Maison de Hakura Akiyamazaki

Le pays lui-même... là où seront réalisées la majorité des missions.

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Hyodo Hyakujuunoou
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Message par Hyodo Hyakujuunoou »

[suite de la crise de nerfs de Shiori, au centre ville]

Hyodo entra dans la petite maison. Elle n’était pas bien haute, et il dut baisser la tête pour passer à travers le trou de la porte, porte qu’il referma derrière lui. Il fit quelques pas et attendit une minute que ses yeux s’habituent au noir. Dans un coin de la chambre, se trouvait Lu, un des hommes de main et meilleurs amis de Hyodo. Il l’avait rencontré dans la rue, pendant sa jeunesse, et avaient fait tous deux parti d’un certain gang avant de se ranger. Il lui jeta un regard et celui-ci fit son rapport aussitôt.

« Salut Kyo » dit-il en l’appelant par son surnom de la rue. C’était d’ailleurs un des seuls à l’appeler comme ça. « Personne est venu. Mais je pense qu’ils viendront plus. Il a quasiment tout oublié d’eux… Ils ne sont qu’une rumeur maintenant. Merde, si on l’avait retrouvé avant. Je sais qu’il savait ce qu’il risquait en acceptant cette mission, mais ça en valait vraiment le coup ? »

Lu avait le don de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Hakura n’était pas parti de lui-même avec cette femme que Shiori haïssait. Enfin si, il en était tombé amoureux, mais lorsqu’elle lui avait proposé de partir avec lui, de rejoindre un groupe très puissant, il en avait informé ses supérieurs, qui l’avaient chargé de les espionner. Et maintenant…

« Je sais Lu, je sais. Il est conscient ? » Demanda le géant. « Bien, fait entrer sa sœur, elle est dehors » continua-t-il voyant que celui-ci hochait la tête. Lu s’approcha de la porte et l’ouvrit et demanda à la jeune fille de s’approcher.

Shiori s’approcha, tremblante. Mais elle s’arrêta à mi-chemin de la distance qui la séparait de l’entrée. Elle était partagée entre deux feux. Déjà, le fait que ce ne soit pas Hakura lui-même qui lui ouvrît l’inquiéta quelque peu. Le Hakura qu’elle connaissait jadis l’aurait littéralement prise dans ses bras pour lui faire l’avion. Bon, certes, elle était un peu grande… Mais de là à ce que ce fût quelqu’un d’autre qui ouvrît… Un instant elle crut à une coïncidence. Peut-être que le Hakura Akiyamazaki que connaissait Hyodo n’était pas le bon ? Elle recula. Mais elle devait savoir, être fixée. Elle avança à nouveau. Ce dilemme dura bien une trentaine de secondes. Enfin, timidement, la tête baissée, elle s’approcha. Elle se demandait ce qui l’attendait, et ce qui se passerait.

Lu s’approcha d’elle, avec son allure joviale et drôle il n’avait pas l’air d’un ninja, cela devait sûrement réconforter la jeune fille. C’était un des bons points de l’homme, il nouait contact rapidement et était vite accepté par tout le monde. Il posa une main sur l’épaule de Shiori et la regarda dans les yeux en lui disant : « Le frère que tu connaissais n’existe plus vraiment. Physiquement il est encore là, mais il a oublié des choses. Nooooon fait pas cette tête, il ne t’a pas oublié, mais il ne pourra pas te dire ce qu’il a fait ces dernières années, non pas qu’il ne le veuille pas, mais … il ne peut pas le faire. Ecoute, soit gentille, il est au lit. On l’a retrouvé à moitié mort il y a un mois dans la forêt et il doit se reposer, mais je pense que te voir va lui faire plaisir, allez zou. Il est tout à toi. »

Le jeune homme poussa Shiori dans la deuxième salle de la maison. Hakura était dans le lit, et il avait les yeux fermés. L’étudiante ne savait pas si elle devait réveiller son frère, il dormait après tout, mais Lu prit les devant et dit bien fort : « Heeey Hakura, on a de la visite, tu devrais te réveiller mon pote. » Hakura ouvrit un oeil et regarda la salle. Puis son regard se fixa sur Shiori et un sourire apparut sur son visage. « Shiori, tu es venue ».

« Ha…Hakura… »

La jeune fille n’en crut pas ses yeux. Après toutes ces années, elle le voyait enfin… Comme il était devenu beau ! Et son sourire, son sourire n’avait pas changé.
« Hakura-sama !! »

Shiori lui sauta dans les bras. Elle le serra très fort contre elle. Comment pouvait-il « ne plus exister vraiment » alors qu’il était là, avec elle, de nouveau, enfin ?

« Tu m’as tellement manqué Hakura ! J’ai eu tellement peur de plus jamais te revoir ! Mais c’est fini maintenant… Je vais devenir ninja comme toi ! Et on pourra vivre ensemble pour toujours, comme on disait quand on était petits ! »

L’attitude de la jeune fille était légèrement enfantine, mais on ne pouvait lui en vouloir. Elle libéra son frère de son étreinte pour le regarder, elle se demandait s’il savait pour leur père. Elle préféra ne pas en parler, pas tout de suite, pas ici, pas maintenant, cet instant était trop précieux, trop beau, elle tenait à en profiter.

« Tu m’as tellement manqué… et comme tu as grandi, comme tu es devenu beau ! Comme…comme tu as…changé… »

La jeune fille fondit en larmes. Ce n’était pas tellement le fait que son frère ait changé qui la mettait dans cet état, au contraire, il était devenu tellement adorable comme ça… Mais toutes ces émotions… Elle avait besoin de pleurer, et pour une fois, elle n’était pas seule, elle avait quelqu’un pour la consoler, comme autre fois. Et c’était encore mieux car cette fois, ce quelqu’un, ce n’était pas sa mère ou Takeshi, mais, comme autre fois, ce quelqu’un, c’était Hakura.

