Une fin de journée agitée

On peut y vivre (ou non), y faire des rencontres (pareil) mais en tout cas, il s'agit du coeur du village.

Modérateur : Hyodo Hyakujuunoou

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Harano Shiki
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Message par Harano Shiki »

Tictagagapocpoc... Tictagagapocpoc...
Une silhouette descendait de la montage traînant un sac plein à ras bords d'objets métalliques ou en bois, jouant dans le paysage tel un orchestre symphonique, mais simplement pour la variété des tons utilisés où peut-être cela sonnait-il bien dans les oreilles du jeune garçon. C'était dans ce joyeux brouhaha qu'il descendait de la montagne, non pas à cheval, mais sur de simples chaussures de cuirs, qui commençait néanmoins à lui faire drôlement mal. Il allait bon train, descendant le chaotique chemin, aux courbes périlleuses, aux démoniaques pierres qui avait fâcheuse tendance à vous aider à vous tordre le pied, aux... avec aise. La force de l'habitude. Mais il se demandait surtout comment il allait réussir à tout remonter. La prochaine fois, il faudrait qu'il trouve un moyen moins fatiguant. Sa frêle carrure ne l'aidait pas beaucoup dans ce genre de situation.

Après avoir déposé toutes ses affaires chez lui, il décida qu'il allait les rendre le lendemain, il était beaucoup trop épuisé par la marche. C'était beaucoup plus une fatigue mentale qu'un fatigue physique, avoir à faire tout ce chemin à faire seul en trimballant tout un tas de machines, en plus de la demi-journée qu'il venait de passer seul dans son atelier, l'avait épuiser. Il avait besoin de voir du monde, et malheureusement personne n'était à la maison. Triste sort, qu'est-ce que ce serait bien d'avoir une femme accueillante qui l'attendait quand il rentrait du boulot... Enfin... Tout cela ne tenait encore que du rêve pour notre pauvre jeune homme blasé par la vie. Mais où était-il bien tous passés ? Cela le tracassait, et qui plus est il était inquiet pour sa soeur qui selon ses souvenirs n'avait rien de prévu, d'autant plus qu'il était relativement assez mécontent qu'on puisse l'oublier comme ça. Jaloux, oui peut-être, mais de quoi ? C'était bien ce qui lui faisait peur, il n'en avait pas la moindre idée.

*Ahhhhhh... Vraiment... Je dois encore me prendre la tête pour pas grand chose. Pis qu'est-ce que j'ai à me parler tout seul... Quelle perte de temps. Puisque c'est comme ça je vais aller me ravitailler tout seul. Pas la peine de t'inquiéter pour ça, Bobby.
...
Tu vas pas me dire qu'il avait raison en me parlant de complexe de la soeur l'autre zigoto... Merde. Non c'est pas possible...*


La ville était comme toujours grouillante de monde. Surtout à cette heure où tout le monde commençait à rentrer de leur travail.
Comme toujours, il allait commander sa boisson au citron. Et comme toujours, il commanderait son gâteau au citron. Oui, toujours, et encore toujours. Rien de changeait dans ce fichu village, jamais rien d'intéressant, où en tout cas rien qui soit porté au public. D'un côté c'est ce qui faisait le charme d'être ninja, on pouvait être au courant de ce qui se déroulait, comme des sortes d'agents secrets. C'était assez stylé maintenant qu'il y pensait. Mais il ne pouvait échapper à la tentation du citron, même ce train-train quotidien était ennuyeux. Ce goût puissant, cette acidité à vous faire fondre les neurones, rien de tel pour vous faire redémarrer au quart de tour. Parfois, il lui arrivait même de manger des citrons frais, plusieurs à la suite. Quand il arriva devant le restaurant, il commençait à avoir des réticences à y aller seul comme un reclus, mais maintenant qu'il avait fait tout ce chemin pourquoi s'en faire ? Et de plus il connaissait le tenancier, donc c'est pas comme s'il était vraiment seul.

Il entra dans l'échoppe, et malgré son jeune âge ont l'accueillit correctement, du fait qu'il connaissait tout le monde. Il s'asseya au comptoir et commanda ses drogues. La discussion allait bon train avec le tenancier. On aimait demander à Shiki sur quoi il travaillait en ce moment, pour se moquer de lui ou alors émettre un sifflement, ou encore simplement sourire. Mais même s'il avait parfois des idées loufoques, il n'empêchait pas qu'il s'y connaissait assez en mécanique et ou autre bricolage et avait souvent aider à réparer la cafetière, etc... La clochette tinta, suivit de pas lourds.
"Oh, ceux là, ce sont des habitués. Depuis quelques temps, ils viennent tous les jours ils sont un peu bruyant mais non pas un mauvais fond. Ce sont des ninja du village je crois.", dit le barman en essuyant des verres.

