[Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Le pays lui-même... C'est là que seront réalisées une partie des missions.

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Keyran
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[Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Keyran »

Il volait, rêve de tant d'hommes, sur son oiseau de malheur, contre le vent glacial. Là-haut, dans les airs, il n'avait plus aucun pouvoir. On n'allait pas à l'encontre de la nature aussi facilement. Il s'accrochait au plumage du volatile qui peinait à avancer. Et puis après dix minutes à se battre contre le vent, il fut bien forcé de se l'avouer ; il n'irait nulle part tant que la tempête ne serait pas calmée. Keyran n'était pas de ceux qui aimaient perdre leur temps, or se battre en vain était une perte de temps.
 « Ca suffit, on se pose. »
L'oiseau obéit ; malgré le vent, il avait entendu les ordres de son maître. Une fois à terre, Keyran soupira et se retourna vers l'endroit qu'ils venaient de quitter.  « On aurait dû rester dans cette grotte jusqu'à ce que ça se calme... Je t'en prie cesse de me regarder comme ça j'ai eu tort de sous-estimer cette tempête je le reconnais, mais ne va pas me dire que c'est un peu de vent et quelques degrés négatifs qui vont te faire peur... quoi ? Les gamins ? Ils vont mourir de froid et alors où est le problème... »
Keyran soupira, craignant de comprendre où le volatile voulait en venir. Ce dernier n'avait pas besoin de lui adresser la parole pour se faire comprendre.  « Je reconnais qu'ils ont un certain potentiel mais tu penses vraiment qu'ils feront l'affaire ? Ils sont un peu vieux, d'accord ils sont déjà assez bien formés et cela nous éviterait de reprendre de zéro mais sérieusement... La jeune fille aurait peut-être convenu à Maïka mais elle n'est pas du tout du genre d'Erika. Le garçon... ma foi il est intéressant mais un peu vieux lui aussi... quoique le réant préférerait un peu de maturité...Cesse de m'embrouiller veux-tu ? Bien...merci. Réfléchissons. »
Keyran marqua une pause. L'oiseau, patient, attendit à ses côtés sans broncher.
 « A bien y réfléchir ils pourront peut-être nous être utiles... »
Il se leva.
 « On fait demi-tour. »
Il remonta sur son oiseau qui eut bien plus de facilité à faire le chemin dans ce sens car le vent les portait. Il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour atterrir non loin de l'endroit où se trouvaient Naju et Primura. Keyran posa un pied à terre et s'avança vers eux.
 « Est-ce donc réellement cette fin là que tu souhaites, jeune fille ? Je te pensais plus forte d'esprit. Et toi, garçon, tu sembles perdu tu n'as pas bougé avec ce froid c'est pourtant bien dangereux... tu pourrais finir comme ce jeune homme »
Son regard se posa sur Tenki allongé dans la neige.
 « S'il n'est pas déjà mort cela ne saurait tarder... Est-ce là vraiment le sort que vous désiriez ? Si c'est le cas je peux arranger cela et sans souffrance... mais j'ai une autre alternative. Je vous offre le choix ; suivez-moi et vous deviendrez meilleurs, plus forts, je ferai de vous des êtres parfaits. Ou bien restez ici et mourez. Jeune fille, je t'ai vue tout à l'heure être attachée à lui... je peux si tu me suis t'offrir une chance de le sauver. Je peux le ramener à Yuki. Et je peux aussi vous y emmener, tous les deux, sains et saufs, en moins d'une demi-heure. Le temps de chercher vos affaires. De vraies affaires, des choses utiles. Maïka vous a mal préparés. C'est du travail mal fait. Précipité. Un long voyage se planifie, s'organise, au moins un peu. Je n'aime pas le travail bâclé... cette femme était une erreur dans toute son intégralité... elle était devenue inutile ne pensez pas que je tue sans raison. Je ne vous ferai pas de mal, si vous venez avec moi... »
Il leur sourit, à tous les deux, qui étaient encore debout, et à lui, Tenki, qui gisait sur le sol au bord de l'inconscience.
 « Vous savez.... vous êtes des privilégiés. Je ne donne que très rarement le choix...Alors décidez-vous rapidement avant que je ne change d'avis. Vous n'avez plus d'autre raison d'exister que de me suivre, de toutes façons. Vos idéaux sont brisés. Vous avez vécu des choses fortes, inoubliables et terrifiantes. Je vous offre une vie excitante. Que feriez-vous donc d'une vie normale, ennuyeuse au possible... vous avez l'âme d'aventuriers sinon, vous ne seriez pas là ici et maintenant. J'ai raison n'est-ce pas ...? »
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Shirasagi Naju
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Shirasagi Naju »

Naju attendait, comme d'habitude, un signe. Un signe du destin, du temps, des dieux, ou de Primura. Et ce ne fut aucun de ces signes qui le tira de sa torpeur actuelle, mais le retour de l'homme. Il était étrange - aussi étrange que quelqu'un puisse paraître au garçon bien entendu - et en même temps il dégageait une aura de sérénité. Il était une sorte d'ange de l'apocalypse : annonçant à Primura que son ami allait mourir, ou pas, si elle le désirait. Annonçant à Naju qu'il allait mourir s'il restait ici - ce dont il se doutait, mais la tempête faisait rage à l'extérieur, et s'y aventurer sans prendre de précautions était aussi suicidaire que de rester dans la grotte.

" Je ne finirais pas congelé comme un glaçon. Je suis trop. Trop. Quoi ? Comme un glaçon ? Oui comme un glaçon. "
se laissa-t-il aller, en secouant la tête. Le babillage du Héron continuait dans son crane. Encore et encore. Il le fit taire en secouant la tête.
" Devenir plus fort. Meilleur. Parfait. " se contenta-t-il d'ailleurs de répéter. Les paroles d'un inconnu. Des paroles déjà entendues une fois, puis deux. C'était la troisième. Hana et Maïka avaient échoué. Pourquoi cet homme y arriverait-il ?

* Parce qu'il respire la mort. Il la respire. *

La voix nasillarde de son crane reprenait de plus belle. A tue-tête même. Un vacarme qui prenait racine dans sa propre imagination. A moins que cet oiseau de malheur ne veuille sa mort ? Ce n'était pas possible, du moins, peu probable. S'il disparaissait, elle disparaissait aussi. Sa décision, de toutes façons, était prise depuis un moment. Partir avec lui ou mourir. Aussi peu ragoutante que pouvait être la première option, la deuxième ne l'enchantait pas plus. Mourir ? Encore ? Pourquoi ? Sans raison ? Non !

" On vient. " dit-il, autant pour lui que pour son ami imaginaire. Mais Keyran avait peut-être compris qu'il parlait pour la jeune fille. " Je sens que ça va être, ... divertissant. " ajouta-t-il sans sourire.

" Et je ne crois pas avoir une âme d'aventurier, monsieur. Je crois que j'ai perdu ce qui me servait d'âme depuis bien longtemps." se permit-il de conclure, en se secouant. Il était prêt pour reprendre la marche.

HRP : (pour en dessous) y'a pas de soucis tu sais bien ;)
Tu n'existes pas. Tu n'existes pas !

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Primura Tchinonamida
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Primura Tchinonamida »

Le nom du monde était Souffrance.

