Publié : ven. 22 sept. 2006, 11:28
Ayant poussé son corps à ses limites, le Genin avait finit par atteindre son but. On eut put dire que c’était un miracle qu’il n’ait pas rencontré de problèmes sur le chemin, mais peut-être que la volonté de fer d’aller le plus vite possible lui avait permis d’échapper aux ennuis… Il n’avait même pas remarqué s’il avait croisé de la civilisation après être passé par Iwagakure.
Après être arrivé, il avait été plus qu’heureux de constater la vérité. Dés qu’il avait posé les yeux sur son ancienne coéquipière, il avait sentit un fardeau disparaître : celui de la culpabilité. Bien sur, il s’en voulait encore dans le fond de ne pas avoir put lui empêcher la chute, mais l’essentiel était qu’elle allait bien maintenant.
Bizarrement, Shiori ne semblait pas avoir eut conscience des deux ou trois fois ou son ami l’avait embrassée quand, au comble du désespoir, il la croyait morte. Kurai, car il avait finalement choisit d’arrêter de changer de nom, eut une pensée pour le frère de la jeune fille. Pourquoi celui-ci n’avait-il rien dit ? Avait-il craint que sa sœur soit touchée par le geste et veuille retrouver l’androgyne ?
Des questions qui resteraient probablement sans réponses, et le Genin n’avait pas l’envie de lui apprendre lui-même, du moins pour l’instant.
Ils purent tout deux rattraper le temps perdu, et Kurai parvint même à sourire de la stupidité d’avoir cru sa coéquipière morte. Il profita bien de ces moments dont il avait souvent rêvé.
Mais son repos fut de courte durée…
Car le soir même, une silhouette bien connue s'était profilée dans l'entrée de la petite maison de la mère de Shori, que celle-ci, forcée de s'absenter quelques heures, avait laissé à Hakura. Celui-ci, qui était assis dans un coin de la pièce, soucieux de laisser les deux jeunes gens à leurs retrouvailles, avait regardé l'arrivante, incrédule, pendant quelques secondes avant de se lever et d'aller enfin à sa rencontre.
Il lui tendit une main que Tsukiyo serra machinalement ; Son visage, resté dans l'ombre, ne trahissait aucune émotion particulière, bien qu'ils se soient déjà croisés. En d'autres lieux. En d'autres temps, bien moins troublés, malgré les apparences.
Mizu passa entre les jambes des deux adultes et se faufila silencieusement dans la pièce, cherchant manifestement quelque chose, de tous ses sens ; Il ne lui fallut qu'un instant pour repérer Koretoyo, sauter sur la table adjacente et commencer à le regarder fixement, ses pupilles dorées luisant étrangement dans la relative obscurité de la demeure.
" Tu viens les chercher ? " lui demanda Hakura tout en se décalant sur sa gauche pour laisser la laisser entrer.
" Lui seulement. Elle n'est plus rien pour nous, d'après Hyodo. " répondit-elle tout en se dirigeant vers son élève attitré.
" Ah, oui. Ca se passe bien entre vous ? "
" Je crois bien que ça ne te regarde pas.
Bien. " fit la jeune femme, en se plantant devant l'adolescent qui se retrouvait, de fait, pris entre deux feux aussi redoutables.
" Je ne peux pas me permettre de laisser ce caprice s'étendre davantage dans le temps. Si tu viens avec moi, et que tu fais le serment d'assumer pleinement ta condition, je ferai en sorte que le village ne sache jamais rien de cet incident. "
Son ton dur contrastait étrangement avec son regard plus résolu que sévère ; Ses bras croisés la mettaient dans une posture d'attente que rien ne semblait pouvoir troubler, et elle n'eut même pas besoin de mettre des mots sur la menace pour faire comprendre à Koretoyo qu'en cas de refus, il s'exposait à d'impitoyables représailles.
Le Genin fixa quelques secondes la Jônin venue jusqu’ici pour lui, dans les yeux. D’autres auraient cru qu’il voulait jauger la femme devant lui, mais il en était tout autre. En fait, il étudiait intérieurement les choix possibles. Kurai n’était pas stupide, il savait qu’il avait commit une faute en fuyant ainsi le cortège d’Iwa pour un désir personnel, mais dans le fond il se demandait bien qui aurait put comprendre quoi que se soit de la nécessité d’un tel acte, pour lui-même. Peut-être jamais personne ne comprendrait, en fait…
Calmement, il se leva, ne quittant pas les des yeux la Jônin. Puis, contre toute attente, un léger sourire se dessina sur ses lèvres, chose qui n’était pas arrivée depuis son réveil brutal à l’hôpital.
« Vous avez fait tout ce chemin pour moi ? Je devrais en être flatté. » Plaisanta-t-il.
Il savait qu’il n’avait pas vraiment le choix. D’un regard, il fit comprendre à Shiori de ne pas se mêler de ceci. Il ne voulait pas vraiment partir, mais il le devait. S’il s’entêtait, les problèmes qui suivraient pourraient l’empêcher de la revoir pour longtemps, voir à jamais.
S’il restait raisonnable, il se disait qu’il pourrait revenir la voir de temps en temps.
De cette réflexion naquit un nouveau but. Shiori avait voulut devenir ninja elle aussi, mais ce temps était révolu pour elle. Ainsi donc, Kurai deviendrait fort pour eux deux. Il reviendrait la voir autant qu’il pourrait, même s’il savait que cela serait rare, et il lui montrerait ses progrès.
« Je reconnais avoir changé, mais pas au point d’être suicidaire. Annonça-t-il à l’attention de Tsukiyo.
De plus je n’ai pas vraiment le choix si je veux pouvoir revenir ici un jour. Je vous suis, mais avant j’aimerais… »
Il lança un regard un peu gêné à Shiori. Il avait n peu du mal à le demander, mais il voulait lui dire quelque chose, à elle seule.