C'était relativement affreux, les ninja qu'il voyait ici était tous des balafrés, au l'air de dur à cuir renforcé au sake de pays. De quoi faire changer d'avis n'importe qui au premier abord, mais lorsqu'un si attardait un peu on pouvait voir que ce n'était que de simples personnes voulant passer du temps entre amis. Cela plaisait de plus en plus à Shiki. Voir comment ces gens à l'aspect farouche pouvaient être ninja et s'entendre si bien entre collègue. Des ogres au bon coeur, comme dans les contes de sa jeunesse. Mais légèrement porté sur la bibine, et certains avaient déjà ce regard caractéristique du fort taux d'éthanol dans le sang. On disait que le riz étaient bon pour la santé, mais là il était encore difficile à y croire. Sauf si vraiment le rire est bon, mais alors vraiment bon pour la santé. M'enfin, c'était toujours mieux que le tabac et autres produit inflammables.

Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était visiblement un métier qui apportait satisfaction, ce qui attirait de plus en plus le jeune garçon. Mais loin de lui l'idée de se devenir un ogre comme eux, il s'aimait comme il était. Il était beau comme un prince, un prince charmant, et il irait sauver des princesses en danger et il finirait heureux et heureux beaucoup d'enfants... Sur ces pensées, il s'était appuyer au dos de sa chaise, la tête en arrière et les deux mains jointes sur son ventre bien rond après avoir ingurgité tout ce qu'il avait commandé. Rien de tel après une bonne journée de travail. Il essaya son nouveau crayon sur lequel était inscrit en lettre d'or "Vive la flemme", et l'essaya. Tout se passait bien il se taillait seul, il fallait juste un peu plus de force que prévu pour actionner le mécanisme. Fini le temps où il devait passer une demi-heure à chercher un taille-crayon, ou un couteau. Il était pleinement satisfait de lui-même, et commençait à penser qu'il pourrait les commercialiser et devenir riche. Il regarda son invention avec un air attendri, comme si c'était son propre enfant.

Et encore comme toujours, il fallait maintenant qu'il aille aux toilettes car il venait d'absorber un demi-litre de liquide, et par habitude il devait aller satisfaire ses besoins naturels après cela.
Grand moment de solitude, rythmé par le bruit de cascade et les sifflements du garçon. C'était marrant de voir comment aller aux toilettes incitait à réfléchir, c'était certainement dû aux quatre murs qui nous enfermaient, et à la l'impossibilité de faire la moindre petite chose. Il soupirait. Au moins, dans le futur, il ne serait plus enfermé par ces montagnes. Il allait pouvoir voir le monde comme il l'avait toujours voulu, voir de quoi était fait l'inconnu, et ce qu'on y mangeait. Mais pour le moment, être coincé dans ce cabinet commençait à l'agacer à force de trop penser à sa future carrière. L'hypothèse du danger de le préoccupait pas énormément, il savait qu'il aurait des partenaires sur qui compter. Par ignorance, le plus total optimisme était présent en lui, ou en tout cas pour le moment. C'était la Grande Aventure de sa vie, et il pourrait montrer au monde entier que ses inventions ne sont pas inutiles. Shiki était impatient, mais pour le moment il voulait rentrer chez lui pour donner de ses nouvelles. Le malheureux avait oublié de mettre un mot indiquant qu'il était sorti.

Il se dépêcha d'en finir avec Mère Nature.
*Mwahaha, je vous montrerais le pouvoir de la science ! Accrochez-vous j'arrive !*
Il disait ça tout en remontant sa braguette, et se dépêcha de sortir après s'être laver les mains. Il sortit des toilettes en se retournant pour refermer la porte, mais lorsqu'il repris le sens de la marche, il ne pu s'empêcher d'hausser un sourcil, qu'on pouvait difficilement voir à travers la lunette.
Harano Shiki, étudiant d'Iwa

"Les inventions qui ne sont pas connues ont toujours plus de censeurs que d'approbateurs."
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Zassou Kichigai
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Message par Zassou Kichigai »

"REVIENS ICI SALE VOLEUSE !! ESPECE DE…"

