Fais avec Musashi, Miyu et Sae [HRP]
Leolio
Ils s'étaient tous les 4 éloignés du groupe des étudiants et des genins. Ce que Leolio avait à dire devait d'abord être étudié, analysé par des ninjas supérieurs. Les autres l'apprendront bien assez tôt. Sae, Musashi, Miyu et Leolio étaient assez loin pour ne pas être entendu, et ce même par des petits malins qui tenteraient à leurs risques et périls d'écouter cette discussion. Mais ils étaient assez près pour intervenir en cas d'attaque. Il valait mieux être préparé car depuis quelques temps ils étaient constamment attaqués.
Tous assis, les regards se tournèrent vers Leolio. C'était le plus haut gradé mais c'était aussi le seul à connaître les évènements de cette nuit. Le silence devenait pesant et gênant. Leolio réfléchissait à comment amener la chose mais Sae n'en pouvait plus d'attendre
"Tu vas nous raconter ce qui s'est passé oui ou non?!!!"
Cette tirade eut pour mérite de faire sortir Leolio de sa rêverie.
"Oui, oui... Je ne sais pas trop comment vous présenter ça.
Il y a eu un coup d'état à Suna de la part d'une partie des membres du conseil menée par la famille Kinran. Ils ont envoyé des ninjas d'élite pour tuer tous les autres membres du conseil. Vers 2 heures du matin, 2 ninjas d'élite se sont introduits chez moi pour essayer de me tuer. Ce qu'il ne savait pas c'est que je n'étais pas seul. Cette donnée manquante leur coûta la vie. Par contre, des groupes identiques tuèrent Jootai Shinrai, Mikai Ozuhira et Shiroshuzen Resshin. Et ils essayèrent de te tuer Sae."
Leolio marqua une pause, aussi bien pour les laisser encaisser ces premières informations que pour marquer la prochaine annonce qu'il allait faire.
"Lorsque j'ai tué les ninjas d'élite venus m'assassiner et que je me suis aperçu de leur identité, je me suis rendu chez Kinran Fusaaki pour avoir des explications. Comme il n'était pas là, j'ai décidé de me rendre chez le Kazekage. Et dans son dojo...dans son dojo... j'ai retrouvé son corps sans vie.
Kinran Fusaaki a tué le Kazekage sous l'ordre de sa femme Kinran Akane..."
Leolio s'arrêta là. Pour lui revivre ses évènements étaient un véritable calvaire. Durant tout son discours, il avait garder la tête basse et les yeux rivés sur le sol. A l'annonce de la terrible nouvelle, il n'osa pas relever la tête mais ferma de toutes ses forces son poing.
Il ne savait pas comment allait réagir les autres à cette nouvelle. Il n'en avait pas terminé avec les récits de cette nuit là mais il ne pouvait continuer pour l'instant.
Miyu
Miyu s'assit en tailleur à côté de Musashi, son chapeau sagement posé sur ses genoux feignant à la perfection le calme effronté que l'on se plaisait à lui attribuer. En réalité elle bouillonnait littéralement et se retenait de ne pas assaillir Leolio de questions.
Le junin ne semblant pas vouloir se décider à parler... réfléchir avant d'agir, vraiment pas le truc de la Renraku. Ah les hommes il fallait toujours qu'on les bouscule un peu pour qu'ils crachent le morceau. Évidemment qui est ce qui étaient généralement cet élement déclencheur ? Les femmes bien sur ! C'est donc Sae qui ouvrit le bal avec une tirade que n'aurait pas reniée la chunin. Elle dut d'ailleurs retenir un sourire d'approbation destiné à sa supérieure.
Miyu encaissa les première informations sans broncher. Ainsi donc son pressentiment s'était confirmé... d'une manière qu'elle n'avait pourtant pas osé imaginer. Un coup d'état rien que ça...
Son esprit releva pourtant la zone d'ombre sur laquelle Leolio passa rapidement, à savoir : la personne qui l'accompagnait au moment des faits et qui a vraisemblablement fait pencher la balance en sa faveur.
Lorsqu'il arriva au kazekage, Miyu se pencha légèrement en avant, attentive. Si le Kage pouvait les rejoindre alors... le regard brillant, la chunin attendait la suite.
Son regard pâlît violemment alors qu'elle se mordait la lèvre, accusant le choc. Le Kage... la figure de proue du village, l'une des seules personnes pour qui elle manifestait ce qui s'approchait le plus du mot respect... mort. Assassiné. Par des membres du Conseil... ces même membres qu'elle haïssait et qui le lui rendait bien.
Elle sentit son coeur se serrer mais aucune larme ne vint mouiller ses yeux. Pas maintenant. Ce n'était ni le lieu ni le moment.
La chunin se frotta consciencieusement les tempes avant de s'adresser à Leolio de sa voix habituelle.
« Il y a plusieurs points que je souhaiterai éclaircir et noter afin d'y voir plus clair et de pouvoir me rendre compte des pièces déjà avancées sur l'échiquier.
Tu étais avec une personne ce soir là. Une personne qui a vraisemblablement suffisamment de pouvoir pour faire pencher la balance dans un combat dépassant de loin mes capacités. Qui est elle ? Peut on la contacter ?
Ensuite, au Conseil, j'aimerai savoir qui est vivant et de ce fait contre nous et qui est mort et de ce fait aurait pu être avec nous. Enfin as tu des précisions quand aux différents protagonistes du jeu ? J'aime bien connaître le nom et le visage de mes adversaires avant de débuter une partie... »
Elle avait retrouvé son air et ses manières espiègles mais tout le monde pouvait sentir sous ses propos d'apparence léger, une sourde menace transparaître. Une menace de violence et de sang, une sentence, une vengeance.
* Enfin... Enfin !*
Pire que tout. Elle exultait.
Leolio
Il s'en doutait, son annonce les avait fait défaillir. Mais n'osant pas les regarder, il ne pouvait voir les réactions des 3 autres ninjas. Le silence qui s'était installé donnait l'ampleur du traumatisme pour eux. Un reniflement se fit entendre, une personne pleurait. A l'intonation, Leolio en conclut que c'était l'une des deux femmes.
Miyu fut la première à rompre le silence. Le jûnin sut à cet instant que Miyu n'était pas le femme qui pleurait, c'était donc Sae. Bien loin des sanglots, la voix de Miyu semblait remplit d'animosité et de haine. Si elle avait croisé l'un des putchistes elle l'aurait torturé de longues heures avant de le laisser, agonisant, aux vautours.
Les trous volontaires laissés par Leolio avaient donné une brèche dans laquelle s'était engouffrée Miyu.
