Un banc

Profitez de cette fête pour resserer les liens entre les villages
Seirô-Mirumoto Akira
Genin Cauchemar des Portes
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Inscription : jeu. 12 mai 2005, 21:01

Message par Seirô-Mirumoto Akira »

Un banc, sur le trottoir qui longe la plage. Un vieux banc en bois, sur lequel se côtoient graffitis et tags d'ados en manque de sensations,
venus là avec leurs marqueurs pour défier le monde entier en défigurant le mobilier urbain d'un "j'nik la polisse!".
Inscription agrémenté d'un schéma explicatif avec seléction antomique précise, totalement en adéquation avec
ce cri de rage gribouillé.
C'est sur ce banc que deux papys sont assis, comtemplant l'immensité scintillante d'une mer calme dans le soleil levant, dont le ressac
appaisant parvient à leur sonotones dernier cri.
Voilà plusieurs heures qu'ils sont là, et n'ont pas encore éhangé un mot, concentrés qu'ils sont sur leur pensées,
ruminant surement une phrase philosophique sur le temps u le repas de la veille que leur aura inspiré cette étendue
d'eau mirroitante.
Le premier est vêtu d'un pull jacquard, à carreaux, et porte ses charentaises de course, sa canne en bois appuyée
tout cotre le banc.
le deuxième est le reflet du premier, mais dans d'autres coloris, et avec des cheveux gris aussi, mais plus clairsemés.
L'option de base, la canne, a été remplacée par une plus coûteuse : le chien.
Un petit roquet noir, au moustaches grisonantes, et à l'haleine fétide, couché aux pieds de son maitre avec autant de vie
qu'un ver de terre anémique.
Un troisième larron vint se joindre aux deux autres, après avoir garé sa deux chevaux au frein à main.
Les pneus ayant crissé sur le bitume en une parodie de film d'action, la dodoche se balançait encore 5 secondes après
que le dernier papy ait claqué la portière.
Les vitres ouvertes de la voiture crachaient une musique d'enfer. La puissance des baffles, au moins du
2 watts pour les connaisseurs et les oreilles mélonanes, faisait vibrer... la voiture elle-même, avec ses supsensions
mathusalémiques.
Des paroles de paix et de conciliations avec ses géniteurs parvenaient donc difficilement au oreilles usées de
nos grabataires.
"Moza focka, bitch, fock iou, alawaneugaine nana nanannananana" éructaient les enceintes en grésillant.
Le dernier lascar arriva devant ses deux amis, e effectua de drôles de gestes, accompagnés de sons étranges,
qui auraient pu passer pour une parade amoureuse auprès des gérontologues.
D'ailleurs, un de ces praticiens, en embuscade derrière un pot de fleurs, à 20 m de là, observait
ces gestes dans ses jumelles.
"Wesh bouba, bien ou quoi ? Wesh wesh garçon !" fit-il étrangement de sa voix chevrottante en tappant sa paume
contre celle de ses camarades, avant que leurs poings se rencontrent doucement.
Surement un rite tribal ou un geste d'intégration clanique.
Ils s'assit sur le banc, lui aussi en pantouffles, et attendit avec ses compères, en silence.
Une mamie en robe à fleur mauve, voutée par lepoids des ans, passa au loin en trainant son cabas.
Les trois amis de tourner la tête dans sa directione en la sifflant :
"hey cousine, fiou fiou (aspiration de la bouche en cul de poule pour siffler à l'envers, notera le gérontologue
sur son petit carnet bleu) hey ! t'es bonne ! vazi vien nous voir quoi, joue pas ta tepu !"
La vieille tendit un doigt rageur à leur encontre avant de disparaitre dans la superrette du coin, trainant son
caddie couinant.
"Saaalope !" firent les trois amis dans un ensemble parfait en reprenant leur position initiale, et leur riche dialogue, avec de vrais morceaux de
mots dedans.
-"'Tain, j'ai trop l'sum (traduction: j'ai la rage) ya un bâtard qu'à rayé ma caisse!"
fit le dernier arrivé en désignant sa deux chevaux d'un doigt noueux et tremblottant (où du moins son pendant voituristique dans NNS)
Les autres crachèrent par terre pour compatir au malheur de leur camarade.
Après avoir récupéré son dentier, tombé sur son chien, et l'avoir remis en place, le maitre du molosse fit comme ses amis : se murrer dans un mutisme
unificateur en regardant la mer.
Une grosse voiture arriva lentement à leur hauteur, derière eux. Ils se retournèrent dans un mouvement reglé,
pour constater qu'une brute et un jeune, dans leur voiture de sport dernier modèle, les regardaient en souriant.
L'autoradio diffusait du Brahms ou du Chopin, et le rottweiler passait sa tête par la fenêtre arrière.
Le passager, la brute ave son bouc et son survetement, s'adressa aux trois papys:
-"Bonjours messieurs, auriez-vous l'obligeance de nous indiquer où se trouve le village de Malt je vous prie ?
Nous nous sommes fourvoyés et..."

il s'arrêta alors qu'un des papys lâchait son chien. Ce dernier claudiqua avec difficulté vers le passager qui s'empressa
de crier au conducteur de démarrer. Paniqués, les deux hommes s'en furent sans demander leur reste.
"Ici Tyson, ici !" lança-t-il pour que le roquet revienne se coucher à ses pieds, fatigué par cet effort.

Moloch passa, en homme-sandwich, sa glacière vide, devant les trois papys qui l'apostrophèrent.
Fatigué par sa journée de marche, il les foudroya du regard, et ils ravalèrent leur commentaires.
Il continua son chemin, forçant son pas, pour faire trembler leur banc à chaque enjambée.

Le vieux du milieu demanda à rentrer, une tâche maculait depuis peu son pantalon.
"Ziva, l'gros nounurs y m'fait pas peur ! J'le défonce quand j'veux ah ouais ! mais j'vais m'faire
défonce par ma daronne si j'rentre pas t'as vu, etj'ai pas pris mes pillules!
Toi-même tu sais qu'en plus c'est bientot l'heure d'not émission !"


Ils repartirent donc en voiture, à trois, en faisant des pointes à près de 18km/h.
Ils se retrouvèrent ensuite dans quelque sordide cage d'escalier, pour parler de leur avenir compromis
à cause de la société pourrie dans laquelle ils avaient eu la malchance de naitre... :|


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précisions : je graffe, j'écoute du rap, et j'aime mes grands parents !
Toutes les racailles ne sont pas connes, et j'ai certains amis "pattes de poulet"
(oui, le jogging dans les chaussettes, ça fait gallinacée!)
Moloch - Etudiant Yukien
L'ours de Yuki ! (merci Tytö)^^
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