Intruders will be punished [My Pleasure]

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

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Namabi Suu
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Message par Namabi Suu »

Bienvenue dans le quartier le plus sordide, le plus malfamé. Mais, par un hasard des plus amusants et des plus étranges, il était également le 'fang' le plus connu de tout Suna. Cette reconnaissance publique était probablement due à toutes ses frasques célèbres qui en faisait tout son charme. Vous feriez mieux de ne jamais pénétrer dans l'antre saint où se terraient les démons les plus vils et les plus horribles du monde terrestre…même un pas serait suffisant pour vous contaminer. Il ne serait alors qu'une question de secondes avant que vous ne sombriez à votre tour, perdant tout contrôle sur vos inhibitions…D'être censé et doté d'un esprit aux schémas manichéens, vous prendriez, avec joie et allégresse, l'apparence d'une bête au masque d'humain. Ce masque étant, bien entendu, une simple façade…fictive et lézardée par les différents vices qui seraient venus vous habiter. Vous seriez probablement surpris par ce que l'âme humaine pouvait absorber dans ce domaine…

L'environnement inhabitable de ce quartier étendait ses tentacules telle une pieuvre affamée par la chair fraîche des malheureux mollusques qui passaient à sa portée, les plongeant dans les ténèbres avec son puissant jet d'encre noir avant de les dévorer avec délice, en commençant par la mince carapace qui les protégeaient de la noirceur, commune à tous les hommes, avant de sucer gloutonnement leur moelle, aspirant tous sentiments, toutes émotions, tout sentiment de sécurité, de bonheur et tout espoir…Que lui restait-il à faire ? Une fois, avoir vidé l'être humain, en évidant toutes ses sensations, il ne restait que le corps…Celui-là ne présentait aucun intérêt…Ce n'était qu'un amas de chair, une charpente osseuse. Rien d'utile en somme. La pieuvre laissait alors la place au marionnettiste. Celui-ci allait alors manipuler les êtres à sa guise…Voici quel était le destin que connaissait tous les fous qui osaient s'aventurer en ces terres inhospitalières.

Cet univers parallèle, soigneusement niché au sein de Suna, présentait alors un échantillon, un panel impressionnant, aussi varié et complet de tous les débris, tous les déchets, tous les marginaux de la race humaine décadente. Le fou était roi, les sains d'esprit des pions à sacrifier…Cet ensemble formait vraiment un sujet d'étude. C'était comme une fourmilière. Des ouvriers. Des soldats. Une reine : Corruption. Un seul et même objectif : Survivre à n'importe quel prix. Tuer ou être tué. Les plus grands poissons mangeaient les petits. La loi de la jungle régnait en maître sur ce vaste territoire. Les hommes et les femmes, qui s'étaient raccrochés à la noirceur et à la douceur amère du désespoir qu'offrait ce monde souterrain, pullulaient et se reproduisaient à une vitesse folle, comme des lapins de garenne, grouillant comme des insectes dans les allées sombres des bas-fonds.

Jolie vision, n'est-pas ? Mais la fin n'est pas encore là.

Un quartier comme celui-là se devait d'avoir un nom. Cet endroit malsain et craint de tous les parias du 'beau monde et propre' de Suna, un endroit trop lumineux et mielleux, se faisait communément nommé le Kuzukago no Machi ou en français le Quartier-Poubelle…Mais pour ceux qui crapahutaient dans cet endroit, le lieu n'avait rien d'une poubelle. Certes, il était sale et on n'y trouvait que des déchets mais…c'était un endroit merveilleux, protégé et chéri des dieux du Mal…La gentillesse…L'honnêteté. La beauté. Tous les faux-semblants communs aux mortels n'existaient pas ici. Il n'y avait plus de place pour tout cela. C'était le monde du plaisir, le monde hors-la-loi…Un monde de privilégiés. Mais qui étaient donc ces chouchous plébiscités ? Enviés ? Car c'était bien là, le nœud du problème…Tout le monde voulait vivre ici…Plus besoin de pensée, de bienséance…Laissez-vous aller. Laissez-vous vivre. Libérez vous des chaînes que le 'pouvoir' et le 'bien' avaient passé autour de vos cous et de vos pieds…Que pouvez-vous trouver ?