"Pour l'instant, et je dis bien pour l'instant, je ne vois pas l'intérêt de vous donner le nom de la personne qui était avec moi. Quant à savoir si je peux la contacter, je pense que oui, mais je ne sais pas si elle accepterait de répondre.
Pour les membres du conseil, je pense que tous ceux qui n'ont pas été tués sont les putschistes. Le clan Kinran est sans conteste la base de ce mouvement. Donc il est légitime de penser que maintenant Shizuka et Akane dirige Suna, quant à Fusaaki il agit en bon petit chien vis à vis de sa femme. Kiyofusa Nakahira est toujours d'accord avec la partie dominante, il a dû prêté allégeance aux Kinran. Doba Mikuya, Kibo Satsuroba et Tsunekuni Kinmori sont eux aussi dans le coup d'état. Maintenant..."
Leolio fut coupé dans son monologue par les cris de Sae.
"Menteur !!! Comment tu peux dire que Tsunekuni Kinmori est un traître. C'était mon maître, je lui dois tout, ma place au conseil, mes aptitudes de ninja, la passion des livres et de l'histoire. Comment peux-tu prétendre, ne serait-ce qu'un seul instant, qu'il est dans le coup? Jamais il n'aurait décidé ma mort, il m'a toujours considéré comme sa fille?"
"Je te dis ce que je sais Sae. Tsunekuni Kinmori n'a pas été tué, j'en suis sûr et certain. S'il n'a pas été tué c'est qu'il ne représentait pas un danger pour les putschistes. Or, dans la mesure où il était influent et que ça restait un grand ninja, je crois que ça laisse peu de doute sur ses actions dans le coup d'état."
"Tu mens. Tu n'es qu'un menteur. Un sale..."
"La ferme...
ça suffit maintenant Sae. Si tu ne me crois pas retourne à Suna tout de suite, mais tu auras à peine franchit les portes de la ville que tu seras arrêtée et condamnée à mort. Tu es un danger pour la légitimité de ce nouveau régime, voilà pourquoi ils ont ciblé avec autant de minutie les membres à exécuter. Quant à Tsunekuni Kinmori, tu le connais mieux que moi, tu dois donc savoir qu'un truc l'obsédait. Il pouvait t'aimer, il n'en reste pas moins qu'il préférait ses recherches à toi. Et si les Kinran lui ont proposé un accès à des livres que le Kazekage ne pouvait lui donner alors il a accepté. Il aurait vendu père et mère pour ça, alors un substitut de fille, ça n'aurait pas pesé lourd dans le choix."
Les mots avaient été prononcés avec dureté. Sae serra ses poings de toutes ses forces. Elle ne pouvait croire ce que disait Leolio, pourtant, au fond d'elle, elle savait qu'il avait raison. Cette colère à l'égard de Leolio lui avait au moins permis d'arrêter de pleurer à propos de la mort de Kazekage.
La voix de Leolio se fit plus neutre quelques instants d'après lorsqu'il reprit la parole. La tête levé, il regardait les 3 autres ninjas. Pour l'instant, Musashi semblait inerte, nul doute que dans peu de temps, son ton grave allait rajouter un semblant de gravité à la situation.
"Ils doivent déjà être au courant qu'ils n'ont pas tué Sae. Pour mon cas, ils sont dans le doute mais Akane sait que tant qu'on n'a pas retrouvé mon corps il vaut mieux faire comme si j'étais vivant. Je pense, non je suis sûr, qu'ils ont fais de moi l'assassin du Kazekage. Même si certains villageois auront du mal à l'accepter, beaucoup seront d'accord avec cette accusation. En clair, je suis l'homme le plus recherché par Suna en ce moment. Me retrouver, serait pour eux une preuve pour stabiliser leur coup d'état, idem pour Sae..."
Musashi
Musashi écouta le mots de Leolio en étant aux côtés de Miyu, pour changer … Leur supérieur n’avait pas perdu de temps en blabla inutiles et était entré directement dans le vif du sujet en parlant directement de « coup d’état » … Cependant, ce ne fut qu’une demie surprise, pour que Leolio et Sae aient été pris pour cibles, deux membres du Haut Conseil de Suna, c’est qu’une personne cherchait à atteindre les hautes sphères du village.
Lorsque le nom Kinran fut prononcé en revanche la surprise fut plus grande, ainsi il s’agissait d’une trahison vraiment au sein du Haut Conseil. La liste des morts dans le Haut Conseil montrait bien la séparation qu’il y avait eu, et à la vue des noms cités quelque chose commençait dors et déjà à inquiéter Musashi : tous ceux qui avaient fait l’objet d’une tentative d’assassinat étaient des partisans actifs du Kazekage …
Le doute fut rapidement levé, le Kazekage était mort … Cette nouvelle abasourdit Musashi, il était de ceux qui avaient une admiration sans fin pour cet homme, Musashi avait un respect profond pour la hiérarchie déjà à la base, mais cet homme avait un réel pouvoir sur Musashi qui pouvait accepter et exécuter n’importe lequel de ses dires sans rechigner, et surtout sans même chercher à se demander si cette personne avait tort ou raison. La mort du kage n’affectait pas simplement Musashi, cela se voyait aisément aux visages à ses côtés et au silence pesant qui venait de s’installer.
Miyu rompit le silence en posant quelques questions, la première fut plutôt inattendu mais interpela Musashi au plus haut point, qui était cette personne qui avait réussi à éviter l’assassinat de Leolio, mais également était-ce cette même personne qui avait amené Leolio dans le désert avant que Musashi ne le trouve ?? Cette aura puissante et néfaste … Leolio disait lui-même qu’il était allé au dojo sur Kage, même s’il était puissant il n’aurait pas pu s’en sortir et fuir dans le désert face à une personne comme Fusaaki avec qui il avait un niveau équivalent, qui plus est accompagné de sa femme … Leolio n’était pas arrivé seul dans le désert, il n’était pas celui qui avait transmis cette aura pour qu’on retrouve son corps, il ne se serait pas sorti d’un affrontement face à Fusaaki et Akane, cette personne dont Miyu cherchait à avoir l’identité avait une très grande importance dans cette affaire …
Seulement, Leolio n’avait pas l’air de penser la même chosele visage de Musashi s’assombrit à cet instant, il cachait lui aussi quelque chose c’était sur et certain. Il préféra répondre à la deuxième question qu’avait posé Miyu, question qu’elle avait posé non sans un sentiment d’excitation, *Vu comme elle aime les membres du Haut Conseil faut pas chercher bien loin les raisons de cette excitation …*
Leolio, après sa scène de ménage avec Sae, termina avec ce qu’était certainement la situation actuelle à Suna, ce qui amena la première réflexion de Musashi.
