Prénom : Kawauso,(la loutre en japonais), un prénom bien étrange pour un petit garçon. Peu avant d’accoucher, sa mère avait fait un rêve où son fils lui apparaissait sous les traits d’une loutre, c’est ainsi qu’elle a choisi de lui donner le nom de la créature en laquelle il s’était incarné le temps d’un rêve.
Surnom : Aoimizu Kawauso, la loutre de l’eau bleue, un surnom qui en vaut un autre.
Sexe : Masculin
Age : Ce n’est plus vraiment un enfant mais pas encore tout à fait un adulte.
Description physique : C’est un grand blond qui dépasse légèrement le mètre quatre-vingt. Il est assez mince ce que sa taille accentue particulièrement. Pourtant, il n’est pas non plus maigre, il n’est simplement pas très épais, ses muscles sont en longueur comme il se plait à le dire.
On le voit souvent vêtu d’un pantalon noir avec de nombreuses poches qui lui permettent de ranger tout son attirail, d’une sorte de tunique courte de la même couleur, d’une cape de voyage avec un grand capuchon ainsi que de lourdes bottes en cuir, celles-ci ne le rendent d’ailleurs pas très discret, elle sont lourdes, munies de chaînes et de clous, mais avec ça, pas besoin d’être discret, il suffit de frapper assez vite.
Ses cheveux sont aussi longs que les épis de blé dont ils ont la couleur et il les porte la plupart du temps attachés par une lanière de cuir en une queue de cheval assez haute. Ses yeux sont la plupart du temps bleus mais lorsqu’il est de mauvaise humeur, ils virent au gris de même que si le temps est sombre. Sur son omoplate droite, on peut également voir une sorte de tatouage, en réalité un sceau qu’à apposé son père pour bloquer la mémoire de son enfant
Pour compléter ce charmant portrait, Kawauso à un nez aquilin et porte depuis peu un petit bouc qu’il entortille souvent sans même s’en rendre compte lorsqu’il réfléchit, il a aussi à son oreille droite deux anneaux.
Certains prétendent aussi que sous sa cape se cachent de nombreuses cicatrices fruits d’un entraînement un peu trop vigoureux ou d’un combat acharné.
Profil psychologique : Kawauso est quelqu’un de plutôt calme et il en faut beaucoup pour l’énerver mais si quelque chose est injuste ou doit être changé, il ne restera pas calme longtemps et se déchaînera face à la cause de son mécontentement.
C’est un cours d’eau, les préjudices coulent en lui jusqu’au moment où il va déborder. Une fois ce point atteint, il est souvent trop tard pour le raisonner et il n’aura de cesse tant que, tel un raz de marée, il n’aura pas tout détruit. Tout comme l’eau, s’il rencontre un obstacle, il lutte jusqu’à le submerger et pouvoir passer malgré tout.
Plutôt antipathique, il a peu d’amis, mais si vous êtes l’un d’eux alors vous pouvez compter sur lui et il vous protégera de toute ses forces si vous êtes en danger, ce n’est pas le genre de personne à renoncer lorsqu’il s’agit de ses amis ou de son intérêt personnel.
- Enfance au pays de la brume
"C’est un garçon", la phrase résonna encore quelque secondes dans l’esprit du père, puis il laissa éclater sa joie, cet enfant pourrait être son héritier et à en juger par ses cris, il semblait plus que vigoureux, rien n’aurait pu le rendre plus heureux. Le jeune père se tourna vers son aimée pour la remercier, un simple sourire suffit, ils se sont compris.
Elle tend les bras vers son époux qui lui confie son fils, elle le berce un peu et terrassée par l’effort qu’elle vient de fournir, elle s’endort son enfant aux creux de ses bras.
Les cinq premières années de sa vie, la loutre fut traitée comme un roi, rien ne lui était refusé, sa mère le couvait lui offrant tout son amour. Son père quant à lui ne s’en occupait pas beaucoup, il préférait laisser ce travail à sa femme en attendant que son descendant soit prêt.
Mais prêt à quoi ? Son père voulait un héritier puissant mais il ne voulait pas non plus que son enfant meure dès le premier entraînement aussi attendit-il qu’il soit assez grand pour survivre à ses caprices.
Le jour de son cinquième anniversaire, un jour qui aurait du être heureux, le petit garçon comprit immédiatement que ce jour ne le serait pas. Tel Bouddha, il passa du statut de roi à celui de vagabond.
Lorsqu’il avait ouvert les yeux, il s’était attendu à trouver ses cadeaux, mais à la place, il n’avait trouvé que la forêt. Cela ne le surprit qu’à moitié car avant d’ouvrir les yeux, il avait senti depuis longtemps la morsure du froid.
Se relevant, il découvrit son père assit près d’un feu de camps, que se passait-il ? Il aurait bien aimé savoir. Il avait froid, faim et voulait rentrer chez lui, deux de ses maux furent bien vite calmés. Se rapprochant du feu qui l’avait quelque peu protégé du froid, il trouva la chaleur et la nourriture que son corps réclamait. Du poisson était en train de griller au dessus, son père lui en tendit une brochette qu’il dévora à pleines dents. Son troisième souhait quant à lui ne serait pas exaucé, du moins pas tout de suite.
Son père lui expliqua qu’en ce jour, il le considérait comme étant assez grand pour pouvoir se débrouiller seul, s’il voulait pouvoir porter le nom des Ayazami, il allait devoir prouver de quoi il était capable. La tâche était simple, il devait simplement renter chez lui par ses propres moyens. Simple à dire mais moins aisé à réaliser, surtout lorsqu’on a cinq ans et qu’on ne sait pas où se trouve cette maison.
Juste avant de disparaître à l’aide d’un shunshin, son père lui donna une dague. Elle était simple mais semblait solide, si tout se passait bien, il n’en aurait pas besoin mais sa mère avait insisté pour que son tout petit l’ait avec lui.
Lorsqu’il fut seul avec lui-même, le dernier né de la famille Ayazami eut les plus grandes difficultés à retenir ses larmes. Si on ne lui avait pas apprit dès son plus jeune âge que les ninja ne pleuraient pas, sans doute se serait-il laissé aller.
Haut comme trois pommes à genoux le petit bonhomme commença par regarder autour de lui à la recherche d’éventuelles traces qui auraient pu le guider mais, son père avait du le déposer ici par le même moyen que celui qu’il avait utilisé pour partir.
Ainsi, il devrait rentrer seul. Il resta à contempler l’océan quelques instants. En face de lui, il y avait une île, il la connaissait bien, c’était l’île d’Ayatollah. D’ici, il pouvait même voir la statue des héros de l’ancien temps, celle-ci était là pour saluer le courage de ceux qui avaient vécu et étaient morts pour leur village, sa mère lui en parlait chaque fois qu’ils rentraient ensemble après être allés saluer la mémoire de Tozo Hurahara, son bisaïeul. Il se revoyait s’éloigner sur son dos pendant que, se servant du suimen, elle avançait sur l’eau. Il aurait même pu dire dans quelle direction ils partaient tous deux. Puis il se rendit compte que la solution à son problème était à portée de main, cette statue, ces souvenirs, il lui suffisait de partir en suivant la rive dans la même direction que s’il était allé visiter Tozo.
La facilité avec laquelle il avait trouvé le moyen de rentrer le surprit au plus haut point, puis il se mit à rire, son père l’aurait-il sous-estimé ? Ou bien ne voulait-il pas le décourager dès la première fois ? Toujours est-il qu’il savait par où aller, il se mit donc à marcher, il marcha pendant ce qui lui sembla durer une éternité. Quand il était avec sa maman, celle-ci le portait et ils avançaient beaucoup plus vite. Il faillit désespérer mais, finalement il les vit, les premières habitations et avec elles les premiers hommes, hommes qui furent bien surpris de le voir arriver seul.