Le peu d'espoir qu'elle avait mis dans ce projet complètement fou vola en éclat lorsque Keyran prit la vie de Maika avec la facilité d'un enfant soufflant une bougie.
Son arbalète encore à la main, elle ne put que contempler impuissante, écouter vulnérable, immobile et sans force. Elle aurait aimé dire, crier, hurler sa colère, son incompréhension, son désespoir et sa lassitude. Pourquoi le Destin s'évertuait il à bousculer son âme, renverser sa vie, culbuter ses convictions ?
Comme ce fameux soir où Keyran lui était apparu pour la première fois. Fidèle à lui même, sa ligne de conduite semblait demeurer inchangée. Dérangeant, différent, logique, pragmatique, réaliste, matérialiste, constructif... ancré dans une réalité encore inaccessible à la genin.
Seuls. Ils étaient seuls.
Shousan s'assit dans un coin, Kisuke pressa ses tempes de ses mains en contemplant le cadavre de sa cousine et Tenki semblait fuir la réalité.
Le seul à parler fut Naju. Simple, concis, concret, il résumait plutôt bien la première impression que l'on pouvait avoir du déserteur.

Les traits de l'adolescente se contractèrent alors qu'elle serrait les dents et se redressait pour jaillir à l'extérieur de la grotte. Un battement d'aile sur sa gauche, la tempête l'empêchait d'y rien voir mais elle crut discerner une forme s'élever dans les airs. Sans réfléchir elle appuya sur la gâchette de son arme. Le carreau siffla dans l'air et disparut, forme comme son. Un cri de rage, de tristesse et de frustration jaillit hors de la gorge de la jeune fille qui sentit des larmes couler sur ses joues de nacre.
* Pourquoi ? Pourquoi partir ainsi ? Devez vous donc agir de cette manière ? Apparaissant et disparaissant au gré de vos envies sans vous soucier des autres ? De ceux à qui vous apportez malheur, désillusion, perte ? Vous mutilez leurs sentiments, estropiez leurs coeurs... cela ne vous fait il donc rien ? *
Qu'allaient ils donc bien pouvoir faire ? Comment pouvait elle imaginer retourner au village ? Même si cela leur serait pardonner pour les raisons édictées par Keyran, il resterait toujours ce sentiment dans leurs coeurs... celui d'avoir effleuré une frontière, invisible et impalpable. Elle regretterait à jamais d'être revenue en arrière. Non, ils allaient aller de l'avant. Avancer encore et encore et advienne que pourra. Après tout le dénommé Naju semblait bien connaître ce genre de situations et semblait expérimenté dans le rôle de la désertion. Peut être accepterait il de les guider un peu... Tant qu'Akikaze serait complète, ils tiendraient. Ensemble, ils étaient capables de tout.
Primura retourna dans la grotte après avoir lancé un dernier regard vindicatif à la tempête qui les bloquait et cinglait son visage de ses traits gelés.

Kisuke avait la tête posée sur le cadavre de sa cousine et semblait assoupi, l'adolescente le laissa là où il était, pensant qu'il préférait rester seul pour le moment. L'angle qu'avait pris la tête de Shousan, indiqua à l'adolescente que lui aussi s'était laissé happer par le sommeil. Seul Tenki semblait encore un peu perdu. La jeune fille s'approche de lui et l'entoura tendrement de ses bras engoncés dans sa robe de cuir souple.
« Tout ira bien lui... » chuchota t-elle. « Ensemble, rien ne peux nous arriver... nous sommes Akikaze... » termina t-elle avec une note confiante dans la voix.
Tenki tremblait, la jeune fille l'allongea et posa sa tête ébouriffée sur ses genoux tout en lui caressant gentiment les cheveux. Très vite, elle le sentit se détendre.
Naju semblait endormi lui aussi, elle avait vaguement entendu ce qu'il avait dit à propos du retour chez eux mais elle avait d'ors et déjà décidé qu'il en serait autrement. Il était trop tard pour faire machine arrière, tant dans les faits que dans les pensées. Elle lui demanderait plus tard s'il accepterait de les aider sur un bout de chemin. Après tout, cela devrait aussi l'arranger, à plusieurs on est toujours meilleurs. C'est sur cette pensée positive, que Primura sentit ses paupière s'alourdir et son menton tomber sur sa poitrine, ses cheveux formant comme des rideaux immaculés autour du visage serein de son aimé.

Le froid la gagna avec l'inconscience. Son esprit chaviré par le sommeil et la température lui lança de vagues echo d'alertes qu'elle fit taire, s'abandonnant à la glace. Le souffle de ses amis se fit plus ténu, déjà la rigidité glacée caractéristique de ces situations de grand péril les gagnait.
Un bruit incongru lui fit ouvrir les yeux et se redresser vivement, la main sur la poignée de son épée. Trop vivement : des points dansèrent devant ses yeux et ses jambes la lâchèrent sous le choc de cet effort trop violent. Ses muscles étaient eux aussi endormis. La panique qui menaçait de la gagner fut immédiatement douchée par la voix calme et tranquille de Keyran. Cette voix dont il semblait pouvoir jouer avec autant de prestance que de sa flûte. Les mots la piquèrent au vif, titillant sa fierté et le peu d'orgueil qu'elle avait conservé en quittant son village adoré.
* Finir comme ce jeune homme... comment ça ? * pensa t-elle, l'esprit encore engourdi.
Soudain elle compris et se précipita aux côtés de son aimé. Ses lèvres avaient bleuies et il était glacé.
« Non... non... Tenki... Tenki ! Réveille toi ! Debout ! Parle moi ! Tenki... non... c'est pas drôle... répond moi... ! Tenki ! »
Elle lui frictionna vigoureusement les joues, les épaules, le torse et les jambes mais rien n'y fit.
* Mort ? Non ! Non pas toi Tenki ! Je ne le permettrai pas... ouvre les yeux bon sang !*
La proposition de Keyran, savamment dosée, correctement distillée, toucha l'adolescente en plein coeur. En cet instant précis, le déserteur l'avait entièrement à sa merci. Offerte. Prête à tout. Au meilleur comme au pire... et surtout au pire. Les paroles concernant Maika avaient fait vibrer un écho particulier en elle. Au plus profond de ses convictions à présent en miettes, elle savait qu'elle pensait la même chose.
Délaissant Tenki, elle courut jusqu'à Shousan et constata le même état avant de filer voir Kisuke et se rendre compte de la même chose. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, il semblait vouloir jaillir hors de sa cage thoracique, fuir loin de cet être à qui il permettait de vivre. S'en était presque douloureux.
Le coeur au bord des lèvres, Primura se prit la tête dans les mains, les mèches de son front dissimulant ses yeux à nouveau humide.
* Qu'ai je fait ? Oh Reine de Glace qu'ai je fait ? *

Elle repensa à l'offre de Keyran. Vite. Il fallait décider vite. Un souvenir la heurta de plein fouet. Cette fameuse nuit où elle avait rencontré le déserteur. Elle lui avait demandé : « Que dois je faire pour devenir comme vous ? ». La réponse était à présent évidente.
* Le suivre... *
Ses mains, légèrement tremblantes quittèrent son visage encore plus pâle que d'ordinaire. Elle se leva, à nouveau droite, à nouveau digne. Lady jusqu'au bout des ongles et pourtant soumise. D'une main elle souleva Kisuke par sa tunique et le prit sur son épaule avant de retourner à côté de Shousan et de faire de même. Elle les déposa doucement à côté de Tenki avant de les contempler, l'oeil hagard.
* Moi qui vous avez pourtant juré que nous ne séparerions jamais... je me fais à nouveau Parjure. Pour vos vies. Pour nos futurs. Puissiez vous me pardonner. Puissiez vous continuer de m'aimer. *
Elle se tourna vers Naju. Ce garçon si bizarre et si différent d'elle. Il semblait solitaire mais avait paru l'accepter. Un peu. A sa façon. Ce « on » était de bonne augure. Cela semblait si facile pour lui.
Son regard rose bonbon se posa enfin sur Keyran. Il était désormais la seule lumière dans son monde soudain obscure. Une lumière si sombre qu'elle en éclipsait presque les ténèbres qui avaient désormais pris possession de son existence. Mais au fond, n'était ce pas ce qu'elle avait toujours voulu ? Il lui promettait ce dont elle avait toujours rêvé. Ce qu'on lui avait toujours refusé.
« Vous avez raison... » répondit elle simplement.
Un pâle mais franc sourire naquit sur ses lèvres d'enfant. Mettant un genoux à terre, elle baissa doucement la tête.
« Si vous les sauvez, considérez moi dés lors comme votre plus fidèle suivante. » prononça t-elle d'une voix claire qui se répercuta sur les parois gelées de la grotte.
A l'instar d'Icare, elle volait au devant du soleil. Consciente qu'elle risquait bien d'y laisser ses ailes blessées.

