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Lee Khos
Genin
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Message par Lee Khos »

Bon...ben j'suis pas du genre à poster mes biographies. Mais celui-là je sais pas pourquoi j'ai envie. Bg fait pour BU. Faut que j'avoue que de celui-là j'en suis fière... Enjoy :)



Nom: Schwanstein
Prénom: Schiller
Age: 19 ans au moment de sa mort, 5 en tant que Jibakurei, 10 secondes en tant qu'hollow.
Sexe : Masculin.

Description physique :
De son vivant, il n'avait jamais été très bronzé. En fait, il était si pâle que certains le croyaient albinos. Sauf que ses cheveux dorés et ses yeux d'un bleu profonds étaient ceux d'un jeune homme en bonne santé. Une fille le compara longtemps à un ange, et il était vrai qu'il laissait à rêver. Oh bien sûr, ce n'était pas l'homme parfait, celui devant qui toutes les belles gosses aiment à se pâmer: trop classique, trop gentil, trop en retrait, et plutôt désintéressé. Il était grand, pas au point de dépasser tout le monde d'une tête non, il était dans la moyenne des grands garçons. Mais quelle importance à présent? Seules quelques mémoires se souviennent de tout ceci. Car Schiller n'est plus à présent. A présent, ses cheveux ont perdu leur couleur, comme ses yeux, comme ses rêves, il est pâle, blanc, complètement blanc, dans ce monde si noir pour lequel il n'est pas fait. Et il erre, il erre sans but, une errance sous le signe des remords et de la tristesse. Mais il ne suffit pas d'une tragédie pour amadouer les cieux lorsque, comme Schiller, on a commis l'irréparable.

Son masque blanc ressemble étrangement à ce qu'il était de son vivant, et allez savoir ce qu'il peut bien être en dessous. Et quelle importance, pour un fantôme? On n'a plus à se soucier de son apparence lorsque l'on meurt. On est mort, on fait avec, on n'a pas le choix. Et surtout, ce n'est pas le genre du jeune homme. Il a autre chose à penser, à faire, à regretter...

Histoire :
Commettre l'irréparable. Mais pas de sa propre volonté. Voilà pourquoi Schiller n'a pas, pendant les années de sa mort, été considéré comme un hollow à part entière. Il était seul, enchaîné sur terre par un ardent désir, et peu à peu, le temps devint son pire ennemi. Il s'amusa à le torturer de plus en plus, jusqu'au jour où dans un affreux cri de souffrance de la part de Schiller, il finit par l'emporter. Une mort subite, et des regrets, énormément de regrets. Il était resté longtemps hollow à moitié. Il avait certes commis un crime, mais il n'avait pas la volonté de faire le mal. Et il avait peur, si peur de la mort... Que regrettait-il? Comment en était-il arrivé là? C'est une histoire aussi simple qu'une recette de cuisine, mélangez des ingrédients, suivez bien toutes les étapes, et vous finirez par obtenir un plat tout prêt. Pour Schiller, c'était une histoire sous le signe d'un plat qui se mangeait froid.

Fils unique, élevé par un père absent car influent en affaires, et une mère douce et aimante toujours là pour exaucer ses désirs, il eut une enfance heureuse. Mais bien vite il se démarqua des autres enfants de son âge. La télévision, les consoles de jeu, on avait beau faire, cela ne l'intéressait pas. Il préférait de loin la douce mélodie d'un piano, et voir des doigts agiles se déplacer sur des touches. A quatre ans, il n'avait qu'un seul rêve: apprendre. Mais ses doigts étaient encore trop petits et il se contentait d'observer avec admiration jouer sa mère, n'osant pas demander s'il pouvait essayer. Et elle, elle jouait, elle jouait de tout, du Chopin, du Bach. C'était une fervente musicienne comme son père à ses heures perdues d'ailleurs. C'était de là que le petit Schiller tenait son prénom, de ce compositeur Allemand, Friedrich von Schiller. Lui il trouvait à ce nom des consonnances angéliques, et ça lui allait bien.

C'était un petit garçon modèle. Agréable, toujours prêt à rendre service. Il ne se battait jamais, d'ailleurs ses petits camarades du jardin d'enfants l'aimaient trop pour lui chercher querelle. Il adorait les balançoires, et surtout, il adorait lorsque Frau Lindberg venait le pousser pour lui donner de l'altitude. Frau Lindberg, c'était en quelque sorte la grande maîtresse toute puissante du jardin d'enfants. Celle qu'ils craignaient tous et admiraient en même temps. Celle qui détenait le pouvoir d'interdire la récréation, ou bien qui ouvrait le bocal de bonbon. Aussi gentille que redoutable. Une femme admirable et conciliante. Mais à qui Frau Schwanstein n'avait rien à envier. Schiller avait tout pour être heureux, et il le fut.

Lorsqu'il eut six ans et sa mère s'étant enfin aperçue de ses goûts pour le piano, engagea un professeur particulier pour lui apprendre le solfège, car c'était la base pour tout musicien. Herr Heimrich était un homme passionné, et cela ne renforça que l'attrait de Schiller pour la musique. L'adulte adorait les enfants, il y voyait l'avenir du monde, et il était d'une grande patience. En un an, le petit garçon avait appris toutes ses gammes par coeur. Les majeures, les mineures, les chromatiques, les diatoniques, plus rien ne lui était étranger. Il faut dire qu'il ne faisait que ça, il y consacrait tous ses après-midi. Car ce qui est pratique, dans l'éducation allemande, c'est que l'après-midi,il n'y a pas école. Mais ce que les enfants aimaient le plus, c'était Hitzefrei. Seulement voilà, cette année là il ne fit pas remarquablement chaud, et Hitzefrei il n'y eut pas. Quelques matinées libérées par la chaleur de moins pour étudier.

