La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Le pays lui-même... là où seront réalisées la majorité des missions.

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Aoshi Tsukyo
Chûnin Tac
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Aoshi Tsukyo »

« Aoshi occupe toi des gêneurs. »
Le chounin soupira et dégoupilla une grenade empoisonnée qu’il lança par dessus le mur de bois qui se formait. Même si le Tsukyo n’était pas d’accord pour utiliser la violence, il devait soutenir son coéquipier pour ne pas nuire encore plus à leurs objectifs.
La grenade était pour les gêneurs de l’autre côté du mur, maintenant il fallait s’occuper des gêneurs autour de la table. Une bourrasque ascendante fut suffisante pour les sonner. Mizaki créa une brèche dans le mur pour leur permettre de sortir. Le jutsu Doton eut un effet bien plus redoutable qu’escompté. Des pans entiers de murs tombèrent sur les corps inertes des enfants.
Ils n’eurent pas le temps de s’occuper de leur sort. De l’autre côté du mur, les gens semblaient s’agiter, essayant déjà de porter de l’aide aux gosses. Une agitation inutile, le mur de bois était bien de temps résistant. Maintenant, il fallait fuir. Mizaki attrapa le Moineau et passa à travers l’ouverture qu’il avait créé. Aoshi le suivit. Les gémissements, le bruit des os écrasés lui résonnaient dans la tête. C’était juste une mission de renseignements, et pourtant trois enfants avaient déjà été mutilés. Ils ne méritaient pas cela. S’ils n’avaient pas été tués sur le coup, alors leur sort était encore moins enviable. Seul un médic-nin pouvait soigner des fractures aussi graves que celles dont ils souffraient, et vu le niveau de vie du quartier, leur soins n’allaient qu’être sommaires. Ils allaient agoniser pendant des semaines ou finir leur vie handicapés. Et tout cela à cause d’une impulsion.

Aoshi courrait à toute vitesse et n’arrivait pas à se séparer de ce qu’il avait entendu. La mission continuait, les dangers augmentait, mais les cris hurlaient toujours dans sa tête. Il se sentait sale. Il avait participé au massacre de ces enfants. Il avait du sang sur les mains. Cette image, ces gémissements le révulsaient.

Arrivé dans une maison à moitié détruite, Aoshi se calma un peu. Il fallait rester concentré pour ne pas que la mission ne se transforme en carnage.
L’interrogatoire commença et ne fut pas fructueux. Le Moineau refusa de parler, se contentant de jeter des dignes regards haineux. Mizaki passa à la suite, et s’introduisit dans l’esprit du gamin.
Les responsabilités le réveillèrent. Il était seul dans cette mansarde, les renforts risquaient d’arriver d’un instant à l’autre, et il devait veiller sur le corps de son coéquipier. Aoshi ouvrit son ouie et dégagea l’accès à ses armes de jet.
Chaque instant dura une éternité. Le Tsukyo scrutait silencieusement tour à tour le Moineau et la rue, s’attendant à voir des ennemis débarquer d’un instant à l’autre ou l’enfant se jeter sur Mizaki. Il n’en fut rien. Aoshi entendit le Moineau remuer et tourna la tête. L’enfant n’avait pas bougé. Il avait juste placé une capsule verte entre les dents. Un instant plus tard, le poison était au fond de son corps et le Moineau semblait briller de triomphe.
Aoshi écarquilla les yeux et se jeta sur le voleur. « Merde !… » Il fallait lui faire cracher à tout prix. Le Tsukyo l’attrapa, mais il était déjà trop tard. Le Moineau convulsait dans les bras du chounin, son corps frêle s’agitait, ses yeux se révulsaient. Il se crispa une dernière fois et mourut.
Trop tard. Aoshi n’avait rien pu faire. L’enfant était mort entre ses bras. Le corps glissa par terre, sans que le chounin ne chercha à le retenir.
« Il s'est … suicidé ...? »
Aoshi ne répondit pas. Il se sentait trop mal pour parler. Un mort et trois blessés c’était beaucoup trop pour une simple mission de renseignement. Surtout si c’était des enfants. Mizaki était vivant. Tant mieux. Le chounin ne voulait pas continuer la mission. Il avait trop vu de cadavres pour aujourd’hui. Il voulait rentrer à l’auberge et ne rien faire. Cette violence lui faisait peur. Pourquoi avait-il mis fin à ses jours ? Le sacrifice ne servait à rien et celui-ci avait été encore plus inutile. Le Moineau avait eu une mort aussi pathétique que sa vie. Aoshi le regarda avec une moue triste. Il n’était pas dans un bel état.

« J'ai vu où se trouvait la Pie … Mettons nous en route ... »
La voie du ninja était pavée de cadavres. Pourtant, quoi qu’il arrive, Aoshi devait continuer à la parcourir. Le devoir avant tout. Il s’était engagé dans cette mission, il devait la finir. Abandonner, c’était être aussi lâche que le Moineau, c’était mettre en détresse ses coéquipiers. Ces pensées étaient bien de trop idéalistes, il le savait, pourtant c’était la seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher.
« Ouais, allons-y… »
Continuer à avancer. Ne jamais s’arrêter. Ne jamais s’attarder sur tous les corps qu’il foulait, qu’il allait fouler. Les morts étaient pleurés quand la mission était finie. En attendant, ils n’étaient qu’une anecdote pour certain, un douloureux souvenir pour d’autres.
Aoshi ferma les paupières du Moineau et sortit de la maison. Il se sentait de plus en plus mal, il avait envie de vomir, d’hurler son mal-être, avoir vu quelqu’un mourir d’aussi près sans qu’il ne puisse l’aider l’avait terrifié. Il se sentait faible, impuissant, creux. Le Moineau n’avait pas réussi à emporter la vie de Mizaki mais était parti avec la détermination d’Aoshi. Il n’avait plus foi en ce qu’il faisait.

Il jeta un dernier regard triste au mort et suivit Mizaki sur les toits. La mission continuait malgré tout. Il fallait trouver la Pie avant qu’elle n’apprenne ce qu’il s’était passé. D’après les visions du junin, la voleuse se trouvait dans un quartier avec un joli squelette crucifié. Après avoir interrogé un passant, Aoshi comprit que les habitants n’aimaient pas parler de ce genre de lieux. D’un autre côté, vu la question que Mizaki posait, les gens pouvaient facilement penser qu’il n’était pas très sain d’esprit. Un tandem de nécrophiles faisant du touriste sexuel dans une ville mal-famée.
La troisième personne répondit d’un geste du bras avant de partir en courant. Quelques minutes plus tard, ils tombèrent sur la croix. Aoshi resta quelques instants devant le pauvre cadavre. Décidément, la mort était partout dans cette ville. Il n’avait pas dû avoir une fin très heureuse, et le Tsukyo n’était pas curieux de savoir pourquoi.

Avant de s’engager complètement parmi les enfilades de bâtiments, Aoshi arrêta Mizaki et lui parla à voix basse.
« Le prend pas mal, mais cette fois ne t'emporte pas... » Il se tut un instant et se rattrapa. « Enfin, avec un peu de chance elle n'est pas encore au courant de ce qui vient de se passer. Allons-y, je te suis. »
L’adolescent se sentait encore mal à cause de la mort du Moineau. Il n’aimait pas qu’une part de son être refusait d’avoir de la compassion pour ce qu’il venait de voir. Un shinobi ne devait pas pleurer tous les morts qu’il causait, même si elles bouleversaient le cours de la mission. Aoshi était encore beaucoup trop sensible pour être une arme.

Un clone fut envoyé en éclaireur. Même si les souvenirs du Moineau n’avaient rien montré de dangereux, il fallait rester prudent. Le quartier était désert. Aoshi marchait au milieu de la rue, scrutant les bâtiments en ruine pour apercevoir trace de vie. Son ouie percevait des présences. Des myriades de formes qui se tapissaient dans les ruines. Hommes ? Animaux ? Erasers ? Il n’en savait rien, les brides de souffles qu’il entendait étaient trop confus. Il se sentait observé, en danger. Le Tsukyo n’eut pas le temps de faire part de ce qu’il ressentait à son coéquipier. Une pierre s’écrasa au loin, et aussitôt les formes qui se tapissaient dans l’ombre rampèrent à la lumière. Des fenêtres, des portes défoncées sortirent des dizaines d’hommes et de femmes de tout âges, tenant des armes de mauvaise qualité, mais non moins dangereuses. En un instant ils furent encerclés.
Le chef du groupe, un homme à la carrure impressionnante s’avança de quelques pas et menaça les shinobi. Le danger fit revenir Aoshi à la réalité. L’instinct de survie remplaça la tristesse qu’avait déversé la mort du Moineau sur lui. Le Tsukyo regarda autour de lui, cherchant un moyen de fuir.
Les archers n’étaient pas un problème. Même si leurs arcs et la distance jouaient en faveur d’Aoshi qui pouvait facilement éviter leurs tirs, mais leur nombre les avantageait considérablement. Une nuée de flèches serait beaucoup plus difficile à repousser. Le Kawarini pourrait l’aider se rapprocher d’une des maisons. A l’intérieur, il serait à l’abri des tirs et pourrait se débarrasser sans trop de problèmes et discrètement des combattants présents. Puis, posté à une fenêtre, il pourrait arroser tranquillement les gens dans la rue.

Un plan bien ficelé, mais qui allait blesser bien trop de gens.

Aoshi n'avait pas envie que cette altercation ne finisse en bain de sang comme la dernière fois. Il emboîta le pas à Mizaki et prit les négociations en main. Malgré le fait que leurs adversaires étaient mal armés et peu expérimentés, ils étaient en surnombre. Le Tsukyo ne possédait pas de jutsu défensifs assez efficaces pour lui éviter d'être blessé. En plus, le vieux avait l'air assez coriace. Au moins, en bavardant avec le chef du gang, Aoshi laisserait à Mizaki le temps de préparer leur fuite et tourner l'affrontement en leur faveur.
Il prit une grande respiration et se lança. Avec un peu de chance, ils n'étaient pas au courant de ce qui était arrivé au Moineau. Mentir n'était pas son fort et sentir des arcs pointés vers lui entachaient sa confiance.
"Doucement doucement !" dit-il d'une voix apaisante. "On est juste venu bavarder avec la Pie. C'est le Moineau qui nous a dit de nous rendre dans ce quartier." Parler du pauvre gamin mort ne le réjouissait pas, mais il était leur seule chance de s’en sortir sans trop d’affrontement.

Le visage du vieux bonhomme se dérida... façon de parler. Un sourire colgate au milieu d'un océan de poil drus.
"Ah c'est le Moineau qui vous envoie ? D'habitude il accompagne..."
Ses sourcils broussailleux se froncèrent, l'espace d'un instant la situation sentit le souffre.
"Bah il est surement resté avec ses copains... il est trop pris par le démon du jeu ces derniers temps... J'en toucherai deux mots à son père quand j'aurai un moment... maintenant tiens. Suivez moi, allons voir l'oiseau..." termina t-il en faisant signe à ses subordonnés de baisser leurs armes.
"Vous êtes qui au fait ? On m'appelle White Bear. Vous êtes une sorte de chaman ?" demanda t-il en détaillant les tatouages, la mise et les crocs de Mizaki.

Aoshi souffla. Le chef avait mordu à l’hameçon et l’affrontement n’aurait pas lieu. Le Tsukyo eut un pincement au cœur quand White Bear parla du père du Moineau. L’enfant n’était donc pas seul et sa mort allait déchaîner la colère de ses parents. Aoshi avait omis une précaution basique avant de rentrer dans le bar. Il n’avait pas modifié son apparence, et si une enquête, même sommaire était lancée, alors bientôt toute la ville allait savoir qu’un blondinet avec un arc et un type à l’allure féline avaient tué le Moineau. Il fallait que l’entrevue avec la Pie se fasse très vite, sous peine d’être à jamais compromise.
"Nous sommes de Suna, il s'appelle Aoshi et moi Mizaki. Je suis ninja et non chaman, mais en un sens vous n'avez pas tout à fait tort, mon apparence est liée à un esprit de nature, à ce qui est plus communément appelé invocation dans le monde ninja, mais à un stade assez particulier."
Décidément Mizaki ne manquait pas une occasion de parler de ses petits tigres.
Le jounin marqua une très courte pause avant de poursuivre avec un air un peu plus soldanelle et respectueux qu'il ne l'était déjà.
"En tout cas, je vous remercie de nous guider comme cela malgré le fait que j'ai envoyé un clone juste avant à notre place pour s'assurer du fait qu'il n'y ait pas de danger. Il est malheureusement rare de nos jours de trouver des personnes qui ne doutent pas du bien fondé des intentions des personnes qu'ils rencontrent."

Alors que tout se passait bien, un élément perturba tout. Un genin de Suna débarqua au milieu de la scène, et décida de draguer une des membres du gang du vieil ours. * Mais qu’est-ce qu’il fout là ?… Et puis c’est qui ce con ?… * Voir Shiyu avec ne le rassura pas. Soit le Kukan n’était pas un état éthylique très enviable, soit Miyu lui avait placé le genin sur les bras. Aoshi jeta un coup d’œil du genin qui draguait. Décidément, même si Suna formait les meilleurs ninjas, niveau séduction, ce n’était pas encore ça.

White Bear avait l’air un peu en colère. Voir des ninjas débarquer dans un quartier d’ordinaire désert n’était pas très rassurant et même inquiétant. L’ours réfléchit quelques instants, et accepta finalement de répondre à leurs questions. Aoshi fut surpris. Malgré tout, il y avait des gens capables de faire confiance aux autres dans cette ville. Aoshi apprécia la grandeur d’âme de ce chef.
L’arrivée de Shiyu et du genin avait scellé toute possibilité de rencontrer la Pie, et même de remettre les pieds dans ce quartier sans avoir des ennuis. La mission aurait été un échec complet si White Bear n’avait pas accepté de répondre à quelques unes de leurs questions.

Malheureusement, les réponses ne furent pas très intéressantes. Des histoires de gangs, de marchants véreux, ect… Rien qui ne passionna bien longtemps Aoshi. A vrai dire, rien ne l’émerveillait vraiment dans cette mission. Les diverses pistes et indices qu’ils avaient récoltés tout au long du voyage et de leurs enquêtes se recoupaient sans faire frémir le Tsukyo. Il n’aimait pas le mystère, les énigmes et encore moins les puzzles. Les cadeaux que lui offrait Miyu le laissaient de marbre, cachant sa colère contre le pas-clair et le fumeux par de l’indifférence.

Lorsque l’entretient fut fini, Aoshi remercia avec un grand sourire White Bear et suivit ses coéquipiers jusqu’à la fontaine. Le Tsukyo fut heureux d’y retrouver Mangetsu toujours vivante.
Miyu ne mit que peu de temps à arriver au point de rendez-vous, toujours entourée d’une myriade de gardes. Après quelques formules qu’il est toujours bon de donner lorsqu’on retrouve amis ou collègues, elle prit le chemin de l’auberge.
Le retour se passa sans accrocs. Personne de sensé ne s’en serait pris à un groupe aussi hétéroclite.

Lorsqu’ils furent arrivés, la Renraku ordonna le repos. Aoshi enleva ses armes et alla les déposer dans sa chambre. Il n’eut pas le temps de passer la porte de celle-ci, que la junin était déjà réveillée et avait ordonné le bilan. Aoshi s’assit autour d’une table et écouta le bilan de ses coéquipiers.
Même si les informations partaient dans tous les sens, n’ayant pas vraiment de liens logiques entre elles, elles se plaçaient toutes sous des mêmes grands thèmes ; l’art, les Erasers, les tensions entre les deux villes, la situation politique, ect… Aoshi et son groupe n’avaient que des informations sur les petits malfrats de la ville, et quelques unes sur les marchants. Ils avaient obtenu beaucoup moins de matière à mystère que s’ils avaient rencontrés la Pie. Mizaki et Shiyu dirent tous ce qu’ils avaient appris, ne laissant que les miettes pour le Tsukyo.
Il prit la parole après Mangetsu.
« J’ai malheureusement pas grand chose d’autre à raconter. Un certain White Bear nous a promis de nous recontacter plus tard pour nous offrir une entrevue avec la Pie, mais de toutes façons, je ne pense pas qu’elle ne veuille de nous. Les informations que nous a donné White Bear sont un peu poncifs et pâles par rapport aux vôtres ; la situation profite bien aux mercenaires, à l’église et aux pompes funèbres, mais je ne pense pas qu’il soit important d’aller voir les deux dernières corporations. Elles ne doivent être que des "victimes" de ce qu’il se passe dans la ville.
Au niveau des marchants, leur guilde s’est, comme l’a dit Shiyu, offerte les services qu’un gang de mercenaires et quelque chose va se passer dans leur QG un jour prochain. Ca serait bien d’y être. On a le lieu sur la carte. »
Il fit une petite pause.
« A propos des sœurs Mikan et Kalan Teisei, je pense qu’il est important de noter quelque chose. Même si leur belle famille ne se souvient de rien, leur frère, lui, ne les a pas du tout oublié. Et d’ailleurs, il m’a semblé très lucide quand j’ai eu l’occasion de bavarder avec lui dans le dernier relais sur la route. Je pense qu’il est arrivé quelque chose à Mikan lorsque les Erasers ont essayé de lui enlever la mémoire.
Il serait bien aller la voir pour comprendre ce qu’il s’est passé. Sachant qu’elle est plus très saine, je ne pense pas que les mots puissent nous offrir des renseignements convenables… Vu que je maîtrise ni le genjutsu, ni la psychanalyse, ni la fusion mentale Vulcaine, et malgré l’intérêt que je porte à toute forme d’art, ça sera sans moi.

Quoi qu’il en soit, on a toujours rien sur notre Anbu. »

Ayant fini, il se détendit, s’affalant contre le dossier de sa chaise et se faisant basculer nonchalamment. Aoshi attendit quelques instants que tous eurent fini leurs spéculations et se présenta.
« J’m’appelle Aoshi Tsukyo, je me bas à moyenne et longue distance avec tout ce qu’il me passe par la main. »
Miyu quitta la pièce et alla commander à dîner, pour le plus grand plaisir du Tsukyo. Il n’avait pas mangé depuis longtemps et la mission lui avait fatigué. Avant de partir elle demanda de former des équipes pour demain. Aoshi écouta ses coéquipiers, remarquant que certains étaient de son point de vue.
« J’ai pas de préférences, *Faux !* et à vrai dire, je m’en moque un peu. *Encore faux !* Enfin je pense qu’il ne faut pas s’engager avant de connaître nos objectifs. »
Aoshi Tsukyo genin super fort et trèèès mignon de Suna

Team 7 de Suna :
Musashi Juuin au rat crevé sur le crane
Shinshi Monsieur Propre back from Hell
Tôru Kiritani
Genin
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Tôru Kiritani »

Quand on s'était présenté à la porte de chez lui, Tôru avait pensé qu'il s'agissait là de son sensei, qui avait fini par dégoter une mission pour lui et son équipe, après plusieurs jours de hiatus sans fin. Faire des crasses à sa petite soeur, c'était divertissant un moment, mais on finissait par s'en lasser quand on avait la bougeotte, et, surtout, qu'on avait du sang de shinobi dans les veines. A la place, il découvrit sur le palier un des Chûnin de l'Académie, une lettre à la main. On avait apparemment décidé de le transférer. Un instant, il fut sous le choc, mais eut bien vite un sourire quand il apprit que son professeur allait être envoyé en repos par sa faute. *Grâce à moi, il va pouvoir prendre du bon temps. Si je suis pas trop cool comme type.* Façon de parler quand on savait l'enfer qu'il avait pu lui faire endurer ces derniers mois. Enfin, l'important, c'était que le tout le rendait plus content qu'autre chose : il allait bientôt reprendre du service, et voir de nouvelles têtes. Il n'avait jamais été vraiment attaché à ses anciens camarades, la séparation se ferait sans franche douleur.

Quelques heures plus tard, il se mettait en route, accompagné par une équipe de ninja qu'on envoyait en mission, et pour lesquels Naza était sur le chemin. Malheureusement pour lui, personne n'était vraiment bavards: Tôru se retrouva à monologuer un nombre incalculable de fois, poussé par son irrésistible envie de bavasser quand l'occasion s'en présentait, au risque de se faire détester par ses coéquipiers temporaires. Il perçut même avec amusement le soupir de soulagement général qu'ils poussèrent lorsqu'il arrivèrent à destination.
" C'était cool ce voyage avec vous, j'espère qu'on se reverra bientôt les copains ! " Juste histoire d'enfoncer le clou.
Ainsi, il s'était rendu au point de rendez-vous indiqué, et s'était mis à patienter en tuant le temps comme il le pouvait -soit, en empilant le plus grand nombre de cailloux sans les faire tomber. Eh oui, un ninja, ça s'emmerdait des fois comme n'importe qui.

Il avait fini par voir le gus sensé l'accueillir arriver de loin. Presque aussi grand que lui, tout aussi costaud, le bandeau sur le front, et un air plutôt avenant sur le visage. Immédiatement, Tôru arbora un sourire où, comme d'habitude, transpirait sa confiance en soi excessive, se relevant prestement.
"Hey ! Alors c'est toi mon nouveau coéquipier ?"
"Salut, ouais on dirait bien qu'on va faire équipe tous les deux. D'ailleurs on a déja une mission.
Mais avant, j'aurais voulu en savoir plus sur toi. Si on veut faire équipe faut qu'on connaisse un mimimum son équipier.
Tu commences ?"

Il avait l'air cool. Du genre calme et tranquille, mais qu'il ne fallait quand même pas chercher sous peine de se voir planter une épée dans le derrière. Tôru n'hésita donc pas à lui tendre la main pour qu'il s'en saisisse, l'air d'autant plus assuré qu'il allait pouvoir faire étalage de ses qualités sans même avoir à changer de sujet.
"Moi, c'est Kiritani Tôru. A la base, j'aurais dû être un Sakyuu, mais le clan a préféré zapper mon talent à cause d'un mariage foireux. Enfin. J'suis un mec cool et sympa, mais ça, j'pense que ça se voit déjà, là. C'est ce qui fait souvent craquer les filles d'ailleurs. Faut dire que j'suis plutôt beau gosse dans mon genre aussi, alors forcément, ça aide. Et toi, t'es qui ? Hey, d'ailleurs, tu me fais carrément penser aux chevaliers qu'on voit dans les bouquins ! J'crois que t'as mal choisi ton pays, tu dois crever de chaud avec ta cape."
L'autre éclata de rire, confirmant la première impression de Tôru. Ca s'annonçait plutôt bien parti, mais il se connaissait, et savait pertinemment qu'en un instant, il pouvait tout faire basculer de par sa personnalité souvent agaçante.
"Un chevalier ? Ouais pourquoi pas. Mais t'inquiètes pas pour moi, ma cape me va très bien. En tout cas c'est à mon tour de me présenter je pense.
Moi c'est Shiyu Kûkan. A la base j'appartiens au clan Kûkan, mais ça a failli être zappé à cause d'une désertion foireuse. En tout cas je suis genin comme toi, j'ai déjà mené quelque mission contrairement à toi. Pour ce qui est de la bogossitude et d'être cool, tu jugeras par toi-même quand on aura le temps"
termina t-il dans un sourire.
Un Kûkan, hein ? Tôru ne releva pas l'emploi de mots similaires, continuant à lui sourire sans vraiment s'en soucier.

Sortant la carte de la sacoche sous sa cape, Shiyu poursuivit d'une voix plus sérieuse.
"Maintenant qu'on a fini avec les formalités, on va pouvoir s'y mettre. La première partie de notre mission consiste à trouver White Bear. D'après ce que j'en sais, c'est un chef de gang qui se passionne pour les combats de rue. Pour des raisons personnelles, il se défoule dès qu'il en a l'occasion.
En théorie on devrait le trouver par là"
dit il en montrant une des croix présente sur sa carte.
"Une fois qu'on l'aura trouvé, on devra découvrir ce qu'il sait à propos des Erasers, une organisation liée à Naza. Ainsi que sur les mouvements de gangs et sur les rumeurs récentes.
Nous avons pour instruction de procéder poliment."
Dit il dans un regret ironique
"Lorsque nous en aurons terminé nous avons rendez vous avec Miyu-senseï vers 17h30 là bas" termina t'il en montrant du doigt une autre croix sur la carte.

D'une voix soudainement bien plus rieuse, il ajouta.
"Si tout se passe bien, on sera en avance sur l'horaire prévue. Voilà notre résumé de mission, si tu as des questions c'est maintenant" un léger sourire clôtura sa phrase. Tôru se contenta de hocher la tête d'un air sérieux, un sourire néanmoins toujours accroché aux lèvres : il avait plus ou moins écouté ce qu'il avait dit -ces histoires de mission, ça l'ennuyait toujours un peu-, mais ce type avait l'air définitivement cool.
"J'en ai oui. Vous avez déjà mangé ? Parce que je crève la dalle, perso.", fit-il en appuyant le tout par une gentille tape sur son estomac. Plus sérieusement, ça m'a pas l'air bien compliqué. Y a juste le nom qui fait peur, mais en général c'est toujours comme ça avec les gangs. En primaire, moi et mes potes on avait formé un truc qui s'appelait les Crocs du Tigre. Tout le monde flippait, mais le jour où les mecs de l'Académie ont débarqué, j'peux te dire qu'on s'est pris une sacrée volée."[/color]

Ils se mirent en route, suivant les indications qu'on leur avait données. Une fois sur place, et ils eurent beau chercher, rien ne semblait indiquer que le fameux White Bear se trouvait encore dans les parages. Tôru vota pour aller interroger les habitants du coin, et opta pour s'occuper de la gente féminine. C'était sans compter Shiyu, qui avait apparemment décidé de se la jouer professionnel, et de se montrer unanime dans le choix de leurs témoins. *Ca a même pas la vingtaine et déjà ça se comporte comme un adulte. Franchement.* Ils se rabattirent donc sur un mendiant qui, miraculeusement, savait de quoi il en retournait. Le bonhomme avait déménagé. On leur avait donné des infos périmées juste pour la forme, ou leur sensei était vraiment incompétent ? *Pas encore, pitié.*

Quelques minutes plus tard, il se retrouva nez-à-nez avec un squelette cloué et enchainé à une croix, qu'il considéra un instant, sa grimace de dégoût laissant place au sourire précédant la blague.
" Ils s'y prennent tôt pour les décos d'Halloween. "
Après cette remarque de très bon goût, un sifflet retentit, attirant instantanément l'attention de nos deux héros. Vite, ils se retrouvèrent sur les lieux, constatant que deux pauvres types avaient eu la malchance de se faire coincer par le gang local. Jusqu'à ce que Tôru n'apprenne qu'il s'agissait là de ses nouveaux coéquipiers. Bon.
S'il eut d'abord vaguement l'air de s'intéresser aux armes dans un certain réflexe de survie -un retournement de situation inattendu était si vite arrivé-, il finit par décrocher lorsque son regard croisa celui d'une charmante demoiselle. Pas très grande, les cheveux bruns, assez courts quand on savait que la mode était indubitablement aux crinières d'une longueur interminable, des yeux sombres et un visage minuscule. Immédiatement, il en oublia sa mission, ou, plutôt, la colla sur les épaules de ses coéquipiers qui avaient l'air de reprendre la situation en main, constatant avec un sourire ravi qu'on venait de baisser les arcs et autres machins, lui rendant ainsi sa liberté de mouvement. En un instant, sans chercher à en savoir plus sur la suite des évènements, il se retrouvait aux côtés de sa cible, un air charmeur sur le visage.
"Salut toi. On se serait pas déjà croisés par hasard ?"
L'adolescente qui devait à peine avoir atteint la majorité releva d'un geste vif le couteau qu'elle avait dans la main pour le placer entre les cuisses du jeune homme avec un sourire carnassier.
"Je ne crois pas non... je me serai souvenu d'une girafe pareil..." répondit elle doucement.
*Ouch.*
Ce retournement de situation inattendu -paradoxalement un minimum prévisible quand on considérait différents facteurs- fit disparaître en un éclair le sourire de Tôru, dont les muscles se tendirent immédiatement au contact de la lame. Et bien qu'une vilaine angoisse ne lui serre violemment la gorge, comme pouvait l'attester le côté de la main qu'il aposait sur le manche du couteau, ultime barrière si jamais elle se décidait à condamner sa descendance, il ne pouvait s'empêcher d'être lui.
"Mais si, mais si, rappelle-toi. Tu m'as d'abord menacé avec un couteau, puis tu t'es finalement rendu compte qu'aller boire un coup avec un eunuque, c'était pas le top.", répondit-il avec un demi-sourire, l'autre moitié ayant disparue dans les parties qu'il tentait de protéger. C'aurait d'ailleurs été mentir de dire qu'il n'était pas maintenant sur ses gardes.
La jeune fille éclata de rire et retira son arme.
"On ne t'a jamais dit que tu savais choisir tes moments pour proposer ça ? Alors... moi c'est Kiya. Que fais tu là, toi et tout tes copains ?"
Une vague de soulagement se propagea du côté de Tôru, tandis que, cette fois, l'intégralité de son sourire refaisait surface ; en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il l'avait fait rire. *Trop fort Kiritani. Pour un peu je t'embrasserais.*
"Moi, c'est Tôru. Enchanté."
A sa question, il ne prit pas la peine de se demander si un mensonge valait mieux qu'une réponse franche : après tout, son bandeau était fièrement accroché à son bras, qu'il tapota d'ailleurs pour souligner ses propos. Restait maintenant à savoir s'il n'allait pas trop en dire.
"Ninja en mission. Je débarque à peine de Suna, et apparemment on doit parler avec le mec, là.", fit-il en indiquant White Bear du menton.
"Mais bon, moi, j'ai d'autres priorités.", conclut-il avec un ton bourré de sous-entendus. C'est ce moment que choisit son casseur de coup de coéquipier pour surgir, lui attrapant au passage l'épaule pour mieux la lui broyer. *Aouch. Ils ont tous envie de me martyriser aujourd'hui ou quoi ?*
"Au cas où tu l'aurais oublié, on a une mission."
Lui, l'avoir oublié ? Pour qui est-ce qu'il le prenait ? Le fait était qu'ils avaient parfaitement l'air de maîtriser la situation. Affirmation qu'il se serait empressé de ravaler s'il avait un temps soit peu prêté l'oreille aux négociations, mais il était présentement bien trop occupé à tenter de faire foirer la mission des Sunites. D'un ton insolent, il lui répondit avec un grand sourire :
"Je sais. C'est pour ça que si jamais t'as un problème, je suis là. Mais ça a l'air d'être bon là, non ?"
Le tout parut désespérer Shiyu, qui poussa un soupir. Ravissant d'autant plus le côté emmerdeur de Tôru, prenant d'autant plus son pied qu'il devinait aisément que l'insubordination irritait le Kûkan. Pas qu'il tenait à se faire des ennemis dès le premier jour, mais on ne pouvait décidément rien faire contre sa véritable nature.
"Il faut récolter des infos, ça serait pas mal du coup que tu t'intéresses à ce qui se dit, non ?" "Bah, tu me raconteras.", fit-il en haussant les épaules, ou, tout du moins, celle qui pouvait encore fièrement affirmer avoir des terminaisons nerveuses indemnes.
"Une fois quand sera rentré, faudra que je te parle, et je crois que tu vas regretter ton ancien groupe."
Là, il sut qu'il venait de chasser le semblant de sympathie que Shiyu avait pu avoir au début. Dommage. Se retournant vers Kiya, après avoir adressé un dernier regard à ce qui aurait pu commencer par être une bonne connaissance, il lui sourit, jouant sans se voiler au plus malin. " J'savais pas que ma mère avait embauché un chaperon. "

Malheureusement, ils finirent par être interrompu lorsque vint l'heure du rendez-vous avec son nouveau sensei. Tôru tenta néanmoins d'obtenir de la revoir à nouveau, en lui fixant rendez-vous le soir même, à la fameuse fontaine où il devait présentement se rendre. Encore fallait-il qu'il puisse lui-même s'y trouver.
Arrivés à destination, il eut le plaisir de constater qu'on avait eu la bonne idée d'assigner deux jolies filles, d'un style tout à fait différent, à leur équipe. Ayant épuisé son quotat de drague pour le moment -et surtout parce qu'il attendait les présentations officielles, entrée en matière qui lui permettrait peut-être d'enchaîner sur autre chose-, il se contenta de rester sage comme une image, poireautant gentiment avec ses collègues, jetant quelques coups d'oeil curieux à ceux qu'il allait désormais côtoyer à outrance. Enfin, ce qui sembla être le sensei arriva. Encore une femme ? Décidément. Sauf qu'ici, il n'y avait qu'un seul mot d'ordre : flippante, comme le lui souligna joliment son sourire du même acabit. Il le lui rendit, toutefois sur une autre note plus proche de la franche sympathie : " Y a pas de raison. Enchanté sensei. "
Sans broncher, il suivit la petite troupe jusqu'à l'auberge, où il eut le loisir de constater pour la première fois l'hyperactivité de son professeur. Quel humain digne de ce nom avait besoin de quelques secondes de repos ? Il laissa là ses questionnements : il aurait tout le loisir de constater la bizarrerie de Miyu dans les jours à venir. Pour l'instant, elle était simplement le sensei plutôt sympa qui leur proposait d'aller chercher à boire.

