Higher Than Hope [Hôpital d'Iwa]

On peut y vivre (ou non), y faire des rencontres (pareil) mais en tout cas, il s'agit du coeur du village.

Modérateur : Hyodo Hyakujuunoou

Asano Kurai
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Message par Asano Kurai »

[Hopital d’Iwagakure no Sato - Chambre 107 - Une semaine plus tard]
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Les ténèbres. Il n'avait connu que ça depuis qu'il était tombé dans le coma.
Il revivait sans cesse cette journée, la chute de Shiori, la torture de la savoir morte, l'homme qui était venu la prendre, la culpabilité…
Même les paroles de l'homme, qui avait laissé entendre qu'elle était toujours en vie, ne l'avaient pas soulagé.
Non, la souffrance et la culpabilité étaient trop fortes…

Higher than hope

De plus, cette voix lancinante continuait sans cesse de lui répéter la même chose.
* "C'est ta faute ! Tu avais promis de la protéger ! Elle est morte parce que tu as manqué à ta parole ! C'est ta faute ! Ta faute !" *

Cela n'avait pas cessé. Koretoyo Asano, genin d'Iwagakure no sato, s'était replié sur lui-même. Non pas physiquement, mais mentalement. Pour se protéger, son esprit avait battu en retraite et c'était réfugié dans un coin.
Mais cela ne le sauvait pas de la voix.

Une éternité. C'est ce que lui sembla durer cette torture. Il ne voulait plus rien à part que cela cesse.
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Cela faisait en réalité une semaine qu'il était dans le coma. Au début, des médecins s'étaient affairé à le réveiller mais avaient vite perdu espoir.
Petit a petit, ils avaient porté une attention moins pressante au garçon, sans toutefois l'ignorer complètement.

Une infirmière entra dans la chambre. Comme chaque jour, elle devait lui faire une injection. Un produit qui devait le stimuler pour l'aider à se réveiller selon les médecins.
Elle approchait du lit, un plateau en métal entre les mains, pour faire son travail.

C'est à ce moment là, qu'il ouvrit les yeux.
Non pas comme un malade qui se réveil, mais comme s'il avait simplement feint son coma et attendu ce moment précis, ouvrant les yeux d'un seul coup.
La pauvre infirmière, qui était alors à sa portée, ne fit même pas attention.

D'un coup rapide, il envoya valser le plateau. Le flacon qui était dessus tomba et se brisa au sol, la seringue roula on ne sait où et le reste de ce qui se trouvait dessus avec.
Il fixa la jeune femme d'un regard dur, glacial, sans expression. Tétanisée, elle n'osait pas bouger. Le regard qu'il lui lançait la terrorisait en un sens. Elle se sentait paniquée, mais ses jambes refusaient de lui obéir.

Il se leva lentement, se dirigeant vers une chaise non loin sur laquelle reposaient le haut de son kimono et le reste de ses affaires. Il sortit deux kunai et fit un quart de tour vers l'infirmière, la regardant droit dans les yeux.
Elle fit un pas en arrière. Ce regard était déjà assez effrayant pour elle, surtout qu'il n'avait pas prononcé un mot, mais les kunai qu'il tenait maintenant, complétant le tableau… Ça devenait vraiment trop…
La jeune femme se lança et battit en retraite. Au même moment, il lança ses kunai dans le mur, juste a côté de la porte, effrayant encore plus l'infirmière qui hurla en sortant.

Il ne pensait pas véritablement. Il ne faisait que ressentir la rancune envers lui-même, qui devenait doucement de la haine.
Il sortit un autre kunai et commença à couper ses cheveux. C’était assez, cette ressemblance trop poussée avec une fille commençait à lui taper sur les nerfs. Il fallait que cela change, que Kô change.
Des mèches entières tombaient lentement, telles des plumes, sur le sol. Des plumes noires. Telles celles d’un ange déchu qui perd ses ailes. Tel un ange qui a aimé et auquel le désespoir fait perdre toute envie de continuer à se débattre pour vivre.