A sa demande, la jeune femme répondit par un léger hochement de tête, avant de sortir, suivie de près par Hakura. Mizu, quant à lui, se contenta de descendre de la table et de se loger devant la porte à présent fermée, s'étirant paresseusement tout en faisant ses griffes sur le tapis de l'entrée.
Dehors, l'ambiance était un brin étrange ; Tous deux semblaient vouloir parler sans savoir quoi dire.
Pour une raison ou pour une autre, le frère de Shiori savait que la Jounin de Koretoyo, pourtant réputée pour son sens du devoir exacerbé, n'irait jamais le dénoncer aux autorités, quand bien même elle en faisait partie.
De son côté, Tsukiyo hésitait à évoquer certains souvenirs communs, qui échappaient à son vis-à-vis.
Les minutes passèrent ainsi, sans qu'aucun des deux n'aborde le sujet auquel il pensait depuis qu'ils s'étaient vus.
Maintenant tranquille, Kurai se sentait un peu plus à l’aise pour ce qu’il comptait dire. Il inspira profondément pour tenter de chasser son anxiété, bien que cela ne l’aida pas beaucoup, et regarda la jeune fille.
Après tant de temps, il venait de se mettre lui-même au pied du mur.
Il tenta de faire comprendre ses sentiments à Shiori en tournant sans cesse autour du pot, ne parvenant pas à se décider à dire clairement ce qu’il ressentait. Durant de longues minutes il continua ainsi, jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien pour insinuer.
Finalement, rougissant un peu de gêne, il sortit clairement ce qu’il avait à avouer. Il eut l’impression qu’un fardeau supplémentaire s’envolait, mais l’anxiété déjà présente se fit plus forte. Comment allait-elle réagir face à cette déclaration ?
Sur le coup, du point de vue du Genin, elle sembla surprise. La comprenant, il lui proposa une chose. Il la laisserait réfléchir, et en échange, elle lui donnerait sa réponse à sa prochaine visite. Ainsi, ils étaient sûrs de se revoir. Elle accepta, et Kurai la serra dans ses bras en guise d’au revoir, surprenant encore une fois Shiori.
Il promit une fois de plus de revenir, puis avança d’un pas légèrement hésitant vers la porte. Il se baissa pour caresser la tête du chat.
« Aller, reste pas devant la porte, on sort. »
Se relevant, il ouvrit la porte en faisant attention de ne pas cogner le félin et, ayant franchit le seuil, se retourna vers la jeune fille. Quelques secondes lui paraissant une éternité s’écoulèrent, et il eut le sentiment que les quelques mètres qui les séparaient étaient plus long que le chemin qu’il avait fait pour venir ici.
Avec un effort de volonté énorme pour lui, il tourna son regard vers la Jônin.
« C’est bon… » Dit-il a mi-voix.
Enfin, le jeune homme sortit, Mizu à sa suite ; Tsukiyo le sentait hésitant et bien peu enclin à à la suivre, mais elle n'y prêta aucunement attention et se contenta de lui intimer l'ordre de passer devant.
Parvenue au sortir de la clairière dans laquelle la maison était bâtie, la jounin se retourna et jeta un dernier regard à Hakura, lequel sembla comme choqué sur le moment. Malgré toute sa force et tous ses pouvoirs, elle ne sut déterminer ce qui le troublait à ce point, même si l'idée qui lui traversa l'esprit était assez proche de la réalité.
Il devrait réapprendre à vivre longtemps encore, peut-être toute sa vie : Avec ses actes et ses erreurs, de nouveaux chaque jour. Comme un enfant grandit avancer.
Là-dessus, Tsukiyo repartit à la suite du genin, et ne prit pas la peine de prononcer un seul mot pendant un long moment, attendant qu'il parle de lui-même, ou attendant le silence.
« Ne parlez pas si vite, j'ai du mal à suivre. » Plaisanta le Genin, un sourire aux lèvres, pour tenter de détendre l'atmosphère vraiment trop gênante à son goût.
" Je n'aime pas essayer de meubler le silence à tout prix. " répondit-elle, plus par réflexe qu'autre chose. Quelques secondes passèrent encore pendant lesquelles Ko dut se dire que c'était reparti pour une heure sans en placer une.
" Je crois savoir pourquoi tu voulais tellement la voir. Pourquoi tu étais prêt à risquer... pas mal de choses pour ce faire : Et, pour tout te dire, j'ai du mal à le comprendre.
Sache que je ne t'en tiens aucunement rigueur, malgré cela, parce que je peux comprendre la personne qui fait une chose qui n'a apparemment aucun sens, juste pour ne rien regretter. "
Le pas de Mizu était calqué sur celui de sa maîtresse depuis le départ : Alors qu'elle finissait tout juste sa phrase, il se jeta dans les fourrés adjacents, ne provoquant cependant qu'un léger bruissement. Puis le silence.
Tsukiyo prit son temps pour poursuivre de la sorte :
" Je ne te permettrai jamais de recommencer une telle chose. "
« Je sais très bien que je n’aurait pas vraiment dut faire ça, mais… J’en avais besoin. Je pense que continuer à m’avoir, dépressif comme je l’étais, n’aurait pas été franchement glorieux. Au moins maintenant je suis mieux disposer à poursuivre, bien que je ne renonce pas à mon désir de revenir la voir. Jamais.
Vous pouvez me l’interdire pour un temps, et même me menacer, mais jamais ce désir ne sera étouffé. »
Le ton de Kurai avait plus l’accent de l’explication que de l’insinuation. Bien sur, puisqu’il n’accusait nullement la Jônin de vouloir l’empêcher de revenir à tout prix, mais il voulait expliquer que c’était là une promesse autant à Shiori qu’à lui-même, un but qu’il s’était fixé et qui le raccrochait à sa vie.
