose pas, sinon elle ne marche pas. Une illusion consciente est une aberration. Le Genjutsu est la voie de la séduction. Je dois cajoler l’esprit adverse. Le plier élégamment à ma volonté. Tentons d’abord de voir si un chemin semble accessible vers cet esprit.*

Tenki rouvrit les yeux pour voir où en était Primura. Très vite, il lui devint évident que si un tel lien existait, il serait trop déconcentré par la représentation physique de Primura pour y faire attention. Voir son amour en pleine action l’émoustillait un peu… Il rougit d’embarras, ce qui ne gâcha en rien son plaisir. Il retourna à son univers intérieur. Il se concentra sur ce domaine psychique, essayant de ne pas creuser dans la profondeur de son être, mais plutôt de s’ouvrir aux autres. Simplement. Sans les fioritures que cette expression pouvait accompagner. Par les sons du fouet, il essaya de capter la présence de Primura. Son souffle saccadé. Le bruissement de ses semelles sur le parterre. Primura se trouvait au bout du fouet. Primura formait un tout. Une identité complexe, construit de plusieurs couches, à la manière d’un livre. Couche physique : la couverture. Titre : premiers abords, le nom. Et pages après pages, on fouille l’identité. Le meilleur, c’est que l’histoire ne semble pas avoir de fin. Elle continue à s’écrire d’elle-même, jusqu’à la mort. Pire, même après. Car l’on continue à vivre dans les mémoires, et notre existence ne s’arrête que lorsque que notre nom s’efface des souvenirs. Tenki tentait de ressentir cette présence dans toutes ses multiplicités. Il ouvrait ses sens, mais cela ne suffisait pas. Il en était encore à se buter aux conditions physiques.
*Le chakra pourrait m’être utile pour m’éveiller aux instances psychiques ?*
Tenki mêla l’idée au geste. Il consolida son emprise sur la force qui circulait en lui. Celle-ci devait s’ouvrir au monde. Il ne devait pas lui donner une forme, mais une idée. Une conscience. La conscience de l’extérieur. Le chakra ne s’accommodait pas à ses propres sens. Il devait accommoder ses sens à l’énergie. L’expérience se révélait bizarre. C’était comme apprendre à écouter avec ses oreilles. Cela faisait parti du domaine de l’inné. Il ne savait pas comment commencer. Tenki essaya de couper d’abord ses propres sens pour se focaliser seulement sur son chakra. Sa circulation, sa force, ses ondulations. Il le modulait en lui, mais n’obtenait pas plus de résultat. Casse tête. Trop longtemps, il avait considéré que la visualisation était la clef de la maîtrise du chakra. Pourtant, ici, visualiser son chakra le ramenait à sa condition de matière. Or, ce n’était pas une matière qu’il voulait, mais une force. Tenki tenta le tout pour le tout. Il s’enferma au plus profond de lui-même. Cloisonné dans ses bas instincts. Il ne voyait rien. Ne ressentait rien. Une immense solitude de la taille d’un petit pois. D’un micro petit pois. Nouvelle espèce génétiquement modifiée. De là, il ne pouvait tomber plus bas. Son expression devait être celle d’un légume. Son corps ne tint pas le coup, il s’écroula. Tenki n’en avait pas conscience. Là où il était, la chute ne l’atteignait pas. C’était se retrouver dans un coma conscient. Reset. Non. De là, il ne pouvait tomber plus bas. Il éveilla alors peu à peu sa conscience à la présence de son chakra. Cette force, il l’a sentait désormais ; il ne l’a visualisait plus. Il sentait ses contradictions, son chaos organisé, la puissance qu’elle dissimulait… et aussi… la mince ouverture qui la reliait au monde présent. Il trouva les vecteurs qui la connectaient au réel. Tenki fut subjugué par ces révélations. Un sentiment le gagna dans sa retraite intérieure : l’excitation. Il ne lâcha pas cette découverte. Son attention se portait sur ces vecteurs, il faillait oublier son objectif. Une secousse le rappela à l’ordre. Il ne connaissait la nature de celle-ci. Etait-ce un coup de fouet ? Cette pensée suffit à l’éveiller subrepticement. Il perçu alors aussi la présence de Primura. Deux présences dans ce néant. Les vecteurs et sa bien aimé. Quelque chose les reliait il ?

Hypothèse 1 : Non. Tenki fut largement déçu. Il se tira de sa torpeur, remarqua qu’il était au sol. Il se relève et époussette ses vêtements comme s’il ne s’était rien passé. Objectif manqué.

Hypothèse 2 : Oui. Quelque chose reliait l’existence de Primura et un des vecteurs de son chakra. Cette route s’éclaira comme de l’or sous l’effet d’un rayon de soleil. Le chatoiement l’attirait à la façon d’une friandise. Voire de la flamme sur le papillon. Si le Genjutsu devait emprunter un vecteur, ce devait assurément être celui là. Le chemin des esprits. Tout entier à sa curiosité, Tenki tenta de prendre cette voie toute tracée. Peine perdue. Au fur et à mesure qu’il avançait, la route s’étirait, et s’étirait encore. Son psychisme s’épuisait bien trop facilement. Il n’était pas assez fort, robuste et entraîné. Bientôt, Tenki s’arrêta dans sa quête et il pu remarquer qu’il faisait du sur place. Jamais il n’avait avancé. Il s’était usé sur lui-même. Sa fatigue lui avait fait prendre forme. Il avait de nouveau un corps. Un corps souffrant. Une sorte de migraine pointue. La conscience de son propre corps l’amena à se questionner. Il était maintenant dans un état de stase. Plus de néant, mais pas de réel non plus. Il pouvait néanmoins penser.
*Mon caractère psychique n’est pas assez fort. Pourtant, je sens que j’en suis capable. Peut être que je me mets des handicaps. Les barrières, c’est généralement nous même qui les fixons. De quoi je me prive ?* La réponse lui vint comme une évidence. * De mes propres sens ! Je me renie moi-même, comment alors pourrais-je accéder à l’autre ? Il faut un Tenki entier pour cette affaire. Se concentrer ne veut pas dire se retirer du monde, mais s’ouvrir totalement au monde. Il n’y a qu’ainsi que l’on prend conscience pleinement des choses.*
Tenki s’éveilla alors complètement. Yeux grands ouverts. Il sentit la douleur que lui avait causé sa chute, bénigne. Il sentit l’air frais sur sa peau fragile. L’odeur de rose. Primura était elle près de lui ? Oui, elle avait accouru dès sa chute ; son visage exprimait l’angoisse. Il sentit le goût de ses lèvres sur les siennes. Mais surtout, il n’avait pas oublié le vecteur. Ce chemin était pâle, encore incertain, mais il le sentait maintenant comme une évidence. Comme lorsque l’on apprend le sens d’un mot qui nous semblait inconnu, et que, dans les semaines qui suivent, on entend ce mot trente fois. La connaissance d’une chose nous amène à y faire plus attention. Il en était de même ici. Tenki n’avait pas encore l’expérience nécessaire pour le percevoir parfaitement, c’est vrai ; cependant, il ne pouvait l’ignorer désormais.