Il regarda le kunai, imaginant se que cela donnait comme perspectives. Oui, sentir sa vie s’écouler comme le sable d’un sablier, attendant le moment fatidique ou il n’y aurais plus de sable en haut.
Chassant cette idée, le kunai fut de nouveau rangé.

Il n’était pas Kô. Enfin pas vraiment. Il était Kô sans l’être, il avait les même souvenir, comme s’il les avait vécu en temps que spectateur, il connaissait les pensées les plus intimes du genin, mais n’était pas comme Koretoyo. Bien sur il était malin, assez pour ne pas annoncer a qui veut l’entendre qu’il n’est pas le Genin. Enfin qu’il l’était sans l’être.

Toujours sans un mot, il sortit le bandeau de Shiori et se plaça devant la fenêtre. Tel qu'il était, n'importe qui souhaitant entrer le voyait presque de profil, posant son regard étrangement froid et mélancolique sur le bandeau.

Kuolema Tekee Taiteilijan

Il lui fallait un prénom tout de même. Pourquoi pensait-il à cela maintenant? Il n’en savait rien.
Il était le côté du genin qui représentait la rancune envers lui-même, dans un sens. Celui qui incarnait la haine envers lui-même. Le côté sombre…
Sombre…
Oui…
Kurai…
Il s’appellerait Kurai.

Ainsi donc, Kurai, le côté sombre du genin que tant connaissaient, murmura son nom.
« Kurai… »


[HRP: Je m’arrête là par effet de style :p Seule Tsukiyo est autorisée a poster par rapport a Kô/Kurai pour la simple est bonne raison que j’ai vu ça avec elle :p

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/HRP]
Nekozaka Tsukiyo
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Message par Nekozaka Tsukiyo »

L'infirmière avait laissé la porte ouverte, mais les bruits provenant du couloir ne semblaient pas le déranger outre mesure.
Un bandeau de ninja entre les mains, murmurant à peine un mot étrange, de longs cheveux noirs par terre, un bien étrange tableau, en vérité, pour qui se serait aventuré dans cette partie de l'hôpital, réquisitionnée quelques jours auparavant pour les blessés de l'attaque d'Iwagakure.

Bien vite, cette aile s'était retrouvée vide, cependant : Nekozaka Tsukiyo y avait été transportée, et pour sa propre sécurité on avait vidé tout l'étage de sa chambre, afin de veiller au mieux sur son étrange sommeil.
A part quelques infirmières qui faisaient une ronde entre la chambre de la jeune femme et le genin qui semblait souffrir d'une pathologie similaire, très peu de monde avait le loisir de circuler dans ce long couloir imprégné d'une odeur de désinfectant, comme dans tout hôpital qui se respecte.

Un arôme agressif auquel la Jônin s'était habituée, parce qu'elle avait perdu une partie de ses capacités. Si cela n'avait pas été le cas, Mizu comme sa maîtresse auraient fait tout leur possible pour quitter les lieux au plus vite, quitte à provoquer la colère des autorités du village, et plus particulièrement de Laozu, qui aurait sans doute désiré la voir avant qu'elle ne rentre dans l'antre de sa famille, son clan, les Nekozaka.

Cependant, Tsukiyo n'était pas incommodée par cette odeur, et se contentait de circuler dans l'étage, comme une ombre, persuadée d'être seule. Quelque chose la titillait depuis quelques instants, et le cri répercuté de l'infirmière l'alarma. Aussi, elle se décida rapidement à quitter la pièce qui faisait office de chambre et de cachot, quelque part, et s'engagea sans hésitation sur les dalles, qui craquaient sous ses pas, bruit de plastique qui s'étire vers l'infini, jusqu'à parvenir devant cette étrange vision.

Quelques pensées qui tentent de s'échapper, morceaux de métal qui lui vrillent la tête depuis qu'après avoir déposé un simple baiser sur les lèvres d'Hyodo, après que les ANBUs soient intervenus, elle est sortie, sans se retourner, sans même leur jeter un regard, sa présence soudainement glaciale suffisant à leur faire comprendre ce qui risque de leur arriver, s'il lui arrive quelque chose.