On l’interrogea quant à la raison de sa venue seul. Il leur répondit que tout allait bien et qu’ils ne devaient pas s’inquiéter, comme il le leur affirma, déclanchant l’hilarité générale, il était grand et pouvait se débrouiller seul. Autant ils rirent à sa remarque qu’ils se turent en voyant son regard. C’était un regard qui signifiait simplement "Taisez-vous". On le laissa repartir après qu’il ait bu et mangé, il aurait été malvenu que le gamin s’évanouisse à peine sorti du village, tous savaient qui était sa mère pour les avoir souvent vus ensemble se promener dans les parages.
Il n’arriva chez lui qu’à la tombée de sa nuit mais, il avait réussi, son père était fier de lui, son fils venait de prouver de quoi il était capable, "sa mission" n’était bien entendu pas d’une grande difficulté mais, ce n’était qu’un début.
Quand son fils lui raconta comment il s’y était prit pour rentrer, Balor ne pu s’empêcher de sourire, il s’était attendu à tout sauf à ça.
Durant les années qui suivirent, la petite loutre grandit, son père l’initia aux techniques de son clan, il le forma tant spirituellement que mentalement. A l’âge de huit ans, il était devenu l’orgueil de son père, il pouvait rivaliser avec les genins de son village et son père se réjouissait de sa puissance.
Kawauso se préparait à embrasser la voie du shinobi mais un jour qu’il se promenait en ville, tout bascula.
Son père et lui se baladaient dans la capitale du pays de la brume, lorsque soudain ils virent de la fumée. Le père courut vers l’origine de la fumée et, arrivé sur place, il vit que la maison close de la famille Saghara était en flammes, il entendit des cris. Sans hésiter il rentra à l’intérieur du brasier, se protégeant de puissants suiton et finalement lorsque Kawauso arriva, son père en ressortit avec une jeune fille dans ses bras, il s’agissait de la fille d’une des prostituées.
Elle était gravement blessée et Kawauso décida de repousser son entrée à l’académie pour que quelqu’un puisse la soigner et finalement il se désintéressa de la voie du ninja préférant rester avec celle qui était devenue sa sœur.
Ses parents en étaient très affligés mais ils aimaient leur fils. Pourtant un soir que Kawauso rentrait de la ville où il était parti s’acheter quelques sucreries, il trouva ses parents sur le pas de la porte.
"Kawauso, suis nous."
"Que se passe-t-il ?"
Lorsqu’il arriva dans le salon il vit que sa sœur était entravée et gisait par terre, il s’agenouilla près d’elle, la prit dans ses bras et demanda :
"Pourquoi ?"
"Cette pute possédait des talents héréditaires et tu connais les ordres de mizukage-sama! Il faut abattre ces chiens dès qu’on les voit, à présent pousse-toi."
"Non, je ne vous laisserai pas la tuer, ne me rendez pas complice de cette hérésie."
Sa mère le prit alors par l’épaule et avec une force surprenante le jeta contre le mur, là il s’effondra. La dernière chose qu’il vit fut le sabre de son père s’abattre sur sa sœur, puis il s’évanouit. Mais dans la pièce il se passa quelque chose pour le moins étrange, une loutre apparut et stoppa le mouvement de l’homme, celui-ci ne vit rien, pour lui rien ne se passait, le temps était figé.
La loutre s’adressa à la jeune fille.
"Bien, nous n’avons pas beaucoup de temps, sache qu’aux yeux de tous, tu mourras aujourd’hui, je ne peux l’empêcher mais je peux te sauver, tous te croiront morte mais ce ne sera qu’une coquille vide qui sera tranchée par le sabre de Balor le père de Kawauso, acceptes-tu ?"
"Oui, mais quand je ne serais plus là, je vous en prie, veillez sur mon frère."
"Bien, ce sera fait, à présent viens et vis."
L’instant d’après le sabre s’abattait sur une coquille vide. Kawauso lui n’en savait rien mais il se réveilla à cet instant et voyant la tête de sa sœur rouler à ses pieds, il n’eut plus qu’une envie, tuer ses parents, il se jeta sur sa mère et commença à la rouer de coups.
"POURQUOOOOOOOOOIIIIIIIIIIIIIIII ? Elle ne vous avait rien fait, je vous hais, salauds, soyez maudits, vous ne serez plus jamais mes parents."
"Petit con, tu devrais nous remercier, grâce à nous une de ces erreurs de la nature n’est plus, mais je vois que tu refuses de le comprendre, dans ce cas tu vas l’oublier."
Et disant cela elle appliqua sur lui un puissant genjutsu, et il sombra dans un sommeil sans rêves.
"Non pas enco…"
"Bien je suppose que tu sais se qu’il va falloir faire."
"Oui, si nous ne le faisions pas, il tenterait de nous tuer et, il serait fâcheux de devoir le priver lui aussi de la vie, que le monstre qui lui tenait lieu de sœur meure est une chose mais lui, c’est notre fils et il est bien trop précieux pour qu’on le tue maintenant."
Aussitôt, il se mit à former des signes.
"Technique ancestrale, manipulation de la mémoire, la loutre ne sera plus, désormais tu seras la salamandre."
A la fin d’une série de signes qui avait semblé interminable, il appliqua sa main dans le dos de son fils, s’il n’avait pas été sous l’emprise d’un genjustu, nul doute qu’il se serait mit à hurler. Lorsqu’il retira sa main, une marque s’était formée dans son dos, cette marque représentait vaguement une loutre, la gardienne du sceau.
"C’est fait mais il ne doit pas rester ici, s’il nous voyait le sort pourrait être brisé."
"Exact, de même que s’il subit à nouveau une émotion forte comme la mort d’un proche, le sceau sera brisé. Il doit partir, avec les souvenirs qu’il possède, il croira que sa famille a été assassinée par des ninjas d’Iwa, il va fuir vers Konoha et les ennemis du brouillard deviendront les siens, il voudra devenir fort et lorsqu’il le sera, il ira à Iwa pour tuer tout ceux qu’il trouvera, malheureusement avec ce sort, il a tout oublié de ses entraînements, il devra donc tout réapprendre depuis le début."
- La fuite
Il se releva péniblement, ses jambes étaient tremblantes, il avait tout vu de la mise à sac de son village. Il avait peur et devait partir, s’il y retournait, il mourrait, et il ne voulait pas mourir.
Il s’élança d’abord tout tremblant puis prit plus d’assurance dans sa course. Il courait sans même savoir où il allait, peu lui importait d’ailleurs, il devait aller loin, très loin. Plus il mettrait de distance entre lui-même et son village mieux ce serait.
Ses parents avaient vraiment bien réussi leur action car à présent, il réagissait exactement comme ils l’avaient voulu. Si jeune, si facile à manipuler. Les faux souvenirs qu’ils lui avaient implantés l’avait rempli d’horreur. Leur but, qu’il ait peur et fuie le plus loin possible et surtout, qu’il cultive une haine la plus farouche possible envers les ninjas du pays de la terre, les ennemis des habitants du village du brouillard sanglant.