Tenki sourit mais ne se releva pas. Il observa Primura du coin de l’œil, et ne la quitta pas des yeux. Il n’y avait qu’en restant dans ce contact visuel qu’il arrivait à consolider le vecteur qui les reliait. Un vecteur net devait certainement être nécessaire. Il se rappela alors la visualisation de la fumée qu’il avait effectué à sa tentative précédente. Il se la remit rapidement en mémoire. Après tout, c’était pour lui un domaine connu. Aspect opaque, brouillé, confus. Sans contours. Sans limites. D’une manière douce, presque insidieuse, il calqua cette vision dans le courant de son chakra. Ce courrant d’énergie emportait peu à peu sa création. Sans se presser, il parcourait le vecteur. Tenki ne lâchait pas Primura du regard. Le moindre tressaillement, et le lien se brisait. Il dû recommencer de nombreuses fois avant de l’atteindre.

Primura lui rendit son sourire. Soudain, elle l’embrassa tendrement. Un baiser doux, léger tel le duvet d’un oisillon. Se rapprochement aurait dû briser le lien, au contraire, il le renforça. Etait-ce dû aux émotions sous jacentes ? A la proximité ? Tenki n’aurait sû répondre. Presque honteux, il profita de cet instant pour acheminer sa visualisation par le vecteur.

Une fois que sa vision se nichait entièrement dans Primura, il lui fallait une impulsion pour gagner son esprit. Tenki aurait pu agir avec violence, déchaînant sa volonté pour appliquer la fumée à la vision de Primura. Il n’en fit rien. Plutôt que la volonté, il usa de son charme. Il fit circuler la force de son charme à travers leur vecteur grâce au chakra. Le chakra était comme l’eau qui transporte un petit bateau, le vecteur était le lit de la rivière. Avec son charme, Tenki engloba sa vision et tenta de gagner l’espace de l’esprit de Primura qui se reliait à sa vue. Il se dirigeait à tâtons, hésitant. Il décida de s’aider du visuel, pensant que cette partie ne devait être trop éloigné des yeux. Il y allait le plus possible avec douceur. Son chakra se muait en une caresse invisible. Pour effectuer la technique, Tenki tenta de tisser sa vision à l’esprit de Primura. La fumée devenait un fil qui essayait d’entourer la vue de Primura. Tenki ne le serra pas. Pas tout de suite. Son illusion ne devait prendre réellement forme qu’une fois ce fil parfaitement serré. Pour l’instant, elle attendait en suspension qui pourrait se révéler inquiétante malgré elle. Tenki sentait ses forces diminuées. Il restait concentré trop longtemps. Sa réaction fut alors un peu trop précipitée. Il décida de se retirer vivement en tirant sur le fil de son chakra. Il allait fermer ainsi le piège qu’il avait concocté habilement.

Du moins… il l’espérait…

[ HRP : Hum… Pour moi, le Genjutsu n’est pas une attaque. Non. C’est un charme. Une invitation au flirt. Une attaque… C’est une expression bien trop barbare pour convenir au Genjutsu. ^_^ Shimone = utilisateur du Taijutsu :p ]

Message par **Shimone Ayanami** » lun. 24 mars 2008, 20:36

Primura : ton idée de changer le côté du corps qui avance n’est pas mauvaise mais ça n’est pas tout à fait ça. C’est une façon de faire, mais il est également possible de porter ton coup de la main gauche tout en avançant le pied gauche, simplement ton buste doit rester totalement immobile sans quoi tu risques de dévier. L’épaule doit également bouger le moins possible, épaule basse et détendue.
Une autre solution consiste à contre-viser, c'est-à-dire à prendre en compte le décalage lors de ton attaque, mais c’est pas terrible en ce sens que l’erreur existe toujours.

Tu as donc tes trois cibles autour de Tenki. On te sent prudente, c’est vrai qu’il serait dommage d’amputer d’une oreille ton aimé

. Peut-être est-ce pour ça que tu n’arrives pas à toucher les trois cibles, tu ne veux prendre aucun risque et c’est compréhensible. Qui voudrait blesser ses amis ? Alors son petit ami…
Tu effleures la première brindille, la seconde tu la fais voler et la troisième, tu passes dix bons centimètres à côté. Peut-être étais-tu trop enthousiaste à l’idée d’avoir déjà touché par deux fois. A chaque fois que tu attaques, tu dois oublier l’assaut précédent, c’est comme si tu commençais de zéro.

Le bon côté des choses, c’est que cette fois, tu n’as pas touché Tenki, par contre il a dû être perturbé plus d’une fois par le claquement de ton arme. Libre à toi d’ailleurs de replanter les brindilles et de faire plusieurs essais, ta précision restera variable et si parfois tu arrives à toucher/dégommer deux des brindilles, il est rare que tu arrives à toucher les trois, et jamais deux fois d’affilé. L’apprentissage de la précision est quelque chose de long, cela prend des années pour réellement maîtriser une arme (ok on va un peu plus vite sur NNS

).

