Lettre sans mots.

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

Modérateurs : Leolio Mimura, Musashi Akaito, Miyu Renraku

Hoshi Somei
Genin
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Message par Hoshi Somei »

HRP : Si quelqu'un veut se taper l'incruste o/

Deux sacs. Un assez gros d'où s'échappait le bruit de fer qui s'entrechoque, et un autre plus petit, délicatement cartonné. Le premier venait d'une boutique d'arme. Suivant les conseils des cours théoriques, et anticipant légèrement sur le programme des cours pratiques, elle avait fait l'acquisition de kunaïs. D'abord intimidée, dans la magasin, elle avait erré de rayon en rayon, observant ceci, cela, se demandant l'usage de telle ou telle chose. Le propriétaire du magasin l'avait vite remise dans le droit chemin en lui fourrant un paquet entre les bras. C'était ce qu'il fallait pour un étudiant, c'est tout, et cela contenait des kunaïs. Elle n'avait pas prit de shurikens, une chose à la fois.
En rentrant, elle était passée devant une papeterie, provenance de son deuxième sachet. N'étant jamais passé par là, Hoshi resta un moment devant la vitrine avant d'entrer. Le papier vierge sous toutes ses formes l'avait toujours attiré ; c'était un véritable appel à l'écriture. Elle était entrée puis ressortie avec quelques feuilles de deux sortes de papier à lettres. L'un à dominance de rose, l'autre de bleu. Presque inconsciemment, un pour maman, un pour papa. Plus un joli stylo à réserve d'encre noire, classique.
Décidant que la journée était finalement trop belle pour tout de suite rentrer, elle s'était décidée à se promener un peu, d'aller dans un parc, par exemple. Elle préférait se donner un but plutôt que d'errer au hasard, même si finalement ça revenait au même étant donné qu'elle ne connaissait l'emplacement d'aucun espace vert, de jeu, ou autre. Bref, c'était absolument et stupidement psychologique. Si vous êtes pas une fille, vous pouvez pas comprendre le phénomène.

Elle fini par trouver un parc. Du sable au sol, comme souvent à Suna, quelques balançoires, un toboggans et des bancs. Elle s'assit sur l'un d'entre eux, libre. Il n'y avait que quelques promeneurs, les enfants devant encore être à l'école. Hoshi appréciait le calme qui se dégageait du lieu. Elle resta une ou deux minutes immobile, puis sorti son papier à lettre. Peut-être était-il temps de donner des nouvelles à ses parents.
Elle avait tant de chose à dire, mais pourtant son stylos n'alla pas plus loin que la date. Comment commencer ? Chère maman, l'académie ninja est très intéressante. Un de mes professeur est mort, je n'ai aucune nouvelles de l'autre, mais les cours se poursuivent, avec ou sans moi. Papa, la vue de ma chambre d'hôtel est très agréable, j'y passe beaucoup de temps. Je veille à manger équilibré. Il y a quelque jour, une de mes camarades m'a blessé avec son épée.
Non, ça n'allait pas le faire.
C'était si étrange, de vivre tant de choses et de n'avoir personne à qui les raconter, personne à qui parler. De tout, de rien, peut-être même de choses intéressantes. D'assister aux cours, sans vraiment d'affinité avec un de ses camarades. De rester silencieuse, sauf quand elle n'avait pas le choix, puis de rentrer, toujours sans un bruit. Pourtant, cela faisait des années que c'était comme cela, elle n'avait jamais été bavarde, mais avait toujours eu la possibilité de parler, si elle le désirait. À présent, elle était juste complètement seule, dans une ville inconnue, entourée d'inconnus, dans une voie lui étant inconnue.
Voie qu'elle avait d'ailleurs du mal à suivre. D'un naturel peu hargneux, peu courageux, elle s'était bien rendu compte qu'elle était à la traîne, par apport à ses camarades. Tant dans le mental que dans le physique. À aucun moment elle n'avait réussi à faire face, n'avait réussi à spontanément combattre (voir à combattre tout court). Non, c'était tellement dans sa nature d'être apeurée, de fermer les yeux en pensant qu'ainsi le danger va disparaître, juste parce qu'elle ne le voit pas. Tellement dans sa nature de se cacher au lieu d'affronter les épreuves.
La jeune fille poussa un long soupir.
Tellement dans sa nature de s'appesantir sur un tas de questions au lieu d'agir.
Elle n'était sûre de rien. De ce qu'il fallait faire, penser. De si elle devait continuer, ou pas. De si il ne valait pas mieux rentrer dans sa chambre d'hôtel aux couleurs si chaleureuses et ne plus jamais en sortir. De faire que le monde n'existe plus. Ou de si elle devait rester là, assise sur son banc, et ne plus bouger. Et que comme dans les comtes, elle se transforme en pierre. Peut-être écrirait-on alors de belles histoires à son sujet, des histoires complètement inventées, de toute façon plus belles que tout ce qu'elle pourrait jamais faire.
Elle posa ses pieds sur le banc, entourant ses jambes de ses bras, le menton appuyé sur ses genoux.
Car elle était persuadée d'être vouée à rater ce qu'elle entreprenait.
N'avait-elle pas commencé en même temps que Shiyu ? Et l'étudiant n'était-il pas maintenant tellement plus avancée qu'elle ? Elle aurait voulu avoir la force de caractère de se reprendre en main, mais ne se leurrait pas. Par exemple, au lieu de s'apitoyer, elle aurait pu essayer de s'entraînait. Mais son corps, son cerveau s'y refusait, ne voulait subir encore un échec. C'était tellement plus facile de rien faire, on ne pouvait rien rater.
Alors elle restait la, sur son banc en bois. Qu'importe, elle avait toute l'après midi, tout le temps, toute sa vie.
Hoshi Somai, étudiante de Suna
"Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."
_Spleen, Baudelaire.
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Itsuki Kamiyama
Chûnin mystère
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Message par Itsuki Kamiyama »

