Périple dans les montagnes

Le pays lui-même... là où seront réalisées la majorité des missions.

Modérateur : Hyodo Hyakujuunoou

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Otomo Shigeru
Genin
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Message par Otomo Shigeru »

« Kawarimi no jutsu ! »

La technique aurait pu réussir si seulement il n’avait pas choisi une chaussette pour cible … Cette erreur dans le choix du volume de la cible lui avait coûté gros. Shigeru se retrouvait maintenant salement sonné. Pire, il avait perdu conscience. Il resta bien cinq minutes dans les vappes, et finit par rouvrir les yeux.

Mais lorsque ses paupières laissèrent de nouveau apparaître ses yeux, tout fut différent. Tout venait de changer. Il venait de changer. Shigeru, durant le très court laps de temps qui sépara son réveil de l’ouverture de ses paupières avait vu toute sa vie défiler devant lui. Et il s’était mis à réfléchir, sur ce qu’il avait fait jusque là, sur ce que la voie qu’il avait emprunter l’amenait maintenant à faire.

Toute sa vie était si insignifiante … Personne ne tenait à lui. Ses parents adoptifs s’étaient révélés être à la solde de celui qu’il était venu à détester, l’assassin de ses parents. Il avait accomplis une vengeance, mais ne savait, au fond, pas s’il en était satisfait. Toutes ces choses accomplies était tellement futiles et ne le faisait pas avancer.

Une soudaine envie, comme une pulsion. Celle du voyage, celle de découvrir de nouvelles choses. Celle de s’éloigner de ce qui n’a pu nous rendre heureux. Le jeune genin se releva s’épousseta, et se dirigea vers Toki. Le combat semblait être fini … et c’était tant mieux. La petite genin n’aurait pas besoin de son aide pour s’en sortir. Alors il lui tourna le dos, et courut.

Il courrait si vite, comme si quelque chose pourchassait. Il était parvenu aux portes du village, personne n’y montait la garde en cette situation de crise. Et il continua sa course, à travers une route, qui l’amena à traverser les hauts plateaux du Pays de la Terre. Tout au long de ce voyage, qui dura un après midi entier, le genin n’avait pensé à rien, l’esprit totalement vide, concentré sur l’horizon.

Les plateaux semblait à présent se finir, laissant place à une gigantesque montagne. Le chemin semblait contourner ce massif, mais Shigeru, dans un moment de folie, décida de s’engager sur la montagne. Il pensait qu’il devait y avoir une belle vue de là haut … Le pauvre était dans un tel état de choc qu’il ne se rendait même pas compte du danger qu’escalader une montagne représentait.

Mais Shigeru s’en sortait plutôt bien, et malgré la fatigue qui commençait à se faire ressentir, il avait bien grimpé. Rendu au deux tiers du mont, la montagne semblait lui offrir une aire de repos. En effet, le jeune genin se trouvait à présent sur un nouveau plateau, de petite longueur mais suffisant pour permettre à l’adolescent de se reposer sur un terrain qui ne soit pas en pente.

Il traversa la totalité du plateau, jusqu’à arriver là où la montagne redevient pentue. Il s’assit alors par terre, s’adossant contre le pan de la montagne. Et là, isolé de toute vie, de tout bruit, le jeune genin se posa LA question.

*… Qu’est ce que j’fous ici ?*

C’était comme s’il refaisait surface après un long rêve, comme si chacune des questions qu’il s’était posé avant, sur sa vie, l’avait déconnecté du monde réel. Il se sentait complètement perdu, haut perché sur cette montagne … mais il s’y sentait étrangement bien. A un seul petit détail près. Son ventre s’était mit à gargouiller violement. Shigeru avait faim, mais rien à manger …

Le jeune genin se mit donc en quête de quelque chose à se mettre sous la dent … une recherche qui fut très vite mise en échec par le manque évident de substances comestibles. Cependant, cette recherche lui avait fait découvrir une sorte de grotte, qui semblait profonde. Après être passé quatre fois devant, il se décida à entrer à l’intérieur.

Il y faisait sombre … Tellement sombre qu’au bout d’un moment, Shigeru se prit les pieds dans une sorte de paille. Tâtonnant les alentours, Shigeru s’aperçu bien vite que cette paille formait un gigantesque nid, de plusieurs mètres de diamètre. Au centre, il y avait une drôle de roche, de la taille d’un ballon de rugby.

Etait-ce vraiment une roche ? Le genin s’en était rapproché, et visiblement, ce n’était pas un minéral. C’était un œuf ! Une joie intense envahit Shigeru, qui venait alors de trouver son repas de la journée. Il sortit du nid et ramassa deux grosses pierres, et commença à percer la coquille de l’œuf.

Bon, ce n’était pas un œuf dur. C’était gluant et totalement répugnant, mais Shigeru prit son courage à deux mains, pensant qu’il valait mieux ça que de ne rien manger du tout. Lorsque le genin eut englouti l’intégralité du contenu de l’œuf, il décida de sortir de la grotte. Mais au moment de revoir la lumière du jour, un violent mal d’estomac lui prit, faisant souffrir le genin comme jamais.

Alors que l’adolescent se tenait le ventre avec ses deux bras, une voix se fit entendre.

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!! Couuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurs !! »

Un homme vêtu d’une cape était apparu, avait pris la main de Shigeru, et l’entraînait dans sa course folle. Ils dévalait tout deux la montagne à grandes enjambées. L’adolescent, à défaut de pouvoir s’extirper de l’emprise de l’homme, tourna la tête et vu ce que celui-ci fuyait. Un oiseau gigantesque les pourchassait, le regard assassin, les serres prêtes à marteler la chair. A cette vue, Shigeru accéléra le mouvement, et c’est maintenant lui qui tractait l’homme.