L'année d'après vint le moment d'initiation à l'instrument. Ses parents s'inquiétaient quand même un peu qu'il préférât Le Révolutionnaire (eh oui, il mit un an, mais il finit par y parvenir...j'arrive à peine à jouer les deux premières mesures..) de Chopin aux révolutions apportées par les nouvelles consoles de jeux vidéos; la Game Boy (vous savez le gros machin gris) était à son apogée. Mais l'on n'en était pas encore à la Nintendo 64 qui n'allait d'ailleurs pas tarder à sortir. Ce n'était pas en revanche parce qu'il préférait la musique à la violence, et qu'il était de nature gentille, poli et bien élevé, qu'il était isolé. On l'invitait toujours aux anniversaires, les parents des autres enfants l'aimaient beaucoup, et lui ne manquait pas d'organiser de grandes fêtes dans son jardin. Des fêtes auxquelles il ne participait pas vraiment, il regardait plutôt les autres se salir dans l'herbe et se renverser sodas et gateaux dessus. Il se sentait plus à l'aise avec les filles, la turbulence de ses petits camarades lui faisait peur. Et il adorait les histoires, les lire, les jouer. Il aimait jouer à la poupée, (futur rôliste?:p) et n'en avait pas honte.


Toute son enfance se passa normalement. Jusqu'à l'âge de douze ans, où ses parents grâce à tout ce que rapportait son père purent lui payer l'une des meilleures écoles du pays. Il y avait tout de même quelques inconvénients: elle était loin, il lui faudrait dormir là-bas, et elle était...inquiétante. Un ancien chateau, une ancienne cathédrale, un ancien gros bâtiment, dans le style gothique, allez savoir ce que ça avait été autrefois, c'était à présent une école ancienne et imposante. Et la légende voulait qu'on y torturât les gueux dans la plus haute tour - Schiller préférait la version de la princesse aux longs cheveux. Mais là bas au moins, de longues heures étaient consacrées, dans la section où ses parents l'avaient inscrit, à la musique. L'uniforme changeait selon la section et à chaque année supplémentaire on ajoutait une broderie.

Schiller fut logé dans une chambre qu'il trouvait bien sombre, et dans laquelle deux autres garçons plus âgés avaient déjà élu domicile. L'un d'entre eux était en dernière année, et il s'appelait Ulrich, l'autre faisait sa première année également, et se nommait Loïc. Un curieux adolescent aux longs cheveux blonds, mais si Schiller avec ses cheveux courts et bouclés pouvait faire penser à un ange, Loïc semblait fait de glace. Ses yeux étaient inquiétants. Etaient-ils mauves, ou jaunes? Ils étaient bleus. Parfois mauves, quand il faisait sombre, parfois verts quand il faisait clair, et lorsque la lumière était des plus fortes, on pouvait même avoir l'impression qu'ils étaient dorés. Enfin dans ces moments là on pouvait avoir l'impression de beaucoup de choses car l'on y voyait rien. Schiller n'avait pas pour habitude de ne pas aimer les gens, mais en Loïc, il y avait quelque chose de froid, de distant, de méchant, qui ne donnait pas du tout envie de se lier d'amitié avec lui.

D'ailleurs Loïc était plutôt du genre à mépriser tout le monde, et pour lui les amis n'étaient qu'un encombrement, il préférait de loin se flanquer à la tête d'un petit groupe dont il finit vite par se lasser, Hilke, Johann et Sigmund. Dans les premiers temps, Schiller et lui s'ignoraient complètement. Ils n'étaient pas dans la même classe et n'avaient pas l'occasion de se rencontrer vraiment. Et dans le dortoir, c'était Ulrich qui faisait sa loi. Il fallait faire silence car ses études étaient dures et il avait besoin de sommeil.

Les Mathématiques, la littérature, la musique, Schiller était bon partout. Il se débrouillait même en sport. Il devint vite la coqueluche des filles, du moins autant qu'un gamin de douze ans pouvait le devenir. Car à cet âge... ils avaient encore le temps.Quoique pas tellement. Parce que raconter des heures et des années de cours qui suivirent serait aussi inutile et ennuyeux que de les suivres, il est temps maintenant d'en arriver directement au vif du sujet, et, là où tout commence réellement: la quatrième année.

Ulrich était parti et avait été remplacé par un jeune deuxième année qui n'était pas resté bien longtemps, ses parents n'ayant plus les moyens de continuer à lui payer l'internat. Donc ils avaient passé presque trois ans dans le même dortoir à s'observer en chien de fusil, se guetter. Tous deux étaient, au fil du temps, devenus parmi les plus populaires. L'un parce qu'il était désiré, l'autre parce qu'il était craint et mystérieux.

On sentait bien leur rivalité. Tous la connaissaient, et tous étaient aux aguets des évolutions dans leur relation. Schiller en était venu à haïr Loïc, bien qu'il n'aimait pas vouloir du mal aux gens. Mais Loïc lui faisait des coups bas dès qu'il le pouvait, faisait tout pour lui être insupportable. Avec le temps et la maturité, les petites blagues puériles avaient fini par devenir de simples affronts verbaux...subtils. Ce n'étaient pas des insultes, pas des injures, pas des piques. C'était à qui se montrait le plus fin. Le plus classe. Le plus éloquent. Les filles en étaient folles, et même si elles ne comprenaient pas forcément leurs débats, elles adoraient les entendre. Car, parce que leurs cours de sports étaient devenus communs, ils avaient fini par ne plus pouvoirs'ignorer.