Conserver la forme à tout prix : voilà le nouvel impératif de la société actuelle. Ce phénomène touche même Suna et le corps ninja du village qui se voit indiqué par les hautes instances de faire du sport. Si certains choisissent d’ignorer cette recommandation par orgueil en se disant qu’ils n’en ont pas besoin, d’autres choisissent cependant de suivre ces ordres informels. On pourrait se demander pourquoi à la vue du manque d’intérêt d’une telle chose pour un ninja qui fait déjà tout le sport nécessaire durant ses entraînements. Alors au final quel intérêt ? Suivons pour le savoir un jeune homme suivant le conseil de l’administration de Suna : le chûnin Itsuki Kamiyama. En l’observant, on pourrait se dire que ce qu’il fait est totalement inutile mais ce serait se tromper. En effet, s’il court c’est bien à cause d’une étude scientifique sur cette initiative de Suna. Mais ne nous égarons pas, ce n’est surement pas pour le bien être physique, le caractère physique de la chose qu’il l’a fait mais bel et bien à cause de l’étude parallèle ayant montré que 90% des personnes ayant suivis l’initiative sont des femmes. On comprend désormais un peu mieux le personnage et la raison de la chose, n’est-ce pas ?

« Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux … »

Tout en sifflotant, le chûnin se livrait à son footing du soir journalier en empruntant les parcs et les allées pour piétons les plus bondés de Suna pour se livrer à l’observation de la gente féminine tout en satisfaisant du mieux qu’il pouvait les exigences de l’administration. La prime accordée pour les chûnins suivant l’initiative étant plus que substantielle, il avait tout intérêt à faire de son mieux. Continuant son habituel circuit, il finit par entrer dans sa dernière étape : le parc des jeunes mamans. A son grand désarroi et en consultant l’heure, il put s’apercevoir de l’avance qu’il avait pris sur l’horaire à cause de la vieille de l’académie qui l’avait poursuivi à cause d’une sombre histoire de factures impayées et pour tentative d’espionnage dans les douches féminines de Suna.

*Bon, instant repos j’imagine …*

Il lui restait un peu de temps devant lui avant que n’arrive la nuée de jeunes et jolies femmes avec leurs charmants bambins et Itsuki décida donc de prendre un repos bien mérité dans son trajet. Il se surprit à laisser son regard vagabonder dans ce parc vide où le plus grand calme régnait avant d’apercevoir une jeune femme assise sur un banc. Il lui semblait la connaître mais il n’arrivait pas à se rappeler d’où. En effet, Itsuki profitait de ses longs cheveux pour faire son footing sans son bandeau et pouvait ainsi temporairement observer le monde alentour. Ce choix était parfois difficile à vivre mais les courts instants où il l’enlevait étaient toujours de pur bonheur. Il choisit alors de ne pas porter la main à sa poche pour reprendre ce fameux bandeau et de ne pas le remettre à ses yeux puisqu’il observait la jeune femme : c’était bien Hoshi. Il ne l’avait pas revu depuis ce fameux soir sur le toit et se demandait si elle y pensait encore. Il avait dû pour sa part enchaîner deux missions longues durées mais avait toujours en tête le souvenir de cette jolie soirée sous les étoiles. Il s’approcha donc à pas feutrés de la jeune étudiante.