Les trottoirs…Ceux-ci étaient sales, bosselés et profondément marqués par le dur labeur de certains travailleurs ambulants dans les rues…Probablement usés par les nombreux talons clinquants et piquants des prostitués qui les avaient arpentées de long en large, jour et nuit, des années durant, malgré la chaleur étouffante et le sable voletant au gré de la faible brise. Ici, vous trouverez tout ce dont vous avez osés rêver mais que vous n'avez jamais voulu conserver en mémoire. Blondes. Brunes. Rousses. Bas résilles. Mini-jupe. Gants. Cuir. Fouet. Femmes. Hommes. Les deux.

Les impasses. Ces véritables coupes gorges sombres et étroits abritaient une autre race de personnes tout aussi fréquentables. Vous avez besoin de quelque chose en particulier ? Venez voir les fournisseurs officiels !! Des médicaments volés dans l'hôpital bien tenu de Suna aux drogues les plus dures et les plus douces importés directement chez les fabricants du monde entier. Et tout ceci, vous est présenté à des prix bas défiants tout concurrence. Et ils vous indiqueront mêmes les meilleurs endroits pour s'adonner à l'utilisation de ses produits. En effet, à certains endroits, jalousement cachés, vous trouverez de véritables parcs à shoot. Cependant, chacun se doit de ramener ses instruments personnels. Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, quand même.

Les rues. Ils existaient deux grandes catégories de rue dans ce quartier. Les rues 'commerçantes'. Des magasins à perte de vue. Mais attention à l'endroit où vous allez poser les pieds. Clochards et ivrognes ont pris leurs aises sur le sol dur et sale. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Des vendeurs à la sauvette…animaux interdits. Des bars. Des tatoueurs. Des marchands d'armes. Des claques. Les rues dites 'animées'. Gardez les yeux fermés. Non, gardez-les ouverts. Ici, vous trouverez aussi bien des vieux pervers que de jeunes exhibitionnistes en manque de jeunes lycéennes. En effet, ces deux sortes de détraqués avaient été 'repoussés' dans cet endroit malfamé, à cause de toutes les plaintes qu'avaient déposées les parents d'élèves. Alors, ses animaux en rut tentaient de reprendre leurs activités tant bien que mal.

La seule chose vraiment intéressante pour les quelques 'passants' (c'était ainsi qu'on surnommait les gens qui erraient sans le moindre but dans les rues de la mini ville) était probablement les multiples enseignes lumineuses, plus aguichantes les unes que les autres. Une véritable jungle multi couleurs. Un bonheur pour les yeux hagards et vitreux des habitants du quartier.

Mais il sera peut-être préférable (et peut-être temps) de revenir à un sujet moins sordide. C'était donc dans cet endroit charmant que l'on pouvait trouver le magnifique bar miteux nommé le Ochikonda no Sakaba. Ses vitres sales attiraient les gens désespérés tels les papillons vers la flamme. Sa devanture verte à la peinture écaillée, ses murs lézardés, son enseigne branlante qui menaçait de tomber sur la tête de l'un des habitués, la fumée intoxicante et l'odeur rance de l'alcool, avaient captivé le regard de Suu la première fois qu'elle l'avait vu, il y a près de cinq ans de cela. Au début, elle était une simple consommatrice des vices proposés (bière, cigarette, jeux…) mais maintenant elle s'y était réfugiée. Elle avait trouvé sa porte de sortie lorsqu'elle avait quitté la maison familiale si froide pour elle.

