Nagao et Kenji, légèrement à part.

Le pays lui-même... enfin, c'est vite dit vu qu'il s'agit aussi (voire surtout) d'îles.

Modérateur : Urasawa Kenji

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Urasawa Kenji
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Message par Urasawa Kenji »

[HRP] C'est à la suite du topic de la mission de Suna, puisque Nagao m'a emmené quelque peu à part ^^.

Moments éphémères et furtifs
Glacés par la brume
Kenji regarde le spectacle sans fin
D’une marée humain sans lendemain.

Les enfants pleurent, versent des larmes
Se confondent dans la nuit
Et crient leur désarroi comme un peintre
Déchire sa toile.

Tableau sans fin, l’esprit ailleurs
Nagao l’emmenait quelque part

Ailleurs
Autre part
Quelque part
Sans peur

Quel est donc ce visage crispé
Le temps fige
Et glace son cœur
Les cors de brume
Déchirent le voile funeste
Les larmes sont des lames
Découpant méticuleusement le visage du Jônin.

Plus rien.

Suna ?

Ailleurs
Autre part
Quelque part
Sans peur

A la recherche d’un vestige du passé
Légende miraculeuse d’un passé enfoui
Poisson légendaire jamais pêché
Hôte aux milles miracles
Plus puissant que la bénite eau de Lourdes.

Le lichen des dunes océanes
S’enroulait autour de ses pieds
Il la contemplait
Masque de beauté
Fragile comme le verre
Translucide
Que la tristesse
Dilapide.

Il aurait bien aimé saluer la nouvelle Chûnin
Mais trop de pensées encombraient
Son esprit
Perturbé par les tremblements de son amie

La tenir dans ses bras
Sentir sa chaleur tout contre lui
Il n’espérait guère plus de la vie
Elle était sa raison
Il avait raison.

Sans doute des âmes plongés dans le vice
De l’amertume et de la jalousie
Enviait ce bonheur éclatant
Mais aurions nous honte d’être heureux
Devrions nous nous cacher
Parce que l’on sourit
Et que nos larmes ne sont que les émotions
Jouissives d’un bonheur contemplatif ?

Il attendait à ses côtés.

Elle avait quelque chose à lui dire
Il souriait.
Urasawa Kenji , Jônin agité du bocal, Kiri.

Garde tes songes
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous.
(Baudelaire)
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Nagao Kumiko
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Message par Nagao Kumiko »

Asuta parti en fumée (non c’est pas un vilain jeu de mot, ou presque…), Misao reprenait sa route, sûrement bien heureuse qu’elle n’ai pas eu réellement à faire avec Asuta. Kenji affichait un tranquille sourire alors qu’elle était au paroxysme du désespoir, elle lui avait pourtant dit qu’elle n’arrivait pas à parler, il ne faisait rien pour l’aider, il restait là à attendre qu’elle se décide.

Elle détestait son comportement, elle aurait aimé qu’il al prenne dans ses bras, qu’il la rassure, qu’il lui dise qu’elle pourrait parler sans crainte. Non, rien de tout cela, seulement cet arrogant sourire qui perturbait de plus en plus la jeune femme qui ne tenait plus en place. Ses jambes bougeaient malgré elle, elle ne trouvait pas de position confortable, debout assise ou six pieds sous terre elle savait qu’elle ne serait jamais à l’aise pour lui parler de …ça.

Les larmes vinent alors à ses yeux, et ce ne fut pas sa tristesse qui lui dicta ses mots, mais une colère qu’elle ne connaissait pas.