Sombre Lumière
D'une Nuit Funeste
Décision




HRP : Pardon Naju.
Primura Tchinonamida, anciennement kunoichi de Yukigakure No Sato à présent désertrice.

Que tous vos rêves se réalisent sauf un !

There was a chunin and his wife, and he was beautiful, a proper artist with his knife...
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Keyran
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Keyran »

Le regard de Keyran se posa sur le jeune Naju, et n'en bougea plus pendant un moment. Pendant que Primura parla. Il l'écoutait, en silence, l'air de penser à autre chose en même temps. Il en avait la capacité. Il en avait l'habitude. Lorsqu'elle eut fini, lorsqu'ils eurent fini, tous deux, de se décider, Keyran reporta alors son attention sur les trois jeunes gens endormis et prit la parole.
 « Tu ne devrais pas parler ainsi, garçon. Ton âme a peut-être été corrompue, qu'en sais-je, mais elle n'a certainement pas disparu. Il ne faut pas parler de l'âme à la légère, c'est important... sans l'âme il n'y a pas de vie. Quelqu'un sans âme, ça s'appelle un zombie. Tu as l'air bien trop vivant pour un zombie... ma foi, quant à toi jeune fille, je vois que tu as l'intention de sauver tes trois camarades, c'est quelque chose qui pourrait paraître louable mais... comment dire ? »
Il marqua une pause pour fixer la jeune fille dans les yeux :
 « Nous sommes en pleine tempête, pressés. Je pèse mon poids et vous deux pesez le vôtre. L'animal que tu vois est un oiseau, pas un dragon... Je peux vous emporter, tous les deux, en plus de moi. Mais il n'y a de place que pour quatre personnes. »
Il marqua une pause pour mieux faire digérer la sentence.
 « Vous ne pourrez en sauver qu'un seul. Tâchez de faire vite pour vous décider, je n'aime pas perdre de temps.»
Primura choisit de sauver Tenki.
Première arrivée première servie.
Keyran embarqua le jeune homme devant lui, sur l'oiseau, et invita les deux autres à monter tout à l'avant. Et sans le moindre regard de sa part pour les deux qu'ils avaient laissés, il s'envola vers Yuki pour un trajet d'une heure bien mouvementé mais le vent soufflait en leur faveur. Ils étaient bien haut et il ne fut pas difficile de comprendre pourquoi Keyran s'était mis derrière : ses cheveux volaient de tel sorte qu'avec le gel qui les recouvrait de plus en plus ils devenaient de véritables fouets. Lorsqu'ils arrivèrent en vue de Yuki ils volaient si haut qu'il était difficile de distinguer le sol – et avec la neige qui tmbait, le voile qui recouvrait toute la ville et le peu de monde qui traînait dehors, il n'était pas étonnant que personne ne les remarquât. Keyran fit se poser l'Oiseau devant la porte des Kentaro, et y posa Tenki, puis frappa, interdisant à Primura de bouger. Le temps qu'on vînt leur ouvrir, ils étaient déjà loin.
Keyran les fit ensuite atterrir au pied d'un toboggan que Primura connaissait désormais bien, et descendre de monture.  « Va mon ami, je te sens affamé. Reviens-moi dans deux heures. »
L'Oiseau s'envola. Keyran se tourna vers eux, sans vraiment sembler s'inquiéter de leur état de nerf.
 « Maintenant écoutez-moi bien, tous les deux. Je ne vous ai pas pris avec moi pour le simple plaisir d'avoir de la compagnie. Mon but c'est de faire de vous des êtres parfaits – prêts à recevoir ce que tant d'hommes ont cherché et que nous sommes enfin sur le point de découvrir. Je compte bien développer vos aptitudes un maximum. Je n'aime ni la faiblesse ni l'erreur – et là où je vous emmène, vous aurez intérêt d'être prêts. Il vous reste un mois pour être à la hauteur. Et deux heures pour prendre tout ce dont vous aurez besoin. Il vous faudra de quoi voyager longtemps, et traverser plusieurs climats différents. Il vous faudra des armes pour vous battre, des parchemins pour vos techniques car là où nous irons nous ne pourrons plus nous permettre de nous arrêter – prenez de quoi dormir. Prenez tout ce à quoi vous tenez le plus. Ce qui est important. Mais ne vous surchargez pas. N'oubliez pas que Lukhia n'est pas un dragon. Ni une mule. Que vous passerez plus de temps avec ce que vous emportez sur votre dos que sur le sien. Prenez ce qui fera de vous des gens forts. Des vrais ninjas. Le genre de ninja dont le monde entier tremblera rien qu'en entendant leur nom. Le genre de ninja que tout le monde recherche, que tout le monde est prêt à payer cher pour en avoir la tête, mais que personne n'ose affronter. Des êtres magnifiques et invulnérables.
On se retrouve ici dans deux heures – et je sais que vous viendrez sinon, ce soir, Yuki pleurera des morts supplémentaires. »

Il leur sourit, à tous les deux.
Il était temps pour les jeunes gens de profiter de ce qui était peut-être leur dernier « quartier libre ».
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Shirasagi Naju
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Shirasagi Naju »

" Âme corrompue. " dit-il. Puis il se regarda les mains comme si ces dernières allaient lui permettre de comprendre les termes qu'on venait de lui énoncer. Ce n'était évidemment pas le cas. Pas d'âme, pas de vie, zombie, etc. Aucun sens à ses oreilles. Cet homme avait perdu la tête. Il avait croisé des êtres noirs de coeur, noirs d'esprit, qui vivaient ou qui avaient vécu. Il ne savait pas ce qu'ils étaient devenus, et le Grand Héron ne voulait pas lui en dire plus. Ce n'était pas grave de toutes façons, il s'en fichait un peu. Un moment intéressant allait se dérouler devant ses yeux. La jeune fille devait, non, avait, choisi un des trois garçons présents. Les deux autres ... Il se fichait de ce qu'ils deviendraient, mais ... Elle avait fait le choix tout de suite, comme si la solution était claire comme de l'eau de roche à ses yeux. Pourquoi avoir choisi celui ci plutôt que les deux autres ? La solution à ce problème lui échappait, et pour le moment, il se refusa à y réfléchir. Premièrement il ne les connaissait pas très bien, et de plus, il ne réfléchissait pas comme Primura, de toutes façons. Vint alors le voyage en oiseau. Les cheveux gelés, le froid qui s'engouffrait dans son manteau, la faim qui le taraudait... Ce n'était rien face à la vue que le vol lui permettait d'avoir. C'était intéressant, et il se dit qu'un jour, il trouverait une manière de voler lui aussi. Mais pas tout de suite. Il devait écouter les babillages incessants de Keyran. Encore cette histoire d'être parfaits. Encore cette histoire d'invulnérabilité.

