Nom : Somei.
Prénom : Hoshi.
Âge : 15 ans.
Poids : entre 49 et 52 kg.
Taille : 1m62.
Description : Elle a des cheveux longs, noirs à reflets cuivrés, et des yeux bleus, profonds, semblant tantôt donner accès au fond se son âme, tantôt être deux puits sans fonds. Ses traits sont fins, sa peau pâle, elle a l'air rêveur.
Elle mesure un mètre soixante deux, pèse environs cinquante kilos, avec une silhouette plutôt fluette, et des membres fins aux articulations déliées.
On a l'impression qu'un souffle de vent la ferait se renverser (et on est des fois pas loin de la vérité).
Elle s'habille la plupart du temps de yukata dans des tons froids, tel que le bleu, le gris ou le violet, allant avec ses yeux. Quand elle doit pratiquer une activité physique, elle endosse plutôt une tunique ressemblant à un yukata sans manche longue, et coupé au dessus des genoux, assorti d'un short et de sandales.
Elle préfère garder ses cheveux détachés, mais se les attache quand même volontiers lorsque la situation l'exige, sa coiffure allant du chignon, en passant par les queues de cheval et autre...
Caractère :
On pourrait la résumer en trois mots : Spleen et Idéal.
Elle est remplit d'idéaux et de rêve, qui la pousse à un haut degrés d'exhalation, puis soudain, confrontée à la réalité, elle tombe dans une mélancolie profonde. Elle est sensible, à sa façon... ou plutôt, elle est tellement sensible que ça la pousse parfois à des extrêmes.
Elle se révolte contre la violence, la haine, tout ces sentiments immoraux, et rien que de savoir qu'ils existent, cela la blesse, la choque.
Et pourtant, passé un certain seuil, elle est comme écrasée par le poids du monde n'aspirant plus à rien... Après tout, que faire, que dire, quand le pire se passe déjà ? Pourquoi résister ? Pourquoi ne pas tout simplement se laisser aller ? Pourquoi ne pas se laisser engloutir par l'indifférence ?
Et elle n'arrive pas à trouver le juste milieu, entre ces deux états... elle ne fait que passer d'un monde à l'autre, sans transition.
Alors que certaines choses ne la font pas réagir, d'autres la choquent profondément, à tel point que son être en est ébranlé.
On ne pourrait pas vraiment lui donner d'attitude général. Elle se laisse porter par les événements, comme de l'encre diluée dans un océan, elle semble parfois si éthérée...
Et pourtant, par moment, alors même qu'on pourrait penser qu'elle n'existe plus, elle est là, intense luttant avec un fou désespoir...
Les événements trop rapides la déstabilise, lui font perdre ses repères, elle préfère les choses calmes.
Son être peut paraître contradictoire, mais il est pourtant si fragile... tellement fragile qu'un rien pourrait la briser, la faire s'échouer dans un quelconque endroit abandonné et hors de portée.
Elle n'est jamais vraiment 'ici', elle rêve et voit le monde différemment; non pas en couleurs, en sons, mais en sensations, en flux d'émotions qui l'enveloppent, la bercent ou la heurtent...
Elle est sûrement trop sensible pour devenir ninja, mais pourtant elle a décidé d'en faire son avenir...
Histoire :
Alors, pourquoi écrire ? Peut être parce que je suis incapable de les garder en moi, et qu'il est aisé de les confier à de simples morceaux de papiers...
Après cette page de garde, la jeune fille tourna le papier, puis continua.
Est-ce qu'on allume une petite bougie~`
Pour la faire voguer le long d'un fleuve ?.~`
Hivers, saison où tombes des fleurs de glace. Saison ayant vu ma naissance, il y a déjà quinze ans...
Mon père était avocat, et ma mère sa secrétaire. Tout le monde se doute de la façon dont ils se sont connus, de la façon dont ils ont commencé à s'aimer... avec le désaccords de leurs parents respectifs. D'un côté, ils dédaignaient ma mère, arguant qu'elle n'était avec lui que pour l'argent, tandis que de l'autre, on disait qu'elle n'était avec lui que parce qu'il était trop bête pour qu'une autre âme charitable s'occupe de lui...
Malgré tout, mes géniteurs se marièrent, se mettant à dos les deux clans. De toute façon, ils habitaient dans une petite ville au nord de la frontière entre Ame no Kuni, le village de la pluie, et Kaze no Kuni, celui du vent, alors que mes grands parents habitaient d'un côté à la capital du pays de la pluie, et de l'autre à la capital du pays du feu.
Après quatre ans de vie commune (dont trois de mariage), ils prirent une décision très importante pour un couple, à savoir, avoir un enfant.
C'est ainsi que je fus pensée, que je fus conçue, et que je vins au monde. Ma mère me donna le charmant prénom d'Hoshi.
Que leur amour à la manière d'un rêve~`
Allait s'enfuir sans crier gare ?.~`
Je grandis comme n'importe qui. J'étais toujours aussi calme, préférant les jeux 'réfléchis', du type puzzle aux jeux bruyants et turbulents. J'avais la tête dans les nuages, une affinité avec le rêve.