Si tout le monde savait tout sur Schiller, à qui les cheveux qu'il avait fini par laisser pousser allaient à merveille, sur sa vie, sa famille, parce qu'il
n'avait rien à cacher, en revanche, on ignorait tout sur LoÏc, et à vrai dire, on s'en fichait. On préférait ne pas savoir, car celui-ci, était, à sa
manière, un mythe, un mythe qu'une maman poule ou un papa gâteux aurait cassé. Alors on préférait l'imaginer comme un prince issu des ténèbres, mystérieux, fait pour hanter l'école, avec l'impression qu'il avait toujours été là - même s'il avait comme tout le monde suivi une progression normale d'études. Si à Schiller on souriait, devant Loïc on s'inclinait, on baissait les yeux, on tremblait. Pourtant Loïc n'avait pas fait plus de mal qu'autrui, hormis des plaisanteries mesquines lorsqu'il était en première année, et qu'il plaçait à présent sur le compte de l'immaturité. Mais il haïssait Schiller, à un point... la rivalité était devenue bien plus qu'un simple jeu, et l'Ange avait fini par s'enrôler dans le cercle vicieux du Démon. Et il aimait ça. C'était malsain. Schiller ne l'avait jamais dit à personne, mais on lui avait laissé l'opportunité de changer de chambre. Et il avait refusé. Loïc avait fini par l'apprendre. Et il se contenta d'un rictus pervers.

Certaines parmi les plus jalouses se plaisaient à transformer leur relation en homosexualité sado-masochiste, mais bien évidemment il n'en était rien, et elles étaient bien les seules à y croire. Mais la relation entre les deux garçons n'en était pas moins étrange. Ils se haïssaient et ils aimaient ça. Aucun des deux, malgré leurs nombreuses admiratrices, n'avait de copine. Le Démon parce qu'il préférait les faire espérer pour mieux les faire souffrir, les faire rêver pour mieux les faire déchanter. L'Ange, parce qu'il ne voulait pas d'un simple amour de jeunesse, il idéalisait, il voulait l'Amour avec un grand A, et avait l'impression que toutes ces filles ne s'intéressaient qu'à son apparence. Elles étaient folles de lui alors qu'elles ne le connaissaient pas. Ca ne pouvait pas marcher, pas fonctionner.

Il s'était instauré une sorte d'équilibre aussi parfait qu'infâme dans leurs succès respectifs, et leur petit jeu était à son apogée. C'était un véritable
combat silencieux et discret qui s'était établi. On le ressentait dans les mélodies de Schiller. On le percevait dans les rictus de Loïc. Même les
professeurs, en partie Herr Zweifel, qui s'occupait de l'éducation physique et sportive, avaient fini par s'intéresser à cela. Les plus jeunes, les deuxième années qui n'y comprenaient rien et qui ne savaient en fait que ce qu'on leur avait raconté, s'amusaient à assimiler ça aux conflits Drago Malefoy/Harry Potter. S'il était vrai qu'en première et deuxième année ça y ressemblait assez, ils avaient fini par passer à un stade bien supérieur. Leur professeur de philosophie était effrayée de voir à quel point tout ceci était vicieux, machiavélique, et compliqué. En même temps "Frau Meyer c'est qu'une vieille bique, elle pige jamais rien à rien, pfff, c'est barbant la philo!" comme disaient les troisième années.


Et puis, parce que tout cela était trop beau et trop cruel à la fois pour durer, le destin introduisit un nouvel élément. Elément qui se trouvait déjà sous leurs yeux depuis deux ans, mais auquel ils n'avaient jamais prêté la moindre attention. Le Démon parce qu'il méprisait tout le monde, et Schiller simplement parce que lorsque l'on cherche quelque chose, c'est toujours sous nos yeux que ça se trouve, et c'est le plus évident qu'on voit le moins. Difficile à comprendre? Non, pas tant que ça. Du piment. Du changement.

Schiller s'était trouvé le goût pour la composition. Il jouait souvent des morceaux comme ça, de son invention. C'était joli, oh certes ça ne valait aucun des grands compositeurs dont il était fervent admirateur. Mais c'était beau à entendre. Et il y avait un air, qui lui revenait souvent. Un air si triste, si plein de mélancolie, qu'on se demandait comment quelqu'un comme Schiller pouvait bien être d'humeur à le jouer. Mais il y avait quelque chose dedans, qui, malgré son air, donnait le sourire. De l'espoir. C'était un chant d'espoir. La vie était dure, le monde sombre, les temps chaotiques, et pourtant, il y avait encore du bon. C'était ce bon qui ressortait. Ce calme, cette sérénité. Loïc ne supportait pas cet air, il préférait écouter Era, au grand dam de Frau Heinkel, professeur de religion catholique, qui traitait cela d'hérésie. Evidemment il est inutile de préciser que le Démon ne suivait le cours de cathéchisme que parce qu'il s'agissait d'une matière obligatoire.