« Si la situation est telle que vous l’avez décris à Suna alors ça veut dire que nous ne pouvons pas y retourner sans faire à notre tour un coup d’état, les membres du Haut Conseil qui ont pris le pouvoir la bas filtreront les personnes qui chercheront à rentrer et surtout auront monté les villageois contre vous et Sae.
Comme vous venez de dire certains villageois n’accepteront pas les propos de Fusaaki et Akane dans un premier temps, mais en ne vous voyant pas revenir nul doute qu’ils commenceront à douter et à acquiescer ces calomnies. Si nous devons agir c’est rapidement, avant que le doute ne soit trop présent à l’esprit des villageois, si nous attendons trop alors nous nous retrouverons avec un village entier acquis à leur cause, même si lutter contre les villageois ne nous poserait pas de problèmes physiquement, nul doute que nos actions perdraient en crédibilité et nous n’aurions clairement plus le village derrière nous. Si nous voulons éviter cela, alors nous n’avons pas vraiment le choix sur le fait d’agir vite… »
Musashi marqua une courte pause et regarda chacun de ses interlocuteurs avant de fixer plus précisément Leolio.
« Seulement ce ne sont pas deux anciens membres du Haut Conseil alliés à un jounin, une chounin, et des genin et étudiants qui risqueraient de reprendre un village entier gardé par les forces spéciales et une bonne partie du Haut Conseil, que du ninja d’élite … Seuls nous ne pouvons pas nous en sortir, il va nous falloir une aide extérieure. Tous ceux qui ont été assassinés étaient favorables a l’alliance avec Kiri, et ceux qui sont à la tête de Suna aujourd’hui étaient contre, une alliance avec Kiri aurait pu être envisageable s’il n’y avait eu la Mayoi … S’allier avec la Mayoi reviendrait à dire à tout le village que nous nous allions a ceux que nous avons tant décrié et montré comme étant les ennemis de Suna, l’alliance avec Kiri est donc impossible puisqu’il s’agit de la Mayoi aujourd’hui … Pour ce qui est des autres villages je ne sais pas s’ils nous aideraient justement à cause de l’alliance que nous avions fait en secret avec Kiri il y a quelques temps, nous sommes coincés de ce point de vu la, nous n’avons pas d’alliés, et sans ça nous n’avons que trop peu de chances …
C’est pourquoi je reviens sur la question de Miyu à laquelle vous n’avez pas répondu Leolio-sempai. Qui était cette personne capable de vous sortir d’une attaque surprise de nuit de deux ninja d’élite, et qui vous a probablement amené inerte aux abords de mon campement en réussissant à échapper à la fois à Fusaaki, homme capable de tuer un Kage, et Akane, femme suffisament puissante pour appartenir au Haut Conseil de Suna ??
Pourquoi vouloir garder son identité secrète ?? Ne pourrait-elle pas être notre alliée dans cette affaire étant donné la puissance qu’elle semble avoir ?? Qui plus est ces événements auraient plutôt tendance à montrer qu’elle serait de notre côté, nous n’aurions même pas vraiment à la convaincre, et peut être elle-même arriverait à nous apporter de nouveaux alliés, elle fait forcément parti d’un pays, et une personne aussi puissante se trouve forcément dans les hautes sphères de ce pays, nous pourrions ralier un pays entier pour nous aider simplement grâce à cette personne non ??
Qui est cette personne et à quel pays appartient-elle ?? C’est certainement la meilleure option que nous possédons si nous voulons avoir une chance de faire à notre tour un coup d’état au sein de Suna. »
Le ton de Musashi n'était clairement pas sévère, il était simplement sérieux, il voyait là une opportunité pour trouver des alliés, il n'était pas question selon lui de laisser passer une telle chance.
Leolio
L'homme au masque de rat avait parlé avec son timbre habituel. Le ton se voulait sérieux, mais à bien y regarder Leolio ne vit pas un changement de ton vis-à-vis de d'habitude. C'est le personnage qui veut ça.
A mesure que Musashi parlait, Leolio relevait la tête pour regarder le jûnin. Reprendre le village rapidement. Voilà une idée qu'elle est bonne. Super facile en plus, après tout ils étaient 4 ninjas d'élite plus une ribambelle de gosses tous plus débiles les uns que les autres. On n'a qu'à envoyer Aoshi et Shinshi, ça ne serait pas une grosse perte et avec un peu de chance ils pourraient tuer un ou deux badauds traînant dans le coin.
Et Musashi qui ne s'arrêtait pas de parler, exposant ses théories pour reprendre la ville, puis s'intéressant de près à la personne qui partage la couche de Leolio. Pourquoi ça les intéressait tant que ça? Aucun d'entre-eux n'avait pensé une seule seconde que ça pouvait être une prostitué qui, par ses talents aguicheurs, avait destabilisé pendant quelques secondes les deux ninjas.
Non, il fallait qu'ils mettent tout de suite le doigt sur cette personne...
Enfin Musashi reprit son souffle, permettant à Leolio de lui répondre.
"Comme tu l'as fais remarquer, nous ne sommes pas nombreux et nous ne pèserons pas lourd face au nouveau conseil de Suna. Quant à trouver une alliance, cela me semble bien compromis. Aucun village ne va nous aider, ils vont tenter de consolider leurs liens avec le nouveau conseil pour éviter une guerre. Et dans l'optique où on nous aide et où on gagne, nous serons dépendant de notre nouvel allié.
Ecoute Musashi et ça s'adresse aussi à toi Miyu, vous n'êtes pas menacés dans cette histoire. Si vous rentrez à Suna maintenant, vous ne craignez pas grand chose. Ils savent que vous n'êtes pas d'accord avec eux, mais ils ne sont pas au courant que vous êtes avec nous en ce moment et en leur disant que vous nous avez vu, vous pourriez même rentrer dans leurs bonnes grâces. "
Leolio indiqua d'un geste de la tête le groupe des étudiants et des genins.
"Regardez les. S'il reste avec moi, ils vont être traqués, certains se feront tuer, voire tous. Je ne peux pas les emmener avec moi et je ne peux pas vous demander de nous suivre. Je pense que le mieux pour vous tous, et pour nous tous, c'est que Sae et moi nous quittions la région. Le conseil n'en a qu'après nous."
Leolio avait parlé d'un ton las. Il n'était pas persuadé que reprendre Suna soit le meilleur moyen car pour se faire, il savait ce qu'il allait devoir mettre en gage et cela ne l'enchantait absolument pas. Leolio connaissait Miyu et Musashi et savait pertinemment qu'ils n'allaient pas l'écouter. Cependant, il se devait de leur donner le choix. Et comme ça, ça repoussait le moment où il allait devoir leur parler de sa compagne.