Cette tendance s'est affirmée au fil du temps, alors que je poursuivais toujours mon petit brin de vie, entre mon père, et ma mère, entourée d'amour...
Je ne rencontrais pas de problèmes majeurs à l'école... j'avais envie d'apprendre, les enfants étaient encore petits, ils n'avaient pas appris la méchanceté.
Je vivais bien, insouciante, ignorante.
Je regrette cette époque, où je croyais que tout était beau; avec mon père, ma mère, et le bonheur...
Mon plus bel apprentissage fut la lecture... Ces mots, tout puissant... pouvant emmener dans un autre monde, pouvant nous faire rencontrer d'autres gens, pouvant nous faire ressentir des émotions, des sentiments...
Je plongeais littéralement une fois les bases posées dans cette nouvelle dimension, m'en imprégnant, m'y immergeant avec délice... Je plaçais la lecture, puis l'écriture, au dessus de tout, chérissant les lettres, oubliant le reste du monde...
Cela ne posa au premier abord pas de problèmes, quoi de plus attendrissant qu'une enfant lisant un album lovée dans un fauteuil ?
Les années passaient, et j'étais de plus en plus plongée dans mon monde imaginaire, peuplé de phrases, de mots... mon monde si enivrant...
Je délaissais tout... Rien n'était à mes yeux assez bien pour supplanter les lettres...
Mes parents prirent, au début, cela assez bien... Nombre d'enfants rechignent à lire, et ils étaient contents que ça ne soit pas mon cas. Après tout, il y avait de beaux métiers dans la branche littéraire.
Mais, c'était avant que je commence à lire d'autre type de chose... Jusqu'à mes neuf ans environs, j'étais restée à des livres doux, des livres pour enfants, dans lesquels tout fini bien, le bien gagnant toujours sur le mal, et les méchants n'étant somme toute pas si malfaisants que ça...
Puis je commençai à m'intéresser à d'autres sortes de lecture, moins utopistes : des livres de crimes, d'horreurs, qui me firent peur.
J'étais plongée à un niveau tel que j'y croyais vraiment. Était-ce le héros ou moi qui se faisait poursuivre ? Étaient-ce les protagonistes qui étaient plongés dans l'horreur ? Était-ce lui ou moi qui souffrait, qui pleurait, qui trépassait ?
Je ne parvenais plus à faire la différence, la frontière du réel et de l'irréel est si fragile... D'abord, cela passait pour de l'imprégnation, le fait d'être 'dans le livre', mais ensuite...
Mes parents étaient désarçonnés. Je leurs demandais tantôt de m'assurer qu'ils n'allaient pas se faire assassiner, puis quelques heures plus tard, leurs demandais en pleurant pourquoi ils étaient morts, pourquoi ils n'avaient pas fuis... pourquoi... pourquoi...
Peu à peu, tout redevenais normal, j'arrêtais de m'immerger avec tant de force dans l'imaginaire, et même alors, faisais facilement part entre le vrai et le faux. Je ne recherchais plus d'autres rivages, tout ce que je lisais ne faisait que me conforter dans l'idée que la terre était très bien comme elle était.
Et je me mis donc à écrire, mes espoirs, ma joie de vivre. Je me mis à écrire avec acharnement, pour faire profiter le monde entier de mon bonheur, et en témoigner.
Mais, d'une façon presque inéluctable, mon comportement avait ébranlé les fondements de ma petite famille.
Dont le premier fait tomber les autres;~`
Je ne peux que regarder~`
Les barrières retenant mon bonheur~`
Tomber les unes après les autres... .~`
Il fallut un moment avant que cela ne soit vraiment perceptible, mais il devint ensuite évident que mes parents se disputaient de plus en plus souvent... Des petites choses au début, sans grande importance, mais qui augmentaient chaque fois en nombre et en gravité, et pesaient de plus en plus lourd. En fait, je ne me rendais pas compte avant, que tous ces problèmes étaient déjà présents. À l'époque, je pensais que ce n'était survenu que comme ça, suite à mes propres problèmes, et cela me faisait culpabiliser.
À présent, je me rends compte que mes parents ne faisaient que cacher les mésententes dans un soucis envers ma propre personne, estimant sans doute que c'était déjà bien assez que je ne vois pas mes grands-parents. Nous ne faisions donc en réalité que de jouer à la famille parfaite... mais j'ai toujours trouvé que c'était un beau jeu...
Seulement, je ne pouvais ignorer toutes les dissensions. Ma période d'égarement n'avait fait que crever un abcès... et chacun se rejetait la faute. Enfin, chacun, mon père et ma mère, qui prenaient plus ou moins cela pour une excuse à se quereller.
Et moi, je ne pouvais que regarder, en pensant que ce n'était qu'un période passagère, que ça passerait, que tout redeviendrait comme avant, la famille bonheur.
Je ne vis donc rien arriver...
Peut-être... que les choses se sont petit à petit envenimées. Peut-être... qu'un événement plus important que les autres était survenu...