L'après-midi il y avait cours, jusqu'au soir 17h. Après, on allait à la bibliothèque, on faisait ses devoirs, on mangeait puis on s'occupait jusqu'à
l'extinction des feux à 21h. Sauf pour les élèves de service. Ceux-là dès la fin du dîner avaient pour tâche de nettoyer les tableaux, passer le balai, arroser les fleurs et fermer les salles à clef. A part eux, personne n'avait le droit de se trouver dans les salles de classe, à moins d'avoir une autorisation spéciale pour ne pas se coucher tôt dans le but d'être en forme le lendemain. Mais Loïc comme Schiller se plaisaient à déroger à cette interdiction. Et comme ils étaient dans la même chambre,personne ne s'en rendait compte. Si Loïc savait parfaitement que Schiller s'echappait pour se rendre dans le salon de musique, celui-ci ignorait en revanche où se rendait son nemesis et à vrai dire, peu importait. Au moins il pouvait jouer, tranquillement, sans être dérangé. Il savait que c'était interdit mais ne voyait pas le mal là-dedans. Et puis, il était un peu le préféré de Herr March, le professeur de musique. Il lui pardonnerait bien...

Ce soir là, c'était une jeune fille qui était de service dans le Ostheim (le chez-soi de l'est, East home, puis on s'en fiche) c'est à dire l'aile Est de
l'espèce de palais qui leur servait d'école, c'était ce fameux élément qui vint tout perturber. Schiller s'arrangeait toujours pour rester silencieux entre 20h30 et 20h45, heure à laquelle d'habitude les jeunes de service passaient. Il se cachait alors dans le placard vide du fond de la salle et attendait qu'ils repartissent, puis se remettait au piano, et sortait ensuite par la fenêtre - au rez de chaussée il pouvait se le permettre. Mais la jeune fille, pour la première fois de service, avait eu un petit imprévu qui la fit entrer par l'autre côté que celui emprunté habituellement, et en passant devant la porte du Muzikzimmer elle entendit donc fatalement Schiller, et son intrigante mélodie. Elle savait qu'il était en tort et qu'il était de son devoir de lui dire de sortir, mais elle aimait tant la musique, et elle observait en secret l'Ange depuis quelques temps déjà, elle ne put s'y résoudre. Au contraire, elle ouvrit silencieusement la porte, et s'appuya contre le mur pour l'écouter, le fixer, sans qu'il la remarquât. Pour ne pas le déranger.

A la fin de son morceau le garçon finit tout de même par s'apercevoir de la présence de la jeune fille. Il referma précipitamment das Klavier, il faut dire qu'elle l'avait effrayé. Il ne s'y attendait pas. Il se releva, mais elle au lieu de le réprimander comme Percy Weasley ne se serait pas gêné de faire, elle lui sourit.

"C'est très joli... "

Schiller la remercia, mais il ne se fit pas d'illusions. Elle trouvait cela joli. Toutes les filles trouvent quelque chose de beau dans la mélancolie.

Etait-il donc le seul à voir son morceau d'une autre manière?

"Oui vraiment, c'est très joli... on pourrait penser à de la tristesse au début mais...il y a comme...comme de l'espoir, malgré tout, d'un lendemain meilleur... de la foi en l'avenir..."

Elle eut un petit rire gêné, et s'empressa d'aller effacer le tableau pour donner une raison à sa visite. Lui, il n'avait rien dit, surpris. Elle, cette fille d'un an de moins que lui, elle avait compris...il lui avait suffi d'une seule écoute pour tout comprendre. Il en était retourné.

" Excuse-moi, c'est idiot... je me mêle de ce qui ne me regarde pas..."

Schiller s'en voulut un instant de l'avoir laissé penser une telle chose. Non ce n'était pas idiot, bien au contraire! Comment pouvait-elle dire une chose pareille? C'était formidable! Et cela le fit sourire:

"Non, non ce n'est pas idiot. Tu es seulement la deuxième à part moi à comprendre le message. Comment tu t'appelles?"

La deuxième oui, elle était la deuxième; Loïc avait été le premier. Il l'avait lui aussi parfaitement compris, Schiller en était persuadé. Sinon, pourquoi
abhorrerait-il ce morceau s'il était plein de tristes sentiments?

"Oh euh, mon nom... Dana, je m'appelle Dana."

Elle avait l'air gênée. Etait-il donc si redoutable? Pourquoi les filles se mettaient-elles toujours mal à l'aise lorsque l'occasion de parler avec l'homme dont elles rêvaient était enfin arrivée? Mais il n'en tint pas compte. Et il ne se moqua pas d'elle, il n'avait aucune raison de le faire, c'était normal, et ce n'était pas dans sa nature. Il était gentil si l'on écartait Loïc et tout ce qui allait avec. La rassurer, il fallait lui dire quelque chose pour la rassurer. Après tout, c'était à lui de se sentir mal à l'aise: c'était lui qui était en tort de se trouver là.

"Et bien Dana, je suis ravi de faire ta connaissance, moi c'est Schiller."
- Je sais... je veux dire, tout le monde le sait, tout le monde te connaît.
- Vraiment? Mais qu'ai-je donc de si extraordinaire?"

Enfin il avait pu poser sa question à quelqu'un, et elle était obligée de répondre. Elle le fit sans hésiter, car à cette époque là elle n'avait envers
Schiller qu'un vague intéret, une admiration comme elle en avait pour Orlando Bloom. Elle lui sourit, tout naturellement, d'un air un peu amusé. Elle avait une information qu'il ignorait, et elle se sentit l'espace d'un instant supérieure. Mais elle était trop timide pour mettre à jour son envie de le faire marcher un peu, et finit par répondre :

"Je ne sais pas, elles parlent toutes de toi comme un dieu vivant. Alors forcément, quand un groupe de filles se met à parler, toutes finissent par être au courant.
- Et toi? demanda Schiller d'un ton amusé, plus par jeu que par envie de l'embarrasser.
- Moi? Je ne sais pas, je ne te connais pas. C'est vrai que tu as quelque chose... de fascinant. Tu es l'un des garçons les plus observés de l'école! D'ailleurs, tu arrives premier ex-aequo dans leur système de cotation bidon qu'elles ont inventé. Tu sais, le groupe d'Emma.

