Aoshi comprit qu’il était un peu arrivé violemment pour les nerfs de son senseï. Musashi ne bougea pas. Il était peu être mort, il avait peu être eût une crise cardiaque en voyant son élève arriver de manière aussi peu banale. En fait, le jounin tournait tellement doucement la tête, que le mouvement était difficilement visible à l’œil nu. Au bout de quelques minutes, Musashi pu enfin regarder son élève presque dans les yeux. Il n’avait pas pu coordonner l’ouverture de ses paupières et la rotation de sa nuque en même temps. On en allait avoir pour quelques minutes encore. Bon, ça y était, le jounin avait ouvert à moitiés ses paupières, il allait pouvoir enfin répondre à Aoshi.
« Bonjour à toi Aoshi , nous allons attendre les autres , ça doit être la première fois que tu arrives le premier à un rendez vous d’équipe. »
La phrase tomba comme un pavé dans la mare. Et un gros pavé qui plus est… Il était en forme dès le matin. Aoshi tira alors une belle tronche.
*Holala, on va l’appeler Brice de Suna, le roi de la casse… * Musashi était bien cynique aujourd’hui. Ca devait être le grand air du désert.
Musashi essaya de se rattraper un peu maladroitement. La seconde phrase était un peu plus gentille. Enfin, Aoshi détestait ce préjugé qui disait qu’il arrivait tout le temps en retard. C’était totalement faux : il était là en premier aujourd’hui.
Le jouin se décolla de son mur, ouvrit les yeux, et commença à tourner autour de son genin. Il regarda alors sous toutes les coutures l’arc que portait Aoshi. Il était visiblement intéressé par l’arme, ce qui ne plaisait pas trop à son possesseur. Aoshi montra son mécontentement. Il n’aimait pas trop qu’on satellita autour se des affaires et de surtout de son arc. Sans son arc, Aoshi se sentait un peu tout nu… De toute façon, personne d’autre que lui ne pouvait s’en servir. La poignée ne s’adaptait qu’à son créateur, et causait de sérieuses ampoules aux autres personnes qui tentaient de s’en servir. De plus, le bois était réceptif qu’au chakra d’Aoshi. Si une autre personne tentait de s’en servir, les résultats ne seraient pas probants, au pire l’arc brûlerai comme une brindille. Aoshi n’aimait pas beaucoup ce nouvel intérêt que portait Musashi à son arme.
Lee entra en scène. Le ninja quitta alors des yeux l’arc d’Aoshi pour aller vers Lee. Il réalisa la même observation. Là où Aoshi c’était contenté de grogner un peu comme un chien qui veut protéger sa gamelle, Lee répondit un peu plus violent et balança le bâton plus loin. Aoshi contempla la scène. Il ne comprenait pas trop son geste. Le bâton de Lee était l’équivalent de son arc, et jamais Aoshi n’oserait le jeter à terre. Cet arc était un peu lui au fond, et Aoshi prenait soin de sa personne.
Aoshi s’allongea dans le sable et attendit les autres. Tout à coup, un boulet manqua de lui écraser la tête. Inutile d’ouvrir les yeux, Aoshi reconnaissait ce souffle rauque venu des enfers, et cette voix joyeuse utile pour vendre des détergents ménagers. C’était si… shi… shinshi ou un truc dans ce genre, LE seul et l’unique genin cané depuis un bail de Suna. Shin était pas trop rapide à la détente le matin. Il commença à poser plein de question inutiles à Aoshi. En plus, il osa dire que Aoshi n’était que très rarement sérieux…
Notre genin, social de son habitude, se releva un peu, (il passa à une position assise, n’allez pas imaginer qu’il se relève de son plein gré) et répondit en souriant :
"Ta boucle d’oreille est très belle Shashimi. J’espère qu’elle ne permettra pas d’attirer plus de mouches ! "
Shinshi tapa alors l’épaule de manière amicale, ce qui eut pour effet de faire retomber Aoshi dans le sable.