Ainsi, la jeune Suu, chuunin bourrue et aigrie, avait pris ses quartiers dans le minuscule et unique appartement qui se trouvait à l'étage supérieur du bar. Un escalier en maçonnerie, dissimulé derrière le comptoir, menait à l'antre de la brune. L'habitation, qui devait faire dans les 40 mètres carrés, ne se composait de quelques pièces les unes plus petites que les autres. Un séjour, qui occupait la moitié de l'endroit, servait aussi bien de salle à manger que de chambre pour la jeune femme. Le canapé faisait office de lit, Suu ayant eu la flemme d'aller en acheter un (et surtout à cause de sa radinerie). La cuisine n'était qu'un simple réchaud à gaz. Mais, toutefois, il y avait une salle de bain. Cependant, ce n'était pas les choses les plus importantes à retenir.

Il fallait également prendre en compte l'anarchie qui régnait dans cet appartement. Les papiers peints se décollaient au fur et à mesure, laissant apparaître les murs en brique tandis que le plancher grinçait à chacun de ses pas. Sans oublier le capharnaüm ambiant. Tout traînait sur le sol. En effet, Suu n'était pas vraiment ce que l'on pouvait appeler une femme soigneuse, aimant et choyant son environnement immédiat en faisant le ménage ou en rangeant. Ainsi, les cannettes de bières vides roulaient royalement sur le sol, poussant des cris d'agonie quand la jeune femme marchait dessus.

Mais comment pouvait-elle vivre comme cela ?

La réponse était des plus simples. Tout simplement parce que tout était gratuit, tout était fourni. En effet, la jeune fille, après une conversation musclée avec le vieux Kenya, propriétaire depuis 30 ans du bar, était parvenue à un accord des plus satisfaisants. Elle ne payait pas de loyer. Vu tout ce qu'elle avait 'acheté', *toussotement* consommé *toussotement*, elle avait pu légitimement acquérir ce fabuleux bien immobilier. Et puis, ce n'était pas uniquement grâce à cela. En effet, la jeune fille travaillait au noir, en gagnant un salaire assez intéressant. Elle jouait le rôle de videuse en cas de problème. Et cela avec le plus grand plaisir naturellement. Elle était comme cela Suu.

Welcome in Hell





[HRP - Je tuerai toutes personnes assez folles qui posteraient dans ce topic sans mon accord tacite. En fait, non. Je ne vous tuerai pas. Je vais vous torturer, vous écarteler, vous écorcher, vous ébouillanter...etc...MWHAHAHAHAHA -HRP]
Namabi Suu Chuunin Barbare de Suna

"La violence s'oppose si peu à la faiblesse que la faiblesse n'a souvent pas d'autre symptôme que la violence; faible et brutale, et brutale parce que faible précisément." (Jankélévitch, Le pur et l'impur)
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Xu Fyjun
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Message par Xu Fyjun »

Le soleil était lourd sur les plaines arides de Suna No Kuni par cette belle journée, la chaleur était torride et de grosses gouttes de sueurs ne perlaient sur le corps finement svelte du jeune garçon. Il venait de sortir de l'académie ninja, ca y est il allait être ninja, il jubilait, son rêve commençait à prendre forme. Tournant les talons il avança quelques pas puis, sans en être vraiment conscient, il s'assit sur le banc à la blancheur immaculée comme lui-même ne l'avait jamais été. Bien qu'il serra les poings ses ongles ne s'enfonçaient pas dans sa paume, il n'était pas un adepte de l'auto-mutilation comme l'était une de ses "soeurs" . Les décrispant il ouvrit ses mains et étala ses doigts autour de ses genoux, tentant de reprendre ses esprits.