Emma était l'une de ces filles populaires à qui le rôle de capitaine des pompomgirl eût très bien convenu sur un campus américain. Mais ici on était dans une grande école Allemande, et majorettes il n'y avait pas. Les élèves avaient certes bon nombre de libertés. Mais c'était tout de même bien strict. Schiller ne demanda pas qui était son ex-aequo. C'était inutile, la réponse était évidente. Comme lui, Loïc arrivait en tête de liste. Le mystère et le côté ténébreux attirent bien des filles. Celle qui se trouvait devant lui, Dana, était bien bavarde, et passé les premiers embarras de la rencontre, elle était capable de tenir une conversation censée. Elle finit ce qu'elle avait à faire, puis demanda à Schiller si elle devait laisser ouvert. Non, c'était bon, il passerait par la fenêtre. Elle eut une moue peu convaincue puis finit par refermer la porte.

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Les jours suivants, Schiller ne se cacha plus, elle serait de service encore six jours et sa présence ne le dérangeait pas. Il finit même par lui apprendre à jouer - car elle ne suivait pas d'études musicales mais était venue ici pour les mathématiques. Qu'elle n'aimait pas d'ailleurs, mais ses parents avaient déjà tracé tout son avenir.Ceux de Schiller quant à eux ne voulaient que le bonheur de leur fils et lorsqu'il les revoyait pendant les vacances d'été et de Noël, ils passaient leur temps ensemble en parfaite entente. Ils se voyaient peu et tenaient à en profiter.


La jeune Dana, une belle brune aux yeux noisette, déjà formée comme il fallait pour son âge, sans aller dans les excès, se prit vite au piège. Plus le temps passait, plus elle s'attachait à Schiller. Jusqu'au jour où elle finit par s'avouer qu'elle avait de vrais sentiments pour lui. Lui, il ne disait rien. Mais il commençait aussi à s'attacher à elle. C'était un étrange sentiment, au début il la prenait pour la petite soeur qu'il n'avait
jamais eu et puis les choses changèrent. Lorsqu'il s'en aperçut c'était trop tard. Il l'aimait, mais ne lui avouerait pas. Qu'elle soit heureuse était tout
ce qu'il souhaitait.


Dana avait pour meilleure amie Tina. Tina folle de Schiller. Tina jalouse. Mais si les jalousies des filles sont redoutables, c'est parce que les plans
qu'elles génèrent s'ancrent si bien dans le temps qu'on ne peut plus les en déloger. Tina laissa donc faire, laissa passer, profitant de l'affinité de Dana pour se rapprocher de Schiller. Et attendant le moment d'agir.

Loïc évidemment remarqua lui aussi les sentiments que Dana avait pour Schiller. Et il se rendit rapidement compte que ceux-ci étaient réciproque. Mais ce que lui avait vu et dont il comptait profiter pour marquer des points, c'étaient qu'ils n'oseraient jamais rien s'avouer l'un à l'autre. Ils avaient été trop bien élevés. IL n'y en aurait pas un plus entreprenant que l'autre. La vieille école. *Et pourquoi pas "pas avant le mariage" tant qu'ils y sont?* pensaient certains tout bas.

Il faisait noir et l'heure était avancée, Schiller comme à son habitude était allongé sur le dos attendant que le sommeil vînt le prendre. Loïc d'habitude faisait de même. Mais ce soir-là... l'Ange sursauta en remarquant que le Démon se trouvait là debout à côté de sa couche, à l'observer dans le noir, avec un sourire qui rappelait plus celui d'un vampire découvrant ses canines que celui d'un enfant recevant le jouet de ses rêves. Loïc se rapprocha de lui, pour finalement s'asseoir au bord de son lit.

"Alors comme ça..." murmura t-il d'un ton dont l'obscurité venait renforcer le caractère effrayant. " tu es tombé sous le charme d'une fille...comme c'est touchant"

Schiller ne répondit pas. Demander d'un ton agacé ce qu'il voulait ne servait à rien. Si Loïc voulait le faire marcher, il ne lui tendrait pas la perche. Si Loïc voulait réellement lui parler, il le ferait sans qu'on l'y aidât. Le Démon approcha son visage de l'Ange si bien que celui-ci put sentir sur lui sa respiration. "et tu ne le lui as même pas encore dit...tu es si naïf Schiller... c'est amusant...te voir hésiter devant...une insignifiante petite fille..."

"Ca ne te ressemble pas de parler ainsi, tu es bien plus subtil d'habitude... mais ce sont des sentiments que tu ne comprendras jamais."
- Ta respiration s'accélère...aurais-tu...peur? Je te sens...anxieux... réussirais-je donc à t'inquiéter par ma simple présence? Mais ne t'inquiètes pas, je suis simplement venu récupérer quelque chose. Quelque chose qui m'appartient...

Schiller ne répondit pas. Il était vrai que Loïc ce soir là lui faisait peur. Il ne savait pas à quoi s'attendre, il n'y avait là pas la même finesse, pas la même subtilité qu'à l'accoutumée. Loïc en était-il finalement incapable? Tous ces duels, tous ces défis, cette rivalité, tout cela n'était-il au final que du vent, enflé par les dires et les rumeurs? Non, bien sûr que non...il s'amusait juste profitant de la nuit pour donner à la scène une teinte surnaturelle.