Miyu
La jeune femme se fit violence pour ne pas se formaliser des larmes de Sae et la réconforter à sa manière. Elle savait que la junin était au moins aussi fière qu'elle et de ce fait elle conserva le silence alors que Leolio répondait à sa tirade. Pour sa part, les larmes viendraient bientôt, en privé, seule. En un endroit où elle pourrait laisser sa tristesse l'emporter sans craindre le regard des autres.
Le doute et le mystère continuaient de planer sur la mystérieuse personne qui partageait la couche de Leolio ce fameux soir mais apparemment tout les espoirs quant à sa participation étaient possibles.
Miyu nota mentalement les noms de ses futurs proies, mettant au fur et à mesure des visages et des bribes de fiche qu'elle avait constitué sur ces appellations. Elle les consulterait lorsqu'elle aurait un moment.
Miyu grimaça lorsque le nom du maître de Sae fit son apparition sur la liste. Nul doute qu'elle voudrait le tuer elle même. Dommage...
En tout cas l'éclat de la junin la laissa de marbre. S'insurger contre cette information était tout à fait légitime au premier abord. Le plus important c'était que Leolio soit diplomate, conciliant, aimable, compréhensif... c'était moins drôle mais bon comme ça ils pourraient avancer plus vite.
Évidemment le junin ne fit rien pour correspondre au profil et Miyu soupira en souriant discrètement. Ils allaient bien ensemble et ils étaient mignons tout plein quant ils se crêpaient le chignon mais ils avaient autre chose à faire. L'espace d'un instant elle s'imagina en train de taper dans ses mains pour rétablir l'ordre dans une garderie où bébé Sae et bébé Leolio se tapaient dessus. Elle les séparerait puis les réconcilieraient et leur demanderait d'échanger un bisou pour sceller l'incident.
Finalement elle choisit de s'abstenir... notamment parce que la paire de bébé qu'elle avait sous les yeux avaient un rang de plus qu'elle dans la hiérarchie et une puissance largement supérieure à la sienne.
Elle fronça tout de même les sourcils lorsque Leolio entama une diatribe cinglante qui laisserait certainement Sae K.O pendant quelques secondes... mais elle ne fit rien pour l'arrêter. Aux grands maux les grands remèdes.
La junin finit par se taire et Leolio termina ses explications. Miyu ne put s'empêcher d'éclater de rire malgré la gravité de la situation.
« Déjà que la plupart des hommes de Suna ne demandent qu'un prétexte mineur pour te faire la peau... tu as maintenant tout le village aux fesses... Je ne pensais pas que ton popotin susciterait tant d'engouement un jour ! » termina t-elle hilare.
Elle se calma pourtant instantanément lorsque Musashi prit la parole. Nul doute que son amant d'un soir allait poser de nouvelles pièces sur le puzzle complexe qu'ils étaient en train d'élaborer.
Miyu hocha la tête à plusieurs reprises, appréciative. Agir vite, voilà qui lui convenait à merveille. Qu'on lui donne jusqu'au lendemain et elle serait d'attaque pour toutes les missions possibles et imaginables.
Le junin souligna également la maigreur de leurs effectifs par rapport à ceux que leurs adversaires étaient en mesure de soulever. Ils allaient avoir besoin d'alliés et une idée commença à germer dans l'esprit chaotique de la chunin.
Leolio répondit à Musashi et Miyu approuva silencieusement ce qu'il dit. Elle n'aimait pas l'idée de demander de l'aide à un autre village. D'après elle, Konoha lancerait sous peu des émissaires pour consolider l'alliance, Kiri était en crise ou allait bientôt l'être, Iwa l'était tout autant... le seul qui aurait put les aider était le lointain pays des neiges éternelles mais ils n'avaient pas les moyens financiers ou matériels pour seulement imaginer l'aide du Korikage. Non ils allaient devoir faire avec ce qu'ils avaient et elle avait sa petite idée sur la marche à suivre... elle sortit de ses pensées lorsque Leolio attira son attention au même titre que celle de Musashi. A mesure que le junin prononçait ses paroles, l'aura meurtrière de Miyu augmentait en flèche. Son chakra se mit à bouillonner en elle, finissant par exploser en une violente aura blanche lorsque Leolio en eut finit avec sa tirade. Tai prit sa première forme de combat, se changeant en un aigle à l'aspect menaçant. Le chaos présentait bien des visages et les réactions immédiates et violentes faisaient partie de son Tout.
La voix chargée de fiel, Miyu s'adressa alors au junin. Toute notion de hiérarchie et de puissance oubliée.
« En temps normal je t'aurai coupé la langue avant de t'éviscérer lentement pour ces paroles. Le Kage était mon chef, pas seulement par le grade mais aussi parce que en moi même je le considérais comme tel. Je hais le Conseil, ce n'est pas vraiment un secret mais cela aurait pu être n'importe qui d'autre ma volonté aurait été la même. Alors maintenant écoute moi bien Leolio et en silence...
Je ne rentrerai pas à Suna pour me mettre sous les ordres d'une bande d'assassins que je respecte moins que la poussière qui traîne dans les rues de notre village bien aimé. Je ne laisserai pas le village où je suis né sous l'emprise de cette détestable engeance qui va jusqu'à tuer des gens respectables et dont je partage les idéaux. Et tu veux que je te dise ? Je n'ai pas non plus l'intention de laisser un abruti de junin du conseil et sa consœur fuir comme des chiens la queue entre les jambes pour mon soi disant bien et celui de mes élèves.
Vous dénoncer au Conseil pour entrer dans leurs bonnes grâces ? Par le Chaos tu me prends pour qui ?
Nous ne sommes pas menacés par cette histoire ? Mais depuis quand les ninjas ne pensent qu'à eux même et pour eux même ?
Ces enfants que tu vois au dehors sont ou ont été mes élèves ! Il y a trois kiriens parmi eux... tu penses vraiment que le Conseil va leur faire un bon accueil ? A l'heure qu'il est ça ne m'étonnerait pas que le Conseil planifie la destruction des quartiers Kirien.
Je les regarde Leolio et tu veux savoir ce que je vois ? Le futur de Suna. Pour certains, des élèves que j'ai formé et que j'aime énormément. Pour d'autres des élèves à former et à aimer.
Tu veux quitter la région avec Sae ? Pour faire quoi ? Fuir ? Vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants loin très loin d'ici là où le Conseil ne pourra vous trouver ? Fuir toute ta vie en craignant à chaque instant de te faire attaquer ? Manger et boire en te demandant si ce n'est pas empoisonné ? Dormir en te demandant si tu te réveilleras vraiment le lendemain ?