Si quelqu'un était arrivé en cet instant il n'aurait pas vu un jeune garçon, éternellement souriant plein d'amour à offrir et de bonté mais un adolescent d'une douzaine d'années en pleine incertitude malgré le côté inquiétant que lui conférait sa tignasse rouge qui luisait au soleil. Aujourd'hui n'était pas un jour ordinaire: on pouvait fêter le départ pour sa nouvelle demeure et en plus avec une ninja. Ah ! Il là voyait déjà grande belle, charmante, gentille une espèce d'incarnation d'une héroïne de dessin animée, une icône de bonheur. Ah oui il était heureux le petit Xu. Il avait sa petite valise, son sac à dos, il prit la carte de Suna, et il vit précisément où était sa nouvelle demeure. Il lui fallut quelques temps pour arriver à l'endroit dit. Le garçon traversa donc les rues du centre ville de Suna, il marchait toujours et encore son diamant rouge brillant au soleil. Plus le jeune garçon plus les rues se resserraient, plus le soleil semblait fuir un certain quartier de la ville, comme si celui-ci était une menace suffisante pour éclipser l'astre solaire en personne.

La cape de velours bordeaux épousait l’esquisse d’une silhouette fine, celle de Xu. Il avait quitté le cocon protecteur de la demeure du Kazekage serein pour rejoindre une destination encore inconnue. Dans son esprit l’image encore nette d’une femme aux prunelles bronze, au visage innocent entouré par des boucles ensoleillées. Suu , sa nouvelle bienfaitrice, qu’elle aimait tant, cet ange envoyé sur Suna comme une bénédiction qui taisait son nom. Kuzokago no Machi, le quartier poubelle, le choc visuel fut rude pour le garçon et son innocence... Les châteaux et les princesses étaient déjà loin, il voyait à présent des taudis de toute part, des gens errant sans buts de toute parts, un malheur sans nom, une beauté malsaine, un diamant éclairé par les feux du mal. Etait-ce là que se retrouvait les êtres les plus retors du village, la lie de l'humanité ? Tout à coup un homme à la démarche chaloupé apostropha le jeune Xu de la sorte:

" Eh toi ! tpas l'heure ? "

Malgré l'haleine aviné de l'homme et dans un élan de candeur juvénile? Xu montra sa montre à l'homme, heureux d'avoir put rendre service. C'est alors qu’à la grande stupeur l'homme tira sur la montre avec une déconcertante facilitée et il l'engouffra dans sa poche avant d'éclater d'un rire gras laissant apparaître une rangée de dents n'ayant jamais eut la chance de connaître freedent. Le garçon émit un cri de stupeur, cri qui fut récompensé par un coup en pleine tête. Le petit s'écroula une bosse ornant à présent son front. Plusieurs minutes passèrent puis un autre coup ramena à la raison le garçon. Un autre homme se tenait là avec une moue hyésterique, et un regard étrangement sadique. Il dit alors d'une voix chantante, comme une invitation.

" Alors mon garçon, tu as l'air mal, tu veux que je te soigne ?"

Un sourire froid passa sur les lèvres du petit garçon. Un sourire cynique que sa bouche n'aurait jamais dû porter. Il n'avait pas envie de répondre à cette question. Mais la colère qui bouillait autrefois en lui, qui lui servait de rempart contre cet intrus et ses questions, qui lui permettait de rester froid et distant, cette colère là n'existait plus. Et du haut de sa tour il voyait ses remparts s'écrouler. Son rêve n'existait plus. Il partit en courant, avançant toujours plus dans la gueule du loup. Cet endroit sentait la mort. La peine, il transpirait la souffrance. Ce quartier encore inconnu avait pour don de réveiller des souvenirs encore enfouis chez Xu. L'idée de la mort lui semblait à la fois proche et lointaine, dans un contraste qu'il ne parvenait pas à s'expliquer. Etrangement il avait plus conscience du temps qui passait que beaucoup d'enfants, ou même d'adultes. Peut être aussi parce qu'il avait l'impression d'avoir déjà trop vécu...