Lorsque tout le monde fut là, le tyran Musashi fit relever tout le monde et expliqua une partie de la mission. Ils allaient donc crapahuter du côté de Konoha « le pays des marmottes psychopathes à tendance schizophrènes », comme le disait si bien Misashi Katzumoto un simple genin, dans sa signature. Sept heures de marche s’annonçaient. Aoshi allait être en bon état à l’arrivée. Il mit alors sur superbe turban qui lui couvrait tout le visage, et suivit son senseï en sifflotant joyeusement.
Naturellement et quasiment inconsciemment, Aoshi utilisa le kinobri pour le déplacer dans les longues étendues de sables. Le petit groupe avançait rapidement malgré les éléments déchaînées, et le sable. Musashi avançait vite, sans jamais faire de pauses, et ne se retournait pas, alors les genins étaient forcés de suivre, car le village n’était plus en vue. Il avait disparu depuis longtemps derrière la ligne d’horizon. Les rares traces que laissait la marche était rapidement recouverte par le sable. Aoshi écoutait tout autour de lui. Il n’entendait rien mis à part le bruit du vent qui raclait et arrachait le sable au désert. Son ouïe sur-développée, n’était pas encore assez sélective pour n’entendre que ce qu’Aoshi désirait. Il avait subit un petit entraînement, il y avait quelques années, pour apprendre à s’en servir correctement. Vers dix ou onze ans, en même temps que lors de ce que les pédopsychiatres appèlent la prise de conscience, l’ouïe de nombreux petits Tsukyo se développait d’un coup, puis quelques mois plus tard, redevenait normale. Leur parents en profitaient pour leur apprendre à s’en servir correctement, et à ne pas devenir fou à cause de la surabondance de bruit. Aoshi n’avait pas manqué à la règle. Il vivait bien avec son ouie, plus qu’il y a quelques années, mais avait oublié un peu comment l’utiliser au maximum. Mais tout ça allait revenir un jour ou l’autre.
Les premiers arbres apparurent à l’horizon après quelques sept heures de marches. Une chance, car Aoshi avait épuisé son répertoire de chansons à siffloter. Pendant sept heures, il avait réinterprété des succès mondiaux comme « La mère Michelle a perdu son chat krakra » ou la chanson qui faisait « Il m’emmène au bout de la nuiiiiit, le démon Kyuubiiiiiii ». Le sol était maintenant de la terre, et le kinobri n’était plus utile, de même pour le foulard qui lui cachait le visage. Il faisait aussi plus frais, voire carrément plus froid. A coup sûr, Aoshi allait attraper un rhume rapidement par ce froid.
La troupe s’arrêta près d’un point d’eau, et Musashi commença le briefing de la mission, tout en distribuant le superbe casse croûte distribué par Suna. Aoshi regarda ce qu’il avait à manger. Il fit la moue.
*Je risque pas d’être dépaysé avec ce repas. J’ai de quoi recréer mon petit désert avec tout le sable que j’ai dans mon sandwich… *
Alors comme ça, la team 7 de Suna allait devoir jouer les videurs à la frontière de Konoha : c’est à dire, reconduire à la sortie tout les paysans qui comptaient entrer ou sortir de Suna. Ca allait pas être trop méchant comme mission. Aux dires de Musashi, la situation était tendue entre Konoha, et Suna. Deux alliances c’étaient faites, et la guerre risquait d’éclater encore une fois. On allait pas que rigoler dans les prochains mois. Pour Aoshi, l’idée d’une nouvelle guerre était irréaliste et vraiment loin. C’était impossible pour lui. Et pourtant, la raison de vivre d’un ninja exemplaire était de se battre, alors il fallait bien un jour que les grand combats entre les pays reprennent.