Alors oui je vais laisser le choix aux genins et aux étudiants dehors. Je laisserai même partir ceux qui le veulent après leur avoir effacé la mémoire sur les derniers évènements. Tu vois ? Je ne les tuerai même pas... mais moi je te le dis, je ne pense pas qu'il y en ai beaucoup qui voudront retourner à Suna pour s'opposer à nous. Non, ils voudront retourner à Suna pour libérer leur village, revoir leurs familles... et protéger leurs idéaux.
Tu penses que nous n'avons pas d'alliés car la femme que tu nous caches ne voudra pas forcément nous aider...
Sache que Kuroki Kukan a été chargé par son clan de rassembler des hommes à eux dans les tribus du désert. Mais tu veux savoir ce qui me fait penser que nous avons toutes les chances de vaincre ? Parce que nous avons des représentants de tous les clans de Suna dans les jeunes gens que tu as au dehors. Oui ils sont jeunes, oui ils n'ont que peu d'influence sur les Anciens. Mais si nous nous y prenons rapidement, le Conseil ne pourra pas imposer l'idée que tu es le meurtrier du Kage suffisamment rapidement pour qu'ils ne soient pas écoutés par leurs Ainés. Si nous avons les clans, nous avons aussi une bonne partie de la population.
Tu défendais les Kiriens au Conseil et ça, pas mal de monde le sait. Tu penses que ces exilés ne se doutent pas qu'ils sont en danger ? Toi aussi tu es apprécié et pas que par la gente féminine et les barmen.
Le Kage était aimé et respecté de tous pratiquement sans exceptions. Sa mort va ébranler beaucoup de monde mais tu n'es certainement pas le coupable idéal. Si nous répandons la vérité suffisamment vite nous pouvons gagner du monde à notre cause. Comme je l'ai dit précédemment nous avons même toutes les chances de rallier les clans. Les Renraku m'écouteront et en plus j'ai Kendra... nous avons Mai, Shiyu et Mangetsu pour les Kukan... Shinshi pour les Shinju... Aoshi pour les Tsukyo... Kat pour les Sakyuu...
Par le Vent ! Que te faut il de plus ? Tu as survécu au poison et on a récupéré Sae. Plutôt que de tourner le dos au danger et à ton village, plutôt que de ne pas venger ton Kage... ne veux tu pas conduire la rébellion ? Tu es certainement le plus puissant d'entre nous et l'un des deux plus haut placés. Tu as survécu à tes assassins, Suna t'aime et je suis certaine que du plus profond de toi tu peux l'entendre t'appeler. Prouve moi que tes couilles ne servent pas qu'à remplir les femmes de Suna ! Dis moi que tu veux vaincre ! Dis moi que tu veux être notre chef ! Dis moi que tu es prêt à déclarer la guerre au Conseil ! »
Elle ne savait pas à partir de quel moment elle s'était levée. Toujours est il qu'à présent elle était debout face au junin, hurlant ses trois dernières phrases d'une voix passionnée, ses prunelles rubis embrasées par les flammes de la rébellion.
Musashi
Leolio esquivait à nouveau, ce qui n’était clairement pas pour rassurer Musashi qui commençait même à douter de Leolio … Même un ninja comme Leolio n’aurait pas pu sortir de la ville et émettre une onde pareille lorsqu’il était dans le désert, pas après avoir tué deux ninja d’élite envoyés pour le tuer tout en connaissant son niveau, et surtout pas après avoir eu affaire à Akane et Fusaaki, homme capable de tuer un Kage à lui tout seul.
Si Leolio esquivait cela, c’était parce qu’il cachait quelque chose de très important sur l’histoire, Musashi commençait même à douter de certains points de l’histoire de Leolio …
Même s’il insistait il voyait bien que Leolio ne répondrait pas, il ne poserait donc pas plus de questions, mais il garderait ses distance avec son sempai, il n’avait plus réellement confiance en lui suite à cette version de l’histoire trop édulcorée, ce point là était trop important pour comprendre ce qui s’était réellement passé …
Leolio poursuivit sur ses propos, disant que ni Miyu ni Musashi ne seraient inquiétés en revenant à Suna. Musashi n’aimait pas du tout ces propos là même venant de son supérieur, encore une fois il les écartait, il connaissait pourtant la dévotion de ses deux interlocuteurs au Kage, qui plus est qui venait de parler à l’instant d’agir rapidement tout en faisant un bilan des alliances possibles … Musashi pour la première fois aurait pu répondre avec un certain énervement, cela se voyait sur son visage, entre son silence sur certains points, cette tentative d’écartement alors que les choses étaient claires, il y avait de quoi être énervé et de rétorquer assez violemment, mais il fut devancé par Miyu.
La chounin parla d’une manière certainement plus habile que l’aurait fait Musashi qui n’avait clairement pas l’art de faire pour parler sans mâcher ses mots, il aurait été beaucoup plus maladroit que la chounin a ce niveau là et il était relativement content désormais que ce soit elle qui ait pris la parole en premier.
Lorsque Miyu fut debout, Musashi toujours assis la rappela à sa place en la tirant doucement par la main pour lui signifier de s’asseoir, de se calmer un petit peu, il allait parler à son tour. Sa voix était plus grave, profonde et surtout glaciale, chose qui était assez peu commune chez Musashi. Miyu avait beaucoup parlé et chacun de ses points avait été juste, Musashi n’en pensait pas moins sur chacun d’entre eux, son humeur n’était pas vraiment habituel et nul doute que Leolio voyait pour la première fois ce visage de Musashi, il en était de même sûrement pour Miyu …
« Nous mépriserais-tu ?? »
Musashi tutoyait Leolio, chose rare, mais la froideur et le calme de sa voix laissait comprendre qu’il n’appréciait guère ce qui se passait sous cette tente.
« Tu nous demandes de choisir si on veut retourner la bas alors qu’ils ont tué le Kage ?? Je pensais très sérieusement que tu nous connaissais mieux que ça, c’en est presque une insulte … Ne venons nous pas de parler d’alliances possibles, d’urgence au niveau de l’intervention, d’une rébellion ?? As tu fait abstraction de tout ce que nous venons de dire pour simplement en rester sur ton idée ?? As-tu ce point aussi peu confiance en nous qui venons de te soigner sans même être au courant de la situation à l’origine ??