" Nous avons un mois. " répéta-t-il. Il serait près. Il avait une série de techniques qu'il devait commencer à apprendre, mais elles étaient là, dans sa tête, aussi prêtes que les shurikens l'étaient à sa ceinture. Aussi mortels que ces projectiles, mais bien plus intéressantes, du moins, pour lui.
" Nous avons deux heures. Bien. " conclut-il d'un ton monocorde avant de se retourner vers la ville. Sans vraiment connaître le village de Yuki, il y avait aperçu un magasin, ou plutôt, la peu regrettée Maika lui avait montré du doigt.

Keyran ne s'en était peut-être pas rendu compte, mais il avait ouvert les valves de la folie chez le déserteur. Il avait simplement dit que Yuki devrait pleurer de nouveaux morts s'ils ne venaient pas, et, simplement pour lui donner raison, il décida de s'en charger. Poussant la porte du magasin, il se rendit vite compte que l'homme qui le tenait n'était probablement pas un ancien ninja. Ses yeux tentaient de sonder son esprit. Bien entendu, il n'y arriverait pas. Cela faisait bien longtemps que personne ne l'avait regardé de la sorte, mélange d'espoir - qu'il achète quelque chose - mais de crainte - son arrivée tardive. Peut-être voulait-il fermer et il l'avait empêché de le faire ? Quoi qu'il en soit Naju savait parfaitement ce qu'il voulait. Quatre rouleaux. Pas plus, pas moins.

* Prends en plus ! Prends tout ! Prends cette hache ! Prends cette technique ! Vite ! * lui criait une voix dans la tête. Il la fit taire d'une pensée. Il n'était pas là pour ça. Il était là pour ces quatre rouleaux. Rien de plus. La voix du commerçant le fit revenir dans le monde réel.
" Ce sont des parchemins avancés que tu as choisi. Si tu cherches le Henge c'est plutôt par là. " lui fit-il en lui montrant un coin d'initiation aux arts ninjas.

Naju sourit, et effectua quelques taos, sous le regard déconcerté du commerçant.
« Sagiri no Kansei. »
L'homme ne s'en rendit compte que trop tard, mais il était bien pris au piège ... par de la brume ? Comment était-ce possible ?

Il avait déjà tenté cette technique par le passé, mais jamais en situation de danger : Se concentrant, il tenta d'envoyer son chakra dans une petite partie de la brume qui entourait déjà le commerçant. Cela ne dura qu'une fraction de secondes, mais à n'importe quel moment, il pouvait se remettre de sa surprise et se mettre à crier ... Ceci dit avec la tempête extérieure, il pourrait bien hurler à s'en faire saigner les poumons que cela ne changerait rien.

Concentrant son chakra, le déserteur tenta de la rendre liquide au niveau de la bouche. Lui rendre son aspect initial : celui d'eau. Ce ne fut pas vraiment un échec mais ce ne fut pas non plus une réussite. La tentative de Mushinoiki no Jutsu ne fit que rendre liquide la brume autour du visage de sa victime. Cependant, l'eau n'était pas suffisante pour se défaire de lui. Il avait bu la tasse, tout au plus.

Naju secoua la tête, et s'arma d'un kunai. Le sort de cet homme était de toutes façons scellé depuis qu'il était entré dans le magasin. Il ne devait y avoir aucun témoin. Quelques minutes plus tard il était de retour au toboggan.

Lorsqu'il sortit du magasin, il le fit avec quatre rouleaux supplémentaires, mais aussi avec une bourse de pièces en moins.

Après tout, il s'agissait d'un assassin, pas d'un voleur...
Tu n'existes pas. Tu n'existes pas !

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Primura Tchinonamida
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Primura Tchinonamida »

La jeune fille avait peur de comprendre. Non pire. Elle ne voulait pas comprendre. Ce sous entendu menaçant qui se profilait devant elle comme un spectre intimidant, coulant de la bouche d'un homme qui avait tout de la Mort. La question qui n'en était pas une lui fit lever la tête pour dévisager anxieusement Keyran. Leurs regards se croisèrent et elle comprit avant qu'il ne prononce les paroles fatidiques à l'allure de sentence. Un seul. Oui, un seul des trois autres membre d'Akikaze pouvait être sauvé. Primura sentit un curieux paradoxe s'opérait en elle. Intérieurement elle enrageait, imaginant dix scènes, cent possibilités, mille trames toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Elle se débattait contre cette réalité écrasante, si évidente, si simple... trop. Extérieurement, elle affichait un air tristement résigné. Celui de la vaincue à qui l'on retire parcelle après parcelle de son Existence. La réflexion avait duré l'espace d'un instant. Déjà les mots franchissaient ses lèvres tremblantes.

Son regard se porta en même temps sur les trois bouilles des adolescents mourant sur ses genoux. Quel être infecte était il donc pour lui infliger un tel dilemme ? Quelle créature haïssable était elle pour décider de la vie ou de la mort de jeunes hommes qui avaient encore toute la vie devant eux... qui étaient ses amis... ?
« Je choisis Tenki. » dit elle simplement.
Les larmes coulèrent, naturelles, amères, âpres, douloureuses...
Quelque chose s'était irréversiblement brisé en elle. Son coeur s'emprisonnait lentement dans une gangue de glace, à l'instar de ses amis, mourant de froid. Elle aussi mourait, de manière autrement plus douloureuse et lente.
* Puissiez vous me pardonner... nous nous retrouverons dans l'autre monde. * pensa t-elle avant de prendre Tenki dans ses bras comme s'il s'était agi d'un bien extrêmement fragile et précieux.
Keyran se retourna pour prendre son Amour mourant et le poser sur l'oiseau. Le regard que la jeune fille posa sur le dos du déserteur aurait pu geler un volcan en éruption.
* Il payera... d'une manière ou d'une autre. Cela je vous en fait la promesse. * songea t-elle en grimpant sur le dos de l'énorme volatile.
La monture prit son envol et Primura ne put s'empêcher de tendre une main désespérée vers les corps inanimés de ses amis, comme si elle avait pu par ce geste les assurer de son soutien, comme si elle avait pu les aider par ce mouvement aussi dérisoire qu'inutile. La déchirure qui s'aviva alors en elle, occulta le froid et la violence du vent. Seul cette douleur demeurait. Vive et tenace, elle la tenaillait, la lançait, l'écartelait de toute son invivable puissance.
Primura ferma les yeux, s'immergeant au plus profond d'elle même pour se recueillir. Pour fuir. Pour se cacher.
Elle ouvrit les yeux en se sentant atterrir. Les pattes de l'oiseau se posèrent enfin sur le plancher des vaches. Devant la maison de Tenki dont elle avait fait le description au déserteur. Celui-ci déposa le jeune homme devant la porte et toqua, levant impérieusement la main en direction de Primura lorsqu'elle fit mine de vouloir descendre elle aussi. Impuissante, elle ne put que regarder le corps affalé sur le parvis de son bien aimé alors qu'ils s'envolaient à nouveau.
* Je n'ai même pas pu lui dire adieu... ni l'embrasser une dernière fois... pour cela aussi tu payeras Keyran. *

C'est plus pâle qu'une morte qu'elle descendit de l'oiseau dans ce petit parc qui l'avait vu attendre impatiemment le retour de ses amis et de Naju de leur mission au rouleau. En compagnie de Maika... morte de la main de la même personne qui lui avait retiré ses amis et son amour. De ce déserteur qu'elle avait juré de suivre et de servir au mieux de ses capacités. Elle avait les nerfs à fleur de peau et tremblait légèrement. Rage, amertume, tristesse, désespoir et plus encore la secouaient au grès de leurs douloureux élancements.
Pourtant, elle écouta avec attention les paroles de l'homme qui régirait désormais sa vie... ou sa non-vie.
* Ce que tant d'hommes ont cherché et que nous sommes enfin sur le point de découvrir ? Qu'est ce que ça peut être ? Un trésor ? Un jutsu ? Remarque... c'est peut être un Coeur... certains semblent en manquer cruellement. Un mois pour être à la hauteur ? C'est peu... être parfait en un mois ça me semble vraiment présomptueux... être à la hauteur de quoi ?*