Une grosse grappe de raisin à la main, Zassou sprintait à travers les rues où fourmillaient toutes sortes de gens. Tout le monde assistait, impuissant, à la course-poursuite effrénée qui s’était engagée entre un pauvre épicier et une jeune fille qui tentait de s’enfuir, bousculant tout le monde sur son passage. Elle venait de s’inscrire à l’académie et tous ces épisodes lui avaient creusés l’appétit, et quand Zassou à faim, Zassou mange !!
Un sac posé par terre au milieu d’une rue, un épicier trop concentré sur sa voleuse…le vol plané fût spectaculaire ! Le pauvre commerçant s’envola littéralement dans le ciel, et se vautra par terre. Il releva la tête et contempla, consterné, à la fuite de sa voleuse en série.
Zassou continua sa course pendant plusieurs minutes. Quand elle se retourna et qu’elle n’aperçu plus son poursuivant, elle ralentit le pas.

"Quel pingre ‘çui-là !!! Tout ça pour une grappe de raisin !!"

La jeune fille marchait dans la rue, en mangeant son bien si durement acquis. Elle le savourait, mangeant graine par graine son bon raisin sucré.

*J’suis sûr qu'il a prit des cours de sport !! I’ court de plus en plus vite !!*

La relation entre l’épicier de cette rue et Zassou était très particulière. C’était presque devenu un jeu (pour Zassou en tout cas…) du chat et de la souris. Elle le dévalisait régulièrement de fruit et légumes qui traînaient sur son étalage. Elle disait toujours :

"Si i’ veut pas qu' les gens lui pique des trucs, il a cas pas les mettre ici !!"

A ça, les gens répondaient souvent…nan…ils ne répondaient rien ! Que voulez vous répondre à ça ?!!

Zassou marchait seule, se laissant porter par la marée humaine qui engorgeait les rues en cette fin de journée. Du regard, elle cherchait un endroit où se poser et à l’occasion prendre encore un petit quelque chose à manger ou à boire. Malheureusement, elle commençait à être connu de certains établissements. Plus les mois passaient, et plus les endroits où elle n’était pas accueillie à coups de balais se faisaient rares. Ses yeux s’arrêtèrent sur une petite taverne où elle n’avait jamais mis les pieds. On pouvait voir exposé quelques gâteaux ainsi que de belles petites tartelettes qui mirent l’eau à la bouche à Zassou.

Comme à son habitude, elle fît une entrée remarquée. Sa basse dans le dos, ses lunettes d’aviateur relevées sur le front, la jeune fille pénétra dans l’établissement, dévisageant chaque personne qui s’y trouvait. La jeune étudiante traversa la salle jusqu’au comptoir, posa son instrument à cordes dessus et s’y adossa de façon à pouvoir observer tout ce qui se passait dans la salle. Elle aimait bien jauger les nouveaux endroits, et rien de tel que de décrypter l’ambiance et les clients pour en savoir un peu plus sur un lieu où l'on met les pieds.
Son regard se posa instinctivement sur une bande de baroudeurs à l’aspect patibulaire. Ils étaient assis à une table et n’avaient pas l’air d’être des plaisantins. Elle ne s’attarda pas plus longtemps sur eux, tourna la tête et aperçu un jeune garçon. Il ne devait pas avoir plus de 12 ans, assez petit et les cheveux en bataille. Un détail l’attira, le jeune garçon portait un espèce de monocle teinté violet sur l’œil droit. Bah…après tout elle se baladait bien partout avec sa basse dans le dos. Finalement, son monocle devait être moins encombrant…
Le barman s’adressa à elle, coupant son intense réflexion…

"Qu’est ce que ce sera ?"

Zassou, toujours adossée au comptoir, entendit une voix dans son dos. Elle pencha sa tête en arrière si bien qu’elle voyait la tête du barman à l’envers, et lui, voyait la sienne à l’envers aussi, par la même occasion. Elle lui afficha un large sourire

"Bah…heu…une ‘tite tartelette maison, ça m’dirait bien chef !!"

Le barman hocha la tête et se dirigea vers l’endroit où devait être conservé les fameuses petites tartes.
Zassou se redressa et continua d’analyser la population très éclectique de cet endroit qu’elle découvrait, en se disant que cette fois elle ferait en sorte que tout ce passe bien…chose, il faut le savoir, qu'elle se disait à chaque fois. Les gens entraient et sortaient, rendant l'endroit vivant et agréabe...
Zassou Kichigai Etudiante d'Iwa
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Harano Shiki
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Message par Harano Shiki »

*Oulah… qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça, celle-là ? Avec son machin dans le dos, et son bidule sur la tête ?*
Il fronça les sourcils, puis avec un haussement d'épaule alla reprendre sa place, qui se trouvait assez proche de la nouvelle venue qui avait décidé de se mettre au comptoir aussi. Après tout, pourquoi juger les personnes sur leur apparence ? L'habit ne fait pas le moine, comme disait le proverbe. Il n'empêchait qu'elle dégageait une aura assez bizarre, sûre d'elle mais donnant l'impression d'observer les alentours de peur de quelque chose.

