Publié : lun. 29 août 2005, 16:01
[Je suis bien consciente de poster ma présentation en village fermé et j'attendrai le temps qu'il faudra...Qui ne tente rien n'a rien!]
Nom : Nadare
Prénom : Shio
Age : 20 ans
Sexe : Féminin
Description physique:
De taille et de corpulence moyennes, arrive sans mal à passer inaperçue. Cheveux blonds, souvent attachés pour plus de facilité de mouvement. Yeux dorés pétillants en permanence. Un visage plus rond que fin au teint mat, qui lui donne l’air de venir d’un pays chaud. S’habille la plupart du temps en blanc et/ou noir, contrastant avec son caractère, avec une sainte horreur pour les couleurs vives.
Histoire :
Shio habitait à l’époque avec ses parents –ou plutôt sa mère- et ses deux frères jumeaux, de 4 ans plus jeunes qu’elle, près de la frontière de Makyou no Kuni. Son père Shintaro étant un Anbu de Yukigakure no Sato la plupart du temps parti en mission, il ne rentrait chez lui que très peu souvent. Mais lorsqu’il revenait, il délaissait volontiers son masque d’Anbu, pour ne plus penser qu’à sa famille. Le ninja et le père étaient deux personnes distinctes. Chez lui, il avait des vêtements différents de ceux du travail afin d’assurer une sécurité optimale à ses proches et à lui-même.
« Papa, tu me prêtes ton masque ? »
Il souriait.
« Alors tu ne sors pas de la maison, d’accord ? »
Shio prenait alors un air buté.
« Mais je voulais aller le montrer à Suen ! »
« Écoute ma petite Shio…Il ne faut pas que quelqu’un te voie avec ce masque…Tu sais, il faut que personne ne sache qui je suis…Les Anbus doivent rester anonymes ! »
« Hanaunime ? Ca veut dire quoi ? »
Le père lui ébouriffait les cheveux en souriant.
« Ca n’est pas important ! »
La mère de Shio, Ai, ne travaillait pas et s’occupait des jumeaux, le revenu paternel suffisant amplement à leur donner tout ce dont ils avaient besoin.
La petite fille se rendait souvent sur la place de son village, lieu de réunion de tous les enfants du quartier. Là-bas, et malgré leurs 5 ou 6 ans, ils débattaient pour savoir quel était le papa le plus fort de tous, avec des arguments propres à leur âge.
« Mon papa c’est un Chûnin très puissant ! »
Suen, un garçon du même âge que Shio et grandement apprécié par celle-ci, riposta :
« Pfff…Les Chûnin ‘y sont nuls d’abord ! Ils servent qu’à donner des cours pour devenir ninja ! »
« Même pas vrai ! Mon papa on lui demande souvent de faire des missions importantes ! »
« Ouais, ouais, que des missions de rang A ou B ! »
Shio ne participait pas à ce genre d’échanges. Elle savait que le métier de son père devait rester secret. Mais sa fierté était telle qu’elle en ressentait de l’injustice.
« Moi, mon père, il est Jônin ! Il fait des missions de rang S ! »
« Waaaaaahoooooo ! »
« Même qu’il met sa vie en danger tout le temps ! »
La petite fille n’en pouvait plus. Une vague d’injustice la submergeait, trop grande pour parvenir à la contenir, et balaya d’un coup tous ses principes. Cette question de Suen –celui dont le père était Jônin- fut la goutte de trop.
« Et toi Shio ? Il fait quoi ton papa ? »
« …Il est Anbu ! Il chasse les krymynelles de rang S et il les brûle pour plus qu’il en reste de traces ! »
« Waaaaaaaaah ! »
*Oh non…Qu’est-ce que j’ai dit ? Papa et maman vont me gronder !*
« Dis, tu me montreras son masque ? »
« Combien il a tué de personnes ? »
« Il doit souvent pourchasser les déserteurs de Yuki ? »
Shio était noyée sous un flot de questions. Quand elle rentra chez elle en racontant ce qu’elle avait fait en pleurant, sa mère la consola.
« Ma petite Shio…Tu sais, ça n’est pas si grave ! Ici, personne n’est capable de faire du mal à ton père… »
*Sauf si un déserteur décide de passer par ici…*
« Et puis, tant qu’ils n’ont pas vu le masque, ils ne peuvent *pratiquement* rien contre lui… Ne pleure plus…D’accord ?»