Tenki : alors pour toi, je suis pas certain d’avoir tout bien capté à ton post, mais c’était sympa à lire

. Primura, la suite te concerne aussi

. Donc, Tenki essaye de s’infiltrer dans ton propre chakra et en ce sens il a bien comprit le but d’un genjutsu, à savoir perturber le chakra adverse pour obtenir une réaction donnée. Ça lui prend du temps et c’est éprouvant, c’est le moins qu’on puisse dire, avec la maîtrise ça ira mieux. Tenki, en dépit de sa spécialisation, n’est encore qu’un novice en matière de genjutsu et ça se ressent, comme dit, dans le temps d’exécution et l’énergie consacrée. Lorsque Primura s’approche et l’embrasse, les choses paraissent plus simple, est-ce le contact qui aide ? Ou c’est parce que c’est Primura ? Qui sait.

Toujours est-il que pendant son étreinte, Primura voit petit à petit sa vue se troubler. La fumée visualisée par Tenki s’impose petit à petit à son esprit, pourtant ça n’est pas encore parfait, il y a par endroit des sortes de trous dans l’illusion ou plutôt des différences d’épaisseur, comme lorsqu’on regarde à travers une étoffe et qu’on arrive encore à distinguer des formes et des couleurs.
Il y a là un net progrès, c’est indéniable, mais Tenki ferait bien de se reposer un peu car ce qu’il a accomplit l’a réellement éprouvé. Il a plongé au plus profond de lui-même et ça n’est pas rien. On prend le goûter ?

Primura, tu as beau savoir que c’est une illusion, pour ton esprit ce que tu vois est bien réel. C’est comme un matraquage, ton cerveau ne comprend pas que c’est une illusion aussi improbable soit-elle. C’est ça être prit dans un genjutsu, c’est être dans un état second qui empêche de se rendre compte qu’on vit un rêve. Ce que l’œil voit et l’oreille entend, l’esprit le croit (cf Gabriel Shear dans le film "Opération Espadon").

Kisuke : déjà que je t’ai laissé du temps en plus, la moindre des choses auraient été de répondre à mon mp. Visiblement c’est trop demander…

Faites gaffe à vos balises aussi, il en manquais chez Tenki et Primura

. Et d'où je serais un gros bourrin spécialisé dans le taijutsu

?
Vous avez jusqu'au 28 inclus.

Message par **Sukyuri Kisuke** » mar. 25 mars 2008, 1:54

Une fois de plus, notre jeune garçon n’arrivait toujours pas à maîtriser le Gisou no Kanryaku. Lorsqu’il avait projeté son chakra, il s’approcha furtivement de sa camarade, avec la conviction qu’il invisible, à quelque mètres de la Tchinonamida, il prit la parole : « Primura ! Je suis là » tout de suite dit, tout de suite il fit un bon latéral vers la droite, toujours en espérant ne pas être vu. Lorsque sa jeune amie se retourna, elle observa une scène des plus comique. Un Kisuke qui bougeait croyant être invisible.

Lorsqu’elle lui dit qu’elle voyait, le jeune garçon compris qu’il venait de se mettre dans une situation assez gênante, cela fit sourire son vis-à-vis. En réponse, il manifesta un sourire éclatant, c’était si bon de passer un instant aussi plaisant avec des amis : * Bien, je dois me concentrer plus attentivement, non ! Il faut que je reprenne tout à zéro. Comme si j’apprenait ma première véritable technique *

Alors, le jeune Sukyuri reprit sa position, respirant un grand coup alors qu’il observait la scène assez stupéfiante qui se dressait devant lui, Primura maniait assez bien son fouet, bien qu’à certains l’arme prenait le dessus sur le maître, mais celui restait tout autant déterminé à réussir. De l’autre côté, Tenki n’arrivait pas à générer le genjutsu. En l’observant, le jeune garçon s’interrogeait sur les différentes façons d’interpréter le genjutsu. Le Kentaro et le Sukyuri ne voyaient pas du même angle. Tenki semblait voir le genjutsu comme une mise en scène, alors que Kisuke le voyait comme une arme.

Pendant quelques instants, le Sukyuri était un peu perdu dans ses pensées, mais le son du contact entre le fouet et le sol le ressaisit. Il fallait désormais tenter le tout pour le tout. Le jeune garçon prit un peu de recule par rapport à la scène, et ferma les yeux afin de faire le vide dans son esprit : * Je ne dois penser à rien ! Je dois me concentrer * Faire le vide en soit est une tâche bien plus ardue que pourrait le penser certaine personne. Les claquements du fouet entravaient sa concentration, mais avec un peu de temps, il finit par accomplir son objectif : * Faire appel au chakra * Kisuke se mit à se concentrer sur la base de son chakra : * Concentration…* Notre jeune genin forma le signe astrologique buffle afin de concentrer son chakra. C’est alors qu’il senti une chaleur dans son abdomen, c’était le chakra. En se concentrant plus profondément, il sentit une grande quantité de chakra concentrer en un point : * Première étape réussit *

*Migration* Sous l’impulsion de son esprit, la chaleur sorti de son abdomen et se répondit doucement sur toute les parties du corps du jeune Sukyuri. Celui-ci ressentait alors la chaleur envelopper son corps, et se mouvoir en son sein comme du sang le ferait à travers les veines. La sensation était agréable car il sentait avoir un pouvoir sur son chakra * Je dois malaxer plus de chakra ! * Pensa t’il en formant le tao singe afin de projeter plus de chakra. En réaction au signe astrologique, une plus grande dose de chakra se généra de l’abdomen, et l’énergie envahi le corps du jeune garçon telle une vague s’abatant sur une plage

*Visualisation* Le jeune garçon forma le signe astrologique chien, visualisant son chakra l’enrober. Et sous l’impulsion du tao, le chakra recouvrit le jeune Kisuke de la même manière que la visualisation. Notre jeune héro sentait cette agréable chaleur le protéger du rude temps de Kôri no kuni…Il y était presque : * Disparaître…Disparaître…Disparaître…* C’est ainsi que le Sukyuri forma le dernier signe astrologique la chèvre, afin d’expulser le chakra résultant la technique * Gisou no Kanryuku !! * Le tao donna l’impulsion, et un paf en résultat, était il désormais invisible ?