Au mot de bienvenue franchement spécial de Miyu, Tôru eut un léger rire. Il avait clairement perçu la taquinerie, tout en sachant pertinemment qu'il s'agissait là d'une moitié de plaisanterie : apparemment, la mission avait l'air plutôt dangereuse en soi. Mais pourquoi s'en soucier maintenant ? Les « bienvenue » de ses deux coéquipières s'ajoutèrent à celui de la sensei, lui arrachant un sourire aux tendances charmeuses.
« Merci. Je ferai de mon mieux. » *Tu parles.*
"Je vais commencer par vous dire ce que j'ai appris. "
Ce fut la phrase top départ pour le décrochage. Sirotant tranquillement son Ninja-cola, il avait pris l'air de celui qui écoute, tout en laissant vagabonder son esprit là où bon lui semblait. Ce qui sous-entendait un détour par une estimation de la taille du bonnet de la Kirienne, et un semblant de plan quant à une éventuelle escapade nocturne. Même s'il savait pertinemment que la chose s'avèrerait mission impossible étant donné qu'ils allaient probablement être collés toute la soirée. Il lui sembla un instant entendre son nom, mais il en vint bien vite à se demander si à son retour, son imbécile de meilleur ami serait toujours dans les environs de Suna. Être nomade, c'était cool, mais disparaître régulièrement sans donner de nouvelles, ça avait tendance à agacer Tôru, qui n'avait d'autre choix que d'aller enquiquiner sa soeur pour compenser. D'ailleurs, elle devait probablement s'ennuyer à mourir sans grand frère après qui courir à cause d'une énième connerie. Enfin, il lui avait laissé un cadeau pour la faire patienter : elle avait sûrement déjà dû découvrir le commentaire qu'il avait laissé sur la dernière page de son journal intime, réputé inviolable. Rien qu'à imaginer la tronche qu'elle avait dû tirer, il en eut presque un sourire, se rappelant au dernier moment qu'il était sensé discuter sérieux avec les copains.

Après ce qui sembla être un long moment, on en vint aux présentations des capacités, qu'il écouta cette fois véritablement, et durant lesquels il apprit la plupart des noms. Les deux filles prenaient soudainement un relief autrement plus sadique, l'une pour être experte en Taijutsu et en armes, l'autre pour user d'un fouet. Il eut un sourire à certaines descriptions, et finit par hocher la tête, signalant que tout avait bien été enregistré.
" Moi, c'est Kiritani Tôru. Mon truc, c'est le Taijutsu, même si j'ai pas appris grand chose avec mon ancien sensei. J'espère qu'on va bien s'entendre, j'suis apparemment pas facile à vivre. " Joli sourire pour conclure, et plutôt bourré de sous-entendus dans son genre. Au moins avait-il conscience de ce qu'il était vraiment.

Miyu leur demanda de former des groupes pour le lendemain, et partit chercher à manger en attendant qu'ils se décident. Se trouvant être l'outsider, il préféra, pour une fois, la mettre en veilleuse pour l'instant, se balançant tranquillement sur sa chaise dans un équilibre précaire. Apparemment, ils étaient globalement d'accord pour attendre d'autres informations, histoire de prendre une décision en conséquence, la plupart prétendant ne pas avoir de préférence quant à leurs coéquipiers. A d'autres.
" Pour ma pomme, comme on se connait que depuis même pas quelques heures, j'veux bien faire office de bouche trou et être placé en dernier. "
Si ça, c'était pas gentil.
Kiritani Tôru, Genin turbulent de Sunagakure no Satô
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Mizaki Taro
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Mizaki Taro »

[HRP : merci Miyu de m'avoir laissé ce petit temps supplémentaire :winkk: (par contre c'est un peu plus long que ce que j'avais prévu :P)]



Soi Fon prit la suite de Mizaki, rapportant la quasi totalité des éléments obtenus par Mangetsu et elle auprès d'Absinthe.
Le premier élément concerna la fille du Duc, cas sur lequel sa coéquipière souleva un point important qui aurait pu en disculper les Erasers, à savoir le fait que son père soit au courant. Décidément ces histoires de disparition de la mémoire des proches étaient de moins en moins compréhensibles, comment avait-on pu se rendre compte de la disparition des autres si on était censé voir sa mémoire effacée … Qui plus est, comment les Erasers étaient capables de vider la mémoire des proches de la victime sans que ceux ci ne soient forcément sur les lieux du crime …? Tout cela n'avait pas grand sens ni explication rationnelle, il fallait bien que quelqu'un se souvienne de la victime pour pouvoir en relater la disparition, cela impliquait forcément que toutes les mémoires de proches n'étaient pas effacées ... Mizaki commença alors à émettre une autre hypothèse qui était que seule la mémoire de ceux présents proches du lieu du crime étaient touchés par cette perte de mémoire concernant la victime, ce qui pouvait expliquer le fait que certains se souviennent malgré tout de celle ci parce qu'ils pouvaient être éloignés de ce lieu le jour où le crime avait eu lieu. … Cependant, rien ne permettait vraiment d'affirmer pareille hypothèse, pas avec les éléments dont ils disposaient.

Vint ensuite l'explication de « la légende » du rituel des Erasers. Mizaki n'y comprenait pas grand chose, mais après tout il s'agissait d'une légende, seul un survivant pouvait affirmer ou infirmer cela, il ne fallait pas s'attarder sur pareil élément pour le moment, juste le garder en mémoire pour plus tard.

Le sujet suivant qui interpela Mizkai fut celui de Kalan Teisei, la sœur de Mikan. Encore une histoire d'art, encore cette folle, et le tout lié par une même famille. *Cette Mikan, elle a vraiment l'air d'être la clé, celle qui nous permettra de mieux comprendre cette affaire, il est clair qu'il s'agit là de la personne certainement la plus importante à rencontrer désormais pour y voir plus clair.*
A cet instant Mizaki parut perplexe, bien qu'elle puisse être l'un des objets principaux de cette affaire elle n'en restait pas moins folle, elle ne parviendrait peut être pas à expliquer ses souvenirs clairement, peut être même qu'elle prendrait peur face à ce détachement ninja venu pour l'interroger... Il y avait bien une solution, mais celle ci faisait quelque peu grimacer le jounin.

Soi Fon parla ensuite des éléments dont elle et Mizaki avaient discuté concernant le lien probable entre la Pie et Absinthe. Comme le disait la jounin si tel était vraiment le cas alors cela voulait dire qu'elle était bien plus influente que ce qu'ils avaient pu imaginer et que cette couverture de prostituée était plus que réussie, personne n'irait soupçonner une prostituée des bas quartiers comme étant celle qui en tirait les ficelles.

Pour finir son long discours, elle commença à répondre aux élément apportés par Miyu, proposant en particulier de descendre dans une des soirées du Dandy, ce qui n'était certainement pas une mauvaise idée. Mais ce que nota particulièrement Mizaki dans cette partie de discours, c'était que sa coéquipière non plus ne comprenait pas vraiment comment les gens pouvaient oublier. Ils en revenaient au point de départ à chaque fois, comment les gens pouvaient-ils rapporter une disparition sans pour autant se souvenir de la personne, et comment parvenir à effacer la mémoire des proches s'ils n'étaient pas sur les lieux de l'incident … De plus en plus Mizaki croyait en sa théorie comme quoi seule la mémoire des gens proches physiquement au moment de l'incident voyaient leur mémoire effacée.

Shiyu prit ensuite la parole, apportant le nom des Hyènes sur le devant de la scène, ce qui ne manqua pas de faire réagir certains membres de l'équipe à la grande surprise de Mizaki. Il n'avait jamais entendu ce nom auparavant, mais visiblement les autres membres de l'équipe avaient déjà eu affaire à eux. Seulement, la présentation de Hyènes par Shiyu s'arrêta à la simple évocation de leur nom, il était clair que Mizaki n'allait pas en rester sur un simple nom alors que certains semblaient en savoir bien plus que ça dans cette salle.

Ce fut ensuite le tour de Mangetsu de prendre la parole, non pour apporter de nouveaux éléments obtenus auprès d'Absinthe, mais pour formuler ses hypothèses et intentions. Mizaki afficha un petit sourire en coin lorsque celles ci furent prononcées, il pensait exactement la même chose sur chacun des points, au moins les choses commençaient à se dessiner de la même façon dans l'esprit de chacun des membres de l'équipe.

Aoshi formula à son tour ses hypothèses, rapportant également un élément important que tous avaient certainement un peu oublié, Mizaki le premier, concernant la discussion qu'il avait eu sur le chemin en venant à Naza dans le dernier relais qu'ils avaient traversé. Tous les proches n'étaient pas touchés, la preuve était là. Encore une élément qui venait conforter l'hypothèse de Mizaki, l'effacement de mémoire ne semblait toucher véritablement que ceux qui étaient proches physiquement, pas les autres, sinon comment expliquer le fait que ce frère dont parlait Aoshi, ainsi que le Duc, se souvenaient de ceux qui avaient disparu alors qu'ils étaient de leur famille.
Mais le chounin ne s'arrêta pas là, il énonça également le sujet qui faisait grimacer Mizaki et pour lequel il avait une solution qu'il n'aimait pas vraiment, celui de parvenir à interroger une folle. *Je crois que je ne vais pas y couper, sans maitriser la psychanalyse ou le truc vulcain dont parle Aoshi, j'ai le genjutsu qu'il faut pour cela … Merde j'espère vraiment qu'on arrivera à lui tirer quelque chose de clair sans que j'ai besoin de faire ça ...*
Aoshi sortit ensuite Mizaki de sa pensée par une phrase des plus anodines mais qu'un peu tout le monde semblait avoir oublié à nouveau, et encore une fois Mizaki le premier. L'anbu … Au final ils enquêtaient sur les Erasers, groupe qui avait probablement tué cet anbu, mais sans pour autant en être à 100% sûr. Seulement, ils étaient à Naza et non à Kiri, obtenir des informations sur l'anbu en ces lieux paraissait peu probable à moins d'avancer sur ces Erasers qui restaient leurs suspects premiers. *Au moins ça fait une petite piqure de rappel de reparler de l'anbu, c'est vrai que ça reste une mission commandée par la Mayoi pour comprendre comment un de leur anbu a pu mourir, ça doit rester ça la finalité même si ça oblige à en apprendre plus sur les Erasers pour le moment.*

Dernier élément de l'équipe à n'avoir pas encore parlé, le « petit » nouveau, Toru. Il était nouveau dans la mission et par conséquent ne pouvait pas avoir grand chose à ajouter, surtout qu'il s'était retrouvé dans les mêmes échanges que Shiyu, Aoshi et Mizaki qui avaient déjà rapporté les éléments de White Bear. Mizaki en profita alors pour reprendre la parole et poser à son tour quelques questions.

 « Je n'ai rien de spécial à rajouter à tout ce qui vient d'être dit, je suis d'accord avec Soi Fon et surtout avec les différentes idées de Mangetsu.
Par rapport à ce qu'à dit Shiyu j'aimerai poser malgré tout une question. Ce nom de Hyène a été prononcé par White Bear pour parler de ceux qui avaient trouver un accord avec les Corporations Marchandes suite au refus du gang de la Banquise. J'ai cru voir que ce nom en a fait réagir quelques uns et la formulation de Shiyu laisse penser que vous les avez déjà rencontrés. Vous pouvez nous décrire un peu ceux de ce groupe et nous dire ce que vous savez sur eux ? Au moins pour Soi Fon, Toru et moi même étant donné qu'au moins nous trois ne faisions pas partie de votre équipe avant la mission actuelle.
Ensuite par rapport à une chose qu'a dit Aoshi j'aimerai faire part à tous de quelque chose, et en particulier à toi Miyu. Je possède une technique qui pourrait nous être utile concernant ce qu'on pourrait obtenir de Mikan à la vue de son état de folie visiblement assez avancé. J'ai la possibilité d'obtenir des informations de n'importe qui en m'introduisant dans son esprit et de fouiller dans ses souvenirs et choses refoulées, et donc voir ce qui s'y trouve. L'idée de m'enfermer dans l'esprit d'une personne qui n'a plus toute sa raison ne me rassure pas spécialement je dois bien avouer, mais ça reste quelque chose de possible et qui sera peut être nécessaire si on veut comprendre ce qu'elle nous raconte au cas où ça serait totalement incompréhensible. Je tenais à t'en faire part si jamais une équipe devait tenter d'obtenir des renseignements auprès de Mikan, cette technique pourrait s'avérer être utile si on ne comprend pas ce qu'elle nous dit, on ne sait jamais.»


Une fois que la conversation concernant les différents éléments de mission fut terminée, Toru parla alors de ses compétences comme lui avait demandé Miyu.
*Du taijutsu ? Ca en fait donc quatre dans l'équipe qui ont leur domaine de prédilection dans les combats rapprochés. A moins que je tombe avec Aoshi et Miyu lors de la prochaine formation d'équipe je n'aurai normalement pas à utiliser de taijutsu ou d'armes de faible portée, ce qui n'est pas forcément un mal.*
Le jounin ne nota pas vraiment la phrase qui suivit sur le fait qu'il n'était pas forcément facile à vivre, il était déjà trop perdu dans ses pensées concernant la formation d'équipes et la manière avec laquelle il aurait à combattre selon les partenaires qu'il aurait avec lui …

Soi Fon choisit ce moment pour présenter à son tour ses aptitudes de combat, un petit tour de table ne ferait assurément pas de mal, aussi bien pour Toru qui ne connaissait personne, que pour chacun afin de voir comment former les équipes pour plus tard. Mangetsu parla à son tour *... le fouet …?*, puis enfin Aoshi avant que Mizaki ne décrive brièvement ses aptitudes.

 « Pour ma part je suis exactement à l'opposé de Soi Fon, à savoir je pratique essentiellement le ninjutsu ainsi que le genjutsu et possède les bases en taijutsu et armes. Je me bats quasi systématiquement avec mes invocations et n'ai pas vraiment de distance de prédilection. »

Shiyu (ou Miyu ?) termina ensuite le tour de présentation d'aptitudes. Ce fut le moment que choisit Miyu pour s'absenter pour leur chercher à manger tout en les laissant réfléchir à la formation des équipes pour la partie suivante de la mission. Soi Fon suggéra de répartir les équipes suivant les grades, il était vrai que si Miyu choisissait de faire sa partie de mission en solo alors il y avait deux jounin, deux chounin, et enfin deux genin, comme quoi le hasard faisait bien les choses. La jouni, de Kiri formula le souhait de combattre avec Shiyu, ce qui faisait qu'avec son idée de schéma d'équipe il ne restait plus qu'un des deux chounin à rattacher à leur équipe et les autres se retrouveraient par conséquent ensemble dans la deuxième équipe.
Mangetsu, Aoshi et Toru ne semblaient pas avoir de préférence, ce qui étaient plutôt normal pour ce dernier étant donné qu'il ne connaissait les aptitudes de chacun que par une ou deux phrases. Mangetsu formula cependant une réserve par rapport à l'idée de Soi Fon, réserve à laquelle Mizaki se raccorda.

 « Je n'ai pas de préférences non plus, parce que je pense un peu comme Mangetsu que les équipes devraient être formées après avoir eu connaissance des objectifs des différentes parties de mission que Miyu va nous présenter. Qui plus est, on ne sait pas si Miyu se joindra à nos équipes cette fois ci où si elle ira de nouveau de son coté. Si on m'en laisse l'opportunité alors je sais que mon choix d'équipe dépendra d'une chose : s'il y a une équipe qui doit partir à la recherche de Mikan alors j'aimerai faire parti de celle ci pour la raison que je vous ai présenté tout à l'heure concernant ma technique. Je sais que normalement un ninja n'a pas son mot à dire sur le choix d'une mission plutôt qu'une autre, c'est juste que je sens que je serai plus utile à aller rencontrer Mikan qu'à autre chose.
Cela étant dit, Miyu nous a demandé de former des équipes en son absence, on peut donc penser qu'elle ne se joindra pas à nous une nouvelle fois et qu'elle choisira pour nous les missions. Si tel est le cas alors je pense qu'il faut suivre l'idée de Soi Fon par soucis d'équilibre, ce qui à la vue de ce qu'a exprimé celle ci vis à vis de Shiyu, et Mangetsu vis à vis de Soi Fon, impose les équipes d'elles même. Ce serait Soi Fon avec Aoshi et Shiyu pour la première équipe, puis Toru, Mangetsu et moi même pour la seconde.
J'avoue très franchement que je préférai que les équipes soient formées selon les missions que nous prévoit Miyu tout en prenant en compte les aptitudes de chacun, à savoir mettre ceux qui semblent être les plus adaptés à une certaine mission ensemble s'ils sont suffisamment complémentaires. Mais si on doit véritablement choisir maintenant alors la répartition que j'ai énoncé me convient parfaitement, j'ai déjà vu Mangetsu à l'œuvre et j'apprécie particulièrement sa manière de penser, et même si je n'ai pas vu Toru à l'œuvre on pourra être complémentaire si je focalise sur mes techniques à distance. » 


Même s'il préférait que les équipes soient formées en fonction des missions et des complémentarités de chacun, être avec Mangetsu et Toru convenait parfaitement au jounin. Il attendrait quoi qu'il en soit l'avis de Miyu et obéirait de toute façon.
Mizaki Taro , d'un certain grade dans un certain village...

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Shiyu Kûkan
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Shiyu Kûkan »

Chacun apportait les informations qu'il avait récoltées, ainsi que ses suggestions. Sauf que lorsque Mizaki reprit la parole, il demanda plus de renseignement sur les Hyènes.
Forçant sa voix à s'élever, il répondit au jônin.
"Les Hyènes sont un gang de mercenaire comme tu le sais déjà. Ce sont aussi des pillards, des vendeurs d'esclaves, et sans doute d'autre chose encore.
Il y a un moment maintenant, un groupe appartenant à ce gang a kidnappé un Kûkan, ils avaient visiblement eu un désaccord avec lui et le contrôlaient grâce à des otages. Leur idée était de vendre ce Kûkan comme esclave"

Se forçant à se remémorer tout ce qu'il savait, le chevalier poursuivit, d'une voix de moins en moins fragile. Comme si ce récit faisait pour lui office de confession.
"A l'époque, notre équipe de "sauvetage" s'était composé de Miyu-senseï, Mangetsu, deux genins, un étudiant, et de moi même. Miyu-senseï nous avait rapidement quittée pour s'occuper des otages, pendant que nous allions secourir le Kûkan. Si tu veux plus d'infos sur la façon dont la mission de sauvetage s'est déroulée, je pourrais t'en dire plus, à ce moment là j'avais été le leader de cette mission"
Il se proposait d'en raconter plus, mais le déroulement des opérations n'intéressait surement personne, du coup autant le zapper. Par contre il restait une chose qui méritait d'être dite, même si Shiyu n'en avait pas envie.
"Si tu crains qu'il puisse s'agir du même groupe de Hyènes et donc qu'ils nous reconnaissent si nous les croisons, alors je peux t'affirmer que les Hyènes qui sont présentes à Naza ne savent rien" Se forçant à terminer sa phrase, il fixa les deux ombres "Lors de notre mission de secours de l'époque, il n'y a eu aucun survivant parmi les Hyènes"



Quand ils eurent finit de tirer des suppositions de tous ces renseignements, il fut temps de présenter ses capacités. Une fois que ce fut son tour, il parla.
"Me concernant, je me suis spécialisé dans le combat à l'épée et au ninjutsu, plus particulièrement au Katon"

Lorsque le tour des aptitudes fut terminé, Miyu décida d'aller chercher le repas. Elle leur demanda de profiter de ce laps de temps pour créer deux équipes, sans plus de précision.
Soi Fon donna en première sa vision des choses, deux équipes équilibrées. Jusque là rien de très original ni de bien surprenant, contrairement à ce qui suivait.
"Quoi qu’il en soit, Shiyu, je bosserais bien avec toi, t’es le seul qui avait ce qu’il fallait pour m’attaquer la dernière fois"
Le Kûkan ne s'attendait pas à ça, même s'il avait donné tout ce qu'il pouvait lorsqu'il s'était battu avec la jônin, il s'était fait méchamment 0botter les fesses.
C'est donc pris au dépourvu qu'il répondit.
"J'aime bien ton style moi aussi, ce serait intéressant de pouvoir faire équipe avec quelqu'un comme toi" il accentua sa phrase par un léger sourire.

Par contre il ne fit pas part de ses idées de répartition pour les équipes, après tout il n'était qu'un simple genin, et il y avait bien assez de gens plus gradés que lui pour décider de ça.
Shiyu, chevalier du Chaos, membre du clan Kûkan

Pour faire la gueule il nous faut utiliser 65 muscles, contre seulement 10 pour un sourire. Pourquoi vous surmener?
Miyu Renraku
Jônin PiouPiou
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Inscription : lun. 26 févr. 2007, 0:33

Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Miyu Renraku »

* Bizarre... *
Aoshi n'avait pas l'air dans son assiette ce soir. Apparemment leur partie de la mission avait du être plus difficile qu'elle ne l'avait évalué...
La jeune femme tut sa perplexité en se disant que au moins, la nuit allait lui plaire un peu plus. En admettant que Shiyu laisse les choses se faire... Elle fit un signe à une serveuse et lui montra sept doigts levés avant de remonter tout en imaginant les équipes idéales pour ce qu'elle avait en tête. La journée de demain allait être chargée.

Une fois de nouveau dans la pièce commune de l'équipe elle se rassit et entama immédiatement.
« Bon... voilà ce que nous allons faire demain. Réveil à huit heures, petit déjeuner et ablutions. Ensuite vous m'accompagnerez de nouveau à la frontière entre les deux villes. Je vais obtenir une série d'invitations à la prochaine fête du Dandy ainsi que le complément d'information à propos du fameux rendez vous du Marchand. De votre côté... hum... »
Elle les jaugea du regard les uns après les autres d'un coup d'oeil circulaire avant de se décider.
« Soi Fon, Shiyu et Toru vous irez voir le Scarabée. Voici ce que je veux savoir, vous compléterez avec vos propres questions et idées de votre côté : d'où proviennent les œuvres, qui le fournit, où elles vont, ses acheteurs privilégiés... si vous trouvez une copie de son inventaire je suis également pour... ses liens avec le Dandy, ceux avec le Marchand et ses liens à l'extérieur de la ville.
Mizaki, Aoshi et Mangetsu vous irez voir Mikan. Essayez d'abord de tirer quelque chose de sa folie. Ses baragouinages pourront peut être nous être utiles. Après Mizaki pourra s'introduire dans son esprit. J'ai besoin de connaître qui sa soeur voyait, si elle avait un amant, un fiancé ou un mari. Les détails de son intimité en générale. Ses souvenirs les plus marquant du jour précédant sa folie. Le sens des peintures de sa sœur si elle le connait ou tout du moins son interprétation. Enfin, les projets qu'elle avait dans l'avenir proche, ses rêves etc...
J'ai réussi à obtenir une série de communicateurs, ils fonctionnent sur à peu près 400 mètres donc les équipes seront coupées les unes des autres mais au moins c'est déjà ça... Si vous avez des questions ou la volonté de changer les équipes en fonction de la conclusion que vous avez tiré de votre entretien commun vous pouvez le faire maintenant. »
continua t-elle en les leur distribuant alors que l'on toquait à la porte. La junin alla ouvrir et récupéra le chariot sur lequel était posé leur repas.
« Alors... Salade composée, verte, tomates, fêta, olives... pommes de terre rissolées... assiette de charcuterie froide... pain aux noix... fromage de chèvre... tarte aux cerises. Eau plate et vin rouge. Miam. » conclue t-elle en posant les divers plateaux et saladiers sur la table.
« Après, on fait un billard ! Cela fait longtemps que je n'en ai pas fait. » dit elle avant d'entamer joyeusement son repas.
Une fois qu'ils eurent fini le dîner, la jeune femme amena son verre de vin à proximité de la table et choisit une canne.
« Qui veut jouer ? »

Le lendemain matin au petit déjeuner, on leur apporta du thé, du café, du chocolat chaud et du jus d'orange ainsi qu'un panier de viennoiseries. Miyu buvait son thé en grignotant un croissant à la table de la salle à manger, Tai sur son épaule.
« Musashi me manque... »
« Allons donc... te voilà sentimentale... j'aurai tout vu... ou... »

Miyu lui transmit une image mentale et le faucon miniature s'ébroua, sa manière à lui de rougir violemment.
« Je te parie un lapin que c'est à cause de l'alchimie naturelle qui attire les deux jeunots là... ! » le nargua l'oiseau.
La jeune femme lui tira la langue avant de se replonger dans ses notes. Dans la journée, différents fils auparavant éparpillés allaient révéler les nœuds qui les liaient. Elle devait prendre soin de ne négliger aucune possibilité et surtout de ne rien oublier.

Ils se séparèrent à la fontaine comme la veille. Chacun avait son itinéraire sur sa carte et Toru était plus riche d'un bingo book fourni par Miyu.


Maison de Mikan.
La jeune femme habitait une maison dans un petit quartier du sud ouest. Dans les rues, des dizaines de regards suivaient le trio... mais beaucoup d'autres regardaient dans le vide. On voyait des enfants sniffant de la colle, des adultes la bave aux lèvres regardant le ciel couché dans leur vomi, des femmes aux yeux cernés et le teint maladif tenant contre leur poitrine des poupées en murmurant des paroles incompréhensible en se balançant doucement d'avant en arrière... la puanteur de la maladie et de la folie envahissait la rue. Des rats grouillaient dans les poubelles et des chiens aux côtes saillantes grognaient à l'encontre des passants.
Au détour d'une rue, un homme murmurait de manière inintelligible en palpant un mur. En passant à côté d'eux, l'homme qui devait avoir trente ans sous l'épaisse couche de crasse et sa barbe de plusieurs semaines, les fixa d'un regard fou en tendant les mains vers eux.
« Il y a un autre moyen... je le sais... je ne voulais pas la manger... mais j'avais tellement faim... et puis il n'y avait pas de viande pour le bouillon... pourquoi a t-elle crier... ? Elle aurait du mourir bien avant... ce devait être la brique... elle n'était pas assez lourde... la prochaine fois ce sera le mur... c'est plus dur et plus grand... ça devrait aller... oh oui... vous avez des enfants ? » demanda t-il en s'adressant au trio, leur bloquant le passage, une brique ensanglantée à la main.

Lorsqu'ils parvinrent à l'adresse indiquée et entrèrent dans la bâtiment qui semblait abandonné et sur le point de s'écrouler, ils découvrirent une curieuse vision à l'intérieur de la pièce principale. Tout était sombre, les volets étaient fermés, le noir régnait en maitre à l'exception d'une unique lueur. Mikan était affalée dans un fauteuil de cuir rouge élimé à haut dossier. Vêtue d'une robe qui avait connu des jours meilleurs, elle tenait à la main une bougie allumée. De la cire avait coulé sur ses doigts mais elle ne semblait pas s'en soucier. Ses yeux éteints fixaient le vide devant elle. Sa bouche formait un pli neutre. Elle semblait attendre, dans l'expectative. Alors qu'une planche craquait sous le trio, elle parla sans cligner une seule fois des yeux. Sa voix semblait lointaine comme venant de loin.
« C'est son fils... le premier né abandonné... la jalousie l'étrangle... il l'aime pourtant... c'est amusant... le pêcheur admira la pureté même si elle brûle son âme... comme un soleil éclairant une fosse putride... il n'aime pas la saleté ça non... pour sûr il veut tout nettoyer... rien ne pourra l'arrêter... son oeuvre est presque prête, il ne lui reste qu'une dernière touche à apporter... puis la présenter bien sûr... on présente toujours son œuvre au grand public... le vernissage se fera dans le sang... sûrement... ironique chère soeur... toi qui a toujours peint des corps sans vie dont tout fluide vitale est absent... voilà que tu inspires un lac de sang... les morts prennent les vivants pour leur apporter l'oubli dans lequel ils ont sombré... je sens leur touché glacé... la pourriture de leurs os... la maladie de leur chair... où es tu ma soeur... ? Nous nous enroulerons dans un sombre linceul funéraire pour nous réchauffer et enfin nous reposer... je suis si fatiguée... je n'ose plus dormir... mais lorsque nous serons ensemble, enfin nous dormirons... comme quand on était petites... »
« Que faites vous là ? »
demande une voix derrière eux. C'est un vieil homme qui doit approcher la soixantaine. Un bandage sale lui enserre le crâne et il lui manque plusieurs dents. Ses pupilles sont dilatées sous l'effet d'une drogue et il a l'air have et mal nourri.
« Eh les gars... y'a des petits jeunes qui sont venus voir la timbrée... sûr qu'ils auront bien quelques petits trucs pour nous... pas vrai les jeunes... ? » demande t-il en crachant par terre alors que huit hommes et femmes du même genre apparaissaient dans le champ de vision des shinobis.


Magasin du Scarabée.

Le magasin qu'indiquait le plan n'était pas loin de la frontière. Il y avait pas mal de mercenaires, d'hommes et de femmes armés dans le coin. Certains jouaient avec un couteau, d'autres se contentaient d'avoir la main sur la poignée de leur épée. Beaucoup discutaient par petit groupes, jouaient aux dés ou aux cartes. Au coin d'une rue ils virent une bagarre entre deux hommes torses nus qui luttaient férocement aux poings sous les cris d'encouragement des parieurs. Le sang gicla plus d'une fois.
Tout au long de leur marche on les observa, les évalua, les jugea. On murmurait, on se moquait, on supposait, on jaugeait...
Ils n'étaient pas les bienvenus, ça se voyait, ça s'entendait et ça se sentait. Lorsqu'ils parvinrent à l'adresse qui avait tout du magasin d'antiquité au vu de la vitrine, si l'on exceptait la poussière et l'état des carreaux ainsi que des murs, une demi douzaine d'hommes armés jusqu'aux dents jouaient aux dés, débout autour d'un tonneau, à un mètre tout au plus de la porte d'entrée.. Certains faisaient passer une gourde et d'après les yeux brillant ainsi que les joues rouge ce n'était pas de l'eau plate.
A l'intérieur, des dizaines d'objets étaient entassés les uns avec les autres. Du tableau à la sculpture en passant par le bijou ou la pièce de tissu. Certains objets étaient poussiéreux et d'autres semblaient tout juste sorti de l'atelier. Derrière un petit comptoir, on pouvait observer le même bric à brac mais la majorité de la place était prise par ce qui semblait être une énorme toile ou un énorme miroir au vu de la forme, recouvert d'une étoffe noir comme la nuit. Une autre série d'objets avaient de quoi attirer l'attention. Sur la gauche du comptoir il y avait une splendide sculpture de cristal, presque transparente. Elle représentait un corps monstrueusement difforme, à l'apparence vaguement humaine, composé de corps humains d'hommes, de femmes et d'enfants, liés entre eux. La sculpture était d'une précision chirurgicale si bien que l'on pouvait discerner les sourires extatiques, le désespoir amer ou l'effroi glacé des visages. Chaque muscle des corps nus semblaient avoir était souligné, chaque œil délicatement ciselé. Un travail fascinant pour une sculpture d'à peine quarante centimètres de haut. Surtout quand c'était du cristal Shinju aisément reconnaissable par les Sunites et même par la Kirienne... en particulier si elle avait fait un tour au musée de Suna. La signature gravée sur le socle de l'œuvre était d'ailleurs on ne peut plus claire. Il était élégamment écrit « Tomoe Shinju ».
De petits pas rapides se firent entendre et la porte derrière le comptoir s'ouvrit, laissant s'encadrer un petit homme d'un mètre soixante. Ses cheveux noirs étaient élégamment peignés en arrière avec de la cire et ses habits étaient de bonne facture. Deux dents en or brillèrent quand il sourit.
« Bienvenue chers clients... que puis je pour vous ? »
On se demandait s'il s'adressait au trio ou à l'homme à l'air aviné qui venait d'ouvrir la porte derrière eux, ses compères le collant de près.

HRP : N'hésitez pas à m'envoyer un mp si vous vous adressez à Miyu, si vous voulez jouer au billard... n'hésitez pas à jouer un peu entre vous ou à vous concerter. :D
Il se passe beaucoup de choses donc si jamais vous avez des questions mp... plan de parlotte, parlotte, jutsu, décimation... n'hésitez pas.
Là je suis dans le cirage donc je n'ai pas beaucoup d'instructions claires à vous donner. Soyez indulgent avec les fautes. :oops:
Je souhaiterai poster vers vendredi soir. Amusez vous bien ! ;D
Miyu Renraku, Jonin de Suna .

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Soi Fon
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Soi Fon »

Après la junin, Shiyu prit la parole mentionnant un groupe que Miyu devait connaître mais qui en revanche ne disait absolument rien à Soi Fon. Puis Mangetsu compléta les explications de la jeune femme et donna son point de vue sur la situation. Aoshi prit la suite en donnant le nom des groupes qui profitaient de la situation, volontairement ou non, recoupant ce qu’avait déjà dit Soi Fon mais au moins cela venait confirmer les dires de la Kirienne. Le Sunite poursuivit en évoquant les Hyènes dont avait déjà parlé Shiyu et le cas des Teisei, faisant remarquer au passage que le dialogue n’irait pas bien avec Mikan si elle était devenue folle. Soi Fon n’en était pas si sûre, la jeune femme était devenue folle mais cela n’impliquait pas qu’il était impossible d’établir le moindre dialogue avec elle, surtout si c’était pour venir en aide à sa sœur.
Puis Aoshi rappela que depuis le début ils n’avaient toujours rien sur l’anbu. C’était un fait mais leur mission ne consistait pas uniquement à percer le mystère de son assassinat. Ils devaient surtout en apprendre le plus possible sur les Erasers, et voir si cette organisation avait quelque chose à voir avec le meurtre de l’anbu.