Cependant, il y avait un petit rigolo qui venait de s’introduire dans l’histoire. Une nouvelle organisation de déserteurs, qui avait renversée Kiri, et qui avait essayée de déstabiliser Suna en s’attaquant à un vieux bâtiment plein d’amiante. En plus, il semblerait qu’elle ait zigouillé un chanteur pour jeunes filles venant de Suna et en tournée à Konoha. L’occasion était trop belle. Il y avait baleine à bosse sous roche. Cette organisation voulait une nouvelle guerre entre les gros pays, et lorsque tout le monde serait mort, alors elle ramasserait les miettes, et conquerrait le monde. C’était d’une banalité effrayante. Cette organisation était vraiment vieux jeu. Alors qu’avec le Shinobi Kuran, on rigolait bien : ils tuaient une centaine de ninja par ans, et on le leur rendait bien. Mais là, un nouveau grand michant arrivait en piste avec ses gros sabots et bouleversait le joyeux équilibre et l’harmonie entre tout le monde. Ce michant devait être chauve, avoir un chat dans les bras, devait mettre son petit doigt dans sa bouche tout le temps, et connaître le hennissement diabolique par cœur.
"Je vais conquérir le monde ! Mwouahahahaha !!!". Nan, on allait vraiment pas rire avec cette nouvelle organisation de lourdaux. En plus, on connaissait même pas leur nom.
De toutes façons, ils allaient pas durer longtemps. Les défenseurs de l’humanité Lélio, Haoru, Kenji, et Hyodo allaient zigouiller tout les méchants, se balancer des vannes, et rentrer à leurs pénates.
Mais pour l’instant, Musashi annonça qu’ils allaient apprendre une nouvelle technique. Le kawarini. Aoshi sourit. Cette technique allait vraiment lui servir pour se mettre en retrait et couvrir ses coéquipiers. Le juuin ordonna à Aoshi de se lever, et de lui tirer dessus avec son superbe arc. Il se leva tant bien que mal alors, prit une flèche pas trop belle, car il ne savait pas trop dans quoi elle allait se planter, et arma. Le bois de l’arc craquait un peu, mais il était confortable. Avant de relâcher la corde, il dit simplement :
"Je décline toutes responsabilités en cas de blessures… ", et il tira. La flèche vola rapidement vers sa cible, et se planta bien dans une bûche. Aoshi soupira, et alla chercher la bûche et sa flèche. La flèche était très bien plantée : elle ressortait de l’autre côté. Aoshi prit un kunai, et commença à charcuter le bout de bois dans l’espoir de récupérer sa flèche. La flèche était trop bien plantée. Il avait fait des flèches trop parfaites. Elles pénétraient trop bien dans la cible et ne voulaient plus la lâcher.
Aoshi prit la bûche, et d’un coup de pied, il cassa la flèche. Cette flèche était l’aboutissement de plusieurs années de recherches, alors, il ne fallait pas que l’ennemi tombe dessus. Il lassa la bûche à plusieurs mètres de lui, et il la regarda. En théorie, Aoshi devait lancer son chakra sur la bûche, et prendre sa place. C’était trèèèès compliqué. Première étape, malaxer et concentrer son chakra dans son ventre, ou n’importe où. Ca allait encore. Seconde étape, envoyer son chakra vers la bûche, comme lors du Bunshin. Et enfin, troisième étape, imaginer la permutation avec l’objet. La troisième étape était la plus trouble, Aoshi ne se voyait pas prendre la place d’un autre objet simplement par la pensée… Mais, il verrait comment ça fait en temps venu.
Aoshi malaxa son chakra, réalisa plusieurs signes, envoya son chakra au niveau de la buche, et dans un superbe nuage de fumée, un clone apparu. Le clone était un peu à gauche de sa cible, ce qui ne plut pas à Aoshi. Il comptait localiser la bûche, et s’entraîner à l’envoi de chakra vers un endroit grâce au bunshin. Grâce au clone qui apparaissait, Aoshi savait où il avait envoyé précisément son chakra.