Le jeune homme semblait en même temps touché et légèrement mal à l’aise, puis il la reprit dans ses bras. La câlinant comme s’il l’avait toujours fait il ne put s’empêcher de laisser couler quelques larmes. « Shiori tu es si belle… Tu ressembles tellement à mère. Tu as laissé pousser tes cheveux, ça te va… à ravir. Je … » la voix de Hakura se brisa à cause de l’émotion, et il serra fort sa sœur contre son torse. Shiori ne l’avait pas remarqué, mais il était un peu trop maigre, presque malingre. Son teint était bien trop pâle pour une personne en bonne santé, et il avait des cernes marqués sous les yeux, mais… il avait l’air heureux.

* J’ai bien fait de la ramener ici, il a sûrement une raison de rester en vie maintenant. C’est bon pour nous, s’il venait à mourir, je crois que je ne pourrais pas le supporter. J’ai rien fais pour l’arrêter quand il est parti, et s’il est dans cet état c’est ma faute… Je ne peux pas dire à sa sœur que Hakura était un de mes meilleurs amis, je n’ai même plus le droit de me prétendre comme tel… C’est partiellement ma faute si on lui a volé deux ans de sa vie… * pensa Hyodo en sortant de la salle.

« Merci » dit Hakura en direction du Jounin. « Merci de l’avoir protégée, comme tu avais dit que tu ferais et merci… » fit-il avant d’être interrompu par Hyodo, qui levait une main comme pour lui faire signe d’arrêter. « C’est bon. Tu ne me dois rien. » dit-il en sortant hors de la chambre, pour les laisser un peu seuls.

Hakura regardait sa sœur, qu’il avait séparée de lui. « Je… dois te demander un petit service ma chérie… Je, n’aime pas devoir faire ça mais… » dit-il lorsque la porte fut fermée. « Tu veux devenir ninja c’est bien ça ? »

Shiori le regarda. Tout ce qu’il lui avait dit avait réussi à combler le manque d’affection qu’elle avait subi depuis son départ… Elle était tellement heureuse. Elle le regarda dans les yeux, il avait l’air si faible… Mais elle comptait bien que cela change. Alors seulement elle remarqua que le jounin les avait quittés. Elle se demanda comment elle pourrait le remercier, mais pour l’instant, le plus important c’était son frère.

« Devenir ninja…oui…comme toi, comme ça, on pourra vivre ensemble et partir à l’aventure, tous les deux ! Sauf si t’es pas d’accord… et un service…demande-moi ce que tu veux, et je le ferai pour toi… »

Le jeune homme se mouilla les lèvres et regarda sa sœur. Il ne savait pas s’il devait lui demander cela, surtout que pour lui la vie n’allait pas être simple à partir de maintenant. Il ne pourrait plus être ninja, toutes les connaissances qu’il avait amassées dans ce domaine avaient été rayées de sa mémoire, et même si ça n’avait pas été le cas, il aurait refusé de continuer à se battre.

« J’ai fait une promesse à Hyodo, et je suis en position de la briser si tu ne m’aides pas. Je … On… On s’est promis de se défendre l’un l’autre, et de s’occuper de la famille de l’autre, il y a bien longtemps. C’était, … C’est mon meilleur ami. Il en a pas l’air comme ça mais, il est très gentil, et surtout tu peux compter sur lui tout le temps. Bref, je ne suis plus en condition de me battre. L’état dans lequel je suis maintenant… je ne pourrais plus le quitter, c’est comme une … malédiction, oui, une malédiction. Je vais rester vivre ici et … »

Hakura ne savait pas s’il devait continuer ou pas. Il savait que cela allait être dur pour sa sœur mais elle ne devait pas venir avec lui. Bien entendu, il ne serait jamais loin, mais ses espoir de vivre avec lui n’étaient pas compatible avec l’apprentissage du ninjutsu… * Ne t’inquiète pas pour moi, soeurette. * Hakura continua de parler : « et … il ne faut pas que tu restes vivre ici. Je veux te voir, te garder mais, … ton éducation est plus importante. Mais… je veux continuer à te voir, enfin si tu veux toujours, je sais que je suis parti et … Après tout, il faut que tu deviennes une personne forte pour me protéger, non ? » finit-il avec un clin d’œil.

« Hakura… »

La jeune fille pâlit. La seule raison pour laquelle elle avait traversé toutes ces épreuves, c’était pour retrouver son frère. Sa seule motivation pour devenir ninja, c’était pour devenir aussi forte que lui… Pour pouvoir le suivre, vivre avec lui… et il venait de lui dire que c’était impossible. Elle eut l’impression d’avoir tout fait…pour rien. Elle se releva, et lui tourna le dos les poings serrés. Elle ne voulait pas qu’il vît ce qu’elle ressentait alors. Elle ne le savait pas elle-même, mais c’était un sentiment qu’elle n’aimait pas, car elle le savait mauvais. Mais il disait pourtant continuer à vouloir la voir…

Seulement voilà, Shiori avait toujours eu du mal à accepter les changements. Et la perspective d’apprendre si soudainement que plus rien ne serait plus jamais comme avant… Elle ne supportait pas d’être sortie de son petit cocon rempli d’idéaux de la sorte. Mais les dernières paroles du jeune homme l’avaient marquée. Oui, elle le protégerait… Elle deviendrait ninja dans ce but… Mais tout de même… C’était un coup dur…et voir son frère, celui qu’elle déifiait tant, dans cet état-là…

« Ils…ils auraient dû t’arrêter…comme ça au moins, tu aurais été à Iwa ! Je m’en fiche de mon éducation ! Moi tout ce que je voulais c’était être avec toi ! Je voulais rester ici ! Mais puisque tu veux pas… ben j’m’en vais ! En fait… depuis que t’es parti… j’ai pas arrêté de te chercher… mais toi, tu t’en fiches bien pas mal ! T’en as rien eu à faire quand tu m’as abandonné ! Comme maintenant ! »

Shiori savait bien que ses paroles étaient injustes, mais elle se sentait mal. N’y tenant plus elle quitta la pièce sans un regard, en claquant la porte. Une fois dehors de la chambre, elle se mit à pleurer se laissant tomber assise contre la porte. Elle l’aimait toujours plus que tout… Mais pour elle, cela venait comme un deuxième abandon, et elle ne le lui pardonnerait pas.