Tu es celui qui me semble le moins enclin à une rébellion de nous tous … Tu nous cache des aspects de l’histoire qui laissent trainer des vagues beaucoup trop sombres sur ce qui s’est réellement passé, tu es celui qui nous demande presque de fuir ou de rejoindre un camp qui n’est pas le notre, tu es celui qui ne cherche pas de solutions en te cachant derrière un pessimisme exacerbé pour trouver une alliance pourtant indispensable pour que notre rébellion ne soit pas condamnée à l’échec, tu es celui qui propose des solutions qui au final ferons que tu seras seul, en fuite, et donc sans aucune possibilité de réussite … La rébellion te tient donc si peu à cœur que cela pour que tu la laisses tomber avant même qu’elle ne soit entamée ?? Alors que Miyu et moi-même cherchons déjà comment procéder pour celle-ci ??
Ne dis pas que veux nous préserver, l’insulte serait alors réelle, nous venons de te retirer un poison que certainement personne d’autre n’aurait pu t’enlever, tu nous sous estime et tu n’as pas confiance en nous, sinon tu nous dévoilerais ce qui s’est réellement passé et tu ne nous proposerai pas une fuite alors que tu sais très bien de quel bord nous sommes … Sache que tes propos me font me méfier de toi, ce que tu dis n’a rien à voir avec de l’attention, si je ne te connaissais pas je dirai même qu’il s’agirait d’une tentative pour nous écarter et pour ne pas nous dévoiler tout ce qui s’est passé réellement … Si tu n’as pas confiance en nous pour nous dire de venir avec toi ou pour nous dire ce qui s’est passé, alors c’est que tu ne veux pas mener de rébellion … »
Pas un mot n’était monté plus haut que l’autre, pas même sur les questions, la voix était restée monocorde, son faciès n’avait pas changé, Leolio se devait d’être plus rassurant sur lui-même et sur la confiance qu’il accordait à ses interlocuteurs, sans ça Musashi ne pourrait s’empêcher de rester méfiant envers son sempai.
Leolio
Et bah c'est qu'ils étaient énervés Miyu et Musashi. Mais qu'est ce qui avait bien pu les mettre dans cet état? Ce n'était quand même pas le moment où Leolio avait dit qu'il serait mieux pour eux qu'ils rentrent à Suna? Et pourtant, il semblerait bien que ce soit ça. Cette petite phrase les avait insulté très durement d'après leurs réactions. Miyu s'était emportée, elle faisait même peur. Voilà une histoire à raconter aux enfants pas sage : "si tu continues, nous t'enverrons dans la classe de Miyu", là pas de doute que les enfants écoutaient. Pire que le croque-mitaine. Quant à Musashi, il avait eu des mots durs à l'égard du jûnin, sans pour autant hausser la voix mais son air et le choix des mots ne faisaient aucun doute, il n'était pas content non plus.
Leolio soupira
"Est ce que je veux mener une rébellion? Voilà une bonne question. Savez-vous contre qui nous allons lutter? Nous allons nous battre contre des personnes avec qui nous avons un vécu commun. Si pour certains, nous n'aurons pas de remords, vous êtes conscient que nous allons certainement croiser les armes avec des personnes que nous considérons comme des amis, comme des frères... Alors est ce que j'ai envie de tuer des amis, la réponse est non. Si nous menons une rébellion, les étudiants et genins ici présents ne s'en tireront pas tous. Alors est ce que j'ai envie de les envoyer à la mort, la réponse est encore non.
Vous savez, c'est facile de me faire reposer le poids des responsabilités sur les épaules. Mais qui suis-je ici? Je ne suis plus votre supérieur, nous ne sommes plus rien, des bannis, des déserteurs. Pourquoi ça ne serait pas toi qui commanderait Musashi, ou encore toi Miyu? Le choix de faire la rébellion est-il toujours aussi simple lorsque vous devenez responsable de la mort de ceux qui vous soutiennent. Les gens qui choisiront de se battre à mes côtés, le feront de bon cœur et pour défendre des valeurs auxquelles ils croient, j'en suis bien conscient. Mais est ce que ça va m'enlever ma culpabilité lorsque certains se feront tuer? Je pense que la réponse est encore non.
Jusqu'à présent, je n'étais pas celui qui dirigeait et d'un coup me voilà passé au statut de chef. Excusez-moi de ne pas remplir mon rôle de suite et de douter. Il y a encore un mois je recevais les ordres du Kazekage. Vous savez que je suis comme vous, un fidèle du Kazekage, vous ressentez de la peine face à l'annonce de sa mort, que pensez-vous que j'ai ressenti lorsque j'ai trouve son corps sans vie dans son dojo? Et lorsque j'ai découvert que son assassin était Fusaaki?
Vous ne voyez peut-être pas le paradoxe de la situation alors je vais vous l'expliquer. Fusaaki était, non seulement le chef de la garde du Kazekage, mais aussi son plus grand admirateur. Je n'ai jamais vu quelqu'un aimer autant le Kazekage et pourtant... Éperdument amoureux de sa femme, il a sans doute accomplit les désirs de cette dernière et il a tué l'une des personnes qu'il aimait le plus. Quand j'ai découvert le Kazekage, Fusaaki est rentré dans le dojo, il pleurait toutes les larmes de son corps."
Leolio marqua une pause dans son monologue, aussi bien pour reprendre son souffle que pour laisser le temps aux autres d'assimiler les données et de comprendre où il voulait en venir. Deux minutes passèrent avant qu'ils ne reprennent.
"Les choses ne paraissent pas toujours aussi simple. Enfin..."
Encore une pause, beaucoup plus courte cette fois-ci. Leolio regarda Sae qui souriait depuis quelques minutes déjà. De tous, elle était celle qui le connaissait le mieux. Il est vrai qu'ils avaient fait leurs classes ensemble.
"Et toi Sae, tu en penses quoi? On les laisse venir avec nous ou on s'enfuit tous les deux?"
"M'enfuir avec toi. Hum... je crois que je préfère encore rencontrer une armée à moi toute seule."
"Oh, allez. Moi je t'offrirai des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas. Je creuserai la terre jusqu'après ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumière. Je ferai un domaine où l'amour sera roi où l'amour sera loi où tu seras reine. Ne me quitte pas" (HRP : Jacques Brel, ne me quitte pas)
"Non non, je confirme, je ne préfère pas m'enfuir avec toi."
"Et dire que j'avais fais tout ça pour partir au loin avec toi et conquérir ton cœur. Mais bon je pense qu'à la place mon destin m'amène à diriger une rébellion.
Eh, si c'est moi le chef, on peut réintroduire le droit de cuissage?"
"Imbécile"
Leolio rigola, Sae également. Il ne savait pas si les deux autres rigolaient, enfin il se doutait qu'en tout cas Musashi non.
Le jûnin au turban, toujours assis, mis ses bras derrière lui pour se maintenir et regarder le ciel. S'étirant au passage, une vive douleur se fit ressentir au niveau de son abdomen. Revenant dans une position plus adéquate, il reprit la parole.
"Et merde, ça fait super mal.
