14 ans, Masculin
Image tirée de http://www.straysonline.com/
En passant, je vous conseille de vous y mettre, c'est assez bon
Mais autant qu'on le sache, cela ne préoccupe pas du tout Kyuuketsuki qui est loin de se soucier de son apparence physique. Cela ne le rend pas asocial pour autant. Malgré son apparence bizarre, il aime bien rigoler et être avec ses amis, car ça le fait un peu oublier ses problèmes... car des problèmes, il en a, et même un joli quatuor. Premièrement, il ne sait pas lire ni écrire, n'ayant jamais reçu d'éducation digne de ce nom. Le second obstacle auquel il doit faire face est sa capacité naturelle à être alerté de tout et n'importe quoi. Il est donc d'un naturel distrait par tout son environnement, et ne réfléchit pas vraiment avant d'agir. Il agit parfois par instinct, par réflexe, de façon totalement animale. Le troisième problème qui survient est celui, peu anodin, de son goût prononcé pour la viande. Il a plutôt évolué du côté des carnivores que celui des omnivores. Cette orientation nutritive ne le mettrait pas dans des situations impossibles si elle n'était pas accompagnée du premier problème. La faim se caractérise chez lui par la bave qui coule et ses yeux fixés sur le cou des enfants de son âge. Ce qui nous amène au quatrième et dernier inconvénient majeur de Kyuuketsuki, à savoir son deuxième péché-mignon : le sang. Deux sortes de créatures ont besoin de sang pour vivre : les vampires et Kyuuketsuki. Trouver du sang quotidiennement est donc le réel fardeau du jeune garçon-animal.
La question qui se pose est donc : Comment se fait-il qu'il soit ainsi conçu ? Quels mystères l'évolution nous réserve-t-elle ?
Kyuuketsuki est né dans un bocal, comme ses frères. Lui a eu la chance, ou la malchance de vivre. Il fut donc gardé précieusement et développé, à coups d'insémination, de perfusions, de transplantations et de tous les mots en ions qui font référence à la boucherie génétique à laquelle s'adonnent les créateurs sadiques de ces pauvres créatures, jusqu'à un âge correct. Il avait alors 5 ans lorsqu'il prit conscience, avec ses yeux et son esprit d'enfant, du monde qui l'entourait. Un joli laboratoire l'entourait. Des choses qui brillent, des choses froides, des choses qui bougent de gauche à droite avec un gros oeil au milieu, des images qui bougent, du bleu, du blanc. Et cette chose sur laquelle il était assis était dure. Et un fil partait de son bras. On lui faisait des petites piqûres, on lui donnait à manger. Il était le plus heureux du monde. Il écoutait les gens discuter et apprenait petit à petit à dire des mots d'une syllabes, parfois deux avec un peu d'efforts, parfois une suite de mots d'une syllabe enchaînés à un rythme impressionnant.
Au fur et à mesure des années, les choses qui brillent devinrent des fioles et des ustensiles qui reflétaient la lumière du spot lumineux au-dessus de sa tête. Les choses froides se révélaient être les tables de métal sur lesquels reposaient ces objets ou le carrelage posé sur les murs. Les choses qui bougent de gauche à droite avec un gros oeil au milieu servaient à regarder ce qu'il se passait dans la pièce. Des caméras de surveillance, couplés à des écrans de diffusion - les images qui bougent. Le bleu et le blanc étaient les teintes principales de ce lieu propre, net et clair. Les blouses des rares personnes qui aparaissaient était elles aussi éclatantes de blancheur. Les mots devinrent plus longs, plus difficiles, s'enchaînaient plus lentement, mais paradoxalement étaient plus compréhensibles.
Kyuuketsuki développait une sympathie pour son papa. Même s'il était occupé, il aimait bien le regarder, apprendre ce qu'il faisait, imiter ses gestes. Il rigolait tout seul en pensant à des situations cocasses. Impossible pour Kyuuketsuki de sombrer dans l'ennui : il trouvait toujours quelque chose à faire. Son imagination était débordante, voire envahissante. Son papa le grondait. Sa grosse moustache blanche et son crâne dégarni se collaient face au visage du garçon et sa grande bouche lui crachait des millions de goutelettes d'eau. Kyuuketsuki baissait les yeux, se passait la main sur le visage, et allait s'asseoir dans un coin, pour rigoler à nouveau sur une nouvelle chose qui l'entourait. Il était très réactif à ce qu'il voyait, à défaut d'être observateur.