« Pourquoi me regardes-tu de la sorte, Kenji ? Tu en comprend pas que ce que je veux te dire me coûte ? Pourquoi attend-tu ? Qu’est ce que tu attend ? Tu restes là à attendre que je te parle tranquillement, mais tu te rend bien compte que ça m’est impossible. Pourquoi ne m’aides-tu pas un peu ? Tu es aussi concerné que moi je pense… Non, tout est de ma faute en fin de compte. Mais tu dis m’aimer, mais tu me laisse dans la détresse la plus totale, ton silence me fait mal Kenji. Aide moi à te parler, aide moi… »

Son ton de reproche s’étrangla alors qu’elle se laissait tomber sur ses genoux pour laisser couler sa peine, laisser se mêler ses larmes à la pluie qui lui mouillait le corps et l’âme. Elle ne pouvait pas reculer, encore une fois une lutte se livrait dans son esprit, lui dire ? Il le fallait elle en avait à présent trop dit, elle ne devait pas renoncer maintenant.

Elle se laissa choir sur ses fesses, ramenant ses jambes contre elle, se serrant, une position qui rappelait celle du fœtus, elle n’était rien d’autre. Une petite chose fragile, une enfant, vulnérable, et qui ne sait pas exprimer ce qu’elle ressent autrement que par les larmes. Elle ne devait pas le laisser approcher d’elle, aussi elle se décida que si jamais à ce moment il se décidait à venir auprès d’elle elle le repousserait. Elle ne devait pas se laisser consoler, car elle finirait par renoncer au combat pour se laisser cajoler et tout oublier.

Elle n’osait même pas le regarder, elle ne voulait pas voir son regard, elle ne voulait pas deviner son esprit au travers de ses yeux. Durant une fraction de seconde elle pensa à Asuta, elle l’aurait trouvé bien pathétique, cette pensée fit redoubler ses larmes, elle ne faisait que décevoir tout le monde, et maintenant elle décevrait Kenji. Elle détournait son regard, elle ne voulait pas voir le sien, et les mots qui étaient restés coincés depuis si longtemps dans sa gorge elle les sentait peu à peu se former sur sa langue.

« Je suis désolée Kenji, si désolée, je n’ai pas fait exprès, je ne voulais pas t’infliger ça, je ne voulais pas te rajouter un poids, je ne voulais pas. Je crois que nous avons fait une erreur et je viens de finir d’achever ma misérable existence. Deux choses me raccrochaient à la vie : toi et mon travail. Mon travail je serais forcée de le quitter à présent, et toi tu ne voudra plus de moi…
Je suis tellement désolée, je suis enceinte Kenji. »


Ces mots si longtemps étouffés étaient enfin sortit, ils étaient sortit de sa bouche comme une plainte, un dernier son avant la proche mort, comportant une certaine force qui s’effaçait pour laisser place à l’évidence de la proche agonie.

Kumiko souffrait tant, dans son esprit elle voyait Kenji entrer dans une rage folle, elle voyait le Kage la renvoyer à ce moment. Elle n’avait plus conscience de rien, elle s’enfonçait dans son délire, son souffle était saccadé à cause des larmes, elle peinait à reprendre son souffle. Et dans un ultime délire elle se prit à espérer que Kenji la tue sur place… Elle se le jurait, elle n’aurait aucun regret à mourir sous les mains se son amant bafoué, cela n’était après tout que justice.
Nagao Kumiko Chûnin de Kirigakure no Sato

Qu'y a t'il de plus beau que l'amour d'un père?
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Urasawa Kenji
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Message par Urasawa Kenji »

Kenji saisissait mal la situation, il ne comprenait pas l’émoi extrême agitant sa tendre. Elle se repliait sur elle-même, fuyant les autres, n’offrant qu’un mur à ceux qui aurait pu la consoler. Mais il ne pouvait pas, ne savait pas. L’envie de la prendre dans ses bras, face à cette jeune fille recroquevillé lui adressant ces mots durs emplis de reproches, de la consoler, de comprendre sa peine.

Etrangement bien que proche d’elle, physiquement, il sentait un mur imperceptible se former entre eux. Il revoyait défiler cette ancienne histoire devant ses yeux. Tout n’était il donc que recommencement ? Ne pourrait il donc jamais sortir de ce cycle infernal, le torturant, l’effritant moralement et psychologiquement.