Bien sûr, des fois mon père partait pour quelque jours, ma mère me disait que c'était pour le travail, ou qu'ils allaient voir papi et mamie pour leur demander de venir quand même (c'était presque un jeu, quand j'étais petite, deviner à quelle fête mes grands-parents viendraient. Mais ils ne sont quand même jamais venus, à aucunes fêtes). Ou alors c'était ma mère qui partait, et mon père me racontait qu'elle devait suivre une formation, ou qu'elle aussi essayait de convaincre ses parents...
Toujours est-il que je n'étais absolument pas prête, lorsqu'un soir, mes parents d'un air gêné m'annoncèrent qu'ils divorçaient.
Maman douceur~`
Pleure pas,.~`
Pleure pas petit bébé bonheur..~`
La vie t'a fait un Papa chanteur,.~`
Maman douceur, Bébé bonheur... .~`
_Berceuse pour enfant (AOI (Auteurs aux Origines Inconnues)).
Cela s'est passé environs deux mois avant mon douzième anniversaire. Ils m'expliquèrent qu'ils avaient déjà tout arrangé, les papiers, le reste, que mon père irait vivre dans le village à côté, que je le verrais souvent... Que c'était pour mon bien, aussi, parce que ce n'était pas sain de vivre avec des parents se disputant, que ce n'était pas si grave que ça...
Des mots, rien que des mots, plus pour se rassurer eux même, pour se convaincre que effectivement c'est ce qui était le mieux pour moi. Bien sûr, encore une fois, ce n'était que prétextes... En fait, mon père avait trouvé quelqu'un d'autre, avocate comme lui, l'amour fou apparemment. Enfin, cela, je ne l'ai su qu'un peu après.
Tout d'abord, mon père fit ses cartons, progressivement. Pour moi, ce n'était pas réel, je voyais cela comme de loin, détachée, ne voulant pas me rendre compte du tournant qu'allait prendre ma vie...
Inéluctablement, il partit, après avoir convenu des week-ends où je devais aller chez lui. C'était étrange, la maison paraissait vide, plus que quand il partait pour quelques jours... Bon nombres d'objets n'étaient plus là, c'était pesant. Ma mère ne parlait plus que pour dire le strict nécessaire.
Et moi je ne voulais pas que ça soit vrai... j'essayais d'y penser assez fort, mais évidement, cela n'y changeait rien.
Un invité dans ta nouvelle famille bonheur ?_~`
Mais tu sais moi, ça ne m'aurais pas dérangé;~`
Ça ne m'aurait pas dérangé qu'on utilise la chambre quand je n'étais pas là_~`
Alors pourquoi, est ce que tu l'as présenté comme ça ?.~`
Je le remarquais tout de suite. Une fille de mon âge, et un garçon plus jeune, venant du premier mariage de sa chère et tendre. Ils arboraient tous un sourire qui me semblait alors moqueur. Non, bien sûr il ne l'était pas, j'entendis assez combien tous étaient 'absolument ravis à chaque fois que je venais', mais pour moi, à cette instant, ils me semblaient hypocrites, content de m'avoir ravis ce bonheur dans lequel je baignais innocemment. On m'expliqua que, étant donné que je venais rarement, je logerai dans la chambre d'invité.
Le reste de la journée se passa dans une ambiance pseudo détendue. Les enfants regardaient attentivement comment la petite chose aux yeux embués et au regard baissé que j'étais allait réagir à leurs piques verbales, tandis que les adultes m'ignoraient purement et simplement, appliquant à merveille la politique de l'autruche : ils ne reconnaissaient pas le problème donc le problème n'existait pas. Moi, j'essayais simplement de ne pas pleurer, parce que mon père semblait heureux, que je ne voulais pas gâcher son bonheur, même si cela me rendait triste... si triste...
Je me sentais égoïste, malgré moi, parce que j'aurais tellement voulu que mon père me prenne dans ses bras pour me consoler, comme quand j'étais plus petite, qu'il me dise que tout allait bien, qu'il n'y aura jamais dans son coeur que moi et maman. Je ne sais même pas si il avait remarqué toute l'ampleur de mon malaise. Du moins, il ne fit rien pouvant le montrer.
Plus tard, il vînt me border, pour me dire bonne nuit, il me donna un bisou. Mais, après lui, Elle fit de même, de manière froide, enlevant toute la chaleur des quelques instants passés avec lui. Elle était donc obligée de passer comme cela, pour tout effacer ?
Je n'arrivais pas à trouver le sommeil... je comptais les moutons, en vain, je n'arrêtais pas de repenser à ma 'nouvelle vie'. Je voulais aller demander à mon père de me raconter une histoire, mais je me doutais bien j'aurais l'air stupide, à presque douze ans, de demander à mon père une telle chose.
En plus, cette chambre était si froide, si impersonnelle. Les murs étaient vert pastel, avec un lit double et une armoire décorée de bibelots appartenant à Elle. Je les trouvais inquiétant, semblant me fixer dans le noir.