Ils auront sans doute pris la peine de prévenir les médecins.

Les médecins doivent déjà savoir. Puisque les ANBUs l'ont trouvé dans sa chambre, en réalité.

Certainement mis au courant quand elle a débranché les machines, en se levant. Arrachés les perfusions, les catéthers... des cicatrices disparues, mais une fatigue bien réelle.

Un certain respect de son intimité. Peut-être des Nekozaka intervenus en sa faveur. Asuma, ou Waya ? Le dernier doit être de retour, maintenant..


Asano Koretoyo, changé, amaigri, rongé par quelques remords, vu son regard, se tenait seul et obnubilté par le bandeau entre ses mains : Quelque chose s'était passé, un événement improbable ou attendu qui l'avait fortement ébranlé, dans sa chair comme dans sa manière d'être.
Tout cela frappa Tsukiyo dans le même coup ; Il n'avait pas peur, mais il n'était plus le même non plus.

" Je crois que tu t'appelles Asano Koretoyo. Pas... Kurai. " dit-elle doucement, adossée au montant de la porte, son regard courant sur le visage de son interlocuteur, cherchant ses yeux : Sa langue passa doucement sur ses lèvres alors que ses prunelles rétrécissaient.

L'instant se brisa, la jeune femme se redressa légèrement, du coin de l'oeil, les kunais, le cri - Elle comprend, simplement, tranquillement, et sa présence, douce, rassurante, semble remplir la pièce alors qu'un sourire étrange remplace l'air presque pervers qui lui collait au visage, simplement.
Dernière modification par Nekozaka Tsukiyo le mar. 14 févr. 2006, 11:08, modifié 1 fois.
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Asano Kurai
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Message par Asano Kurai »

" Je crois que tu t'appelles Asano Koretoyo. Pas... Kurai. "
Cette voix…
Elle lui était familière.
Pourtant, il avait une sensation de perte. Repensant encore à la propriétaire du bandeau qu’il serait dans sa main, sa personnalité se détachait de celle d’origine, celle de Koretoyo Asano.
Mais pour le moment, cette espèce de cordon ombilical qui le liait à « l’autre » n’était pas encore rompue.
Pas encore mais sans même que Kurai le remarque, ce lien se faisait moi fort à chaque seconde.

« Watashi wa… Kurai… Koretoyo, c‘est pas… C‘est… l‘autre… Celui qui a failli…»
Il avait relevé les yeux vers le paysage au-delà de la vitre, mais jamais son regard ne s’était tourné vers celle qui emplissait la chambre du Genin de sa présence rassurante.

Puis, il baissa de nouveau les yeux vers le bandeau. Son regard brillait d’amertume, d’un immense chagrin qu’un jeune garçon de cet âge ne devrait pas connaître. Et pourtant c’était le cas.
« Celui qui l’a laissé mourir… Shiori-chan…»

Que la Nekozaka eut appris cette mort ou pas, Kurai n’en savait rien, mais il ne se posa même pas la question de savoir si quelque un l’avait mise au parfum.
Une larme roula doucement de l’œil gauche du garçon. Mais il ne pleura pas, cette larme était unique. Il ne pouvait plus pleurer, il avait déjà versé trop de larmes.

Cette unique goutte de tristesse alla s’écraser sur le bandeau, prenant une teinte légèrement rouge à cause du sang présent sur le bandeau. Le sang du Genin, celui qu’il y avait laissé en serrant trop fort le dernier souvenir de la jeune fille au point de s’entailler un peu la main.

Et la chanson recommença dans sa tête… La litanie qui le poursuivrait longtemps… Mais ce n’était pas tout à fait la même… Plutôt une ode à la culpabilité de Kô que la chanson de l’autocritique.

Puis finalement, il se retourna vers la source de cette présence rassurante et douce.
Nekozaka Tsukiyo. La Jûnin qui avait le garçon a charge.