« Je le déteste…je le déteste ! Je veux plus jamais le revoir ! »

Hyodo leva la tête. * Il lui a dit. Putain mais quel con, je lui avais dit d’attendre. Bon au moins elle est fixée… Il faut que je lui explique… Sinon elle va finir par haïr son frère… et tout ça à cause de moi.*

« C’est injuste ce que tu dis là. Il voulait te revoir plus que tout au monde. Ne … ce n’est pas sa faut c’est la mienne. Si tu dois haïr quelqu’un c’est moi. C’est à cause de moi s’il est devenu comme ça, et tu ne peux pas savoir comment je me haïs pour ça. Il ne faisait que parler de toi tout le temps, et lorsque cette mission est sortie, je devais la faire mais je lui ait proposé qu’il la fasse, parce que je pensais qu’il était plus compétent. Maintenant il a été détruit à cause de moi, et si vous ne pouvez pas être heureux, c’est ma faut. Mais écoute moi bien. Ton frère a du te parler d’une promesse qu’il m’a fait. Oublie la, et oublie Iwa. Part avec lui, vous ne me devez rien… »

Hyodo savait que Hakura lui en voudrait. Il voulait que sa sœur devienne quelqu’un de bien, pas qu’elle ne le garde comme un invalide, mais le jeune homme avait été trop brusque. Le colosse était sur et certain que Shiori ferait le bon choix, mais histoire d’être sur il conclut : « Mais n’oublie pas,… Ton frère est un homme courageux, et il a un honneur qui a été taché à cause d’une femme. Il a beau tenir à toi comme à la prunelle de ses yeux, il n’acceptera pas que tu vives avec lui et que tu le traites comme un infirme. »

Shiori releva la tête et fixa Hyodo d’un air perplexe. Lorsqu’il eut fini, elle secoua la tête, l’air de s’être un peu calmée.
« C’est pas votre faute… seulement… seulement j’espérai tellement… que je pourrai aller vivre avec lui…pour toujours… Mais même dans cet état-là… je le considérerai jamais comme un infirme… pour moi c’est toujours Hakura…mon grand frère… »

Elle soupira.

« Mais je vais aller lui dire que je suis désolée… que je regrette ce que j’ai dit… S’il veut bien me pardonner… mais je le connais, il va encore dire que c’est rien, même s’il est triste quand même… »

Shiori se leva, fit un petit sourire triste à Hyodo, elle ne lui en voulait pas, cela se lisait dans ses yeux. Ou alors, juste un peu… Elle entra à nouveau dans la chambre, mais n’osait plus regarder son frère dans les yeux, constatant l’utilité d’avoir un sol aussi plein de détails à admirer, pour un peu qu’elle se serait mis à compter les grains de poussière.

« Je…je suis désolée…j’aurais pas dû dire ça… mais tu m’as tellement manqué… Je… Je vais faire comme tu as envie… et je vais devenir une des meilleures ninja de tout Iwa ! A une seule condition… »

Têtue qu’elle était, la jeune fille termina :

« C’est qu’après, tu me laisses habiter avec toi. Sinon ça sert à rien… Si tu veux pas, je préfère rentrer à la maison… »

Hakura baissait la tête. Il avait honte d’avoir parlé comme cela à sa sœur, et s’excusa aussitôt : « Tais toi s’il te plait, c’est… c’est moi. Pendant tout ce temps je n’ai pensé qu’à moi et pas à tes sentiments. Je… Je crois que je suis un mauvais frère pour toi, mais je pense que ça peut s’arranger non ? On peut récupérer le temps perdu ma chérie. Je t’ai entendu pleurer dehors et… j’ai réfléchi. Cette maison est loin du village, donc je pense que je pourrais te payer un appartement en ville et … une fois le week-end venu tu pourrais venir passer du temps avec ton vieux frère. On pourra… discuter et … faire des balades. Rooh Lu, pas la peine de faire cette tête là, on ne bougera pas avant que je sois rétabli. » fit-il en voyant le sourcil de Lu s’abaisser. En effet, Hyodo et Lu étaient entré dans la chambre. « Vous en pensez quoi vous ? »

Hyodo fit semblant de douter quelques secondes, puis il éclata de rire. « Fait pas ton idiot tu sais très bien que ta sœur va rester dans ma chambre d’amis, et si tu refuses je prendrais ça comme une attaque personnelle, haha ! »

Shiori se sentait gênée de dépendre ainsi de ces gens-là. Mais elle était rassurée, bien sûr qu’elle viendrait le voir ! Et même entre les cours tiens… Elle les regarda tour à tour, puis hocha la tête avec un petit sourire.

« Bon et bien, c’est d’accord… »

Puis n’y tenant plus, elle se jeta sur Hakura prenant tout de même garde à ne pas le serrer trop fort.