Elle établit mentalement la liste des affaires qui lui manquaient. Son snowboard était bardé de matériel pri
mordial depuis qu'elle l'avait fait créer mais il lui manquait les matières périssables, quelques affaires personnelles et de nouveaux achats de techniques. Deux heures... c'était long et court à la fois. Il y a longtemps, elle avait évoqué cette question avec la bande à Kibo en partageant un goûter dans leur cabane du parc. « Que feriez vous s'il vous restait une heure à vivre ? »
En y réfléchissant bien c'était nul comme question. On ne peut pas prévoir les circonstances de ce moment... et la réponse détaillée qu'elle en avait fait à l'époque ne ressemblait que de très loin à ce qu'elle avait prévu... seul avantage : elle bénéficiait du double du temps.
Sans perdre un instant, elle posa son snowboard à terre, l'activa, et fila à toute vitesse à travers les rues de Yuki. Elle ne prit pas garde à détailler son village adoré, à apprécier ses odeurs et ses bruits, son architecture et sa population, ses femmes et ses hommes, ses enfants et ses anciens...
Toutefois, lorsqu'elle arriva devant le manoir familiale elle entra et prit quelques instants pour détailler les rosiers bien entretenus, la petite allée qui montait jusqu'au parvis et la porte en bois précieux. Elle l'ouvrit presque religieusement et entra avec un air faussement enjoué.
« Je suis rentrée ! » cria t-elle en retirant ses bottes avant de traverser le couloir à toute vitesse pour grimper les escaliers et filer dans sa chambre. Là, elle prit une photo la représentant entourée par sa famille et une autre où elle était avec la team Akikaze. Sur son bureau elle prit les rouleaux de techniques qu'elle n'avait pas encore étudié et l'imposant volume que lui avait offert sa famille pour son anniversaire. Elle plaça le tout dans un des sceaux de sa planche avant de faire le tour de la pièce pour récupérer de quoi écrire, le reste de ses armes ainsi que ses vêtements et bijoux préférés. Après un rapide passage par la salle de bain, savons et serviette de bain rejoignirent le tout. Le sac de couchage et les affaires de première nécessité étaient déjà intégrées. Pour finir, elle arracha la carte représentant Yuki et ses environs qui était accrochée au dessus de son bureau, la plia et la rangea dans le corsage de sa robe.
Une fois qu'elle eut fini elle descendit des escaliers et constata que sa famille était rassemblée dans le salon, partageant un thé et des petits gâteaux.

« Tu m'as l'air bien pressée ma chérie... » fit mamie Sari en l'invitant à venir sur ses genoux. Primura ne se fit pas prier et se nicha contre elle avec délice. Elle avait besoin de tendresse.
« Je pars en mission... pendant longtemps... dans une heure et demi exactement. » répondit elle tristement.
La main de la grand mère caressa gentiment le dos de l'adolescente, rassurante, complice.
« Nous t'attendrons... impatiemment mais nous t'attendrons. Nous nous y sommes préparés de notre côté dés que tu as formulé le voeu de devenir shinobi. Profitons du temps qu'il nous reste tous ensemble. Va donc faire un câlin au reste de l'assistance, ils sont tous jaloux. Moi je vais te préparer des provisions à emporter. » termina t-elle en se levant. Papi Ryodo tendit les bras pour recevoir sa petite rose contre son coeur de vieil homme. S'ils avaient tous le regard un peu humide, aucune larme ne tomba et les sourires demeurèrent sincères. Ils discutèrent comme si de rien n'était. On se raconta sa journée, les dernières affaires, les derniers potins, les dernières découvertes. Le temps passa, traître, joueur, enjôleur, perfide et mesquin.
L'adolescente partit du manoir des Tchinonamida avec comme dernière image, celle de sa bien aimée famille lui faisant au revoir de la main, sur le parvis.
* Je reviendrai... je vous le promet. * pensa t-elle avec un dernier sourire et un signe de la main.
Son snowboard fila comme le vent à travers les rues, soudain elle sauta sur un mur et le grimpa en kinobori avant de glisser sur un toit et de s'arrêter au bord. L'académie dressait ses murs blancs constellés de vitres devant elle.
« Au revoir Komoku sensei... au revoir Ryo... au revoir Ikari... au revoir tout le monde... » dit elle tout haut alors que son regard embrassait le village de toute son acuité rosée.
Elle prit la carte de Yuki, apposa une croix sur la position approximative de Kisuke et Shousan, marqua au dessus « grotte, Kisuke Sukyuri et Shousan Minzokujiketsu en danger de mort. Faites vite. ». Elle plia la carte, l'accrocha au manche d'un senkai avec un élastique avant de viser la porte d'entrée.
Priant pour que les autorités prennent cette déclaration anonyme au sérieux elle lança le projectile de toutes ses forces. La dague tournoya à toute vitesse, décrivant une courbe élégante sur la droite, évitant ainsi les murs avant de se planter profondément dans le bois de la porte.
Satisfaite, l'adolescente sauta du toit et atterrit sur sa planche avant de foncer jusqu'au lieu de rendez vous. Une minute d'avance à sa montre à gousset. Naju était déjà prêt. Ce garçon l'intriguait mais le moment d'apprendre à le connaître n'était pas encore venu. Plus tard.

Pour le moment, elle se focalisait sur les sensations qui la traversaient à chaque pas. La sensation de perdre quelque chose. La sensation de quitter quelque chose. La sensation d'avancer sur une voie encore inconnue.
Le parfum de l'aventure agaça ses narines comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Son regard brillait et elle même aurait été incapable de dire si c'était de tristesse ou d'excitation.
« Je suis prête. » dit elle simplement, l'air décidée.

Chemin détourné
Voie dérobée
Destinée
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Shirasagi Naju
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Shirasagi Naju »

Naju était assis depuis un moment quand Primura réapparut. Ou plutôt, quand ses yeux apparurent devant lui. Le rose de ses pupilles étonnait le jeune déserteur, et il se demandant comment il était possible qu'elle se soit retrouvée avec une telle couleur. Quoi qu'il en soit s'il était étonné il n'en laissait rien paraître. Les années passées au Kuran lui avaient enseigné pas mal de choses, mais la première était de ne pas laisser transparaître ce qu'il pensait. Quand aux sentiments, cela faisait bien longtemps qu'il les avait enfoui au fond de lui, les enveloppant d'une carapace, d'un cercueil de glace qui ne fondrait probablement jamais.

Mais si Naju avait été surpris par le retour de la jeune fille, c'était parce qu'il était en plein entraînement. Comme d'habitude en quelque sorte. L'échec de sa nouvelle technique sur le marchand avait presque réussi à le rendre furieux. Enfin dans son cas, c'était le Grand Héron qui s'était moqué de lui, intérieurement, comme d'habitude.

* Tu es faible mon jeune ami. Tu ne devrais pas pourtant. *
* Tais toi. *
* Tu es faible. Et cela te perdra. *
* Mais vas tu te taire ? *

La conversation mentale ne disparut pas avant qu'il ne se lance dans l'entraînement forcené de cette technique. Il voulait l'apprendre avant de repartir. Ils avaient deux heures, et l'assassinat du marchand n'en avait pris qu'une demie. Il lui restait donc les trois quarts du temps alloué pour la maîtriser.

Il se concentra et prépara son chakra de la manière dont il avait l'habitude. Lançant sa première technique, un nuage de brume se créa autour de lui. Cette technique n'avait plus de secret. Ou plutôt si : comment la faire évoluer en quelque chose de plus dangereux encore.