Il osa lever les yeux vers les siens.
Ce sourire, cet air qu’elle avait…
Cela détendant Kurai. Cela le calmait. Il se sentait mieux à la voir comme ça. Étrange peut-être, mais elle lui faisait un peu office d’appui sur le coup. Alors que le jeune Genin ne savait même pas ce qu’il devait faire maintenant, quitte à sacrifier sa propre vie. Mais pour quoi au final?
Pour se venger de Kô?
Pour tenter de rejoindre la jeune fille qu’il croyait morte et perdue pour toujours?

Il aurait pu oui. Rien que la petite poche de morphine dont il avait arraché la perfusion sans même s’en apercevoir était suffisante pour le tuer.
Mais quelque part, même s’il sentait qu’il ne servait a rien qu’il reste en ce monde, il avait encore la peur de mourir.
Une bonne chose en fait.

Et c’était elle, Nekozaka Tsukiyo, qui changeait tout cela. Par sa simple présence, elle stoppait net l’envie de mourir de Kurai.

Il restait là, bêtement si l’on veut, avec ce regard braqué dans les yeux de la Jûnin. Ce regard presque implorant, où brillait cette supplique pour ce sentiment qu’elle transportait.

Oui, Nekozaka Tsukiyo était bien la seule personne à qui pouvait le calmer comme cela et de même elle était bien le seul appui de Kurai en ce monde.


Pendant ce temps, le cordon ombilical entre Kô et Kurai s’affaiblissait petit à petit.
Dernière modification par Asano Kurai le mer. 22 févr. 2006, 6:07, modifié 2 fois.
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Message par Nekozaka Tsukiyo »

Les yeux morts du jeune homme semblèrent le transporter au-delà de ce monde, pendant un court instant.
La Nekozaka se demanda un instant à quel genre de monstre elle avait affaire, et il pleura, ne la faisant plus douter du fait qu'il n'avait pas encore sombré dans la folie, qu'il était encore humain, et qu'il cherchait un certain réconfort en elle.
Un sourire, encore, pour le rassurer.

Tsukiyo fait quelques pas, pour traverser la chambre, s'arrête devant lui et le domine pendant quelques secondes, de sa hauteur, de son expérience, de tout ce qui la fait - par tout ce qu'elle est, elle est au-dessus de lui, en un sens.
Une comparaison entre la personne qui a plus, et celle qui n'a rien - Mais avoir plus que rien, ce n'est pas forcément avoit beaucoup.

La force, et le respect d'autrui. Vont de pair avec de grandes responsabilités, et Koretoyo ne semble pas le comprendre, ou mal - Dans le sens où pour Tsukiyo, même si Shiori est morte parce qu'il a commis une erreur, ce n'est pas une raison pour se laisser aller comme il le fait, mais une motivation supplémentaire, le poids de la culpabilité qui devient une force, quelque chose à supporter, une préparation.

Des instants longs comme des sanglots s'écoulent alors que Koretoyo - Kurai comprend que la Jônin qu'il a en face de lui ne le connaît pas, et que, même si elle a le jeune homme sous sa responsabilité, peu lui importe ce qui lui arrive s'il décide de se laisser aller de la sorte.

Elle aurait pu le prendre dans ses bras. Mais n'en fit rien, se contentant de lui faire relever le menton d'une pichenette, avant de lui mettre une claque sonore, histoire de le faire réagir, de le choquer, qu'il arrête de trimbaler ce désespoir au fond des yeux, au moins pendant quelques instants.

Qu'il se souvienne ce que c'était d'être libre de toute contrainte, de toute culpabilité, pendant quelques instants.

" Les regrets ne devraient pas être le lot des jeunes gens de ton âge, mais la voie que tu as choisie est celle des larmes. " fit Tsukiyo, sans lui laisser la liberté de réagir, se contentant d'adopter un ton égal, comme dur, bien loin de ce à quoi on aurait pu s'attendre alors que son aura rassurante se déployait quelques instants auparavant.

" Si tu n'es pas capable d'assumer ton choix, abandonne ou meurs... mais personne n'a besoin de quelqu'un comme ce que tu me montres là. "

Quelque chose de froid semble palpiter.