" Ca n'aurait aucun sens. Toi comme les autres, vous avez besoin de quelque chose de bien précis pour avancer... plus qu'un sentiment ou qu'un devoir. C'est normal. Je le tolèrerai sans problème tant que ce ne sera pas préjudiciable pour ce que je dois protéger. " lui dit simplement la Nekozaka, tout en tournant légèrement la tête de côté alors que Mizu sortait des buissons avoisinants, un mulot encore vivant dans la gueule, et l'amenait à sa maîtresse comme s'il s'agissait d'un trophée royal.
Celle-ci se baissa légèrement pour prendre l'animal entre ses doigts : Après l'avoir regardé quelques secondes, elle fit un mouvement presque impossible à discerner à l'oeil nu et l'animal cessa aussitôt de gigoter, la nuque brisée.
* Tu ne peux pas t'en empêcher, hein... Mizu. *
Sans s'en soucier plus avant, la jounin jeta l'animal au Yamaneko qui l'avala tout rond après avoir ouvert une gueule béante.
" Ne nous pressons pas... nous ne rejoindrons les autres que demain, quoi qu'il arrive. Autant prendre notre temps, tu ne crois pas, Koretoyo ? "
Lui ne saisit pas immédiatement ce que la Jônin venait de lui dire. Il était encore sous le coup de ce qu'il venait de voir, mais finalement, il convint que c'était l'ordre des choses, la chaîne alimentaire. La nature.
"Euh, oui. Soit dit en passant, je suis content que ça soit vous qui ayez fait le déplacement pour venir me chercher. Ca aurait été autre chose si ça avait été un autre gradé...
Il imaginait déjà la raclée qu'il aurait put recevoir s'il était tombé sur une personne irritable...
"Et puis, pour le temps de trajet, ça sera toujours ça de temps en plus pour moi. J'étais en train d'étudier une technique avant de partir, ça me donnera le temps de finir de l'apprendre peut-être.
Le Genin se remémora rapidement ce qu'il avait déjà apprit sur cette technique, le Kasumi, les Clones de brume. Il se rappellait clairement de tout ses essais raté en beauté et des explications du colosse qui servait de Jônin.
" Ah oui. Hyodo m'en a parlé... c'est le Kasumi, n'est-ce pas ? Si tu as des questions à ce sujet, ou besoin d'une démonstration, n'hésite pas. La Science de l'Illusion m'a toujours beaucoup amusée. " dit-elle d'un air un peu distrait alors que son regard vagabondait aux alentours, comme le ferait celui d'un prédateur.
"Eh bien je pense en fait qu'il ne me manque que la pratique. Mais je ne me suis pas encore exercé après avoir eut les conseils d'Hyodo-sama. Et je pense que cela va me demander pas mal de concentration pour "donner à mon chakra la consistance de la brume", comme il me l'a dit."
Le Genin semblait songeur. Il n'avait encore jamais visualisé son chakra autrement que comme un flux liquide, ce qu'il ressentait, mais lui donner la cosistance de la brume était une chose qu'il ne voyait pas comment réaliser. Probablement était-ce une question de volonté comme pour concentrer le chakra dans une zone précise...
" Il a dit... quoi ? " fit Tsukiyo sur un ton étonné.
" Aaaah... ça n'est pas exactement ça. Le jour où tu pourras donner à ton chakra la consistance de la brume, sache que tu pourras aussi te vanter de réussir un tour que Karasu Satsubatsu Hana, la déserteuse, n'a maîtrisé qu'à un grade bien supérieur à ton actuel.
Ce que voulait dire Hyodo... enfin... je crois... * Il a toujours été une brêle en théorie... et encore plus en Genjutsu. * c'était que la personne en face de toi doit avoir l'illusion que tes clones sont faits de brume.
C'est pourquoi tu dois penser à la fois à la consistance de cette dernière quand tu les créées. Mais une bonne illusion ne se concentre pas que sur un sens. La moiteur, l'humidité, une lueur légèrement vaporeuse... tu comprends ? "
La jeune femme faisait son possible pour se rappeler cette vieille leçon : A vrai dire, ce qu'elle venait d'expliquer à Koretoyo était la base du Genjutsu, plus qu'un véritable mode d'emploi pour le Kasumi, encore que quelques pistes intéressantes se soient dispersées dans ses paroles.
"Hmm... Je vois... Donc en fait j'allais vers une fausse piste... Donc au final, la base ressemble un peu au Henge, pour lequel je dois visualiser l'apparance à prendre, sauf qu'ici je dois visualiser non seulement moi, mais aussi les réactions aux coups et l'aspect brumeux, c'est ça?"
Kurai s'efforçait de comprendre, mais ce qu'il avait cru lui-même à la base et les explicatiosn eronnés d'Hyodo ne l'avaient aucunement aidé. il savait que la Jônin s'y connaissait en Genjutsu, ce qui serait une aide plus qu'appréciable selon lui.
" Oui. En fait, ça ressemble beaucoup à un simple Bunshin, à quelques petites choses près. " lui dit la jounin, tout en levant les yeux au ciel.
Des nuages noirs assez impressionnants s'amoncelaient là-haut, signe d'orage. Repartir en arrière, vers chez Hakura, était exclu, surtout s'ils ne voulaient pas mettre plus d'une journée pour rattraper l'autre partie du groupe. Tsukiyo ne donna aucun ordre sur le moment : Il ne commencerait à faire vraiment mauvais que dans une heure ou deux.
L’androgyne voulu tester immédiatement les nouvelles informations sur sa technique. Il avait déjà les connaissances des techniques que l’on apprenait à l’académie, ce qu’il savait aide d’une grande aide. Pour commencer son exercice, il procéda comme s’il comptait créer des clones simples, visualisant sa propre apparence pour en créer une copie. Cela ne fut pas bien compliqué, après tout il connaissait déjà le Bunshin, mais le lus sérieux restait à venir.