Loïc se pencha par-dessus lui et passa son bras sous l'oreiller de l'Ange. Il n'y avait rien évidemment. Mais dans cette position, il se plaçait en dominant pour le combat qu'ils se livrèrent alors. Ils étaient si proches l'un de l'autre, et si loin...ils ne se dirent plus un mot. Mais ils se furent échangés leurs pensées que ça n'eut pas été différent. Ils se livraient un véritable combat spirituel, lisant l'un dans l'esprit de l'autre comme deux joueurs de go professionnels sauraient prévoir les cent prochains coups après n'avoir posé que dix pierres sur le goban...

Ils ne se dirent rien. Et Loïc finit par se redresser après avoir passé un doigt sur la joue de son ennemi, et alla se coucher. C'étaient la première fois qu'ils s'étaient ainsi affrontés, et ça leur avait fait la même impression qu'un combat physique. un combat que cette fois, Loïc avait gagné, car le
lendemain, Schiller était inquiet. Destabilisé. Il craignait surtout que Loïc s'en prît à Dana. Qu'il lui fît du mal. Car il avait bien senti que le Démon
avait pour intention de se mêler de leur histoire, juste pour faire à l'Ange le plus de mal possible...et Schiller partait influencé.

Dana qui n'avait encore jamais ressenti de tels sentiments pour un garçon, demanda conseil à sa meilleure amie, Tina. La réponse de celle-ci fut claire:
"Evidemment que tu plais à Schiller!
- Mais... comment en être sûre? Je ne vais quand-même pas lui demander comme ça!
- Hum...il y a bien un moyen. Le rendre jaloux. Ca marche toujours avec les garçons ça. Se faire désirer. Rends le jaloux, parle-lui d'un autre, tu verras s'il t'aime il se dépêchera de te le faire comprendre avant qu'un autre lui prenne sa place dans ton coeur!"


Dana hocha la tête, peu convaincue, mais elle était un peu perdue et puis, si Tina, la fabuleuse Tina, son amie d'enfance, le disait, ça ne pouvait qu'être efficace. C'était une connaisseuse dans le domaine.Rendre Schiller jaloux. Il s'agissait maintenant de rendre Schiller jaloux. Mais avec qui? Vous osez encore vous poser la question? La réponse est pourtant évidente non?

La nouvelle se répandit dans toute l'école comme une traînée de poudre. Dana, la quatrième année, avait conclu avec l'un des deux cinquième année les plus observés de tous. Ce garçon aussi mystérieux qu'effrayant, Loïc. Il avait accepté. Il ne l'avait pas faite espérer. Et cela ne faisait qu'augmenter le mystère autour du Démon. Il n'était donc pas insensible..? Schiller n'était évidemment pas dupe. Il voyait bien que Loïc se fichait pas mal de Dana. IL venait juste mêler une innocente à leur petit jeu. D'ailleurs depuis l'autre soir, il craignait en permanence le moment venu d'aller se coucher. Loïc l'avait déjà approché une fois, et rien ne l'empêchait de réitérer cette désagréable expérience.

Et puis le temps passa, mais Schiller, contrairement à ce qu'avait prétendu Tina, ne vint pas vers Dana. Si elle était heureuse avec Loïc et bien, il serait heureux pour elle. Il savait qu'elle se berçait d'illusions. Mais il n'avait pas envie delui dire la vérité. Elle s'en apercevrait bien assez tôt par elle-même. On ne pouvait tout simplement que détester Loïc.

Mais Dana était une fille, et les filles sont compliquées. Alors parce qu'il eût été normal de détester Loïc, elle ne le détesta pas. Elle se mit à aimer ses mensonges. A aimer ce qu'il lui racontait. Et puisque Schiller ne semblait pas vouloir d'elle, peu à peu, sa flamme acheva de s'éteindre dans un coup de vent lorsque celui-ci tourna. A présent, elle n'avait d'yeux que pour Loïc. Elle n'avait que ce mot-là à la bouche. Elle suivait certes toujours les cours que lui donnait Schiller. Mais tout avait changé, entre eux, tout était différent. Seul lui, restait le même, comme si le temps n'avait aucune influence sur sa personne. Tina jubilait. Schiller était triste, désemparé, elle était là pour le consoler. Mais Schiller ne voulait pas de sa compassion, et il se réfugiait dans sa musique, il ne cherchait même plus à rivaliser devant Loïc, et peu à peu on finit par penser qu'il n'était qu'un garçon comme les autres.

L'Ange était déchu.

Le Démon finit par se lasser de lui et le trouver sans intérêt aucun. Il lui passa l'envie de s'en débarrasser. Il avait longtemps considéré Schiller comme un rival, il l'avait admis comme son égal. Il ne pouvait pas admettre qu'une faible créature eût occupé une telle place. Il fallait sauver son honneur avant qu'il ne fût trop tard. Et c'était sans doute également pour le bien du Déchu. un Déchu plus malheureux que jamais, dont l'air avait fini par ressembler réellement à ce que tout le monde en pensait: il s'était empli d'une tristesse infinie. Les gens comprirent enfin ce à quoi ressemblait vraiment la mélancolie dans un morceau de piano...

"Du liebes Kind..." (Toi, cher enfant)

Schiller rouvrit brusquement les yeux en même temps que Loïc allumait une chandelle. L'école avait l'electricité. Mais ce serait bien plus authentique comme cela. Le Démon posa son bougeoir sur la table de chevet. Les ombres dansantes rendaient la scène carrément terrifiante.