Courant toujours plus loin, il arriva un matin à l’extrême limite de l’île. Usant de quelques ruses que lui avait enseignées son père, il subtilisa un bateau. Le larcin fut commis sans aucune discrétion, il était pressé, qui pouvait savoir quand ses ennemis l’auraient rattrapé. Il neutralisa simplement un pécheur puis après avoir caché le corps sans connaissance sous une des digues qui ne serait inondée que dans quelques heures, il partit. La traversée serait longue et il n’avait avec lui que bien peu d’eau. Une gourde, c’est tout ce qu’avait le pécheur sur lui, pour la nourriture, il aurait moins de problème à condition d’aimer le poisson cru.
L’homme rentrait de la pèche et ses filets étaient garnis de nombreux poissons de toutes sortes.
La traversée dura plusieurs jours et même en se rationnant, il n’eut bientôt plus d’eau. Il commença par avoir des vertiges et des nausées, au début, il ne savait pas si c’était dû au poisson cru ou au manque d’eau mais bientôt la réponse lui fut évidente.
Les terres du continent n’étaient toujours pas en vue et il s’affaiblissait un peu plus à chaque instant, puis la soif eut raison de lui et il s’évanouit. Il ne voulait pas d’une fin aussi stupide et ses dernières pensées furent pour sa sœur. Peut-être que les dieux entendirent Kawauso, peut-être pas, mais le fait est que quelques instant plus tard, une goutte vint s’écraser sur son visage, bientôt suivie de ses nombreuses sœurs. Il plut à torrent et la loutre put se réhydrater, il profita également de ce cadeau du ciel pour remplir une sorte de bassine qui traînait dans le bateau, ainsi, il pourrait tenir quelques jours de plus et peut-être atteindre le continent.
Le continent, il l’atteignit le lendemain, il aurait été vraiment stupide de mourir si proche du but. Une fois à terre, il s’accorda quelques jours de repos, si des assaillants étaient à ses trousses et qu’il partait dans cet état, ils le rattraperaient aussi vite ou presque que s’il restait ici.
Lorsqu’il fut suffisamment reposé, la course reprit, c’est ainsi qu’il traversa le pays du feu et qu’un matin, il se retrouva aux portes d’un étrange village que les gardes, après l’avoir questionné sur ses intentions, lui nommèrent Konoha.
Etrangement, les gardes laissèrent l’étranger qu’était Kawauso entrer dans le village, peut-être était-ce dû au fait qu’il n’avait rien de menaçant. Cela faisait un certain temps que ce duo surveillait les portes et à force, ils avaient appris à reconnaître au premier coup d’œil quelqu’un de suspect, le gamin qui venait d’entrer ne l’était pas, surtout qu’une fois à l’intérieur du village, une vieille femme vint le voir, elle semblait avoir été prévenue de son arrivée.
Cette dame, que tous nommaient Hajime-baa dans le village, expliqua au jeune homme qu’une loutre lui était apparue en rêve et lui avait demandé de prendre soin de lui. Elle n’avait plus de famille et cela faisait plusieurs jours qu’elle se rendait aux portes du village dans l’espoir que l’envoyé arrive. Kawauso lui demanda comment il pouvait être certain de pouvoir lui faire confiance, elle lui répondit qu’il ne pouvait pas mais que dans son rêve, elle l’avait vu et qu’il avait un tatouage en forme de loutre dans la dos A cette révélation, sa méfiance se dissipa et il la suivit jusque chez elle.
- Live in Konoha
Il voulait les venger, pour chaque Kirien qui était tombé, il voulait prendre la vie de dix Iwaien. Pourtant, il ne ressentait pas un désir ardent de tuer, il savait juste que ça devait être fait et il comptait bien aller jusqu’au bout pour accomplir son méfait.
Le lendemain de son arrivée dans le village, il s’inscrivit à l’académie des ninjas, malgré son âge, il voulait devenir un guerrier de l’ombre, pour lui le meilleur moyen de devenir un dieu du combat.
A son grand étonnement, pas de test d’aptitude ni de combat pour prouver sa valeur, simplement un questionnaire à remplir, était-il au bon endroit ? Était-ce bien ici qu’on formait de puissants guerriers ? Le doute le transperça un instant, ce village pouvait-il vraiment lui apprendre quelque chose ? En cet instant, il doutait, était-il possible qu’il se soit trompé, tout ce voyage aurait-il été vain ? Malgré ses doutes et ses craintes, il rendit sa fiche remplie, les tests viendraient peut-être plus tard, qui sait.
D’ici à la rentrée, il avait encore un peu de temps, il lui restait un peu plus de deux semaines, il employa ce temps à découvrir la ville. Les commerces y étaient nombreux, il y avait également des prestataires de service, des onsen, une bibliothèque et même une salle de concert. A ses heures perdues, il aimait à jouer de la guitare, qui sait, un jour ce serait peut-être lui qui monterait sur les planches.
En somme, cette ville ressemblait beaucoup à sa ville natale, une grande ville avec ses beaux quartiers mais aussi ses quartiers pourris et leur racaille. L’ordre était maintenu par les escouades d’ANBU qui faisaient leurs rondes dissuadant du seul fait de leur présence les fauteurs de trouble. Ainsi, les analogies avec le village du brouillard allaient jusque là ? La même surveillance, le même peu de confiance envers les étrangers, ici il était juste quelqu’un à surveiller mais et chez lui ? Chez lui, il était le fils de deux morts.
La veille de la rentrée, il reçut une lettre lui annonçant qu’il était convoqué dès le lendemain à l’académie pour y recevoir son premier cours sous la direction d’une certaine Mikomi Haeru.
Une femme, étrange, il s’était attendu à tous sauf à une femme, il s’était imaginé un vieux shinobi qui leur apprendrait les ficelles du métier ou alors un jeune professeur dynamique mais, une fille, il n’était pas là pour apprendre à faire du tricot avec des senbons.
Le jeune homme passa sa nuit à élaborer des hypothèses sur ce qui allait se passer le lendemain si bien que lorsqu’il fut l’heure de se réveiller, il n’avait que peu dormi, ses yeux refusaient de s’ouvrir et il eut les plus grandes difficultés à arriver à l’heure.
Sur le chemin des cours, il courut comme s’il avait le diable aux trousses, s’il avait su que ce démon l’attendait dans la classe, peut-être ne se serait-il pas autant pressé.
Il arriva le premier dans la classe, un bon point pour lui, toujours faire bonne impression, dans la vie, on a rarement une seconde chance.
Il s’assit tranquillement à une table près de la fenêtre, en regardant le parc, il se mit à songer que ce ne serait certainement pas aujourd’hui qu’ils pourraient s’entraîner sur le terrain, ce serait sans doute un cours théorique. Enfin, comme on dit, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs.
Détaillant son professeur, il se demanda si ce n’était pas une mauvaise blague, à première vue, rien ne laissait présager qu’il s’agissait d’une kunoichi et bien que les apparences soient parfois trompeuses, elle semblait trop normale pour être une ninja, bien que ses bras et ses jambes soient nus, il ne distinguait sur son corps aucune cicatrice. Était-elle déjà allée sur le terrain ? Peut-être ne s’occupait-elle que de la théorie en quel cas, l’année risquait d’être longue, très longue.
La classe finit par se remplir et le cours commença, chacun se présenta et expliqua les raisons de sa venue ici, pourquoi étaient-ils là, pour quelles raisons voulaient-ils devenir des ninja ? Sanshouuo aurait très bien pu répondre qu’il était là pour devenir puissant et ainsi pouvoir aller venger ses parents et sa sœur mais, il en était certain, ce n’était pas la réponse attendue. Au lieu de parler de sa vengeance, il prétendit qu’il était là pour apprendre et devenir puissant mais pas dans le but de tuer, simplement dans le but de protéger ceux qui lui sont chers.
