
Moments éphémères et furtifs
Glacés par la brume
Kenji regarde le spectacle sans fin
D’une marée humain sans lendemain.
Les enfants pleurent, versent des larmes
Se confondent dans la nuit
Et crient leur désarroi comme un peintre
Déchire sa toile.
Tableau sans fin, l’esprit ailleurs
Nagao l’emmenait quelque part
Ailleurs
Autre part
Quelque part
Sans peur
Quel est donc ce visage crispé
Le temps fige
Et glace son cœur
Les cors de brume
Déchirent le voile funeste
Les larmes sont des lames
Découpant méticuleusement le visage du Jônin.
Plus rien.
Suna ?
Ailleurs
Autre part
Quelque part
Sans peur
A la recherche d’un vestige du passé
Légende miraculeuse d’un passé enfoui
Poisson légendaire jamais pêché
Hôte aux milles miracles
Plus puissant que la bénite eau de Lourdes.
Le lichen des dunes océanes
S’enroulait autour de ses pieds
Il la contemplait
Masque de beauté
Fragile comme le verre
Translucide
Que la tristesse
Dilapide.
Il aurait bien aimé saluer la nouvelle Chûnin
Mais trop de pensées encombraient
Son esprit
Perturbé par les tremblements de son amie
La tenir dans ses bras
Sentir sa chaleur tout contre lui
Il n’espérait guère plus de la vie
Elle était sa raison
Il avait raison.
Sans doute des âmes plongés dans le vice
De l’amertume et de la jalousie
Enviait ce bonheur éclatant
Mais aurions nous honte d’être heureux
Devrions nous nous cacher
Parce que l’on sourit
Et que nos larmes ne sont que les émotions
Jouissives d’un bonheur contemplatif ?
Il attendait à ses côtés.
Elle avait quelque chose à lui dire
Il souriait.