Vous auriez pu faire en sorte que je ne sente plus rien du tout quand même. Enfin, je pense que je peux m'estimer tout de même heureux d'être encore dans le monde des vivants.
Miyu et Musashi, je mènerais cette rébellion et j'attends beaucoup de vous et pas seulement des belles paroles. Pour les genins et les étudiants ici présents, nous leur donnerons le choix. Je ne reviendrais pas là dessus, ceux qui veulent retourner à Suna y retourneront. Je pense même que le mieux c'est qu'ils y retournent et qu'ils disent aux autorités que c'est moi qui mène la rébellion, je veux qu'Akane me redoute car maintenant elle sait qui je connais.
Bien entendu, pour les Kiriens, il n'y aura pas de choix, ils nous accompagneront ou ils mourront.
Nous devons consolider nos forces. Il va falloir récupérer tous les habitants de Suna qui ne croient pas dans les versions de la famille Kinran. De même, il va falloir demander de l'aide à Kenji et aux chûnins qui l'accompagnent.
Enfin, il est temps que je vous en dévoile un petit peu plus sur la personne qui partage mon lit.
Il s'agit de.... Mishima Ren"
(HRP : pour bien vous mettre dans l'ambiance de cette révélation, imaginez la musique de fin d'un des épisodes des feux de l'amour quand on apprend un truc crucial pour la suite)
Leolio ne savait pas si ce nom allait dire quelque chose à Musashi et à Miyu mais maintenant ils étaient au courant.
Musashi
Le discours de Leolio qui suivit était plus sage que ceux de ses interlocuteurs, mais surtout il expliquait pour il ne pouvait prendre aussi vite une telle décision, il était vrai que Miyu et Musashi ne lui avaient pas laissé vraiment le temps de se retourner, mais au moins ainsi ils lui avaient montré leur loyauté s’il se décidait à mener la rébellion.
Musashi ou Miyu ne pouvaient faire cela, la raison était simple, ils n’avaient tout simplement pas de nom … Pour mener des personnes il fallait un nom qui amènerait à suivre, Leolio et Sae possédaient des noms comme cela, une rébellion menée par Musashi ou Miyu ne pourrait avoir le même poids …
Tuer un ami ou simplement avec qui on a évolué n’a rien de simple, mais quand ces personnes la renversent un pays entier, qui plus est par la force en faisant éliminer les opposants, eux-mêmes des amis, alors il faut réagir également.
Musashi ne rétorqua pas, il savait qu’il n’y avait pas besoin parce qu’aucun mot quel qu’il soit ne pourrait apaiser une telle pensée dans l’esprit de son sempai.
Suite au nouveau dialogue entre Leolio et Sae, le jounin a la serpillère sur la tête donna sa réponse, il acceptait. Musashi se détendit pour la première fois, un ouf de soulagement même s’échappa de sa bouche. Il posa une condition que Musashi ne chercherait en aucun cas à réfuter, les élèves auraient le choix, à l’exception des kiriens qui eux évidemment se trouvaient dans une situation où ce choix ne se posait pas vraiment à eux … Musashi acquiesça de la tête à ces mots, il était d’accord et n’irait pas contre ces conditions posées par Leolio.
Le jounin parla ensuite de Kenji et de ses chounin, Musashi avait une certaine retenue vis-à-vis d’eux mais cela était plus lié au statut précédent de ces chounin, mais qu’importe, il s’agissait effectivement d’une bonne possibilité d’aide, même si Musashi se rendait compte à quel point celle-ci était désuète étant donné que ceux-ci ne possédaient même plus de pays derrière eux près à se soulever pour Suna …
Musashi releva la tête, Leolio avait accédé à sa requête en prononçant le nom de cette personne qui avait partagé son lit et qui visiblement l’avait sorti de ce pétrin la nuit précédente. Mishima Ren … Ce nom ne disait rien à Musashi, et en un sens c’était bien ce qui l’inquiétait … Comment une personne aussi puissante pouvait être totalement inconnue des pays étrangers ?? Une personne agissant pour le compte des services secrets d’un village ?? C’était fort possible, mais Musashi voulait en avoir le cœur net.
Son visage se détendit, le ton était redevenu celui de tous les jours, le vouvoiement était de retour …
« J’ai peur que Kenji et ses chounin ne soient pas de taille pour nous aider, aussi fort soient-ils individuellement ils ne sont clairement pas suffisant pour pouvoir lutter contre les forces spéciales de Suna et le Haut Conseil même si nous combattons à leurs cotés …
Ils n’ont plus leur pays derrière eux depuis que la Mayoi les a envahi et par conséquent ils ne peuvent obtenir plus d’aide supplémentaire.
Cette Mishima Ren, pourrait-elle nous aider ?? Et à quel pays ou organisation appartient-elle ?? En elle-même elle semble vraiment puissante étant donné qu’elle vous a sorti de cette situation vraiment difficile, qui plus est j’ai pu ressentir ses ondes quand elle vous a déposé dans le désert, même si elle n’était surement pas a son maximum ce n’est clairement pas le style de force qu’on rencontre n’importe où …
Pourrait-elle nous aider et nous fournir une aide supplémentaire par rapport à son appartenance ??
Pouvez vous nous en dire plus sur elle, j’ignore tout de cette personne malgré la puissance que celle-ci semble avoir …»
Miyu
Le contact frais de la main de Musashi sur son poignet calma un peu la hargne de la chunin qui accepta de se laisser entraîner vers l'arrière et s'assit, non sans fulminer.
Le ton de Musashi la doucha instantanément bien qu'il ne s'adressa pas à elle. C'était bien la première fois qu'elle l'entendait s'adresser ainsi à quelqu'un... qui plus est à un supérieur... qui était Leolio par dessus le marché. La jeune femme ne put empêcher son visage d'afficher un sourire surpris et un peu intrigué... jusqu'à ce que son habituel air espiègle reprenne le dessus.
Si elle était un volcan brûlant et explosif, Musashi était plutôt comparable à un des pics glacés de Yuki, le lointain pays des neige. A croire qu'ils étaient fait l'un pour l'autre... ou pas. Au choix.
Toujours est il que les propos du junin allaient dans son sens et pointaient même des problèmes plus précis.
La jeune femme se tourna alors vers Leolio, curieuse de savoir comment il allait répondre à cette tirade.
Miyu haussa un sourcil, à nouveau surprise. Cela faisait deux fois en à peine quelques instants... le Chaos lui réservait bien des cadeaux. Leolio n'était donc pas qu'un buveur-coureur-de-jupons-à-l'humour-abyssal-qui-avait-de-quoi-envoyer
-toto-au-rang-de-dieu-de-la-blague-intelligente ? C'était presque aussi choquant que la mort du Kage... presque.