"Komm, geh mit mir..."(Viens, viens avec moi)

Schiller comprit aussitôt que son heure était venue. Goethe.Il l'avait tout de suite reconnu. Loïc ne l'avait pas déclamé depuis le début, il s'était contenté de commencer à la deuxième strophe. L'ErlkÖnig... il ne savait que trop bien comment ce magnifique poème finissait... il lui fallait se lever, s'enfuir... mais en avait-il vraiment envie? Il était à la merci de son adversaire. Totalement impuissant. Il avait fini, à son tour, par se laisser
envoûter.

" Gar schöne Spiele... spiel-ich mit dir... Volontiers de beaux jeux ... je jouerai avec toi
- mais c'est que tu connais ta leçon...

Disant cela, Loïc avait sorti une lame. Il la tenait sans doute du réfectoire. Et doucement, il attrapa le poignet du jeune homme allongé qui ne broncha pas.Toute raison s'était temporairement enfuie, il ne réfléchissait plus. Il avait envie de se laisser faire... Loïc avait un magnétisme tel. On était presque en été, les deux dormaient torse nu: le Démon n'eut donc pas besoin de lui remonter les manches pour l'ecorcher une première fois.

" Tu sais ce qu'elle m'a dit?"

Schiller ne répondit pas. Loïc avait décidé de prendre son temps. Il lui eût été si facile de se redresser, de l'écarter, de s'enfuir. Mais il se retrouvait plongé dans un sombre état de léthargie.

" Loïc, ich liebe dich"...ce n'est pas à toi qu'elle a tenu un tel discours n'est-ce pas? parce qu'elle avait des sentiments pour toi, tu le
sais ça? Et toi tu n'es jamais allé lui dire... et maintenant c'est trop tard..."


Schiller serra les dents lorsqu'il sentit la lame froide lui caresser le torse, puis la gorge, pour finalement venir lui entailler une épaule. Il avait la
chair de poule. Mais un détail ne fut pas raté par Loïc. "Mais toi, au fond...ça t'excite n'est-ce pas? Toi, l'ange, l'incarnation de l'homme
parfait, au fond de toi, ce penchant malsain...c'est pour ça que tu ne t'étais pas déclaré...tu aimais te faire languir...tu savais très bien que c'était réciproque...ne me dis pas que vous étiez les seuls à ne pas l'avoir remarqué..."


Schiller ne prit même pas la peine de répondre. Il avait été trahi par son anatomie. Mais Loïc avait éxagéré. Il n'était pas mal tourné à ce point-là. Et Loïc continua. Au fur et à mesure qu'il poursuivait son poème, il faisait perdre à son ennemi du sang supplémentaire.


"Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn?" Veux-tu, petit garçon, venir avec moi?
Meine Töchter sollen dich warten schon; Mes filles doivent déjà attendre
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn Mes filles conduisent le Rhin nocturne
Und wiegen und tanzen und singen dich ein Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses..

...Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort Mon père, mon père, et ne vois tu pas là-bas
Erlkönigs Töchter am düstern Ort?... - les filles du roi des aulnes cachées dans l'ombre?

Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau: Mon fils, mon fils, je le vois bien
Es scheinen die alten Weiden so grau Les saules semblent si gris
- Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt;Je t'aime, ton joli visage me touche (c'est maintenant l'Erlkönig qui parle)
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt. Et si tu n'es pas obéissant, j'emploierai la force

...Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an... Mon père, mon père, maintenant il me saisit...
Erlkönig hat mir ein Leids getan...Le roi des Aulnes m'a fait mal...

Schiller sentait son sang qui peu à peu coulait, et savait que le plus douloureux restait à venir. Il se sentait faiblir davantage... et Loïc termina, par une voix des plus suaves;

Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement,
Er hält in den Armen das ächzende Kind, Il tient dans ses bras l'enfant terrifié
Erreicht den Hof mit Mühe und Not... Il parvient au village à grand effort ...

Le dernier vers, ils l'achevèrent ensemble. Schiller dans un ultime élan de haine avait planté Loïc avec sa propre lame. C'était trop tard pour lui. Mais il ne partirait pas seul.

"In seinen Armen das Kind war Tot"
Dans ses bras l'enfant était mort

Et ils partirent ainsi, entretués. On les retrouva au petit matin dans cette curieuse position, torse nus, dans les bras l'un de l'autre, et cette scène macabre engendra nombre d'élucubrations et de rumeurs...On en rejeta la faute sur Schiller. Un suicide après avoir tué la source de ses tracas. PArtir n'est pas vraiment le bon terme. Si Loïc disparut immédiatement sans doute pour le monde des hollows, Schiller quant à lui resta là. Quelque chose le retenait dans ce monde. Il avait un trou en son sein, oh pas grand. Mais douloureux. Si douloureux. Dana. Il devait lui dire ce qu'il s'était passé. Ildevait s'excuser de ne pas avoir compris la réciprocité de ses sentiments. Il ne pouvait pas l'abandonner ici. Il devait se faire pardonner. D'avoir tuéLoïc. Lui expliquer que celui-ci ne l'aimait pas, il ne faisait que se jouer d'elle, elle aurait fini malheureuse. Qu'il n'avait pas commencé. Que ce n'était pas un suicide, la vérité, que c'était Loïc qui était venu le voir. Mais que peut-on faire lorsque l'on a passé dans l'autre monde?