« Bonjour bonjour … »

Il ne s’attendait pas forcément à ce qu’elle lève les yeux dans sa petite position prostrée mais en la regardant il sentait à quel point elle n’était pas bien à cet instant précis. Perdue dans des réflexions ombrageuses, elle aurait sûrement du mal à comprendre la présence du jeune homme mais Itsuki pensait que cela se ferait assez vite. Il ne prit pas immédiatement place sur le banc, il voulait d’abord discuter un peu avec la jeune femme et prendre de ses nouvelles tout en lui proposant une alternative.

« J’espère que tu me reconnais, c’est moi Itsuki … Comment vas-tu, toi ? Cela te tenterais une petite marche pour qu’on discute un peu, tu m’as l’air soucieuse ...»

Itsuki était parfaitement conscient que faire une proposition du genre à la jeune fille, c’était foncer droit dans le mur mais il avait envie de tenter. Ils ne s’étaient pas vus depuis trop longtemps et il avait envie de discuter avec elle et de prendre de ces nouvelles. Il repensait encore un peu à leur dernière rencontre et sur son visage naquit un sourire de souvenir. Il ne savait pas encore les troubles qui traversaient l’esprit de la jeune femme, mais il était convaincu qu’une bonne discussion serait le meilleur moyen de les exorciser.
Itsuki Kamiyama, Chûnin de Sunagakure No Sato

Unknown to death ... Nor know to life ...
Hoshi Somei
Genin
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Message par Hoshi Somei »

Elle était restée assise là, sans bouger. Une minute, trois, une demi-heure, cela n'avait pas d'importance, et elle n'avait aucune notion du temps qui avait pu s'écouler. Une ombre vînt la tirer de sa réflection. Elle tourna doucement la tête, étonnée. Elle le fût encore plus lorsqu'elle découvrit que la personne à côté d'elle n'était autre que Kamiyama Itsuki, un de ses professeurs. Elle ne l'avait eu que brièvement en cours, d'ailleurs, le cours n'avait pas vraiment eu lieu, mais la rencontre s'était légèrement allongée à une soirée. D'abord sous des spots, puis sous les étoiles, sur les toits de Suna balayés par le vent. Elle se souvint qu'il lui avait adressé la parole, et lui retourna sa salutation.
"Bonjour."
Dit de son éternelle voix timorée. Puis elle se rappela de sa position, et rapidement s'assit de façon plus conventionnelle, avant de se lever à l'invitation. Presque machinalement. Comme si elle allait refuser d'obéir à un de ses professeurs... Itsuki aurait tout aussi bien pu lui dire "lèves toi et suis moi.'" Elle irait donc marcher avec lui. Avec précaution, elle prit ses sachets. D'une étonnante délicatesse qui lui était naturelle, comme si elle transportait un bien précieux et pas un tas de ferailles tranchantes.
"Je vais bien, merci. Et vous ?"
À peine un murmure, mais elle avait répondu, alors qu'ils commençaient à marcher, s'éloignant du banc. Hoshi attendait avec une certaine tension la suite. Se tordant les doigts, les yeux rivés sur le sol, elle avait peut qu'Itsuki vienne la trouver pour la réprimander de ses absences. Elle ne voyait pas pour quelle autre raison. Le "tu m'as l'air soucieuse" semblait introduire à merveille le "pourquoi n'es-tu pas venu en cours ?". Et alors, que pourrait-elle répondre ? Parce que. Parce que j'ai trop peur. C'était la seule explication possible, du moins la seule qui tienne en moins de dix minutes de monologue. Ou alors elle pourrait dire qu'elle avait été malade. Mais elle n'avait jamais bien su mentir, elle le savait. D'ailleurs, des fois quand elle disait la vérité, sa timidité faisait qu'on croyait qu'elle ne disait pas la vérité, qu'elle inventait au fur et à mesure. En fait, c'était juste qu'elle avait du mal à s'exprimer clairement, à voix haute et intéligible, et que regarder le sol en bredouillant quelque chose apportait vraiment très peu souvent de crédibilité.
Oui bien elle pourrait dire qu'elle ne savait. Ou même carrément ne pas répondre et laisser un blanc inconfortable s'installer, laisser Itsuki avancer des hypothèses, répondre par monologue, ou des hochements de tête. Jusqu'à ce qu'il se lasse d'essayer de tirer une excuse valable de sa part.

Elle remarqua alors qu'il ne portait pas son bandeau, laissant ses yeux [insérer la couleur, je m'en rappelle plus] couvrir le monde. Une chose qui, à ce qui parait, n'était pas courant chez lui. Et il n'arborait pas le signe du village.
Finalement, peut-être n'était-il pas là pour obtenir des explications.
Hoshi Somai, étudiante de Suna
"Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'angoisse atroce, despotique,
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