En tout cas cette touche sentimentale et légèrement vulnérable n'était pas pour déplaire à Miyu. Ainsi donc le junin n'était pas si fort qu'il n'y paraissait... intéressant.
Pour sa part il semblait que le junin ne la connaissait que peu... faire du sentiment pour ce qui est de tuer d'ancien camarades ce n'était pas vraiment pour elle. Des amis elle n'en avait tout simplement pas. Elle n'avait que des esclaves, des gens qu'elle contrôlait, qu'elle manipulait.
Il n'y avait guère que Musashi qu'elle aimait vraiment. Ces sentiments étaient sincères... un peu trop au goût de la jeune femme d'ailleurs qui se sentait du coup plus faible. Leolio l'amusait beaucoup mais il n'était pas vraiment un ami... plutôt un compagnon agréable et quelqu'un d'intéressant à observer.
Elle leva les yeux au ciel quand celui-ci relança un petit dialogue avec Sae tout ce qu'il y avait de plus fleur bleu... enfin non pas trop c'était Leolio mais...
* Il y a des fois où on a un peu l'impression de tenir la chandelle entre les deux... bon on les marie quand ces deux là ?* pensa t-elle un brin moqueuse.
Si ils continuaient comme ça elle allait sauter sur Musashi et lui rouler une pelle juste pour le principe... et un peu pour le plaisir... ou le contraire ? Sûrement le contraire en fait...
L'essentiel c'était que Leolio était revenu à son état normal. Tout du moins celui que préférait Miyu chez lui.
Enfin il se mit à parler comme un vrai chef. La chunin sentit l'adrénaline pulser dans ses veines alors que l'enthousiasme la prenait aux tripes. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.
Il finit d'ailleurs par mentionner le nom de son amante. Mishima Ren...
* Bizarre... ça me dit quelque chose... une rivale pour Sae ? Remarque connaissant Leolio il va plutôt tenté de mettre les deux dans son lit et pas forcément en différé... *
Bizarre tout de même que ce nom ne fasse que lui évoquer quelque chose. Habituellement son carnet d'information recelait de nombreux détails mais là... pourtant vu la puissance supposée de la demoiselle il y avait à priori de quoi faire quelques pages.
Elle écouta attentivement la tirade de Musashi, prête à soulever les points qu'il aurait peut être oublié.
Un frisson glacé lui parcourut l'échine lorsque son junin favori parla de la Mayoi. Mishima Ren... Mayoi... oui elle avait lue ça dans un rapport fait au conseil par l'intermédiaire de Tai qui s'était faufilé dans le bureau personnel d'un membre du Conseil... cela expliquerait la réticence de Leolio à leur dévoiler l'identité de cette femme.
La chunin scruta intensément le junin tout en parlant à son tour.
« Je ne pense pas non plus que les Kiriens peuvent nous être d'une grande aide... ils ont leur propre conflit et le temps nous manque.
En suivant le plan approximatif que nous avons commencé à établir précédemment je pensais faire la chose suivante :
Musashi et ses genin rentreront à Suna. Pendant que les genin parlent à leur clan, Musashi s'occupera des Kiriens encore présent au village. J'enverrai Tai porter un message à mon propre clan. Pour ma part je pense emmener mes étudiants pour demander l'aide d'un clan de pillards du désert avec qui j'ai déjà été en relation.
J'ai juste un avertissement à formuler avant que tu ne répondes à tout ce que l'on vient de te dire Leolio... ne mens pas quant à l'organisation à laquelle appartient Mishima Ren. »
Les pupilles de Miyu se dilatèrent de manière surnaturelle alors qu'elle mettait son esprit en relation avec Tai. A présent elle voyait par les yeux de son compagnon et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il avait une bonne vue. Leolio aurait du mal à mentir sans qu'elle ne le voie.
Sae
Mishima Ren. Lorsque le nom fut donné, Sae ne pouvait y croire. Quel imbécile c'était, qu'est ce qu'il lui était encore passé par la tête. Elle connaissait Leolio depuis de nombreuses années maintenant, et elle savait que dès qu'il pouvait faire une connerie il la faisait mais de là à faire ça. Accroupie, ses poings se crispèrent sur ses genoux. Dans ses yeux on pouvait y lire à la fois la peur et l'incrédulité. Qu'est ce qu'il avait bien pu faire? Si ça se trouve tout ce qui arrivait était à cause de lui. Les Kinran avaient eu vent de son aventure, ils en avaient parlé au Kazekage, qui comme d'habitude laissait tout passer dès qu'il s'agissait de Leolio, de ce fait croyant à une tentative de prise de pouvoir de la Mayoi, ils n'avaient eu d'autres choix que de prendre le village.
Non ça ne pouvait être ça. Elle se mettait des choses en tête. Leolio n'aurait jamais pactisé avec l'ennemi de son plein grès. Il n'était pas sous un genjutsu donc il avait encore une fois succombé à la tentation du corps féminin. C'était le plus probable. Des photos de certains membres de la Mayoi avait circulé au sein du conseil. Ren en faisait parti. Apparemment, elle ne cachait pas son visage, pourquoi en aurait-elle besoin, on la disait aussi forte qu'une dizaine de ninjas d'élite. La première chose qu'elle avait remarqué c'était l'incroyable beauté de la demoiselle. Si Sae la trouvait désirable, comment ne pas penser une seule seconde qu'il n'en était pas de même pour Leolio.
Trop d'évènements la bouleversaient. Ces derniers temps avaient été incroyablement pénibles pour tout le monde ici présent. Cette dernière révélation ne fut qu'une goutte d'eau supplémentaire à un vase déjà trop plein.
Lorsque Musashi et Miyu cessèrent de parler, elle prit la parole. Sa voix se fit fébrile, tendant vers les aigus. La colère venait se mêler à l'irritation et à la surprise.
"Comment... Comment... Comment as-tu pu faire une absurdité comme celle là? Tu sais le danger qu'elle représente. Si ça se trouve, elle est la cause du coup d'état, mais ça tu n'y as pas pensé une seule seconde. Non monsieur préfère réfléchir avec son attribut masculin plutôt qu'avec son cerveau. Regarde un peu dans quelle situation tu nous mets.
Et là, nonchalamment, tu nous dis que nous allons devoir pactiser avec la Mayoi. T'es complètement barré. Depuis combien de temps tu pactises avec la Mayoi?"
Elle n'avait pas voulu présenter Leolio comme un traître, les mots étaient sortis d'eux-mêmes. Cette franchise inconsidérée avait toujours été son défaut principal. Elle ne pouvait s'empêcher de dire ce qui lui passait par la tête.