Maintenant, il s’agissait de donner l’illusion de la brume. Le Genin imagina la déformation que pouvait provoquer un coup à ce clone, les contours se brouillant et créant une sorte de trou la ou était passée l’attaque. Il procéda ainsi sous différents angles avant de passer à la suite. Cette fois, il devait s’occuper de la sensation d’humidité. C’était bien entendu une chose qu’il avait déjà ressentit, donc il ne fut pas bien difficile de s’en rappeler, mais le tout était de l’imbriquer dans le reste.
Dans son esprit, il imagina sa main traversant le clone, la sensation de moiteur entourant sa main au moment ou celle-ci touchait l’illusion. Ne restait qu’une seule étape, l’aspect brumeux en lui-même. Cela sembla à Kurai l’étape la plus simple : visualiser de la brume n’était pas un exercice difficile, et superposer l’image du clone dessus pour ajouter l’impression ne lui prit pas énormément de temps.
Pour finir, il passa en revue chaque étape en les gardant associées les unes aux autres. Dans son esprit, sa main frappait le clone, et celui-ci se brouillait en laissant une sensation d’humidité.
Il s’assura de n’avoir oublier aucun des détails qu’il avait créé et se concentra. Il ralentit progressivement sa marche alors qu’il rassemblait le chakra pour sa technique, puis s’arrêta complètement.
Il enchaîna quelques signes, et expulsa le chakra pour créer le clone.
« Kasumi no Kerai. »
Devant lui, le clone prenait forme. L’instant de vérité approchait... c'était plutôt pas mal, pour un début. Il ne s'agissait pas de son premier essai, après tout, et les conseils de Tsukiyo étaient bien plus adaptés que ceux de son collègue.
Le clone se matérialisa lentement, ses morceaux semblaient arriver de nulle part et s'agglomérer sur une base assez bien pensée pour qu'une fois ce travail terminé, le clone ressemble à un Kurai comme... vaporeux.
La Jounin s'avança alors, tendant ses doigts au travers ; Ils traversèrent le clone, qui donna l'impression de disparaître comme un simple Bunshin, mais réussit finalement à se maintenir quelques secondes de plus.
" C'est bien. Veille cependant à ne pas oublier que si ce clone doit avoir une apparence proche de celle de la brume, les sensations éprouvées face à lui doivent également paraître réelles, et plus particulièrement le toucher. Je n'ai été confrontée qu'à un petit agglomérat de chakra modelé comme une illusion, pas à une nappe de brume légèrement humide, et c'est un problème. La forme est bonne mais le fond pèche, en d'autres termes. " lui expliqua-t-elle simplement, tout en reprenant la marche, le Yamaneko sur ses talons.
Ce dernier, conscient du petit effet qu'il avait produit en venant chercher sa compagne pour qu'elle tue la proie, semblait arborer un rictus moqueur alors que ses yeux vert foncé s'attardaient sur le jeune homme ; Tsukiyo, aussitôt, se détourna vers lui un instant et fronça légèrement les sourcils, ce qui sembla le rappeler à l'ordre puisqu'il prit un peu de vitesse et commença à ouvrir la marche, d'une douzaine de mètres plus loin.
Au moins l’apparence était-elle réussie. Cela encouragea quelque peut le Genin, cependant, le fait que la sensation ne soit pas aussi bonne qu’il aurait fallu le dérangea. Probablement n’avait-il pas assez bien imaginé cette sensation, donc il devait davantage insisté sur le réalisme de celle-ci.
L’androgyne entreprit immédiatement de faire un nouvel essai. Il recommença avec la même méthode, prenant la base d’un Bunshin puis le dérivant lentement. Cette fois cependant, il s’attarda un peu plus longtemps sur la sensation d’humidité.
Partout dans se clone, cette sensation devait flotter. Cette fois, il ne lança pas sa technique tout de suite. Il continua de s’imaginer touchant le clone, de bien sentir la texture brumeuse et la moiteur, corrigeant petit à petit de façon à chercher le meilleur effet. Cela n’était pas chose facile, et il lui fallut quelques minutes de modifications avant d’estimer qu’il pouvait tenter un nouvel essai.
Il continuait de visualiser le clone, son aspect brumeux, et à sentir l’humidité alors qu’il composait les signes.
« Kasumi no Kerai. »
Une nouvelle fois, Tsukiyo approcha du clone de brume, sans le toucher. Elle tendit son visage vers lui, semblant l'examiner d'une manière peu commune... ses pupilles réduites à deux fentes, suivant un tracé invisible pour tout autre.
" Oui, la composition est meilleure, cette fois. " dit-elle enfin, tout en se relevant. Son regard avait recouvré un aspect normal, pour peu que le jeune homme ait prêté attention au changement survenu quelques instants plus tôt.
" Par contre, tu pers encore beaucoup de chakra pour pas grand-chose. En partie parce que tu le malaxes mal, et en trop grande quantité. Tu ne maîtrises pas le Suimen, n'est-ce pas ? Il faudra y remédier rapidement. "
La jeune femme se tut à l'instant, s'immobilisa même ; Semblant à l'écoute. Plus que jamais, l'acuité extrême de ses sens transparaissait dans son attitude, elle qui tâchait toujours de ne pas en faire trop. Sans doute ne voyait-elle en Koretoyo aucune menace, aucun danger, au contraire de ses collègues ANBU ? Qui sait.
" On s'en occupera quand on aura rejoint les autres. "
Les nuages évoqués plus tôt se faisaient de plus en plus menaçants. Un grondement roula dans le ciel. La jeune femme ouvrit son imposante besace et en sortit une veste noire qu'elle jeta à Koretoyo - Il y en avait au moins deux autres, hormis celle qu'elle passa ensuite.