Malheureusement pour les deux compagnons d’infortune, qui n’avait pas prit la peine de suivre le sentier, la route débouchait sur une crevasse. L’oiseau en vol atterrit finalement, et regarda les deux fuyards, l’air de dire « les ramens sont cuits ». En l’observant de plus près, Shigeru constata que l’oiseau était un condor, qu’on pouvait facilement reconnaître à son immense cou.

Le condor avançait, pas après pas, jusqu'à finalement être à portée de Shigeru. Soudain, alors que le genin s’attendait à voir le cou de l’oiseau se déplier pour lui porter un coup de bec meurtrier, le volatile se mit à pousser des cris stridents, regardant Shigeru avec une sorte d’anxiété.

« Me dit pas que … »

« Hein ? »

« Abruti ! »

Sur ce dernier mot, l’homme se rua sur Shigeru, l’enlaça au niveau du ventre, et appuya violement plusieurs fois de suite. Le jeune genin, au bord de l’étouffement, sentait quelque chose remonter des profondeurs de son estomac. Et pour cause, après une bonne minute, un étrange petit tas de chair était sorti. Il faisait même du bruit …

*Attend … Un gosse ?*

Et oui, Shigeru venait de mettre bas, si l’on peut dire. Il avait recraché un bébé oiseau. Mais comment un oiseau avait-il pu se former dans son ventre ? En toute logique, le petit oisillon serait celui qui, plus tôt, se trouvait dans l’œuf qui Shigeru avait mangé. Mais comment avait-il pu se développer dans son estomac, milieu si hostile, et surtout si rapidement ?

Ce que Shigeru ne savait pas, c’est qu’il n’avait pas à faire à un oisillon ordinaire. En effet, lorsqu’il constata le soulagement sur la face du gros zoziaux, l’adolescent ne mit pas longtemps à comprendre le lien de parenté qui unissait les deux volatiles. Le petit, les yeux à peine ouvert, regardait Shigeru en piaillant.

« Elle, s’est Sélène. Tu devrais lui rendre son fils avant qu’elle ne s’énerve. »

Après un moment d’hésitation, Shigeru pris dans ses mains la petite boule de chair et s’avança vers l’énorme condor. Il tendit les mains vers le ciel, avant de reposer le petit par terre, aux pieds de sa mère.

« Bah tu vois, fallait pas paniquer, il en a prit soin de ton fils le gars. »

« Ta gueule Manomori ! »

« Oulah, calme toi, moi ce que j’en dis hein … »

Shigeru n’en croyait pas ses oreilles. La bouche grande ouverte, il fixait la mère condor.

« ... Ca parle ? »

« Bah ouais, ELLE parle, un peu d’politesse mon gars. Mais tu sors d’où toi ? »

Le genin n’eut pas le temps de répondre.

« Mano … Tu l’emmèneras. »

« T’es sure de toi ? Tu le connais à peine … »

« J’ai pas besoin de connaître, une mère ça ressent des choses. »

Sur ces mots, l’oiseau prit son petit dans son bec, et s’envola vers d’autres cieux.

« Bon alors, j’te demanderais pas qui tu es, d’où tu viens, ce que tu veux faire. Perso, j’m’en bats. Mais la dame, elle semble s’intéresser à toi. »

« Que quoi ? »

« Suis-moi »

Et tout deux regrimpèrent sur la montagne qu’ils venaient de dévaler, quelques minutes auparavant. Ils se dirigèrent vers la grotte, et, malgré la réticence de Shigeru, s’y engouffrèrent. Là, prenant toute la circonférence de l’immense nid, Sélène cherchait quelque chose parmi la paille, son petit blottit contre elle. Au bout de quelques instants, elle sortit un gros rouleau, et le balança vers Shigeru, qui tomba en tentant de le réceptionner.

« Tiens, tu signes. »

« Comment ça je … »

« Chut ! Va pas la contrarier. Tu déroules le rouleau, tu t’écorches un doigt, et tu signes avec ton sang. »

« Hein ? Mais j’veux pas faire ça ! »

« Signe ! », dirent simultanément Manomori et Sélène.

L’adolescent n’ayant aucune envie de contrarier le piaf, il déroula le gros parchemin. Il constata qu’une signature y était déjà présente. N’y prenant pas garde, il s’écorcha le pouce de la main droite, et signa dans la deuxième case.

« Bien. Toi, Mano, tu lui apprends. Lorsqu’il sera prêt, tu me l’enverras. Maintenant sortez ! »

La condor avait hurlée si fort sa dernière phrase, que les cheveux de Shigeru s’étaient mis à danser. L’homme posa ses mains sur les épaules du genin, et le dirigea vers la sortie de la caverne. Le pauvre Shigeru ne comprenait plus rien. Une fois sorti, il se risqua à parler avec Manomori.

« Euh, Manomori c’est ça ? »

« Hum ? »

« Il se passe quoi là ? »

« Je t’expliquerais une fois que ton ventre sera rempli. Tu dois avoir faim nan ? »

« Oui, un peu … »

« Bien, alors suis-moi »

Et tout deux se dirigèrent vers le pied de la montagne.
Shigeru, d'Iwa
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Otomo Shigeru
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Message par Otomo Shigeru »

[HRP: La suite après la validation de la TP]
Shigeru, d'Iwa
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