Le lit était trop grand, les couvertures trop lourdes, j'avais l'impression d'étouffer, je me sentais perdue, seule, sous le regard sévère de ces poupées russes. Je dormis très mal, me réveillant fréquemment, toujours avec cette sensation de malaise...
Le lendemain se passa exactement de la même façon, et c'est presque avec soulagement que je rentrais chez ma mère. J'avais envie de voir mon père, mais pas les autres, mais, comment lui faire comprendre ça ?
Éléments se faisant doux~`
Coeur d'enfant triste... .~`
Mais, quand bien même je l’aurais souhaité à un génie, je ne pense pas que mon père m’aurait entendu, ou même écouté. Pourtant j’essayais, à chaque fois que j’allais chez lui… j’essayais de lui faire comprendre, qu’au moins un week-end sur deux, quand je venais, je voulais qu’il se souvienne que j’étais sa fille.
Mais il était sourd à mes appels, semblant si loin, derrière un écran opaque. M’y avait-il enfermé, où s’y était-il mis lui même avec sa nouvelle famille ? Je n’aurais su le dire… La seule chose que je constatais, c’était que je n’étais pas inclus dans son nouveau monde.
Au bout d’un moment, je compris qu’essayer de passer de bons moments avec lui ne faisait que l’énerver. Ce n’était plus avec moi qu’il voulait jouer et rire. Je l’importunais.
Mais, c’était toujours mon père, et donc je m’inclinais devant sa décision.
Quand je ne parlais pas, ce n’était pas par réprobation, tu sais. J’avais juste peur de faire éclater ta bulle de bonheur, avec mon égoïsme... .~`
Il devint de plus en plus agressif, dans ses paroles, sachant pertinemment que je n’avais aucun appuis dans cette maison, entre Elle qui me regardait de haut avec dédains, et ses deux enfants qui me méprisaient et me le faisaient sentir.
J’arrivais à ne pas le leur reprocher… après tout, c’était en quelque sorte comme si je m’imposais chez eux. Mais, avec le temps, je m'aperçois que ce n’était pas ma faute, et que mon père aurait dû essayer de m’intégrer dans cette maison.
Parallèlement, la vie chez ma mère n’avait plus la même facilité auparavant. Avant le divorce, elle travaillait avec mon père. Ce dernier l’a bien sûr mis à la porte, afin de La satisfaire. Il y eu donc un temps de battement, pendant lequel ma mère chercha du travail. Elle en retrouva un, chez une dermatologue cette fois ci.
Nous avons donc vendu la maison. De toute façon, cette dernière étant grande, ma mère aurait eu du mal à l’entretenir, financièrement parlant. Nous nous sommes installés dans un appartement aux proportions modestes, mais qui n’était lui, pas chargé de souvenirs du temps où j’avais une famille unis. Dans un certain sens, un soulagement.
Malheureusement, même en changeant de décors, on ne peut pas tout effacer.
Ma mère et moi ne parlions plus trop, peut-être étions nous chacune trop absorbée par notre chagrin, peut-être qu'aucune ne voulait déranger l'autre. Mais cette incompréhension creusait un fossé, qui s'élargissait de plus en plus. Moi qui avais toujours eu l'attention de mes deux parents, je me retrouvais seule en quelques semaines.
Et cela fait peur, d'avoir l'impression que personne ne pense à vous. De ne plus voir aucun sourire pour vous de la part des personnes que vous aimez. D'avoir l'impression d'agir comme un automate, jour après jour, détachée de tout ce qui vous entoure.
Comme si d'une certaine manière vous n'existiez plus.
Bien sûr, si je l'avais voulu à l'époque, j'aurais pu chercher du réconfort dans des personnes de mon âge. Mais j'étais tellement obnubilée par mon petit drame familial, que je n'avais même plus envie de recevoir la moindre information du monde extérieur. Forcément, à la longue, je fus classée dans la catégorie de gens qu'il fallait mieux laisser seuls dans leur coin. Je ne me rendais moi même pas compte, que c'était mon attitude qui m'isolait ainsi; le fait que j'étais sourde aux paroles amicales.
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,.~`
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle~`
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;~`
_Spleen, Première strophe, Baudelaire..~`
Durant presque six mois, cela ne fut que ça. Six mois, cela peut sembler peu sur une vie, mais demandez vous tout ce que l'ont peut faire, tout ce qui peut changer en six mois.
Pour moi, ce n'était plus qu'un film, dont j'étais un personnage, impuissant fasse aux décisions du scénariste. Je me laissais tout simplement porter par le courant des évènements, comme une feuille l'automne venu, attendant juste de toucher le sol, puis de me décomposer avec un millions d'autres âmes.
J'avais alors douze ans et demi, et si ma vie semblait se dérouler selon une mécanique bien huilée, je ne la vivais pas. Ainsi, n'eus-je pas tellement de réaction lorsque mon père m'apprit qu'ils allaient déménager à la capitale du pays de l'eau, près de chez mes grands parents paternels.
Après tout, je n'avais déjà en quelque sorte plus de père, et mes grands parents n'avaient jamais voulu me voir... Je m'étais déjà fait une raison.