Elle lui reprochait de la laisser dans la détresse la plus totale, mais Nagao n’était guère bavarde et il ne comprenait pas ce qui pouvait bouleverser à ce point la Chûnin. Celle pour qui ses nuits étaient devenus plus belles que vos jours. Il se sentait au bord d’un gouffre. NON ! Il se sentait au dessus d’un gouffre, les pieds suspendus dans le vide, rien ne le rattachant au sol, seul les mots de son amante pourrait refermer cette abysse, cette cicatrice prométhéenne.

Il s’accroupit, se rapprochant d’elle, voulant la prendre dans ses bras, mais il ne pouvait pas. Il n’osait pas la toucher, il n’osait pas la caresser, poser sa tête contre son épaule, sécher ses larmes. Il était devenu incapable de tout cela, craignant la réaction de cette femme qui l’avait fait revivre. Cette femme qui peu à peu l’avait chassé des ténèbres dans lesquelles il croupissait, sans retour, inéluctable devait être sa destiné lorsqu’un jour un étrange soleil noir au cheveux de lait lui apparu inondant de sa présence son cœur malade.

Pouvait il concevoir sa vie sans elle ? Définitivement non ! Même se sentir quelques instants loin de ce corps si chaud, l’aurait terrifié, tétanisé, anéanti. Qu’avait elle donc à lui dire ? Quel était donc ce poids la torturant, l’empêchant même de croiser le regard de son amant ?

Et les mots tombèrent, glissèrent, s’évanouirent dans le silence de la lande.

Kenji, accroupi, en tomba littéralement sur les fesses. Cette nouvelle avait provoqué un choc incroyable en son sein. Sa main droite passa sur son front, puis se glissa dans ses cheveux décoiffant légèrement la raie habituelle pour laisser place à une coiffe plus hirsute.

Il ne savait pas vraiment comment réagir, une foule de pensée l’agitait, mais un seul sentiment prédominait, le bonheur. Il n’aurait pu l’exprimer avec des mots, mais dans sa poitrine son cœur tambourinait, une grande bouffée de joie l’envahissait.

Et son premier geste envers sa compagne, fut de la prendre dans ses bras, tentant ainsi de la réconforter. Il fallait trouver les mots pour la rassurer, trouver les paroles qui apaiseraient ce cœur meurtrie. Ses mains caressaient son visage, ses doigts glissaient sur ses joues, passant sur ses lèvres, tentant de sécher les larmes que la jeune fille aurait pu laisser couler dans son trouble.

« Je, je suis heureux Nagao. C’est un magnifique cadeau que tu me fais là. Que tu nous fais là. Je ne pourrais t’expliquer à quel point mon bonheur est immense. Je ne sais pas vraiment ce qui va nous arriver, comment on va vivre, mais ce que je sais c’est que nous vivrons heureux tous les trois, et pourquoi pas à plus ensuite ? »

Il chuchotait ces mots, qu’il espérait réconfortant. Pourtant, il craignait d’avoir affolé la jeune fille avec sa dernière phrase. Mais délicatement, il saisit ce visage entre ses deux mains, et l’embrassa tendrement. Ce baiser, cette émotion, comme au premier soir. Il ne ressentait pas autre chose, chaque jour à ses côtés étaient devenus une première fois sans cesse recommencé. Un bonheur sans cesse renouvelé.

Il l’aimait, il le savait. Il ne pourrait vivre sans, il le savait.

« Nous le rendrons heureux cet enfant. Il ne vivra pas ce que tu as vécu, ce que j'ai vécu. Je ne veux pas qu’il vive la même chose. Nous essayerons de lui procurer toute la joie nécessaire pour son épanouissement. Il ne doit pas vivre ce que nous avons vécu. Aimons le, c’est le plus cadeau que nous puissions lui faire, que nous puissions nous faire. »

Il ne savait plus exactement ce qu’il disait, ses mots sortaient naturellement, d’une voix tendre, dans un élan de franchise, il pensait à voix haute. Mais plus important que tout, il sentait ce corps chaud contre le sien, celui de Nagao.
Urasawa Kenji , Jônin agité du bocal, Kiri.

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(Baudelaire)
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