Si d'autres y sont qu'ils postent aussi si ils le souhaitent, çà fera un peu de lecture et puis ce serait sympas de s'y retrouver
Edit: Oki Melounette, so:Au lieu de travailler en cours, Tytö a écrit :« Une faible lumière, au loin, comme dans un tunnel ; elle est si terne que je peine à la distinguer.
Puis, elle commence à à se ternir, et finalement disparaît.
Une autre prend sa place, furtivement, elle passe du haut vers le bas, puis une autre, et encore une autre.
Les sons reviennent alors, d’un coup ; ils m’explosent littéralement les tympans, je peux presque sentir couler le contenu de mon crâne sur moi.
A vrai dire, il y a bien quelque chose qui coule sur mon corps, humide et poisseux, je sens cette couche répugnante qui bouche mes pores ; puis, le reste suit.
En même temps que mes courbatures, ma vue me revient, les sons se font eux plus doux, mais toujours aussi incompréhensibles.
Des cris, des voies, un écho mécanique et artificiel, des bip stridents et irréguliers ; le tout mêlé dans un brouhaha invraisemblable.
Alors, je tend mon bras en l’air, et regarde ma main, loin d’être immaculée.
Je perd irrésistiblement le contrôle de moi-même : ma main se met à trembler, se crispe, mon corps se tord et s’agite ; je me sens partir.
On me saisit, me cloue littéralement contre mon support, toujours en mouvement, quelque chose est joint à mon visage, de force; puis, plus rien.
Je retourne au néant, dans un état de bien-être absolu; je suis léger, tellement léger !
Une voie désagréable perturbe cette quiétude, cela me frustre: sans trop savoir pourquoi, je sentais avoir enfin trouver la paix que j’avais tant chercher.
Elle est confuse, je n’arrive à discerner que quelques mots; sombres et hideux, qui à chaque fois me renvois à des scènes irréelles … je crois.
L’angoisse, la peur, le désespoir, tous en moi comme si j’avais vécu tous cela.
Je ne sais pas au juste si j’y étais, si c’est vrai ou non, mais je n’ai pas le temps d’y mettre un tant soit peu d’ordre que ce monde me rappelle à lui.
En sueur, fébrile, terrorisé, je me réveille brusquement, une soudaine envie de vomir; ce goût me répugne.
Du sang, oui, j’ai le goût du sang en bouche, constamment.
J’ai beau tout expulser, à m’en nouer l’estomac, rien ne part; alors j’abandonne, et relève la tête.
J’ai d’abord du mal à le reconnaître, à me reconnaître; je l’examine alors attentivement, mais lui ne réagit pas, son regard reste amorphe, fixant droit devant lui.
Soudain, je sens une présence, et là, dans le miroir, deux lueurs rougeâtres apparaissent; malgré ma peur, je me retourne, poussé par une force inconnue.
Mais il est trop tard, tout à disparut, mon appréhension y compris, remplacé par un froid, glacial.
Il me ronge les os et me met dos au mur, qui me paraît bien chaud en comparaison; face à la porte, je lis mes jambes, les embrasses, mais la température ne cesse de descendre.
Presque glacé, un léger courant d’air m’attire par sa chaleur, je le suis, sors de la salle de bain.
Mon regard erre dans la pièce, vagabonde au hasard des objets, puis se fige à ma gauche, en direction de la fenêtre.
Je me place devant celle-ci, à sa recherche; le duo lumineux revient, mais je n’ai plus peur, « elle » me protège.
Soudain, un bruit, tout disparaît; des clés tournent dans la serrure en fer épais de la porte : un tour, deux tours; et un homme entre, me dit bonjour, … »
Le médecin l’interrompt, cessant subitement de prendre des notes.
Le patient lui arrête de se balancer, captivé par son plateau repas qu’il engouffre d’une traite; plus rien d’autre ne compte alors.
Le thérapeute sort de la chambre 13 atterré, et rejoint Mlle Mel, la jeune et jolie infirmière qu’il compte séduire d’ici peu.
Il lui raconte sa séance en détail, n’omettant aucun détail sur celui qui, pendant ce temps, dévore son assiette, se coupant la bouche et le reste du visage; sans émettre le plus petit son de douleur :
« Son mental est très atteint, il n’a aucune notion du temps et ne réalise pas qu’il est là depuis plus d’une semaine.
Son récit est rocambolesque, exagéré au possible, il confond les faits et ses rêves et y incorpore des bribes de son enfance … »
Elle se contente d’écouter, visiblement touchée par le sort de ce jeune homme, orphelin de naissance, retrouvé seul et miraculeusement indemne dans une forêt, voilà bien longtemps.
Il poursuit, pensant parvenir à ses fins par ce biais :
« Dire qu’il vient de perdre sa 23ème famille d’accueil, quelle destin effroyable !
De plus, … »
Une panne subite de courant le coupe dans son analyse, il se rend alors sans tarder, pour la troisième fois cette semaine, au; chargeant sa subalterne agacé de veiller le patient.
Elle entre dans la chambre, la pâle lueur de la pleine lune faisant office d’éclairage de fortune; elle la contemple un petit moment quand une voie lancinante la sort de sa contemplation :
« Encore faim, toujours et encore, plus et toujours, encore faim, toujours et encore, plus et … »
La femme en cherche la provenance dans la pièce, tournant sur elle-même, de plus en plus en proie à la panique qui monte irrésistiblement en elle.
Puis, plus rien, la voie se tait.
Face à l’infirmière, deux lueurs déchirent l’obscurité, accompagnées d’un toute autre voie, forte et rauque :
« Hum, t’as l’air bonne toi ! »
De son coté, le praticien revient , le courant va revenir sous peu; des cris l’alertent.
En panique, il se dirige vers la source, accompagné presque simultanément par l’électricité qui lui emboîte le pas puis le dépasse.
Soudain, à quelques mètres, une pièce reste dans le noir.
Il hésite puis s’en approche; le néon de la chambre clignote, il parvient à peine à indentifier son numéro … 13.
Presque collé à la vitre, il tente de percevoir quelque chose dans celle-ci, mais il fait trop noir.
Le néon se remet à fonctionner, lui dévoilant un spectacle terrifiant.
Figer, il entend un sinistre grognement derrière lui, tandis qu’une ombre impressionnante le recouvre entièrement.
L’entité dans son dos renifle alors, flairant les fluides corporels du pauvre homme en proie à une angoisse mortelle.
Il n’est plus qu’un cris qui se perd dans les couloirs déserts de l’hôpital, comme tant d’autres cette nuit-là …
Tytö-R-O_o 61234