A ce moment précis, les premières gouttes de pluie commencèrent à tomber, puis à devenir de plus en plus grosses et abondantes au fur et à mesure que le temps passait. Mais ils marchaient toujours. Même si l'orage ne semblait pas vouloir se calmer, au contraire...
Après être arrivé, il avait été plus qu’heureux de constater la vérité. Dés qu’il avait posé les yeux sur son ancienne coéquipière, il avait sentit un fardeau disparaître : celui de la culpabilité. Bien sur, il s’en voulait encore dans le fond de ne pas avoir put lui empêcher la chute, mais l’essentiel était qu’elle allait bien maintenant.
Bizarrement, Shiori ne semblait pas avoir eut conscience des deux ou trois fois ou son ami l’avait embrassée quand, au comble du désespoir, il la croyait morte. Kurai, car il avait finalement choisit d’arrêter de changer de nom, eut une pensée pour le frère de la jeune fille. Pourquoi celui-ci n’avait-il rien dit ? Avait-il craint que sa sœur soit touchée par le geste et veuille retrouver l’androgyne ?
Des questions qui resteraient probablement sans réponses, et le Genin n’avait pas l’envie de lui apprendre lui-même, du moins pour l’instant.
Ils purent tout deux rattraper le temps perdu, et Kurai parvint même à sourire de la stupidité d’avoir cru sa coéquipière morte. Il profita bien de ces moments dont il avait souvent rêvé.
Mais son repos fut de courte durée…
Car le soir même, une silhouette bien connue s'était profilée dans l'entrée de la petite maison de la mère de Shori, que celle-ci, forcée de s'absenter quelques heures, avait laissé à Hakura. Celui-ci, qui était assis dans un coin de la pièce, soucieux de laisser les deux jeunes gens à leurs retrouvailles, avait regardé l'arrivante, incrédule, pendant quelques secondes avant de se lever et d'aller enfin à sa rencontre.
Il lui tendit une main que Tsukiyo serra machinalement ; Son visage, resté dans l'ombre, ne trahissait aucune émotion particulière, bien qu'ils se soient déjà croisés. En d'autres lieux. En d'autres temps, bien moins troublés, malgré les apparences.
Mizu passa entre les jambes des deux adultes et se faufila silencieusement dans la pièce, cherchant manifestement quelque chose, de tous ses sens ; Il ne lui fallut qu'un instant pour repérer Koretoyo, sauter sur la table adjacente et commencer à le regarder fixement, ses pupilles dorées luisant étrangement dans la relative obscurité de la demeure.
" Tu viens les chercher ? " lui demanda Hakura tout en se décalant sur sa gauche pour laisser la laisser entrer.
" Lui seulement. Elle n'est plus rien pour nous, d'après Hyodo. " répondit-elle tout en se dirigeant vers son élève attitré.
" Ah, oui. Ca se passe bien entre vous ? "
" Je crois bien que ça ne te regarde pas.
Bien. " fit la jeune femme, en se plantant devant l'adolescent qui se retrouvait, de fait, pris entre deux feux aussi redoutables.
" Je ne peux pas me permettre de laisser ce caprice s'étendre davantage dans le temps. Si tu viens avec moi, et que tu fais le serment d'assumer pleinement ta condition, je ferai en sorte que le village ne sache jamais rien de cet incident. "
Son ton dur contrastait étrangement avec son regard plus résolu que sévère ; Ses bras croisés la mettaient dans une posture d'attente que rien ne semblait pouvoir troubler, et elle n'eut même pas besoin de mettre des mots sur la menace pour faire comprendre à Koretoyo qu'en cas de refus, il s'exposait à d'impitoyables représailles.
Le Genin fixa quelques secondes la Jônin venue jusqu’ici pour lui, dans les yeux. D’autres auraient cru qu’il voulait jauger la femme devant lui, mais il en était tout autre. En fait, il étudiait intérieurement les choix possibles. Kurai n’était pas stupide, il savait qu’il avait commit une faute en fuyant ainsi le cortège d’Iwa pour un désir personnel, mais dans le fond il se demandait bien qui aurait put comprendre quoi que se soit de la nécessité d’un tel acte, pour lui-même. Peut-être jamais personne ne comprendrait, en fait…
Calmement, il se leva, ne quittant pas les des yeux la Jônin. Puis, contre toute attente, un léger sourire se dessina sur ses lèvres, chose qui n’était pas arrivée depuis son réveil brutal à l’hôpital.
« Vous avez fait tout ce chemin pour moi ? Je devrais en être flatté. » Plaisanta-t-il.
Il savait qu’il n’avait pas vraiment le choix. D’un regard, il fit comprendre à Shiori de ne pas se mêler de ceci. Il ne voulait pas vraiment partir, mais il le devait. S’il s’entêtait, les problèmes qui suivraient pourraient l’empêcher de la revoir pour longtemps, voir à jamais.
S’il restait raisonnable, il se disait qu’il pourrait revenir la voir de temps en temps.
De cette réflexion naquit un nouveau but. Shiori avait voulut devenir ninja elle aussi, mais ce temps était révolu pour elle. Ainsi donc, Kurai deviendrait fort pour eux deux. Il reviendrait la voir autant qu’il pourrait, même s’il savait que cela serait rare, et il lui montrerait ses progrès.
« Je reconnais avoir changé, mais pas au point d’être suicidaire. Annonça-t-il à l’attention de Tsukiyo.
De plus je n’ai pas vraiment le choix si je veux pouvoir revenir ici un jour. Je vous suis, mais avant j’aimerais… »
Il lança un regard un peu gêné à Shiori. Il avait n peu du mal à le demander, mais il voulait lui dire quelque chose, à elle seule.
A sa demande, la jeune femme répondit par un léger hochement de tête, avant de sortir, suivie de près par Hakura. Mizu, quant à lui, se contenta de descendre de la table et de se loger devant la porte à présent fermée, s'étirant paresseusement tout en faisant ses griffes sur le tapis de l'entrée.