Le kawarini était en gros, un bunshin épuré. Pour le bunshin, on concentrait son chakra à fleur de peau et on translatait cette forme de chakra vers un endroit donné grâce au signe du buffle. Puis, le chakra prenait forme, et apparaissait en couleur. Pour le Kawarini, on envoyait son chakra, et on devait conserver le fils qui se tissait entre l’objet et soi, puis permuter.
Mais d’abord, il fallait trouver l’endroit exact où était la bûche, pour permuter avec elle. Aoshi créa un autre clone. Celui-ci arriva au dessus de la bûche. C’était plus près de la bûche, mais Aoshi n’était toujours pas satisfait. Il avait envoyé son chakra sur le bout de bois, et pas dans le bout de bois.
Aoshi passa cette fois un peu plus de temps lors de l’envoi de chakra. Le résultat fut alors un peu plus insolite. Il y eut un double nuage de fumée. Le premier fut celui de l’apparition du clone, et le second fut celui de la disparition du clone. Le clone disparaissait lors de choc. Il était donc apparu dans la bûche, et donc, comme il ne pouvait prendre forme dans un endroit solide, il avait donc disparu.
Aoshi avait trouvé l’endroit exact de la bûche. Il fallait maintenant passer aux choses sérieuses. Aoshi concentra son chakra au niveau son ventre, ferma les yeux pour mieux le sentir et l’envoya à toute vitesse vers la bûche. Il ne se passa rien. Le chakra était parti à toute vitesse dans la bonne direction, mais ne s’était pas arrêté sur la bûche, alors, il était allé aussi loin que les capacités d’Aoshi le pouvaient, puis avait disparu.
*Le chakra n’est donc pas comme un gros chouim gum qui se colle à tout ce qui passe… faut donc que je l’arrête au moment où il le faut… Je ne sens que mon chakra dès que j’ai les yeux fermer. Il faut donc que j’ai un repère pour savoir où il faut l’arrêter… * Une petite lampe s’alluma dans son esprit. Les clones étaient fait de son chakra, alors, il les ressentait dès qu’il fermait les yeux. Aoshi composa les différents signes, et envoya un clone sur la bûche. Le tout était de le garder assez longtemps pour avoir un repère lors de la seconde partie.
Aoshi ferma les yeux, concentra son chakra au niveau du ventre, et balança le tout à toute vitesse vers la bûche. Il ressentit alors le clone qui était au dessus du flux, alors il stoppa tout. Un fil de chakra c’était tendu entre lui et la bûche. Alors qu’il commençait le passage le plus trouble, imaginer la permutation, le fil se cassa malheureusement.
Aoshi était content. Il sentait qu’il était sur la bonne voie. Encore un ou deux essai, et ça serait bon. Entre temps, le clone avait disparu. Aoshi en recréa un, et recommença l’opération. Il arrêta le fil, sur la bûche, et cette fois, continua à approvisionner le flux de chakra qui allait du ventre à l’objet. Il fallait maintenant imaginer la permutation entre l’objet et lui. Juste ça.
N’avez vous jamais remarqué cher lecteur, que dès qu’on veut juste penser à une seule chose, des pensées "parasites" s’interposent, et brouillent tout les beaux raisonnements ? Cela arrivait tout le temps avec Aoshi.
*Attend avant de permuter… Imagine que tes habits restent en place, et que toi, tu te retrouves trois mètres plus loin à poil ?… *
Cette pensée glaça toute la concentration et le flux de chakra s’interrompit. La permutation était encore ratée.
Aoshi était fatigué. Il avait créé beaucoup trop de clones, et avait balancé son chakra dans tout les sens. En plus, il sortait d’une longue marche fatigante, et d’un kinobri de plusieurs heures. Il avait mal partout, et soif, très soif. Aoshi s’allongea par terre, écarta les bras et les jambes et ferma les yeux. Il était très fatigué.