" La fragilité est acceptable, mais la faiblesse est impardonnable. "
termina-t-elle, tout en se rapprochant un peu de lui, de son visage : Ses deux mains se posèrent sur les épaules de Koretoyo, comme pour l'empêcher de fuir, et ses yeux capturèrent les siens, dans une optique similaire.
Nekozaka Tsukiyo, Jounin d'Iwagakure no Sato

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Message par Asano Kurai »

Surpris.
Oui c’était dans cet état que Kurai s’était retrouvé lorsqu’il avait pris la gifle de la Jûnin.
Il avait eu le sentiment de voler quelques dixièmes de secondes, comme si cette claque avait été assez puissante pour le soulever de terre.
Bien entendu ça n’était pas le cas.
Il s’était déporté quelques peu oui, mais pas bien loin, a peine quelques centimètres qui faisaient déjà la différence.

" Si tu n'es pas capable d'assumer ton choix, abandonne ou meurs... mais personne n'a besoin de quelqu'un comme ce que tu me montres là. "
*Elle a raison quelque part…*
Effectivement, Kurai n’avait aucun but. Personnalité créée de la tourmente et de la haine de Kô envers lui-même, il était né d’un traumatisme mais n’avait pas l’impression d’avoir une vie propre. Jusqu’alors…

Mais il avait encore peur de mourir.
Oh oui, en mourant il aurait peut-être pu rejoindre la jeune fille, mais a quoi bon?
Son regard s’adoucit quelque peu, perdant un peu cet apitoiement qu’il contenait. Oui, elle avait raison.
Il devait tirer une leçon de cette erreur, aller de l’avant. Il pouvait se trouver un but à atteindre, il devait devenir fort, pour que jamais ne se reproduise une telle chose.
Il murmura :
« Rien ne changera même si tu meurs, mais quelque chose peut changer si tu vie, hein… »

Peut-être qu’après tout, s’il pouvait compter sur elle comme appui dans ce monde, il finirait par retrouver un semblant de joie de vivre, même si pour le moment il avait plutôt envie de glousser à la simple pensé de la joie…

" La fragilité est acceptable, mais la faiblesse est impardonnable. "
Elle posa ses mains sur ses épaules. Ainsi donc il ne pouvait fuir ou se cacher. Mais l’aurait-il voulu? Elle tentait de le ramener à un semblant de vie humaine, allait-il tenter de la fuir alors qu’elle cherchait à l’aider?
Et s’il refusait son aide, que ferrait-elle?

Trop de question, mais de toute façon, Kurai ne voulait pas fuir.
Il se sentait mieux, étrangement alors qu’il pensait qu’il ne se remettrait jamais, elle avait réussit ce tour de force, elle l’avait calmé quelques peu.
« Arigato… » Dit-il dans un soupir alors que la Jûnin captivait littéralement le regard du jeune Genin.

Il aimait cette atmosphère, et c’était bien la seule chose qu’il aimait. Cette présence rassurante qu’elle dégageait, il voulait la ressentir encore.
En fait, au final, cette présence ressemblait assez à celle d’une mère. Non, plutôt à celle d’une grande sœur. Ou peut-être pas…
Mais qu’importait, il se détendait, elle était là, elle savait quoi dire. Inutile de chercher plus loin.

Son visage s’adoucit encore un peu.

Et, sur une pulsion, il se colla à elle, lançant ses bras autour de sa taille.
Encore un peu de réconfort, c’est tout ce qu’il voulait, histoire de rompre avec ce qui lui restait de mauvais sentiments.
Les yeux fermés, il ne prononça qu’une unique phrase.
« Merci… Pour tout… »

Cette présence rassurante, il voulait la garder encore un peu. Juste un peu.


Pendant ce temps, le cordon ombilical reliant Kô et Kurai était sur le point de céder, laisser deux personnes distinctes dans un même corps, chacun à sa vie.
Asano "Kurai" Koretoyo, Genin Androgyne d'Iwa
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Nekozaka Tsukiyo
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Message par Nekozaka Tsukiyo »

La jeune femme le laissa faire, et n'esquissa même pas un rictus alors que ses bras enserraient sa taille, à l'endroit exact où se trouvaient certaines des blessures " fantômes " les plus graves qui lui avaient été infligées, et continuaient à pulser, indépendantes de la réalité.
Quelque chose, dans la pièce, venait de changer, comme si une personne l'avait quittée, et l'espace d'un instant, avant de revenir uniquement à Koretoyo, la jônin fut soulagée d'avoir senti la différence.