A force de s'enivrer de connaissances, d'histoires, de savoirs, il avait fini par en perdre le goût, et tout cela lui en devenait écoeurant. Ecoeuré de lui-même. Il n'avait plus droit au simple bonheur de la découverte... Il aurait aimé que sa dame d'acceuil soit ici, il avait peur. Plus il marchait plus il avait peur. C'était plus que de la mélancolie, plus que de la tristesse, plus que du chagrin. C'était à la fois un peu de chaque et aucun d'eux. C'était douze ans de silences, de frustrations, de mal-être, douze ans de rancoeur, d'espoirs déçus, de responsabilités trop lourdes. Douze ans de rêves qu'il avait rejeté. C'était une douleur qui ne pouvait qu'être muette tant son intensité coupait le souffle.

Après avoir esquivé plusieurs coupes gorges, voleurs et autres meurtriers il arriva enfin vers le bar, il grimpa l'escalier derrière le comptoir, puis il frappa trois coups. Il entra. Il vit alors un homme ! Il prit son courage à deux mains et il dit d'une voix joyeuse, enfantine. A cet âge on oublie vite.

" Bonjour monsieur, je suis Xu. J'ai une lettre de Papakaze heu de Kazekage Sama.

Il tendit la lettre à la dame tout souriant qu'il était.
Xu Fyjun étudiant à Suna No Kuni

Il ne
pleut pas ; il fait froid depuis des mois. J’ai inondé mon monde pour m’y
noyer dedans.
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Namabi Suu
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Message par Namabi Suu »

Après une matinée d'enfer (ainsi que la soirée d'avant) où la jeune shinobi avait larvé dans son bar favori, en passant près de 8 heures non stop à boire comme un trou, à fumer comme un pompier, à jurer comme un marin, à parier comme une démente, à se battre comme un homme et à d'autres réjouissances du même genre, dans lesquelles elle était devenue la meilleure et haut la main, elle était donc remontée lentement, à une allure de tortue, grimpant les escaliers bosselés tout en baillant à s'en décrocher la mâchoire, pour accéder à son Home Sweet Home si chérie par sa propriétaire. Après avoir ouvrit la porte avec sa douceur légendaire (soit un bon coup de pied, laissant une marque encore plus sombre que les précédentes), Suu tituba avant de s'écrouler sur son canapé, d'un goût plus que douteux, sans aucune grâce pour une jeune femme et pour un ninja de son acabit. Elle poussa un profond soupir de joie mais celui-ci fut avalé par un bruit d'enfer qui emplit la pièce de sa cacophonie funèbre. Elle venait d'écraser par mégarde, ça lui apprendra à fermer les yeux, quelques canettes de fer qui traînaient ici et là. Râlant contre ces choses stupides qui n'avaient rien à faire à sa place favorite, privilégiée et réservée et qui avaient osé lui faire mal et…

"BOOOOOOOOOOOON SAAAAAAAAAAAAAAANG !!!!!! FAIS CH**** !!!! QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE M***** !!!!!! MON CANAPE !!!!!!!!!! BOR*** !!!!!!!"

Suu continua alors d'injurier copieusement et avec amour la ferraille sourde et muette (heureusement) qui contenait (malheureusement pour elles) encore un peu de bière. La substance odorante et collante, d'une couleur jaunâtre des plus dégoûtantes, se répandit avec allégresse et une candeur, qui serait capable de tuer une certaine chuunin, sur le cuir vert crapaud qui recouvrait la masse informe de son meuble fétiche. Meuble unique, voire même orphelin vu l'endroit où vivait la brune colérique. Bref, quoiqu'il en soit, les objets de la haine subirent un sort peu enviable. Après les avoir balancées sur le sol, Suu passa ses nerfs et sa colère dessus, les écrasant en sautant dessus à pieds joints. Un véritable tremblement de terre était en train de se faire entendre à des kilomètres à la ronde. Le plafond, les murs, les meubles ainsi que les sols se mirent à trembler avec douleur, les papiers peints se déroulaient lentement et en rythme, la plâtre tombait telle la neige en manquant d'étouffer l'unique occupante et le ciment se fissura devant des yeux de dément, tandis que la jeune fille continuait son œuvre destructrice mais si salvatrice en criant à tue-tête et à plusieurs reprises de puissants et tonitruants :

"SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! SHIIIIIIIIIIINE !!!! "


Dans un hurlement déchirant d'agonie, les canettes de bière rendirent l'âme et Suu soupira de soulagement en entendant ce bruit. Il était si doux et agréable pour ses oreilles sensibles et musicales. La mélodie du bonheur en stéréo. Quel pied !! Reprenant lentement son souffle, la jeune fille se débarrassa pour de bon de ses némesis en les envoyant valser, les uns après les autres, dans un coin qui leurs était plus réservé. Doucement, tout doucement, la tension de tout son corps, les spasmes douloureux qui l'avaient habitée pendant ses quelques minutes de folie, s'évapora lentement à chacun de ses souffles. Ses grands yeux violets clignèrent plusieurs fois tandis qu'elle essuyait son front d'un revers de main. Qu'est-ce que cela était bon de se défouler !! Reprenant une composition assez normale pour elle, la jeune femme arpenta la pièce, en faisant des grands pas, tandis qu'elle recherchait quelque chose qui pourrait lui servir à essuyer les tâches de bières sur son beau meuble presque immaculé. Avisant une chaussette noire qui traînait dans le coin (*Faudra que je pense à faire la lessive*), elle bondit sur l'objet de ses cajoleries les plus saines pour le nettoyer. Priant le ciel à sa manière (je vous laisse deviner comment), elle parvint à tout faire disparaître. Bon, d'accord ce n'était pas vrai !! Vous avez vraiment cru que Suu serait capable de cela ? Et bah non !!! Vous rêvez !! Après son agréable moment de détente, la jeune femme se laissa retomber, une nouvelle fois, dans son confortable canapé. Celui-ci l'accepta sans bruit, sauf si on faisait exception du HMPH qu'il poussa en couinant misérablement…Fermant les yeux après avoir soupiré de joie, elle s'endormit comme la belle aux Bois Dormants. Mais oui !! Je suis certain que vous pouvez imaginer sa mignonne petite frimousse en train de…en train de…roupiller bruyamment et en bavant abondamment tandis qu'elle pensait à des choses pas très catholiques…Surtout pour une jeune femme. C'était désespérant.

*Quelques heures plus tard*

BOUM

"BOR*** DE M***** !!!!!"

Suu se réveilla d'une façon tout à fait charmante en jurant une nouvelle fois. Elle venait d'atterrir avec douceur sur le sol après une chute désastreuse sur la moitié droite ou gauche ? de la table basse en bois et branlante sur laquelle elle mettait ses pieds toujours bottés à chaque fois qu'elle regardait sa télévision. En noir et blanc, naturellement. Une vraie en couleur coûtait trop chère et puis, elle avait failli se casser la figure quand elle était monté sur le toit du bar pour pirater les fils électriques. Pourquoi devrait-elle payer un truc pareil ? Poussant avec une brutalité commune les deux meubles pour se libérer comme si elle était tombée dans un piège mortel, elle râla en se remettant debout d'un bond, presque casse-yeule vu qu'elle glissa sur un papier qui traînait là. Poussant un nouveau juron sympathique, elle donna un violent coup de pied à la table, qui alla heurter le meuble sur lequel se tenait la télévision. Celle-ci, surprise, oscilla dangereusement, en couinant comme une sourie, et Suu fût obligée de sauter la rejoindre pour éviter une chute qui aurait pu lui être mortelle. Pas à la télé, hein ? Suu n'aurait pas eu la volonté d'aller en racheter une. Euh…D'en acheter une…Celle-là, elle l'avait récupérée dans la chambre de l'un des ses frères.