« Je suis si contente ! Je t’aime tellement ! »

Elle le lâcha, puis se mit à lui raconter tout ce qu’elle avait fait pour venir ici. Raconté à sa manière, cela ressemblait plutôt à une aventure de conte de fées. Tantôt triste, tantôt joyeux. Elle ne savait pas pourquoi elle racontait tout ça, mais elle avait tellement envie de lui parler, que cet instant ne s’arrête jamais…Le monde au tour n’existait plus. Puis d’un coup elle se leva.

« Tiens, tu veux du thé grand frère ? »

Et se tournant vers les autres, elle leur en proposa également. Elle était consciente que l’heure tournait, et tentait de retarder le moment où elle devrait rentrer à Iwa le plus possible… bien qu’elle eût conscience que cela était inutile, et qu’on ne pouvait rien contre le temps.

« Je crois que je vais y aller moi. » dit Hyodo. Puis il remarqua le regarde que Shiori lui portait… Elle ne voulait pas partir, loin de là, mais il commençait à être tard et… * Et puis merde. Elle a qu’a rester ici, si ça lui chante.*

« Et je vais… y aller tout seul. Lu, tu laisseras dormir la jeune fille dans le troisième lit, et tu la raccompagneras demain en ville. Je pense pas que une heure tout seul fera du mal a Hakura. Moi si j’étais lui je t’aurais déjà tué, t’as du le gaver de tes histoires de voleur de fruits, héhé… » dit le jounin.

« C’est toi le patron » répondit Lu avec un sourire. Puis, Hyodo quitta la pièce et rentra lentement, en prenant son temps. Après tout Tsukiyo allait sûrement lui demander de passer le voir… Lui qui voulait dormir, ce n’était pas pour cette après midi…

Shiori était au comble de la joie, il lui en fallait peu. Elle avait presque sauté au cou de Hyodo lorsqu’elle avait appris qu’elle pourrait rester. Elle sauta d’allégresse si haut qu’elle put toucher le plafond. Lorsque Hyodo était parti, elle l’avait grandement remercié, et puis elle s’était mise aux petits soins pour son grand frère, tout en faisant la conversation avec Lu. Le reste de la journée fut telle que Shiori se promit qu’elle ne l’oublierait jamais. Le matin encore, elle se sentait mal à avoir envie d’en crever, et là, elle comptait parmi les plus heureuses du monde. Même lorsque le soir venu, Hakura qui avait encore besoin de repos s’était endormi, elle resta tard à le veiller, puis était allée se coucher, le cœur un peu lourd quand même, car elle savait que lorsqu’elle se réveillerait, il lui faudrait rentrer…

Le lendemain, Shiori rentra cependant sans faire d’histoires, car elle savait qu’elle reviendrait le plus tôt possible, dès qu’elle trouverait l’occasion de sortir du village. Les au revoirs furent quand même douloureux pour la jeune fille, ce moment passé avec son frère lui avait semblé si court ! Et elle avait passé, elle s’en voulait, une partie –certes minime, mais la moindre seconde était importante- de ce précieux instant à lui reprocher de l’avoir abandonnée… Sur le chemin du retour, elle fut bien silencieuse, perdue dans ses pensées, elle en oublia presque Lu.

Elle pensait à tout ça… Hyodo…son frère ne l’avait pas choisi comme ami pour rien. Il était vraiment gentil. Dommage qu’il ne fût pas plus bavard. Et d’un coup, elle repensa au pigeon, certes, cet abruti de pigeon la privait de Takeshi… mais aurait-elle revu son frère aussi rapidement sans lui ?

[post fait avec Shiori ]
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Hyodo Hyakujuunoou
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hyodo Hyakujuunoou »

[Ou comment réutiliser un topic datant de l'avant guerre]

Un homme, dans un tourbillon de feuilles. Le déplacement instantané n'a jamais été le point fort de Lu, et il n'admet volontiers, après tout il n'est resté qu'au rang de Chuunin. Mais ce n'est plus cet homme qui apparaît sur le perron de la petite maison. Non, c'est un tout autre homme qui vient s'aventurer dans la zone. C'est celui qu'on appelle le Grand Patron. Le chef de toutes les magouilles du village d'Iwa. Bien entendu tout le monde sait qui il est, les dirigeants du village y compris. Ces derniers ferment les yeux sur ses activités illicites car, contrairement à ce que pensent les puritains, elles sont plutôt favorables pour le village. Sans oublier qu'il apporte une aide militaire lorsque le besoin s'en fait ressentir. Cependant ce n'est même pas dans ce rôle là qu'il se présente devant la porte de la chaumière. Il n'est qu'un messager.

Comment un homme de son envergure a pu se retrouver à porter une information au beau milieu de nulle part, vous demandez vous ? C'est très simple. Il était le seul, et je pèse mes mots, à connaître le lieu où se trouvait Hakura Akiyamazaki. Pourquoi tant de précautions ? Premièrement parce que pendant sa captivité, l'ancien ninja Hakura a vu des choses ... importantes. L'organisation qu'il avait infiltré, pendant presque un an, était une branche secondaire de la Mayoi. Et dans ces conditions, il avait été témoin d'un bon nombre d'évènements que cette même Mayoi voulait tenir pour secrets. Malheureusement, les données qu'il avait récolté lors de sa mission avaient partiellement été effacées pendant sa fuite, le plongeant dans un état de léthargie étrange pendant quelques jours. Pire encore, il commençait, depuis quelques semaines, à récupérer des bribes de mémoire. Et c'était mauvais. Mauvais pour les dirigeants restants de la Mayoi, qui bien que bouttée hors d'Iwa, continuait à plus ou moins tenter de s'approcher de certains éléments du village caché. Mais aussi mauvais pour lui, parce que tant qu'on ne savait pas absolument tout ce qu'il avait à un moment su, il était en danger. Voici donc le pourquoi de sa disparition officielle, et de sa réclusion volontaire au beau milieu de nulle part. Et qui pouvait mieux le cacher que la Main Noire d'Iwa ?