*Je me demande si j’ai réussit ? J’ai fait en sorte de suivre toutes les étapes afin précaution…Il n’y qu’une seule façon de le savoir…Oui mais si je ne suis pas invisible…J’aurais l’air bête une seconde fois…Faut que je devienne le roi du cache-cache !! Tenki semble s’être améliorer depuis la dernière tentative…Et Primura manie déjà bien mieux son fouet…De quoi aurais je l’air si je n’ai toujours pas réussit…Après tout, quelle importance…Bientôt je serais forcé de les quitter pour aller avec…pfff….Quel malchanceux je suis….Allez je tente *

Se décidant de se dresser devant Primura afin de voir s’il avait réussi ou pas, il se mit à marcher doucement, vers la droite de la Tchinonamida, et se mit à faire des grimaces assez drôles afin de voir la réaction de son amie…ça allait ou passer, ou casser…

Hrp : J’ai bien merdé et j’en suis désolé… ]

D'un nouveau coup de fouet, Primura éventra la neige avec une violence telle que la brindille posée au milieu du cercle se brisa en plusieurs morceaux. La jeune fille choisit de ne pas s'arrêter en si bon chemin et effectua un « rappel de fouet » en lui faisant faire un tour autour d'elle avant de l'abattre sur sa seconde cible. Cette fois-ci le fouet claqua à nouveau mais à côté de la petite branche qui s'en sortit indemne. Têtue, la jeune fille passa au dernier cercle et effectua son « rappel de fouet » dans l'autre sens avant de frapper à nouveau. Là encore le claquement familier retentit mais sans autres effets notables que de surprendre Tenki. Ce qui en somme était déjà pas mal. Bien que cela ne satisfit pas l'adolescente, les progrès étaient visibles.
* La pratique... il faut que je frappe encore et encore, qu'importe le nombre de fois où je raterai, je ne vais pas m'arrêter... oui c'est une idée tiens, je vais frapper jusqu'à ce que j'en ai mal au bras... jusqu'à ce que les coups deviennent un automatisme... »*

L'idée ne manquait pas de bonnes intentions, mais privilégier la quantité c'est bien, la qualité c'était peut être mieux...
Primura s'en rendit vite compte car ses coups ne touchaient tout simplement plus le centre des cercles. Elle décida finalement de réduire sa cadence de frappe pour améliorer un peu sa précision, tout en continuant de frapper sans s'arrêter.
*Gauche, plus souple le poignet, gare au retour... oui super et maintenant... le pied... oui ! Un coup en but ! Aller encore, je reviens et... je... frappe ! Oui et de deux !*
Par deux fois elle avait frappé, par deux fois elle avait touché en plein centre... sa joie fut de courte durée car au coup suivant elle frappa à la limite du cercle. Ne pas se déconcentrer... telle était la clé. Garder ses yeux sur la cible, son esprit tourné vers le but, son corps en harmonie avec l'arme. Plus facile à dire qu'à faire mais petit à petit elle trouvait son rythme. Ses mouvements se firent plus surs, plus fluides et certains détails se réglèrent au fil des essais. Son corps commença à régler certaines imperfections de lui même, forçant la jeune fille à rectifier ses positions et son timing. Ainsi, elle cessa de faire basculer son buste vers l'avant pour donner plus d'amplitude, se contentant de le garder le plus droit et le plus immobile possible. Son épaule se contenta dés lors de n'être plus qu'un simple engrenage dans son mouvement, cessant ainsi d'être le moteur de l'ensemble.

Elle se réjouissait de ses progrès, tout en gardant à l'esprit que les mouvements qu'elle effectuait ne vaudraient pas tripette en situation réelle. Ici, elle était en sécurité, elle n'effectuait que des mouvements de bases, qui plus est sur des cibles totalement immobiles et inoffensives.
Primura capta un regard furtif de Tenki et elle fixa ses prunelles dans les siennes. Contrairement à ce à quoi elle s'attendait il ferma alors les yeux. Était ce déjà un genjutsu ? L'adolescente haussa un sourcil étonnée par sa propre hypothèse. Non, ce n'était pas l'effet recherché et Tenki devait se douter que si il lui projetait un autre jutsu que celui qui était prévu elle le détecterait encore moins... déjà qu'à la base elle n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait bien correspondre un genjutsu dans le « vécu » alors si en plus il l'embrouillait...
Non, vraiment à la réflexion ce ne pouvait être ça. Il devait sûrement être en train de réfléchir. Elle entrevit alors toute la puissance de ce style de techniques... un frisson lui parcourut l'échine et Primura elle même n'aurait su dire si c'était de froid, de peur ou d'excitation.
Ses réflexions s'évaporèrent immédiatement lorsqu'elle vit le jeune homme s'effondrer dans la neige comme une pantin dont on aurait retiré les fils.

Elle courut le rejoindre et se laissa tomber à genoux à côté de lui. Plaçant deux doigts sous son nez et son oreille sur l'emplacement de son coeur elle compta les battements et attendit de sentir un souffle s'échapper de son nez. Primura ne savait pas trop ce qui l'avait fait tomber dans les pommes mais à priori il n'y avait pas à s'en faire. Toujours est il que le plus tôt il serait réveillé, le plus tôt elle se sentirait mieux c'est pourquoi elle entreprit vaillamment de lui faire du bouche-bouche. Il ne fallut que quelques instants pour que le beau-aux-yeux-noisette s'éveille. Yeux qui précisons le, restèrent plantés dans ceux bonbon de l'adolescente qui ne fit rien pour rompre ce lien visuel. Tenki, qui habituellement était plutôt du genre timide semblait particulièrement attaché à son regard pour ses essais et si elle pouvait l'aider elle n'allait pas s'en priver.
* Mais bon si il continue comme ça je ne tiendrai pas longtemps sans... *