Shiki lui avait rendu son regard, l'observant lui-aussi. A part la basse et les lunettes, il n'y avait rien qui pouvait la différencier d'un être humain normal et elle parlait aussi, ce n'était apparemment pas une extra-terrestre ou toute autre forme de vie inconnue observant le peuple humain à la recherche de données. C'était déjà ça. Une fois que la dite personne avait fait sa commande, il attrapa le barman au vol et lui chuchota :

"Hey... Psss... Comment ça se fait que t'as autant de client maintenant ? Tu les payes ou quoi ?
- Le sens des affaires, fiston."

Pas vraiment persuadé, il reporta son attention sur sa voisine. Il l'espionnait grace à son reflet dans son verre vide, étant trop peu sûr de lui pour tenter un contact direct. Après tout, elle avait l'air plus âgé que lui et, selon lui les filles tendaient à devenir de plus en plus violentes à son époque. Il suffisait qu'on les regarde un peu trop pour qu'elles vous traitent de tous les noms. Qui plus est, chercher les ennuis n'était vraiment pas son genre, loin de là.

Même pas un sac dans laquelle ranger la basse, certains côtés de l’instrument avaient l'air d'avoir fait la guerre ou même pire que cela. Plus de respect pour les bons instruments de nos jours, si ce n'était pas malheureux.

La taverne était vivante, une véritable marée humaine qui venait et ressortait après quelques moments passés ici. Mais d'un côté, les gens c'était les gens... Tous bâtis sur le même modèle, il fallait les connaître pour pouvoir les apprécier et encore c’est traître. Redoutable mécanique que l’esprit humain.
C’était bien plus simple pour les objets, on pouvait voir du premier coup d'oeil s'il pouvait être un tantinet intéressant. Alors pour une fois qu'il voit une fille qui pouvait se démarquer un minimum, pourquoi ne pas y porter un peu d'attention ?

Mais bon... Maintenant qu'il y pensait, quoi de plus déprimant qu'une fin de journée seul avec soit même dans un bar ? Surtout à son âge, il se demandait vraiment ce qu'il pouvait faire ici, avec tout ces vieux et même ces vieilles, pensait-il en jetant un regard rapide à Kichigai.

Cela faisait plusieurs minutes déjà qu'il comatait devant sur sa chaise, et il n'avait pas pris conscience. Mais maintenant ce qui lui faisait le plus envi c'est de voir ce qu'il y avait à l'intérieur de la basse. Il avait une envi folle de la prendre et de voir ce, ce n'était pas un instrument que l'on voyait tous les jours et il se demandait vraiment ce qui pouvait la différencier d'une guitare ordinaire, à part la taille et la masse. Ce n'était plus sur l’étrange jeune fille qu'il portait son attention maintenant, mais sur la basse. Cette dernière semblait plus grande, mais n'y avait-il que ça ?
Parfois sa main allait toute seul dans la direction de l'instrument à corde, mais il la retenait au bout de quelques centimètres. Oserait-il demander de lui emprunter un moment ?

Non. Sûrement pas, elle était trop bizarre. La normalité avait quand même ses avantages sur un humain, les machines ne vous sautent pas à la figure pour vous égorgez si vous faites quelques chose de travers tant qu'on connaît un peu le système. Malheureusement, il n'y avait pas de mode d'emploi avec les humains. C'était d'ailleurs bien dommage.
Il abandonna son idée, et regarda sa montre. Il était grandement temps de partir, on devait l'attendre à la maison.

Son gâteau était encore sur le côté, mais pour le moment il n'avait pas trop d'appétit, il lui fallait rentrer maintenant. Il sortit de sa poche l'habituel paiement, il n'était pas nécessaire de lui donner les frais de sa gourmandise. En tout que fidèle glouton, il connaissait le prix de chacun des articles du magasin. Il se retourna pour reprendre ses affaires, et refaire son lacet. C'était une des seules choses qu'il ne voulait pas automatiser, car c'était sa soeur qui lui avait appris comment les nouer il y a bien longtemps.
*Allez, c'est parti.*
Harano Shiki, étudiant d'Iwa

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