Chacun avait ses raisons, certaines étaient plus honorables que d’autres mais, toutes étaient valables, Haeru quant à elle leur donna sa version de ce qu’un shinobi était censé être, ce qu’il devait faire ou penser. La voix de la cassette qu’elle leur diffusa avait un discours séduisant mais, le jeune homme qu’était notre aspirant ninja ne voulait pas se laisser influencer, c’était à lui de décider comment il devait se comporter, on voulait qu’il soit dévoué à son village et prêt à prendre les armes pour ce pays, soit, il les laisserait y croire, ainsi, peut-être lui accorderait-on un peu de confiance.
Le cours se poursuivit avec les bases du ninjustu. La première chose à faire était de visualiser son chakra puis de tenter de le faire circuler, plus facile à dire qu’à faire mais au moins, ça, c’était de la pratique. L’adolescent préférait largement la pratique à la théorie, rester assis à écouter les babillages d’un professeur et tenter de les retenir ne lui avait jamais plu. Apprendre est une chose, comprendre en est une autre et pour comprendre, la pratique restait le meilleur moyen.
Plus le cours avançait plus il était persuadé que la jeune femme qui tenait lieu de professeur était folle à lier, toujours joyeuse, la reine des sans-souci semblait s’amuser de tout. Quand à la folie présumée, il est difficile de la décrire mais ceux qui étaient présents n’eurent aucune difficulté à s’en rendre compte tant le parfum de douce folie qui s’échappait d’Haeru Mikomi chuunin de Konoha sentait fort, c’en était à un point que Sanshouuo était certain que de l’autre bout de la ville, on l’aurait remarqué.
Durant les jours qui suivirent, ses soupçons à propos de la santé mentale de son enseignante se confirmèrent, les cours se suivaient mais ne se ressemblaient pas et on atteignit l’Everest de la folie le jour où elle leur donna leur première mission. Lorsqu’elle leur avait annoncé qu’aujourd’hui, ils feraient leur première mission, le Kirien se voyait déjà parcourant les routes à la poursuite de ninja ayant dérobé un rouleau secret du village, il se voyait également se faire laminer par eux, que pourrait-il bien faire dans une mission avec son niveau actuel ? Rien.
Mais lorsqu’elle leur annonça le but de la mission, il faillit éclater de rire, elle voulait simplement qu’ils aillent dans la classe d’à côté pour transformer un certain Saito Yura en œuvre d’art. L’idée était loufoque, à l’image de sa senseï mais, elle lui plaisait déjà, le tout était de trouver un moyen de tromper la vigilance de leur adversaire afin de pouvoir l’approcher assez pour mettre leur plan à exécution.
Après plusieurs idées toutes plus loufoques les unes que les autres, mais moins que la faucheuse de chuunin, ils tombèrent d’accord pour prétendre être là dans le but de faire choisir à ce Saito, une couleur pour les nouvelles vestes de chuunin. Pour ce faire, chacun avait avec lui une bombe de peinture d’une couleur différente. Tout aurait pu se passer à merveille s’ils n’avaient pas négligé un détail : la classe de ce professeur. Ses élèves semblaient avoir flairé quelque chose et les accueillirent avec la plus grande méfiance.
Si les élèves étaient méfiants, Saito l’était encore plus, à croire qu’il savait ce qu’ils préparaient, chacun y alla de ses arguments dans le but de se faire écouter, la classe d’Haeru voulait l’approcher en bloc et la classe de Saito voulait les faire déguerpir.
Un des élèves tenta même de lancer un shuriken sur Sanshouuo. Pauvre de lui, il n’avait même pas armé son geste qu’Haeru lui avait déjà sauté sur la main en lui conseillant de plutôt viser Yura que ses élèves.
Pour se moquer d’eux, la cible prit l’apparence de l’un d’entre eux mais, ce fut là une bien grande erreur, son sosie lui fit remarquer qu’il avait oublié un détail. Le chuunin ne comprit pas ce que Mai Chagan le sosie en question trouvait à reprocher à sa transformation, celle-ci s’approchant, prit sa bombe de peinture et l’en aspergea, voilà le détail qu’il avait oublié, l’instrument de sa perte. Ce fut comme un signal et tous les élèves d’Haeru se jetèrent sur lui, certains de réussir plus ou moins mais l’instant d’après, usant de la technique du shunshin, il les ligota à l’aide d’une chaîne. Ce n’est qu’une fois de retour dans la salle de classe que leur professeur accepta de les délivrer non sans avoir pris quelques photos.
Bien que leur sortie de scène manquât un peu de panache, ils avaient réussi et pour fêter cela, Haeru les invita eux ainsi que leur victime au restaurant.
Ce qui s’était annoncé comme une excellente soirée tourna vite à l’ennui, malgré leur victoire, personne ne semblait motivé à faire la fête, certains somnolaient, d’autres s’entraînaient à maîtriser la technique de transformation sous les yeux des clients médusés et Sanshouuo, lui, eh bien, il était en retard.
A son arrivée au restaurant, il vit que mis à part Haeru et ses camarades, il y avait un invité surprise, Gzaltan Inuzuka. Secouant la tête, il soupira, c’était lui qui avait tenté de l’attaquer, il n’avait rien vu de la scène mais, ceux qui l’avaient vue lui avait décrit son agresseur. Cette tentative de crime ne pouvait être lavée que par le sang, il allait lui faire payer !
Prenant l’apparence de son professeur, il lui joua un tour à sa façon, lui faisant la morale sur son comportement inacceptable selon lui. L’étudiant se demanda s’il n’aurait pas du laisser son professeur se faire avoir plutôt que de tenter de l’aider tant son comportement vis-à-vis de lui l’écoeurait puis éclatant de rire face à la tête que le konohaïen faisait, il reprit son apparence normale.
Cette plaisanterie fut la goutte qui fit déborder le vase pour le jeune Inuzuka et celui-ci lança un défi à celui qui l’avait tourné en ridicule, un combat au premier sang. Même pas le temps de s’installer qu’il fallait déjà repartir, la vie est parfois injuste songea-t-il. Il serait bien resté à faire la fête mais, il ne pouvait pas se défiler et puis, ils s’étaient un peu cherchés tous les deux semblant vouloir se battre comme deux chiots voulant jouer.
Ils quittèrent l’auberge bientôt suivis par une Haeru plutôt mécontente du tour que prenait sa soirée, à croire que chacun s’était donné le mot pour faire de cette soirée son enfer.
Elle leur proposa d’arbitrer le combat ce qu’il acceptèrent avec plaisir, cela permettrait de limiter les dégâts dans la mesure du possible bien qu’avec leur niveau actuel, le risque qu’ils se fassent réellement mal était assez faible.
- Une loutre, un chien, un combat
La chuunin les mena à un terrain d’entraînement. Celui-ci était assez grand et des arbres le délimitaient. Voyant ce lieu, les deux étudiants crurent d’abord à une blague mais, c’était bien là qu’allait avoir lieu leur combat.
Enfin, au moins ne seraient-ils pas dérangés comme le fit remarquer Sanshouuo, Gzaltan lui se plaignit de la qualité du terrain mais finalement accepta de combattre ici.
Après ces petites délibérations sur la qualité des terrains Konohanien, les deux étudiants se mirent en place. Chacun se plaçant à un bout du terrain et se faisant face. Sanshouuo se mit à trembler d’excitation, ce combat lui permettrait de se défouler et s’il gagnait, Gzaltan serait obligé de reconnaître qu’il ne faisait pas le poids face au grand Sanshouuo de kirigakure no sato.
Haeru leur donna le signal, le combat allait enfin pouvoir commencer.