Dehors, l'ambiance était un brin étrange ; Tous deux semblaient vouloir parler sans savoir quoi dire.
Pour une raison ou pour une autre, le frère de Shiori savait que la Jounin de Koretoyo, pourtant réputée pour son sens du devoir exacerbé, n'irait jamais le dénoncer aux autorités, quand bien même elle en faisait partie.
De son côté, Tsukiyo hésitait à évoquer certains souvenirs communs, qui échappaient à son vis-à-vis.
Les minutes passèrent ainsi, sans qu'aucun des deux n'aborde le sujet auquel il pensait depuis qu'ils s'étaient vus.
Maintenant tranquille, Kurai se sentait un peu plus à l’aise pour ce qu’il comptait dire. Il inspira profondément pour tenter de chasser son anxiété, bien que cela ne l’aida pas beaucoup, et regarda la jeune fille.
Après tant de temps, il venait de se mettre lui-même au pied du mur.
Il tenta de faire comprendre ses sentiments à Shiori en tournant sans cesse autour du pot, ne parvenant pas à se décider à dire clairement ce qu’il ressentait. Durant de longues minutes il continua ainsi, jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien pour insinuer.
Finalement, rougissant un peu de gêne, il sortit clairement ce qu’il avait à avouer. Il eut l’impression qu’un fardeau supplémentaire s’envolait, mais l’anxiété déjà présente se fit plus forte. Comment allait-elle réagir face à cette déclaration ?
Sur le coup, du point de vue du Genin, elle sembla surprise. La comprenant, il lui proposa une chose. Il la laisserait réfléchir, et en échange, elle lui donnerait sa réponse à sa prochaine visite. Ainsi, ils étaient sûrs de se revoir. Elle accepta, et Kurai la serra dans ses bras en guise d’au revoir, surprenant encore une fois Shiori.
Il promit une fois de plus de revenir, puis avança d’un pas légèrement hésitant vers la porte. Il se baissa pour caresser la tête du chat.
« Aller, reste pas devant la porte, on sort. »
Se relevant, il ouvrit la porte en faisant attention de ne pas cogner le félin et, ayant franchit le seuil, se retourna vers la jeune fille. Quelques secondes lui paraissant une éternité s’écoulèrent, et il eut le sentiment que les quelques mètres qui les séparaient étaient plus long que le chemin qu’il avait fait pour venir ici.
Avec un effort de volonté énorme pour lui, il tourna son regard vers la Jônin.
« C’est bon… » Dit-il a mi-voix.
Enfin, le jeune homme sortit, Mizu à sa suite ; Tsukiyo le sentait hésitant et bien peu enclin à à la suivre, mais elle n'y prêta aucunement attention et se contenta de lui intimer l'ordre de passer devant.
Parvenue au sortir de la clairière dans laquelle la maison était bâtie, la jounin se retourna et jeta un dernier regard à Hakura, lequel sembla comme choqué sur le moment. Malgré toute sa force et tous ses pouvoirs, elle ne sut déterminer ce qui le troublait à ce point, même si l'idée qui lui traversa l'esprit était assez proche de la réalité.
Il devrait réapprendre à vivre longtemps encore, peut-être toute sa vie : Avec ses actes et ses erreurs, de nouveaux chaque jour. Comme un enfant grandit avancer.
Là-dessus, Tsukiyo repartit à la suite du genin, et ne prit pas la peine de prononcer un seul mot pendant un long moment, attendant qu'il parle de lui-même, ou attendant le silence.
« Ne parlez pas si vite, j'ai du mal à suivre. » Plaisanta le Genin, un sourire aux lèvres, pour tenter de détendre l'atmosphère vraiment trop gênante à son goût.
" Je n'aime pas essayer de meubler le silence à tout prix. " répondit-elle, plus par réflexe qu'autre chose. Quelques secondes passèrent encore pendant lesquelles Ko dut se dire que c'était reparti pour une heure sans en placer une.
" Je crois savoir pourquoi tu voulais tellement la voir. Pourquoi tu étais prêt à risquer... pas mal de choses pour ce faire : Et, pour tout te dire, j'ai du mal à le comprendre.
Sache que je ne t'en tiens aucunement rigueur, malgré cela, parce que je peux comprendre la personne qui fait une chose qui n'a apparemment aucun sens, juste pour ne rien regretter. "
Le pas de Mizu était calqué sur celui de sa maîtresse depuis le départ : Alors qu'elle finissait tout juste sa phrase, il se jeta dans les fourrés adjacents, ne provoquant cependant qu'un léger bruissement. Puis le silence.
Tsukiyo prit son temps pour poursuivre de la sorte :
" Je ne te permettrai jamais de recommencer une telle chose. "
« Je sais très bien que je n’aurait pas vraiment dut faire ça, mais… J’en avais besoin. Je pense que continuer à m’avoir, dépressif comme je l’étais, n’aurait pas été franchement glorieux. Au moins maintenant je suis mieux disposer à poursuivre, bien que je ne renonce pas à mon désir de revenir la voir. Jamais.
Vous pouvez me l’interdire pour un temps, et même me menacer, mais jamais ce désir ne sera étouffé. »
Le ton de Kurai avait plus l’accent de l’explication que de l’insinuation. Bien sur, puisqu’il n’accusait nullement la Jônin de vouloir l’empêcher de revenir à tout prix, mais il voulait expliquer que c’était là une promesse autant à Shiori qu’à lui-même, un but qu’il s’était fixé et qui le raccrochait à sa vie.