La petite fille acquiesça. Cet incident était clos, du moins pour le moment…
C’était un jour d’orage. Le vent soufflait comme jamais, manquant de faire s’envoler le moindre humain sorti dehors. Shio, le nez collé à la vitre, regardait la pluie tomber, tandis que sa mère couchait ses frères. Elle ne pouvait pas aller jouer avec les autres aujourd’hui, le temps l’en empêchait.
Alors qu’elle somnolait à moitié, la porte s’ouvrit brusquement. Une silhouette noire se dessinait sur le fond nuageux, dégoulinante d’eau, de boue et…d’autre chose. Elle s’avança dans la lumière. Son père. Son visage était maculé de terre et de sang, plusieurs plaies –apparemment faites avec une arme tranchante- s’ouvraient sur sa joue, faisant couler abondamment le liquide rougeâtre. Plusieurs autres blessures sur les bras, mais toujours sans gravité.
Shio était aussi admirative qu'appeurée. Toutes ces marques sanglantes étaient la preuve d’un combat féroce ! Bien sûr elle l’avait maintes fois vu avec des cicatrices, quand il enlevait ses bandages et autres pansements. Mais là, ça n’était pas pareil, c’était du sang…
Sa mère se précipita pour accueillir son mari et l’emmena derechef dans la pièce d’à côté, là où se trouvaient toutes les pommades, crèmes et autres aiguilles, ces dernières servant à recoudre les blessures trop ouvertes. Shio s’approcha discrètement de la porte, et aperçut par son entrebâillement son père se faire soigner.
« Aïe ! Ca fait mal ! »
« Ca t’apprendra à faire le malin ! Que s’est-il passé ? »
« Entre Shio, ne reste pas dehors dans cette position inconfortable. »
La petite fille s’exécuta, nullement surprise par cette intervention. A chaque fois qu’elle décidait d’aller l’espionner, il la remarquait toujours. Plutôt normal pour un Anbu…
« Asseyez-vous toutes les deux. J’ai quelque chose d’important à vous dire. »
« Mais je n’ai pas fini de… »
« Peu importe, Ai. Ce ne sont que des égratignures. »
La mère de Shio la prit sur ses genoux, tandis que son père les regardait de ses yeux noirs. La petite fille tenait ses yeux du côté maternel mais les cheveux étaient bien de la lignée des Nadare.
« Il s’est passé quelque chose de grave. Je reviens de Yuki, et j’en suis parti tellement vite qu’ils n’ont pas eu le temps de me soigner… »
Il prit une inspiration.
« J’étais en mission, avec quatre autres Anbu…Nous devions rattraper un déserteur, qui s’était enfui depuis peu. Nous n’avions qu’à le retrouver, le brûler puis rentrer au bercail… *Bercaille ? Qu’est-ce que c’est ?* Il était de rang S, la routine pour nous. Quand nous l’avons retrouvé, il n’était pas seul. D’autres criminels, ayant désertés depuis plus longtemps, l’accompagnaient. A cinq contre trois, nous aurions aisément gagné…Mais ce ne fut pas le cas…Ils étaient forts, bien plus que nous, et les hommes qui étaient avec moi venaient tout juste de débuter dans le métier…Ils les ont massacrés…J’étais le seul survivant et j’ai lâchement fui… »
Il avait dit ces paroles comme on récite un texte. Shio le fixait de ses yeux dorés, complètement à l’ouest. Elle ne comprenait pas.
*Shintaro…Tu n’es pas un lâche…Tu mens…*
Le père soupira et déclara :
« Du moins, c’est ce que dit la version officielle… »
*Version…auficièl ?*
Il continua son histoire, comme s’il n’avait rien dit.
« Je suis ensuite parti à Yuki pour tout raconter à Kôrikage-sama…Et je suis venu ici dès que j’ai pu…»
Tout s’embrouillait dans la tête de Shio. Elle ne comprenait toujours pas. Version officielle ? Qu’est-ce que c’était une version officielle ? Dur de comprendre quand on a seulement six ans…
« Qu’est-ce que tu veux dire par version officielle ? »
*Maman je t’aime !*
Shintaro sourit faiblement.
« Qu’en réalité, ce ne sont pas ces déserteurs qui ont éliminé ces jeunes Anbus…mais moi. »
Le silence qui suivit fut froid, et empli de mort. Une boule s’était formée dans la gorge d’Ai et Shio avait les larmes aux yeux. Tout était devenu clair pour elle.