Son champ de vision sembla se réduire, se troubler. Pourtant son coeur ne battait pas plus vite, le rouge ne lui montait pas aux joues, elle ne se sentait pas plus gênée qu'à l'ordinaire... tout du moins le ressentait elle ainsi. Bizarre que Tenki lui fasse autant d'effet en si peu de gestuelle... mais bon cela devait sûrement prouver qu'elle l'aimait à la folie.
Pourtant, le phénomène ne s'arrêta pas là, loin s'en faut. Il commença d'ailleurs à devenir alarmant, Primura ne distinguait plus que quelques vagues formes, le tout en une couleur crayeuse un peu grise comme une mauvaise brume.
Elle se releva doucement, aux aguets, le coeur battant la chamade. Les bras étendus, elle faisait doucement un tour sur elle même. Par la Glace elle ne distinguait plus rien et son cerveau ne lui envoyait aucun signal d'alerte. Un insidieux sentiment de peur commença à naître en elle. Incapable de plus rien distinguer que des formes floues et indistinctes ça et là, elle commença à paniquer. Avançant comme si elle avait été soudainement frappée de cécité ce qui n'était pas très loin de la réalité d'ailleurs, elle distingua une très grosse et haute forme floue et indéfinie à quelques mètres d'elle. Ses mains rencontrèrent l'écorce de l'arbre familial et elle se nicha contre lui, se cramponnant au tronc comme un noyé le ferait d'une bouée.
« Je ne vois plus rien... que se passe t-il ? Tout est blanc... tout est gris... tout est flou... Tenki, Kisuke je ne vous vois plus, où êtes vous ? Parlez moi... aidez moi... je veux que ça s'arrête... »
Elle avait peur et ne cherchait pas à le cacher. La perte de la vue impliquait trop de choses pour qu'elle reste indifférente à ce qu'elle vivait.
Recroquevillée contre le gigantesque sapin, elle attendait que ça s'arrête, un peu comme un enfant qui se cacherait sous sa couette en attendant que l'orage passe.

Enfin le phénomène partit comme il était venu, progressivement. Primura se leva doucement, un peu tremblante mais soulagée. Le monde reprit ses couleurs, sa vie, ses douceurs. Son environnement et ses amis n'avaient pas changés, Tenki avait toujours les yeux noisette, Kisuke avait toujours les cheveux noir, la neige était toujours blanche... et un individu aux cheveux violet sonnait au portail à l'autre bout de la propriété.
Toute contente Primura adressa un grand signe de la main au dernier des genin de la team Akikaze. En retard pour changer... mais bon c'est comme ça qu'ils l'aimaient leur ami !
« Regardez ! C'est Shousan là bas ! » s'exclama t-elle en se dirigeant à grand pas vers le portail qu'elle ouvrit avec un grand sourire.
« Bonjours Shousan... toujours ponctuel n'est ce pas ? Je crois que tu arrives juste à l'heure pour... »
« Primuraaaaaa ! Ma chérie le goûter est prêt, vous venez ? » intervint mamie Sari d'une fenêtre ouverte d'où s'échappaient des odeurs propre à éveiller l'appétit des adolescent.
« le goûter... » compléta Primura avec un sourire amusé. « L'appel du ventre sans doute ? » termina t-elle un brin taquine avant de se diriger vers la porte d'entrée du manoir qu'elle fit coulisser avant d'inviter ses amis à entrer.
« Vous pouvez retirer vos chaussures et les poser ici... » indiqua Primura en désignant un espace occupé par un tapis sur lequel était posé plusieurs paires de chaussures aussi bien masculines que féminines.
Elle les fit ensuite passer dans le hall d'entrée qu'elle traversa jusqu'à la dernière porte avant les escaliers. Ils passèrent ainsi devant ce qui semblait être un grand salon, une bibliothèque et une paire de pièces dont les portes fermées empêchaient de connaître leur rôle.

C'est ainsi qu'ils entrèrent dans la cuisine, repaire de prédilection de mamie Sari, petit bout de vieille femme un brin replète, au visage rond et avenant. Aujourd'hui habillée d'une solide mais élégante robe rouge et d'un tablier blanc qui arborait de multiples séquelles de ses expériences culinaires, ses boucles blanche s'épanouissaient sur ses épaules, encadrant son grand sourire ravi.
« Que de beaux garçons tu nous ramènes là ! Ah mais je reconnais Tenki, bonjour mon chou comment vas tu ? » demanda t-elle en essuyant ses mains sur son tablier en lui collant une paire de bisous sur les joues.
« Voici Kisuke Sukyuri et Shousan Minzoki... Minzoko... Minzokujiketsu ! » termina t-elle en pouffant.
« Bonjour les jeunes ! Je suis mamie Sari et pas de madame avec moi ça me donne l'impression d'avoir quatre vingt ans... alors appelez moi Sari ou mamie Sari ça sera très bien ! Posez donc vos popotins sur les tabourets que vous voyez là tiens... » dit elle en désignant un trio de tabourets d'un côté de la table.
« Et nous Primura tu ne nous présente pas ? » intervint papi Ryodo. Habillé d'un pantalon noir et d'une chemise blanche, ses cheveux blanc étaient lissés en arrière avec de la laque et ses yeux bleu brillant de curiosité étaient fixés sur les adolescents.
« Alors de gauche à droite je vous présente papi Ryodo, grand mère Rin et grand père Kyo. »
Rin était vêtue d'un splendide yukata bleu marine à motifs de flocons bleu clair tirant sur le bleu acier. Ses cheveux étaient tirés en arrière et fixés en un épais chignon que décorait une paire d'épingle à cheveux et un splendide peigne décoré. Droite sur sa chaise, elle dévisageait chacun des trois garçons avec un regard de rapace comme si elle cherchait à deviner ce qu'ils pensaient. Son visage arborait un air neutre, un peu frais.
Grand père Kyo quant à lui était habillé d'un confortable survêtement blanc comme la neige, ses cheveux couleur gris acier arboraient une coupe stricte et il observait lui aussi les trois garçons comme s'il les jaugeait.
Sur la table étaient installés de grandes cruches contenant des liquides de différentes couleurs. Des assiettes étaient disposés devant chacun des convives ainsi que des fourchettes et des cuillères.