Mizaki intervint ensuite pour poser une question à Shiyu concernant les Hyènes car si certaines personnes autour de cette table semblaient connaître ce gang, ça n’était pas le cas des deux Kiriens et probablement pas non plus celui de Tôru. Il évoqua ensuite une technique que Soi Fon ne connaissait pas mais qui lui permettait de lire dans l’esprit d’autrui, de fouiller dans ses souvenirs qu’ils soient conscients ou refoulés. Soi Fon n’aimait pas ça, se demandant avec quelle facilité son équipier pouvait exécuter cette technique, bien qu’il ne semblait qu’à moitié rassuré à l’idée de se servir de cette technique sur une personne à la santé mentale déficiente comme cela semblait être le cas de Mikan. ‘‘Tiens, tu t’es mis à l’extorsion d’informations ?’’ La junin connaissait l’aversion de Mizaki pour la torture et elle se souvenait de sa réaction lorsqu’elle avait formulé son vœu de se spécialiser dans la torture et les interrogatoires, elle était d’ailleurs un peu surprise de ce revirement de sa part car même si cette technique se passait sans douleur, et ça elle n’en savait rien, cela revenait à arracher l’information par la force à quelqu’un.

Après cela, Shiyu prit la parole pour répondre à la question de Mizaki sur les Hyènes, leur expliquant rapidement qu’il s’agissait d’un clan de mercenaires et d’esclavagistes, sans compter qu’ils faisaient dans le pillage, bref le genre de personnes à éviter ou à exterminer. Esclavage, c’était une pratique que Soi Fon ne connaissait que trop bien et pour laquelle elle n’avait que dégoût et aversion.
Le genin leur fit un bref résumé de la mission qu’ils avaient effectuée avant de les assurer qu’aucun des membres des Hyènes présents ici ne risquaient de les reconnaître, tout simplement parce qu’il n’y avait pas eu de survivant du côté de l’ennemi ce jour-là. Soi Fon haussa un sourcil interrogateur à ces paroles, un peu surprise qu’une mission de sauvetage ait pu se transformer en un bain de sang, surtout avec une junin dans les parages puisque Miyu les accompagnait.

‘‘Concernant ce que disait Aoshi sur l’anbu, c’est vrai que nous n’avons pratiquement rien sur lui pour le moment mais je vous rappelle que nous ne sommes pas là uniquement pour lui. Notre mission consiste à enquêter sur l’organisation sévissant à Naza sous le couvert de la légende des Erasers, en somme nous finissons ce qu’il a commencé ici, tout en cherchant à savoir si oui ou non cette organisation a eu un rôle dans son assassinat. Je ne pense pas qu’il faille forcément chercher après lui pour le moment.’’

Les présentations suivirent, mais Soi Fon n’apprit pas grand-chose de neuf si ce n’est que Mangetsu utilisait un fouet, que Tôru s’intéressait au taijutsu et qu’il n’était, selon ses propres termes, pas facile à vivre. *On verra bien ce que ça donne. Au pire il s’adaptera…*
Concernant les équipes ils tombèrent rapidement d’accord sur le fait que sans savoir à quoi elles allaient devoir servir, il serait difficile de les former, c’était également pour ça que la junin avait proposé des équipes équilibrées qui iraient très bien pour mener l’enquête comme aujourd’hui ou pour n’importe quel type de mission tant que ça ne devenait pas trop spécialisé.

La junin sourit à la réflexion de Mangetsu qui disait avoir toujours un peu peur d’elle mais qu’elle avait apprécié leur travail d’équipe. ‘‘J’ai également apprécié notre collaboration.’’ Elle ne chercha pas à la rassurer, elle n’avait pas envie de lui mentir en lui disant qu’elle n’avait rien à craindre d’elle. Cette ville était violente, Soi Fon l’était également et qui sait si elle ne péterait pas un boulon au cours de la mission. Elle se contrôlait, du moins jusqu’à maintenant elle y était parvenue mais dire qu’il n’y avait rien à craindre d’elle aurait été exagéré, elle-même ne savait pas jusqu’où pouvait aller sa bête…
Shiyu lui dit également qu’il apprécierait de travailler avec elle, répondant à l’invitation de la junin qui un instant plus tôt lui avait dit qu’elle ferait bien équipe avec lui. Concernant les équipes, ils verraient au retour de Miyu puisque au final ils étaient tous d’accord qu’il serait plus sage d’attendre d’en savoir plus sur la suite du programme pour les former.

De retour dans la pièce, Miyu s’installa et sans perdre une seconde, elle leur annonça le programme des festivités du lendemain. Comme aujourd’hui, ils l’accompagneraient jusqu’aux portes de la ville haute et là ils se sépareraient. Elle allait tenter de leur obtenir des invitations pour une fête chez le Dandy, cette idée ne disait vraiment, mais alors vraiment, rien de bon à Soi Fon. L’idée de se retrouver mêlée à des convives qui prenaient leur pied dans la luxure et la souffrance de certains ne lui plaisait pas du tout et faire semblant d’être comme eux était le meilleur moyen pour qu’elle sorte de ses gonds et fiche tout en l’air. Elle préférait encore se retrouver en arrière, prête à intervenir en cas de problème. Miyu allait également tenter d’obtenir des informations sur le rendez-vous du Marchand et quelque part Soi Fon souhaita vivement que cela se passe le même soir, ainsi elle pourrait travailler là-dessus plutôt que de souffrir la frustration de n’être qu’à quelques mètres de ces sadiques et de ne pas pouvoir leur faire goûter la souffrance qu’ils prenaient tant de plaisir à infliger car pour elle les soirées du Dandy consistaient en cela, du moins entre autre puisque ça avait l’air d’être un joyeux festival dédié aux excès en tout genre.

La Renraku forma ensuite les équipes pour eux et leur attribua leurs missions. Partir à la recherche de Mikan ne lui aurait pas déplu et elle était à peu près certaine que Miyu était ouverte aux modifications d’équipes mais ce Scarabée dont elle leur avait parlé devait également posséder son lot d’informations utiles. Et puis ça n’était pas comme si elle savait que la technique de Mizaki avait déjà causé un mort…
Miyu leur fit part de ses interrogations sur le Scarabée, une partie concernait ses activités de recel et le reste ses relations. Hochant la tête, la junin prit de quoi écrire et retranscrivit les questions de Miyu, ça n’était pas demain devant la vitrine de la boutique qu’il faudrait se rendre compte que la moitié des questions avaient été oubliées durant la nuit.
La jeune femme allait faire équipe avec Shiyu… *Parfait.* …et avec Tôru, l’occasion de voir ce qu’il valait.

Les autres auraient pour tâche de rechercher Mikan afin d’en apprendre davantage sur sa sœur disparue et pour ça elle leur demanda de commencer par les moyens conventionnels, le dialogue par exemple, puis si ça ne fonctionnait pas Mizaki pourrait pénétrer l’esprit de Mikan. En fait dire qu’ils devraient en apprendre davantage sur Kalan était relativement faux puisque avec tout ce que leur demandait Miyu, Mizaki, Aoshi et Mangetsu devraient être en mesure de rédiger une biographie de la jeune peintre.
Miyu leur fit également savoir qu’elle avait réussi à obtenir des communicateurs, et Soi Fon bénit cette trouvaille, estimant que cela devrait faire partie de leur panoplie standard tant ces petits bijoux pouvaient se révéler utiles, même si pas toujours très discrets. Elle ouvrit ensuite le dialogue pour d’éventuels changements d’équipe ou des questions tout en leur distribuant les communicateurs, mais avant que qui que ce soit n’ait pu prendre la parole, on frappa à la porte. Ce fut Miyu qui alla ouvrir pour revenir avec un chariot chargé de bonnes choses.

Pendant qu’ils mangeaient, Soi Fon prit finalement la parole afin de signaler à Miyu le "petit" problème qu’elle risquait de rencontrer si elle allait à la fête du Dandy. ‘‘Mon équipe me convient très bien mais tu as parlé de nous obtenir des invitations pour une soirée chez le Dandy. Telles que j’ai compris les choses, on n’est pas loin de l’orgie en donjon avec ses fêtes violentes. Que sais-tu de plus là-dessus ? Qu’ont-elles de violentes ces fêtes ?’’
‘‘Les combats organisés sont courants. Je crois qu’ils appellent ça des "gladiateurs". Parfois ils envoient des animaux aussi. Je me souviens que la dernière des excentricités d’un de ses bals c’était d’avoir aménagé une piste de danse au dessus d’une cage avec des chiens fous et dangereux. Un des invités a fini avec une jambe en moins, mais ça a plu à pas mal de monde.’’ Ça n’était pas à ça que s’attendait la junin mais même si elle n’était toujours pas fan du concept, c’était déjà beaucoup mieux que ce qu’elle s’était imaginé. Les gladiateurs elle connaissait un peu aussi répondit-elle probablement de manière assez surprenante pour ceux autour. ‘‘Oh, très bien, si ce n’est que ça.’’

Miyu enchaîna en proposant un billard et le repas terminé, elle invita ceux que ça tentait à se joindre à elle pour une partie mais Soi Fon préféra s’installer dans le canapé. Manipuler des boules et des queues c’était pas trop son truc. Elle finit par se lever pour aller prendre une douche, laissant Mizu observer la partie, cela semblait l’intéresser bien plus que ça n’intéressait la Kirienne. Le chat s’était installé un peu en hauteur et scrutait le tapis vert, guettant chaque action. De retour de sa douche, Soi Fon avait pris congé des autres pour rejoindre sa chambre où elle n’avait pas tardé à s’endormir. Elle avait laissé la porte entrouverte afin que Mizu puisse la rejoindre lorsqu’il en aurait assez de regarder les autres jouer, ce qu’il fit à la fin de la première partie de billard. Il vint simplement se lover contre le ventre de la jeune femme où lui aussi s’endormit, roulé en boule.

Le lendemain Soi Fon se réveilla de bonne heure et après un petit moment passé au lit pour ne pas déranger, elle s’était finalement levée. Mizu se réveilla à ce moment là et un doigt sur les lèvres, la jeune femme lui fit comprendre qu’ils ne devaient pas faire de bruit. S’habillant sans bruit, la junin rejoignit ensuite le salon où elle se posa sur le canapé, Mizu sur ses genoux pour attendre que les autres se réveillent. Elle, elle se sentait parfaitement reposée après une bonne nuit de sommeil passée dans un vrai lit.
Lorsque le petit-déjeuner fut servi, Soi Fon se servit un chocolat chaud qu’elle accompagna simplement d’une tartine de confiture et en prépara une seconde pour Mizu qui eut également droit à son assiette de lait. Occupée par son propre familier, la junin n’accorda guère d’attention au manège de Taï et Miyu.

Une fois qu’ils furent tous prêts, ils quittèrent l’auberge et prirent le même chemin que la veille. Miyu les quitta une fois encore sous bonne escorte à la frontière entre les deux parties de la ville pour aller enquêter dans les beaux quartiers.
Leurs cartes avaient été actualisées avec les nouveaux itinéraires et les équipes se séparèrent pour partir chacune de leur côté. ‘‘À plus.’’ s’était-elle contenté de dire à Mizaki, Aoshi et Mangetsu au moment de se séparer. Elle ne s’inquiétait pas trop pour eux, Mizaki était avec eux et ses les deux autres étaient chunin, ça n’était à priori pas par hasard.
Ils étaient à présent seuls, et c’est ce moment que Shiyu choisit pour mettre les choses au point avec Tôru concernant un incident survenu la veille. ‘‘Comme j’aime pas frapper des coéquipiers je vais oublier ce que je t’ai dit hier, mais refais moi un coup comme la dernière fois et je te botterai le cul si fort que tu en deviendras sûrement paraplégique.’’
‘‘C’est censé me faire flipper, ça ?’’


Bien que ne comprenant pas de quoi il était question, la junin n’avait pu ne pas remarquer le sourire moqueur de Tôru. *Ça va dégénérer… je ne sais pas ce qu’il y a entre eux mais je ne me serais pas non plus laissé marcher sur les pieds à la place de Tôru.* Elle allait les laisser un peu faire, histoire d’avoir une chance de comprendre et de mettre les choses à plat entre eux afin de ne pas risquer de voir la mission être sabotée à cause de leur mésentente, quoi qu’elle concerne. Ce à quoi elle ne s’attendait pas, c’était à ce que Shiyu dégaine son épée pour venir la plaquer contre la gorge du second genin qui ne devait pas en mener bien large à ce moment. *Encore un instant, juste un.* Passé ce moment elle interviendrait, la situation ne lui plaisant guère.
‘‘Écoute le rigolo, hier tu as failli foutre en l’air notre mission, mais aussi celle de Mizaki et d’Aoshi. Pire encore White Bear aurait très bien pu être moins indulgent et lancer les hostilités. On s’en serait sûrement sortis mais on aurait dû tuer une bonne partie des gardes pour s’enfuir. Et je peux te jurer qu’entre devoir tuer des gens qui auraient dû vivre, ou te tuer toi qui a été le déclencheur du combat pour des conneries, je n’hésiterai pas. Et crois moi je suis capable de t’abattre ici et maintenant, ça ne serait pas la première fois que je trancherais un genin de Suna.’’ Les derniers mots de Shiyu étaient emplis de colère, presque de haine. Leur équipée commençait bien…

Contre son bras la junin sentit la Sorcière réagir à sa pensée. Soi Fon souhaitait son aide pour désamorcer la situation en neutralisant en douceur la menace que Shiyu faisait peser sur le cou de Tôru. La douceur n’était pas le genre de la Sorcière mais le contact d’une "l’âme Kukan" l’intéressait.

‘‘C’est compris ?’’ Avait demandé Shiyu à son vis-à-vis d’une voix plus calme, pendant que Soi Fon s’approchait par derrière. Elle fut rapide et ne donna pas le moindre avertissement au genin, elle n’était pas là pour faire de la garderie, même si pour le moment elle n’avait aucune opinion sur l’un ou l’autre des genin mais elle devrait en savoir plus avant de poursuivre, les paroles de Shiyu étant assez graves.
‘‘En fait c’est là que tu te goures…’’ Répondit la junin aux paroles de Shiyu, bien que la question ne lui fut pas destinée. Elle avait parlé d’une voix calme, tout en saisissant de sa main gantée la lame de l’arme du genin pour l’écarter de la gorge de Tôru sans effort particulier, sentant la Sorcière frémir à ce moment. ‘‘Je n’ai aucune envie de commencer cette journée avec un équipier en moins, donc tu n’abattras personne. Maintenant si tu veux bien ranger ton épée, on va rendre visite au Scarabée et en chemin je serai curieuse de savoir ce qu’il s’est passé hier.’’ Poursuivit la jeune femme, se tenant prête à agir en cas de nécessité mais elle doutait que Shiyu tenterait quelque chose à présent.

Elle qui s’était retenue de s’interposer immédiatement pour comprendre ce qu’il se passait, elle n’était pas tellement plus avancée à présent si ce n’était qu’elle savait à présent que Tôru avait failli faire foirer la mission de Mizaki et Aoshi hier.
Shiyu semblant s’être calmé, la junin relâcha son arme qu’il rengaina d’un geste fluide pendant que la Sorcière reprenait sa forme de bracelet.

‘‘C’est vous qui décidez. Quant à ce qu’il a fait, c’est pas forcément simple à expliquer, et vous vous ferez sûrement votre propre opinion à son sujet. Pour résumer il a failli provoquer un bain de sang en se mettant à draguer dans la pire des situations, à un moment où nous aurions dû rester planqués.’’ L’étonnement de Soi Fon était lisible sur son visage, l’œil écarquillé et le sourcil relevé elle se demandait comment un genin avait pu commettre une erreur pareille et c’est un peu incrédule qu’elle se tourna vers Tôru. Le genin ne démentit pas, en revanche Shiyu s’excusa pour son comportement et Tôru enchaîna derrière avec une nouvelle pique, ou bien c’était simplement sa façon à lui de s’exprimer. ‘‘T’as vraiment un problème, mec. Même ma mère est moins lunatique.’’
‘‘Laisse-là où elle est Tôru. Je n’étais pas là hier mais j’espère que tu sauras te tenir aujourd’hui.’’ Dit-elle d’une voix calme mais qui ne souffrait aucune contestation, puis elle se tourna vers le second genin, se montrant cette fois presque douce, en tout cas sa voix ne revêtait plus la même autorité qu’il y a une seconde. ‘‘Shiyu, inutile d’être aussi formel parce que je suis la plus gradée. Sur ce, maintenant qu’on a réglé les litiges, allons-y.’’

Leur trajet fut de courte durée, le magasin du Scarabée se trouvant proche de la fontaine, ce qui ne les empêcha pas de profiter pleinement des quelques rues qu’ils traversèrent, nombreuses étant les personnes qui, l’arme à la ceinture ou au creux de la main, les dévisagèrent lorsqu’ils passèrent. *Oui, c’est moi qui ai la plus grosse épée, et après ?* Ils attendaient, guettaient ou jouaient entre eux tout en papotant. En fait ils étaient juste là pour certains, tuant le temps en attendant un client, ou bien un contrat mais ça n’était pas vraiment les affaires de leur petit groupe. Ils savaient que la ville regorgeait de mercenaires en ce moment et tant qu’ils se limitaient à les observer et à les jauger, cela convenait très bien à Soi Fon. La Kirienne n’avait que faire de ce que pensaient ces hommes et ces femmes, ils pouvaient bien murmurer entre eux tant qu’ils savaient rester à leur place, c’est-à-dire pas en travers de leur chemin. *Z’ont peur de la concurrence ou bien ?*
Au détour d’une rue ils tombèrent sur une forme de spectacle de rue qui fit apparaître un sourire sur le visage de Soi Fon. Deux hommes luttaient à mains nues sous les acclamations de la foule et certainement celles de quelques parieurs, l’ambiance de la ville semblant propice à cela. *On s’en sentirait presque chez soi…*

Le magasin du Scarabée ne faisait pas vraiment bonne impression vu de l’extérieur avec ses murs crasseux et ses vitres poussiéreuses. À proximité de l’entrée, Soi Fon nota le groupe d’ivrognes jouant aux dés mais ne leur accorda guère d’importance, ça n’était pas les premiers qu’ils croisaient et ça ne serait certainement pas les derniers.
L’intérieur du magasin était un joyeux bordel et s’il y avait sans doute des pièces de collection, il devait également y avoir une bonne quantité d’objets quelconques qui n’avaient aucune valeur mais ils n’étaient pas là pour faire du shopping… encore que, quelques objets attirèrent l’attention de la junin, en particulier cet immense cadre masqué par une étoffe. Elle se demandait de quoi il s’agissait et comptait bien obtenir une réponse. Il y avait également une sculpture dont les reflets avaient tapé dans l’œil de Soi Fon qui l’avait détaillée d’un peu plus près en se rendant compte de la qualité de l’ouvrage. Le nom du sculpteur était indiqué et lui arracha un sourire. *Tomoe Shinju, encore toi.*

La jeune femme ne s’appesantit pas plus longtemps sur la sculpture, le bruit des pas en provenance de l’arrière boutique lui faisant relever la tête. L’homme qui apparut n’était guère impressionnant -ce dont il n’avait pas besoin- mais portait des vêtements de bonne coupe, restait que les dents en or du Scarabée -Soi Fon supposant que c’était lui et non pas un stagiaire- c’était laid.
‘‘Bienvenue chers clients… que puis je pour vous ?’’ Leur avait-il demandé pendant que les joueurs de dés pénétraient dans la boutique à la suite des shinobi.
‘‘Hum, pour le moment nous ne faisons que regarder et je m’interrogeais sur cet objet derrière vous. Est-ce un miroir ou bien une toile ? J’aimerais l’observer sans ce drap qui le masque. Un grand mur nu est toujours un peu triste.’’ Avait-elle demandé innocemment.
‘‘Malheureusement cet article n’est plus à vendre, d’où le fait qu’il soit dissimulé.’’ *Fait chier, je voulais le voir moi, au moins il n’essayera pas de me le refourguer…* ‘‘Mais pour le plaisir des yeux, le voici.’’ *Hu ! Hu ! Cool.*

Tirant sur la toile qui recouvrait l’objet, le Scarabée fit apparaître aux yeux de tous une toile représentant une famille de nobles à en juger par leur posture et leur habillement. Il s’agissait d’un homme et certainement de son épouse qui à voir ses vêtements avait dû accoucher il y a peu de temps comme venait le confirmer le bébé qu’elle portait dans ses bras, un petit garçon à en juger par ses habits. *Le gag ce serait qu’il s’agisse de Boyard, je vais lui demander qui l’a acheté tiens… amusant…* Un instant la jeune femme avait eu l’impression de se voir aux côtés de la famille de nobles mais en voyant Shiyu et Tôru avec, elle comprit que ça n’était qu’un reflet dans la vitre protégeant la toile mais la qualité du travail de l’artiste faisait que les personnages étaient si réels qu’ils pouvaient passer pour vrais, ou presque.
Fixant le tableau, la jeune femme vit les reflets de Shiyu et de Tôru pivoter sur eux-mêmes et faisant volte-face la junin vit deux des alcooliques leur envoyer un crochet. C’est là qu’elle remarqua que certains pleuraient et que les yeux rougis des autres n’étaient peut-être pas simplement dus à l’alcool. *Allons bon, c’est quoi encore que ces tarés ?*

La réponse suivit de près, leurs agresseurs prenant la parole. ‘‘Ils sont où vos potes ? On va leur faire la peau… ils ont buté nos enfants ces fils d’enfoirés…’’
‘‘Ouais le petit blond et le grand tatoué sauvage ils sont où ? Vite sinon ça va barder pour vos petites têtes.’’

Des menaces… d’accord ils étaient nombreux et armés mais ils étaient bourrés et en face ils avaient à faire à trois shinobi, dont deux qu’ils venaient de frapper et à voir l’impulsivité dont avait fait montre Shiyu un peu plus tôt il était bien capable de leur sauter dessus tout de suite, à moins qu’il n’ait choisi de faire bonne impression pour faire oublier son action précédente. C’est en tout cas ce qui sembla puisqu’il recula simplement d’un pas, la main sur la poignée de son épée mais il ne dégaina pas, se montrant simplement prudent dans une situation qui le nécessitait. Il regarda Soi Fon, attendant visiblement la décision de la junin qui lui rendit son regard avant de se tourner vers leurs agresseurs. ‘‘Messieurs, j’ignore de quoi vous voulez parler mais je suis certaine que cela ne concerne pas notre ami ici présent.’’ Sans s’interrompre elle avait désigné le Scarabée d’un geste de la main. ‘‘Il serait donc plus sage de parler de tout ceci dehors.’’

Prenant la direction de la sortie, la junin s’approcha des ivrognes dans le but de vider les lieux pour s’expliquer avec eux en dehors de la boutique, les y affronter risquant de ruiner toute chance d’obtenir des informations de la part du Scarabée mais en cas d’attaque de l’un d’eux sur sa personne ou celle de ses équipiers, la junin n’hésiterait pas à se servir de l’une de ses techniques de taijutsu Kirien pour dévier l’attaque et mettre au sol l’attaquant, ou bien en se servant de son épée comme d’un bouclier, vu la surface de la lame c’était faisable.
Elle n’aimait pas les manières de ces hommes mais ils étaient dans un état second, ce qui, si ça ne pardonnait pas tout, faisait que Soi Fon était un peu indulgente. *Pas trop non plus hein !* Ok, Soi Fon était un peu plus indulgente qu’en temps normal. *Good.*
La Kirienne entendit la remarque de Tôru mais ne dit rien, espérant qu’ils arriveraient à l’extérieur sans casse et si jamais quelqu’un passait à l’attaque, elle essayerait au mieux d’épargner le contenu du magasin.
Soi Fon Shinshun junin de Kirigakure no sato, le plus mauvais caractère du pays de l'eau
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Mizaki Taro
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Mizaki Taro »

Suite à l'exposé de sa nouvelle technique, Soi Fon interpela Mizaki d'une petite remarque sur la finalité de ce jutsu qui était selon toute vraisemblance faire pour tirer des informations. Il était vrai que le jounin avait déjà parler à sa coéquipière de son aversion à la torture, il lui devait bien quelques explications au moins pour la rassurer sur le fait que de ce point de vue là il n'avait pas changer.

 « Il est vrai que toi qui me connais plutôt bien tu dois être surpris que je possède aujourd'hui une technique comme celle ci. » lança-t-il avec un sourire complice.  « Cette technique s'appelle Inyu Tamashi, c'est une pénétration de l'esprit adverse contre laquelle il n'y a aucun moyen de se défendre en dehors du Kai étant donné qu'il atteint une partie du cerveau où la conscience ne peut aller et qui est dissociée de celle contenant l'instinct de survie. Cette technique permet de tirer n'importe quelle information de l'esprit adverse, elle est infaillible de ce point de vue là, et tout cela sans la moindre douleur, enfin … Ça dépend … Tout dépend à quelle profondeur on sonde l'esprit adverse, si on se contente des souvenirs alors la personne ne ressentira rien. En revanche, si on va chercher dans les peurs et les souvenirs refoulés, alors la personne les ressentira … Qui plus est, à ce niveau là cette technique devient extrêmement dangereuse pour moi aussi … Cette technique est loin d'être parfaite, même si l'esprit adverse ne peut pas lutter contre la récolte d'information elle présente plusieurs gros défauts qui font qu'elle est quasiment totalement inutilisable en combat, mais elle est celle qui permet d'obtenir le plus d'informations sans que cela ne se transforme en torture, les choses importantes font rarement parties des choses refoulées et restent bien souvent plus proches de la surface, sauf peut être justement dans l'esprit d'une folle ... » termina-t-il avec un sourire léger.
Il n'avait pas tout dit concernant les problèmes liés à cette technique pour lui même, mais Soi Fon comprendrait aisément suite à cet énoncé quel était le risque de sonder l'esprit de Mikan, sa folie pouvait relever de la peur ou d'un souvenir qu'elle aurait totalement refoulé, et dans ce cas là Mizaki aurait besoin d'aller dans les tréfonds de l'esprit de Mikan pour y trouver les informations, zone dans laquelle les choses devenaient bien plus dangereuses. Ce qu'espérait Mizaki était que les causes de la folie de Mikan ne soient pas liées aux sentiments ou à un souvenir refoulé, il n'avait pas vraiment envie d'aller fouiller jusque là dans son esprit.
 « En tout cas ne t'en fais pas, même si à la base cette technique a été conçue pour torturer en faisant rejaillir justement ces choses profondes, pour moi l'application sera exclusivement l'obtention d'informations en restant un maximum vers la surface pour éviter que la personne ne ressente quoi que ce soit. » C'était pas demain la veille que Mizaki allait devenir un tortionnaire, Soi Fon pouvait faire confiance à son coéquipiers et en ses convictions qui généralement le rendaient relativement buté …

(petit saut dans le temps vu que j'ai déjà rp toute la partie intermédiaire dans mon dernier post :))


Aussitôt après avoir fait part de ses interrogations concernant les Hyènes, Mizaki reçut les réponses qu'il attendait de la part de Shiyu. Ainsi, ils étaient déjà trois de l'équipe à avoir affronté des membres de ce gang, et en plus de ça aucun des ennemis n'avait pu rapporter le style de combat de ces trois auprès de leur organisation étant donné qu'ils étaient tous morts lors de l'affrontement. En clair, l'équipe de Suna possédait dors et déjà l'avantage sur les Hyènes étant donné qu'eux avaient déjà un minimum d'informations sur l'ennemi.

Une fois les discussions terminées et Miyu de retour (sans la nourriture ...), celle ci présenta le programme du lendemain. De nouveau Miyu allait se séparer d'eux au niveau de la fontaine, elle allait tenter de leur obtenir des invitations pour une des soirées du Dandy, il s'agissait certainement là d'une partie de mission où tous seraient réunis, mais en attendant que la jounin obtienne ces invitations ils allaient devoir travailler par groupes séparés.

*Aller dans une soirée mondaine limite scabreuse d'après la description de Miyu … C'est sûr que ce n'est pas le style de soirée où je risque de m'amuser, il n'y aura aucun mal à ce que je garde mon esprit qu'à la mission lorsqu'il faudra qu'on y aille.*

Miyu sembla ensuite sonder chacun des membres de l'équipe qu'elle avait devant elle, finalement ça allait être elle qui allait former les équipes. Soi Fon, Shiyu et Toru allaient se retrouver ensemble, ce qui signifiait par conséquent que l'ex-déserteur allait devoir opérer avec Aoshi et Mangetsu, ce qui était très loin de lui déplaire depuis qu'il les avait vu à l'œuvre lors du combat amical qui les avait opposés.
Ils allaient s'occuper de Mikan, ce qui convint une nouvelle fois parfaitement au jounin par rapport au jutsu qu'il possédait et qu'il avait évoqué juste avant. Il acquiesça de la tête lorsque Miyu leur demanda de chercher en premier lieu à tirer les renseignements en lui parlant et non en pénétrant dans son esprit, il était clair que Mizaki n'allait pas se jeter directement comme cela dans l'esprit d'une personne qui se trouvait dans un état de folie plutôt avancé. Même s'il était celui qui avait mis en avant sa technique auprès de l'équipe, il était le premier à souhaiter l'utiliser qu'en dernier recours, que si Mikan ne leur fournissait pas suffisamment d'éléments clairs et intelligibles.

La jounin demanda ensuite des choses bien précises à obtenir de Mikan, que ce soit par l'interrogatoire ou la pénétration dans l'esprit, visiblement celle ci avait déjà des idées de pistes. Pour Mizaki c'était tout simplement du pain béni, s'il savait précisément quoi chercher dans l'esprit de Mikan alors il s'en sortirait assurément mieux que s'il devait fouiller chaque recoin en espérant tomber sur quelque chose d'exploitable pour la mission. Miyu par ce listing de choses précises à chercher venait de donner un sacré coup de main à Mizaki pour l'éventualité où il aurait besoin d'utiliser son jutsu sur la jeune femme.

Elle parla ensuite de communicateurs, même si leur porté n'était pas démesurée l'idée n'en restait pas moins excellente. A priori la partie de mission qui concernait Mangetsu, Aoshi et Mizaki ne risquait pas de présenter grands dangers, mais mieux valait être trop prudent que pas assez en se donnant une opportunité de pouvoir appeler des renforts au cas où. De plus, de part cette hypothétique faible exposition aux dangers, ils pourraient peut être détacher l'un d'entre eux pour aller aider soit l'autre groupe, soit Miyu, qui appellerait éventuellement des renforts pour leurs parties de mission respectives.

Vint ensuite le traditionnel moment de demander s'il y avait des questions et si les équipes convenaient. Mizaki ne répondit rien, il n'avait pas de questions, pas non plus d'objections sur la formation des équipes, il laissait le champ libre à qui voulait pour répondre à Miyu, pour lui ça serait le traditionnel « pas de réponse, bonne réponse ». Soi Fon posa la première une question concernant les soirées du Dandy et obtenu une réponse des plus surprenantes de la part de Miyu, ces soirées n'étaient pas non ce à quoi il s'était attendu, si bien que sa réaction se rapprocha un peu de celle de Soi Fon même s'il ne l'aurait assurément pas dit de la même façon.

Arriva ensuite la nourriture. Mizaki n'était pas vraiment affamé, il avait même au contraire l'appétit un peu coupé par les événements de la journée, ou plutôt par un événement en particulier … Malgré tout, il mangea suffisamment pour ne pas se laisser aller et oublier un peu le malaise causé par la mort qu'il avait provoqué de Moineau et peut être des trois autres gamins. Et puis après tout il avait bien failli mourir aujourd'hui à cause de cet esprit de dévotion total que possédait le gamin et qui l'avait poussé au suicide, même si le jounin ne parvenait pas à comprendre ce qui pouvait pousser un être quelconque à agir ainsi il n'en restait pas moins quelque peu chamboulé. Il avait pourtant déjà tué, sans jamais éprouver la moindre gêne ou même excitation, et pourtant cette mort avait un goût amer par rapport aux autres. Il fallait dire qu'il n'avait tué que Shizuka depuis qu'il était devenu chounin, cela faisait peut être trop longtemps qu'il n'avait pas tué pour être capable de toujours faire cela sans ressentir la moindre émotion … Entre le fait qu'il avait failli mourir, et le fait qu'il avait provoqué la mort de un à quatre gamins sur la journée, il y avait de quoi bien couper l'appétit.
Quoi qu'il en soit, il mangea rapidement sans prendre le temps d'apprécier et alla se poser sur un des fauteuils. Malgré le confort plus qu'évident de la salle, Mizaki n'y était clairement pas à l'aise. Lui qui passait d'ordinaire toutes ses nuits dehors ou dans un abri de bois de sa composition, le voilà qui devait rester dans un endroit clos, sans fenêtre et pas conséquent qu'avec des lumières artificielles, pour rendre fou le jounin il suffisait de le laisser quelques temps dans un endroit de ce type. Son rêve le plus cher en cet instant était de pouvoir sortir, même aller dans les rues de Naza pour un peu lui convenait plus … Seulement, sortir seul ne faisait pas vraiment parti des obligations d'équipe, ainsi se décida-t-il à rester et surtout à rejoindre les parties de billards. Il n'y avait jamais joué, le jeu ne l'intéressait pas vraiment, comme tous les autres jeux d'ailleurs, mais au moins comme cela il s'occupait l'esprit et ne pensait plus au cloisonnement des lieux et à l'aspect morbide de la journée.