« Nous sommes arrivés tous les cinq dans la grotte où, d’après nos informations, le criminel avait élu domicile. Mais il était seul. Nous l’avons vite maîtrisé et, au moment où l’un des nôtres se préparait à lui donner le coup de grâce, j’ai tué l’Anbu. Les autres n’ont pas eu le temps de se remettre de leur surprise que je les avais déjà… »
*Déjà quoi ?*
Il ne finit pas sa phrase. La mère put simplement dire un mot, d’une voix cassée et éraillée par le chagrin.
« P…Pourquoi ? »
L’ancien Anbu se leva et se pencha vers sa fille, les yeux dans les yeux.
« Parce que les méchants ne sont pas toujours là où on le croit… »
*…Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?*
Il se releva et posa son masque représentant un loup qu’il avait gardé à la main sur une table proche.
« Je n’en aurai plus besoin dorénavant. »
*Le masque…Pourquoi tu le poses papa ? Mais…Et tes missions ? Tout le monde va te voir !*
Il se détourna.
« Où vas-tu ? »
« Je pars. Je deviens à mon tour ce que j’ai toujours pourchassé. Je n’ai pas assez de courage pour mettre fin à mes jours… »
*Partir ? Mettre fin à tes jours ? Pourquoi ? Il faut tout dire aux monsieurs ninjas…Ca n’est pas si grave de tuer des gens…Tu l’as déjà fait plein de fois !*
Ses pas firent craquer le plancher puis la porte claqua. Il était parti. Pour toujours.
*Papa ! Reviens !…S’il te plaît…Mon papa…*
Malgré les perles d’eau qui coulaient sur les joues de sa mère, Shio ne pleurait pas. Elle était bien trop triste, et les larmes ne suffisaient pas à exprimer l’étendue de son chagrin. Elle prit le masque et le serra fort contre elle. Sans le savoir, elle venait de s’enfermer dans un profond mutisme, qui durerait longtemps, très longtemps.
Quelques semaines plus tard, des Jônin arrivèrent chez eux. Ils n’avaient pas revu Shintaro depuis l’incident. Ai leur raconta tout, c’est ce que l’ancien Anbu avait voulu. Ils leur demandèrent de venir avec eux, à Yuki, et de s’y installer aussi longtemps qu’il faudrait pour retrouver le traître. Ils déménagèrent donc, Shio quittant à regrets Suen, qui était son meilleur ami.
Les années passèrent. Shio avait grandi, elle était maintenant âgée d’une douzaine d’années. Cela faisait six ans qu’elle ne parlait toujours pas…Maintenant qu’elle n’avait plus aucun revenu, sa mère avait ouvert un restaurant de râmen, le « Râmen no tengoku » à Yuki. Sa fille allait souvent l’aider là-bas, mais se contentait de faire la vaisselle ou le ménage, en raison de son mutisme.
Shintaro n’avait toujours pas été retrouvé et sa famille espérait que ça ne serait jamais le cas. Shio n’avait pas compris pourquoi il avait accompli cet acte meurtrier, seule la réponse « Parce que les méchants ne sont pas toujours où on le pense » lui avait été donnée par son père. S’il croyait qu’elle se satisferait d’une excuse aussi faible, il se fourvoyait complètement. Elle aurait voulu entrer à l’Académie de Yuki mais sa mère s’y était farouchement opposé. Elle avait besoin d’elle pour le restaurant et son mutisme serait sûrement un énorme handicap pour un ninja. La jeune fille ne sortait pratiquement pas, et ne connaissait personne dans le quartier. De toutes façons, elle ne voulait pas les entendre vanter leurs exploits à l’Académie, son injustice s’en serait retrouvée renforcée.
L’année prochaine, ses deux pénibles frères allaient y entrer. Ils étaient excités à cette idée et ne manquaient pas d’en faire part à leur sœur, qu’ils poursuivaient partout dans la maison pour lui raconter ce qu’ils allaient faire.
« On va savoir tout plein de techniques ! Ca va être trop cool ! »
« Même que Ono m’a dit qu’on allait apprendre une technique pour se transformer en super cano… »
« FUTAGO ! SOUSEIJI ! FERMEZ-LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
Les deux jumeaux en restèrent pantois. Shio avait hurlé. C’était la première fois qu’ils entendaient la voix de leur sœur, mais dans quelles circonstances ! Leur mère ne tarda pas à venir, alertée par cette voix féminine légèrement éraillée par le temps.
« Alors les garçons ? Vous nous ramenez déjà des filles à la mai… »
Elle s’interrompit en voyant ses enfants pétrifiés.