« Primura tu veux bien m'aider à porter les gâteaux ? Moi je vais servir les boissons... qu'est ce que je vous sers les jeunes ? J'ai là du jus d'orange, du Ninja Cola, du sirop de pistache, de la grenadine... »
Pendant que mamie Sari faisait le service, Primura ramena les gâteaux que sa grand mère avait préparé et posé sur un rebord de fenêtre pour les laisser refroidir un peu.
Il y avait là une tarte aux pommes recouverte de flanc à la vanille, un brownie nappé de chocolat fondu et un petit saladier de crème chantilly.
Elle pria intérieurement pour que ses amis s'en sortent... ils venaient de tomber dans une cage avec un trio de tigres sans merci... car si papi Ryodo était en général au moins aussi avenant que sa femme Sari, quant il s'agissait de sa petite fille il devenait le pire des trois.

* ** * * ** * * *
« Dis moi gamin, tu pratiques quel type d'activité physique ? Comment vos instructeurs vous forment ils à l'académie ? »
Les interrogations étaient parties vers Shousan. Grand père Kyo lançait l'offensive. Les deux autres n'allaient pas tarder à suivre. Le ton était un peu moqueur et l'expression ironique, mais le grand père n'avait eu que quelques échos par sa petite fille de l'humour et de la répartie du genin.

« Ainsi donc tu fais partie du clan Sukyuri ? » demanda alors grand mère Rin à Kisuke avec un petit sourire qui n'annonçait rien de bon.
« A quoi vous initie t-on dans ta famille ? Cela doit être rudement valorisant vu l'attitude de certains de vos Ainés... » Rin avait la langue aussi incisive que subtile. Son ton au demeurant avenant dissimulait avec son sourire la pique comme le test qu'elle avait lancé à Kisuke. Primura l'avait décrit comme gentil et très doux mais sa grand mère tenait à s'en assurer. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle avait fréquenté de nombreux Sukyuri et ils lui avaient rarement laissé de bons souvenirs. A part ce couple très agréable qui ne prenait pas souvent part aux réceptions mais qu'elle avait rencontré il y a longtemps avec un petit bout d'homme dans leurs bras lors d'une transaction entre le clan et la famille.

« Cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vu Tenki... comment ça se passe avec ma Primura ? N'est elle pas délicieuse ? » Les questions étaient innocente tout comme l'attitude extérieure du papi Ryodo. Mais si le tigre range ses griffes c'est pour mieux vous faire croire qu'il ne va pas vous mordre...

Mami Sari leva discrètement les yeux au ciel. Bien qu'elle désapprouvait un peu ce jeu des questions pièges elle n'en était pas moins curieuse d'en connaître les réponses.

* * * * ** * * *

Primura fit une paire de voyages pour ramener les deux gâteaux et la chantilly sur la table et ne comprit pas la discussion qui s'était engagée entre ses amis et ses grands parents... bien qu'elle en devina le ton et la teneur. L'adolescente n'était pas dupe loin de là et ses amis allaient devoir faire face à quelques questions auxquelles ils n'avaient pas droit à l'erreur. Après l'entraînement physique, c'était l'entraînement psychologique.
* Je me demande si ils voudront revenir chez moi après ça... * pensa t-elle amusée en découpant la tarte et le brownie.
« Qui veut de la tarte au pomme ? Du brownie ? De la chantilly ? » demanda t-elle joyeusement armée de son couteau et de sa cuillère.
« Les trois ! » s'exclamèrent Rin, Kyo et Ryodo en même temps tout en tendant leurs assiettes.
« Et votre ligne ? » demanda mamie Sari faussement sévère.
Trois paires de yeux larmoyants et de mentons tremblotant se tournèrent vers elle exactement en même temps.
Mamie Sari porta alors sa main à son coeur en riant.
« Je suis vaincue... »
D'un seul bloc ils se tournèrent à nouveau vers Primura qui attendait toujours avec un grand sourire.
« Les invités d'abord non... ? » demanda t-elle en pouffant devant le trio de mines catastrophées.
« Tenki, Shousan, Kisuke... vous choisissez quoi ? »
Une fois qu'elle les eut servie elle s'occupa des trois autres qui se bousculaient pour être les premiers à tendre leur assiette. L'ambiance était bon enfant et ils furent bientôt tous attablés devant leur goûter, devisant joyeusement entre eux, riant tantôt aux blagues des uns et des autres. Même grand mère Rin se dérida et adressa aux trois jeunes gens un sourire d'autant plus charmant qu'il était sincère.
Satisfaite, Primura savoura son gâteau. Akikaze avait dompté ses dragons de grand parents. Ce qui n'était pas une mince affaire.

Une fois qu'ils eurent fini le goûter, chacun débarrassa son assiette et la posa dans l'évier. Mamie Sarie, grand mère Rin, papi Ryodo et grand père Kyo restèrent dans la cuisine, savourant un café additionné de rhum pendant que Primura entraînait ses amis par la porte de derrière.
Ils se retrouvèrent derrière la maison, là où ils s'entraînaient précédemment.
« Alors Shousan ? A quoi comptes tu t'entraîner aujourd'hui ? Ton fameux transfert d'électricité ? » demanda t-elle en dégageant son fouet de sa ceinture avant de le déployer sur toute sa longueur.
Elle avait la ferme attention de tenter des exercices un cran plus ardus, galvanisée par le fait que la team Akikaze était à présent au complet, l'estomac plein et l'esprit clair.
Elle fit claquer son fouet une première fois avant d'effectuer une pirouette, entraînée par l'élan que lui conférait « le retour d'effet » de son fouet. Il était temps de visualiser une situation de combat. Comme dans ses rêves, les cercles prirent la forme de ninjas armés. Dés lors elle ne se contenta plus de frapper par terre en visant les brindilles qu'elle avait plantée dans le sol. Elle visait désormais différents points dans l'air, imaginant des ennemis dans différentes positions, à différentes distances.
Une idée lui traversa l'esprit et elle fit claquer son fouet aux pieds de Shousan.