Mais pourquoi venir briser cette tranquille après-midi, et prendre quelques risques innécessaires ? Parce qu'un élément perturbateur venait casser l'équilibre ambiant. De nouvelles informations avaient été récupérées, et la personne qui y était parvenu avait failli y rester en même temps. Les marchands éliminés à Konoha, étaient en fait des hommes d'Iwa, et les commanditaires de l'assassinat se trouvaient probablement dans le même village. La Mayoi avait donc encore un contact dans le village caché.

Et puis l'homme qui avait rapporté ces informations, n'était autre que le meilleur ami d'Hakura.

Une heure auparavant. Lu était encore à son chevet. Sa vie n'était plus en danger, mais il devait encore se réveiller. Et c'était problématique parce qu'on ne savait pas quand ce serait. Il était passé plutôt près d'y rester d'ailleurs. Son adversaire n'y avait pas été dans la demi mesure, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, le Boss avait décidé d'informer son ami. Après tout, il méritait de savoir.

Lu se trouvait désormais en face de la porte, et toqua. Il s'attendait à voir Hakura ouvrir la porte dans la minute, il n'était pas du genre à faire attendre.

[Pour Shiori]
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Hakura
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hakura »

Hakura... ce qu'il restait d'un jeune garçon un peu trop fougueux. Plus grand chose. Il avait pris de mauvaises habitudes. A vivre seul, on en oublie souvent le temps qui passe. On en oublie pourquoi on est là. On obéit aux ordres de temps en temps, quand ils viennent, s'ils viennent. Et puis on se demande pourquoi on vit si c'est pour rester caché loin de tout, loin de tous. Alors vos amis viennent vous rendre visite et ils deviennent plus précieux que n'importe quoi d'autre parce qu'ils sont tout ce qu'il vous reste. Vous vivez pour ces moments là, de rare compagnie.

Lu. Un des seuls qui lui restaient. Il n'avait plus que très peu de contacts avec sa famille. Sa soeur lui en voulait et ne donnait plus signe de vie depuis qu'il lui avait ordonné de rentrer à la maison, elle qui avait fait tant de chemin pour le retrouver. Il l'avait renvoyée dans ce village archaïque, loin de toute technologie ou du monde moderne. Le temps avait passé. Sans doute était-elle devenue une femme aujourd'hui. Et les autres de la fratrie ? Il n'avait plus de nouvelles. Plus personne ne lui écrivait. Sa mère devait le croire mort et c'était mieux ainsi.

Lu. Il était le seul à venir encore le voir, où étaient passés les autres ? Il ne fut pas surpris de le voir lorsqu'il vint lui ouvrir. Un vague « Salut » pour marquer ce rituel de bienvenue qui n'était plus vraiment nécessaire. Si Lu venait le voir, ainsi, avec cet air sur le visage, il devait y avoir une raison, une bonne, qui ne devait pas être retardée par d'incessants « salut ». Aussi s'empressa t-il de demander, une fois qu'il l'avait salué et fait entrer discrètement : « Qu'est-ce que tu veux? » Avec une pointe de reproche dans la voix. Lu était libre. Lu faisait ce qu'il voulait. Lu venait le voir surtout quand il voulait quelque chose. Et pourtant il lui devait énormément. Genre, une vie qui ne lui sert pas à grand chose. Et il ne fallait pas chercher longtemps à cause de qui....
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Hyodo Hyakujuunoou
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hyodo Hyakujuunoou »

Hakura avait toujours été du genre à ne pas s'étendre en bavardages inutiles, et il venait de le montrer encore une fois. Lu lui fit un signe d'attente, et entra dans la bâtisse. Il savait que son ami s'ennuyait ici. Il savait aussi qu'il n'avait plus vraiment de but, depuis qu'il était revenu ici. Mais il espérait que lui apporter des nouvelles aurait suffi à le relancer. Il ne fallait pas grand chose pour récupérer le jeune homme qu'ils avaient tous connu quelques années auparavant. Il ne manquait qu'une bonne raison à ce dernier pour tout reprendre là où il l'avait laissé. Et forcément c'était là où le bat blessait. Ce n'était pas facile de remotiver une personne qui n'avait plus grand chose à foutre de la vie. Même sa sœur, qui avait pourtant pendant un grand moment été l'un des piliers de son existence, n'avait pas le droit d'avoir trop d'importance.

"J'ai deux nouvelles. La première est bonne, la deuxième... pas du tout." lança-t-il en se servant un verre d'eau. Après quelques gorgées, il se lança.

"Autant commencer par la bonne. On a retrouvé la dernière personne qui pouvait t'identifier. C'est ... fini. Enfin pas tout à fait. Tu sais bien que tu dois rester pas trop loin de Iwa, au cas où de nouvelles bribes de ce qu'ils ont effacé revient, mais tu n'as plus grand chose à craindre de la Mayoi. Ils ont été tellement occupés par des tâches à leurs yeux plus importants qu'ils ont mit de côté la mission qui devait te faire éliminer. Et maintenant ils ne s'en occuperont plus jamais. Bien entendu, où que tu ailles, tu auras toujours un œil sur toi. Le mien. Enfin indirectement. Tu vois ce que je veux dire, on sait jamais, mais à priori c'est bon. Tu peux quitter ce taudis, et revenir en ville. Le nouveau Tsuchikage voulait te proposer un rôle. Un rôle ou tu serais masqué, si tu vois ce que je veux dire. Enfin tu iras lui parler quand tu auras le temps. Rien ne presse."