Lorsqu'il eut l'âge de comprendre, il était déjà trop tard. Ses tests avaient échoué. On lui avait demandé de sentir, de toucher, de voir, de goûter, d'écouter, de frapper, de courir, de sauter, de crier. Chaque épreuve était notée, et la tête de son professeur ne montrait, à chaque fois, aucun signe positif. Pourtant Kyuuketsuki voulait faire plaisir à son papa. Mais rien n'y faisait. Sur un des tests, il esquissa un sourire. Pas globalement suffisant. Sans un mot, Kyuuketsuki fut abandonné. On l'emmena au milieu de terres désertiques. Le garçon versait pour la première fois des larmes. Il ne voulait pas être abandonné. Toute sa maigre existence, il avait été enfermé dans une seule pièce. On lui donnait à manger, sans savoir ce que c'était. On lui faisait des piqûres... et ce fil qui le reliait à une poche rouge lui manquait. Il se grattait le bras, il appelait son père. Il se recroquevilla et fermit les yeux. Il ne pouvait s'arrêter de pleurer. Il ne savait pas ce qu'il allait faire. Il ne pensait pas à son avenir, mais à son passé. Il avait tout perdu.
Des shinobis passèrent et le prirent au premier abord pour un animal. Il était en boule, nu, poilu. Après vérification à coups de gros orteil, il s'avérait que la boule de poil avait un visage et une forme humanoïde. Le garçon fut emmené et examiné au village le plus proche. Quelques mois donnèrent l'occasion à Kyuuketsu de se faire à sa nouvelle vie solitaire. Il n'était plus enfermé. Il découvrit le monde extérieur, redécouvrit les piqûres et les tests avec les notes. Mais cette fois, la personne se chargeant d'évaluer Kyuuketsu était plutôt satisfaite, ce qui ravit le jeune garçon. Lorsqu'il était dans le grand bâtiment où on s'occupait de lui - l'hôpital - il était heureux. Ca lui rappelait son enfance, mais en plus grand, en plus libre, en moins opprimant. Il ne se faisait pas gronder et cracher dessus quand il faisait n'importe quoi : les dames en blouse blanche n'arrivaient pas à l'attraper. L'un des shinobis qui avaient ramassé Kyuuketsu lui avait aussi acheté une salopette afin de ne pas le laisser vagabonder totalement nu dans l'hôpital. Lorsque Kyuuketsu disparut de l'hôpital, il laissa une grande énigme à ses soigneurs. Celle du "Où sont passées les poches pour les perfusions de sang des patients ?".
Kyuuketsu vagabondait dans les rues du village caché de la pierre. Malgré son attitude animale, il réussissait, jour après jour, à se faire une place dans la société. Il travaillait pour gagner de l'argent aux côtés d'un chasseur, qui, en échange des aptitudes naturelles animales de Kyuuketsu, lui fournissait du sang. Kyuuketsu accumula assez d'argent pour acheter une paire de bottes à un sans-abri. Kyuuketsu avait fait une affaire. Contre quelques pièces qui brillent, il avait des bottes pour ne plus lui faire mal aux pieds. En revenant du lieu de transaction, Kyuuketsu, alors âgé de 14 ans, parfaitement conscient de ses problèmes et de ses capacités, se trouva fort dépouvru lorsque l'amour fut venu. Un regard qui se croise, plein de tendresse. Le coeur qui bat plus vite qu'à l'accoutumée, les sensations bizarres dans le ventre et, spécialement pour Kyuuketsu, la bave aux lèvres le caractérisant si bien. Mais le garçon n'avait jamais connu ça : ce n'était pas le corps qui demandait quelque chose, mais son esprit. Bien qu'il voulait aller voir cette jeune fille et lui sauter au cou - ... - il longeait les murs pour l'éviter. Ses nouvelles bottes s'enfuirent loin, et emportèrent l'amoureux dans son petit chez lui.
Il rêva d'elle. Une peau claire, des cheveux presque de la même couleur que les siens. Elle était un peu plus grande que lui. Il l'avait vue et s'était imaginé mille choses. Il repensait à elle et imaginait encore plus de choses. Ce qu'elle faisait, ce qu'elle voulait faire, ce qu'elle avait fait, ce qu'elle fera, ce qu'elle avait voulu faire et qu'elle ne veut plus faire, ce qu'elle fera après ce qu'elle voulait faire, ce qu'elle aimait, ce qu'elle a aimé mais qu'elle n'aime plus, ce qu'elle pense qu'elle pourra ne plus aimer un jour, ce qu'elle n'aime pas, ce qu'elle a aimé mais ce qu'elle n'aime plus, et ainsi de suite. Les questions s'enchainèrent sans trouver de réponse, et Kyuuketsu s'endormit.
Le lendemain, le garçon décida de retourner sur les lieux, mais il n'y avait plus personne. Il se dirigea vers l'entrée de l'académie afin d'en savoir un peu plus sur elle.
Nindô : « Un pour touffe, touffe pour un ! »
Qualités :
Gentil, compréhensif, rigolo, sincère
Défauts :
Timide, impulsif
Ce qu'il aime :
Le sang, ses amis, rigoler, la viande
Ce qu'il déteste :
La violence, les légumes