« Shio ? C’est toi qui as parlé ? »
« Oui… »
La jeune fille plaqua ses mains sur sa gorge. Elle avait mal. Ses cordes vocales la tiraillaient douloureusement.
Depuis que Shio parlait –soit dit en passant comme un charretier, son caractère s’en retrouvait complètement changé. Elle n’acceptait plus d’aller aider au « Râmen no tengoku » -en tant que serveuse cette fois- de son plein gré et sa mère devait aller fouiller le village de fond en comble avant de trouver sa fille la plupart du temps somnolant sous un arbre ou sur un toit, un épi de blé à la bouche.
*Mon Dieu…Que vais-je faire d’une flemme pareille ?*
Ses frères, maintenant entrés à l’Académie, la cherchaient toujours, mais avec plus de modération, car les représailles étaient devenues douloureuses. Shio ne manquait pas de leur donner une bonne leçon, même quand ils n’avaient rien fait, car sa mère lui interdisait toujours d’être ninja et sa fille était jalouse de ses deux cadets. Chaque année, elle lui demandait l’autorisation de s’inscrire à l’Académie.
« M’man ! Poké j’peux pas devenir ninja ? »
« Parce que j’ai besoin de toi au restaurant… »
Futago en remettait une couche.
« C’est surtout parce que t’es une fille ! Et que les filles elles sont nulles ! »
« Ta gu**** p’tit merdeux ! »
« Et toi, pourquoi veux-tu à ce point devenir ninja ? »
« …Je veux devenir Anbu. »
*Ca n’a rien à voir avec papa, du moins directement…Mais je veux lui montrer –à moi également- qu’ils ne sont pas tous aussi mauvais qu’il le pensait…*
Sa mère la regardait quelques instants en silence puis repartait travailler.
Le soir, Shio, après avoir vérifié qu’aucun des jumeaux n’était dans les parages, sortait le masque de son père d’un de ses tiroirs et le contemplait pendant une bonne dizaine de minutes avant de le remettre à sa place. Futago et Souseiji ne devaient pas le voir car ils poseraient sûrement plein de questions à son sujet et la vraie histoire de leur père leur était inconnue ; pour eux, il était mort au cours d’une de ses missions, tué par un déserteur.
La vie de Shio se déroulait sans encombre, suivant son train-train quotidien. Le quotidien…Voilà ce que Shio détestait le plus au monde. Et le sien, elle voulait le changer, faire de sa vie une aventure perpétuelle, et être ninja était l’un des rares moyens existant.
Lorsque arriva son vingtième anniversaire, la jeune femme se décida enfin.
« Maman, que tu le veuilles ou non, je deviendrai Anbu. Je vais à l’Académie. »
Futago s’étouffa à moitié.
« Tu crois pas que t’es un peu trop vieille pour ça ? ! Certains profs sont plus jeunes que toi ! »
« Et alors ? Si tu crois que ça me pose un problème ! »
Sa mère prit la parole.
« Bien. Shio, si c’est vraiment ce que tu veux… »
« …J’aurais cru que tu résisterais plus… »
« Hé bien, je voulais voir si c’était vraiment ce que tu voulais et si tu ne t’en lasserais pas… »
« …Tu m’as fait poireauter toutes ces années pour ça ? »
Elle acquiesça.
« Je voulais être sure que tu ne voulais pas y entrer pour…une autre raison, dans la précipitation. »
« T’en fais pas…C’est pas ça du tout… »
Shio regarda par la fenêtre. Un oiseau voletait dehors, poussé par l’air venu du Sud. Au loin, on voyait l’Académie.
*Je vais y entrer…Je le veux !*
Nindô : « Ne rien faire de ses journées est preuve d’une grande sagesse et d’économie de soi… »
Aime : Les jours de neige, la nouveauté, flâner dans les rues, rabrouer Souseiji et Futago
N’aime pas : Les nouilles, le quotidien, aider sa mère au « Râmen no tengoku » , entendre Souseiji et Futago vanter leurs exploits
Caractère :
D’une flemmardise légendaire, se débrouille toujours pour faire faire son travail à quelqu’un d’autre. Se plie aux ordres quand ils ne sont pas trop fatiguants ou trop ennuyeux, ce qui ne l’empêche pas de se faire entendre quand elle le désire. Etait timide et calme lorsqu’elle était petite, mais depuis qu’elle reparle, son caractère a complètement changé.