« J'ai une idée : maintenant je ne vais pas que viser autour de Tenki, mais aussi autour de Shousan. Pour l'un comme pour l'autre cela vous entraînera à vous concentrer en situation de combat. Pour moi cela me donne plus d'opportunités de faire des acrobaties. En plus comme ça Tenki devra tenter de me lancer sa technique à travers mes mouvements... car il faudra peut être qu'il la lance sur quelqu'un qui n'est pas concentré directement sur lui... »
Primura effectua une volte avant de frapper à nouveau devant Tenki. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle allait s'en donner à coeur joie. Élaborant une danse complexe au rythme changeant, Primura choisit d'utiliser le claquement de son fouet comme de percussions qui accompagneraient ses mouvements et ceux de son arme. La poignée était pour elle comme la main de son partenaire de danse et la lanière comme un corps vivant et mouvant. C'était une valse sauvage aux accents mortels, un concentré de grâce allié à la beauté d'une artiste martiale et de son arme. L'adolescente tenta de se lancer dans des figures de plus en plus complexes. Se baissant pour esquiver un trio de shurikens imaginaires elle tenta une riposte verticale de haut en bas avant de se redresser et de tenter une frappe au niveau du pied d'un autre agresseur suivi d'un retour de fouet en pirouettant et d'une riposte en pleine figure.
La première attaque visait le centre du cercle juste devant Tenki et les deux secondes visaient une silhouette imaginaire à un mètre de Shousan sur sa droite.

Des figures osées mais si elle se contentait de coups basiques, jamais elle ne tiendrait face à un adversaire réel.
Entre deux coups, Primura demanda un peu essoufflée :
« Au fait cela fait un moment que je voulais vous en parler mais... que diriez vous de créer un groupe de musique ? Je joue de plusieurs instrument et il me semble que Kisuke joue un peu de flute... Shousan, Tenki vous jouez d'un instrument ? Cela vous intéresse d'apprendre ? En plus j'ai vu Ikari récemment et il chante plutôt bien... ça pourrait être intéressant. Qu'en dites vous ? L'idée vous séduit elle ? »

Message par **Tenki Kentaro** » lun. 21 avr. 2008, 20:03

La fatigue s’empara de ses membres. Tenki s’affala comme un chiffon, essoufflé à s’en faire pleurer. Retour de flamme, il se sentait extrêmement faible. Il avait du puiser dans des ressources profondes pour arriver à ses fins. Il tendit l’oreille, seul chose qu’il pouvait faire sans s’épuiser davantage, afin d’apprendre si sa technique avait fonctionné. Le contraire l’eu achevé. Toute cette énergie perdue pour rien ? Autant abandonner tout de suite. Il attendit patiemment ces longues secondes qui paraissaient des heures. Il perçu le pas hésitant de Primura. Il su à cet instant que quelque chose se produisait. Il faillit paniquer. Et s’il avait été trop loin ? Et si sa technique se révélait dévastatrice, ou permanente. Il avait exposé son aimé au danger juste pour satisfaire son soucis de pouvoir, de puissance. Son erreur serait impardonnable. Il entendit Primura racler l’écorce du sapin, s’appuyer à lui. Que ressentait elle ? Vertiges ? Perte ? La voix de la jeune fille aux yeux roses illumina sa lanterne. Avec une once de panique, elle déclarait avoir perdu la vue. Un voile flou s’abattait sur son regard. Elle appelait à l’aide.
Tenki restait étendu, incapable d’agir. Il tenta de parler, mais sa voix mourut entre ses lèvres. Il forçait à en devenir rouge. Comme une machine rouillée, il se mit peu à peu en marche, avec toute la lenteur d’un inadapté. « Je suis là » essayait il de dire vainement. « Je suis là, Primura. Excuse moi. N’ai pas peur. » mais ces phrases restaient un souffle sans force. Il prit une grande inspiration : « Je suis là ! » et soudain, sa voix porta dans le jardin.
Encouragé par cette réussite, il tenta de bouger. Ses bras répondirent, et il pu se traîner sur un mètre. Cruelle impression d’être un poisson hors de l’eau. Ses jambes se firent entendre par une invasion de fourmis sous sa peau. Presque par réflexe, Tenki réussit à se lever et sautilla sur place pour faire taire cette sensation.

Au même moment, Primura émergea de l’illusion et Shousan pointa enfin son nez. Que faisait le Genin aux cheveux violets ? S’était il perdu ? Pas le temps de poser la question, la grand-mère de Primura sonna l’heure du goûter. Tenki avait une faim de loup. Il arrivait à peine à tenir sur ses jambes, il se sentait vide. Le vide intersidéral de son estomac criant famine. S’approcher de la porte était un délice par l’odeur de cuisine qui dominait la maison. Tenki salivait en respirant ce parfum de pâte à gâteaux. Il retira ses chaussures avec une belle cabriole. Trop faible, il trébuchait sans cause apparente. Dans la cuisine, il fut surpris par la rapidité de l’attaque de Mamie Sari. A peine l’avait il aperçu qu’elle lui colla une grosse bise sur chaque joues. Tenki looser, il ne pu qu’accepter cette défaite avec bon cœur. Surtout que le cadeau de consolation faisait frémir ses narines. Il afficha un grand sourire, sans avoir la force de répondre plus que : « Je vais bien. Merci, et vous ? »
Très vite suivit la suite de la famille. Les grands parents surtout, tous soudés et attachés à Primura. Allures classes, comme d’habitude ; Tenki se sentait dans ses petits souliers. En s’assaillant face à ces trois Tchinonamida, il eu l’impression d’être face à un jury. Un sphinx à trois têtes. Je te bouffe si tu ne réponds pas à l’énigme. *Restons zen. Ce n’est pas une première pour moi, non ? Aurais-je des comptes à rendre ? Vont-ils poser des questions sur notre groupe ou sur chaque individualité ? Allez, c’est un joli après midi et y’a des gâteaux à profusion ; j’ai connu pire comme situation.*

Comme boisson, Tenki prit de la grenadine. Il voulait sentir le sucre du sirop sur son palais. Première salve de questions. Papi Ryodo, subtilement, lui faisait remarquer qu’il n’était pas passer dans cette maison depuis longtemps. Assez longtemps peut être pour ne pas respecter les convenances. Tenki n’avait donné aucune nouvelle et n’était venu en prendre. Sur les questions de politesse, Tenki se sentait vraiment foireux. Il refusa néanmoins de se justifier. Il n’avait pas d’excuse à fournir. Un mot le fit tiquer. Ryodo demanda : « comment ça se passe avec ma Primura ? N'est elle pas délicieuse ? » * Ma Primura ? Sa Primura ? Mayde Mayde, danger à Midi ! * Il devint rouge pivoine, ses pupilles se dilatèrent. « Euh… Oui. Oui… » Il était frappé par l’aspect direct de la question. Ce genre de confidence, il voulait les garder pour lui-même. Garder, comme un trésor chatoyant.
Il réussit à détourner la question en recevant sa part de brownie. Il avait une faim de loup. Il en reprit autant que possible. Malgré sa frêle silhouette, Tenki pouvait ingurgiter des tonnes de nourritures.