Un léger soupir frôla ses lèvres, alors que sa main droite allait se poser doucement sur la nuque de l'aspirant, serrant quelque peu, pour bien lui faire comprendre qu'il n'était pas seul, ou, plus exactement, qu'il n'était pas en train de s'accrocher à la première personne qui venait...
Tsukiyo cherchait simplement à lui faire comprendre qu'il avait avec lui quelqu'un qui se souciait de son état, même sans réellement le connaître.

Ses paroles lui revinrent en tête, et alors, que son menton se posait sur le front de Koretoyo, encore plus petit qu'elle, un rire moqueur se fit entendre, sorte d'autodérision vis-à-vis des clichés qu'elle venait de déballer...
... Les bons mots, à force d'être trop galvaudés, perdent parfois de leur sens, mais si on prenait la peine d'aller plus loin que l'apparence, leur enseignement pouvait aussi être bénéfique.

* Quand on parle, quand on réfléchit, il faut toujours être sur ses gardes, et ne jamais céder à la facilité du mot tout prêt, je le sais - Cela ne m'a pourtant pas empêchée d'y avoir recours aujourd'hui.
Plus tard, quand il y repensera, il rira sans doute, lui aussi... *


" Que veux-tu que je te dise ? C'est à toi de voir ce que tu veux faire, Koretoyo. " fit simplement la Nekozaka, sur un ton un peu sec, alors qu'elle se détachait de leur brève étreinte, qui n'avait pas lieu d'être entre deux shinobis, et surtout pas entre un professeur et son élève, quoi que celle-ci ait apparemment été utile à... l'équilibre mental de ce dernier.

De nouveau, elle fit un pas en arrière, puis un autre, et, souriant simplement, se retourna, commença à se diriger vers la porte, saisissant d'un geste fluide les kunais plantés non loin, avant de simplement les déposer sur la petite table à gauche de l'entrée, accompagnant son mouvement d'un bruit de tintement métallique.

Juste avant qu'elle ne soit hors de vue, Tsukiyo se détourna du couloir pour de nouveau jeter un bref regard au jeune homme de la chambre : Semblant hésiter sur la marche à suivre, les mots à dire, quelque part, et il était étrange de voir cette femme - une telle femme - dans une telle situation, quelque part.

" Ecoute... Si tu n'as plus aucun endroit où aller, tu peux venir chez moi. Je te ferai entrer chez les Nekozaka, ils s'occuperont de toi, en attendant. "

* Mais en attendant quoi... *
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Message par Asano Kurai »

Courant dans une forêt sombre et menaçante.
C’est ainsi que Kô se voyait, reclus dans un recoin de son esprit. Il se sentait nu, sans armes et complètement à la merci de ce qui le poursuivait.
Et ce qui le poursuivait, c’était la culpabilité.

Rien que ça, diront certains, un simple sentiment de responsabilité. Mais qu’en est-il lorsqu’on se sent responsable d’une mort?
Qu’en est-il lorsque l’on a peine 16ans et que l’on voit une des personnes auxquelles on tient le plus étendue sur le sol, inerte?

Cela dépend des gens, peut-être, oui. Mais pour Koretoyo Asano, jeune homme sensible qui n’a pas assez connu de choses difficiles pour s’endurcir, ce fut beaucoup trop lourd.
Mais il n’y avait pas que ça.
Il n’avais pas faillit une seule fois mais bien deux fois consécutivement! Et c’était là tout le problème.
Non seulement elle était morte, mais il avait laissé un inconnu l’emporter et il ne parvenait pas à se le pardonner.

Sans même le savoir, il se condamnait lui-même à rester en retrait, dans les méandres ténébreuses.