Qualités :
-Déterminée
-Physionomiste, a une très bonne mémoire
-N’a pas froid aux yeux
Défauts :
-Brutale
-Feignante
-Parle familièrement
Nom : Nadare
Prénom : Shio
Age : 20 ans
Sexe : Féminin
Description physique:
De taille et de corpulence moyennes, arrive sans mal à passer inaperçue. Cheveux blonds, souvent attachés pour plus de facilité de mouvement. Yeux dorés pétillants en permanence. Un visage plus rond que fin au teint mat, qui lui donne l’air de venir d’un pays chaud. S’habille la plupart du temps en blanc et/ou noir, contrastant avec son caractère, avec une sainte horreur pour les couleurs vives.
Histoire :
Shio habitait à l’époque avec ses parents –ou plutôt sa mère- et ses deux frères jumeaux, de 4 ans plus jeunes qu’elle, près de la frontière de Makyou no Kuni. Son père Shintaro étant un Anbu de Yukigakure no Sato la plupart du temps parti en mission, il ne rentrait chez lui que très peu souvent. Mais lorsqu’il revenait, il délaissait volontiers son masque d’Anbu, pour ne plus penser qu’à sa famille. Le ninja et le père étaient deux personnes distinctes. Chez lui, il avait des vêtements différents de ceux du travail afin d’assurer une sécurité optimale à ses proches et à lui-même.
« Papa, tu me prêtes ton masque ? »
Il souriait.
« Alors tu ne sors pas de la maison, d’accord ? »
Shio prenait alors un air buté.
« Mais je voulais aller le montrer à Suen ! »
« Écoute ma petite Shio…Il ne faut pas que quelqu’un te voie avec ce masque…Tu sais, il faut que personne ne sache qui je suis…Les Anbus doivent rester anonymes ! »
« Hanaunime ? Ca veut dire quoi ? »
Le père lui ébouriffait les cheveux en souriant.
« Ca n’est pas important ! »
La mère de Shio, Ai, ne travaillait pas et s’occupait des jumeaux, le revenu paternel suffisant amplement à leur donner tout ce dont ils avaient besoin.
La petite fille se rendait souvent sur la place de son village, lieu de réunion de tous les enfants du quartier. Là-bas, et malgré leurs 5 ou 6 ans, ils débattaient pour savoir quel était le papa le plus fort de tous, avec des arguments propres à leur âge.
« Mon papa c’est un Chûnin très puissant ! »
Suen, un garçon du même âge que Shio et grandement apprécié par celle-ci, riposta :
« Pfff…Les Chûnin ‘y sont nuls d’abord ! Ils servent qu’à donner des cours pour devenir ninja ! »
« Même pas vrai ! Mon papa on lui demande souvent de faire des missions importantes ! »
« Ouais, ouais, que des missions de rang A ou B ! »
Shio ne participait pas à ce genre d’échanges. Elle savait que le métier de son père devait rester secret. Mais sa fierté était telle qu’elle en ressentait de l’injustice.
« Moi, mon père, il est Jônin ! Il fait des missions de rang S ! »
« Waaaaaahoooooo ! »
« Même qu’il met sa vie en danger tout le temps ! »
La petite fille n’en pouvait plus. Une vague d’injustice la submergeait, trop grande pour parvenir à la contenir, et balaya d’un coup tous ses principes. Cette question de Suen –celui dont le père était Jônin- fut la goutte de trop.
« Et toi Shio ? Il fait quoi ton papa ? »
« …Il est Anbu ! Il chasse les krymynelles de rang S et il les brûle pour plus qu’il en reste de traces ! »
« Waaaaaaaaah ! »
*Oh non…Qu’est-ce que j’ai dit ? Papa et maman vont me gronder !*
« Dis, tu me montreras son masque ? »
« Combien il a tué de personnes ? »
« Il doit souvent pourchasser les déserteurs de Yuki ? »
Shio était noyée sous un flot de questions. Quand elle rentra chez elle en racontant ce qu’elle avait fait en pleurant, sa mère la consola.
« Ma petite Shio…Tu sais, ça n’est pas si grave ! Ici, personne n’est capable de faire du mal à ton père… »
*Sauf si un déserteur décide de passer par ici…*
« Et puis, tant qu’ils n’ont pas vu le masque, ils ne peuvent *pratiquement* rien contre lui… Ne pleure plus…D’accord ?»