" Ca n'aurait aucun sens. Toi comme les autres, vous avez besoin de quelque chose de bien précis pour avancer... plus qu'un sentiment ou qu'un devoir. C'est normal. Je le tolèrerai sans problème tant que ce ne sera pas préjudiciable pour ce que je dois protéger. " lui dit simplement la Nekozaka, tout en tournant légèrement la tête de côté alors que Mizu sortait des buissons avoisinants, un mulot encore vivant dans la gueule, et l'amenait à sa maîtresse comme s'il s'agissait d'un trophée royal.
Celle-ci se baissa légèrement pour prendre l'animal entre ses doigts : Après l'avoir regardé quelques secondes, elle fit un mouvement presque impossible à discerner à l'oeil nu et l'animal cessa aussitôt de gigoter, la nuque brisée.
* Tu ne peux pas t'en empêcher, hein... Mizu. *
Sans s'en soucier plus avant, la jounin jeta l'animal au Yamaneko qui l'avala tout rond après avoir ouvert une gueule béante.
" Ne nous pressons pas... nous ne rejoindrons les autres que demain, quoi qu'il arrive. Autant prendre notre temps, tu ne crois pas, Koretoyo ? "
Lui ne saisit pas immédiatement ce que la Jônin venait de lui dire. Il était encore sous le coup de ce qu'il venait de voir, mais finalement, il convint que c'était l'ordre des choses, la chaîne alimentaire. La nature.
"Euh, oui. Soit dit en passant, je suis content que ça soit vous qui ayez fait le déplacement pour venir me chercher. Ca aurait été autre chose si ça avait été un autre gradé...
Il imaginait déjà la raclée qu'il aurait put recevoir s'il était tombé sur une personne irritable...
"Et puis, pour le temps de trajet, ça sera toujours ça de temps en plus pour moi. J'étais en train d'étudier une technique avant de partir, ça me donnera le temps de finir de l'apprendre peut-être.
Le Genin se remémora rapidement ce qu'il avait déjà apprit sur cette technique, le Kasumi, les Clones de brume. Il se rappellait clairement de tout ses essais raté en beauté et des explications du colosse qui servait de Jônin.
" Ah oui. Hyodo m'en a parlé... c'est le Kasumi, n'est-ce pas ? Si tu as des questions à ce sujet, ou besoin d'une démonstration, n'hésite pas. La Science de l'Illusion m'a toujours beaucoup amusée. " dit-elle d'un air un peu distrait alors que son regard vagabondait aux alentours, comme le ferait celui d'un prédateur.
"Eh bien je pense en fait qu'il ne me manque que la pratique. Mais je ne me suis pas encore exercé après avoir eut les conseils d'Hyodo-sama. Et je pense que cela va me demander pas mal de concentration pour "donner à mon chakra la consistance de la brume", comme il me l'a dit."
Le Genin semblait songeur. Il n'avait encore jamais visualisé son chakra autrement que comme un flux liquide, ce qu'il ressentait, mais lui donner la cosistance de la brume était une chose qu'il ne voyait pas comment réaliser. Probablement était-ce une question de volonté comme pour concentrer le chakra dans une zone précise...
" Il a dit... quoi ? " fit Tsukiyo sur un ton étonné.
" Aaaah... ça n'est pas exactement ça. Le jour où tu pourras donner à ton chakra la consistance de la brume, sache que tu pourras aussi te vanter de réussir un tour que Karasu Satsubatsu Hana, la déserteuse, n'a maîtrisé qu'à un grade bien supérieur à ton actuel.
Ce que voulait dire Hyodo... enfin... je crois... * Il a toujours été une brêle en théorie... et encore plus en Genjutsu. * c'était que la personne en face de toi doit avoir l'illusion que tes clones sont faits de brume.
C'est pourquoi tu dois penser à la fois à la consistance de cette dernière quand tu les créées. Mais une bonne illusion ne se concentre pas que sur un sens. La moiteur, l'humidité, une lueur légèrement vaporeuse... tu comprends ? "
La jeune femme faisait son possible pour se rappeler cette vieille leçon : A vrai dire, ce qu'elle venait d'expliquer à Koretoyo était la base du Genjutsu, plus qu'un véritable mode d'emploi pour le Kasumi, encore que quelques pistes intéressantes se soient dispersées dans ses paroles.
"Hmm... Je vois... Donc en fait j'allais vers une fausse piste... Donc au final, la base ressemble un peu au Henge, pour lequel je dois visualiser l'apparance à prendre, sauf qu'ici je dois visualiser non seulement moi, mais aussi les réactions aux coups et l'aspect brumeux, c'est ça?"
Kurai s'efforçait de comprendre, mais ce qu'il avait cru lui-même à la base et les explicatiosn eronnés d'Hyodo ne l'avaient aucunement aidé. il savait que la Jônin s'y connaissait en Genjutsu, ce qui serait une aide plus qu'appréciable selon lui.
" Oui. En fait, ça ressemble beaucoup à un simple Bunshin, à quelques petites choses près. " lui dit la jounin, tout en levant les yeux au ciel.
Des nuages noirs assez impressionnants s'amoncelaient là-haut, signe d'orage. Repartir en arrière, vers chez Hakura, était exclu, surtout s'ils ne voulaient pas mettre plus d'une journée pour rattraper l'autre partie du groupe. Tsukiyo ne donna aucun ordre sur le moment : Il ne commencerait à faire vraiment mauvais que dans une heure ou deux.
L’androgyne voulu tester immédiatement les nouvelles informations sur sa technique. Il avait déjà les connaissances des techniques que l’on apprenait à l’académie, ce qu’il savait aide d’une grande aide. Pour commencer son exercice, il procéda comme s’il comptait créer des clones simples, visualisant sa propre apparence pour en créer une copie. Cela ne fut pas bien compliqué, après tout il connaissait déjà le Bunshin, mais le lus sérieux restait à venir.