__________________________________________________________________________

Du côté de Kurai les choses s’arrangeaient quelques peu. La Jûnin l’avait laissé faire lorsqu’il avait voulu profiter encore un peu de sa douceur, elle ne l’avait pas repoussé. Elle avait même posé une main réconfortante sur sa nuque.
Il pouvait avoir confiance en elle, il le comprit. S’il était une personne sur laquelle il pouvait s’appuyer, c’était elle.
" Que veux-tu que je te dise ? C'est à toi de voir ce que tu veux faire, Koretoyo. "

Ce qu’il voulait faire? Cela commençait à devenir clair pour le Genin. Il voulait vivre. Sans même savoir pourquoi, il voulait continuer sa formation, s’améliorer.
Mais elle l’avait encore appelé par le prénom de l’autre… Bah, de toute façon il lui faudrait probablement encore un moment pour comprendre… Qu’importait.

Le tout était qu’elle l’avait aidé même si elle n’en saisissait pas toute l’ampleur. Lui qui n’était même pas gêné par l’idée de mourir au début voulait maintenant vivre.
Lui qui pensait être seul pour affronter sa condition avait trouvé un appui, un pilier.
Et alors qu’il était encore contre elle, il recommença à se poser des questions stupides.

Il sentait que quelque part il avait besoin d’elle. Mais allait-il la suivre comme son ombre pour autant?
Ne risquait-il pas de l’énerver ou de la mettre en danger?
Était-ce un bon choix? Un mauvais choix?

Était-ce tout simplement un choix envisageable?

Ainsi donc vagabondait les pensées de jeune homme. D’autres auraient pensé à mille et une choses dans la même situation, à avoir ainsi une telle femme dans leurs bras. Enfin pour les fous qui auraient osés s’ils avaient tenu Nekozaka Tsukiyo entre leurs bras, ce qu’à la connaissance du Genin seulement deux personnes pouvaient se vanter. Soit Hyodo, le colossale Jûnin et lui-même.

Mais bon ce n’était pas pareil. Bien entendu Kurai sentait que dans le fond cette situation n’était pas familière à la Nekozaka. C’était vrai, déjà rien qu’entre deux ninja, mais davantage entre un sensei et son élève.
Mais pour le garçon, ce n’était pas cela. Non ce qu’il voyait lui c’était une femme qui tentait de réconforter un jeune homme qui était près du gouffre, trop près.

Comme quoi Nekozaka Tsukiyo avait aussi un côté très doux et très rassurant. Peut-être ne le montrait-elle qu’à quelques rares élus qui sait. En tout cas cela différait beaucoup de la Jûnin qui avait protégé Iwa récemment. En fait elle était même presque la face opposée de la shinobi mortelle qui avait fauché plus d’un bandit.

Mais à ce moment elle était simplement là, avec lui.
*Pourquoi je me prends la tête avec des questions auxquelles je ne peux pas répondre? Pourquoi je cherche a savoir si cette situation est normale ou pas? Après tout on y est, autant profiter du moment. Et puis qu‘y a-t-il de mal? Rien… Enfin je crois…*

Il recommençais à se prendre la tête sans même faire attention. Il savait qu’il allait devoir changer cette habitude.

Mais déjà voilà qu’elle se dégageait. Cet instant était fini, mais il fut bien trop court au goût de Kurai. Oui, bien trop court.
Mais il savait que si les choses s’étaient passées comme il le voulait, il n’aurait peut-être jamais bougé et serait resté blottit contre elle. Mieux valait donc qu’elle se dégage d’elle-même.
Elle fit un pas en arrière, puis un autre.

Le Genin avait presque envie de s’élancer de nouveaux. Mais non, il ne devait pas, que l’envie le tiraille ou non, il ne devait pas.

Et ce sourire. Ce sourire qu’elle lui adressait, si simple et pourtant si sincère, bien qu’il ne coûtait rien, apportait beaucoup.
Oui, Kurai, personnalité née de la rancune, avait, plus ou moins sans le vouloir, trouvé une personne capable de lui porter une réelle attention. Quelqu’un qui se préoccupait de lui.
Et cela lui plaisait assez.