La petite fille acquiesça. Cet incident était clos, du moins pour le moment…
C’était un jour d’orage. Le vent soufflait comme jamais, manquant de faire s’envoler le moindre humain sorti dehors. Shio, le nez collé à la vitre, regardait la pluie tomber, tandis que sa mère couchait ses frères. Elle ne pouvait pas aller jouer avec les autres aujourd’hui, le temps l’en empêchait.
Alors qu’elle somnolait à moitié, la porte s’ouvrit brusquement. Une silhouette noire se dessinait sur le fond nuageux, dégoulinante d’eau, de boue et…d’autre chose. Elle s’avança dans la lumière. Son père. Son visage était maculé de terre et de sang, plusieurs plaies –apparemment faites avec une arme tranchante- s’ouvraient sur sa joue, faisant couler abondamment le liquide rougeâtre. Plusieurs autres blessures sur les bras, mais toujours sans gravité.
Shio était aussi admirative qu'appeurée. Toutes ces marques sanglantes étaient la preuve d’un combat féroce ! Bien sûr elle l’avait maintes fois vu avec des cicatrices, quand il enlevait ses bandages et autres pansements. Mais là, ça n’était pas pareil, c’était du sang…
Sa mère se précipita pour accueillir son mari et l’emmena derechef dans la pièce d’à côté, là où se trouvaient toutes les pommades, crèmes et autres aiguilles, ces dernières servant à recoudre les blessures trop ouvertes. Shio s’approcha discrètement de la porte, et aperçut par son entrebâillement son père se faire soigner.
« Aïe ! Ca fait mal ! »
« Ca t’apprendra à faire le malin ! Que s’est-il passé ? »
« Entre Shio, ne reste pas dehors dans cette position inconfortable. »
La petite fille s’exécuta, nullement surprise par cette intervention. A chaque fois qu’elle décidait d’aller l’espionner, il la remarquait toujours. Plutôt normal pour un Anbu…
« Asseyez-vous toutes les deux. J’ai quelque chose d’important à vous dire. »
« Mais je n’ai pas fini de… »
« Peu importe, Ai. Ce ne sont que des égratignures. »
La mère de Shio la prit sur ses genoux, tandis que son père les regardait de ses yeux noirs. La petite fille tenait ses yeux du côté maternel mais les cheveux étaient bien de la lignée des Nadare.
« Il s’est passé quelque chose de grave. Je reviens de Yuki, et j’en suis parti tellement vite qu’ils n’ont pas eu le temps de me soigner… »
Il prit une inspiration.
« J’étais en mission, avec quatre autres Anbu…Nous devions rattraper un déserteur, qui s’était enfui depuis peu. Nous n’avions qu’à le retrouver, le brûler puis rentrer au bercail… *Bercaille ? Qu’est-ce que c’est ?* Il était de rang S, la routine pour nous. Quand nous l’avons retrouvé, il n’était pas seul. D’autres criminels, ayant désertés depuis plus longtemps, l’accompagnaient. A cinq contre trois, nous aurions aisément gagné…Mais ce ne fut pas le cas…Ils étaient forts, bien plus que nous, et les hommes qui étaient avec moi venaient tout juste de débuter dans le métier…Ils les ont massacrés…J’étais le seul survivant et j’ai lâchement fui… »
Il avait dit ces paroles comme on récite un texte. Shio le fixait de ses yeux dorés, complètement à l’ouest. Elle ne comprenait pas.
*Shintaro…Tu n’es pas un lâche…Tu mens…*
Le père soupira et déclara :
« Du moins, c’est ce que dit la version officielle… »
*Version…auficièl ?*
Il continua son histoire, comme s’il n’avait rien dit.
« Je suis ensuite parti à Yuki pour tout raconter à Kôrikage-sama…Et je suis venu ici dès que j’ai pu…»
Tout s’embrouillait dans la tête de Shio. Elle ne comprenait toujours pas. Version officielle ? Qu’est-ce que c’était une version officielle ? Dur de comprendre quand on a seulement six ans…
« Qu’est-ce que tu veux dire par version officielle ? »
*Maman je t’aime !*
Shintaro sourit faiblement.
« Qu’en réalité, ce ne sont pas ces déserteurs qui ont éliminé ces jeunes Anbus…mais moi. »
Le silence qui suivit fut froid, et empli de mort. Une boule s’était formée dans la gorge d’Ai et Shio avait les larmes aux yeux. Tout était devenu clair pour elle.