Mon père me dit qu'en raison de la distance, etc, nous nous verrions moins, mais qu'il penserait fort à moi. En fait, je suis sûre que ça l'arrangeait. De toute façon, aller chez lui un week-end sur deux était devenu presque un calvaire, même si je ne cessais d'espérer qu'un jour il fasse autre chose que me nourrir et me loger (même si, j'en convient, ce n'était déjà pas mal).
Une semaine plus tard (il ne m'avait prévenu qu'au tout dernier moment), je lui disais au revoir, alors qu'il s'en allait vers une nouvelle vie. C'est la dernière fois que je le vis.
Il m'envoya par la suite une lettre pour dire qu'ils avaient bien emménagés, avec quelques photos. Depuis ceci, il ne m'envoie plus qu'une carte par an, pour me souhaiter la bonne année.
Nous voulions, ma mère et moi, prendre un nouvel essor, grâce à ce départ. Mais il semblait que nous ne pouvions nous débarrasser de ces habitudes déjà prises, et que nous étions condamnée à nous y engluer.
Tout semblait, sans que nous puissions faire quelque chose, se détériorer. Ma mère criait de plus en plus, je parlais de moins en moins.
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,.~`
S'en va battant les murs de son aile timide~`
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;~`
_Spleen, Deuxième strophe, Baudelaire..~`
Ça a commencé de manière presque banale. Comme déjà dit, ma mère travaillait chez une dermatologue, et c'est ainsi qu'elle eu vent de l'affaire. Une grande société de cosmétique, dont je tairai le nom, cherchait des gens pour tester de nouveaux produits. À cette phase de test, normalement, on emploie des animaux, mais la firme estimait que certains produits ne pouvaient pas être testés avec efficacité sur des êtres non humains, et que les résultats seraient donc peu fiables. Oui, c'était illégal. Mais ça rapportait assez, pour seulement avoir des pilules à ingérer, ou des crèmes à s'étaler sur la peau.
Ma mère m'y inscrit donc (dans la catégorie enfant), et nous nous en rendîmes un bel après midi de printemps au laboratoire de l'usine. Là bas, on me posa quelques questions, plus pour me mettre à l'aise qu'autre chose. Ils avaient déjà en main la fiche que ma mère avait remplie, et savaient déjà donc tout ce qu'il y avait à savoir sur moi.
On m'expliqua sommairement ce que je devais faire, ça tient d'ailleurs en une petite phrase : faire ce qu'on l'on me dit.
Au cours des quatre mois qui suivirent, on me donna plusieurs produits à tester, à intervalle plus ou moins grand. Certains me donnaient simplement des plaques rouges sur la peau, me donnaient envie de me gratter, me piquaient, ou bien me faisaient vomir, de la bille, du sang... Mais aucun n'étaient sans effets, et rares étaient les plaisants.
Cela n'arrangeait pas le problème de ma 'sociabilité' à l'école. En plus de ne quasiment pas parler, il circulait à présent bon train que j'avais une maladie de la peau très contagieuse. Plus personne ne voulait s'approcher près de moi, même certains parents avaient une expression de dégoût sur le visage lorsque je passais.
Néanmoins, je les comprenais, moi même peut-être j'aurais réagit comme cela. Il ne savait pas d'où venait tout cela, et je ne pouvais pas le leur dire. Ils se méfiaient juste, craignant pour eux-mêmes, et c'est compréhensible... même si cela n'allégeait pas mon sentiment de solitude et d'abandon, je l'acceptais.
D'une vaste prison imite les barreaux,.~`
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées~`
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,.~`
_Spleen, Troisième strophe, Baudelaire..~`
Bien sûr, on ne pouvait m’emmener dans un hôpital civil, où les questions sur le pourquoi du comment aurait été malvenues.
[hrp] bon, alors là en fait j’ai la flemme de tout raconter, donc je vais décrire une partie sous forme de hrp (parce que ça commence à faire long, et que y’a encore plein de trucs à raconter, et surtout que j’ai la flemme)
Donc bon, en fait, étant donné que le siège de la société se trouve à Yuki (Yuki, la neige, et les eaux thermales (ça doit bien se trouver quelque part les sources d’eau thermale là bas)), elle y est transportée (avec sa mère bien sûre) afin de s’y faire soigner (enfin ‘soigner’, cela consiste à se mettre de la crème hypra hydratante et de s’envelopper dans des bandages, des trucs dans le style quoi).
Ils reçoivent aussi une visite du principal actionnaire de l’entreprise… ça se déroule très bien, surtout pour la mère d’Hoshi (on se passe de commentaire sur comment à fini la nuit…).
Après quelques semaines, ça se guérit, ses cheveux repoussent, sa peau aussi, même si celle-ci reste pâle et fragile.
En même temps, sa mère se lie de hum... se lie -_-, avec le riche homme rencontré précédemment.
Le temps passe (Hoshi va avoir treize ans environ), et ils restent toujours à Yuki. Sa mère a d'ailleurs décidé de s'y installer.