Lorsqu'il alla se coucher, le jounin ne put s'endormir, il ne se sentait pas à l'aise dans cette chambre relativement exigüe. Il ne parviendrait pas à dormir ici, c'était une certitude, cela faisait déjà deux bonnes heures qu'il cogitait lorsqu'il prit la décision de se lever pour aller dans le salon. Il emporta avec lui sa couette et alla se blottir assis dans un coin du salon pour y finir sa nuit, même si ce n'était toujours pas des conditions idéales pour lui au moins le salon était bien plus grand que la chambre et il s'y sentait beaucoup plus à l'aise pour respirer. L'espace d'un instant il eut l'idée d'aller finir sa nuit dans un coin de la salle de bar, là bas au moins il y avait des fenêtres, mais cela n'était pas spécialement prudent vis à vis de l'équipe, cela ne se faisait pas sans prévenir au préalable, et il n'allait pas non plus les réveiller pour leur annoncer qu'il voulait dormir dans le bar …

Même sans le soleil matinal, Mizaki sut qu'il s'était réveillé exactement à l'aube, son horloge biologique était parfaitement réglée sur ce rythme depuis bon nombre d'années. Les autres n'allaient pas tarder à se lever, mais Mizkai n'aurait pas la patience d'attendre avant de voir un minimum de rayons lumineux. Il sortit alors du salon et se dirigea vers le bar où Koyuki était déjà levé afin de préparer les petits déjeuner pour l'équipe. Mizaki le salua et se dirigea aussitôt vers la porte du bar qui donnait sur la rue pour l'ouvrir, puis prit une grande inspiration salvatrice et bienfaisante. L'air était était loin d'être aussi délectable qu'au niveau de son oasis à Suna ou des forets de Kiri, mais le jounin faisait bien plus que se contenter de celui ci tant cela lui faisait du bien de se retrouver à l'air libre avec la lumière encore timide du jour qui se levait. Lorsqu'il rentra dans le bar, il décida de patienter tout en parlant avec Koyuki. Il aimait bien cet homme et la manière de penser qu'il avait affiché lors des précédents entretiens avec l'équipe, le dialogue était aisé avec une personne comme cela, même pour Mizaki. Les discussions étaient totalement détachées de la mission, il y aurait tout le reste de la journée pour penser à celle ci, autant profiter de ces instants loin de toute agitation. Il parlèrent de Naza, de Suna, de Kiri, également un peu du passer de chacun, du type de personnes qui fréquentaient le bar, rien que des banalités mais qui faisaient une coupure appréciable dans la mission en elle même.

Lorsque le petit déjeuner fut presque entièrement préparé, Mizaki retourna dans la salle où déjà Soi Fon était levée, assise sur le canapé avec Mizu sur les genoux. Le jounin la salua avec un sourire puis attendit que les autres se lèvent également, ce qui ne fut pas bien long et rapidement accompagné par Koyuki et le petit déjeuner.
Une fois que tous eurent fini de manger, le sourire du jounin retomba pour laisser place à son air des plus sérieux qui l'accompagnait à chaque mission. Tous prirent leurs équipements respectifs, saluèrent Koyuki en traversant le bar pour se diriger comme la veille jusqu'à la fontaine. Chaque groupe prit alors sa carte pour repérer dans quelle direction partir, puis Miyu donna un bingo book également à Toru.
*Je n'ai pas mis le nez dans un bingo book depuis que j'en suis sorti au moment de l'examen chounin … Ça ne serait pas un mal de m'en procurer un également, ou au minimum prendre connaissance des nouvelles têtes qui y sont apparues ...*

Au moment de la séparation, Soi Fon salua l'équipe de Mizaki qui en fit de même avec un petit sourire en coin.  « A tout à l'heure. »
Le jounin ne doutait pas vraiment du fait que tous reviendraient à la fontaine sans gros dégâts, la partie de mission concernant l'équipe de Mizaki n'était à priori pas exposé à grands dangers, et pour l'autre équipe Soi Fon semblait faire confiance à Shiyu, ce qui était plutôt gage de qualité. Restait à savoir comment cela se passerait avec Toru et ses poussées hormonales.
*J'aurai peut être dû prévenir Soi Fon ...* pensa Mizaki loin de se douter que l'explication aurait lieu dans les minutes qui suivaient de la part de Shiyu.

Une fois l'équipe de Soi Fon et Miyu parties dans leurs directions respectives, les deux chounin et le jounin partirent à leur tour après avoir convenu du fait qu'il fallait qu'ils se couvrent d'un henge pour le temps de la route, henge qu'ils lâcheraient une fois qu'ils seraient face à Mikan. Le but de leur partie de mission était d'obtenir des informations de la part de cette femme qui avait sombré dans la folie. Même si cet aspect risquait de gêner assez fortement la compréhension de ce qu'elle pourrait dire, il n'en restait pas moins qu'ils devaient tenter de gagner la confiance de cette femme afin qu'elle puisse leur tenir des propos les plus intelligibles possible et surtout les accompagner hors de ce quartier du sud ouest où elle se trouvait. La laisser dans ce quartier et l'y interroger ne semblait être du goût d'aucun des trois ninja, en particulier de Mizaki qui savait qu'il allait devoir quitter son propre corps au cas où il faudrait pénétrer dans l'esprit de Mikan, ce qui compliquerait la tâche d'Aoshi et Mangetsu s'ils n'étaient pas dans un lieu sûr pour faire cela.
Persuader Mikan de les suivre, voilà ce qu'ils devaient faire avant tout interrogatoire, qu'il soit verbal ou par le biais de l'Inyu Tamashi. Pour cela, il n'y avait aucun autre moyen que de tenter de gagner la confiance de celle ci, et arriver sous henge n'était pas vraiment la meilleure des idées pour inspirer la confiance tant cette technique était basée sur le fait de tromper les gens.

Ainsi, Mizaki se contenta d'un henge très simple pour traverser les rues jusqu'à la résidence de Mikan, il reprit exactement le même qu'il avait lors sa mission à Kiri juste avant son examen chounin tout en préservant un vêtement similaire à celui qu'il portait habituellement simplement en changeant un peu le coloris. Ce vêtement était des plus pratiques, il s'agissait de celui fourni par la Mayoi et présentait l'énorme avantage de masquer les mains du jounin pour qu'il puisse effectuer ses jutsu sans mettre l'adversaire en alerte. Pour quelqu'un qui composait ses jutsu à une seule main comme le faisait Mizaki, c'était le style de vêtement idéal, il était hors de question de porter un autre type de vêtement, même sous henge.

Au fur et à mesure de leur traversée de ville, l'état des rues et des personnes sembla se dégrader à chaque pas. Ils étaient dans un quartier qui était vraiment dans un état des plus lamentables, toutes les personnes n'étaient même pas capable de suivre ces trois personnes à l'allure différente de la leur du regard, certains étaient bien trop haut perchés pour en être capable.

*Vu la tête de certains c'est à se demander si ce quartier n'est pas un quartier de cloisonnement pour les fous ...*

Les gens ici n'étaient pas simplement pauvre, c'était une évidence, ils avaient visiblement tous des problèmes psychologiques. Que ceux ci soient de naissance, ou qu'ils aient été provoqués par quelques incidents de vie, ou bien par l'usage de drogues, ou encore d'autres produits du genre, il n'en restait pas moins qu'ils semblaient tous avoir comme point commun d'être touchés par la folie. Cet endroit n'était autre qu'un ghetto destiné aux fous, s'appesantir sur le sort de chacun ici ne servirait à rien, il fallait traverser et sortir Mikan d'ici pour pouvoir lui parler en toute quiétude, c'était désormais plus qu'une certitude, c'était presque une obligation.

Mizaki ne détourna plus la tête une seule fois malgré tout ce qui se passait autour de lui, il avançait et n'avait plus que l'idée de trouver Mikan en tête. Cependant, il fut bien obligé de s'arrêter et de prêter attention à cet homme qui venait de se mettre sur leur chemin. Ce qu'il leur raconta était un pur acte de folie, voir même de démence, il venait de tuer sa femme avec une brique et en avait fait son repas, il n'y avait tout simplement rien à répondre face à cela tant ce qu'il venait de raconter dépassait tout entendement. Lorsqu'il demanda au groupe s'il avaient des enfants, Mizaki ne répondit évidemment pas et se jeta d'un pas très rapide sur l'homme, les bras grands ouverts avant de l'entourer et de plaquer ses doigts le long de la colonne vertébrale de l'homme qui se mit à trembler instantanément, lui faisant lâcher sa brique ensanglantée au sol. Le Yubi Dô Miburui, au moins cette technique permettait de stopper un ennemi sans lui porter le moindre coup, contre une personne comme cela c'était plus que suffisant.
Le jounin accompagna au sol l'homme d'un bras, puis le laissa convulser au sol avant de la contourner sans un mot et de poursuivre sa route, la faciès plus sérieux que jamais. Ils risquaient encore ce type de rencontre tant qu'ils n'auraient pas rejoints Mikan et surtout quitté le quartier, s'ils s'arrêtaient à chacun d'entre eux alors ils n'en sortiraient jamais, ils étaient des ninja en mission, et surtout ils étaient des personnes qui n'avaient pas vraiment envie de s'éterniser dans ces lieux.

Les ruelles étaient toutes similaires les unes les autres, le même état de délabrement aussi bien pour les bâtiments que pour les humains et animaux qui s'y trouvaient, mais enfin ils venaient d'arriver à destination. Tous trois pénétrèrent dans le bâtiment et relâchèrent leurs henge respectifs afin d'aller à la rencontre de Mikan.

Le bâtiment semblait abandonné et pas en meilleur état que ceux qu'ils avaient vu tout le long du chemin, il était difficile de s'imaginer quelqu'un vivre en ces lieux. Lorsqu'il arrivèrent dans la pièce principale, l'équipe put apercevoir avec une faible lueur une personne assise sur un fauteuil de cuir rouge, une personne qui selon la description ne pouvait être autre que Mikan. La pièce était sombre, les volets ne devaient pas souvent être ouverts, seule la bougie qui coulait sur les doigts de la jeune femme illuminait très faiblement les contours de son visage et ses vêtements souillés et délabrés.

Le groupe s'approcha de la jeune femme et fit craquer le plancher, ce qui déclencha une réaction chez la jeune femme qui se mit à parler sans pour autant afficher le moindre mouvement, pas même des paupières qui laissaient ses yeux se perdre dans le vide.
Les premiers mots qu'elle prononça furent totalement incompréhensibles pour Mizaki, de quoi parlait-elle, qu'est ce que c'était que cette histoire de jalousie et ces histoires de pureté … Cependant, les mots suivants captèrent particulièrement l'attention du jounin qui commença à saisir un peu plus le sens de ce qu'elle disait, ou plutôt commençait à faire le lien avec ce qu'ils recherchaient.
*Un type qui veut tout « nettoyer », qui visiblement expose des œuvres au grand public et que ça finisse dans le sang … C'est un peu trop pour être une simple coïncidence avec les réceptions de ce Dandy … Et cette volonté de vouloir tout nettoyer ...*
Un premier lien avec les Erasers semblait apparaître, mais mieux valait rester prudent avec cette conclusion encore trop hâtive, autant il semblait plus que probable que la personne dont elle parlait était ce Dandy, autant la chose était moins sur quant au lien entre ce dernier et les Erasers, même si l'idée était plutôt séduisante. Dans tous les cas, ces propos de Mikan rattachèrent les premiers qu'elle avait prononcé et auxquels Mizaki n'avait rien compris en premier lieu, ces histoires de fils abandonné commençaient à prendre un sens même si pour l'instant cela restait relativement flou.
Elle poursuivit ensuite sur sa sœur, visiblement artiste elle même ayant un étrange lien avec le concept même de la mort. Mikan prononça une phrase qui interpela au plus haut point Mizaki …
*... voilà que tu inspires un lac de sang …?*
Cette phrase supplanta tout le reste des propos de mort de Mikan dans l'esprit de Mizaki, la sœur ne semblait pas être une simple victime des Erasers si on focalisait sur cette phrase. Ses peintures, il fallait voir les peinture de la sœur, Mizaki en était plus que convaincu, ces peintures lui apparaissaient comme étant liées au mode même de disparition des gens, aussi farfelue que cette hypothèse paraissait à Mizaki il ne voulait pas la réfuter. Qui plus est le jounin commença à penser que la sœur avait eu une histoire avec ce Dandy, ce qui pourrait correspondre aux choses que Miyu leur avait demandé d'apprendre auprès de Mikan ...
Vint ensuite un des mots qu'ils avaient déjà entendu, celui de « linceul » qui raccordait avec la rumeur sur le processus de disparition.

Sans avoir posé la moindre question, l'équipe se trouvait déjà avec un nombre d'informations plus que conséquent, même si les mettre bout à bout pour en tirer quelque chose de clair semblait devoir demander bien plus de temps de réflexion que ce qu'ils avaient eu avant d'entendre une nouvelle voix arriver de derrière eux.
La personne qui venait d'apparaitre était plutôt agée et dans un état similaire à tout ceux qu'ils avaient pu voir dans les ruelles du quartier. Il n'eurent pas le temps de répondre que déjà l'homme appelait d'autres personnes tout en demandant aux trois ninja s'ils avaient quelque chose pour eux. Ils étaient neuf au total, et vu leur état les repousser ne risquait pas d'être particulièrement compliqué, mais se battre devant Mikan était une mauvaise idée, qui sait comment elle pourrait réagir à voir du sang ou des personnes tomber sous les coups de ceux qui voulaient l'interroger …
Mangetsu répondit qu'ils n'avaient rien pour eux, Mizaki de son coté resta silencieux, attendant de voir la réaction qu'auraient ces personnes avant d'agir, préparant quelques taos dans l'une de ses mains qui restait bien à l'abri des regards dans une de ses manches, les bras toujours le long du corps afin de ne pas éveiller les soupçons en faisant mine de préparer quelque chose.
Lorsque le ton et l'attitude se fit un peu plus menaçante chez les personnes en face, Mizaki relâcha son jutsu, l'Anmin, laissant entrevoir une chute de plumes devant les neuf gêneurs qui tombèrent au sol en douceur, les yeux fermés.

 « Ne vous en faites pas, ils sont juste endormis, ils se réveilleront dans quelques heures. »

La phrase était autant pour Mangetsu et Aoshi, qui n'avaient jamais vu Mizaki utiliser ce jutsu, que pour Mikan afin de lui faire comprendre que ce qu'elle avait devant les yeux n'étaient aucunement des morts. Il fallait réellement gagner sa confiance, il fallait repartir de cet endroit afin de pouvoir lui poser des questions sans être à nouveau interrompu. Qui plus est, si Mizaki devait utiliser son jutsu pour pénétrer l'esprit de Mikan alors il préférait qu'Aoshi et Mangetsu n'aient pas à assurer la sécurité de son corps en plus, pendant le jutsu il valait mieux qu'ils soient cantonnés au bien être de Mikan qui serait consciente pendant toute la durée du jutsu et qui pourrait ressentir des douleurs au cas où Mizaki aurait à aller plus profondément dans son esprit. Il fallait ramener Mikan au bar, lui donner le confort, la mettre dans les meilleures dispositions possibles pour qu'elle réponde en toute confiance malgré sa folie, ils se devaient tout simplement de la mettre à l'abri pour le restant de la mission.
*Qui plus est on ne sait jamais, si les autres entendent ce qu'elle dira peut être qu'ils auront une interprétation différente de la notre.*

Mizaki se tourna alors pour surveiller l'entrée de la pièce principale, laissant le temps à Mangetsu de se lancer dans la négociation avec celle ci pour tenter de la convaincre de les suivre.
Mizaki Taro , d'un certain grade dans un certain village...

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Aoshi Tsukyo
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Aoshi Tsukyo »

Non, Aoshi n'était pas trop dans son assiette. Malgré un calme apparent, sa journée lui était resté tristement en travers de la gorge. Un mort et trois mutilés. Un bien lourd bilan pour une simple mission de renseignement... Le Tsukyo écoutait ce qui se disait autour de lui mais n'avait pas tellement envie de participer au bourdonnement intellectuel autour de lui. A ce stade, faire des suppositions ne menait pas à grand chose. Trop de pistes et pas assez de liens entre elles.

Lorsque Miyu fut de retour, elle donna les instructions pour la matinée prochaine. Une chose était agréable dans ce début de programme : le réveil n'était pas très tôt. De toutes façons, la plupart des gens vivant à Naza ne devaient pas être très fonctionnels avant dix heures. Sauf, bien sûr, les voleurs et les autres artisans de l'illégalité. La seconde partie plut un peu moins au chounin. Miyu n'avait pas tenu compte de son manque d'envie à rencontrer Mikan Teisei et l'avait mis dans la même équipe que Mizaki et Mangestu. Aoshi soupira doucement. Son manque de patience allait lui causer du tord dans la mission...
Savoir Mangetsu à ses côtés le réjouissait autant que l'effrayait. Aoshi avait peur de ne pas réussir à la protéger, qu'elle se fasse blesser devant ses yeux, peur qu’elle ne voit des choses qu’elle ne devrait jamais voir. Le Tsukyo la savait forte et même si elle y avait été propulsé très rapidement, elle avait un grade égal au sein.
Malgré tout ce qu’il ressentait, le chounin n’avait pas le droit de la couver ou de la mettre à l’écart. Même si Aoshi n’était pas très porté sur les histoires d’honneur, il savait parfaitement que la Kukan ressentirait cela comme un affront. Elle était ninja comme Aoshi, et avait aussi le droit de porter son bagage de malheur.

Sa prochaine mission lui faisait froid dans le dos, Aoshi préférait bavarder avec le receleur qui devait être un humain à peu près sain, vivant dans un quartier à peu près normal, entouré de gens pas trop dangereux. Enfin, si Miyu avait décidé de faire de telles équipes, c’était qu’il devait y avoir une raison valable sous-jacente. Par exemple, que deux chounin ne seraient pas de trop pour protéger le corps inerte de Mizaki… Aoshi frissonna en se rappelant les événements de la journée. Il avait été incapable d’empêcher le Moineau de se suicider et il s’en était fallu de peu pour que le Taro n’en meurt pas.

La soirée ne l’aida pas à se détendre. Plus l’horloge tournait, plus Aoshi sentait son cœur battre de plus en plus fort. Il discuta, joua au billard. Rien de bien passionnant. Le Tsukyo suivit le mouvement lorsque tous allèrent se coucher.
L’adrénaline se déversait à hautes doses dans son corps, le faisant légèrement planer. Son cœur battait à toute vitesse, sa respiration était lourde. Il était angoissé. Il se mit en pyjama, se brossa les dents, par simple automatisme. Son esprit avait quitté son corps depuis qu’il avait passé le pas de la porte de sa chambre, de leur chambre.

Lorsque le Tsukyo réalisa qu’il n’avait plus de raison de rester debout et qu’il devait aller dans son lit, l’angoisse le gagna à nouveau. C’était la nuit. Il allait dormir seul à côté d’elle.
Mangetsu lui demanda de laisser la porte ouverte. Aoshi ne comprit pas pourquoi, mais accepta. Sa réponse avait été un peu vide. Il avait regardé la Kukan l’air surpris et avait bafouillé un petit oui. Laisser la porte ouverte, c’était faire partir un peu de leur intimité. Aoshi n’aimait pas trop cette idée. Il éteignit les lumières et se glissa sous ses draps.

Quelques instants plus tard, Mangetsu lui demanda si elle pouvait le rejoindre dans son lit. Son cœur s’arrêta un instant. Il ne répondit pas immédiatement. Sa question l’avait noyé dans un mélange aigre-doux de bonheur et de peur. Il savait qu’il n’avait pas vraiment le droit de s’attacher à elle. Cette pensée le traversa, le foudroya et finalement fut remplacée par une plus forte. Il ne voulait pas lui faire mal, il ne voulait pas se faire mal comme la dernière fois.
« Bien sûr… » La phrase lui avait finalement échappé. Son Ca avait pris le dessus sur son Moi et son Sur-moi. La raison n’avait pas son mot à dire dans les conflits sentimentaux.
Il avait mis du temps à savoir si ce qu’il avait entendu était vrai ou n’était qu’un fantasme. Son cerveau ne lui avait même pas offert de réponse. Ce cri du cœur avait tut toutes les bruyantes réflexions, analyses, probabilités, laissant un immense vide en Aoshi. Au diable les conséquences, non, la raison n’avait pas son mot à dire.
Petit à petit il se calma, et dégusta l’instant. Elle était là, à côté de lui. Aoshi pouvait l’entendre respirer, humer son doux parfum, sentir ses cheveux chatouiller son visage. Elle était là, elle s’était glissée près de lui. Il était incapable de bouger, de parler. Toujours sur le dos, il regardait le plafond, l’air videment heureux. Les lueurs de la pièce principale éclairaient son doux visage.

Combien de temps passa ? Aoshi n’en sut rien. Il attendait le matin, refusant de s’endormir pour ne pas perdre un seul instant de cette nuit. Des brides de sa journée le hantèrent à nouveau. Elle fut remplacée brutalement par les cris des enfants de Naza, par la pourriture de cette ville, par la mort de ce gosse. Il revoyait le Moineau se tordre de douleur, il réentendait les enfants mourir sous les pierres. Ces souvenirs lui firent froid dans le dos. Il ne voulait pas noyer sa nuit dans les remords, il ne voulait pas laisser s’échapper son seul instant de bonheur.
« Mangetsu-chan, tu dors ?... »
Lui parler. C’était le seul moyen d’exorciser ce qu’il avait vécu. Elle répondit rapidement.
« Non, je n’ai pas très sommeil pour le moment. »
« Ha... »
Un instant passa. Il rassembla ses forces et avoua. Mizaki semblait s’être accommodé de ce qu’il s’était passé, mais pas Aoshi.
« J'ai vu un enfant mourir aujourd'hui... »
« Quelle horreur. Vous n’avez rien pu faire pour le sauver ? » demanda-t-elle d’une petite voix.
Aoshi avait parlé. Il allait un peu mieux. La question de Mangetsu le gênait un peu. Il ne voulait pas lui dire ce qu’il s’était passé réellement. Il voulait l’écarter d’une réalité pas très belle.
« Il s'est suicidé devant moi... C'était... »
Il se tut un instant. Le Tsukyo n’avait plus trop envie de parler de ce sujet. Il n’avait même plus envie de parler. Il voulait reprendre sa contemplation passive, s’abandonner dans l’écoute du souffle de Mangetsu, s’oublier parmi les battements de son cœur.
« Bref... Parlons d'autre chose, c'est pas important... »
Elle répondit rapidement, ne lui laissant que peu de répis.
« Pas important ? Bien sûr que si ! Des enfants qui se suicident… cette ville est vraiment immonde. Je la déteste. »
« J'aime pas cette mission, j'aurai préféré rester sur mes murailles... »
« Cette mission est importante, on ne peut pas laisser les Erasers agir à leur guise et même si sans eux la ville restera dangereuse ce serait déjà un danger de moins pour ses habitants, ceux qui ne sont pas des psychopathes en puissance. »
Aoshi sourit. Elle était exaspérante de principes. Remplie d’honneur et de grandes causes. Il semblait terne par rapport à elle, il était devenu terne. Sa bonne humeur l’avait quitté après quelques missions. Une chape de responsabilité, de raison,lui était tombée sur les épaules. Il avait pris conscience qu’il pouvait mourir à tout instant, que la vie d’un shinobi n’était pas un jeu. Il avait peur, il ne voulait plus jamais se retrouver à l’article de la mort. Son nindo se résumait maintenant à « Laissez-moi tranquille. ». Il agissait sagement selon les ordres et son inactivité avait causé la mort d’enfants. Il était trop blasé pour s’opposer à l’ordre du monde.
Elle était naïve. Il aimait ça.
« Tu parles avec beaucoup de convictions... C'est bizarrement agréable. »
« Je ne sais pas comment les choses vont finir mais je sais au moins que nous devons réussir et pour ça il faut commencer par y croire, c’est ce que je pense. »
Encore des pensées pleines de grandes idées, qui ne manquèrent pas de faire sourire le chounin. Il sentit la jambe de Mangetsu glisser le long des siennes. Son cœur s’emballa un instant. Il ne voulait plus parler, il voulait simplement profiter d’elle. Elle était là, et il était heureux.
« Oui. »
Après de longues minutes, il se décida lui aussi à bouger. Elle était si près et si loin de lui. Il posa délicatement ses bras sur son corps et ferma les yeux.
« Passe une très belle nuit… »
« Toi aussi Aoshi. »
Elle l’embrassa. Sur la joue, mais elle l’avait embrassé. Aoshi était heureux. Elle était dans ces bras. Cet instant qu’il avait temps voulu, désiré, imaginé, fantasmé s’évaporait tout doucement. Elle était là, dans ses bras, et il était heureux. Il sentait son souffle dans son cou, il la dévorait du regard, il caressait tous les reliefs de son dos au bout de ses doigts. Leurs cheveux s’entremêlaient.
Il arrêta de lutter contre le sommeil. Dormir avec elle était la plus belle chose qu’il pouvait et voulait avoir.

Aoshi se réveilla bien avant elle. Il n’avait pas bougé, et elle était toujours là. Sa petite main reposait maintenant sur son torse. Il ne chercha pas à se rendormir. Il était bien et n’avait pas de raisons de la quitter. Il regardait le plafond, plongé dans un état de béatitude, encore un peu endormi. Il était bien. Il était heureux. De temps en temps, il se risquait à la serrer un peu plus fort, à la caresser légèrement, à humer son parfum.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, il lui sourit.
« Salut, tu as bien dormi ? »
Il la contempla encore quelques instants.
« Oui, et toi ? »
Sa réponse lui plut.
« Super bien. »

La nuit était partie, mais elle était toujours là. Aoshi était heureux. Il se leva. Ses pieds lui semblaient très loin de sa tête. Il prit son petit déjeuner, l’air le plus naturel possible. Ce fut un peu un échec. Il était défoncé au bonheur, et un sourire béat ne le quittait pas.

Le sérieux ne le gagna pas vraiment aujourd’hui. Le contact froid des armes ne lui rappela pas pour une fois sa réalité. Il était heureux et voulait le rester.

La Fontaine fut leur point de rendez-vous comme la dernière fois. Chaque équipe partit vers l’objectif qui lui était assigné. Les trois shinobi se dissimulèrent et réapparurent quelques instants plus tard sous Henge. Aoshi avait pris la même apparence que lors de leur première pièce à l’auberge. Légèrement plus fin, les cheveux bruns, attachés rapidement. Il avait dissimulé son arc ainsi que tous les autres signes qui auraient pu permettre de le repérer. Le Tsukyo ne s’était pas fait que des amis hier et n’aimait pas l’idée de se faire reconnaître. Il avait adopté une tenue dans le plus pur style mercenaire plus. Ceux qu’on payait pour des besognes pas trop basses et qui ne passaient pas leur temps libre au bar. Aoshi n’aimait pas trop s’exhiber en temps normal, mais avait fait ressortir les plaques de sa fausse armure et s’était équipé d’une épée. L’apparence semblait compter beaucoup dans cette ville et le plus intimidant il était, le mieux c’était. C’était complètement ridicule de sa part de s’être armé d’une épée sachant qu’il était un très mauvais bretteur et qu’en cas d’altercation il ne se battrait pas avec, mais tout ce qui le séparait de son image d’archer était bon à prendre.

Mikan habitait dans une maison dans un quartier du Sud-Ouest. Lorsqu’ils arrivèrent aux alentours de sa maison, Aoshi comprit que le terme habiter n’était pas bon. Les mansardes n’avaient rien d’un foyer ou même d’un lieu pour vivre. Seul les murs sans âme se tenaient encore de debout. A l’intérieur, il n’y avait rien qui rappelait toute trace de civilisation ou de logement. Les vitres et les portes avaient été brisées les meubles étaient à terre, éventrés, des débris jonchaient le sol. Le Tsukyo pensait avoir vu l’horreur après ses deux ballades dans Naza, mais avait été loin d’imaginer un endroit aussi malsain.

Les rues suintaient la misère. Le quartier des Réprouvés était charmant à côté de celui-ci. Des gens erraient l’air vide, d’autres déliraient sous l’effet de narcotiques puissant. Tous vivaient dans le dénuement le plus complet, habillés de loque et nourris de drogues. La folie régnait en maître, semblant toucher tous les gens qui n’étaient pas dans un état léthargique. Seuls les animaux semblaient trouver profit de cette maladie ambiante. Des rats grouillaient dans les poubelles, des chiens erraient librement entre les corps sans raison.

Pourquoi Tsuchi ne faisait rien pour changer les choses ? Le village caché de la Roche devait malheureusement trouver un quelconque avantage à garder une ville aussi malsaine à ses frontières.

Aoshi n’aimait pas ce quartier. Il avait rapproché ses mains de ses armes, sans faire laisser paraître sur son visage son dégoût. Il s’était fermé, laissant sur son visage un sourire et un air paisible. Ses yeux scrutaient toutes les personnes aux alentours, cherchant à anticiper le danger. Les quelques humains qui les scrutaient semblaient trop apeurées pour s’en prendre à eux. Les autres étaient couchés dans leur vomi, tournaient en rond, essayaient d’oublier de s’envoler un peu en se défonçant avec n’importe quoi, puis convulsant sans personne pour se soucier de leur sort. Même les enfants étaient plongés dans cette atmosphère de folie.

Tout se passait à peu près bien. Ils se rapprochaient petit à petit de l’adresse qu’on leur avait donné et où devait se trouver Mikan. Un homme sembla remarquer leur présence, se lamentant de ce qu’il avait fait. Il se releva et se traîna devant les shinobi. Aoshi se raidit quand il comprit que l’homme parlait de cannibalisme. Décidément, ils étaient tous atteints dans cette ville.
« Oh oui... vous avez des enfants ? »
Aoshi ne put s’empêcher de sourire en entendant une question aussi absurde.
« Non, pas aux dernières nouvelles. »
Mizaki ne laissa pas à leur interlocuteur le temps de percuter. Le kirien l’embrassa, * Il lui fait un câlin ?…* le mit à terre et continua sa route. Aoshi enjamba le corps convulsant et suivit son équipe.

Quelques instants plus tard, ils trouvèrent l’adresse de Mikan. L’adresse… C’était plus grâce à la description de la mansarde et de ses alentours qu’ils avaient réussi à trouver. Pour avoir une adresse il fallait déjà habiter dans une rue ou équivalent… De toutes façons, à quoi lui servait une adresse ? Personne ne devait lui envoyer de courrier et les services postaux avaient dû oublier ce quartier depuis longtemps.
Le bâtiment était sombre et en ruine. Comme dans le quartier des Réprouvés, les murs étaient bruyants de silence. La pièce principale contenait un glauque tableau. Mikan était là, seule au milieu de l’obscurité, assise dans un halo de lumière sur un vieux fauteuil en cuir rouge. Elle semblait appartenir à la pièce, faisant corps avec les débris.
Une planche craqua et elle se mit à parler. Aoshi l’écouta sans bouger, retenant son souffle de peur de troubler l’instant. Depuis combien de temps était-elle là ? La cire lui avait coulé sur les doigts, sa robe était complètement déchirée. Elle ne cillait pas. Aoshi s’attarda sur ce détail. Non, son corps était resté complètement statique pendant son monologue.
Le Tsukyo était un peu surpris par cette scène. On lui avait dit qu’elle était folle, mais c’était bien pire que cela. Elle n’était qu’un corps sans vie qui ressassait ses pensées. Son frère s’était trompé. La séparation avec sa jumelle l’avait sûrement beaucoup affecté, mais ne pouvait pas être suffisant pour la vider ainsi…
Même si sa tirade ne semblait être qu’une suite de phrases tirées aléatoirement de sa psyché, un sens fondamental s’en ressortait. Sa sœur, son art, sa disparition… Aoshi fut pris de compassion en voyant ce pauvre résidu d’existence. L’interroger sans la blesser n’allait pas être facile…
« Que faites vous là ? »
Aoshi fit volte-face et tomba nez à nez avec un vieil homme. Il puait l’alcool. Ce n’était qu’encore un de ses phénomènes qu’on trouvait en grande quantité dans le quartier. Le Tsukyo recula d’un pas. Il n’aimait pas l’idée d’avoir à se battre, avec Mikan à côté. Malheureusement pour le chounin, d’autres débris entrèrent dans la pièce. Aoshi soupira. L’affrontement allait être inévitable…
« Eh les gars... y'a des petits jeunes qui sont venus voir la timbrée... sûr qu'ils auront bien quelques petits trucs pour nous... pas vrai les jeunes... ? »

Malgré la dangerosité de la situation, Aoshi ne put à nouveau s’empêcher de sourire bêtement.
*Des enfants peut-être ?! :mrgreen: * Sûrement pour l’empêcher de raconter des bêtises Mangetsu prit la parole. La tension monta petit à petit. Aoshi avait quasiment sa main au fond de sa poche à shuriken. Il n’avait pas de remords à percer de pareilles personnes. Il n’eut pas à tirer. Les neufs tombèrent, les yeux fermés.
« Ne vous en faites pas, ils sont juste endormis, ils se réveilleront dans quelques heures. »
Décidément Mizaki avait plus d’un tour dans son sac.

Maintenant, le tout était d’emporter avec eux Mikan. Mangetsu alla vers elle pour la convaincre les suivre. Il ne restait plus qu’à Aoshi d’empêcher les « gêneurs » de la déranger…
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Shiyu Kûkan »

Peu après que tout le monde eut fini de parler, Miyu attaqua sur le planning du lendemain.
Shiyu ferait équipe avec Soi Fon et Tôru. Il n'eut même pas la force de faire une grimace en sachant qu'il allait refaire équipe avec le genin. Seul point positif, il serait avec la jônin, et comme il l'avait dit plus tôt, le style de celle-ci l'intéressait.
La mission en elle-même semblait être sans danger, une simple recherche d'information auprès de quelqu'un qui ne serait pas une menace. Ca paraissait simple, presque trop simple.
Prenant le commutateur qu'on lui tendait, le Kûkan regarda rapidement son fonctionnement avant de la faire disparaitre sous sa cape.
Lorsque sa mentor parla de billard, le genin poussa un discret soupir. En temps normal il aurait accepté avec joie, ce soir il voulait juste se coucher le plus tôt possible, et laisser le sommeil vider son esprit.
C'est pour cela qu'une fois le repas terminé, alors que la Renraku invitait le reste de la bande à venir jouer, il s'éclipsa sans un mot.
S'installant dans sa chambre il faillit se coucher ainsi. Finalement il fit tomber sa lame ainsi que sa cape, se déshabilla rapidement et se glissa sous les couvertures, comme s'il avait voulu s'y cacher. Et disparaitre.