Maintenant, il s’agissait de donner l’illusion de la brume. Le Genin imagina la déformation que pouvait provoquer un coup à ce clone, les contours se brouillant et créant une sorte de trou la ou était passée l’attaque. Il procéda ainsi sous différents angles avant de passer à la suite. Cette fois, il devait s’occuper de la sensation d’humidité. C’était bien entendu une chose qu’il avait déjà ressentit, donc il ne fut pas bien difficile de s’en rappeler, mais le tout était de l’imbriquer dans le reste.
Dans son esprit, il imagina sa main traversant le clone, la sensation de moiteur entourant sa main au moment ou celle-ci touchait l’illusion. Ne restait qu’une seule étape, l’aspect brumeux en lui-même. Cela sembla à Kurai l’étape la plus simple : visualiser de la brume n’était pas un exercice difficile, et superposer l’image du clone dessus pour ajouter l’impression ne lui prit pas énormément de temps.
Pour finir, il passa en revue chaque étape en les gardant associées les unes aux autres. Dans son esprit, sa main frappait le clone, et celui-ci se brouillait en laissant une sensation d’humidité.
Il s’assura de n’avoir oublier aucun des détails qu’il avait créé et se concentra. Il ralentit progressivement sa marche alors qu’il rassemblait le chakra pour sa technique, puis s’arrêta complètement.
Il enchaîna quelques signes, et expulsa le chakra pour créer le clone.
« Kasumi no Kerai. »
Devant lui, le clone prenait forme. L’instant de vérité approchait... c'était plutôt pas mal, pour un début. Il ne s'agissait pas de son premier essai, après tout, et les conseils de Tsukiyo étaient bien plus adaptés que ceux de son collègue.
Le clone se matérialisa lentement, ses morceaux semblaient arriver de nulle part et s'agglomérer sur une base assez bien pensée pour qu'une fois ce travail terminé, le clone ressemble à un Kurai comme... vaporeux.
La Jounin s'avança alors, tendant ses doigts au travers ; Ils traversèrent le clone, qui donna l'impression de disparaître comme un simple Bunshin, mais réussit finalement à se maintenir quelques secondes de plus.
" C'est bien. Veille cependant à ne pas oublier que si ce clone doit avoir une apparence proche de celle de la brume, les sensations éprouvées face à lui doivent également paraître réelles, et plus particulièrement le toucher. Je n'ai été confrontée qu'à un petit agglomérat de chakra modelé comme une illusion, pas à une nappe de brume légèrement humide, et c'est un problème. La forme est bonne mais le fond pèche, en d'autres termes. " lui expliqua-t-elle simplement, tout en reprenant la marche, le Yamaneko sur ses talons.
Ce dernier, conscient du petit effet qu'il avait produit en venant chercher sa compagne pour qu'elle tue la proie, semblait arborer un rictus moqueur alors que ses yeux vert foncé s'attardaient sur le jeune homme ; Tsukiyo, aussitôt, se détourna vers lui un instant et fronça légèrement les sourcils, ce qui sembla le rappeler à l'ordre puisqu'il prit un peu de vitesse et commença à ouvrir la marche, d'une douzaine de mètres plus loin.
Au moins l’apparence était-elle réussie. Cela encouragea quelque peut le Genin, cependant, le fait que la sensation ne soit pas aussi bonne qu’il aurait fallu le dérangea. Probablement n’avait-il pas assez bien imaginé cette sensation, donc il devait davantage insisté sur le réalisme de celle-ci.
L’androgyne entreprit immédiatement de faire un nouvel essai. Il recommença avec la même méthode, prenant la base d’un Bunshin puis le dérivant lentement. Cette fois cependant, il s’attarda un peu plus longtemps sur la sensation d’humidité.
Partout dans se clone, cette sensation devait flotter. Cette fois, il ne lança pas sa technique tout de suite. Il continua de s’imaginer touchant le clone, de bien sentir la texture brumeuse et la moiteur, corrigeant petit à petit de façon à chercher le meilleur effet. Cela n’était pas chose facile, et il lui fallut quelques minutes de modifications avant d’estimer qu’il pouvait tenter un nouvel essai.
Il continuait de visualiser le clone, son aspect brumeux, et à sentir l’humidité alors qu’il composait les signes.
« Kasumi no Kerai. »
Une nouvelle fois, Tsukiyo approcha du clone de brume, sans le toucher. Elle tendit son visage vers lui, semblant l'examiner d'une manière peu commune... ses pupilles réduites à deux fentes, suivant un tracé invisible pour tout autre.
" Oui, la composition est meilleure, cette fois. " dit-elle enfin, tout en se relevant. Son regard avait recouvré un aspect normal, pour peu que le jeune homme ait prêté attention au changement survenu quelques instants plus tôt.
" Par contre, tu pers encore beaucoup de chakra pour pas grand-chose. En partie parce que tu le malaxes mal, et en trop grande quantité. Tu ne maîtrises pas le Suimen, n'est-ce pas ? Il faudra y remédier rapidement. "
La jeune femme se tut à l'instant, s'immobilisa même ; Semblant à l'écoute. Plus que jamais, l'acuité extrême de ses sens transparaissait dans son attitude, elle qui tâchait toujours de ne pas en faire trop. Sans doute ne voyait-elle en Koretoyo aucune menace, aucun danger, au contraire de ses collègues ANBU ? Qui sait.
" On s'en occupera quand on aura rejoint les autres. "
Les nuages évoqués plus tôt se faisaient de plus en plus menaçants. Un grondement roula dans le ciel. La jeune femme ouvrit son imposante besace et en sortit une veste noire qu'elle jeta à Koretoyo - Il y en avait au moins deux autres, hormis celle qu'elle passa ensuite.
A ce moment précis, les premières gouttes de pluie commencèrent à tomber, puis à devenir de plus en plus grosses et abondantes au fur et à mesure que le temps passait. Mais ils marchaient toujours. Même si l'orage ne semblait pas vouloir se calmer, au contraire...