Cette journée se passe... très moyennement. Tout d'abord, les enfants qui se moquent un peu (beaucoup ?) d'elle, à cause de sa peau et des bandages qu'elle doit encore porter à certains endroit (essentiellement aux articulations), du fait qu'elle ne parle par trop, et surtout, des bruits qui courent (ouai, ils courent les bruits, avec leurs petites pattes) sur sa mère.
[/hrp]
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,.~`
Ainsi que des esprits errants et sans patrie~`
Qui se mettent à geindre opiniâtrement..~`
_Spleen, Quatrième strophe, Baudelaire..~`
Je ne comprenais pas leur attitude. Pourtant, je ne leur avais rien fait, rien dit. J'étais là, simplement, ne demandant qu'à ce qu'on me laisse vivre.
On me heurtait avec des phrases, enchaînant des mots, dont je ne me rappelle que l'essence, et non les propos exact. C'étaient des paroles faits pour blesser, pour rabaisser, pour faire pleurer.
Et ils y ont réussi, à me dégoutter de cette ville, d'eux, du monde entier. Après tout, ce n'est qu'une question d'échantillon. Je ne voulais plus les voir, plus les entendre, j'avais mal, je ne comprenais pas, j'avais peur...
Peur de me noyer dans leurs odieux sourires, de m'y perdre sans pouvoir m'accrocher à quelque chose... Comme un animal traqué, aveuglé par la lumière artificiel des néons, tellement plus agressive que celle du soleil.
Dès que la fin du dernier cours fût annoncé, je parti, sans me retourner.
Ne plus les voir.
Ne plus les entendre.
Il neigeait dehors. Je trouvais cela très beau...
Avant d'arriver dans ce pays, je n'en avais jamais vu. C'est si pur, fragile et délicat, un flocon, comme si une personne au coeur gelé pleurait sa peine et sa souffrance.
Ces flocons si purs, si fragiles~`
Navigant dans cette souffrance... .~`
Je me mis à l'ouvrage... Je peignais ma chambre à grands coups de pinceau, étalant la peinture, la faisant goutter, gicler, partout, sur les murs, le sol, mes habits...
Et je trouvais ça si triste... si triste... toute cette violence... tout ce rouge... pourtant, je ne pouvais empêcher mon corps d'en mettre, encore et encore, partout...
Et ça me faisait mal, mal de savoir le monde si moche, bien que je n'eus encore pas idée de tout... mais je trouvais ça si accablant, que j'en perdais la raison.
J'avais vidé le sceau. Ma chambre était balafrée de rouge, qui coulait comme à des blessures béantes...
Voilà... j'avais recréé le monde... notre monde... dans lequel je vivais...
Il ne manquait plus, qu'un petit brin de douceur, des petites âmes égarées dans cette brutalité...
J'ouvris grand la fenêtre, sentant avec plaisir les rafales de vent rabattre les étoiles glacées dans ma chambre. C'était si beau, si pur...
Et je m'allongeais, au milieu de cette pièce, au milieu de la terre... du cosmos et plus encore...
Mais, j'eus beau laisser ma fenêtre longtemps ouverte, il faisait trop chaud dans ma chambre. Un à un les flocons mourraient, au milieu de tout ce rouge...
J'en pleurais...
Me laisser porter~`
Comme ces flocons~`
Si purs, si fragiles~`
Puis mourir~`
Dans toute cette souffrance... .~`
Lorsque ma mère rentra le soir, elle me découvrit endormie au milieu de la chambre qu'on nous avait prêté. Il y faisait très froid, et près de la fenêtre, la neige fondue avait trempée la moquette.
Elle me réveilla en hurlant mon nom.
Elle me cria longtemps dessus ensuite. Je ne m'en souviens plus trop. J'avais froid, j'étais trempée, mais plus que tout, je ne voyais pas vraiment ce qui la mettait en colère. Après tout, je n'avais qu'oublié de refermé la fenêtre, non ?
Non.
Pendant que ma mère continuait à s'énerver, mon regard se posait alternativement sur les murs, le sol, mes habits... C'était moi qui avait fait cela ?
J'y réfléchissais...
Oui, à présent, je me rappelais d'avoir barbouillé les murs et d'avoir volontairement laissé la fenêtre ouverte.
Je me pris une baffe.
"Et tu pourrais au moins me regarder quand je te parle !"
Je n'arrivais pas à assimiler son dernier geste. Je ne le comprenais pas.
Je levais mes yeux vers elle, l'interrogeant du regard.
Elle me jeta ces mots à la figure. Pire que le coup qu'elle venait de me donner.
"Ton père aurait du t'embarquer avec lui quand il est parti ! Tu ne causes vraiment que des ennuis !
Je ne veux plus te voir !"
Elle parti.
Encore maintenant, je me souviens de ses mots...
Je restais seule, dans cette chambre balafrée de rouge. J'allais rouvrir la fenêtre.
Moi aussi, je voulais fondre...