« Nous sommes arrivés tous les cinq dans la grotte où, d’après nos informations, le criminel avait élu domicile. Mais il était seul. Nous l’avons vite maîtrisé et, au moment où l’un des nôtres se préparait à lui donner le coup de grâce, j’ai tué l’Anbu. Les autres n’ont pas eu le temps de se remettre de leur surprise que je les avais déjà… »
*Déjà quoi ?*
Il ne finit pas sa phrase. La mère put simplement dire un mot, d’une voix cassée et éraillée par le chagrin.
« P…Pourquoi ? »
L’ancien Anbu se leva et se pencha vers sa fille, les yeux dans les yeux.
« Parce que les méchants ne sont pas toujours là où on le croit… »
*…Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?*
Il se releva et posa son masque représentant un loup qu’il avait gardé à la main sur une table proche.
« Je n’en aurai plus besoin dorénavant. »
*Le masque…Pourquoi tu le poses papa ? Mais…Et tes missions ? Tout le monde va te voir !*
Il se détourna.
« Où vas-tu ? »
« Je pars. Je deviens à mon tour ce que j’ai toujours pourchassé. Je n’ai pas assez de courage pour mettre fin à mes jours… »
*Partir ? Mettre fin à tes jours ? Pourquoi ? Il faut tout dire aux monsieurs ninjas…Ca n’est pas si grave de tuer des gens…Tu l’as déjà fait plein de fois !*
Ses pas firent craquer le plancher puis la porte claqua. Il était parti. Pour toujours.
*Papa ! Reviens !…S’il te plaît…Mon papa…*
Malgré les perles d’eau qui coulaient sur les joues de sa mère, Shio ne pleurait pas. Elle était bien trop triste, et les larmes ne suffisaient pas à exprimer l’étendue de son chagrin. Elle prit le masque et le serra fort contre elle. Sans le savoir, elle venait de s’enfermer dans un profond mutisme, qui durerait longtemps, très longtemps.
Quelques semaines plus tard, des Jônin arrivèrent chez eux. Ils n’avaient pas revu Shintaro depuis l’incident. Ai leur raconta tout, c’est ce que l’ancien Anbu avait voulu. Ils leur demandèrent de venir avec eux, à Yuki, et de s’y installer aussi longtemps qu’il faudrait pour retrouver le traître. Ils déménagèrent donc, Shio quittant à regrets Suen, qui était son meilleur ami.
Les années passèrent. Shio avait grandi, elle était maintenant âgée d’une douzaine d’années. Cela faisait six ans qu’elle ne parlait toujours pas…Maintenant qu’elle n’avait plus aucun revenu, sa mère avait ouvert un restaurant de râmen, le « Râmen no tengoku » à Yuki. Sa fille allait souvent l’aider là-bas, mais se contentait de faire la vaisselle ou le ménage, en raison de son mutisme.
Shintaro n’avait toujours pas été retrouvé et sa famille espérait que ça ne serait jamais le cas. Shio n’avait pas compris pourquoi il avait accompli cet acte meurtrier, seule la réponse « Parce que les méchants ne sont pas toujours où on le pense » lui avait été donnée par son père. S’il croyait qu’elle se satisferait d’une excuse aussi faible, il se fourvoyait complètement. Elle aurait voulu entrer à l’Académie de Yuki mais sa mère s’y était farouchement opposé. Elle avait besoin d’elle pour le restaurant et son mutisme serait sûrement un énorme handicap pour un ninja. La jeune fille ne sortait pratiquement pas, et ne connaissait personne dans le quartier. De toutes façons, elle ne voulait pas les entendre vanter leurs exploits à l’Académie, son injustice s’en serait retrouvée renforcée.
L’année prochaine, ses deux pénibles frères allaient y entrer. Ils étaient excités à cette idée et ne manquaient pas d’en faire part à leur sœur, qu’ils poursuivaient partout dans la maison pour lui raconter ce qu’ils allaient faire.
« On va savoir tout plein de techniques ! Ca va être trop cool ! »
« Même que Ono m’a dit qu’on allait apprendre une technique pour se transformer en super cano… »
« FUTAGO ! SOUSEIJI ! FERMEZ-LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
Les deux jumeaux en restèrent pantois. Shio avait hurlé. C’était la première fois qu’ils entendaient la voix de leur sœur, mais dans quelles circonstances ! Leur mère ne tarda pas à venir, alertée par cette voix féminine légèrement éraillée par le temps.
« Alors les garçons ? Vous nous ramenez déjà des filles à la mai… »
Elle s’interrompit en voyant ses enfants pétrifiés.