Personne ne pouvait ni le voir ni l'entendre. Dana désespérée s'essayait au piano parfois, mais on n'y trouvait aucun sentiment dans le morceau qu'elle reprenait de Schiller. Une succession de notes qu'elle finirait par emprisonner sur du papier. Schiller la suivait partout, où qu'elle allât. Pendant trois années entières. Il perdait peu à peu sa raison pour donner l'avantage à son instinct. Il n'était plus rien. L'Ange était déchu, mort, enterré en hâte après une inutile autopsie. Il avait vu son coeur être arraché à son corps. Un rein également. On sortit le foie mais celui-ci n'aida personne. Il était désespéré.

Un Jibakurei comme il y en avait tant d'autres, peu à peu submergé par l'obsession, condamné par le temps à finir vil hollow sans avoir pu se soulager de ses peines, s'alléger de ses regrets.

Il la suivit partout. Même, cinq ans plus tard, jusqu'au Japon où elle décida de partir en vacances, alors qu'il était au comble de l'agonie. Il souffrait, émettait de longues plaintes que les vivants ne percevaient pas, et un soir, dans un restaurant à touristes de Tokyo, n'en pouvant plus d'autant souffrir, la serrant dans ses bras une ultime fois sans qu'elle ne put ni le sentir ni l'entendre - elle ressentit tout de même un choc, comme immergée l'espace d'un instant dans un bac de glaçons - il émit son dernier râle d'agonie.

C'était fini. Ange, humain, jibakurei, il n'était plus.Négligé trop longtemps, il avait, une fois de plus, changé. Un trou béant s'était formé au niveau de
sa poitrine. Un masque blanc recouvrait son visage. ET un monde aussi effrayant qu'inconnu s'offrit à lui. Bienvenue en enfer. Le paradis des Démons.

*Loïc...*

[crime]: Passionnel...

Caractère: Tout dépend si l'on parle de l'Ange, enfant modèle en qui un démon fit naître un désir malsain, du jibakurei, l'esprit sans volonté qui passa des années à essayer de se faire entendre de la personne qui le retenait là et l'empêchait de trouver le repos, ou bien du hollow, l'être qui venait de naître et qui n'avait pas encore de durée de vie assez longue pour se forger une personnalité...

Ce qu'il aime: Dana. Le son du piano. Dana. La musique en générale. Dana. Ses parents. Dana. Loïc.

ce qu'il n'aime pas: Disparaître...être oublié de tous... quelqu'un a dit un jour "je ne serai pas un souvenir". Il eût dit pareil s'il avait eu un
peu plus de volonté.

Forme monstrueuse: Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht? Den Erlenkönig mit Kron und Schweif... A quoi peut bien ressembler une âme torturée? Il semble brumeux, gris, inconsistant, terne, son masque blanc est la trace la plus marquante de son humanité: si derrière il n'y a plus qu'un corps sans âme, marqué des affres de la solitude, déformé par douleur la tristesse, desséché par toutes les larmes versées, en regardant son masque on s'aperçoit que, fut un temps qui à présent lui semble si lointain, il était un humain comme les autres, un être gentil et plein d'espoir.

Es scheinen die alten Weiden so grau...


PS: Je précise que le poème n'est pas de moi mais du grand écrivain allemand goethe. si vous le voulez dans son intégralité avec la traduction, ouvrez google, tapez Erlkönig, et prenez le premier site qui vient :) Et pour ceux qui ne voient pas du tout qui est Friedrich von Schiller, et bien c'est lui qui a écrit les paroles de l'hymne à la joie, vous savez, "freude schöner gotterfunke..."
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Message par Itosugi Aniki »

Faudrait rajouter une vingtaine de lignes, l'histoire est trop courte... :mrgreen:
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Message par Lee Khos »

J'sais... 11 pages word j'ai jamais fait aussi court :( m'en faut encore 10 pour dépasser celle de Lee O_o
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Message par Itosugi Aniki »

Nan mais j'rigolais hein... même en dissertes de philo j'ai jamais dépassé les deux copies doubles :huh:
Itosugi Aniki, chuunin à Yukigakure no Sato.

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Message par Haki Tokinoki »

Qqun a tout lu, là ? :?
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Message par Lee Khos »

C'est pas si long que ça, y a pire >_< Inintéressant je veux bien, mais long, non ><
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Message par Itosugi Akitoshi »

Moi j'ai tout lu :D
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Message par Nekozaka Tsukiyo »

Je l'ai lu il y a un moment, mais il fallait quand même que je le dise ; J'adore :)

(en même temps dès que y'a une relation de ce genre dans une histoire j'aime...) mais la manière dont tu nous as décrit ça est carrément bien je trouve ^^ (veux une suite :p)
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Message par Itosugi Aniki »

Quelqu'un peut nous faire un résumé de la taille d'une bio normale ? Genre 25/30 lignes ? :mrgreen:




EditTsukiyo : C'est pas si long que ça =p
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Message par Lee Khos »

Merci beaucoup^^
Ben si tu veux la suite Tsukiyo ... Rendez vous sur BU :p
mais c'est dommage que lycos (plus jamais >_<) m'ait viré mon ftp, la musique a foutu le camp par la même occasion :( (celle qui m'a tout inspiré \o/)
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Message par Hyodo Hyakujuunoou »

Je préfère celle de Little Rock de BU.

Je sais absolument pas pourquoi. x)
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Message par Lee Khos »

Peut-être parce que c'est la tienne, alors forcément, personne ne t'égale :p:p:p
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Hyodo Hyakujuunoou
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Message par Hyodo Hyakujuunoou »

Si,

lui.

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