Le lendemain, le Kûkan n'eut pas vraiment besoin d'ouvrir les yeux, car c'est à peine s'il avait dormi. Il avait passé toute la nuit à ressasser son ancienne mission, ce bain de sang. Se souvenant de cette époque où il était plein de principe, cette époque où jamais une goutte de sang n'avait souillé sa lame. L'époque où pour tous il avait été le sauveur de la veuve et de l'orphelin.
Une époque qui semblait révolue.

Quittant le lit, il se leva l'esprit fatigué de ne pas avoir pu profiter d'une bonne nuit de sommeil. Se rhabillant, il sangla sa lame presque par automatisme avant d'enfiler la cape.
Alors que lui avait la mine renfrognée, il ne put louper le sourire béat d'Aoshi. Il ne comprit pas ce qui rendait le Tsukyo de si bonne humeur, et même s'il avait comprit il n'aurait sans doute pas réagi.
Il se sentait vidé. Pour lui aussi la nuit était partie, et eux aussi étaient toujours là. Les deux ombres ne l'avaient pas quitté.

Lorsque tout le monde fut prêt, ce fut l'heure du départ que Shiyu attendait tant. Il voulait de l'action et de l'adrénaline. Tout ce qui pourrait éloigner de lui les deux paires d'yeux accusateurs étaient bon à prendre. La nuit n'avait pas réussi à les faire partir, l'action serait peut être plus efficace.

Ils retournèrent une fois de plus à la fontaine, où le groupe se sépara. Une fois le trio seul, Shiyu se tourna vers Tôru, il voulait mettre les choses au point avant de commencer.
"Comme j'aime pas frapper des coéquipiers je vais oublier ce que je t'ai dis hier, mais refais moi un coup comme la dernière fois et je te botterais le cul si fort que tu en deviendras surement paraplégique"
La réplique ne se fit pas attendre.
"C'est censé me faire flipper, ça ?", répondit-il avec un sourire narquois au possible, tout en s'allumant une cigarette.
Là où habituellement le Kûkan se serait fendu d'un éclat de rire, la rage l'inonda.
Tout s'accumula, la nuit blanche, la colère, sa haine envers lui-même pour ce qu'il avait fait dans son passé. Pire encore que tout ça, le réveil de son souvenir sur les Hyènes lui avait aussi rappelé un nom qu'il avait cru oublié. Hakureï.
Lors de la mission qui avait tourné au bain de sang, Shiyu avait fait équipe avec Hakureï et celui-ci avait enfreint les ordres, quitté le groupe en combat, mettant le reste du groupe dans une situation épouvantable. Tôru avait failli faire la même chose hier.
Un jour le Kûkan avait juré de se venger d'Hakureï, mais jamais il n'avait pu tenir cette parole, il allait enfin pouvoir se rattraper.
Hors de lui, un sourire de rapace étirant ses lèvres, une note cristalline siffla lorsque le Kûkan dégaina sa lame qui d'un geste rapide rôdé par l'habitude l'amena sur le côté de la gorge de Tôru.
"Ecoutes le rigolo, hier tu as failli foutre en l'air notre mission, mais aussi celle de Mizaki et d'Aoshi. Pire encore White Bear aurait très bien pu être moins indulgent et lancer les hostilités. On s'en serait surement sorti mais on aurait dû tuer une bonne partie des gardes pour s'enfuir"
Tôru devait presque pouvoir sentir l'épée vibrer sur son cou, la lame alimentait la colère du Kûkan, le chevalier n'avait quasiment qu'une autorisation à donner pour qu'elle décapite proprement le genin.
"Et je peux te jurer qu'entre devoir tuer des gens qui aurait dû vivre, ou te tuer toi qui a été le déclencheur du combat pour des conneries, je n'hésiterais pas. Et crois moi je suis capable de t'abattre ici et maintenant, ça ne serait pas la première fois que je trancherais un genin de Suna" Il cracha presque les derniers mots, la lame vibrant toujours, posée sur la peau de sa victime. Il savait d'expérience qu'un équipier comme Tôru pouvait tout faire tourner à la catastrophe. Il avait frôlé la mort à cause d'un équipier identique à ses yeux.
"C'est compris ?" conclua t'il d'une voix plus posée. C'était d'ailleurs presque plus une condamnation qu'une réelle question.

Ce fut ce moment que choisit Soi Fon pour intervenir. Shiyu l'avait presque oublié.
"En fait c'est là que tu te goures..." dit elle d'une voix calme tout en saisissant la lame de l'arme de Shiyu de sa main protégée par son gant de combat et en l'écartant sans difficulté du cou de Tôru. "Je n'ai aucune envie de commencer cette journée avec un équipier en moins, donc tu n'abattras personne. Maintenant si tu veux bien ranger ton épée, on va rendre visite au Scarabée et en chemin je serai curieuse de savoir ce qu'il s'est passé hier."

Shiyu n'essaya même pas de résister lorsque Soi Fon saisit la lame, il n'aurait de toute façon rien pu faire, pis sauf exception désobéir à un supérieur n'était pas vraiment dans ses habitudes, comble de tout il aurait surement fait pareil à sa place. Aussi rengaina t'il aussi rapidement qu'il avait dégainé. Sa colère s'échappant lentement.
"C'est vous qui décidez" d'instinct il était passé au vouvoiement, marque lié au respect dû à une supérieure qui venait de rappeler que c'était elle qui donnait les ordres.
"Quand à ce qu'il a fait, c'est pas forcément simple à expliquer, et vous vous ferez surement votre propre opinion à son sujet. Pour résumer il a faillit provoquer un bain de sang en se mettant à draguer dans la pire des situations, à un moment où nous aurions dû rester planqué" le tout avait été dit sur un ton neutre, une simple exposition des faits, rien de plus.
Devant cette scène il se revit à l'époque où de la même façon Musashi lui avait demandé ce qu'avait fait Hakureï. Les deux shinobis étaient quasiment les même pour Shiyu, et s'il s'était laissé avoir par Hakureï, il ne referait pu la même erreur.

Sa colère disparut, il comprit que c'était surement lui qui n'avait pas donné une bonne première impression. C'était la première fois qu'il travaillait avec la Kirienne et il venait juste de menacer de mort un coéquipier. La fatigue et le passé semblait l'avoir emporté sur le bon sens. Tant qu'il n'aurait pas réussi à enterrer les démons du passé, le Kûkan allait devoir faire de sacré efforts pour se contrôler.
"Mais quoi qu'il en soit, veuillez m'excuser pour ce qui vient de se passer. Habituellement je n'ai pas de problème avec mon équipe"
"T'as vraiment un problème, mec. Même ma mère est moins lunatique."
Shiyu resta silencieux devant cette nouvelle pique, Tôru n'avait visiblement pas compris qu'il jouait avec sa vie. Mais le Kûkan avait donné tous ses avertissements, la prochaine fois il n'aurait surement pas cette délicatesse.
"Laisse là où elle est Tôru. Je n'étais pas là hier mais j'espère que tu sauras te tenir aujourd'hui" dit la jônin d'une voix autoritaire.
"Shiyu, inutile d'être aussi formel parce que je suis la plus gradée. Sur ce, maintenant qu'on a réglé les litiges, allons-y"
Cette fois ci Soi Fon s'était montré presque douce, ce qui étonna le genin. Il répondit par un simple hochement de la tête.

Ils se mirent alors en route vers le magasin du scarabée qui n'était pas si loin que ça. En chemin ils croisèrent un tas de gens qui ressemblait à des mercenaires. Et le moins qu'on puisse dire était que le trio de ninja n'était pas le bienvenu. Le Kûkan ne leur prêta pas l'ombre d'un regard, il se moquait éperdument de ces gens pour la plupart, si ce n'est tous, armé. Pour le moment ils restaient dans leur coin, mais même si l'un d'eux leur avait barré la route cela n'aurait pas gêné le Kûkan qui avait de toute façon besoin de se défouler.
En tout cas le petit groupe arriva à destination sans problème majeur. Le magasin était bien loin de ceux qu'on trouvait à Suna. Celui là était en piteux état.
Par contre le genin ne put manquer la demi douzaine d'hommes présent près de l'entrée. Eux aussi étaient armés jusqu'aux dents. Ils avaient l'air bien attaqué par l'alcool, ce qui faisait qu'il ne représentait pas une réelle menace pour les ninjas. Et puis Shiyu ne voyait pas de raison pour qu'ils agissent différemment que tous les autres mercenaires qu'ils avaient croisés jusque là.

Entrant dans le magasin le Kûkan balaya du regard ce qu'il contenait. Et c'était un sacré bordel, il y avait de tout, et n'importe où. Pourtant deux objets attirèrent son attention.
Le premier était bien sûr l'immense forme recouverte d'une étoffe noire. Peut être une toile, ou un miroir.
Le second n'aurait pu lui échapper. Une sculpture fait en cristal Shinju. Qu'est ce que ce cristal faisait ici ? Plus étonnant encore, l'œuvre était signé Tomoe Shinju. Ce nom lui disait quelque chose, il était persuadé de l'avoir déjà lu quelque part. Lorsqu'il s'en souvint le Kûkan comprit que cette mission serait sans doute plus compliquée que prévu.

Ce fut à ce moment que le Scarabée fit son apparition. Les dents en or de celui-ci étonnèrent le chevalier. Dans une telle ville il aurait pensé que n'importe qui aurait égorgé le marchand pour lui arracher ces fameuses dents.
‘‘Bienvenue chers clients… que puis je pour vous ?’
Les poivrots entrèrent à ce moment là. Et une fois de plus le Kûkan ne leur accorda aucune importance. Soi Fon parla alors au marchand, lui demandant si elle pouvait voir ce que cachait l'étoffe noire.
‘‘Malheureusement cet article n’est plus à vendre, d’où le fait qu’il soit dissimulé. Mais pour le plaisir des yeux, le voici.’’
Tirant sur l'étoffe, le Scarabée leur montra un tableau tout ce qu'il y avait de plus étonnant. Le dessin en lui-même était banale, mais une vitre couvrait le tableau et faisait office de miroir. De plus les traits étaient si fins que les personnages étaient terriblement réalistes. Si bien que lorsque Shiyu regarda l'œuvre, son reflet projeta son image sur la peinture, il aurait presque cru être avec cette famille peinte.

Stupéfait par ce qu'il voyait, il sentit une main l'agrippait et le faire tourner sur lui-même. Il n'avait toujours pas réagi lorsqu'il se prit un sacré crochet.
Apparemment le défouloir que le Kûkan attendait tant venait d'arriver. L'appel de son épée siffla à ses oreilles, il n'aurait aucun mal à transformer ces ivrognes en chair à pâtée.
Pourtant d'un sursaut de volonté il fit taire sa lame, et se contenta de reculer d'un pas tout en se mettant en garde, une main déjà posée sur la garde de l'épée. Il n'était pas du genre à faire couler le sang sans raison, aussi allait il laisser à ces gars une chance de s'expliquer.
Il vit que les yeux rougies des hommes qui lui faisaient face n'étaient pas que dû à l'alcool, ces hommes semblaient avoir longuement pleuré.
"Ils sont où vos potes ? on va leur faire la peau... ils ont butés nos enfants ces fils d'enfoirés..."
"ouai le petit blond et le grand tatoué sauvage ils sont où ? vite sinon ça va barder pour vos petites têtes"

*Néh ?*
Shiyu comprit rapidement à qui ils faisaient allusion, mais il ne savait rien concernant les fameux enfants.
Regardant Soi Fon, il attendait les instructions. La jônin lui accorda un regard, sans doute eut elle peur qu'il explose une nouvelle fois. Elle se tourna ensuite vers leurs agresseurs.
‘‘Messieurs, j’ignore de quoi vous voulez parler mais je suis certaine que cela ne concerne pas notre ami ici présent.’’ Sans s’interrompre elle avait désigné le Scarabée d’un geste de la main. ‘‘Il serait donc plus sage de parler de tout ceci dehors.’’
Suivant la Kirienne, Shiyu leur emboita le pas vers la sortie. Prêt à réagir en cas d'attaque, sa main n'avait pas quitté sa lame.
Shiyu, chevalier du Chaos, membre du clan Kûkan

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Mangetsu Kukan
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Mangetsu Kukan »

Mangetsu écouta ensuite en silence les informations que donnèrent Aoshi et Shiyu. Tôru ne dit rien mais il venait d’arriver et n’était sûrement pas encore aux faits de tous les détails de leur mission.

Bien qu’Aoshi n’avait pas beaucoup d’informations supplémentaires, il vint confirmer les dires d’Absinthe au sujet de ceux à qui profitait la situation. Il leur rappela également que le frère et la sœur de Kalan se souvenaient d’elle et que le premier était parfaitement lucide au contraire de Mikan, lorsque Aoshi l’avait rencontré. Ceci venait appuyer l’idée de Mangetsu que Mikan avait pu être affectée par la disparition de sa sœur en raison du lien qui existait entre les 2 jumelles.
*Ça n’était pas de simples sœurs, elles étaient jumelles. Le lien qui les unit est bien plus fort que celui qui unissait Kalan à son frère. On dit même que lorsqu’une jumelle se blesse, l’autre a également mal, qu’elles peuvent compléter les phrases l’une de l’autre.*

Aoshi demanda clairement à ne pas participer à une mission de recherche de Mikan, estimant qu’il n’avait pas les capacités pour. Mangetsu trouvait que c’était une sage décision mais même si elle n’avait pas plus de capacités que lui en genjutsu ou en psychologie, elle voulait retrouver cette femme. Mikan semblait avoir un rôle important à jouer et puis la jeune fille pensait pouvoir aider en apportant un peu de douceur dans ce monde de brute lorsqu’ils auraient retrouvé la pauvre femme.
Le chounin fit ensuite remarquer un point important, ils n’avaient pour le moment aucune information sur l’anbu assassiné. Ils s’étaient totalement focalisés sur les Erasers pour le moment, ce qui expliquait ce manque d’informations.

Mizaki reprit finalement la parole pour demander des précisions sur les Hyènes. Mangetsu ignorait en grande partie comment s’était terminée la mission après qu’elle ait été blessée et ne savait donc même pas que Shiyu avait incendié l’endroit puisqu’elle avait perdu connaissance, aussi fut-elle un peu surprise lorsque son cousin raconta qu’il n’y avait pas eu de survivants du côté des Hyènes. La chounin se souvenait surtout d’une douleur cuisante à l’abdomen et de la sensation que toute vie la quittait alors qu’elle s’écroulait au sol dans une mare de sang.
En même temps qu’il posa sa question, le jounin parla d’une technique dont il disposait qui lui permettrait de lire dans l’esprit de Mikan pour y trouver les informations dont ils avaient besoin. Mangetsu ne trouvait pas cela très moral mais si Mikan ne pouvait leur répondre à cause de sa folie, alors cette alternative leur serait d’une grande aide.

Soi Fon avait réagi à l’évocation de cette technique, déclenchant elle aussi une réaction chez son équipier qui après lui avoir souri leur donna davantage d’informations sur le fonctionnement de sa technique avant d’assurer à sa coéquipière qu’il ne comptait pas se servir de cette technique pour torturer qui que ce soit et qu’elle lui servirait uniquement à obtenir des informations. Mangetsu appréciait la vision de Mizaki qui avec tous les risques évoqués avait fait comprendre que cette technique il ne l’utiliserait qu’en cas d’ultime recours et certainement pas pour faire du tort à la cible de son jutsu.

Après les propos de Shiyu, Soi Fon avait rappelé qu’ils étaient autant là pour l’anbu que pour les Erasers. Ils ne devaient quand même pas oublier l’anbu dont l’assassinat avait été l’élément déclencheur de leur mission mais trouver des informations ici sur un meurtre qui s’était passé à Kiri semblait irréaliste à Mangetsu. Ils auraient de la chance s’ils trouvaient quelque chose et c’était sûrement en poursuivant leurs recherches sur les Erasers qu’ils avaient le plus de chance de trouver quelque chose sur l’anbu.

Ils poursuivirent avec la présentation de leurs capacités, la jeune fille se demandant quel était le domaine de Tôru. Ce qui l’intéressait c’était le taijutsu, un domaine auquel Mangetsu ne connaissait pour ainsi dire pas grand-chose, le jeune homme les prévint également qu’il n’était pas facile à vivre ce dont certains avaient déjà pu se rendre compte mais pour le moment la chounin le trouvait plutôt gentil, comme elle trouvait Hakurei sympathique avant qu’il ne les abandonne en pleine mission. Les autres se présentèrent eux aussi mais Mangetsu savait déjà la plupart des choses qui furent dites.

Miyu les laissa ensuite, leur demandant de former des équipes mais en l’absence d’informations sur ce que ces équipes devraient accomplir, ils tombèrent d’accord pour attendre le retour de Miyu et d’en savoir plus sur les missions du lendemain afin de se répartir le plus efficacement possible.
Mizaki signala malgré tout que si une équipe devait partir à la recherche de Mikan il aimerait bien en être, sa technique de l’inyu tamashi pouvant leur être utile au cas où ils n’arriveraient vraiment à rien tirer de la jeune femme. Il précisa également qu’il appréciait la façon de penser de Mangetsu ce qui fit apparaître un sourire sur le visage de la jeune fille qui appréciait beaucoup Mizaki et qui était contente que ce soit réciproque même s’il lui en avait déjà plusieurs fois donné la preuve.

De retour, Miyu entama les explications pour la journée du lendemain sans perdre une seconde. La jounin était revenue les mains vides ce qui signifiait qu’on allait leur monter la nourriture et peut-être que Koyuki se joindrait de nouveau à eux mais c’était peu probable Miyu leur ayant dit qu’il avait beaucoup de travail.
Demain ils se lèveraient à 8 heure, puis lorsqu’ils seraient prêts, ils retourneraient à la frontière des 2 villes où ils se sépareraient. Miyu allait leur obtenir des invitations pour une fête chez le Dandy et essayer d’en apprendre davantage sur le rendez-vous du Marchand. Quant à eux, certains iraient voir le receleur de Kalan et les autres iraient rencontrer Mikan, ce qui devait vouloir dire que Miyu savait où elle se trouvait. Mangetsu ferait partie du deuxième groupe avec Mizaki et Aoshi. Cette équipe lui convenait parfaitement, elle ne pouvait pas rêver mieux entre le garçon qu’elle aimait et Mizaki pour qui elle avait une grande estime.

Les questions auxquelles Miyu voulait les réponses étaient précises, ce qui allait grandement leur faciliter le travail car ainsi ils savaient déjà quoi chercher et ne tâtonneraient pas trop dans leurs recherches, tout en étant libres d’ajouter leurs propres questions.
La jounin avait réussi à obtenir des communicateurs, leur portée était faible mais cela pourrait leur servir au sein des différentes équipes. Tout en les leur faisant passer, Miyu leur posa la traditionnelle question, à savoir est-ce qu’ils avaient des questions justement, et les invita à lui proposer des changements pour les équipes mais ça personne ne le fit. A peine avait-elle fini qu’on frappa à la porte où Miyu récupéra leur repas sur un chariot avec de quoi faire le bonheur de tout le monde, y compris celui d’une végétarienne. Il n’y avait cependant pas de morceau de viande énorme et cru pour leur animal sauvage, Mizaki.

Alors qu’ils mangeaient, Soi Fon vint poser une question qui retint toute l’attention de Mangetsu. La jounin désirait en savoir plus sur les fêtes du Dandy ce qui n’était pas une mauvaise idée si ils devaient s’y rendre.
*Elle a bien dit orgie ?* songea-t-elle soudain très inquiète.
En fait il était question de combats organisés et Miyu leur raconta qu’une fois une cage avec des chiens fous avait été installée sous la piste de danse et qu’ainsi un des invités avait perdu une jambe. On l’avait prévenue que les fêtes du Dandy étaient versées dans les excès et ce fut la réaction de Soi Fon qui surprit le plus Mangetsu, la jounin semblant se rassurer suite à la réponse de Miyu.

Miyu les invita à faire une partie de billard. Mangetsu avait vu la table lors de leur arrivée mais n’avait jamais joué à ce jeu aussi lorsque après le repas la Renraku leur demanda s’ils voulaient jouer, la jeune fille s’approcha et imitant sa senseï, elle se saisit de l’une des queues de billard. Mizaki et Aoshi (et Tôru ?) se joignirent également à elles mais Shiyu alla se coucher à ce moment, tandis que Soi Fon restait simplement sur le canapé avant de les quitter elle aussi, Mizu resta mais pas pour jouer, le chat se contenta de les observer.
En fait les règles étaient très simples mais il fallut quelques tours à Mangetsu pour réussir à effectuer des tirs à peu près corrects. Elle aimait bien, c’était amusant comme jeu et cela mettait son adresse à rude épreuve. Plusieurs fois elle se surprit elle-même avec quelques coups audacieux qu’elle réussit, d’où sa surprise.

Enfin vint l’heure d’aller se coucher et aussitôt le cœur de Mangetsu se mit à battre la chamade. Elle avait décidé que ce soir Aoshi et elle dormiraient ensemble et c’était sur le point de se réaliser, pour le plus grand bonheur de la jeune fille. Elle attendait ce moment depuis si longtemps maintenant, mais et si ça se passait mal ? Et si elle avait trop idéalisé ce moment ? Excitée comme une puce, elle pénétra dans la chambre avec une légère pointe d’appréhension. De retour de la salle de bain, elle était en pyjama, les dents brossées et ses cheveux pendant sur ses épaules.

« Est-ce que ça t’ennuie si on laisse la porte ouverte ? » avait-elle demandé immédiatement.
Elle ne se sentirait pas à l’aise dans une pièce sans fenêtres si la porte était fermée, ce qui gâcherait ce moment magique dont elle avait tant rêvé. Le regard dans le vague Aoshi avait répondu un simple oui à la question de Mangetsu, la jeune fille s’inquiéta qu’il soit déçu parce qu’en laissant la porte ouverte ils n’auraient pas autant d’intimité que ce qu’il avait peut-être espéré. Elle avait pourtant tant à lui offrir mais l’endroit ne s’y prêtait simplement pas.

Aoshi éteignit la lumière et se glissa sous les draps. Mangetsu hésita un peu puis se jeta à l’eau en lui demandant si elle pouvait dormir avec lui, elle pourrait toujours justifier sa demande en disant que c’était parce que la pièce était petite et qu’elle serait rassurée de le sentir près d’elle au cas où il refuserait. Quelques secondes passèrent sans qu’il ne réponde puis la délivrance arriva :
« Bien sûr… »
Sans bruit Mangetsu s’approcha du lit qu’elle distinguait dans la pénombre puis ouvrant légèrement les draps elle vint se glisser à côté d’Aoshi. Elle pouvait sentir la chaleur du corps du chounin, entendre le bruit de chacune de ses respirations, sentir son parfum. Elle était si proche, elle sentait l’étoffe de son pyjama contre elle, seule barrière séparant leur peau. La taille du lit les forçait à rester proches l’un de l’autre mais Mangetsu ne s’en plaignait pas, au comble du bonheur.

Sur le côté la jeune fille regardait dans la direction d’Aoshi attendant qu’il réagisse mais il restait muet. S’était-elle fait une fausse joie ? En réalité ils étaient tous 2 piégés par leur bonheur, ni l’un ni l’autre n’osant briser l’instant par une quelconque parole, jusqu’à ce qu’Aoshi rompe le silence. Il n’avait pas brisé l’instant mais ouvert le dialogue pour ensuite se confier à la jeune fille.
« Mangetsu-chan, tu dors ?... »
Pleine d’espoir elle lui répondit presque immédiatement.
« Non, je n’ai pas très sommeil pour le moment. »
« Ha... »
Cette scène était étrange pour la jeune fille qui n’arrivait pas à comprendre les réactions d’Aoshi, ne sachant si sa présence le gênait ou bien s’il était heureux de la sentir près de lui mais la phrase suivante du chounin lui fit comprendre que si pendant la soirée il n’avait pas semblé au comble de la joie c’était pour une bonne raison.

Un instant passa puis Aoshi reprit la parole, sans doute au prix d’un grand effort dont Mangetsu ne pouvait même pas pleinement se rendre compte.
« J'ai vu un enfant mourir aujourd'hui... »
« Quelle horreur. Vous n’avez rien pu faire pour le sauver ? » demanda-t-elle d’une petite voix.
« Il s'est suicidé devant moi... C'était... » un instant encore passa. « Bref... Parlons d'autre chose, c'est pas important... »
Le dernier mot d’Aoshi stupéfia Mangetsu. Comment pouvait-il dire ça ? Bien sûr que c’était important ! Des enfants qui se suicident quant ils devraient profiter de leur innocence pour jouer.

« Pas important ? Bien sûr que si ! Des enfants qui se suicident… cette ville est vraiment immonde. Je la déteste. » répondit-elle rapidement pour finir avec un ton légèrement dépité.
« J'aime pas cette mission, j'aurais préféré rester sur mes murailles... »
« Cette mission est importante, on ne peut pas laisser les Erasers agir à leur guise et même si sans eux la ville restera dangereuse ce serait déjà un danger de moins pour ses habitants, ceux qui ne sont pas des psychopathes en puissance. »
« Tu parles avec beaucoup de convictions... C'est bizarrement agréable. »

La jeune fille croyait à ce qu’elle disait. Elle voulait croire que leurs actions d’aujourd’hui aideraient au futur de Naza même si elle savait que la ville n’avait pas eu besoin des Erasers pour être pourrie mais ce serait un début vers un avenir meilleur. Les choses n’avaient pas pu être toujours ainsi, il y avait forcément un moyen de sortir de cette horreur.
On pouvait la dire naïve, voire même candide, elle possédait encore bien trop d’innocence pour ne pas chercher l’espoir partout où elle pourrait le trouver. Renoncer à l’espoir c’était renoncer à la vie, ne plus croire au bonheur et ça elle s’y refusait alors qu’Aoshi était étendu juste à côté d’elle et qu’elle débordait d’amour pour lui.
Elle était heureuse de la réponse d’Aoshi, heureuse d’avoir pu un peu lui remonter le moral après ce qu’il avait vu aujourd’hui.

« Je ne sais pas comment les choses vont finir mais je sais au moins que nous devons réussir et pour ça il faut commencer par y croire, c’est ce que je pense. » renchérit-elle.
En disant cela, elle avait fait glisser sa jambe sur celles d’Aoshi, les rapprochant encore un peu plus.
« Oui. » répondit simplement Aoshi.
Il ne s’était pas reculé mais n’était pas non plus allé plus avant, c’était encourageant surtout lorsque quelques minutes après les bras du chounin vinrent l’effleurer alors qu’il lui souhaitait une bonne nuit.
« Passe une très belle nuit… »
« Toi aussi Aoshi. »
Approchant son visage de celui d’Aoshi, la jeune fille vint déposer un bisou sur la joue de celui-ci. Au creux des bras du Sunite elle s’endormit, une douce chaleur dans le ventre alors qu’elle était au comble du bonheur une fois de plus.

Elle fut réveillée par une caresse du jeune homme mais continua de faire semblant de dormir. Elle sentait sous sa main les battements du cœur du Tsukyo. Elle aurait voulu que cet instant dure à jamais, rester contre lui pour toujours dans ce lit, tous 2 reflétant le bonheur au milieu de cette ville si triste, si violente… Tellement grise.
Mangetsu se résigna à ouvrir les yeux et la première chose qu’elle fit fut de rendre son sourire à Aoshi.
« Salut, tu as bien dormi ? »
C’était d’un banal comme question mais elle n’avait rien trouvé de mieux à dire.
« Oui, et toi ? »
« Super bien. »
Et encore elle se sentait bien loin de la réalité avec tous ses rêves qu’elle avait faits où elle était avec Aoshi, où ils étaient seuls.

Aoshi ne s’éternisa pas, quittant la chambre alors que la jeune fille se leva pour aller fermer la porte et s’habiller tranquillement. Elle prit dans son sac un débardeur noir et enfila un pantalon gris, serré, sans être moulant. Elle prit ensuite ses l’âmes qu’elle ceignit puis rejoignit les autres à la table du petit-déjeuner. Elle arborait un grand sourire à ce moment-là sans parvenir ni même essayer de le dissimuler. Elle se trouvait sur l’Everest du bonheur après cette simple nuit passée au creux des bras d’Aoshi mais cela signifiait tant pour elle. Il l’aimait lui aussi contrairement à ce qu’il avait pu lui laisser s’imaginer à Kiri.
Elle craignait un peu une réaction de Shiyu mais celui-ci ne fit rien pendant qu’ils petit déjeunaient tous ensemble. En entrant dans la pièce commune elle vit que quelqu’un y avait abandonné une couette, elle n’était peut-être pas la seule à ne pas aimer leurs micro chambres. Elle sourit en voyant l’échange entre Miyu et Taï, se demandait de quoi ils pouvaient bien parler sans se douter qu’elle faisait partie des sujets de conversation. Peut-être s’en doutait-elle en fait.

Après une petite douche rapide, Mangetsu se tint prête à partir, vérifiant qu’elle avait bien le communicateur de Miyu. Elle était parmi les derniers à être prêts mais ils étaient encore dans les temps. Le sourire qu’elle arborait au moment du petit-déjeuner avait disparu mais elle semblait toujours aussi heureuse et ce bonheur n’allait pas être de trop avec ce qu’ils auraient à affronter aujourd’hui.
Ils traversèrent le bar, ne manquant pas de saluer Koyuki au passage, puis les rues en suivant le même itinéraire que la veille pour se séparer à nouveau à la fontaine qui était en quelque sorte devenue leur point de ralliement.
Au moment de se séparer, Soi Fon les salua ce à quoi Mizaki répondit pendant que Mangetsu agitait la main en un petit signe.
« Soyez prudents. »

Ils partirent chacun de leur côté avec leur itinéraire et quelques kilos d’acier au cas où quelqu’un aurait l’idée de les agresser et si ça ne suffisait pas ils décidèrent de faire le chemin sous couvert d’un henge qu’ils rompraient lorsqu’ils arriveraient chez Mikan afin de ne pas risquer de la choquer en changeant d’apparence plus tard, la jeune femme étant déjà assez déstabilisée comme ça par la disparition de sa sœur.
Ils décidèrent également qu’une fois Mikan trouvée, ils essayeraient de lui faire quitter le quartier où elle se trouvait actuellement afin qu’elle vienne avec eux jusqu’au Masque Rieur où elle serait en sécurité et où ils pourraient parler avec elle en toute quiétude.

Mangetsu n’alla pas chercher très loin pour sa transformation et prit l’apparence d’un homme dans la vingtaine, les cheveux noirs coupés courts et au regard sévère. "Il" était maintenant vêtu d’un pantalon noir et d’une veste en cuir portée par-dessus un t-shirt blanc. Pour finir ses baskets de toile avaient laissé la place à des chaussures noires montantes. Elle avait laissé ses 2 l’âmes apparentes tout en se montrant extrêmement prudente au cas où quelqu’un voudrait l’en délester.
Sans être vraiment impressionnante, avec cette apparence la jeune fille se libérait de ce qui était probablement un handicap dans cette partie de la ville, à savoir : être une fille. Pour impressionner elle comptait surtout sur Aoshi qui avait sorti le grand jeu.

Plus ils s’approchaient de l’endroit marqué d’une croix sur leur plan et plus l’état des passants empirait. Voir des enfants se droguer n’était déjà pas très réjouissant mais ensuite voir ces mères serrer contre elles des poupées de chiffon à qui elles semblaient parler, ou bien ces hommes qui avaient la bave aux lèvres, couchés au sol alors que des rats leur passaient dessus pour rejoindre les poubelles.
Certains les dévisagèrent mais c’était ceux dont l’état mental était le moins atteint et ils ne faisaient pas partie de la majorité. Si chaque jour les horreurs de la ville grandissaient ainsi, Mangetsu n’aurait jamais assez d’espoir pour arriver au bout de cette mission sans perdre un peu d’elle-même ici mais sentir Aoshi près d’elle lui mettait du baume au cœur.
*Ils sont tous malades. Mikan a-t-elle été envoyée ici à cause de son état ou bien est-elle venue d’elle-même ? Il faut qu’on la sorte d’ici et qu’on essaye de l’aider mais tous ces pauvres gens. On ne peut rien pour eux !*
Ça ne lui faisait pas du bien de l’admettre mais ils ne pouvaient effectivement rien pour tous ceux qu’ils croisaient en ce moment même.

En passant l’angle d’une rue ils firent une rencontre aussi étrange que mettant mal à l’aise Mangetsu. Un homme face à un mur s’était retourné sur leur passage avant de tendre la main vers eux pour finalement leur parler, le regard fou.
« Il y a un autre moyen... je le sais... je ne voulais pas la manger... mais j'avais tellement faim... et puis il n'y avait pas de viande pour le bouillon... pourquoi a t-elle crié... ? Elle aurait du mourir bien avant... ce devait être la brique... elle n'était pas assez lourde... la prochaine fois ce sera le mur... c'est plus dur et plus grand... ça devrait aller... oh oui... vous avez des enfants ? »
L’homme leur bloquait désormais le passage, une brique maculée de sang à la main. Cet homme ne devait même pas avoir conscience de l’horreur de ce qu’il avait commis bien qu’ils ne pouvaient savoir qui était cette "elle" dont il parlait mais que ce soit sa femme ou sa fille ne changeait rien. Mangetsu sentit la colère monter en elle, supplantant l’horreur qu’elle ressentait. La folie n’excusait pas tout !