Gzaltan se mit aussitôt à former des signes. Sa technique fit apparaître plusieurs clones, le bunshin, l’étudiant en avait déjà entendu parler mais, il ne le maîtrisait pas le moins du monde, il savait simplement que cette technique permettait de produire des reflets de soi.
A présent, il y avait cinq Gzaltan sur la pelouse du terrain, cela signifiait cinq fois plus de problèmes pour l'estudiantin mais, quoi qu’il se passe, il en viendrait à bout, rien n’est insurmontable à qui s’en donne les moyens.
Deux des clones explosèrent, créant une fumée que l’Inuzuka mit à profit pour changer sa position sur le terrain et ainsi dérouter son adversaire qui ne saurait plus lequel était le vrai comme au jeu du bonneteau.
Son adversaire lui ne resta pas inactif pour autant, profitant de la fumée, il prépara quelques senbons enroulés dans des notes explosives. Dès que la fumée fût dissipée, il lança ses aiguilles dans la direction de chacun de ses adversaires commençant par le plus proche. Deux explosèrent, un sauta et esquiva l’arme de jet qui partit se perdre dans le décor assassinant une marguerite qui ne demandait qu’à pousser. L’herbe humide empêcha l’explosion du parchemin explosif.
Gzaltan bien décidé à priver son opposant de ses armes lui envoya un kunaï visant sa sacoche mais le jeune homme évita aisément l’attaque d’un bond en arrière.
Les deux étudiants étaient immobiles se faisant à nouveau face, ils étaient revenus à leur point de départ, d’un niveau à peu près égal, le combat allait-il s’éterniser ?
Enrageant d’avoir manqué sa cible, Gzaltan se saisit d’un de ses shuriken et l’envoya en direction du bras de son adversaire qui, voyant l’arme lui arriver dessus, lui répondit avec un de ses propres shuriken à la différence près que le sien était un shuriken fuuma et de ce fait un peu plus gros. Il le lança avec tant de force que le souffle de son arme stoppa net l’arme de Gzaltan. Ne se préoccupant pas de l’arme qui lui arrivait dessus, son challenger répliqua en lui envoyant deux autres shuriken mais cette fois en direction des jambes.
Le fuma shuriken finit sa course dans le bras droit de Gzaltan, qui venait d'envoyer ses shuriken, lesquels se fichèrent des les tibias de Sanshouuo une seconde plus tard, stoppant net le jeune homme dans son désir d'envoyer des senbons.
Les deux avaient des armes enfoncées dans la chair, chose fort peu agréable. Haeru décida d'interrompre le combat.
"Match nul" leur cria-t-elle. Ainsi son premier combat n’était qu’une égalité, enfin, il valait mieux cela pour l’un et l’autre, ainsi aucun n’aurait à reconnaître la supériorité de l’autre.
Sanshouuo se plaignit que madame Hajime allait vociférer quand il rentrerait en mettant du sang partout, mais, ça se lave, comme l’affront que l’un et l’autre s’étaient fait au courant de cette journée. Son professeur leur fit signe de venir. Avant cela, ils retirèrent le métal qu’ils avaient dans leurs chairs ne pouvant retenir une grimace de douleur. Le jeune homme espérait que la prochaine fois qu’il ressentirait cela serait dans longtemps, très longtemps.
L’étudiant vint à elle tant bien que mal, ses jambes lui faisant connaître grande et puissante douleur.
Haeru soigna leurs blessures à l’aide d’un jutsu qu’aucun des deux étudiants n’avaient encore vu. Tous deux trouvaient cela bien pratique et Sanshouuo se nota de lui demander de le lui apprendre un jour.
L’arbitre leur demanda à chacun un verre de sake pour les soins, décidément, toutes occasion lui étaient bonnes pour extorquer de l’argent à de pauvres et innocents petits étudiants. En plus d’être folle, elle avait un petit côté escroc, décidément, que cette femme était étrange pensa Sanshouuo en soupirant.
Gzaltan signifia à Sanshouuo qu’ils étaient à présent rivaux. Ça lui ferait une motivation pour progresser. Soudain, Haeru disparut dans un petit nuage de fumée, un clone. Ainsi, elle ne s’était même pas déplacée pour le combat, le jeune homme ajouta faignante à la liste des "qualités" de son enseignante.
Au moins n’auraient-ils pas à lui payer les verres de sake. Les deux partirent en direction de l’auberge, certes ils étaient rivaux à présent mais, il ne fallait pas que ça les empêche de passer une bonne soirée.
- L’éveil
Il se précipita vers sa chambre et là il la vit allongée sur son lit, elle semblait dormir mais elle n’émettait aucun son, pas même le bruit que l’on fait en respirant. S’approchant d’elle, il pencha la tête près de la bouche de la vieille femme, pas un bruit pas un souffle, Hajime-baa avait expiré.
Le jeune étudiant ne réalisa pas tout de suite mais soudain il se rendit compte que cette femme malgré le peu de temps qu’il avait passé avec elle comptait beaucoup à ses yeux, ce n’était pas la première fois qu’il perdait un être cher, sa mère, son père et surtout sa chère sœur.
Lorsqu’il pensa à sa sœur il se passa quelque chose de très étrange, dans sa tête quelque chose se brisa, il tomba au sol et se mit à convulser, sa mémoire se transformait, il se rappelait ce qu’on l’avait forcé à oublier.
Il revécut comme s’il y était la scène de la mise à mort de sa sœur.
Il se vit rentrer dans la pièce, ses parents étaient là, et sur le sol une jeune fille gisait inconsciente, il s’agissait de sa sœur, son père cet abruti tenait un katana. Il voulait tuer sa fille adoptive, Kawauso ne comprenait pas pourquoi, sa mère lui dit simplement que Soi Fon possédait des pouvoirs héréditaires et que de ce fait il fallait qu’elle cesse de vivre.
Le jeune homme se rua sur ses parents pour tenter de sauver sa sœur mais ils étaient bien trop fort et sa mère le mit hors d’état de nuire en un instant, il tomba inconscient mais il vit quand même le sabre s’abattre sur la jeune fille.
A ce moment là dans la chambre de madame Hajime, Sanshouuo ou plutot devrais-je dire Aoimizu Kawauso cessa de convulser, il resta au sol et se rendit compte que tout ce qu’on lui avait dit à propos de ceux d’Iwa n’était qu’affabulation, sa sœur était morte des mains de ses parents qui avaient ensuite manipulé sa mémoire dans le but de le dresser contre Iwa.
Ce en quoi il avait cru n’avait été que mensonge, ses principes et convictions s’effondraient d’un coup, peut-être la mort aurait-elle été préférable mais, il avait tant à faire. Deux devaient encore payer et il ne mourrait pas tant que sa vengeance ne serait pas consommée.
"Jamais je ne pourrai leur pardonner, ces enfoirés ont tué ma sœur, leur propre fille et m’ont manipulé, ils paieront ! A présent je ne suis plus leur fils, je ne suis plus ni Kawauso, ni Sanshouuo, je ne suis plus que l'instrument de leur destruction, Aomizu Kawauso, la loutre de l’eau bleue."
Puis il se tourna vers madame Hajime, du moins vers son corps, il aurait bien aimé lui rendre les derniers sacrements mais, il devait faire vite, s’il voulait pouvoir quitter le village, il lui faudrait se hâter et être loin lorsque l’on découvrirait le corps de la vénérable dame qui l’avait accueilli sous son toit.
Il ne pouvait peut-être pas l’enterrer ou lui dresser un bûcher funéraire mais, il lui vint une idée, la maison serait son tombeau, et elle, la pharaonne d’une pyramide bien improbable.