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,.~`
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,.~`
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir..~`
_Spleen, Dernière strophe, Baudelaire..~`
Tout cela fut très vite organisé. Le lendemain les papiers furent signés, il ne me restait plus qu'à faire mes valises.
Pour aller où ? Dans un centre d'accueil pour enfants en difficulté. Comprendre par là, enfant dont les parents ne veulent plus s'occuper, sous prétexte qu'ils sont trop difficiles. Une sorte d'orphelinat, spécialisé dans la délinquance. Il se situait au pays du vent. Oui, on aurait pu m'envoyer plus près de là où ma mère habitait, mais cette dernière voulait mettre le plus de distance entre nous. J'appris plus tard qu'elle ne voulait pas qu'on fasse le lien entre elle et moi, dans un soucis d'image. Nous n'avions jamais mis les pieds dans ce pays, c'était le lieux idéal.
Je fis mes valises et, trois jours plus tard nous y étions.
C'était un grand bâtiment, assez moderne, mais gris, triste et morne. Ses façades s'ornaient de graffitis prônant la drogue, le sexe, l'alcool (pas forcément dans cette ordre), et autres choses du genre.
Je rencontrais la directrice, accompagnée de ma mère. Celle-ci me parut aussitôt sympathique, sûrement grâce à son sourire. Un sourire franc, sincère, comme si effectivement elle était contente de 'm'accueillir'. Ma mère ne resta pas longtemps, juste le temps d'aller à l'essentiel, de mettre les dernières choses aux points. Puis elle parti, en me disant qu'elle viendrait me rendre visite "le plus souvent possible".
Je visitais sommairement l'installation, puis m'installais dans ma chambre (ma mère payant assez pour que j'en ai une individuelle). Les murs étaient blancs, immaculés, le sol en lino bleu terne, on se serait cru dans la salle d'attente d'un médecin. La pièce était petite : un lit, une armoire et un bureau avec sa chaise.
C'était chez moi.
Je rangeais méthodiquement mes affaires, puis m'allongeais dans le lit. Je ne descendit pas pour le dîner, ne voulant voire personne, préférant rester seule.
[hrp]Idem que le dernier hrp.
Donc, les premiers sont un peu durs (forcément). Elle est un peu déstabilisée, désorientée. Là bas, il y a deux types d'enfants : ceux qui demandent à ce qu'on les laisse tranquilles, et ceux qui font ch*** les autres parce qu'ils savent faire que ça.
Sa mère lui rend visite environ toutes les deux semaines. Puis ensuite toutes les quatre semaines...
Au bout de huit mois, elle ne lui rend plus visite.
Pour réattirer l'attention de sa mère, elle commence à fumer (comme c'est un centre pour enfants à problèmes, y'a aussi des dealers dedans ^-^").
Mais sa mère ne réagit pas, ne réagit plus, malgré les lettres envoyées par sa fille. La seule réponse est l'argent viré automatiquement chaque mois, pour payer la pension.
Six autres mois s'écoulent ainsi...
[Hrp]
Haïs et pourtant indispensables~`
Drogue..~`
Alors même que mon esprit s'emballait, pensant qu'elle venait me chercher, qu'elle regrettait, qu'on allait rester ensemble, il m'annonça une chose déconcertante. Ma mère allait se marier avec son riche amant.
Soit, mais, en quoi cela me concernait-il ?
Il me l'appris bien assez vite, récitant un quelconque texte que je ne me souviens plus. Seul comptait le fond.
Ma mère, afin de ne pas entacher la réputation de son époux désirait que je change de nom, afin qu'on ne puisse pas raconter de ragots sur elle. En quelque sorte, elle me reniait. En quelque sorte, elle voulait gommer mon existence.
Rien ne pourrait décrire la douleur que je ressentis à ce moment là. Je n'étais plus. Mon corps obéissait à la seule logique, quand il alla signer le papier.
Mon âme était détruite.
Brisée.
Piétinée.
Je n'avais donc plus le droit de vivre ? Il fallait que l'on m'enlève mon identité, mes origines. Mais que me restait-il alors ? Rien. Rien du tout.
Je quittais la salle. Je ne pleurais pas, j'étais au delà. Pleurer aurait été trop peu; j'aurais voulu qu'il neige... que mon corps gèle, se glace... que je m'endorme au milieu de millions de larmes gelées, dans le silence chantant la fin du monde.
Il ne neige pas au pays du vent, mais je le voulais tellement que j'avais l'impression d'avoir froid, d'être nue sous un déluge d'aiguilles glacées, seule, pour toujours.
Mes pas me portèrent par automatisme à la petite bibliothèque. Celle-ci était ravagée. Comme trop souvent, certains enfants l'avaient mis sans dessus dessous.
Pourquoi ? Mais pourquoi donc ?
Pour le plaisir de tout casser ? De détruire ?
Mais comment pouvait-on être aussi insensible ?
Pourquoi, mais pourquoi...
Je voulais que quelqu'un me donne la réponse...
Pourquoi cette violence, ce chaos, ce désire de néant...
Pourquoi vouloir répandre de la tristesse ?