Sous le regard desintéressé de Keyran, il solidifia la brume autour d'un arbre. Il n'avait pas de problème pour cette partie. C'était maintenant que ça se gatait. Réfléchissant, il se mit à tenter de liquéfier un bout de la brume. C'était là tout le principe de la chose. Malheureusement, dans un premier temps, ce fut le cas de tout le nuage.

Pestant, il recommença. Au fur et à mesure que le temps avançait, il réussissait à ne plus liquéfier qu'une partie plus petite de la surface gazeuse. Bientôt, il pourrait peut-être choisir quelle partie exactement de celle-ci se transformerait en eau ? Il ne s'attendait pas à ce que Keyran l'aide, et pour le moment ce dernier restait dans son coin. Ce n'était d'ailleurs pas plus mal, il n'avait pas envie de perdre de temps dans des babillages inutiles.

D'un coup, il eut une idée. Plutôt que de tenter d'envoyer le chakra de manière aérienne, peut-être fallait-il se concentrer et tenter de le visualiser liquide ?

C'était une possibilité qui semblait sortie de nulle part, mais pourtant, lorsqu'il fit ceci, la réussite ne semblait plus très loin. Fatigué, il décida qu'il avait assez avancé. Peut-être même avait-il réussi sans s'en rendre compte à maîtriser la technique ?

Ce fut alors que Primura arriva. Elle semblait moins triste que lors de son départ.
« Je suis prête. »

Naju secoua la tête, en se disant qu'on n'était probablement jamais prêt pour la désertion. Mais quelle importance...
« On dirait qu'il va faire meilleur. C'est peut-être un bon présage pour le voyage. Ou peut-être qu'on ne passera pas la nuit. Quelle importance ? »

Toujours ces mots sortis du contexte. Toujours.

[Je m'ennuyais au taf, donc voila un petit entrainement. J'espère qu'avec ceux que j'ai fait avant, on peut considérer que je maîtrise ma TP :D. Par contre j'ai pas de correcteur ortho, donc excusez mes hypothétiques fautes]
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Keyran
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Keyran »

Keyran avait observé Naju s'entraîner. Il n'avait pas dit un mot. Il s'était contenté de regarder, dubitatif. Il ne comprenait pas ce que cherchait à faire le jeune homme. Et apparemment le jeune homme n'avait pas non plus tout compris de sa technique car elle ne fonctionna pas tout à fait comme elle aurait dû. Enfin nul doute que cela viendrait avec la pratique. Il aurait pu le conseiller mais il ne le fit pas. Il préférait se taire qu'avouer qu'il ne connaissait pas ce que le jeune homme venait d'essayer.

Enfin Primura arriva, avec un snow. Elle n'avait pas beaucoup d'affaires. Keyran ne se posa pas davantage de questions, tant pis pour eux.  « Allons-y. Le temps s'améliorera sur le chemin. Nous allons changer de trajet. On va passer par Konoha puis prendre de là ce qu'on trouvera comme bateau. On en aura pour environ quatre jours. Quant à toi, garçon, laisse tomber tes manies de débutant. Tu es un assassin, montre le. Ne sois pas hésitant lorsque tu tentes une technique. Ne te demande pas si tu vas y arriver. Arrives-y, c'est ce qui fera la différence. Jeune fille, je pense t'avoir assez analysée pour savoir que tu n'agis pas sans raison aussi je te laisse emmener ton snow mais tâche de ne pas blesser mon oiseau. Je vous emmène dans une aventure d'où vous sortirez grandis. »

L'Oiseau se posa, Keyran les fit monter et prit leur suite. Ils décollèrent mais ne volèrent pas longtemps. Un peu après les portes, ils durent se remettre à marcher.  « Le ciel est trop dégagé, nous ne serions pas discrets... c'est saison de chasse en ce moment... alors profitons en pour discuter un peu tout en marchant. Nous nous rendons à Kiri pour faire l'examen chunin. Ca je vous l'ai peut-être déjà dit. Je vous ai sûrement déjà dit aussi que je n'aimais pas l'échec. Je vous emmène là-bas pour vous mettre à l'épreuve. Vous avez intérêt à réussir car je ne m'encombre pas de faibles. J'attends de vous un travail cohérent. Logique. Ta technique de tout à l'heure, je te laisse une heure pour l'améliorer. Et toi jeune fille, le même temps pour en apprendre une autre. Il y a des arbres là-bas. Alors entraînez-vous. Ensuite nous filerons vers le port. »

Il resta là, debout, et les laissa se diriger -ou non- vers les arbres non loin.

Naju, malgré ce que dit Keyran, un petit essai suffira pour la technique, tu peux donc choisir soit d'en apprenre une autre soit de venir taper la discute ^^.
Primura, tu apprend la technique que tu veux ou bien tu tapes la discute, si tu choisis d'apprendre une technique tache d'être le plus descriptive possible histoire que je comprenne bien. Tu fais une premiere approche de deux essais. Je donnerai le résultat du deuxième.

Enjoy.

Or die.
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Shirasagi Naju »

Un regard froid.

Un regard froid et un mouvement de tête. Et l'enfant ne scrute plus son interlocuteur mais le ciel. Et il pense. Et il rêve. Pourquoi est-il obligé d'être là. L'ennui. La violence. Puis l'ennui encore. On dirait qu'il ne vit que pour ça et pourtant il sait que c'est par cette main qu'il périra. Bientôt peut-être. Jamais qui sait. Non. Forcément un jour ou l'autre, après tout n'est-ce pas ce qu'on a toujours voulu lui faire comprendre ? Les adultes. Les enfants. Personne ne peut le comprendre, d'ailleurs, le désire-t-il ? Peut-il seulement donner une raison à ses choix, à son passé. A son futur, il n'en est pas question. Il sait comment il finit. Rouge. Mal.

Et le gamin regarde ses mains à présent. Il se dit qu'il est allé trop loin pour s'arrêter, et l'espace d'un instant, avant qu'il ne se débarrasse de cette impression comme le vent des copeaux de neige, il ressent de la lassitude. De la lassitude et de la solitude. Et il sait très bien que malgré tout ce qu'il dit, le Héron n'est pas là pour lui tenir compagnie. Il est là pour lui garder une part d'humanité. Celle dont il voudrait se défaire.

" Les pommes sont trop vertes, l'air est trop lourd ici. Il faut s'en rappeler. "


Un signe du destin, ce poème résonne encore dans ses oreilles. Et il sait pourquoi. Pour lui rappeler qu'il n'échappera pas à ce qu'il a été.

Et il se résigne à son sort. Et lance son entraînement, de plus belle. Le chakra l'enveloppe, mais il n'y atèle plus d'importance. Il ne doit pas essayer. Il doit réussir. La brume est présente. L'air est trop lourd. Il devient quasi palpable. La brume continue à s'allonger, et il regarde l'homme.

" Lorsque le moment sera venu, l'oiseau sera nuage."

La brume s'élance autour de l'arbre, et l'eau commence à perler sur l'écorce. Le chakra bout dans son intérieur, mais il n'y fais plus attention. C'est maintenant qu'il faut réussir. C'est maintenant que l'eau doit être. C'est maintenant qu'il doit mouiller le tronc de l'arbre, et si possible, exercer une certaine pression sur ce dernier.

Mais il y arrive-t-il ?

Apparemment oui. L'écorce, dans un premier temps s'humidifie, puis, étrangement, l'eau s'infiltre. Craquellement. Et l'écorce saute. Un peu. Pas trop.