Kawauso prit quand même la précaution de se changer entièrement, il ne fallait pas qu’on puisse le reconnaître au premier coup d’œil, aussi mit-il les vêtements que la vieille femme lui avait confectionnés pour le jour où il devrait partir en mission.
Bien que simples, ces vêtements étaient solides et néanmoins confortables. Il passa la tunique et enfila le pantalon, les deux étaient bleu nuit car selon madame Hajime, les vêtements des ninjas devraient toujours être foncés de manière à passer inaperçu dans la nuit. Elle avait pourvu le pantalon de nombreuses poches pour qu’il puisse y ranger ses affaires et qu’il ne soit pas encombré par un trop gros sac, puis il enfila les lourdes bottes de cuir et de métal qu’il s’était achetées avec l’argent qu’il avait reçu de madame Hajime pour son anniversaire le mois précédant.
Pour finir, il se teignit les cheveux en bleu avec ce qu’il restait dans la bombe de peinture qui leur avait servit contre Saito.
Il devait changer le plus possible même si les rares personnes du village qui le connaissaient bien n’auraient pas été dupes à la supercherie mais il comptait quitter le village en se servant d’un Henge puis il reprendrait sa véritable apparence quand il serait déjà loin. Pour compléter le tout il enfila la grande cape de voyage qu’elle lui avait également confectionnée pour les missions, elle lui descendait jusqu’aux chevilles et comportait un grand capuchon qui lui permettrait de masquer en partie son visage.
*Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi Hajime-Sama, vous m’avez apporté bien plus que je ne vous ai donné, puissiez-vous reposer en paix, moi je ne le peux et quand je le pourrai enfin nous ne nous retrouverons pas car vous, vous serez là où on trouve les anges, moi… Moi je serai là où sont les meurtriers, mais je n’irai pas seul, mes parents y seront également. À présent adieu, et encore merci.*
Après une prière muette pour le salut de celle qui l’avait aimé comme un fils, il commença à disséminer des notes explosives dans toute la maison, elles étaient un peu particulières et n’exploseraient qu’au bout de quelques heures. On les utilisait généralement pour des sabotages, La loutre y laissa tout son stock pour être certain qu’il ne resterait rien de la maison.
Une larme ruissela le long de sa joue, il ne chercha pas à l’effacer, le jeune homme ne devait pas avoir honte de ce qu’il ressentait, puis il prit ses quelques affaires, passa à la bibliothèque de la maison et prit quelques livres qui pourraient peut-être lui servir et s’en fut, quittant la maison qui l’avait abrité et bientôt le village qui l’avait accueillit à peine quelques mois plus tôt.
Usant de la technique de transformation, il prit l’apparence d’un membre de l’ANBU, quoi de plus naturel qu’un Anbu quittant le village pour une patrouille ? De plus avec leur masque, c’était le déguisement parfait. Le seul risque était de croiser un Yuuga ou sur un autre ANBU qui ne se laisseraient certainement pas berner par un simple henge.
- L’exode
Il courut le plus longtemps possible, la nuit ne l’aida pas, il n’arrêtait pas de trébucher mais il continua sa course malgré la fatigue et la douleur, sa seule chance était de quitter le pays. Mais lorsque le soleil pointa timidement ses premiers rayons, il tomba de fatigue, et s’endormit avant même d’avoir touché le sol reprenant son apparence au même moment. L’effort physique et la dépense de chakra l’avaient épuisé, il dormit de longues heures. A son réveil il se maudit d’avoir dormi si longtemps.
*Non ! Le soleil est déjà à son zénith, j’ai trop dormi ! Au village ils ont du se rendre compte de mon absence, tout du moins l’explosion a du se déclencher. Je dois à tout prix quitter le pays, sinon je suis mort. Il faut que je les trouve, ceux qui ont été reniés par leurs village, les déserteurs, oui, ils sont ma seule chance, mais je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où je pourrais les trouver, de plus je prends un gros risque ainsi, si je suis trop faible à leur goût, ils me tueront comme l’auraient fait les ANBU !*
Il reprit sa course, ses jambes arrivaient de nouveau à le porter mais à présent il n’était plus si sur de lui, il avait peut-être fait une erreur en quittant le village mais lorsqu’il vit sa sœur lui sourire il sut qu’il avait fait le bon choix, ils devait tuer ses parents pour qu’ainsi celle qu’il avait aimée soit vengée.
Arrivé dans une petite clairière où coulait un ruisseau il fit une pause, il s’agenouilla au bord de l’eau pour boire un peu, il n’avait pas pensé à emporter des provisions et se maudit une nouvelle fois de ne pas avoir mieux préparé son départ.
Tout en se morigénant, il ne vit pas l’ombre apparaître derrière lui, le nouvel arrivant dégageait une aura impressionnante mais lorsque le jeune homme la ressentit il préféra ne pas bouger de peur que le nouvel arrivant interprète cela comme une attaque, il avait besoin d’alliés et ne devait pas mourir avant d’avoir tué ses parents.
Plutôt que de se retourner et d'attaquer, il préféra jouer la carte de la prudence ne sachant rien de celui qui venait d'arriver il lui demanda simplement qui il était.
*Merde, qui vient ? Les ANBU ? Déjà ? C’est un peu tôt, ils n’ont pas encore du se rendre compte de ma fuite, mais qui alors ? Haeru ? Aucune chance, elle doit encore être entrain d’essayer de se débarrasser de Valt, si ce n’est pas un ninja de Konoha, peut-être est-ce simplement un paysan d’un village voisin.
En tout cas, ça ne peut pas être un ninja d’un autre village qui est à ma recherche, les informations ne vont pas aussi vite, serait-il un des déserteurs du légendaire village de Shinobi Kuran ?
Allez, courage, je vais lui demander qui il est en faisant clairement comprendre que je viens de quitter Konoha, si c’est un ninja qui me recherche, ça ne changera rien, et si un paysan apprenait que je venais de déserter, qu’est-ce que cela changerait ?
Par contre si c’est un déserteur, il verra que je ne suis pas son ennemi, bien au contraire, j’ai autant besoin d’alliés que lui si je veux survivre plus de trois jours en dehors de Konoha, oui, faisons lui comprendre que je suis un déserteur !*
De toute façon Kawauso n’avait plus la force de jouer un rôle c'est pourquoi il décida d'être franc avec le nouveau venu et s’il était là pour le ramener, il devrait le tuer, il ne pouvait pas rentrer à Konoha, il avait un mission à accomplir et personne ne pourrait l’en détourner.
"Qui es-tu? Ami ou ennemi, parle mais sache que si tu es là pour me ramener à Konoha, ma décision est prise, je ne reviendrai pas en arrière! J'ai une vengeance à accomplir et pour pouvoir la réaliser, je dois quitter ce village où l’on m’apprenait à me défendre. Il est temps que j’apprenne à attaquer."
Kawauso attendit et comme seul le silence lui répondait il choisit de prendre le risque de se retourner, la puissance qu’il avait ressentie disparu à cet instant. S’il avait été un Yuuga, il aurait vu la personne qui s’était tenue derrière lui. Toute de noir vêtue, son visage était masqué par une capuche, à sa ceinture, deux lames dont la forme n’était pas sans rappeler celle d’une faux, la Mort était-elle déjà aux trousses du jeune homme ?
*Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Cette présence, je n’ai pourtant pas rêvé, je suis certain qu’il y avait quelqu’un, mais qui ? Deviendrais-je fou ? Cette aura m’était familière, elle me rappelait celle de ma sœur. C’était la même que le jour où elle est venue me sauver sur le bord du lac. Pourtant elle est morte, cela ne peut être elle.