Autant Hakura pouvait s'attendre à une bonne nouvelle, autant ceci venait probablement de dépasser ses espérances. Ce n'était bien sur pas fini, mais désormais il pouvait retourner à un semblant de vie active. Encore fallait-il reprendre ses marques dans le vrai monde. Il l'avait quitté depuis un bon moment. Cependant il restait la deuxième nouvelle. S'il s'était dans un premier temps attendu justement à que la deuxième information soit au sujet de la Mayoi, maintenant il n'avait qu'une seule possibilité.

"Il est rentré à Iwa, mais ... Il est en soins intensifs. Il a pas eu de chance. Apparemment un putain de déserteur a croisé sa route. Je pensais que tu voudrais le savoir. Et comme j'allais lui rendre visite, je me suis dit que je pouvais faire un crochet par ici. Oh, pas la peine de faire cette tête, il va pas crever, on le connait ce connard. Un vrai boeuf. Mais je pense qu'il serait bien que t'ailles le voir. Honnêtement. Il s'en veut encore pour toute cette merde. Il ne te le dira jamais, mais il pense que c'est lui qui aurait du y aller. Et vivre tout ça. Il s'en veut pour t'avoir détruit ta vie."
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hakura »

« Il s'en veut... »

Un ricanement nerveux anima son corps de quelques spasmes. « Il s'en veut, c'est bien, tout va très bien puisqu'il s'en veut... mais oui il n'a qu'à s'en vouloir et tout est oublié.. »

Tout en parlant, il prit de quoi s'habiller pour sortir. C'est que traverser Iwa en caleçon et en marcel, ça le fait pas trop. Il fit ça vite, il n'était pas du genre à traîner. Un rapide, précis, méticuleux, qui aimait le travail bien fait – et qui ne rechignait jamais à la tâche. Sauf quand il s'agissait d'aller aider quelqu'un comme...Hyodo. « Tu sais, j'en ai rien à foutre qu'il s'en veuille. Ca changera rien. C'est gentil de sa part – mais ça me rendra pas ce que j'ai perdu. La seule chose qui me laisse une toute petite chance de lui pardonner... c'est qu'il se soit occupé de ma soeur lorsqu'elle était là... Pour ça je lui en suis reconnaissant. Alors où il est le débris ? Marche devant, je te suis... »

Il n'était pas particulièrement pressé de voir Hyodo – mais la nostalgie de leurs jeunes années prenait lentement le dessus. Une envie de repartir de zéro, de tout recommencer. A nouvelle vie, nouveau départ. Mais qu'était-il de mieux à faire ? Passer l'éponge et retourner avec ses anciens amis, comme avant ou bien, tout recommencer ? S'établir quelque part sans prévenir personne, couper les ponts ? Non, il y avait trop de souvenirs qu'on ne pouvait effacer. Il devait avancer.

A mesure qu'il avançait il se demandait ce qu'il pourrait bien lui dire. Pas grand chose...Salut, comment ça va. Et puis il aviserait. Prévoir ne servait à rien parce que le tout se ferait non sans quelques émotions – ne fût-ce qu'une profonde rancoeur – et sous le coup de l'émotion, dieu sait que rien ne se passe jamais comme prévu.... « Eh, Lu... tu crois vraiment que c'est la peine de recommencer à vivre ? Quand j'entends tout ce qui se passe autour, je me demande pourquoi.. C'est un peu con , dit comme ça... mais quand on a l'habitude de ne rien faire.. on perd la force et l'envie de faire , tu vois ? Je suis pas sûr d'avoir encore la force pour me refaire une vie... »

... « Moi aussi, je pense que c'est lui qui aurait dû y aller... maintenant... à l'époque je m'en fichais. Je crois que le « Sacrifice pour les autres » c'est la plus belle connerie qui ait jamais été inventée...surtout quand le sacrifié est pas franchement volontaire hein... »

Il parlait pour ne rien dire. Ses paroles n'avaient pas de sens ou d'intentions particulières. Il réfléchissait tout haut, sans vraiment prendre garde à ses mots; ils sortaient comme ils lui venaient en tête. « Alors, il est quelle chambre le vieux ? «
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Hyodo Hyakujuunoou
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hyodo Hyakujuunoou »

« De qui tu te fous ? Pas volontaire ? Si t'es parti c'est surtout parce que t'en avais un peu rien à branler de ce que tu laissais derrière. Le rôle de victime ne te va pas bien, Hakura, tu ne l'avais jamais encore endossé, et j'espère que tu laisseras ces conneries au vestiaire désormais. Et on sait tous les deux que si tu t'es porté volontaire, c'est aussi à cause des deux petites. Ta soeur et celle de qui tu es tombé amoureux. Alors que lui s'en veuille, je peux comprendre, après tout il n'a pas pu partir en mission alors que c'était la sienne, et cette mission t'es tombé dessus après. Ce que tu ne sais pas c'est pourquoi il n'a pas pu y aller. Là où il était, je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi du monde, ce batard de Yusuke Mito... »

Lu n'était pas fou de rage, loin de là, mais il fallait bien mettre les choses au clair. Premièrement parce qu'ils comptaient encore sur Hakura, même si lui même croyait être mort à l'intérieur. Rien de mieux qu'un bon coup de pied au cul pour réveiller ce qu'il avait à l'intérieur. De plus, Hakura n'était pas au courrant de ce qui s'était passé pendant qu'il était en mission. Hyodo, Lu, et la plupart de leurs anciens compagnons, avaient eu leurs lots de malheur eux aussi. Quoi qu'il en soit, le chef de la pègre fit un signe d'arrêt. Ils n'allaient pas se disputer maintenant, le temps ne se prêtait pas à ça après tout.