" On dirait que c'est bon. Tant mieux, je commençais à m'ennuyer. Et toi Primura. Que fais tu ? D'ailleurs, as tu déjà tué quelqu'un ? Ça t'a plut ?"

Les questions étaient sorties d'elles mêmes. Comme d'habitude.
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Primura Tchinonamida
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Primura Tchinonamida »

Les mots résonnèrent dans l'esprit de l'adolescente avec la force d'un orgue en pleine oraison. Voyage, Konoha, bateau. Des mots qu'elle avait longtemps rêvé d'entendre, de savourer, de mesurer et d'expérimenter. L'appel de l'aventure soufflait en elle avec le bienveillance d'un baume qui soulageait les plaies de son coeur et de son âme.

Keyran semblait lui témoigner une certaine forme de confiance qu'elle trouvait gratifiante... et dans une certaine mesure rassurante. Il s'agissait de se faire un minimum bien voir par l'individu... ne serait que pour des raisons de survie primaires. Si elle voulait obtenir l'opportunité de lui planter une lame dans le coeur et retourner à Yuki pour embrasser Tenki ainsi que pour serrer Shousan et Kisuke contre elle, il lui faudrait passer par ce stade. Pire encore. Elle pressentait qu'elle devrait lui plaire, lui complaire, obtenir une seconde nature. Elle avait un objectif, à elle de justifier cela par la sempiternelle réplique « la fin justifie les moyens ». Jusqu'à présent elle s'était toujours positionnée contre cette façon de penser, mais elle se rendit compte que cela ne dépendait que de la personne et des circonstances. Parfois les évènements font que vous n'avez pas d'autre choix que de vous renier. Pour gagner. La victoire avait un prix.
Elle monta sur l'oiseau en prenant garde à ne pas le toucher avec le snowboard. L'experience du vol à dos de rapace géant était nouvelle et grisante pour elle. Son coeur battait la chamade alors que le splendide volatile s'élevait puissamment dans les airs. L'air s'engouffra dans sa chevelure et elle se félicita de s'être correctement emmitouflée, ses mains gantées serrant fermement sa planche contre elle. Rien que cette expérience représentait une aventure en soi. Trop occupée précédemment par Tenki, elle n'avait pas goûté à cet aspect excitant du voyage.
Le déserteur avait parlé d'une aventure dont ils sortiraient grandis. Du peu qu'elle savait des traditions de ce genre d'individus, cela signifiait au minimum qu'elle devait s'attendre au pire. Mais après tout pourquoi pas. Après avoir baignée dans une oisiveté partielle, elle se retrouvait à affronter des évènements plus dangereux que la normale.
* Après avoir stagné voilà que je brûle les étapes... ce doit être l'histoire de ma vie... *

Peu après leur altitude dégraissa et bientôt l'aigle se posa. Dommage. La jeune fille aurait bien continué encore un peu.
Les paroles de Keyran chassèrent bien vite ce regret de son esprit. Autant pour sa teneur effective que pour son contenu hors normes. Après Konoha, Kiri ? L'examen chunin en plus ? Primura sentit la tête lui tourner. Elle qui pensait brûler les étapes, c'était bien pire que ça, elle les consumait ! Aucune mission à son actif, des sorties minimes en dehors du village, un cotoyage du danger proche de zéro, une expérience du combat quasi inexistante...
La seule chose qui l'empêcha de protester fut les paroles du déserteur. Il n'aimait pas les faibles. Primura se savait forte. Au fond d'elle même, elle était consciente d'une certaine forme de talent encore en sommeil ainsi que de capacités pas encore exploitées. Mais de là à se lancer immédiatement dans une épreuve de ce genre...
* Il me met à l'épreuve... si je rate, qu'est ce que je risque ? La mort ou pire je suppose... je n'ai pas le choix de toute façon. Par la Glace en plus à Kiri... terre inconnue, climat différent... en plus historiquement parlant leurs examens se finissaient par de nombreux morts... *
Elle se mordilla le pouce, songeuse. Réfléchissant, calculant, planifiant, se remémorant tout ce qu'elle savait, tout ce qu'elle pouvait faire, comment elle allait le faire...

L'ordre du déserteur coupa court à ses réflexions. Une heure pour s'entraîner à une nouvelle technique. Un nouveau test ? Elle n'aurait jamais le temps... à moins que...
Passant la main sur un sceau de son snowboard, son arbalète se logea presque naturellement dans son poing ganté de cuir. Son autre main effleura un nouveau sceau et elle se retrouva avec un étui contenant une vingtaine de carreaux noires. La genin l'accrocha à son bandeau qu'elle portait comme une ceinture. Elle ne s'était pas encore résolue à abandonner ce symbole, ce souvenir... bien qu'elle savait que le moment viendrait rapidement... trop peut être.
Primura tendit la corde et plaça soigneusement un carreau dedans. Elle s'était déjà exercée au maniement de cette arme, une heure devrait pouvoir lui suffire, avec de la chance et de le concentration.
L'adolescente jeta un coup d'oeil à Naju. Le jeune homme s'était déjà lancé dans sa propre technique. Les paroles étranges qu'il prononçait de temps en temps sur ce ton qui lui était propre résonnaient encore à ses oreilles. Elle ne le comprenait pas mais espérait toujours instaurer une certaine forme de complicité ou d'entraide. La genin n'aimait pas être seule.
Formant une boule de neige, elle la lança sur un arbre à une dizaine de mètres où elle s'écrasa avec un bruit étouffé. Une petite tache de neige blanche de la taille d'un poing de bûcheron s'étalait à présent sur l'écorce. Une cible parfaite et qui attirerait moins l'attention que si elle l'avait tracée à coup de couteau. Bien que les trous qu'elle formerait sous peu risquaient de l'être eux...

Étant gauchère, elle plaça cette main sur la poignée et l'autre sous le fût. Elle se tenait de profil, bien droite, tentant de se détendre. Peu habituée à cette posture, même si elle ressemblait un peu à sa position de garde lorsqu'elle tenait une lame, son arme tremblait devant ses yeux. Contrôler sa respiration, réduire la rigidité de ses membres, ne pas raidir les épaules, rester fermement campée sur ses jambes. Primura se répétait les instructions minimalistes vendues avec l'arme comme un mentra. Manipuler une arbalète requérait moins de compétence que l'arc mais elle ne trouvait pas cela facile pour autant. Sa joue légèrement appuyée sur le côté de l'arme, elle fixait la pointe du carreau sensé transpercer la cible. Dix mètres. Une cible immobile. Ce devrait être facile.
Les questions soudaines de Naju lui firent perdre sa concentration et elle papillota des yeux sans appuyer sur la gâchette. Le temps pour elle de revenir au monde réel.
Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit lui engage la conversation. Mais cela lui plaisait. Peut être que lui aussi avait la volonté de se rapprocher un peu d'elle.

« Je m'entraîne à l'arbalète. Manquant de compétences pour pallier aux éventuels agresseurs à distance j'ai choisi une arme qui me permettrait si ce n'est de les blesser ou de les tuer, au moins de me défendre le temps que j'arrive à une proximité qui me sied davantage. Je pense d'ailleurs que c'est mon principal problème en tant que manipulatrice d'armes de corps à corps... le combat longue distance. Même si j'ai fait des efforts dans ce sens... » continua t-elle avec un sourire incertain. Se livrait elle de trop ?
« Je n'ai jamais tué... » dit elle en frissonnant légèrement. « On ne m'en a jamais donné l'occasion... j'ai vu des morts et j'ai désiré donner la mort... mais c'est tout. Je ne sais pas si ça me plaira... je pense que cela dépend de ce que cela signifierait pour moi... des circonstances... de la personne en face... pourtant on m'a appris comment faire. J'ai même perfectionné cet art de mon côté... mais sur des morceaux de bois. » Elle le fixa soudain plus intensément, vivement intéressée, presque passionnée.
« Et toi ? As tu déjà donné la mort ? Souvent ? Comment ? Pourquoi ? D'ailleurs tu es déjà allé à Kiri ? C'est comment ? Vraiment différent d'ici ? » Sa mauvaise manie des séries de questions la reprenait avec une virulence attisée par la solitude qu'elle ressentait du fait de l'absence de ses coéquipiers habituels.
Soudain son regard rose bonbon se posa sur Keyran qui se tenait à proximité. Si il la voyait bavarder sans s'entraîner il allait la sanctionner.