Maintenant que j’ai récupéré mes véritables souvenirs, je le sais mieux que je ne l’ai jamais su. Mais alors qui ?... Ça ne sert à rien de se poser trop de questions, j’ai quitté mon village et à l’heure qu’il est la maison de madame Hajime a explosé depuis longtemps, même si ça masquera provisoirement ma fuite, ils chercheront mon corps mais quand ils verront que je ne suis pas sous les décombres, ils enverront les ANBU et la chasse commencera.
Je dois me faire des alliés le plus vite possible, je dois trouver d’autres déserteurs, des gens plus forts que moi qui me protégeront des ANBU et qui me transmettront leur connaissance pour que je puisse un jour venger Soi Fon…En route, il faut que je mette le plus de distance possible entre Konoha et moi, en avant !*
Après s’être fait cette réflexion la petite loutre reprit son chemin courant plus qu’il ne marchait. Plusieurs jours s’écoulèrent et les ANBU étaient probablement déjà à sa poursuite, le jeune homme commençait à s’habituer à son nouveau rythme de vie, courir, trouver à manger dormir et reprendre la course.
Un beau jour il arriva à la frontière du pays, c’était incroyable, la végétation cessait brusquement pour laisser place au désert.
Devant lui, le désert et ses sables infinis, derrière lui la forêt tout aussi immense, jamais il n’aurait cru un tel phénomène possible mais pourtant c’était bien réel. Face au désert il n’avait pas d’autre choix que de s’avancer.
Il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir mais ce qu’il savait c’est qu’il devrait vite trouver de l’eau car il n’avait aucun moyen d’en garder avec lui, cette traversée serait peut-être son dernier voyage, mais il ne devait pas mourir, pas ici et pas encore, il lui restait de grandes choses à accomplir en ce bas monde.
Il erra dans le désert, se désaltérant en perçant d’un coup de senbon les rares cactus qu’il trouvait, il avait bien essayé de se confectionner une gourde avec un morceau de ce petit arbre à épine mais sans succès. A présent il marchait plus qu’il ne courait, il devait vite trouver un point d’eau, la dernière fois qu’il avait bu, c’était il y a deux jours et il était vraiment affaibli, il se maudissait d’être parti dans cette direction, s’il était arrivé dans une zone avec beaucoup d’eau, il n’aurait eut aucun problème pour survivre, après tout, n’était-il pas un des enfants de la brume ?
Au soir, ses jambes refusèrent de le laisser progresser ne serait-ce qu’un tout petit peu plus.
Il se maudit une fois encore, prendre cette direction n’était pas une bonne idée finalement mais après tout, qu’y pouvait-il ? Il fallait bien en choisir une et il avait plus de chance de trouver les rebuts de la société dans le désert que sur les plages où de nombreuses personnes allaient. Pour lui, le désert était la cachette idéale, ses occupant habitués à son climat avait également l’avantage de connaître le terrain et puis qui serait assez fou pour explorer le désert à la recherche de personnes qui n’hésiteraient pas à le tuer ? En tous cas il y avait au moins une personne assez folle pour ça, un jeune garçon du nom de Kawauso.
*Non ! Je ne dois pas sombrer, pas encore, je dois lutter, nii-chan compte sur moi, je dois y arriver, si je meurs ici qui va la venger ? Allez lève-toi, tu dois le faire, je vais y arri…*
La dernière chose qu’il vit avant de sombrer, ce fut une jeune femme d’une beauté surprenante, dans les tréfonds de son esprit embrouillé, il pensa qu’il rêvait, c’était impossible, il devait délirer, puis ce fut le noir complet, la loutre avait perdu connaissance, la soif et l’effort avaient eu raison de lui.
La jeune femme se pencha sur lui, ses larmes glissant sur le sable lorsqu’elle s’agenouilla pour tenter de sauver le pauvre hère. Si elle ne s’était pas cachée de lui tout à l’heure, il ne serait pas dans cet état. Elle aussi était mal en point mais moins que lui, ses vêtements noirs lui tenaient chaud et elle avait rejeté son capuchon en arrière afin de pouvoir un peu s’aérer ce qui montrait qu’elle n’avait aucune expérience de ce type de terrain dans lequel il vaut mieux se garder d’exposer sa tête aux rayons du soleil.
*Madre de dios, si le petit clames maintenant, ma maîtresse m’enverra le rejoindre. J’ai ordre de tout faire pour te maintenir en vie et je ne veux pas décevoir celle qui compte sur moi.*
Soudain, la jeune femme disparut dans un nuage de fumée pour réapparaître quelques mètres plus loin à l’abri d’une dune. Quelqu’un venait. Décidément, il y en avait du monde dans ce désert. Les ordres de la jeune femme étaient pourtant clairs, ne pas se faire repérer et se débrouiller pour que Kawauso reste en vie.
Si la nouvelle arrivante venait en aide au jeune homme elle n’aurait qu’à la suivre discrètement et s’assurer qu’il n’arrive rien à son protégé.
Celle qui venait d’arriver créa un kage bunshin qui se chargea d’emmener la loutre dans un autre lieu. Comparée à la jeune fille vêtue de noir, la déserteuse semblait presque laide tant l’autre était belle. Son apparence était semblable à la Mort, ses deux faux pendant de part et d’autre de sa taille et tout comme elle, la jeune femme avait une âme à guider mais elle n’attendrait pas que cette âme soit morte pour cela, elle avait besoin de Kawauso vivant.
Le clone de Hana, car il s’agissait bien d’elle, partit dans une direction qui aurait pu mener n’importe où mais visiblement, la créature de chakra savait où aller. De loin, la belle Mort suivit l’étrange cortège qui la mena tout droit au village des déserteusr. Seules ses grandes connaissances en camouflage et en genjustu lui avaient permis de passer inaperçue aux yeux de tous mais à présent, les choses se compliquaient et elle allait devoir attendre au dehors des murs sous peine d’être découverte et sans doute tuée. Sa spécialité, c’était les évasions et d’éviter d’avoir à s’évader en évitant tout simplement de se faire voir.
Arrivé dans le village, Kawauso fut conduit jusque sous une tente, là, la déserteuse perdant patience décida d’anticiper son réveil à l’aide d’une douche froide. Elle vida la totalité d’une bouteille d’eau que cachait l’une des nombreuses poches de son pantalon sur le visage du jeune homme. Celui-ci cligna des yeux et se mit à tousser. À peine était-il réveillé qu’Hana le plaqua au moyen de sa simple aura sur le lit sur lequel on l’avait posé puis usant d’une puissante technique elle soigna le garçon des ravages qu’avait causé le soleil durant sa traversée du désert.
- Combat posé mais acharné
A peine ce mot achevé, la plus grande des deux ombres disparut, en même temps que sa vue revenait à la normale.
Se levant, il découvrit le garçon qui voulait le tuer, une tête d’ange.
Ne pas se fier aux apparences, ces paroles raisonnèrent dans sa tête, même s’il semblait innocent, cet enfant avait demandé à la tuer ce qui faisait de lui un danger potentiel. Kawauso sortit de la tente, à l’extérieur, du sable, beaucoup de sable. Au moins, ils ne seraient pas restreints pour l’espace.
Son adversaire lui dit être bon et généreux et le laisser attaquer le premier. Comment peut-on dire à quelqu’un qu’on est bon si on veut le tuer ? Cette affirmation le troublait au plus haut point mais, il ne devait pas penser, il devait simplement gagner. Le problème, c’était que s’il tuait son adversaire, sa sauveuse lui en voudrait et le tuerait aussi mais s’il ne faisait rien il mourrait, il devait donc le vaincre sans pour autant le tuer, cela risquait d’être difficile mais il y arriverait.