« Ta vie t'appartient désormais, mais je t'assure que ce que veux te proposer le Tsuchikage ... C'est intéressant. Surtout maintenant que tu ne considères plus avoir de but. Enfin c'est toi qui verras. Quoi qu'il en soit je crois que tu m'as mal compris. On va le voir. Mais ... je doute qu'on puisse le parler. Je sais même pas s'il est reveillé. On m'a dit qu'il était en salle de reveil, et que, s'il ne pouvait pas leur claquer entre les doigts, c'était pas forcément tout de suite qu'il allait revenir gambader dans la nature. »

Son interlocuteur le regardait, comme pour comprendre pourquoi il avait attendu d'être en route pour lui dire ça.

« Ouais bon ça va, je t'ai un peu forcé la main pour te faire sortir. Mais merde, ça fait presque six mois que t'as pas bougé de cette cabane de vingt mètres carrés. Falait bien faire quelque chose. Allez fais pas la gueule, on a le temps d'aller manger un morceau si ça te dit. »

Voyant qu'Hakura ne semblait pas emballé, il acheta un peu de viande sechée et en balanca une barre vers son ancien coéquipier. Sur le chemin qui les menait à l'hopital, aucun d'entre eux n'ouvrit la bouche, si ce n'était pour y engouffrer la nourriture. Un petit passage par la réception, et ils furent informés de la salle où se trouvait leur ami. Etonnement – mais heureusement parce que sinon on se ferait chier quand même – Hyodo était apparemment reveillé. Il avait même essayé de se lever et partir et avait été rattrapé par deux infirmiers. Sacré force de la nature que celui là.

«Bon c'est cette porte. J'te laisse entrer, après tout... après tout j'pense que même si vous avez des trucs à dire, vous avez pas forcément envie de me voir au milieu... » Dit il en s'asseyant sur une chaise à côté de la porte...
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Hakura
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hakura »

Il écouta Lu lui faire la morale – oui, il avait raison. A vrai dire, son rôle, il s'en fichait. Victime, pas victime... il ne s'en souvenait même pas. Sa mémoire avait été la plus affectée. Il avait juste envie de se plaindre, aujourd'hui, parce qu'il était de mauvaise humeur. Il ne savait pas pourquoi. Peut-être parce qu'au fond l'idée de changer son train train quotidien l'effrayait autant qu'elle aurait dû le réjouir. Recommencer, comme avant, mais avant quoi ? Comment c'était ?

Six mois qu'il n'avait pas bougé. Il resta silencieux, laissant l'autre parler, ou plutôt tenter de le dérider. Mais ça ne fonctionna pas. Hakura était un de ces blasés qui semblent avoir tout vu tout vécu – alors qu'il avait passé la plus grande partie de son existence loin du monde, loin des gens. Dans un petit village puis dans sa petite cabane. Sa vie en tant que shinobi était minoritaire par rapport au reste. Mais elle avait été la plus marquante. De son passé plus lointain il ne gardait qu'un seul souvenir, Shiori, sa petite soeur. A ce sujet, permettez-moi une ellipse.

La jeune fille continuait de vivre, dans son petit village, loin de tout. Le temps semblait s'être arrêté des siècles plus tôt. Son petit frère, Kohaku, avait grandi et était à présent presque un homme. En tout cas il commençait à muer. Il n'y en avait toujours qu epour lui. Elle l'avait supporté, un moment. Mais Shiori avait, elle aussi, grandi, et d'un côté, son aventure à Iwa l'avait changée. Il fallait dire que le temps libre ne manquait pas là où elle vivait désormais, car elle était une femme et que par conséquent elle n'était pas jugée apte à effectuer de durs labeurs. Elle préférait taire ses capacités acquises – et les maintenir à niveau, en secret. Elle avait donc commencé à réfléchir à son avenir, à son passé, à sa vie entière. Elle en était venue à mépriser le frère qu'elle avait jadis tant estimé : il lui avait interdit de la suivre, il l'avait laissée derrière. Pourquoi ? Parce que c'était trop dangereux. D'après lui. Mais elle avait eu le sentiment d'être coupée dans son élan. Au fond elle avait pris goût au rythme de vie Iwaien, à sa technologie, à ce qu'on avait à lui apprendre. Le monde ninja lui faisait peur de par sa grandeur et l'inconnu qu'il représentait, mais il l'attirait tout autant. Elle se sentait bien seule – peut-être était-ce la raison pour laquelle son ami imaginaire avait disparu si tard. Au moins, il avait disparu. Elle l'avait enterré ainsi que d'autres de ses fantômes : vieux jouets de bois, vieux livres d'images... tant de choses qui ne lui serviraient plus à présent. Car elle avait vingt ans, et voulait vivre comme tel.

Elle avait changé physiquement. Elle avait essayé d'être belle. Elle le devait à Namuya, ancienne amie. Ce n'était que plus tard qu'elle avait compris cette obsession qu'avait la jeune fille à toujours vouloir plaire. Qu'elle avait compris l'intérêt de la chose. Qu'elle aussi, avait eu envie de plaire. Mais pas aux paysans de son village, non. De plus en plus, elle voulait retourner à Iwa. Voilà pourquoi elle avait pris la route – et à présent, se tenait, sous un nouveau jour, devant les portes de la ville, son vieux bandeau sur le front, un sac sur l'épaule, rempli de beaux vêtements et de cosmétiques – ainsi que d'un peu d'argent qu'elle avait su se faire sur la route. Elle était de retour. Il lui fallait maintenant retrouver les gens d'autrefois. Ceux qui l'avaient aidé, et qui elle l'espérait, l'aideraient encore. Hyodo, par exemple.