Quand ils retournèrent à l’entraînement, Primura avait décidée de changer de tactique. Shousan étant présent, elle concentrerait ses attaques sur lui, en bougeant le plus possible. Tenki devait réussir à placer sa technique en perçant ses mouvements. Chose qui se révéla être extrêmement difficile. Primura virevoltait dans l’espace, à un rythme effréné. Quand Tenki pensait pouvoir capter son regard, celle-ci lui répondait dans un claquement de fouet. Il n’avait aucun vecteur pour tisser son charme. Il avait beau se concentrer sur le lien qui l’unissait à Primura, rien ne semblait passer dans cette voie. Il voulait affermir ce lien par ses sens, en isolant Primura du reste du lieu ; tentative infructueuse. Il essaya de considérer Primura comme faisant partie d’un ensemble, et de l’intégrer à un shemas psychique pour la rendre plus réceptive à son chakra. Trop complexe, tordu, et vraiment inutile. Tenki fit une mini pause. Plutôt que de s’efforcer à trouver un lien, il se concentra d’abord sur l’effet qu’il voudrait passer. Il imaginait la chose ainsi : S’il préparait son Genjutsu à l’avance, comme une flèche encochée et l’arc tendu, il lui suffirait d’attendre Le Moment propice et faire preuve de patience pour déchaîner dans un minimum de temps possible son illusion. Car le lien qu’il l’unissait à Primura pouvait se rompre en cours de Genjutsu, et toute sa tentative serait vouée à l’échec. Pour affronter un adversaire en condition réelle, il fallait être suffisamment préparé afin de pouvoir laisser libre cours à l’improvisation. Assuré ses arrières pour ne penser à rien d’autre qu’à l’instant. Tenki tissa donc son charme tout seul, en essayant de suivre les mouvements de Primura.

* Mon chakra doit prendre la forme d’un lasso. Un lasso complexe. Disons plutôt un filet. Un filet qui pourrait se serrer sur lui-même. Dont les mailles seraient si serrées qu’elles emprisonneraient la vision de Primura dans mon illusion. Imaginons que chaque maille soit une composante de mon illusion. Qu’ensemble, ces mailles forment pleinement la vision de la Fumée comme je la perçois. Séparées, une maille représente l’aspect floue de la fumée, une autre le sentiment opaque qu’elle inspire, une autre encore la sensation de perte qu’elle véhicule ect… Sa densité, sa blancheur grisâtre, sa légèreté… De ces éléments, j’en fait les mailles d’un filet. Un filet qui me servira à emprisonner la vison de Primura, et dont l’illusion ne pourra être effective que lorsque je serrerais ces mailles. Alors, chaque maille devrait se coller à l’autre, si bien qu’elles en deviendraient indifférenciables.*

Tenki forma ce filet dans son esprit. Le plus difficile fut de trouver assez de composantes de la fumée pour créer des mailles. Une idée fit jour dans son crâne : Parfois un élément pouvait se décomposer en plusieurs choses de plus en plus précises. Exemple : La couleur de la Fumée. Il pouvait faire une maille avec juste : la couleur de la fumée. Mais, mieux, il pouvait créer plusieurs mailles correspondant à cette couleur : son aspect gris, ses reflets, ses ombres, l’opalescence des volutes à la lumière… Un bon utilisateur de Genjutsu était aussi celui qui captait les plus minces détails de la vie ; qui arrivait à les rendre pleinement, dans leur aspect le plus complet. L’ensemble des détails formait l’illusion.
Quand Tenki fut à peu près content de son filet, il chercha enfin le vecteur pour capturer Primura. Comme toujours, il se butait à un mur. Devait il encore plonger en lui-même ? L’entreprise gâchait trop d’énergie. Non, il fallait assurément autre chose. Mais quoi ?

Sous l’interrogation, Tenki s’alluma une cigarette. C’était un réflexe. Réflexe bénéfique ? Il eu une idée. Et s’il habituait déjà Primura à la vision de la Fumée ? En expirant sa taffe de façon à ce qu’elle puisse la voir, l’espace d’un instant peut être infime, elle se concentrerait malgré elle sur cette fumée. Cette vision de fumée ouvrirait elle un vecteur pour son filet ? Il fallait essayer. Il devait essayer.
Il aspira une grande taffe à s’en pourrir les poumons. Il prononça : « Gokan no Kasumi » de façon à attirer l’attention et expulsa la fumée de ses poumons en une grande gerbe étirée.
Tel un faucon, il planait au dessus de sa proie, en quête du vecteur idéal. S’il le trouva, il précipita le filet de chakra qu’il avait préparé pour emprisonner la vision de Primura dans son illusion.

Assurément, l’affaire l’épuisa aussi. Tenki était tout essoufflé, mais il pouvait tenir sur ses jambes. Entreprise réussie ou non, il accueillit la proposition de Primura avec Joie. « Un groupe de Musique ? Mais ça serait une super idée !!! Je vous préviens, je ne sais jouer d’aucun instrument. Je me demande si je pourrais vous être utile. Mais je veux bien apprendre. Je suis même très emballer par l’idée ! Et puis, j’aime bien la scène en fait… Ca serait quel style en même temps ? Musique traditionnelle » dit il en faisant la grimace sur cette dernière idée… « J’ai envie d’un truc qui bouge… »

Nindo no Shinobi

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