C'était trop, trop d'émotions. J'en oubliais qui j'étais, j'en oubliais où j'étais. J'avais juste mal, si mal. Je ne savais plus pourquoi, comment, où...
Il ne restait que cette peine qui pulsait en moi, à m'en faire perdre la raison, m'épuisant.
Les livres étaient éparpillés un peu partout, mal ouverts, froissés, certaines pages arrachées, d'autre taguée. J'avais l'impression qu'ils étaient autant de cadavre, qui me regardaient, qui me suppliaient.
Qui me demandaient, pourquoi ?
Mais pourquoi donc...
Et je pleurais, parce que je ne savais pas, parce que je ne pouvais pas leur répondre.
Parce que je ne pouvais que regarder leurs membres tordus, malmenés.
Et ça me fatiguait, aussi, toutes ces voix dans ma têtes, qui répétaient cette sombre litanie. C'était trop, trop pour mon seul être, trop pour moi. J'étais trop petite, pas assez importante pour arrêter tout ça.
Je finis par m'endormir, dans un coin, tenant un album pour enfant contre mon coeur.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi, à dormir. Mais, lorsque je me réveillais, je vis qu'on s'affairait autour de moi.
Une dame rangeait les livres. Un par un, elle les prenait, les remettait à leur place. Je restais quelques minutes à la regarder faire. Il n'y avait aucun bruits, à par celui des feuilles.
C'était reposant.
Finalement, je lui posais une question, qui me taraudait. Je ne me rappelle plus exactement des mots qui ont été employé, mais la conversation c'est à peu près déroulée comme cela :
"Vous faîtes cela à chaque fois ? À chaque fois que quelqu'un redérange tout ?"
Elle me répondit tout en continuant à travailler.
"Oui, pourquoi ?"
"À chaque fois quelqu'un remet tout par terre... à quoi cela sert-il, alors ?"
"Tu préférerais qu'ils restent par terre ?"
"Non..."
"Il faut bien que quelqu'un s'en charge."
"Vous avez été punis ? Pour devoir vous en charger ?"
Elle me regarda, amusée.
"Non, pourquoi ?"
"Vous pourriez être en train de vous occuper d'une belle bibliothèque... remplit de gens qui aiment les livres, alors... pourquoi être ici ?"
"Justement, parce que je ne servirais à rien, dans un endroit où les gens aiment déjà les livres. Je suis plus utile ici, à essayer de faire aimer la lecture aux gens, non ?"
Je ne pouvais qu'acquiescer, elle avait raison.
"Oui..."
Je l'aidais à ranger le reste, en silence.
Ô dîtes moi`~.
Pourquoi notre si belle Terre~`
Est parsemée d'horreurs... .~`
Les mois passaient, les uns après les autres. Le premier choc passé, j'arrivais à vivoter. Je comprenais surtout que je m'étais bercée d'illusions. Que tout ce qui m'était arrivé n'était pas forcément de ma faute, et d'autre révélations du même style.
Non, le monde n'était pas beau. Mais je restais encore indécise quant à savoir si je voulais y vivre, ou non...
Un jour, un chûnin de Suna vînt au centre, afin de recruter des jeunes pour l'académie. Ce qu'il dit me séduisit énormément. Après tout, je pourrai aider des gens, je pourrai peut être apporter quelque chose...
La discussion que j'avais eu dans la bibliothèque quelques mois plus tôt m'avait fait réfléchir. Je ne pouvais rien faire, ici, mais peut être que là bas...
Je m'inscris donc à l'académie.
Ma mère signa quelques papiers (ou peut être était ce son notaire qui le fit), pour que j'ai assez d'argent pour avoir un toit, à manger, et tout ce qu'il faut pour vivre. Elle est riche, tant que je suis loin d'elle et que je ne la dérange pas, 'tout va bien'...
Et je suis donc là, à écrire dans ce livre ce qu'est mon passé. Je pars bientôt pour Suna, dès que je serai prête vrai dire, c'est à dire bientôt.
Il est donc temps de finir d'écrire.
J'accepte mon passé, car ne pas le faire serait ne pas m'accepter. J'aurais peut être juste voulu qu'il soit un peu plus doux...
Je n'en veux pas, à personne... Peut-être eux aussi, n'ont-ils pas un passé doux...
Elle ferma le cahier, puis prit son sac à dos. Le reste de ses affaires avaient déjà été expédié à l'auberge de Suna.
Elle se rendit dans le bureau de la directrice, celle-ci l'y attendait. Elle lui récita un bref discours de départ, plus pour la forme qu'autre chose, le coeur n'y était pas. Après tout, la directrice l'aimait bien, cette petite. Elle n'avait jamais vraiment créé d'histoires, et étaient plutôt sage. Une bonne gamine, qui aurait peut être mérité une autre vie.
Hoshi sorti, et prit le chemin de Suna. Ce n'était pas très loin, on lui avait donné un plan. En quatre heures elle devait y arriver...
Au passage, elle jeta son cahier dans le feu qu'avait allumé le jardinier, pour brûler les mauvaises herbes.