Il était né de l’incapacité d’un être à en protéger un autre, et il se liait à présent à un autre être qui n’avait pas besoin de sa protection.
Peut-être était-ce ce qu’il appréciait… Il n’aurait pas besoin de la défendre elle. Et elle lui apportait un réel réconfort.
Peut-être que c’était ce qu’il cherchait, quelqu’un qu’il n’aurait pas à protéger…

Et sur ce simple sourire elle se retourna. Elle allait partir, il le savait, mais ce qu’il se demandait c’était « allait-elle partir comme ça sans rien dire? ».
S’approchant de la porte, elle décrocha les deux kunais que Kurai avait lancé à la pauvre infirmière.
Il se demanda d’ailleurs pourquoi il avait fait ça. Une pulsion sûrement, ou alors il avait voulu la faire partir pour rester seule. Peut importait de toute façon.
La Jûnin déposa les kunais sur la table se situant à côté de la porte dans un tintement métallique puis s’engagea hors de la chambre.

Avant de disparaître, alors que Kurai pensait qu’elle allait partir sans un mot, il tourna de nouveau son regard vers lui. Elle sembla hésiter, chercher la formulation exacte pour sa prochaine phrase.
" Écoute... Si tu n'as plus aucun endroit où aller, tu peux venir chez moi. Je te ferai entrer chez les Nekozaka, ils s'occuperont de toi, en attendant. "

Mais en attendant quoi? C’était là la question.
Bien entendu, vu la configuration des rues, il était possible, voire même probable, que la maison du grand-père de Kô ait été touchée par l’incendie.
De même, le Genin ne savait pas si ce dernier était encore vivant, car il n’avait eut aucun message. Et connaissant le vieil homme, cela n’était pas normal.

La proposition de la Nekozaka attirait assez Kurai. Il pourrait être relativement proche d’elle et aurait un endroit où il serait sûr d’être en sécurité.
De même en ne sachant pas si la maison du grand-père existait toujours, il aurait été plus intelligent d’accepter…
Et en l’espace d’une simple seconde, il pris sa décision.
Sans nouvelle du grand-père de Kô, mieux valait faire comme si il n’avait plus de domicile.

Il baissa le regard, tout de même assez gêné par cette situation, et répondit distinctement à la Nekozaka.
« Je… J’accepte volontiers… Merci… Ne sachant pas si le… »
Instinctivement il se rappela qu’il valait mieux jouer le jeu. Elle le voyait encore comme Koretoyo donc autant continuer dans cette voie jusqu’à ce qu’elle comprenne.
Il releva les yeux sur elle, plus détendu et moins gêné.
« N’ayant pas de nouvelles de mon grand-père, je préfère considérer que je n’ai plus d’endroit ou aller. Je pense qu’il m’aurait laissé un message sinon. »
Il n'avait pas l'air très assuré dans le choix de ses mots. En fait il cherchais plus une excuse pour justifier son choix qu'autre chose, même s'il envisageait véritablement ce qu'il disait.

Devait-il la suivre ou attendre? Il n’en savait strictement rien.
Il se demandait même si les médecins les laisseraient sortir, autant l’un que l’autre. Après tout elle avait été pas mal amochée et lui venait a peine de sortir du coma et avait agressé une infirmière…
Bah, de toute façon ça n’était pas en restant la à se poser des questions qu’il le saurait.

Ainsi donc il rassembla ses affaires, rangea ses kunais et le bandeau de Shiori, passa le haut de son kimono autour de sa taille et se dirigea vers Tsukiyo.
« Si… Si vous permettez je vais… Enfin j’aime pas trop l’idée de rester ici tout seul a me morfondre et… »
Il ne savait même pas comment dire ce qu’il voulait et c’était remis à rougir quelques peu. Dans un certain sens le tableau était assez mignon et attendrissant.
Puis finalement il se lança.
« Si vous permettez que je vous suive… »
Asano "Kurai" Koretoyo, Genin Androgyne d'Iwa
- Rightarm of the Cat - Pour le meilleur et pour le pire (surtout le pire...)
\o/
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