« Shio ? C’est toi qui as parlé ? »
« Oui… »
La jeune fille plaqua ses mains sur sa gorge. Elle avait mal. Ses cordes vocales la tiraillaient douloureusement.
Depuis que Shio parlait –soit dit en passant comme un charretier, son caractère s’en retrouvait complètement changé. Elle n’acceptait plus d’aller aider au « Râmen no tengoku » -en tant que serveuse cette fois- de son plein gré et sa mère devait aller fouiller le village de fond en comble avant de trouver sa fille la plupart du temps somnolant sous un arbre ou sur un toit, un épi de blé à la bouche.
*Mon Dieu…Que vais-je faire d’une flemme pareille ?*
Ses frères, maintenant entrés à l’Académie, la cherchaient toujours, mais avec plus de modération, car les représailles étaient devenues douloureuses. Shio ne manquait pas de leur donner une bonne leçon, même quand ils n’avaient rien fait, car sa mère lui interdisait toujours d’être ninja et sa fille était jalouse de ses deux cadets. Chaque année, elle lui demandait l’autorisation de s’inscrire à l’Académie.
« M’man ! Poké j’peux pas devenir ninja ? »
« Parce que j’ai besoin de toi au restaurant… »
Futago en remettait une couche.
« C’est surtout parce que t’es une fille ! Et que les filles elles sont nulles ! »
« Ta gu**** p’tit merdeux ! »
« Et toi, pourquoi veux-tu à ce point devenir ninja ? »
« …Je veux devenir Anbu. »
*Ca n’a rien à voir avec papa, du moins directement…Mais je veux lui montrer –à moi également- qu’ils ne sont pas tous aussi mauvais qu’il le pensait…*
Sa mère la regardait quelques instants en silence puis repartait travailler.
Le soir, Shio, après avoir vérifié qu’aucun des jumeaux n’était dans les parages, sortait le masque de son père d’un de ses tiroirs et le contemplait pendant une bonne dizaine de minutes avant de le remettre à sa place. Futago et Souseiji ne devaient pas le voir car ils poseraient sûrement plein de questions à son sujet et la vraie histoire de leur père leur était inconnue ; pour eux, il était mort au cours d’une de ses missions, tué par un déserteur.
La vie de Shio se déroulait sans encombre, suivant son train-train quotidien. Le quotidien…Voilà ce que Shio détestait le plus au monde. Et le sien, elle voulait le changer, faire de sa vie une aventure perpétuelle, et être ninja était l’un des rares moyens existant.
Lorsque arriva son vingtième anniversaire, la jeune femme se décida enfin.
« Maman, que tu le veuilles ou non, je deviendrai Anbu. Je vais à l’Académie. »
Futago s’étouffa à moitié.
« Tu crois pas que t’es un peu trop vieille pour ça ? ! Certains profs sont plus jeunes que toi ! »
« Et alors ? Si tu crois que ça me pose un problème ! »
Sa mère prit la parole.
« Bien. Shio, si c’est vraiment ce que tu veux… »
« …J’aurais cru que tu résisterais plus… »
« Hé bien, je voulais voir si c’était vraiment ce que tu voulais et si tu ne t’en lasserais pas… »
« …Tu m’as fait poireauter toutes ces années pour ça ? »
Elle acquiesça.
« Je voulais être sure que tu ne voulais pas y entrer pour…une autre raison, dans la précipitation. »
« T’en fais pas…C’est pas ça du tout… »
Shio regarda par la fenêtre. Un oiseau voletait dehors, poussé par l’air venu du Sud. Au loin, on voyait l’Académie.
*Je vais y entrer…Je le veux !*
Nindô : « Ne rien faire de ses journées est preuve d’une grande sagesse et d’économie de soi… »
Aime : Les jours de neige, la nouveauté, flâner dans les rues, rabrouer Souseiji et Futago
N’aime pas : Les nouilles, le quotidien, aider sa mère au « Râmen no tengoku » , entendre Souseiji et Futago vanter leurs exploits
Caractère :
D’une flemmardise légendaire, se débrouille toujours pour faire faire son travail à quelqu’un d’autre. Se plie aux ordres quand ils ne sont pas trop fatiguants ou trop ennuyeux, ce qui ne l’empêche pas de se faire entendre quand elle le désire. Etait timide et calme lorsqu’elle était petite, mais depuis qu’elle reparle, son caractère a complètement changé.
Qualités :
-Déterminée
-Physionomiste, a une très bonne mémoire
-N’a pas froid aux yeux
Défauts :
-Brutale
-Feignante
-Parle familièrement