Hakura poussa la porte, et entra. Il regarda le colosse sans rien dire d'abord, puis en souriant, et s'assit à son chevet. Il n'avait pas grand chose à dire. « salut », c'était inutile. Perte de temps. « ça va ? » de toute évidence il pouvait constater la réponse de ses propres yeux. Alors que dire ? « Ca faisait longtemps... quoi de neuf ?»
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Hyodo Hyakujuunoou
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hyodo Hyakujuunoou »

Il avait envie de dire "Rien." mais c'eût été un mensonge. Après tout, ce n'était pas comme si toute sa vie avait changé ces derniers temps. On me dit que si ? Ok. Donc si. Il avait fui Iwa, aussi vite qu'il avait pu, après l'attaque des bandits. Il avait accepté d'escorter des gosses, et s'était retrouvé avec une mission supplémentaire, qui lui avait couté sa réputation, son couple et le peu d'estime qu'il avait pour lui même encore. Mais ce n'était pas grand chose. Après tout il n'avait fait que son boulot, ce que peu de personnes pouvaient comprendre malheureusement. Hyodo était assis sur son lit, habillé uniquement d'un pantalon, et d'une foule de bandages. On aurait dit une momie prête à se lancer dans un jogging effréné. Et il n'en était pas loin. Du jogging - une fuite sportive - pas de la momie. Il n'était pas encore totalement sec, les perfusions étaient là pour ça.

" Tout et rien." se contenta-t-il de répondre. Il savait que ce qui lui était arrivé était assez semblable à ce que Hakura avait bien pu connaître par le passé, et il n'était pas convaincu que ressasser ce genre d'histoire était bien convenable. Quoi que...
" Quelques missions d'infiltration, un nouveau célibat et un déserteur de rang S de plus à mon actif. On dit que je devrais en faire mon métier. Putain, porter un masque avec un animal dessus, c'est vraiment pas mon truc. Et toi alors ? Lu m'a dit que t'étais enfin "libre". Enfin, ils vont probablement te faire rempiler, si t'es chaud pour..."

Il parlait trop, et regarda son ami, ou plutôt, celui qui l'avait été, dans un passé qui semblait extrêmement lointain. Dans ce passé, ils étaient jeunes - et ils le sont toujours, vingt-sept ans ce n'est pas vraiment une éternité - insouciants et prêts à défendre leur pays. Maintenant ils n'était plus que l'ombre d'eux mêmes. Enfin des ombres avec un pouvoir de destruction bien plus grand que la normale - faut pas déconner quand même...

Mais laissons ces deux hommes pour revenir à notre chère Shiori. Si elle espérait avoir des nouvelles des gens qu'elle connaissait, elle n'eut pas espéré que ce soit aussi rapide. Alors qu'elle avançait vers les portes de la ville, elle fût arrêtée par un duo de gardes. C'était un contrôle de routine, comme d'habitude, en quelque sorte. Cependant, elle avait eu de la chance. Un des deux gardes était Zanmato Hikisan, un jeune qu'elle avait cotoyé, notamment pendant un cours de la Chuunin Onihiwa Seika. Ce dernier l'avait plus ou moins reconnue, et s'en suivit un bavardage d'une dizaine de minutes.

" Et que deviens tu ? "
" Moi ? Oh j'ai réussi mon examen Genin après la guerre, mais j'ai préféré me tourner vers le poste de garde des portes. "
" Les autres ? Oh je sais que Sorata et Otomo sont parti en mission il y a peu. Par contre les autres j'ai un peu perdu le contact. "
" Ah mais si, maintenant que j'y pense, je crois que ton ancien sensei, Hyakujuunoou, est arrivé il y a deux ou trois jours. Je m'en souvient, il était sur la civière. Il doit être à l'hôpital maintenant. "
" Ah tu dois t'en aller ? Bien sur ! Ca m'a fait plaisir de te voir Akiyamazaki-san ! "
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Shiori Akiyamazaki
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Shiori Akiyamazaki »

Hakura aurait bien répondu aux question de son vieil ami, mais une voix féminine - très inquiète - l'interrompit. La porte s'ouvrit à la volée. A se demander tout de même comment on avait pu laisser entrer pareille pile électrique.

"Hyodo-sensei! Vous allez bi..."

La jeune fille, qui avait traversé toute la ville en courant, pour peu qu'elle se souvenait de sa géographie, s'arrêta net en apercevant son frère au chevet de celui qu'elle était venu trouver. Mais je vous passe la dispute familiale peuplée de "je t'ai dit non" et de "c'est pas à toi de me dire ce que je dois faire" pour s'intéresser à la suite, quand Hakura se décide enfin à lâcher un "Je vous laisse" et à sortir. Ce qui nous laisse Shiori, reconnaissable tout de même mais bien changée, s'asseoir au chevet de son idole, pendant que Lu s'excuse auprès de l'autre "j'ai bien essayé de l'en empêcher..".

"J'ai appris dans quel état vous étiez en revenant... c'est zanmato qui me l'a dit... ça m'a fait plaisir de revoir des visages connus.. Vous allez bien ? J'ai entendu dire qu'il s'était passé quelque chose de grave ici... enfin, j'espère qu'il y a encore une petite place pour moi... ça ne va pas plaire à mon frère mais, je suis de retour...j'ai pris ma décision, si l'académie d'iwa veut bien de moi... vous m'avez manqué ^^... les autres vont bien ? Asano ? Namuya ? Je n'ai plus de nouvelles depuis que mon plus jeune frère s'est mis à déchirer tous mes courriers... Enfin...peut-être préférez-vous vous reposer, je peux repasser plus tard... j'espère que je n'ai pas interrompu une discussion importante... Mon frère n'a pas eu l'air très content de me voir... Mais je suis assez grande pour décider, à présent. je ne suis plus une enfant stupide et naïve.
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Hyodo Hyakujuunoou
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Re: Maison de Hakura Akiyamazaki

Message par Hyodo Hyakujuunoou »

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