Le port de Kiri

[Urasawa Kenji]

Ici et là vous percevez quelques jonques modestes. Un quai en bois, puis un peu ploin une avancée en pierre. La jettée est somme toute assez primaire. Un nuage de brume recouvre cette partie du littoral protégeant le port de tous voyageurs inconnus et suspects.

Il se situe à une quizine de kilomètres du village. Pour s'y rendre, il faut emprunter des chemins de traverse que seul des éclaireurs aguerris connaissent.

Les bateaux transportent le strict nécessaire, évitant les gros navires pouvant cacher ou héberger une masse trop importante de personnes. C'est le seul point d'ouverture de Kiri par rapport aux autres populations et régions.

L'autarcie y est la plus complète, mais le paysage et la jouissance de voir voguer... s'égarer... au loin les voiles de ces bateaux de passage remplirât d'aise le plus blasé des hommes.

A cinq cents mètre on trouve une taverne, égaré au milieu des plaines, au milieu des brumes. C'est une ancienne ferme, le toit est en chaume, les murs en pierres grises et le mousse donne une teinte verdâtre à ce gris fatigué.

Seuls les marins de fortune, les quelques ninja en mission diplomatique connaissent ce coin. En haut, cinq chambres, l'ensemble est rustique mais suffisament confortable pour passer une nuit. Par moment, lorsque nous marchons... perdus dans la lande... une musique peut parvenir à nos oreilles. Au loin une lumière... c'est notre bar... les marins font la fête, ils ne partiront que demain, et vogueront vers d'autres cieux.