« Non, pas aux dernières nouvelles. » lui avait répondu Aoshi.
Mizaki ne laissa pas le temps à Mangetsu de s’appesantir sur les paroles du chounin, se jetant sur l’homme pour l’enlacer et ainsi pouvoir plaquer ses bras contre la colonne de l’homme qui se mit subitement à convulser sur le regard médusé de Mangetsu alors que Mizaki accompagnait l’homme jusque par terre où il continua d’être agité de soubresauts.
*C’était quoi cette technique ? Peu importe, on avance, je veux quitter cet endroit au plus vite.*
Tous 3 laissèrent l’homme derrière eux, Mangetsu le contournant prudemment, puis au bout de quelques minutes ils arrivèrent à l’endroit où Mikan était censée se trouver même s’ils ne pouvaient en être absolument sûrs.

En pénétrant dans la masure où Mikan avait élu domicile, ils annulèrent leur henge, reprenant leur apparence. Mangetsu se sentait un peu plus vulnérable comme ça, sans pour autant s’inquiéter, elle était bien accompagnée.
Levant les yeux régulièrement la jeune fille vérifia qu’ils ne risquaient pas de voir le plafond s’écrouler sur eux, l’immeuble étant vraiment en piteux état mais jusqu’à ce qu’ils arrivent dans la pièce principale cela tint bon. Une scène troublante les y attendait, dans ce qui semblait avoir été un salon ils trouvèrent Mikan, la description correspondait. L’apparition était d’autant plus saisissante que toutes les fenêtres étaient condamnées et que seule une bougie tenue par Mikan repoussait encore les ténèbres. Jusqu’à maintenant les nombreuses ouvertures dans les murs avaient évité à Mangetsu de se sentir mal mais cette nouvelle pièce ne lui disait rien. Elle n’en distinguait pas les murs mais l’obscurité semblait la limiter.

Mikan était installée sur un fauteuil de cuir rouge et portait une robe élimée. La bougie qu’elle tenait entre ses doigts avait laissé s’écouler sa cire qui les maculait à présent mais la femme ne semblait pas y accorder d’importance, ses yeux regardant la pièce sans la voir, perdus dans le vide, elle ne semblait même pas les avoir remarqués pour le moment. Ils s’approchèrent et l’un d’eux fit craquer une planche ce qui eut pour effet de tirer Mikan de sa rêverie ou en tout cas de la faire parler.
Elle parla de beaucoup de choses qui semblaient dénuées de sens et pourtant Mangetsu tenta de leur en trouver un, cherchant là où il n’y avait peut-être rien à trouver.
*Le fils abandonné, est-ce que ça pourrait être Boyard ? Et ce pécheur, c’est un péché qu’il a commis, celui d’adultère ? Koyuki nous a dit que Boyard était peut-être le bâtard d’un noble. Cette œuvre, est-ce celle des Erasers ? Ah elle parle de Kalan ! C’est elle qui inspire un lac de sang ? Des morts en quantité ? Elle parle du linceul funéraire maintenant, la légende serait vraie ?*

Une voix dans leur dos interrompit la litanie de Mikan et leur fit faire volte-face. Il s’agissait d’un vieil homme, seul…
« Eh les gars... y'a des petits jeunes qui sont venus voir la timbrée... sûr qu'ils auront bien quelques petits trucs pour nous... pas vrai les jeunes... ? » dit-il en crachant par terre.
Seul mais pas pour longtemps puisqu’il fut rapidement rejoint par d’autres personnes. Ils n’étaient certainement pas une menace pour eux mais les combattre devant Mikan s’ils attaquaient ne mettrait pas la jeune femme en confiance. Aoshi avait reculé d’un pas et Mangetsu lui jeta un regard qui se voulait rassurant, ensemble, tous les 3, ils n’avaient rien à craindre. Un sourire un peu niais apparut sur le visage d’Aoshi, Mangetsu pensant que c’était peut-être dû à son regard.
« Nous n’avons rien pour vous. Laissez-nous, s’il vous plaît. » avait-elle répondu au vieil homme.
Cette réponse ne le satisferait certainement pas mais c’était la stricte vérité, ils n’avaient rien pour eux. C’était Mikan qu’ils étaient venus voir.

Le ton monta et les personnes en face commencèrent à se faire menaçantes. Pour ne pas les provoquer la jeune fille se retint de dégainer ou même d’empoigner ses l’âmes même si elle se serait sentie plus rassurée avec Sabaku et Washi dans les mains, ses protectrices jumelles. Elle n’aurait cependant pas à se battre comme Mizaki relâcha un jutsu qui fit s’écrouler toutes les personnes en face d’eux.
« Ne vous en faites pas, ils sont juste endormis, ils se réveilleront dans quelques heures. » leur expliqua le jounin.
Mangetsu s’était effectivement demandé ce qu’il s’était passé et même si elle n’aimait pas les gens qui étaient arrivés et qui étaient sûrement chez eux, elle était contente qu’ils ne soient que endormis. Ainsi elle savait également qui était à l’origine de ce phénomène.

Toute menace visible étant à présent écartée, Mangetsu regarda ses équipiers puis se tourna vers Mikan dont elle s’approcha pour essayer d’entrer en contact avec la jeune femme et la convaincre de les suivre en dehors de ce quartier. Prenant un ton assuré et rassurant, la Kukan ouvrit le dialogue.
« Bonjour, je m’appelle Mangetsu. Nous avons entendu parler de votre sœur et… et de ce qui lui est arrivé. Nous essayons de la retrouver. Vous aussi, pas vrai ? Mais ce n’est pas ici que nous la trouverons et que nous pourrons lui venir en aide, ici vous ne pouvez rien pour elle Mikan, pire encore vous vous laissez dépérir. Votre sœur a besoin de vous et j’aimerais vous conduire dans un lieu que vous connaissez, le Masque Rieur. Vous y serez en sécurité et là-bas nous pourrons parler pour retrouver votre sœur. Ne le faites pas pour moi mais, s’il vous plaît, suivez-nous pour Kalan. Je suis certaine qu’elle est en vie et seule vous pouvez nous aider à la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. »
Mangetsu Kukan chounin de Suna
Miyu Renraku
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Miyu Renraku »

Magasin du scarabée

Ils étaient six. Armés de gourdin, d'épées courtes, de couteaux et pour l'un d'eux d'une hallebarde.
« Vous allez nous répondre de gré ou de force... » cracha celui qui semblait commander la petite troupe.
« Et vous allez payer aussi... le sang d'un enfant vaut bien celui des tueurs et de leurs complices ! » cria un autre en se ruant à l'attaque, les autres le suivant de près.
Violente prise de conscience pour Toru. Il ne connaissait aucune technique, ne savait rien de l'art du combat. Les hommes qui l'attaquaient étaient certes éméchés mais leurs traits comme leurs corps couturés de cicatrices et la façon dont ils tenaient leurs armes montraient bien que c'était des hommes aguerris. Ils avaient traversé plusieurs conflit et s'en étaient sortis vivant. Le caractère rebelle de l'adolescent et son inattention en cours allait lui coûter cher pas plus tard que dans quelques secondes. Heureusement pour lui, il était suffisamment agile pour esquiver une partie des attaques, ce qui n'empêcha pas une lame de lui écorcher sévèrement le bras. S'il parvint à riposter de quelques coups bien placé, il allait en falloir un peu plus pour s'en débarrasser.
Si Shiyu n'avait pas la facilité de Soi Fon, il disposait d'un panel de techniques et d'aptitudes, sans compter ses expériences, suffisant pour venir à bout de ses agresseurs. La kirienne bien sur, dominait l'affrontement.

Lorsqu'ils en eurent fini avec la bande, ils entrèrent à nouveau dans la boutique. Un bruit de rangement frénétique se fit entendre au fond du magasin, derrière la porte qu'avait emprunté le scarabée. Ils s'y rendirent et trouvèrent le petit marchand en train de ranger de l'argent, des pierres précieuses et des bibelots dans une imposante malle de voyage. Il se retourna en sursautant, imaginant vraisemblablement que l'affrontement durerai plus longtemps. Blanc comme un linge, il les dévisagea avant de tenter un mouvement de fuite vers la porte de derrière.
Soi Fon l'interpela d'abord : "Hey, reviens ! On ne te veut aucun mal." Comme il continuait de partir, elle le poursuivit et lorsqu'elle fut à portée, elle l'attrapa par le col.
"Si mon intention était de m'en prendre à toi, crois bien que ce serait déjà fait et que je n'aurais pas épargné ta boutique lorsque nous nous sommes occupés de ces ivrognes."
Pas vraiment rassuré, mais visiblement plus docile, le scarabée demanda d'une voix tremblante à moitié étranglée.
« Je... je peux m'asseoir ? »
Assis dans un confortable fauteuil de cuir, il épongea son front ruisselant de sueur.
Soi Fon commença à poser les questions.
"Bien, je vais être honnête, je travaille pour certaines personnes qui aimeraient en apprendre plus sur ton petit commerce. Rassure-toi tout de suite, ils ne cherchent pas à te nuire, ce sont tes relations qui les intéressent."
Elle consulta sa petite liste d'interrogation avant de demander.
"Pour commencer, il y a une chose que j'aimerais savoir, Tomoe Shinju, tu sais où on peut la trouver ?"
Le petit homme répondit d'une voix chevrotante où perçait la peur de déplaire à ses redoutables interlocuteurs.
« Je ne sais pas du tout... c'est un certain Tenshi Kuroi qui me vend ses œuvres pour un prix abordable. Je lui ai demandé une fois si il pouvait m'accorder l'honneur de rencontrer l'artiste... plus jamais je ne le referai. Il m'a regardé comme un homme regarde un insecte ramper à ses pieds en s'interrogeant s'il l'écrase de suite ou s'il le laisse vivre plus par mépris que par magnanimité... cet homme dégage une aura de pouvoir écrasante... proprement terrifiante. » conclue t-il comme si cet homme lui faisait plus peur que le trio en face de lui.
"Nous aimerions également savoir si tu as des clients privilégiés et qui sont tes fournisseurs."
« Mes clients privilégiés sont essentiellement de la ville haute. Il y a les trois propriétaires des principales galeries de la ville haute. Le Duc parfois ou plutôt son intermédiaire. Le Dandy plus récemment. C'est lui qui m'a commandé la peinture recouverte d'un tissu noir. Elle a été difficile à trouver... heureusement j'ai des contacts. Les deux principaux sont la Pie et ce Tenshi. Le reste ce sont des gens qui viennent me voir pour me vendre leurs possessions ou les artistes eux même. »
"Je vois et ces fournisseurs, hormis les artistes, où se procurent-ils ces objets ?"
demanda la junin.
« Je ne le sais pas et je ne veux pas le savoir. Cela fait partie des règles du métier. » répondit simplement le scarabée.

Au fil des questions posées par le trio, le scarabée leur révéla énormément de choses, certains intéressantes d'autres pas. Tenshi apparaissait de temps à autres à intervalles irréguliers, accompagné parfois d'un garçon très grand de plus de deux mètres, aux longs cheveux blanc, d'autres fois d'une fille avec un grand arc, parfois aussi d'une adolescente si discrète qu'il oubliait fréquemment sa présence jusqu'à ce qu'elle se rappelle à lui d'une parole ou d'un geste. Il venait avec des caisses remplies de statuettes et d'objets somptueux, demandait un prix somme toute honnête et repartait avec l'argent en liquide. Leurs entretiens ne duraient jamais plus d'une demi heure et le scarabée ne s'en plaignait pas.
Le Dandy était venu plusieurs fois pour lui commander des toiles, il s'intéressait énormément à l'art de Kalan et lui avait offert un bon prix pour la totalité des œuvres qu'il possédait. Plus tard, il avait demandé à rencontrer l'artiste et de ce qu'il en savait, le Dandy l'avait revue plusieurs fois après. Du reste, il avait commandé cette toile. Elle présentait le Duc, sa femme et leur enfant. L'artiste était mort depuis longtemps et retrouver la toile fut difficile. Finalement, c'est dans la maison de l'ancien majordome du Duc actuel que la Pie l'avait trouvé, dissimulé sous le plancher.
Le Marchand l'aidait à écouler la plupart de ses marchandises dans la ville haute contre une généreuse commission et un peu d'aide de temps à autre. Si il avait quelques contacts avec les musées de la capitale, la plupart de son business se trouvait à Naza.
Lorsqu'ils en eurent terminé, alors qu'ils se préparaient à partir, Soi Fon s'adressa une dernière fois au petit marchand.
"Une dernière chose, tu ferais bien d'oublier toute cette conversation. Il ne s'agit aucunement d'une menace mais plus d'une fois on a vu le messager perdre la tête. Sur ce je te souhaite une bonne fin de journée."
Elle déposa quelques billets pour prix de son silence avant de partir.
En sortant, une flèche se planta en vibrant dans le cadre de la porte. Un nouveau groupe de mercenaire les attendait. L'un d'eux était sur le toit de la maison d'en face et les visait à nouveau avec son arc. Les douze autres étaient dans la rue. Vêtues de pièces d'armure disparates armés d'épées et de dagues pour la plupart, deux d'entre eux avaient à la main des marteaux de guerre.
«Tuez les, ils ne sont que trois ! » cria le chef, un chauve énorme armé d'une épée à deux mains.

Au même moment les communicateurs du trio se mit à grésiller légèrement avant qu'une voix familière ne leur parle à l'oreille, vraisemblablement pressée et en mouvement.
« Changement de plan ! Changement de plan ! Rendez vous dans le quartier Est sur le toit du plus haut bâtiment. Il va se passer quelque chose d'important. Le Marchand, son invité et le chef des Hyènes se sont donnés rendez vous. Le Dandy a annulé tout ses rendez vous de la journée. Grouillez vous ! Je sens que ça va être intéressant. »
Miyu reprit le message à nouveau, jusqu'à ce que sa voix se perde dans les grésillements, apparemment elle était sortie de la zone d'effets du communicateur.
L'affrontement, s'il y aurait, ne se solderai certainement pas que par une estafilade pour Toru et des coups encaissés par la cotte de maille pour Shiyu... même Soi Fon risquait d'être en difficulté.



Maison de Mikan

Entre Mizaki qui venait de remplir la première étape du mode opératoire qu'utilisent les Erasers dans la légende et Mangetsu qui lui proposait de l'emmener ailleurs... on ne pouvait pas dire que le trio marquait des points.
Malheureusement pour la chunin, elle avait fait une supposition en trop. Mikan ne connaissait pas le Masque Rieur, elle y était entrée sur un coup de folie parce qu'il y avait du monde pour l'écouter... et éventuellement parce que son subconscient lui disait que dans les histoires, les bars sont toujours les meilleurs endroits pour récolter des informations.
« Alors vous êtes venus pour moi... vous allez m'endormir comme eux... je me rappelle de ce soir... il y avait sur ses gants comme une odeur de puissant savon... comme celui qu'utilisent les croque-mort... plutôt amusant comme nom de profession... les morts seront liés quand le coeur de l'innocence battra... ils se lèveront pour nettoyer la ville de la crasse et des crasseux, des décombres et de la saleté... l'innocence brisée est la clé... ma soeur l'a vite compris... c'est pourquoi il est si sensible à ses toiles... l'ange noir les regardera mourir et sur les décombres il bâtira à nouveau ce qu'il a vu être détruit... la demi-soeur et le demi-frère ne formeront plus qu'un quand le sang du noble pêcheur sera répandu sur le sol... mais l'innocence d'abord... oui... l'innocence doit être brisée... »
Semblant revenir à elle, ses yeux dévisagèrent ses interlocuteurs.
« Je ne peux pas partir.... je ne veux pas partir... elle reviendra... c'est sur... et je serai réveillée pour l'accueillir... alors restons là Erasers... faites ce que vous avez à faire... vous ne me tromperez pas... vous avez tué... tous les deux... » continua t-elle en désignant les deux garçons.
« Je sens ces choses là... alors finissons en... vous troublez mes rêves et mon attente... »

Mizaki fut forcé d'entrer son esprit pour en apprendre davantage car la jeune femme ne décrocha plus un mot. Son regard était devenu fixe, semblant voir des choses à travers une autre réalité. Sourde au monde extérieur, imperméable.
Plongeant dans l'esprit de la jeune femme, Mizaki fut tout d'abord désemparé. Alors que lorsqu'il avait pénétré dans l'esprit de Moineau, il lui avait semblait nagé dans un lac, là il avait l'impression d'être emporté dans un torrent. Les images se succédaient les unes après les autres, paradoxales, incongrues, sans rapport apparent entre elles. Une femme lui ressemblant, certainement Kalan. Un linceul noir. La route par laquelle ils étaient arrivés, la vision tournée vers l'horizon. Une voix ensuite, sépulcrale, féminine alors que les images se flouaient en un tourbillon de couleurs indescriptibles.
Partir... loin... nouvelle vie... heureuse... ensemble...
Enfin, Mizaki arriva au souvenir précédant la folie. Par les yeux de Mikan, il se vit faire un signe de la main à Kalan, trop joliment vêtue pour que la robe et les bijoux aient été payées par elles. Il se sentit s'asseoir et ses mains saisirent un livre. Sensation presque terrifiante car si pour le moment tout allait bien, Mizaki ne contrôlait rien. Rien du tout...
Un nouveau flou, la bougie allumée s'était presque consumée, la vision était penchée, le corps avachi. Mikan s'était vraisemblablement endormie. Elle s'était réveillée mais le junin ne savait pas pourquoi. Une odeur... un savon puissant... un tissu noir tombe devant ses yeux, se serre contre elle. Elle tombe, se fait mal, Mizaki ressent la douleur. La panique et l'incompréhension de Mikan. Elle est terrifiée.

La bande de White Bear s'était déversée par groupes de cinq des quatre ruelles menant à la maison. Ils étaient armés et très visiblement décidés. La maison était encerclée. Deux personnes sortaient très visiblement du lot : Boyard, un long couteau à la main, l'expression haineuse et White Bear menant un autre groupe. Ils avaient avancé silencieusement jusqu'à la maison mais à présent que toute issue terrestre était bouchée, les insultes fusèrent. Un homme à côté de Boyard tendit la main dans sa direction comme pour demander quelque chose. C'était le fou que Mizaki avait temporairement paralysé, celui à la brique ensanglantée. Le proxénète le toisa une seconde et d'un coup puissant, il lui passa son couteau au travers du ventre avec une telle force que la pointe sortit visiblement dans son dos.
« A l'attaque ! » hurla t-il en courant vers la maison.

« Elle m'appartient » murmure une voix masculine à son oreille à travers le tissu. La jeune femme se débat, pleure, crie. Une image, elle connait cette voix. L'image du visage est certainement celle de l'homme qui l'agresse. Des yeux dorés, des cheveux noir élégamment coiffés. Un chapeau haut de forme et une canne à pommeau. Mizaki connait cette homme. Où l'a t-il vu ? L'image s'estompe, Mikan panique. Elle connait la légende. Où l'a t-il vu ? Sentant venir le danger, le Kirien bande sa volonté et parvint à s'extraire du souvenir avant que les siens ne soient atteint. Alors qu'il s'en éloigne comme d'une image sur fond de noirceur, il aperçoit une nouvelle image avec Kalan, il y plonge. Elle est au bras de cet homme, celui de l'image. Ils sont sur le palier de la maison. Le jeune homme lui fait un baise-main, derrière lui il y a un carrosse sans ostentation, noir comme la nuit. Le conducteur, contrôle trois chevaux pour le moment dociles. Mikan les observe vraisemblablement de la fenêtre. L'homme se détourne sur un dernier sourire et un salut de la main et ouvre la porte du carrosse. Il y a un homme dedans. Reconnaissable entre mille celui là. Impossible d'oublier ce visage, cet aura... Mizaki le connait... ça pour le connaître... le jeune homme s'assoit à côté de lui, lui serre la main et referme la porte. Le carrosse s'en va... avec Tenshi Kuroi. Mikan détourne les yeux de la fenêtre pour les fixer sur la porte s'ouvrant sur sa soeur. Le souvenir s'arrête là.
La voix féminine s'élève à nouveau.
Jalousie... elle l'aime... aveugle... pourquoi ?...
Mizaki parvient à s'extraire du souvenir et s'enfonce plus profondément. C'est plus calme ici. Des dizaines de souvenirs sont encadrés comme des tableaux, défilant devant ses yeux alors qu'il avance. Certains sont encadrés d'or, d'autre d'argent, de bronze, stylisés ou simples... au fond... une porte d'acier énorme, barrée par d'énormes chaines, recouvertes par endroit de lambeaux de tissu noir. Il entend quelqu'un pleuré derrière. Sangloter. Renifler.

Les agresseurs forcent les fenêtre du sous sol de part et d'autre de la pièce ou se ruent par la porte d'entrée. Aoshi et Mangetsu sont rapidement débordés mais leur savoir martial est plus grand que leurs adversaires. Sauf peut être Boyard qui attaque sauvagement Mangetsu au couteau, attaquant, attaquant et attaquant encore à toute vitesse. White Bear parvint à contourner Aoshi et Mangetsu, trop occupés à survivre, et se dressa au dessus de Mizaki.

Une voix à nouveau. Elle hurle. Il la reconnaît. C'est celle de White Bear.
« Crève, enfant de chienne ! Pour mon petit fils ! »
Mizaki se retourne. A l'opposé de la porte, une fenêtre. Il se voit en partie, inerte, immobile, vulnérable. Aoshi et Mangetsu sont aux prises avec des agresseurs armés de couteaux, de pelles, de bâtons, de haches, de pierres, de marteaux et de gourdins.
White Bear est debout à côté de son corps et lève haut sa batte cloutée.
Mizaki fonce à travers les souvenirs, les pensées. L'urgence le pousse à aller plus vite, toujours plus vite.
Soudain il se souvient où il a vu ce jeune homme dont Kalan semblait s'être entichée. Kiri il y a plusieurs mois de cela. Un homme était venu voir Soi Fon et Mizaki pour leur remettre un ordre de mission et les capes de la Mayoi. Il leur avait proposé du vin... et il était venu dans une calèche funèbre. C'était il y a longtemps mais il était impossible d'oublier ces yeux dorés et ce sourire...
http://img363.imageshack.us/i/eiminhl9.gif/
Le junin reprit conscience au moment où la batte s'abattait sur sa poitrine. Le choc fut effroyable et la douleur plus encore. Un craquement sinistre retentit et la batte s'arracha de sa poitrine avec un horrible bruit de succion quand les clous quittèrent sa chair. L'affrontement faisait rage et dans ce chaos une voix grésilla aux oreilles du trio.
« ... de plan ! Changement de plan ! Rendez vous dans le quartier Est sur le toit du plus haut bâtiment. Il va se passer quelque chose d'important. Le Marchand, son invité et le chef des Hyènes vont se rencontrer. Le Dandy a annulé tout ses rendez vous de la journée. Grouillez vous ! Je sens que ça va être intéressant. »
Aoshi fut blessé au bras et Mangetsu à la jambe. La situation s'annonçait pour le moins difficile.

HRP : Je suis en compétition ce week end donc je ne pourrai pas répondre à vos mp samedi et dimanche. :)
Vous avez plusieurs possibilités. L'affrontement ou la fuite. Vous vous arrêtez sur la résolution de l'un ou de l'autre... il y a énormément de possibles, je suis prête à répondre à vos mp et à vous donner des indications. ^^
Je vous laisse jusqu'à mardi soir (j'aimerai poster mercredi soir).
J'ai envie de dire "amusez vous bien"... mais cela paraitrai de mauvais goût... quoique... aller : Amusez vous bien !  :twisted: :mouahah:

Miyu Renraku, Jonin de Suna .

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Mizaki Taro
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Mizaki Taro »

[HRP : au niveau des actions de combat et de leurs résultats c’est vu avec Miyu :)]


Mangetsu entama le dialogue pendant qu’Aoshi et Mizaki surveillaient l’entrée de la salle où se tenait Mikan. Le ton était rassurant, Mizaki trouvait que les mots étaient bien choisis, mais visiblement il n’en était rien … L’échec fut flagrant dès les premiers mots de Mikan, elle les prenait pour les Erasers, jamais elle ne les suivrait, ils venaient d’échouer et Mizaki en était une nouvelle fois en grande partie responsable.

*L’endormir comme eux ? … Merde … Je ne savais pas que les Erasers endormaient leurs victimes … J’ai fais une belle connerie, j’aurai du les mettre à terre avec du taijutsu sans la moindre effusion de sang et sans rien qui ressemble au mode opératoire des Erasers, si j’avais su …*

Mizaki ne pensa pas vraiment au fait que le Masque Rieur n’était pas connu de Mikan, il ne voyait que sa faute dans cet échec, décidemment il y avait peu de choses qui lui réussissaient depuis le début … Il venait de se donner lui-même le bâton pour se faire battre, si les propos de la jeune femme n’étaient pas clairs alors il devrait pénétrer dans son esprit tout en restant dans cet endroit.

Le jounin écouta et constata au fur et à mesure que cette pénétration dans l’esprit allait devenir quasi inévitable. Un savon, encore les croques mort, encore une référence au nettoyage de la ville, elle répétait sous une autre forme son discours précédent … Cependant, un mot lui fit tourner la tête violemment, lui qui surveillait toujours l’entrée venait d’entendre quelque chose de bien plus important qui ne pouvait que lui faire porter son regard vers la folle, un regard empli de surprise et d’incompréhension.

« L’Ange Noir !? …… » laissa échapper Mizaki dans son mouvement.

Son regard et sa réaction en disaient long, il était là immobile, il fixait Mikan sans pour autant écouter le moindre mot de ce qu’elle disait à présent, même lorsqu’elle s’adressa à Aoshi et Mizaki pour leur parler du sentiment de mort qui planait au dessus d’eux, de ces enfants morts la veille, le jounin ne sourcilla pas, il ne l’écoutait plus, il n’avait plus qu’une chose en tête, l’Ange Noir …

*Il serait ici … ? *

Les pensées fusaient dans l’esprit du jounin, celui qui l’avait recueilli, son premier sensei, celui qui l’avait entrainé quasiment jusqu’à l’examen chounin,, Tenshi Kuroi, pourquoi son nom apparaissait d’un seul coup comme cela. Non, il ne pouvait pas s’agir de lui, cela devait être quelqu’un d’autre qui se faisait appeler Ange Noir, hormis certaines personnes du Kuran de l’époque personne n’était censé savoir qu’il était toujours vivant, il avait dit qu’il se retirait suite à son combat contre Shiga, ça ne pouvait être lui … Le jounin ne comprenait plus, il tentait de se persuader du fait que cet Ange Noir ne pouvait être Tenshi, et pourtant le doute subsistait, il était omniprésent, envahissant.

Mizaki s’approcha alors de Mikan et se plaça devant elle tout en s’adressant aux autres d’une voix assurée.

« On ne tirera rien de ses propos, c’est comme si elle nous nous entendait pas, je vais lancer mon Inyû Tamashi. Vous deux allez veiller sur mon corps, tu ne le sais pas Mangetsu mais pour cette technique je dois quitter mon corps totalement, il restera inerte au sol même si je suis perturbé à l’intérieur, je n’aurai plus aucune conscience de ce qui se passera à l’extérieur, je vais donc vous laisser tous les deux ici à surveiller pendant que je ferai mes recherches. Aoshi, par rapport à ce qu’il s’est passé la dernière fois … surveille bien toute tentative de suicide ou même toute autre chose suspecte qui pourrait me faire frôler la mort une nouvelle fois, je n’ai pas encore connaissance de toutes les faiblesses de ce jutsu, donc prends un soin particulier de Mikan pendant que j’y serai, peut être même plus que de mon corps … »

Mangetsu ne comprendrait surement pas ce que racontait Mizaki à Aoshi, même si elle aurait très certainement une idée. Dans tous les cas, avec ce qu’il venait de dire elle comprendrait pourquoi Mizaki voulait à l’origine se trouver dans un endroit sûr pour pouvoir utiliser ce jutsu …

Malgré ses mots, le jounin semblait résolu à utiliser sa technique, l’air qu’il avait pris au moment où il s’était tourné suite à l’évocation de « l’ange noir »ne l’avait pas quitté. Même s’il n’était pas plus rassuré que cela, il n’était plus du tout réticent à l’idée d’aller dans l’esprit de Mikan, au contraire même, il voulait y aller, voir cet Ange Noir de ses propres yeux dans l’esprit de la jeune femme, et surtout comprendre pourquoi ce nom venait soudainement de réapparaitre.

Le jounin se positionna assis devant Mikan, forma les taos, puis ferma les yeux, laissant son corps tomber doucement sur le sol à plat sur le dos. Il était dans l’esprit de Mikan, Aoshi et Mangetsu étaient désormais seuls aux cotés de Mikan et Mizaki.

La première réaction du jounin ne se fit pas attendre, ce qui se passait dans cet esprit ne ressemblait en rien à ce qu’il avait pu observer en Moineau, les pensées s’entremêlaient les unes dans les autres, il n’y avait aucune structure, les choses défilaient sans que rien ne semble les retenir. Après avoir observé la mort de l’esprit par Moineau, il observait désormais ce qu’était l’esprit de la folie. Tous deux étaient déroutants, chacun à leur manière mais il y avait de quoi paniquer devant chacun d’entre eux.

Malgré tout, il put observer des choses plus qu’intéressantes, et même s’il n’en avait pas vraiment le contrôle il n’en restait pas moins qu’il venait de trouver une partie des éléments qu’il cherchait sur la mission, pas encore sur cet Ange Noir. La femme qu’il observait en cet instant ne pouvait être autre que Kalan, elle portait un linceul noir … Il reconnaissait la route, c’était celle qui menait à Naza. Une voix s’élève, une voix presque caverneuse et pourtant féminine. Les mots prononcés ne pouvaient tous être entendus, mais il y en avait suffisamment pour pouvoir reconstituer la phrase.

Le jounin vogua ensuite jusqu’aux souvenirs qui précédaient la folie, ceux que redoutait le plus d’affronter Mizaki. Il revoyait Kalan, sentait ce que ressentait Mikan en cet instant, ce qu’elle faisait, il ne pouvait que se laisser guider par l’esprit de la jeune femme, il devait voir la suite, il devait passer cette zone de floue. Il se retrouva plus tard dans le temps, la bougie à ses cotés venait était déjà presque totalement consumée, c’était comme si elle s’était endormie et se réveillait d’un seul coup, à ce moment précis, sans aucune raison précise, si ce n’était cette odeur … Une odeur de savon, très certainement la savon dont elle avait parlé peu auparavant, puis le voile noir qui tombe sur les yeux et l’enserre. Elle chute, la panique, l’effroi, on l’agresse. Une voix retentie, une voix qui dit « qu’elle lui appartient ». A qui pouvait bien se référer ce « elle » ? A Kalan ? Cela concordait avec les propos de Mikan, ceux liés à la jalousie. On aurait tenté d’effacer Kalan de l’esprit de Mikan par jalousie de la relation qu’avait les deux sœurs ensemble ? Elle tente de se dégager de l’emprise, elle appelle et pleure, puis visualise la voix en l’associant à un visage. Ce visage, cette allure, Mizaki l’avait déjà vu … Il n’arriva pas à le reconnaitre parfaitement, l’image s’estompa bien trop rapidement, laissant place à la scène de panique totale de Mikan face à son agresseur, cet homme que Mizaki avait déjà vu. La panique de la jeune femme est immense, son esprit lâche littéralement, le souvenir englobe Mizaki, il est en train de se faire piéger, il doit s’éloigner …
Le jounin n’eut pas le temps de voir la fin de l’agression, s’il l’avait fait il aurait surement eu du mal à en ressortir par la suite et aurait laissé Mangetsu et Aoshi à leur sort bien plus longtemps, même si le jounin n’avait pas idée de ce qui se passait à l’extérieur il ne tenait pas trop à laisser ses coéquipiers seuls trop longtemps, il ne fallait pas s’aventurer dans la partie de folie pure de l’esprit de Mikan s’il voulait pouvoir revenir rapidement.

Mizaki avait déjà vu beaucoup de choses, et toutes semblaient compléter les mots qu’avait prononcé la jeune femme peu auparavant, les pièces du puzzle commençaient à s’assembler même s’il restait encore des grandes zones d’ombres, l’Inyu Tamashi avait été très utile, il devait en faire part aux autres. Il avait déjà ses propres conclusions et hypothèses, mais elles méritaient bien plus de réflexion, il devait y réfléchir à tête reposée et non en se baladant dans le tourbillon permanent qu’était l’esprit d’une folle.

S’il était remonté sur l’instant, alors il serait revenu dans son corps avant que White Bear ne lui porte son coup et n’aurait pas fini blessé, mais le jounin était loin de pouvoir s’imaginer ce qui se passait aux cotés de son corps et de celui de Mikan en cet instant … Mizaki ne voulait pas remonter, pas encore, il y avait toujours cet « Ange Noir » qui l’intriguait, il voulait continuer de fouiller encore un peu pour voir ce qu’il pourrait trouver sur celui-ci. Cependant, alors qu’il allait se mettre en quête de l’Ange Noir, une nouvelle image de Kalan apparue, une qu’il n’avait pas encore vue, l’occasion était trop belle pour être délaissée, il se devait d’aller y plonger même si l’Ange Noir l’intriguait plus.