Visiblement, son adversaire le sous-estimait. Parfait, cela ne pouvait que jouer en sa faveur. Trop de confiance en lui le mènerait à sa perte, à moins que l’issue de ce combat n’ait été décidée à l’avance et que quoi qu’il fasse, Kawauso perdrait.
Mais, s’il mourait, tous ses efforts auraient été vains et jamais sa sœur ne reposerait en paix. Il devait gagner.
Puis sortant de sa réflexion il parla à son ennemi, n’importe qui aurait attaqué directement son adversaire mais la loutre était quelqu’un de curieux qui aimait poser des questions au grand damne de certains de ses anciens géniteurs qui auraient préféré quelqu’un de froid qui ne se poserait pas de question et pour qui la seule chose importante chez son adversaire c’est de voir son sang couler. Mais il n’était pas comme ça, il était plutôt ce que l’on appelle un gardien, quelqu’un qui veille sur ses alliés et amis et qu’il protège.
"As-tu des rêves ? Evidement que tu as des rêves, on en a tous ! Si aujourd’hui l’un de nous meurt, ses rêves ne se réaliseront jamais, aussi je ne te tuerai pas, à moins que tu ne m’y forces ! J’ai moi aussi un rêve, je dois venger ma sœur, elle est morte à cause de sa différence, et tu ne pourras pas me tuer car je ne mourrai pas avant d’avoir accompli ma destinée. Assez parlé, place au combat ! Je vais te montrer ce que peut faire un « petit » comme tu dis."
Durant son petit discours Kawauso avait gardé ses mains cachées dans sa cape de voyage, il préparait des senbons explosifs. Il ne devait pas avoir trop de pitié pour son adversaire qui lui n’en aurait aucune pour lui.
"Mais j’y pense, je ne me suis pas présenté, je suis Kawauso Shinshun, je ne te dirais pas de qui je suis le fils, j’ai renié mes parents et un jour ils mourront de ma main, mais assez parlé de moi, toi, qui es-tu ? Ce n’est pas très poli de ne pas se présenter même lors d’un combat."
Mais avant même que le déserteur ne puisse répondre Kawauso sortit une main de sa cape et envoya une volée de senbon dans sa direction. Kawauso pria pour que chacune des aiguilles fasse mouche et qu’ainsi il puisse finir rapidement ce combat. Il fallait finir vite et sans bain de sang, il avait cherché les déserteurs au péril de sa vie, il ne voulait pas tuer l’un d’eux mais il ne voulait pas mourir du moins pas tant qu’il n’aurait pas accompli sa vengeance.
Son opposant quant à lui semblait s’ennuyer mais la réalité était toute autre, en fait, il s’amusait, il n’avait qu’une envie, perforer le corps de son adversaire de multiples shuriken mais, il ne montrait rien préférant intérioriser ses sentiments. Pourtant, les paroles de Kawauso faillirent éteindre son envie de combattre. Lui, ce qu’il voulait, c’était le tuer, il ne voulait pas discuter ou se présenter. Quel manque de politesse.
Face à l’attaque de la loutre, le déserteur répliqua avec un simple shuriken. Une seule arme face à trois des siennes, aucune chance qu’il ne puisse toutes les parer, du moins, c’est ce qu’il aurait été logique de penser mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, l’étoile de métal explosa au moment exact où elle croisa les aiguilles, deux se perdirent sur les côtés, la troisième retourna en direction de Kawauso lui entaillant le bras et le projetant en avant en explosant dans son dos.
Le terrain sablonneux se transforma bien vite en un gigantesque nuage de poussière. Le jeune déserteur lança alors un shuriken de chaque côté du nuage de fumée pendant que Kawauso tentait de préparer son attaque suivante. L’explosion qui en résulta blessa grièvement le jeune homme, sa jambe et son bras droit étaient brûlés et il aurait du mal à continuer le combat mais, comme si cela n’était pas suffisant, le second shuriken choisit cet instant pour exploser le projetant à nouveau dans une autre direction. Visiblement, le déserteur avait calculé exactement l’endroit où il allait atterrir puisqu’il se retrouva au pied d’un arbre sur lequel son ennemi était monté grâce au kinobori laissant derrière lui une note explosive. L’explosion à bout portant n’avait pas arrangé ses affaires et le jeune homme avait plus mal que jamais.
Son bras gauche était arraché, sa jambe déchiquetée et son torse, défoncé par l’explosion. Il vivait encore mais, pour combien de temps ? Son adversaire quant à lui tomba simplement de l’arbre et se fit une petite ecchymose au bras ainsi qu’une petite foulure à la cheville. Comment une telle chose était-elle possible ?
*Ja…Jamais je n’arriverai à le battre !! Ce type n’est pas humain !! Je n’ai aucune chance !! C’est un démon nihiliste*
Il venait de s’en rendre compte, dans ce combat, il n’avait jamais été question qu’il gagne, celle qui l’avait soigné ne l’avait fait que pour que son élève puisse s’amuser. Dès le départ, l’issue du combat avait été décidée. A cet instant, il haït ces deux là, il n’avait plus que de la haine pour eux, il était venu chercher de l’aide, on ne lui avait donné que la souffrance. S’il s’en sortait, il pourrait très bien vouloir se venger mais, en fait, il reprendrait la route qui mène au pays de la brume, visiblement, il ne pouvait pas compter sur les autres.
Son opposant ne montrant toujours aucune émotion se pencha sur lui, Kawauso vit au fond de ses yeux le dégoût, le dégoût du sang. Lui non plus ne semblait pas vouloir tuer, pourtant, c’était ce qu’il faisait. Un hypocrite, voila ce qu’il était, il se mentait à lui-même se prétendant bon et prétendant ne pas vouloir tuer ou peut-être était-ce vrai et n’était-il que le chien qui servait la femme qui l’avait soigné.
Le jeune homme eut alors l’idée de lui couper la gorge avec un shuriken et ainsi mettre fin à ses souffrances mais, il se ressaisit, il ne voulait pas avoir pitié de son adversaire, il ne voulait pas connaître de sentiment quel qu’il soit et surtout pas la pitié.
S’approchant, il planta son shuriken dans la main valide de son adversaire, perçant la plaque de métal qui couvrait son gant, cela n’étonna même pas le blessé, sans savoir pourquoi, il sentait que quelqu’un l’aidait à gagner, comme si on se mêlait du jeu depuis le début dans le but de le faire mourir sans qu’il ait la moindre chance, peut-être même était-ce décidé depuis qu’il avait quitté Konoha.
Il ne pourrait plus se défendre maintenant. Il pouvait lui dire son secret… il allait mourir de toutes façons.
"Je vais te raconter une petite chose… La principale raison qui me pousse à te tuer, ce n’est pas l’ordre de Hana, ce n’est même pas parce que j’aime ça. C’est parce que tu arrives presque à me faire sentir de la pitié pour toi… Tu imagines ? De la pitié… Maintenant tu vas mourir…"
Prenant la tête de son adversaire entre ses mains, il établit un contact visuel entre eux puis lui envoya son chakra préparant son illusion. Par des murmures, il le guida, l’aidant à s’imaginer l’illusion. Il lui parlait de lacs, de mers et de mares, lui parlant des risques de noyades, à présent, c’était lui qui faisait mourir d’ennui Kawauso.
Puis finissant son monologue, il déclencha sa technique, la vision de la noyade.