Après cette mission périlleuse réussie avec soin, la jeune femme se retourna brusquement avant d'attraper avec force son paquet de tabac. Tapant du pouce, un pouce à l'ongle cassé d'ailleurs, le fond de la boite en carton, elle rattrapa habilement la cigarette qui fusa dans les airs avant de la glisser entre ses lèvres boudeuses. Et là…Ce fut le drame. Une fois le paquet balancé au loin, elle fit glisser ses mains habiles le long de son corps pour…chercher son briquet. Un cadeau de son sensei pour ses dix-huit. C'était un magnifique briquet de collection en laiton doré et gravé à son nom. Plutôt mourir que de le perdre. Et là…Elle recommença à tâter ses poches à plusieurs reprises, de plus en plus fébrilement, ses traits se durcissant eu fur et à mesure que la contrariété revenait. Tapant du pied sur le sol, elle hurla tel un loup perdu dans la forêt sans sa femelle. Le bar trembla sur ses fondations tandis qu'un éléphant prénommé Suu parait à la recherche du briquet perdu, ses bottes martelant le sol dans un cliquetis épouvantable…Rapidement, tout vola dans la pièce tandis qu'elle se mit à ramper au sol en ronchonnant de plus belle. Puis…Ce fut la délivrance. Un éclat doré attira son attention. Elle se précipita vers lui, craignant qu'il ne disparaisse en un éclair, et elle renversa la canapé pour récupérer son bien. Se redressant rapidement, elle alluma sa cigarette et la grilla en deux secondes avec joie. Poussant un soupir de joie, elle reprit un de ces objets destructeurs de poumons, ses mains tremblantes étaient digne d'un drogué en manque, et elle refuma…Cette fois-ci, elle prit le temps de la savourer tandis qu'elle remettait son canapé sur pied sans prendre le risque de se blesser. Debout quoi ! Se fichant complètement du bazar qu'elle avait mis, elle s'approcha de la fenêtre, écrasant tout sur son passage, tout cela sans baisser les yeux, et l'ouvrit en grand, faisant grincer le cadre en bois. D'un coup d'œil paresseux, elle nota que l'un des 'gonds' était en train de foutre le camp. Tirant une bonne bouffée sur son plaisir de nicotine, elle alla se rasseoir sur son canapé.

Mais quelle vie me diriez-vous.

Il faisait vraiment chaud ce jour-là. Il devait être 14H et Suu avait la dalle. Son ventre n'avait rien avalé de consistant depuis…depuis…deux jours probablement. Les seules choses qu'elle avait ingurgitées jusqu'à aujourd'hui consistaient en un liquide mousseux…Mais ce n'était pas que de la bière. Saké, vodka…Tout y était passé. Un grondement sonore emplit la pièce tandis que son ventre criait famine. Grillant une nouvelle cigarette à grande vitesse, elle soupira en cherchant une solution à son problème actuel. Un bruit à l'extérieur attira son attention. Son oreille gauche se tendit immédiatement et d'un bond, Suu se leva avant de se précipiter vers la fenêtre. Passant la tête à l'extérieur, elle gueula à un homme qui se tenait en bas, à deux mètres d'elle, un homme maigrichon, avec des cernes sous les yeux, au grand imperméable gris, très peu adapté à la saison, mais qui avait eu le malheur de se mettre à jouer de la guitare :

"Oh !!! KENJI !!!!!!! HE, MON COCHON !!! J'ETAIS CERTAINE QUE C'ETAIT TOI, SALE C** !!!! J'AI RECONNU TON AIR DE SUICIDAIRE !!! TU ME DOIS 30 RYOS, MON SAL*** !!! J'EPONGERAI TA DETTE SI TU VAS ME COMMANDER UNE PIZZA CHEZ LE VIEUX RYO !!! PRENDS LA PLUS CHERE !!! SINON, JE DESCEND POUR TA CASSER LA YEULE ET LA…JE RECUPERAI MON ARGENT !!! TANT PIS SI IL Y A DU SANG !!!!!!"