L’image qu’il vit fut celle de Kalan avec cet homme, l’agresseur de Mikan. Le mot « jalousie » prenait encore plus de sens que lors des images précédentes, il était l’amant ou l’époux de Kalan, il s’en était pris à Mikan par jalousie, même si ce n’était pas encore totalement sûr cela devenait plus que probable. Cet homme, Mizaki le voyait encore un peu mieux, il l’a déjà vu, mais où … Mikan est derrière une fenêtre et observe la scène que voyait Mizaki en cet instant, la scène de montée dans le carrosse noir, une scène qui lui glaça le sang …

Tenshi, il était là, dans le carrosse, l’esprit de Mizaki lui disait de foncer dessus avant qu’il ne s’en aille, mais il était dans un souvenir, dans les yeux et l’esprit de Mikan et ne pouvait pas intervenir. L’Ange Noir, il était véritablement de retour, loin de Suna et du Kuran, ici à Naza. L’esprit de Mizaki hurla devant le fait de ne pouvoir intervenir, devant le fait de ne pouvoir s’approcher de Tenshi, lui qui avait fait de Mizaki ce qu’il était. Le jounin avait un objectif très particulier concernant Tenshi, et il l’avait là, à porté de main, et pourtant il ne pouvait l’accrocher, Mizaki pour un peu en aurait perdu la raison. Le carrosse s’éloigne, Mizaki voit son Ange Noir s’éloigner, et il est là, impuissant derrière sa fenêtre, dans le souvenir de Mikan avant que celui-ci ne stoppe.
De nouveau la voix féminine se fit entendre, celle qu’il avait déjà entendu dans le premier souvenir de Mikan, parlant de jalousie également, laissant entendre le fait que l’homme que Mizaki ne parvenait pas à reconnaitre n’avait pas réussi à voir l’amour de Kalan pour lui, puis se fut de nouveau la fin du souvenir …

Ce que venait de voir Mizaki depuis le début était colossal et surtout perturbant pour le jounin. Tenshi. Rien qu’à l’évocation de ce nom Mizaki pouvait presque en perdre la raison, alors le revoir dans cet endroit inattendu … Il devait continuer à fouiller, que ce soit pour Tenshi, Kalan, ou ce type qu’il avait déjà vu et qu’il ne reconnaissait pas, il avait déjà tant d’éléments et pourtant si peu … En rester là aurait certainement été suffisant, mais la prudence n’était plus de mise, les réticences non plus, il fallait aller encore plus profond, le cerveau de Mikan était bien plus qu’une simple clef, Mizaki y passerait le temps qu’il faudrait pour ramener tout ce qu’il faudrait, il se devait de faire confiance à Aoshi et Mangetsu par rapport à son corps et à celui de Mikan.

Mizaki plongea alors plus profondément. L’endroit était moins tumultueux que le précédent, il n’était plus dans une zone de folie, il était dans une zone où les souvenirs ne pouvaient être touchés par cette folie. Les souvenirs étaient tous organisés sous forme de tableaux, tous ayant des encadrements différents, mais aucun de ceux-ci n’attira Mizaki, il n’y avait aucune de ces trois personnes qu’il recherchait désormais ardemment dans l’esprit de Mikan.
Le jounin stoppa son enfoncement dans l’esprit de la jeune femme lorsqu’il tomba nez à nez avec une porte d’acier et cadenassée de toute part, il s’agissait là d’un souvenir bien trop étrange pour ne pas s’en approcher … Lorsqu’il fut aux cotés de la porte, il put apercevoir des tissus noirs en pendre, mais surtout il entendit comme un sanglot, il y avait quelqu’un derrière cette porte. Mikan elle-même qui avait refoulé un souvenir d’enfermement ? Ou alors Kalan et l’endroit où elle était retenue captive, endroit qu’aurait vu Mikan ? Impossible d’avoir la réponse, il ne pouvait passer cette porte, le souvenir ne pouvait la franchir, il devait chercher ailleurs. Il se tourna alors et aperçut une souvenir qu’il n’avait pas aperçu en venant, à savoir ce que venait d’observer Mikan quelques instants auparavant …
Aoshi et Mangetsu étaient en train de se battre dans la pièce où son corps gisait toujours au sol. Aoshi était blessé au bras et Mangetsu à la jambe, les ennemis étaient nombreux, une vingtaine de personnes. Ils étaient mal armés face aux deux chounin, mais avec un nombre pareil ils pouvaient aisément acculer ceux qui en plus de se défendre devaient aussi protéger le corps de Mizaki et Mikan.

Il avait passé beaucoup trop de temps dans l’esprit de Mikan, il s’en rendait compte en cet instant, il devait repartir sans avoir son complément d’informations sur Tenshi, Kalan et ce type au chapeau, mais ce qui se passait à l’extérieur était bien plus important, Aoshi et Mangestu ne devaient pas être au mieux à protéger tout le monde face à une vingtaine de personnes dans un endroit aussi exigüe. Il vit alors White Bear, une batte cloutée levée au dessus de son corps, les deux chounin ne pourraient le défendre, il devait ressortir avant que les bras de l’homme ne s’abaissent. Le jounin fonça à travers le souvenir, il devait aller sauver sa peau lui-même pendant qu’Aoshi et Mangetsu sauvaient déjà la leur, il s’en voulait, il venait de les placer dans une situation des plus délicates, il aurait du leur laisser un clone ou une invocation avec eux pour les aider. Il serrait les dents de rage devant la situation qui venait d’échapper à l’équipe, devant le fait d’avoir son corps à la merci de White Bear, devant le fait de n’avoir pas pu aller au bout de ses recherches, devant le visage de Tenshi qui était maintenant omniprésent dans son esprit …

Alors qu’il fonçait à travers les souvenirs agités de Mikan pour en ressortir, une sorte de flash vint lui apporter l’image de cet homme qui tenait Kalan au bras, un flash venant de ses propres souvenirs, il revoyait cet homme lors de son départ de Kiri avant la reprise de Suna, cet homme sur qui Soi Fon avait envoyé une note explosive. Les choses devenaient plus confuses encore, ce type était censé être de la Mayoi, que faisait-il là ? Etait-ce un déchu de l’organisation comme l’avait été Tenshi ? Il n’y avait pas le temps de réfléchir, le visage du jounin était crispé, il devait ressortir de là le plus rapidement possible, regagner son corps et contrer White Bear.

Seulement, lorsque le jounin se retrouva dans son corps, il eut tout juste le temps d’ouvrir les paupières et de décoller les bras légèrement du sol pour parer, mais il était trop tard. Ses bras ne purent se mettre en opposition, il prit le choc de plein fouet sans pouvoir y opposer la moindre résistance, les clous de la batte pénétrèrent le buste du jounin, brisant par la même plusieurs cotes. Le jounin avait beau porter une cote de maille il n’en restait pas moins que cela était peu efficace contre ce type d’arme, la batte en elle-même au final n’était que peu amortie, et la cotte n’avait peut être fait que réduire le nombre de cotes brisé que de une ou deux, et les clous qui y étaient plantés pouvaient passer aisément entre les mailles tant ceux-ci étaient fins. Le bruit de ses os se brisant vinrent raisonner jusque dans son crane, une gerbe de sang s’échappa de sa bouche, colorant de rouge ses dents, lèvres et joues. Le hurlement de Mizaki déchira littéralement l’air environnant, celui d’une bête sauvage qui hurlait à la mort. Une fois que son hurlement prit fin, il enchaina aussitôt sur un autre qui lui fit cracher de nouveau du sang, White Bear venait de retirer la batte cloutée du corps de Mizaki, provoquant une nouvelle douleur peut être plus terrible que la précédente. Cependant, ce hurlement était bien trop puissant et chargé de folie pour pouvoir être simplement dû à la douleur, aussi forte soit-elle. Tenshi. Lors du coup ce fut le visage du sanguinaire qui apparut et non celui de White Bear, la douleur qu’il ressentait et qui le déchirait était physique par le coup de ce dernier, mais également psychique par le souvenir de Tenshi. La rage prit le dessus dans l’esprit de Mizaki, Tenshi, il était une cause de sa douleur, il revoyait en plus de cela la scène de l’agression de Mikan, il y avait de quoi devenir dingue. Son cri n’était décidément pas qu’empli de douleur, et cela les personnes autour pouvaient s’en rendre compte. La rage, il n’y avait plus que cela qui transparaissait dans les yeux grands ouverts, la voix et le visage ensanglanté du jounin allongé au sol.

Ses hurlements se répétèrent, il n’entendit même pas le message de Miyu, il posa sa main droite sur son torse. Dire qu’il tentait de bloquer les saignements n’était pas tout à fait exact, il passait juste sa main sur la zone douloureuse, lorsqu’on a mal quelque part alors la main se dirige naturellement vers cet endroit. Sa main se plaqua dessus, White Bear s’était redressé et ne voyait pas ce qui se passait dans l’autre main de Mizaki. Il était toujours allongé au sol, le bras gauche légèrement décalé de son corps, totalement enfoui dans ses longues manches où il forma quelques taos simples, il ne pouvait de toute façon pas faire beaucoup plus élaboré dans son état …
White Bear ne vit rien venir, Mizaki enchainait les hurlements au sol lorsqu’il relâcha son jutsu. Le corps du vieillard fut alors transpercé de part en part en une dizaine de points. Le sang gicla dans tous les sens, l’homme fit un léger vol plané en arrière, délaissant sa batte à clous au sol lors de sa chute. Le Futon Kaze no Kunai, des kunai de vent invisibles et perforants, voila ce que Mizaki venait de relâcher sur White Bear pour le mettre hors d’état de combattre.

Les hurlements cessèrent, laissant place à une respiration forte et violente. Le souffle ne laissait de nouveau transparaitre que rage devant la douleur, les souvenirs qu’ils venaient de recevoir, et devant le visage de Tenshi. Il allait éliminer tous ceux qui se trouveraient sur son chemin, son visage où coulait à la fois le sang qu’il avait craché et celui de White Bear ne montrait plus rien d’autres. Son faciès était terrifiant, l’image de White Bear se perforant de toute part, l’obscurité de la pièce et tout ce sang qui se déversait ne pouvaient adoucir le sentiment d’effroi que pouvait inspirer les yeux grands ouverts de Mizaki qui regardaient au dessus de lui. Ses crocs et tout le reste de ses dents étaient rouges, du sang continuait de couler entre celles-ci à chaque fois qu’il expirait avec force toute sa rage. Un animal sauvage blessé qui ne veut pas mourir, que la rage anime pour mettre hors d’état de nuire tous ses ennemis, voila à quoi ressemblait Mizaki en cet instant, toujours allongé au sol.

La main qu’il avait sur son torse se leva tout en accompagnant son souffle de plus en plus bruyant. La main était couverte de son propre sang. Il commença alors à former quelques taos avec celle-ci avant de la laisser retomber au sol sur le coté pour faire apparaitre Awayuki.

Le tigre apparut pas dessus Mizaki, son maitre était au sol en sang, il n’y avait pas besoin de faire un grand bilan de la situation pour que le tigre ne se mette en action face à ceux qui se trouvaient là. Le tigre sembla également se laisser emporter un peu par une certaine rage, Mizaki était au sol après tout, s’en prendre à lui s’était s’en prendre à la famille des tigres blancs, à sa famille. A la différence du maitre, l’animal était en pleine possession de ses moyens, ils allaient payer, Awayuki n’était pas différent de son maître. Dans un fort rugissement, l’animal provoqua un Hyôton Ookami Nadare, laissant s’échapper une multitude de loups de glace qui foncèrent sur les ennemis restant qui étaient en prise avec les deux chounin, laissant ainsi Mikan étant donné qu’elle ne s’en prenait ni à Aoshi ni à Mangetsu.

Le tableau était des plus morbides, Mizaki était en sang au sol, Awayuki était par-dessus lui à créer des loups de glace qui firent voler le sang de chacune de leurs victimes avec l’aide d’Aoshi et Mangetsu. Plusieurs litres de sang avaient recouvert le sol de la pièce très faiblement éclairée, le tout accompagné par le souffle malsain du jounin qui porta la main à sa poche lorsque les ennemis furent tous à terre. Il en sorti une pilule Kyandi Chiryô, une pilule de soldat. Même si elles ne soigneraient pas Mizaki à proprement parler, elles aideraient à la cicatrisation et surtout redonneraient l’énergie nécessaire au jounin pour se relever et faire quelques soins de basse qualité en attendant d’en recevoir de véritables. L’effet n’allait être que temporaire en plus de cela, il devait trouver un médic nin et rapidement, ne sachant plus vraiment que Miyu en était un..

Lorsqu’il eut ingurgité la pilule, il se redressa doucement, Awayuki se décala pour le laisser faire. Sa respiration était fortement redescendue même si elle restait plus forte que la normale. Il était assis, le sang coulait depuis son visage dont le regard noir n’avait pas changé par rapport au moment où il était encore allongé. Il enleva ses vêtements du haut et sa cote de maille, laissant apparaître les multiples marques de perforations ensanglantées. Les trous ne lui faisaient pas aussi mal que les cotes brisées, et même si les pilules atténuaient on ne pouvait certainement pas parler de grand confort. Il dégagea ensuite un ensemble de petits bandages de ses poches et les posa à terre, les bandages étaient déjà souillés par son propre sang et ne seraient pas d’une grande utilité, mais c’était toujours mieux que rien. Il s’adressa ensuite aux deux chounin en commençant à lever les bras légèrement.

« Mettez-moi ces bandages … »

Avec n’importe quel autre ton cela aurait pu paraitre comme un ordre, mais ici un autre sentiment dominait dans son timbre de voix, anéantissant totalement le caractère autoritaire qu’aurait pu avoir ces mots. Le ton de Mizaki était véritablement glacial, effrayant, il avait une autre chose dans la tête c’était une évidence, quelque chose qui lui avait déjà fait oublier tout le bain de sang qui venait de se produire et pour lequel il avait une grande part de responsabilité.

Mangetsu arriva avec ses propres bandages, ce qui n’était clairement pas un mal vu l’apparence de ceux de Mizaki. Le jounin leva un peu plus haut ses bras pour la laisser faire, le regard sombre. Même si la douleur avait temporairement diminué avec les pilules elle était toujours belle et bien là, et les images vues dans l’esprit de Mikan ne pouvaient quitter le sien, en particulier cette image de Tenshi. Il serrait les dents, le sang présent sur celles-ci était visible et donnait un air des plus malsain au jounin.

« Je vais m’occuper de votre blessure mais calmez-vous s’il vous plaît. On ne vous a rien fait nous. »

Mizaki détourna a tête violemment vers Mangetsu, le regard toujours aussi sombre jusqu’à ce qu’il voit les yeux de la jeune fille. Son regard était effrayé, il n’avait pas réalisé sur le moment que le ton de sa coéquipière n’était pas vraiment assuré lorsqu’elle avait prononcé cette dernière phrase. Il venait littéralement de péter un plomb, et l’air de Mangetsu venait de lui servir de garde-fou, il devait se ressaisir. Le jounin changea alors littéralement de regard avant de détourner la tête de l’autre coté de manière plus lente, avec un air qui pouvait s’apparenter à un mélange de tristesse et de crispation, il était tendu et ne pouvait se calmer totalement.

« Désolé … »

Même s’il était sincère dans son excuse, la crispation était toujours là et palpable, il souffla un grand coup afin de faire disparaître celle-ci mais le succès fut mitigé. Il voulait se calmer pour Mangetsu et Aoshi, il avait retrouvé totalement sa raison, mais ce qu’il avait vu dans l’esprit de Mikan était encore trop présent, et même si la pilule avait réduit la douleur celle-ci était toujours présente.
Voyant que le jounin s’était déjà un peu calmé, et surtout qu’il était redevenu raisonnable, la chounin poursuivit en parlant du message de Miyu.

« Pendant que vous étiez dans l’esprit de Mikan, Miyu nous a contacté, il se passe quelque chose dans le quartier Est et elle veut qu’on l’y rejoigne sur le toit du plus haut bâtiment. »

Mizaki ne comprit pas vraiment ce que pouvait bien vouloir Miyu, mais de toute façon il voulait la voir pour lui parler de ce qu’il avait vu dans l’esprit de Mikan et en particulier du fait que Tenshi n’était pas étranger à cette affaire, ce qui faisait prendre une toute autre tournure à la mission … Mais ce n’était pas là l’unique raison qui poussait Mizaki à aller voir Miyu rapidement.

« Miyu est bien une medic nin ? »

Il devait se faire soigner, il avait un vague souvenir du fait que Miyu était médic nin, il avait besoin de quelqu’un de ce niveau pratiquant cet art s’il voulait pouvoir être sur pied rapidement. Malgré le calme apparent de la question, un sentiment d’inquiétude transparaissait dans le ton du jounin, il n’était clairement pas dans son assiette et ne pouvait le masquer.

« Oui et je suis certaine que votre blessure ne lui posera aucun problème. »
« Très bien, dans ce cas ne perdons pas de temps pour la rejoindre, mes pilules ne feront pas effet très longtemps ... Il faut vraiment que je lui parle de ce que j'ai vu dans l'esprit de Mikan ... »
A la fin de cette phrase, l’air crispé de Mizaki s’amplifia avant de tenter de se relâcher un peu, il fallait se détendre, il devait se détendre pour Mangetsu et Aoshi …
« Merci, ça sera bon pour les bandages, on part, à moins de lui ramener Kalan nous ne pouvons tout simplement plus rien pour Mikan. »

Le jounin enfila de nouveau sa cote et ses vêtements, , puis fut abordé par Aoshi alors qu’il enfilait sa veste.
« T'as l'air tout pâle, j'espère que tu vas pas nous faire un malaise !
On ferait mieux de se barrer d'ici vite fait à grand coup de Shunshin, et retrouver Miyu... »

Même s’il avait un sourire en coin, le chounin ne semblait pas non plus dans son assiette, si bien que Mizaki préféra ne pas répondre pour éviter de prolonger le malaise en chacun, il fallait sortir et rejoindre Miyu, c’était tout ce qui importait désormais.

Alors qu’Aoshi tendait sa main à Mangetsu, Mizaki se dirigea vers son tigre, lui passa une caresse, collant son front contre celui de l’animal pour lui parler.
« Merci à toi aussi, ne t’en fais pas je vais bien aller, tu peux repartir. Préviens notre maîtresse de ce qui vient de se passer, que l’Ange Noir est de retour, qu’elle dise à Aisu et même Koori de se tenir prêts au cas où … »
Mizaki Taro , d'un certain grade dans un certain village...

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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Aoshi Tsukyo »

Visiblement, Aoshi avait très mauvais goût. Les Henge de ses coéquipiers étaient beaucoup plus sobres. Mizaki avait simplement changé sa tête et Mangetsu s’était grimée en homme… C’était vraiment dérangeant… Le Tsukyo s’arrangea pour ne pas trop la regarder sous cette forme.

Les paroles de Mikan ruisselaient d’indices, mais la jeune femme refusait de bouger. Elle restait immobile, continuant son babillage. Ses dernières phrases interpellèrent Aoshi.
« .. alors restons là Erasers... faites ce que vous avez à faire... vous ne me tromperez pas... vous avez tué... tous les deux... »
Le chounin se retourna et arrêta de sourire quand il vit que la femme le regardait.
« Je sens ces choses là... alors finissons en... vous troublez mes rêves et mon attente... »
La mort de ces enfants continuait de le hanter. Il avait cherché le réconfort, il avait trouvé l’oubli et finalement les spectres resurgissaient de la voix de cette folle…
Mikan se referma et refusa de parler. Elle était une mine d’information trop importante pour partir sans tenter d’en extraire plus. Ce qu’ils trouveraient dans ses souvenirs serait la clef pour réussir à voir un peu plus clair dans cette affaire.

Mizaki donna quelques recommandations au Tsukyo et rentra dans l’esprit de la femme, tombant inerte au sol. Aoshi n’aimait pas l’idée de laisser aussi vulnérable un de ses coéquipiers au milieu d’un quartier aussi dangereux. Enfin, au moins cette fois, il savait qu’il fallait se méfier autant du monde extérieur que de la personne visée.

La bâtisse était pleine d’entrée et difficilement défendable. Aoshi espérait que le junin ne reste pas trop longtemps inerte. Mangetsu avait retrouvé son agréable apparence, et le Tsukyo préférait la regarder plutôt que de guetter. Ils étaient au beau milieu d’un quartier perdu parmi tant d’autres, la probabilité que des gens leur voulant du mal ne viennent les trouver dans cette mansarde était très faible.

Au bout de quelques minutes, Aoshi comprit son erreur. Les bruits de pas s’étaient faits plus nombreux autour de la maison, mais il n’y avait pas prêté attention. Ce fut lorsque les insultes commencèrent à fuser qu’Aoshi réagit.
« Je crois qu’on va avoir des ennuis… »
De nombreuses personnes étaient venus les trouver et ils n’étaient pas simplement armés de mauvaises intentions.
Quelques instants plus tard, les agresseurs se déversèrent dans la pièce, leur coupant toute retraite. Aoshi s’était préparé et était prêt à cribler les assaillants d’acier lorsqu’ils seraient à vue. Rien de tout cela ne se passa. Le Tsukyo ne tira pas quand il vu qui il avait à combattre.
White Bear était là, entouré d’une cohorte de villageois. Aoshi comprit et lâcha ses armes. Ils étaient venus pour le Moineau. Ils étaient venus récupérer les vies qu’Aoshi et Mizaki avaient pris hier. Son cœur se serra et une larme ruissela le long de sa joue. Il payait les conséquences de son crime. Les coups pleuvaient, et Aoshi les évitait sans peine. Il n’avait pas envie de leur répondre. La tristesse l’avait envahi. Il ne voulait pas se battre. Il voulait rentrer chez lui et dormir. La peine l’envahissait. Lâchement, il évitait encore et encore les coups. Il avait peur de la douleur. Le châtiment était là, et il le contournait encore et encore.
« Tu n’as pas le droit de fuir ! »
Wakajini lui reparlait.
« Alors, qu’est-ce que tu attends ? L’échafaud est tout prêt ! Ils t’attendent ! Quand tu seras mort… Tu… seras pardonné ! »
Sa voix lui emplissait les oreilles. Il la sentait proche de lui. Elle était réapparut enfin.
Elle lui souriait.
Il lui sourit.

Aoshi baissa sa garde et laissa venir à lui un coup. Puis deux. Puis une infinité. Les poings lui heurtaient le corps. La douleur épongeait la peine. Le pardon venait après la souffrance. Il était heureux, il allait enfin pouvoir oublier définitivement.

Wakajini riait. Elle regardait son archer se faire roser, avec un plus grand plaisir. Quel idiot. Bientôt il allait l’appeler.

Un coup se fut plus volaient que les autres et projeta le chounin contre un mur. Il vit Mangetsu aux prises avec un homme. Il vit Mizaki inconscient allant se faire massacrer par White Bear. Il vit une lame se rapprocher de lui. Doucement. Tout doucement. Il sentirait bientôt l’acier blanc et froid contre sa peau, puis le sang pourpre et brûlant dégouliner. Il avait peur. Il ne voulait pas mourir, il ne voulait pas ressentir cette affreuse excitation avant le coup fatal. Il ne voulait pas la voir disparaître à tout jamais. Les larmes ruisselaient. Mangetsu s’effaçait petit à petit derrière le rideau de larmes
« Wakajini… J’ai peur… »
Enfin… Elle enleva sa capuche. Ses traits ressemblaient à ceux de la Kukan. C’était rassurant. Sa peau était si pâle et son air si sombre. L’arc avait l’air si froid, si dur. Pourtant, elle lui sourit.
« Allons… C’est le juste retour des choses… Tu as participé au meurtre de cet enfant, tu dois payer… Tu dois souffrir ! »
« Wakajini… Je ne veux pas me battre… Je ne veux pas souffrir… Je ne veux pas la perdre… »
Elle ricana et soupira dédaigneusement.

L’archer serrait de plus en plus fort son arc. Il était désespéré. Son esprit refusait de se battre. Il refusait lever le bras contre ceux qui étaient venu le punir de son crime.
« Wakajini… Je t’en prie… Aide moi… »

Un rire fou. L’arc jubilait. Elle fondit sur l’archer.
« Enfin… ENFIN ! »
La vraie forme de l’arc était apparue, les lignes noires commençaient déjà à dévorer corps de l’archer. La douleur était intense, mais Aoshi ne tressaillait pas. Il n’avait même pas lutté. Il s’était effacé directement, lui laissant libre contrôle. Rien n’était là pour la retenir. Elle pouvait se battre librement. Aoshi ne lui avait même pas laissé une seule barrière mentale pour l’empêcher de tuer à satiété.
Elle évita facilement le coup qui avait si terrifié son archer. Le couteau lui entailla le bras sans faire plus de dégâts. Wakajini ria et sa réponse se fut immédiate et impitoyable. Le cou de celui qui l’avait frappé s’offrait à elle. Charmante première offrande. D’un geste sec, elle lui trancha la gorge. Les lames sur l’arc n’étaient pas assez longues pour décapiter, mais voir l’homme au sol, se vidant de son sang, la réjouit suffisamment.

Ce n’était pas des proies de choix et de bonne qualité. Pas assez solides, pas assez réactives. Mais elles étaient en nombre assez conséquent pour s’amuser. En plus, cette fois, elle pouvait aller jusqu’au bout.

Ses assaillants se reculèrent quand ils virent leur camarade gémir au sol, agonisant en se tenant le cou. Wakajini sourit en coin et les toisa. Elle n’avait plus rien à voir avec le garçon timoré qui se faisait frapper quelques instants auparavant. L’arc avait chassé les larmes, avait chassé l’air triste et désespéré, les remplaçant par un visage joyeusement fou.
Elle sentait celui qui l’avait frapper remuer à ses pieds et ça l’excédait un peu. L’arc savait pertinemment qu’elle n’avait pas frappé assez fort et n’avait pas assez entaillé les différentes artères et veines pour l’abattre d’un seul coup ; inutile de le lui rappeler en agonisant sans fin…
Elle sortit un kunai, et théâtralement, le pointa vers les résidus de membres de l’espèce humaine qui lui en voulaient. L’homme au sol gémit encore une fois, et, sans hésiter, elle lui lança le couteau dans la tête.

Le choc passé, ils se relancèrent sur elle. La colère se sentait sur leurs visages. L’envie de meurtre suintait de tous leurs muscles. Tant mieux. Elle aimait ça.
Elle repoussa la plupart de ses agresseurs d’une bourrasque. Aoshi n’avait pas encore assez de techniques pour pouvoir les affronter tous ensemble. Peu importait, ça ferait durer le plaisir. Elle jubilait, bouillait de plaisir. L’acier, les flèches, les jutsu se déversaient sur les anciens agresseurs. Ils tombaient uns à uns, percés, découpés, brûlés. Wakajini se servait de tout le panel d’armes et de techniques de son archer pour les abattre de manières plus jouissives les unes que les autres. Elle s’amusait, jouait, se riait des misérables insectes qu’elle avait en face d’elle, retenant ses coups pour ne pas tous les écraser en un instant.

Aoshi, en abandonnant son corps, avait aussi abandonné ses coéquipiers. Wakajini n’allait pas protéger Mizaki, elle s’en foutait complètement, il n’était qu’un corps au milieu de tant d’autres. Le cri du Taro fut si violent qu’il parvint jusqu’aux oreilles de l’archer endormi. Il se réveilla brusquement et contempla ce qu’elle avait fait. Aoshi était couvert de sang, son arc l’était tout autant, il était blessé et Mizaki avait été touché à mort. La suite ne fut pas belle à voir. White Bear fut transpercé par une volée de kunaï de vent et tomba raide mort. Le Taro hurlait et son air inspirait la terreur. Le regard sombre, le souffle lourd.

L’arc avait repris sa forme normal, Aoshi avait scellé Wakajini dans le bois. Il ne voulait pas la revoir, il ne voulait plus l’entendre. Il avait commis une affreuse erreur en lui laissant libre contrôle de son corps. Elle en avait profité pour saigner quelques hommes. Les survivants qui assistèrent au nouveau basculement de personnalité en profitèrent pour se jeter sur le chounin. Aoshi ne réagit pas. Il les regarda tristement se faire faucher par les loups de glace.

Voilà. Ils étaient tous morts.

Ils étaient venus pour venger un enfant, et avaient péri. Ce n’était pas pour autant qu'Aoshi était définitivement en paix. Les amis et hommes de White Bear et de l’espèce de proxénète allaient maintenant le pourchasser. La vengeance était sans fin.
Il lâcha son arme. Il ne la voulait plus entre les mains. Elle lui avait causé bien trop de tord pour aujourd’hui. Aoshi s’affaissa au milieu des cadavres. L’enfant se sentait mal. Voir ses mains et sentir son visage couvert du sang des gens qu’elle avait tué, qu’il avait tué, le dégoûtait. Il se sentait mal. Aoshi n’avait pas réussi à protéger Mizaki une seconde fois.
Il avait tué. Cette idée le terrassait. Même si ce n’était pas lui qui avait conscience à ce moment là, c’était son corps qui avait servi d’arme. Son arc, ses mains, son chakra avaient été souillés. Il avait envie de vomir. Cet affrontement l’avait dégoûté. Il avait été lâche, faible. Il s’était réfugié dans ses doux souvenirs pour ne pas se battre.

Aoshi arracha un bout de tissu et entreprit d’enlever tout le sang qu’il avait sur le corps. Il passa un certain temps à effacer toutes les marques sur l’arc. Il n’aida pas Mizaki et se tint un peu en retrait d’eux. Il était occupé à ramasser toutes les armes qu’il avait éparpillé lors du combat, retirant les flèches des cadavres non sans dégoût, puis les essuyant longuement. Il ne voulait pas laisser sur les corps traces de son passage. Wakajini avait fait un triste carnage. Elle lui avait révélé une violence, une horreur qu’Aoshi ne soupçonnait même pas posséder. Il était devenu beaucoup plus fort et refusait toujours d’utiliser cette puissance. Enfin, pas exactement, il était devenu assez fort pour tuer, et était encore trop faible pour vaincre. Aoshi regardait l’air défais les cadavres mutilés, explosés, défigurés. Il avait appris tant de jutsu, il avait acquis tant d’armes, sans vraiment se douter qu’un jour tout cela servirait à massacrer.

Lorsque tout son équipement lui fut de retour, le Tsukyo balança le chiffon et rejoignit ses coéquipiers. Il allait légèrement mieux. S’occuper l’esprit et faire disparaître toutes les traces de ces crimes lui avaient permis d’échapper aux remords. Il n’allait pas foncièrement mieux, mais n’avait au moins plus cette envie de vomir.

D’après ce qu’Aoshi avait entendu, Miyu les attendait. Il se risqua à balancer une petite vanne gratuite et inutile, pour essayer de dissiper son malaise.
« T'as l'air tout pâle, j'espère que tu vas pas nous faire un malaise !
On ferait mieux de se barrer d'ici vite fait à grand coup de Shunshin, et retrouver Miyu... »

Son sourire en coin et son air cynique ne montraient qu’encore plus son malaise. Il regarda une dernière fois la pièce et se décida à la quitter. Mangetsu ne maîtrisait pas le shunshin et Aoshi n’avait pas envie de courir. Il lui tendit sa main, lui laissant le choix de la prendre ou pas. La toucher n’enchantait pas. Il avait peur de la salir. Il ne savait pas si elle l’avait vu se battre et ne préférait pas savoir.
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Soi Fon
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Soi Fon »

Bien que visiblement hargneux, le groupe d’ivrognes les laissa quitter le magasin sans le moindre problème, les explications auraient donc bien lieu dans la rue ce qui convenait beaucoup mieux à la junin qui tenait à obtenir ses informations et casser la boutique du Scarabée ne l’y aiderait certainement pas, sauf si elle cherchait à faire dans le registre de l’effrayant.
Leurs opposants étaient armés, de façon assez impressionnante d’ailleurs, enfin pour quelqu’un qui ne possèderait pas le même type d’arsenal que Soi Fon. *Bien la hallebarde, mais pas trop mon style.*
Une fois tout le monde dehors, l’un des ivrognes prit la parole, leur disant qu’ils allaient leur répondre, par la force si nécessaire. *Et répondre à quoi ? Z’ont fait des conneries hier ?*
‘‘Et vous allez payer aussi… le sang d’un enfant vaut bien celui des tueurs et de leurs complices !’’ Leur dit un autre, cela éclairait déjà davantage Soi Fon. Il s’était passé quelque chose la veille, c’était à présent certain et il faudrait qu’elle en parle avec Shiyu et Tôru tout à l’heure mais pour le moment, ils avaient plus urgent à faire avec les hommes qui les chargeaient.

‘‘Bon, on essaye de ne pas les tuer.’’ Dit la junin en formant quelques sceaux qui firent apparaître à ses côtés deux clones, pas pour rétablir l’équilibre, ce combat ça allait être du gâteau, mais pour éviter qu’il n’y ait de la casse de leur côté. Elle savait qu’elle pouvait gérer trois des attaquants sans le moindre problème et Shiyu devrait lui aussi s’en sortir correctement mais ça n’était peut-être pas le cas de Tôru qu’elle n’avait jamais vu en action, alors autant en finir rapidement. Et puis il y avait quelque chose dans le maintien de ces hommes qui indiquait qu’ils savaient comment se servir de leurs armes, qu’ils n’en étaient pas à leur coup d’essai, mais beurrés comme ils l’étaient leurs réflexes seraient émoussés, réduisant le danger qu’ils représentaient.
Sans même prendre son épée en main, la junin se lança dans la mêlée, accompagnée de ses deux clones. À son bras la Sorcière restait calme, ce combat ne l’intéressait pas. Elle savait déjà que son heure viendrait, qu’elle aurait sa ration de sang et dans pas longtemps d’ailleurs.

Ne voulant pas faire trop de dégâts, la jeune femme se contenta d’utiliser ses techniques de taijutsu Kirien pour éviter les attaques et les retourner contre leurs attaquants, parvenant à contrôler les mouvements de ses clones dans le même temps, tant ces mouvements étaient devenus des réflexes pour elle à force de pratique. Son propre adversaire était l’homme à la hallebarde, arme dont la junin se saisit après une esquive latérale et qu’elle refusa de lâcher jusqu’au moment où son poing vint à la rencontre du visage de son assaillant, à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’il tombe.
Pendant qu’elle combattait, elle avait un instant perdu le contrôle de l’un de ses clones et celui-ci avait été détruit mais l’homme utilisant un gourdin, la jeune femme parvint à le neutraliser avec encore plus de facilité, se servant de l’hallebarde pour bloquer un coup et d’un violent coup de pied dirigé sur l’estomac de son adversaire elle l’envoya valdinguer un peu plus loin. Le dernier de ses adversaires avait été neutralisé par le clone qu’elle avait contrôlé en parallèle. *Zéro mort, du travail net et sans bavure comme je l’aime.*

S’intéressant un peu plus à ce qu’il se passait du côté des genin, Soi Fon les regarda en finir avec leurs propres adversaires et remarqua avec une légère moue l’entaille au bras de Tôru. Son style était assez brouillon selon elle, cela ne reflétait pas la grandeurs des arts martiaux, même si elle ne connaissait pas en détail les technique du taijutsu de Suna elle savait que ça n’en était pas. *Au moins il s’est contenté de dire que son truc c’était les arts martiaux, il n’a pas prétendu en être un expert.*
Les combats terminés, Soi Fon se tourna vers Tôru et lui envoya des bandages. ‘‘Tiens, soigne toi avec ça.’’ Sans perdre plus de temps, la jeune femme retourna dans la boutique mais le Scarabée n’était pas visible, sans doute était-il retourné dans l’arrière-boutique, ce que des bruits en provenant lui confirmèrent mais tout en lui donnant l’impression que quelqu’un transvasait des objets comme pour les ranger afin de partir avec. *Je me trompe peut-être mais j’ai l’impression qu’il essaye de se faire la malle le coco.*

Traversant la pièce à pas rapide, la jeune femme examina une seconde la porte puis la franchit, suivie par les autres, pour retrouver le Scarabée en train de remplir une grosse malle avec des objets précieux. À moins qu’il n’ait décidé qu’il y avait trop de bordel dans l’arrière-boutique, Soi Fon ne s’était visiblement pas trompée et le vendeur avait essayé de leur fausser compagnie en douceur pendant qu’ils se battaient. Pas de chance pour lui, ils en avaient terminé rapidement avec leur combat.
Se retournant, le petit homme sursauta et le teint pâle, il les fixa un instant avant de se diriger précipitamment vers la porte de derrière, espérant sans doute réussir à fuir. Le voulant un minimum coopératif, la junin commença par l’interpeller. ‘‘Hey, reviens ! On ne te veut aucun mal.’’ Si cela lui fit un quelconque effet, il n’en montra rien et Soi Fon, poussant un profond soupir, s’élança à sa suite pour venir l’attraper par le col. Sans même le faire pivoter pour qu’il lui fasse face, la jeune femme mit les choses au clair avec lui d’une voix doucereuse. ‘‘Si mon intention était de m’en prendre à toi, crois bien que ce serait déjà fait et que je n’aurais pas épargné ta boutique lorsque nous nous sommes occupés de ces ivrognes.’’

Bien qu’il continuait d’avoir l’air inquiet, le Scarabée sembla abandonner toute idée de fuite et d’une voix tremblante il leur demanda s’il pouvait s’asseoir. Soi Fon répondit d’un hochement de tête affirmatif tout en relâchant son étreinte sur le col du commerçant. Il s’installa sur un fauteuil de cuir à l’aspect moelleux, en profitant pour s’éponger le front, toujours aussi livide que lorsqu’il les avait remarqué dans l’arrière-boutique.
La junin lui laissa quelques secondes pour se remettre de ses émotions, puis elle attaqua avec les questions. ‘‘Bien, je vais être honnête, je travaille pour certaines personnes qui aimeraient en apprendre plus sur ton petit commerce. Rassure-toi tout de suite, ils ne cherchent pas à te nuire, ce sont tes relations qui les intéressent.’’ Puisqu’elle menait la danse, elle en profita pour consulter la liste des questions qu’elle avait rédigée la veille avant de reprendre avec une question qui ne figurait pas dans la liste mais dont la réponse pourrait se révéler intéressante.

‘‘Pour commencer, il y a une chose que j’aimerais savoir, Tomoe Shinju, tu sais où on peut la trouver ?’’ Encore une déserteuse. Miyu avait déjà fait mention d’elle avant même le début de la mission en demandant à Toshimitsu si il la connaissait. Leur mission n’était pas de la retrouver et la prime n’intéressait pas vraiment la junin mais elle en parlerait malgré tout à Miyu tout à l’heure. La Sunite aviserait à son sujet. Bien que son cas semblait différent de celui de Ryoko, Soi Fon lui laissait le bénéfice du doute pour le moment, ne sachant pas comment s’étaient exactement passée sa désertion. Son équipe avait été retrouvée morte mais cela ne signifiait pas pour autant que c’était la jeune femme qui en était responsable, d’autant plus qu’il devait y avoir un junin dans cette fameuse équipe et qu’à moins d’user de la surprise il aurait été difficile pour Tomoe de parvenir à le tuer.

La voix du Scarabée transpirait la peur lorsqu’il leur répondit et il est vrai que ses premiers mots n’avaient pas de quoi satisfaire la jeune femme qui aurait pu s’en énerver, en revanche la suite se révéla bien plus intéressante et elle connaissait quelqu’un que ça intéresserait encore bien plus qu’elle. ‘‘Je ne sais pas du tout… c’est un certain Tenshi Kuroi qui me vend ses œuvres pour un prix abordable. Je lui ai demandé une fois si il pouvait m’accorder l’honneur de rencontrer l’artiste… plus jamais je ne le referai.’’ Tenshi, l’ancien maître de Mizaki, il devenait probable que Tomoe l’avait rencontré. ‘‘Il m’a regardé comme un homme regarde un insecte ramper à ses pieds en s’interrogeant s’il l’écrase de suite ou s’il le laisse vivre plus par mépris que par magnanimité… cet homme dégage une aura de pouvoir écrasante… proprement terrifiante.’’ La description correspondait assez à celle du déserteur dont Soi Fon n’avait qu’entendu parler. Elle avait dû refreiner un sourire en se mordant la lèvre lorsqu’il avait dis s’être senti comme un insecte alors qu’il se faisait appeler le Scarabée. En tout cas la peur du Scarabée en parlant de Tenshi semblait bien réelle et plus grande encore que celle qu’il ressentait juste avant que Soi Fon ne lui pose sa question, le petit homme s’étant remis à suer à grosse gouttes, tremblant légèrement. *Alors il serait en vie ? Ou alors il s’agit de quelqu’un qui se fait passer pour lui mais c’est une sacré, mauvaise, nouvelle étant donné le monstre…*

Hochant la tête, Soi Fon poursuivit, espérant que la réponse suivante n’allait pas traumatiser encore plus le pauvre homme. Elle ne lui voulait aucun mal mais elle voulait également obtenir ses réponses. ‘‘Nous aimerions également savoir si tu as des clients privilégiés et qui sont tes fournisseurs.’’
‘‘Mes clients privilégiés sont essentiellement de la ville haute. Il y a les trois propriétaires des principales galeries de la ville haute. Le Duc parfois ou plutôt son intermédiaire. Le Dandy plus récemment. C’est lui qui m’a commandé la peinture recouverte d’un tissu noir. Elle a été difficile à trouver… heureusement j’ai des contacts. Les deux principaux sont la Pie et ce Tenshi. Le reste ce sont des gens qui viennent me voir pour me vendre leurs possessions ou les artistes eux-mêmes.’’ Cette fois-ci il semblait déjà plus à l’aise dans sa réponse, se mettant même en avant en leur disant qu’il disposait de contacts et parmi eux il y avait la Pie, ce qui ne surprit pas vraiment la junin.
‘‘Je vois et ces fournisseurs, hormis les artistes, où se procurent-ils ces objets ?’’ Lui demanda la jeune femme.
‘‘Je ne le sais pas et je ne veux pas le savoir. Cela fait partie des règles du métier.’’ Leur répondit simplement le commerçant. C’était plus sage pour lui de continuer à ignorer ce genre de choses mais ce renseignement aurait peut-être pu leur servir dans la suite de leur enquête, encore que la junin ne voyait pas bien comment pour le moment.

Laissant les autres jouer, Soi Fon se tut pour leur laisser une chance de poser leurs questions. Elle aurait pu poser toutes les questions elle-même mais elle supposait que ce serait formateur pour eux et qu’ils n’étaient pas là uniquement pour décorer. Ils apprirent un certain nombre de choses, certaines plus utiles que d’autre mais dans l’ensemble la pèche avait été bonne.
Tenshi venait de temps à autre, accompagné de diverses personnes dont Soi Fon nota la description, demandant davantage de détails sur le physique de chacun, une fille avec un grand arc restant assez léger pour identifier quelqu’un de même que les adolescentes discrète ça n’était pas ce qui manquait.
Le Scarabée leur expliqua que le déserteur venait avec des caisses pleines de marchandises pour lesquels il demandait un prix honnête. *Sans doute le fruit de rapines, faut bien vivre, même quand on est l’un des déserteurs les plus connus au monde… Si tant est que ce soit bien lui.*

Parmi ses clients, il y avait le Dandy qui avait réalisé plusieurs commandes de toiles, notamment celles de Kalan dont le travail avait visiblement charmé cet homme à tel point qu’il avait demandé à rencontrer l’artiste et qu’ils s’étaient revus par la suite. Ça n’était pas eux qui étaient chargés d’enquêter sur Mikan mais la junin se demandait ce qu’il pouvait y avoir eu entre eux. *Le mécène et l’artiste. Qu’y avait-il exactement entre vous ?*
Le Scarabée leur dit aussi que c’était le Dandy qui avait commandé la toile que Soi Fon avait demandé à voir et il leur dit qu’elle représentait le Duc avec son épouse et leur enfant et que c’était une œuvre qu’il avait été difficile de retrouver.
‘‘Le Duc a également une fille, je suppose que ce tableau est antérieur à sa naissance, qu’est devenu le garçon ?’’ Boyard était peut-être le bâtard d’un noble et en voyant le tableau elle s’était déjà amusée à s’imaginer que ce pourrait être lui tout bébé, même si ça aurait été une sacrée coïncidence.
Le Scarabée lui répondit qu’il n’avait jamais entendu parler de ce garçon et que le sujet ne l’intéressait pas, que lui se contentait de trouver et de vendre des œuvres. *Ouh, ça c’est pas mal. À moins que le Duc n’ait eu l’envie de faire passer sa fille pour un garçon à une époque, voila qui est bien étrange et ça expliquerait que le tableau ait été si bien dissimulé. Mais est-ce qu’il était du Duc ce bébé au moins ?*

Tous trois apprirent enfin que le Marchand aidait le Scarabée à écouler une partie de la marchandise, et sans doute une partie des œuvres de Kalan, dans la ville haute. Le Scarabée leur révéla aussi qu’il disposait de quelques contacts dans les musées de la capitale. Soi Fon se demandait si ces contacts étaient capable de faire disparaître certaines œuvres, ou de les remplacer par des copies pour rendre service au Scarabée, mais ça ne l’intéressait pas vraiment, ils n’étaient pas là pour ça mais de savoir qu’il avait des contacts jusque dans la capitale démontrait déjà une bonne influence de la part du Scarabée, quand bien même son magasin ne payait pas de mine au premier abord.
Shiyu demanda encore une copie de l’inventaire du magasin, la junin doutait qu’il l’obtienne mais elle le laissa faire, n’insistant pas en cas de refus du commerçant. L’entretien s’était assez bien passé et peut-être auraient-ils d’autres questions à lui poser.

Il avait été coopératif, mais la Kirienne le voulait également discret, si bien qu’au moment de partir elle encouragea le vendeur à garder le silence sur leur entretien, même si elle ne se faisait pas d’illusions quant à son intégrité. Si on lui offrait suffisamment pour compenser la peur qu’ils lui avaient inspirée ou si on lui faisait encore plus peur il n’hésiterait probablement pas à cracher le morceau. ‘‘Une dernière chose, tu ferais bien d’oublier toute cette conversation. Il ne s’agit aucunement d’une menace mais plus d’une fois on a vu le messager perdre la tête. Sur ce je te souhaite une bonne fin de journée.’’ Et tout en disant cela, elle déposa quelques billets devant le commerçant pour prix de son silence. Cette petite formalité réglée, ils se dirigèrent vers l’entrée du magasin où une flèche vint se planter dans le montant de porte. ‘‘Putain, ils commencent à me faire chier avec leurs conneries !’’ S’exclama la junin un brin agacée par cette seconde attaque en quelques poignées de minutes.

Levant les yeux, la jeune femme repéra l’archer qui venait de tirer et qui avait déjà encoché une nouvelle flèche et les tenait en joue. Sans hésiter elle se planqua à l’abri du mur, se baissant pour ne pas s’exposer avec la vitrine et attrapant au passage l’un ou l’autre de ses équipiers s’ils étaient trop lents à la détente puis elle se saisit de senbon, en préparant une bonne vingtaine. Se relevant légèrement, elle regarda au niveau de la vitrine et vit un bon groupe de mercenaires, solidement armés ceux-là. Ça allait être coton en cas d’affrontement eeeeeeet c’était ça qui était fun.
Celui qui devait être le chef beugla un ordre à ses hommes, quelque chose d’original… ‘‘Tuez-les, ils ne sont que trois !’’
Au même moment, la voix de Miyu se fit entendre en provenance des communicateurs, c’était bien le moment avec leurs assaillants qui couraient déjà vers eux. [Action 1 et 2] Sans perdre plus de temps, la junin se précipita à l’extérieur et envoya ses senbon vers l’archer avant de se saisir de son épée pour bloquer la flèche qu’il n’avait pas manqué de lui envoyer et pour se préparer à riposter face à leurs adversaires qui étaient bientôt sur elle. Pas le temps pour les explications, ni pour les suppositions. ‘‘Shiyu, Katon !’’

Avec tout ça elle n’avait écouté qu’à moitié le message de Miyu mais la junin le recommença et cette fois Soi Fon parvint à en comprendre les informations essentielles pendant que Shiyu balançait la sauce. *Rendez-vous à l’Est sur le plus haut bâtiment. Noté.*
[Action 3] ‘‘On se tire !’’ Rangeant son épée, la junin attrapa les deux genin sans ménagement et usa du shunshin pour s’éloigner le plus vite possible, prenant la direction de l’Est, un genin sous chaque bras.
Tout en usant du shunshin, elle s’adressa aux deux genin, parlant fort pour couvrir le bruit du vent qui sifflait à leurs oreilles. ‘‘Navré pour ce traitement mais si on voulait pouvoir partir il fallait faire vite. La mission est prioritaire, mais je suis certaine qu’on pourra prendre du bon temps une prochaine fois.’’ Après quelques pas de shunshin, elle s’arrêta sur un toit et les relâcha. ‘‘Ici ils ne risquent pas de nous retrouver. Si vous le souhaitez je peux continuer de vous porter jusqu’au point de rendez-vous, autrement j’espère que vous allez vite.’’

[hj] : la fin a été vue avec Miyu.
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Re: La Commedia Dell' Arte [Acte I]

Message par Mangetsu Kukan »

Suite aux paroles de Mangetsu, Mikan réagit d’une manière totalement inattendue. Elle parlait comme s’ils venaient pour la kidnapper.
*C’est une blague ? Oh non… elle croit que nous sommes venus pour la faire disparaître ?!*
Bien que troublée, la chounin écouta attentivement les paroles de la jeune femme. Une odeur de puissant savon, les créatures de légende ne sentent pas le savon. Il était aussi question des morts qui viendraient nettoyer la ville, ce qui inquiéta un peu Mangetsu car cela venait étayer une hypothèse qu’elle s’était pour le moment gardée de formuler en l’absence du moindre soupçon de preuve.
Mikan parla alors de l’ange noir ce qui fit réagir Mizaki ouvertement et même Mangetsu avait fait le lien avec le plus célèbre déserteur de Suna mais elle pensait que ça n’était qu’une coïncidence.
*Un ange noir ? C’est le surnom d’un déserteur de Suna… mais je dois me faire des idées. Que viendrait-il faire ici ?*

Revenant à la réalité, Mikan les dévisagea un instant pour finalement reprendre la parole et dit qu’elle ne pouvait ni ne voulait partir d’ici. Elle semblait persuadée que sa sœur allait venir ou plutôt revenir. C’est à ce moment qu’elle confirma ce que craignait la jeune fille en les nommant Erasers.
*Merde, j’ai tout fait foirer. Elle ne nous fera jamais confiance par ma faute !...*
Désignant cette fois Aoshi et Mizaki elle leur dit qu’ils avaient déjà tué mais ça n’étonna pas Mangetsu qui s’en doutait pour Aoshi et le savait déjà pour Mizaki. Elle s’en voulait d’avoir tout fait rater en se montrant maladroite, ne voyant que ses propres fautes dans leur échec à gagner la confiance de Mikan.

Mizaki fit quelques pas en direction de Mikan et lui faisant face il s’adressa aux 2 chounin. Son ton était assuré malgré les risques qu’il allait prendre car ce qu’il s’apprêtait à faire était périlleux, il voulait pénétrer l’esprit de Mikan en dépit de sa folie. Il leur avait parlé des risques lorsqu’ils étaient au Masque Rieur mais la détermination s’entendait dans sa voix.
Le jounin expliqua à Mangetsu que son esprit allait quitter son corps lorsqu’il utiliserait l’inyû tamashi et que pour cela il leur demandait de veiller dessus pendant qu’il utiliserait sa technique. Il demanda aussi à Aoshi de prévenir une tentative de suicide, ce qui interloqua Mangetsu qui en entendant Mizaki recommander de même faire plus attention à Mikan qu’à son corps supposa que la tentative pourrait venir de cette femme.
*Cette technique est-elle horrible au point qu’une personne la subissant chercherait à se suicider ? Pourtant Mizaki nous a bien dit qu’il ne l’utiliserait pas pour la torture.*

S’asseyant devant Mikan, Mizaki forma quelques sceaux puis son corps s’affaissa doucement, sur le dos comme s’il avait perdu conscience, bien qu’en réalité c’était son esprit qui avait quitté son corps.
Mangetsu et Aoshi étaient à présent seuls, Mikan semblant toujours dans son monde, mais la jeune fille restait concentrée sur leur mission. Elle l’était même plus que lorsque Mizaki était éveillé, puisque à présent ils devaient veiller sur lui et ne pouvaient plus bénéficier de son soutien en cas de problème.
L’obscurité de la pièce ne permettait pas de faire un réel bilan de leur position mais la maison dans laquelle ils se trouvaient n’était pas l’endroit rêvé en cas d’attaque avec ses ouvertures multiples. Pour le moment elle ne savait pas trop quoi faire, alors elle attendit simplement, espérant que Mizaki reprendrait rapidement conscience afin qu’ils puissent partir d’ici.

Au départ tout était calme dans la pièce. Mangetsu sentait le regard d’Aoshi sur elle mais ça ne la gênait pas, plus d’une fois elle s’était tournée vers lui, souriante. Elle était vraiment contente de faire équipe avec lui, même si le lieu n’était vraiment pas à son goût et qu’elle serait contente de repartir de ce quartier qui leur avait déjà donné son lot d’émotions.
Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que les premiers cris se firent entendre. Là où ils étaient, Mangetsu ne les percevait pas bien mais en tendant l’oreille et à mesure que la clameur montait, elle parvint à saisir ce qui se disait à l’extérieur. Des gens criaient des insultes, la jeune fille se demandait ce qui se passait à l’extérieur, inconsciente du fait que les insultes leur étaient destinées, le piège se refermait sur eux et ce n’est que lorsque Aoshi la prévint qu’elle réagit vraiment.
« Je crois qu’on va avoir des ennuis… »
D’instinct la jeune fille avait dégainé sa l’âme, se tenant prête au combat si nécessaire, bien qu’elle espérait ne pas avoir à en arriver là mais avec Mizaki qui était inconscient et tous ces fous autour d’eux, elle préférait pouvoir frapper la première en cas de danger.

S’approchant d’une ouverture, Mangetsu les vit. Ils étaient trop nombreux pour qu’ils puissent les vaincre juste à eux 2. Parmi eux, elle reconnut Boyard dont l’expression lui fit froid dans le dos. Elle ne comprenait pas pourquoi ils étaient là mais elle savait qu’ils allaient attaquer d’une seconde à l’autre et qu’Aoshi et elle allaient dans le meilleur des cas passer un sale quart d’heure. Dans les rangs de l’ennemi, elle reconnut aussi l’homme à la brique lorsqu’il parla à Boyard et elle ne put retenir un hoquet de frayeur lorsque le proxénète transperça le fou de son long couteau avant de lancer l’assaut.
Elle ne comprenait pas la réaction de Boyard mais elle n’avait pas le temps de la comprendre, déjà les gens se précipitaient à l’intérieur de la maison, se déversant dedans avec probablement pour seule intention de tous les massacrer.
Mangetsu tremblait un peu, ils étaient si nombreux, mais elle est une Kukan et se devait de se montrer forte. En plus elle n’était pas toute seule, Aoshi était avec elle, ensemble ils pouvaient réussir se disait-elle. Contemplant sa l’âme, la jeune fille calma ses tremblements, oui elle était une Kukan !

En quelques instants leurs ennemis étaient là, remplissant la pièce pour submerger les 3 ninja. Aoshi se tenait prêt à tirer mais il ne bougea pas lorsque leurs assaillants arrivèrent. Mangetsu ne comprit pas sa réaction mais surmontant sa peur elle se jeta dans la mêlée pour essayer de leur offrir un peu de temps, elle espérait aussi qu’Aoshi la couvrirait. Mangetsu ne voulait tuer personne mais elle voulait encore moins être tuée et ses coups de l’âme étaient sans pitié, elle parait et frappait dans l’intention de faire mal. Elle s’en voudrait plus tard mais pour le moment elle ne faisait que défendre sa vie. Elle aurait aimé pouvoir protéger Mizaki également mais elle ne le pouvait pas, ils étaient trop nombreux pour ça.
Heureusement pour eux leurs adversaires n’étaient pas de grands combattants et Mangetsu parvenait à leur tenir tête, bien que le nombre rendit l’exercice difficile mais en utilisant le tenmure et l’art du clan, elle parvenait à esquiver ou parer les attaques qui lui étaient destinées.

Dans son dos elle n’avait pas vu Aoshi lâcher son arme et ne s’était donc pas rendue compte de son manège, trop occupée qu’elle était par leurs assaillants. Une partie d’entre eux l’abandonnèrent pour aller attaquer Aoshi, ce qui fut en quelque sorte un soulagement pour la jeune fille.
*Aoshi va les neutraliser en quelques instants et ensuite on pourra s’occuper des derniers attaquants ensemble !*
Continuant de contenir leurs adversaires comme elle le pouvait, Mangetsu finit par se retrouver dos à la porte et vit Aoshi être roué de coups. Il semblait totalement dominé par leurs adversaires et la chounin ne réalisait pas qu’en réalité il se laissait faire, voulant expier ses fautes en s’offrant aux hommes de White Bear.
« Aoshi ! Reprends-toi ! On doit tenir ! »

Elle voulut aller l’aider mais un homme s’interposa. Boyard ! Il tenait toujours son long couteau et se jeta sur la jeune fille, l’attaquant avec rage alors qu’elle-même ne parvenait plus qu’à se défendre. C’était elle à présent qui était dominée. Elle avait été surprise et ne parvenait plus à reprendre le dessus sur le combat, son seul espoir résidait dans l’attente d’une erreur que commettrait Boyard et qui lui permettrait d’attaquer à son tour mais en attendant tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se défendre. Le niveau au combat de cet homme était bien supérieur à celui des autres, Koyuki les avait prévenus qu’il était redoutable avec un couteau et sans ses connaissances du kendo ou le Mugen no Kensen, Mangetsu n’aurait probablement pas pu tenir contre lui.

« Crève, enfant de chienne ! Pour mon petit fils ! » hurla quelqu’un.
Mangetsu ne savait pas à qui ce message était destiné mais de toute façon elle n’avait aucune envie de voir Aoshi ou Mizaki être tué. Elle fit l’erreur de se détourner du combat un instant pour essayer de venir en aide à son camarade en danger mais Boyard en profita pour la blesser à la jambe. La blessure n’était pas mortelle mais elle était douloureuse et allait être particulièrement handicapante pour Mangetsu qui jouait beaucoup sur les déplacements depuis le début pour esquiver les attaques ou se placer dans une position favorable à la parade.
« AAAAAAAh ! » cria-t-elle en même temps que Mizaki, les larmes aux yeux.

Leurs communicateurs se mirent soudain à grésiller et la voix de Miyu se fit entendre. Claudiquant la jeune fille continuait de se battre contre Boyard. Elle n’avait pas plus l’avantage qu’auparavant mais une farouche volonté de vivre l’aidait à tenir et à continuer de repousser les assauts de cet homme enragé. Plus que l’esquive c’était à présent sur la parade qu’elle comptait principalement, se servant du tenmure avec sa main libre pour ne pas avoir à trop s’appuyer sur sa jambe blessée et donnant tout ce qu’elle avait avec Sabaku pour réussir à reprendre le dessus dans son combat avant qu’il ne soit trop tard.
« ... de plan ! Changement de plan ! Rendez vous dans le quartier Est sur le toit du plus haut bâtiment. Il va se passer quelque chose d'important. Le Marchand, son invité et le chef des Hyènes vont se rencontrer. Le Dandy a annulé tous ses rendez vous de la journée. Grouillez vous ! Je sens que ça va être intéressant. »

A partir de ce moment tout s’enchaîna très vite, Aoshi invoqua son arc et commença à décimer leurs adversaires avec une rare violence pendant que Mizaki éliminait White Bear avec cette même fureur, continuant de hurler pour essayer d’oublier la douleur de la blessure qu’il avait reçue. Tout ceci Mangetsu ne le vit que du coin de l’œil mais elle en vit assez pour savoir que Mizaki était parvenu à se débarrasser de son adversaire alors que celui-ci tombait en arrière sans qu’elle n’ait vu l’attaque de vent ouvrir de nombreuses blessures dans le corps de White Bear. Elle ne vit pas non plus avec quelle cruauté Aoshi s’en était pris à leurs adversaires mais de toute façon elle préférait que ce soit ces hommes plutôt qu’eux.

La mort de White Bear lui avait été utile puisque Boyard entendant le cri du vieil homme avait commis la même erreur que Mangetsu et la jeune fille en profita pour le blesser au niveau de l’avant-bras qui tenait son couteau. Le combat n’était pourtant pas terminé entre eux 2 mais, son bras d’arme blessé, les assauts de Boyard se firent plus faciles à éviter et Mangetsu parvint même à le blesser une fois encore, le touchant cette fois au flanc.
Du coin de l’œil à nouveau, elle vit un nuage de fumée et un tigre au pelage blanc en émergea. Mangetsu savait ce que c’était mais pour tous leurs adversaires encore en vie la surprise était de taille.

Poussant un rugissement terrible, Awayuki déclencha un jutsu qui fit apparaître plus d’une dizaine de loups de glace qui fondirent sur les ennemis de son maître et les attaquèrent sans pitié, venant aider Mangetsu. La jeune fille se recula alors, prenant un peu ses distances et détourna le visage en voyant Boyard être déchiqueté par le jutsu du tigre. Elle ne voulait pas assister à ça.
Elle vit alors Aoshi en finir avec l’un de ses adversaires, une joie mauvaise sur le visage mais Mangetsu assimila cela à un rictus. Le chounin devait être content de voir que Mizaki était en vie et que la cavalerie était arrivée. Elle se montrait peut-être naïve mais elle connaissait Aoshi et savait qu’il ne prendrait pas de plaisir à massacrer ces hommes, ça n’était pas lui.

Leurs ennemis étaient à présents tous morts et ne restait de vivant dans la pièce plus que leur équipe, Awayuki et Mikan qui avait été épargnée par l’attaque du tigre blanc. Aoshi lâcha son arme, toute joie semblant l’avoir quitté subitement. Mangetsu non plus n’était pas très heureuse, elle ne comprenait pas exactement ce qu’il s’était passé mais tous ces morts la rendaient amère, alors même que c’étaient eux qui les avaient attaqués.
Se laissant tomber par terre, la chounin posa Sabaku à côté d’elle et prit dans sa sacoche des bandages et s’en servit pour panser la blessure que Boyard lui avait infligée à la jambe.
Lorsqu’elle eut fini de se soigner elle rengaina sa l’âme après l’avoir soigneusement essuyée, puis elle se tourna d’abord vers Aoshi puis elle passa à Mizaki en voyant que le chounin n’avait visiblement pas besoin d’aide. Mizaki était plus mal en point et un air de fureur non contenue était lisible sur son visage.

Mangetsu pensait que la fureur du jounin était due à sa blessure, le pauvre était bien mal en point, le torse complètement explosé par le coup de batte cloutée qu’il avait reçu, la blessure restant impressionnante en raison de tout le sang qui avait coulé, même si le gros des dégâts se trouvait sous la peau.
« Mettez-moi ces bandages … » leur dit-il, vraiment glacial.
Il avait sans doute très mal mais Mangetsu ne comprenait pas pourquoi il leur parlait comme ça. On aurait dit un autre Mizaki, comme si une bête féroce avait pris sa place. La jeune fille s’approcha avec ses bandages et entreprit de panser la blessure de Mizaki. Elle tremblait légèrement en passant la bande de tissu autour du torse du jounin, celui-ci ayant l’air vraiment effrayant et le sang qui maculait ses dents n’arrangeait en rien les choses.
« Je vais m’occuper de votre blessure mais s’il vous plaît, calmez-vous. » couina la jeune fille, le regard terrifié.

Mizaki tourna la tête vers Mangetsu, le regard toujours aussi sombre et la jeune fille sursauta en le voyant. Il l’avait déjà effrayée après leur combat mais ça n’était rien en comparaison de l’effroi qu’elle ressentait en ce moment. Si en plus elle l’avait vu tuer White Bear, elle n’aurait peut-être même pas osé l’approcher, déjà que là elle agissait davantage par peur de le contrarier qu’autre chose. Elle s’attendait presque à ce qu’il la frappe et elle détourna le regard lorsque celui du jounin se posa sur elle, mais au lieu de ça Mizaki s’excusa. Se tournant à nouveau vers lui, la jeune fille vit que son regard avait changé avant qu’il ne détourne lui aussi le regard pendant qu’elle finissait de fixer le bandage.
Elle voyait qu’il faisait des efforts pour se calmer mais cela lui était difficile et la jeune fille n’en comprenait pas bien la raison, elle ne pensait pas que c’était simplement le fait d’avoir été blessé qui le faisait agir ainsi, ça ne lui aurait pas correspondu.

Comme le jounin s’était un peu calmé, Mangetsu se risqua à lui parler du message de Miyu.
« Pendant que vous étiez dans l’esprit de Mikan, Miyu nous a appelés, il se passe quelque chose dans le quartier Est et elle veut qu’on l’y rejoigne sur le toit du plus haut bâtiment. » dit-elle d’une petite voix.
En réalité il n’était déjà plus dans l’esprit de Mikan à ce moment là mais tout s’était passé si vite que la jeune fille ne s’en était même pas vraiment rendue compte. Le hurlement qu’avait poussé Mizaki aurait pu la renseigner mais à ce moment elle avait été occupée par sa propre blessure.

« Miyu est bien une medic nin ? » lui demanda Mizaki avec une légère pointe d’inquiétude dans la voix.
« Oui et je suis certaine que votre blessure ne lui posera aucun problème. »
« Très bien, dans ce cas ne perdons pas de temps pour la rejoindre, mes pilules ne feront pas effet très longtemps ... Il faut vraiment que je lui parle de ce que j'ai vu dans l'esprit de Mikan ... »
Mangetsu ne se risqua pas à lui en demander davantage mais la formulation du jounin lui donnait l’impression qu’il ne parlerait qu’à Miyu de ce qu’il avait vu.
« Merci, ça sera bon pour les bandages, on part, à moins de lui ramener Kalan nous ne pouvons tout simplement plus rien pour Mikan. »

Aoshi revint vers eux pendant que Mizaki se rhabillait. Mangetsu l’aida comme elle put afin de ménager la blessure du jounin et fut surprise d’entendre la plaisanterie d’Aoshi.
« T'as l'air tout pâle, j'espère que tu vas pas nous faire un malaise !
On ferait mieux de se barrer d'ici vite fait à grand coup de Shunshin, et retrouver Miyu... »

Le regardant avec de grands yeux, Mangetsu se ressaisit en voyant que lui non plus n’avait pas l’air bien et que cette plaisanterie n’était sûrement là que pour détendre un peu l’atmosphère.
Aoshi et Mangetsu quittèrent la pièce pendant que Mizaki disait au revoir à son tigre. Aoshi lui tendit la main et Mangetsu la prit en lui faisant un sourire timide, commençant tout juste à se remettre de ses émotions. Elle n’avait pas envie de parler de ce qu’il s’était passé dans la pièce même si ça lui ferait du bien de comprendre les raisons de la colère de Mizaki.

« Aoshi… » commença-t-elle.
Elle ne termina finalement pas sa phrase et vint coller ses lèvres à celles du chounin, elle ne trouvait pas les mots pour lui dire ce qu’elle avait à dire, aussi l’embrassa-t-elle, faisant passer ainsi son message. Elle l’aimait et elle était contente qu’il se soit battu pour qu’ils s’en sortent tous, elle voulait lui dire ça ainsi qu’un millier d’autres choses que les mots ne sauraient exprimer aussi bien que son baiser.
Mangetsu Kukan chounin de Suna
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