Sur cette demande agréable, le dénommé Kenji pris la fuite et Suu était certaine qu'il avait obéit à ses ordres. Ce gars-là était une véritable lavette. Il n'allait pas prendre le risque de perdre un bras pour quelque chose d'aussi futile. Heureuse d'avoir trouvé à la fois un larbin et un moyen de ne pas payer sa nourriture, elle reprit sa place sur son canapé, en ayant préalablement pris, une canette de bière fraîche, elle avait pris l'habitude de ne jamais commencer un repas sans préparer son estomac, et allumé la télévision, qu'elle du cogner à trois reprises pour faire disparaître les interférences. Prenant ses aises en attendant sa pizza, la jeune fille fuma, bu et mata la télévision. Malheureusement pour elle, elle avait oublié de prendre la télécommande et, étant soudainement atteinte de flemmite aigue, elle fut donc obligée de regarder un ennuyant soap à l'eau de rose. Quoi de plus normal ? L'alcool doux et brûlant disparu rapidement et dans un bruit apocalyptique, Suu écrasa la canette avec un sourire de malade avant de la laisser tomber sur le sol, où elle rejoignit ses compères déjà décédés. Tirant sur sa cigarette, elle râla en jurant qu'elle se faisait vraiment ch***. Pourquoi n'avait-elle donc pas de missions plus exaltantes que celle actuelle ? Pourquoi devait-elle s'occuper de sales mioches; avides d'apprendre mais bruyant…? Ce vieux croulant de Kage n'aurait pas pu l'élever au rang de jounin à la place ?? Quel c*** !!!! Il allait donc regretter amèrement d'avoir donné à la chuunin une telle tâche !! Elle allait fait vivre un tel enfer à ses élèves qu'ils iraient pleurer dans les bras de leurs parents, ceux-là allaient probablement se faire une joie de se plaindre auprès du Kage et celui-ci sera alors bien obligé de faire ce qu'elle souhaitait. Sur cette bonne pensée, qui arriverait bientôt, Suu éclata d'un rire tonitruant très rauque.

Alors que l'héroïne, une gnangnan blonde au QI aussi élevé que celui d'un gant de toilette, avait enfin compris que, l'homme qu'elle aimait, était en fait son frère, qui allait épouser sa meilleure amie. Trois coups se firent entendre. Grommelant pendant un instant, comme elle avait oublié la course qu'elle avait confiée à l'autre, elle quitta à regret son siège. Elle éteignit alors la télé d'un coup de pied tout en rallumant une cigarette. C'était si bon de déguster une pizza en fumant !!! D'un pas nonchalant, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit d'un coup sec pour découvrir…La version lilliputienne de Poil de Carotte. C'était un gosse de près de douze ans, avec une grosse bosse sur le front, un sac à dos dans le dos, une petite valise, une carte dans une main et qui avait eu l'audace de l'appeler 'monsieur'. Elle oublia alors la lettre qu'il lui tendit et alors que ses traits devenaient de plus en plus distordus et rouges, elle se mit à rugir :

"MONSIEUR ??? MONSIEUR ??? SALE PETITE CAROTTE HUMAINE !!! TU DEVRAIS T'ACHETER DES LUNETTES, MORVEUX !!! TU AS L'AUDACE DE ME REGARDER AVEC DES YEUX DE CHIEN BATTU !!!! TU M'AGRESSES !!! QU'EST-CE QUE TU FOUS LA !! OU EST-CE CRETIN DE KENJI ??? OU EST MA BOUFFE ?? TU NE L'AS PAS !!! DEGAGE, SALE COURSIER QUI NE SERT A RIEN !!!"

Et sur ces mots, plein de sagesse, elle referma la porte en la claquant violement. Le quartier en trembla de peur…
Namabi Suu Chuunin Barbare de Suna

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