Tout en écoutant les réponses de Naju, elle épaula à nouveau son arme. Mais pas avec la même expression.
Les quelques mots de Naju lui avaient permis de sentir une certaine forme d'attention à son égard. Les réponses qu'elle lui avait donné l'avaient en quelque sorte libérée. Cela lui avait fait du bien. Pour un peu elle se sentirait comme dans une sortie normale en dehors de Yuki... et non pas avec deux tueurs chevronnés avec des litres de sang sur les mains.
Bloquant sa respiration elle fixa sa cible. La tâche blanche sembla pulser comme un coeur alors qu'une image surgissait dans son esprit. Une écorce noire comme les cheveux de Keyran. Une tache blanche comme la tenue de Keyran. Une force imposante et tranquille un peu comme celle de Keyran. Une cible... comme Keyran.
Les yeux de l'adolescente s'étrécirent légèrement sous le coup des sentiments contradictoires qui la faisaient bouillir intérieurement.
* Un jour Keyran... Plus tard... que cela me prenne, des jours, des mois ou des années... *
Son index appuya d'un geste fluide sur la gâchette.
* Droit au coeur ! *

Objectif trouvé
Temps illimité
Patience
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Keyran
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Keyran »

En plein dans le mille.
Elle avait visé juste. Et à temps. Deux secondes après que le carreau se fût fiché dans le tronc glacé de l'arbre agonisant, une grosse rafale de vent manqua de tous les faire tomber.

Keyran les avait écouté discuter, tous les deux. Ca ne se voyait pas forcément parce que, dans son coin, il fixait, pensif, un parchemin dont il était impossible de voir le contenu depuis là où se trouvaient Naju et Primura. Mais il les écoutait parce que c'était une vérité établie : il valait mieux savoir qui l'on charge de surveiller ses arrières.

Et maintenant, il se tenait là debout, à côté de l'arbre et en retira le carreau.
"Bien visé. Tu as eu de la chance. Tu prêtais bien trop d'attention à ta cible sans remarquer que les branches des arbres voisins s'étaient mises à bouger, annonçant la rafale qui un instant plus tard aurait dévié ta flèche. Tu ne prends pas assez garde à l'environnement. On ne doit pas laisser de traces."

Il lui tendit son carreau. Et posa son regard sur Naju :
"Il n'y a pas que l'oiseau qui sera bientôt nuage. Là où nous allons il n'y a que ça...de la brume, des nuages... qui cachent bien des choses auxquelles vous n'aurez que trop peu de temps pour vous préparez. Alors du temps n'en perdons plus, avançons. Je suis content de vous. Vous avez tous les deux réussi... tâchez de continuer ainsi."

Et il tourna les talons et marcha vers l'horizon.
Deux jours durant, ils marchèrent, ou se déplacèrent sur le dos de leurs invocations ou encore en snow si le coeur leur en disait. Deux jours pendant lesquels l'Oiseau ne se montra pas, et pendant lesquels Keyran marcha d'un pas si régulier qu'il en tirait des allures fantomatique.
D'ailleurs vus de loin, ils avaient tous trois quelque chose de spectral.. les cheveux blancs de la jeune primura, l'air désabusé du jeune Naju...
Keyran ne les empêcha pas de discuter, loin de là, il les écoutait même avec intérêt. Parfois, lorsqu'il trouvait la conversation intéressante, il s'en mêlait avec de grandes et longues phrases alambiquées qui auraient pu être dites simplement... mais il semblait ne pas aimer la simplicité.

Et enfin ils arrivèrent au port, devant la mer. L'air s'était réchauffé à mesure qu'ils s'avançaient et la neige avait disparu depuis longtemps. C'était précisément par ce port là qu'était arrivé Naju avec Maika. Et c'était par celui-ci qu'ils allaient repartir.
"Il y a un bateau qui vous plaît plus qu'un autre ? oh non attendez, j'ai trouvé. On va prendre celui-ci."

C'était un bateau assez beau, mais pas très grand. En très bon état, qui donnait l'impression d'avoir été remis à neuf. Ils ne seraient pas trop de trois pour le faire naviguer.
"En plus il n'y a personne à bord...ce sera facile."
Il les fit monter, leur donna quelques ordres de base, simples. Primura dut aider à la navigation. Naju au nettoyage des cales si quelques marins souls s'y étaint endormis.
"A partir de maintenant, si vous croisez qui que ce soit... vous devrez être quelqu'un d'autre"
L'Oiseau choisit ce moment pour se remontrer. Deux rouleaux dans les mains.
Il se tourna vers Primura, honneur aux dames. Et lui en tendit un .
"Tu seras Kairi Fukuda, genin de Ame... voici tes faux papiers. Pour le bandeau ça devrait arriver en cours de route... tout ce que tu dois savoir est là dedans. Arrange toi pour que personne ne rtrouve ça....Et cache moi cette planche a un endroit où les garde côtes ne risquent pas de la voir...c'est ce genre de fantaisie qui te rendra reconnaissable. Essaie d'avoir la même tête que sur la photo."

Puis il se tourna vers Naju et lui tendit l'autre rouleau.
"Tu seras Kawaige Matsumoto. Genin d'Ame. voici tes faux papiers, pareil que pour la demoiselle."

Puis, il bomba le monta le petit escalier qui menait à la cabine du capitaine. Instantanément, ses cheveux changèrent de couleur, raccourcirent, il perdit quelques centimètres de taille et les contempla de haut, un instant, avant de leur lancer, d'un ton njoué :

"Et vous m'appellerez Capitaine. Mon nom sera Kanjigaï Hukarezu. Jônin d'Ame. Toi et lui, vous êtes cousins. C'est pour ça que vous viendrez ensemble."

Il disparut dans sa cabine, les laissant là, sur le pont. Ils pouvaient toujours frotter, ou profiter du temps qu'il leur restait pour s'entraîner. Lui, il avait un bateau à piloter - chose qu'il n'avait fait qu'un fois dans sa vie auparavant. Le Titanic, ça vous dit quelque chose ?

HRP: ALors. Avançons un peu en attendant ceux qui nous suivent mais sont devant nous.

Vous répondez comme vous voulez, et pour ce qui est de l'entraînement comme je serai pas là, Primura tu seras Mjisée par Hyodo, et Naju tu seras mjisé par Miyu :p. (ou alors Anshu se dévoue pour tous vous mjiser)
Vous inquiétez pas, la suite viendra bientôt, je serai là sans l'être :).
N'oubliz pas que dimanche c'est freezé pour les techs/entraînements
♫♪ "You summon and kill, summon and kill ♪♫ (...) Is sanity..the price to pay for power ?"
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Primura Tchinonamida
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Re: [Pour Primura et Naju] L'envolée Sauvage.

Message par Primura Tchinonamida »

C'est presque au ralenti que Primura vit le carreau terminer majestueusement sa trajectoire en plein dans la cible qu'elle s'était fixée. Le choc fit chuter un peu de neige et l'adolescente ne put s'empêcher d'y voir un coeur saignant qui avait cessé de battre.
* Un jour... *

L'homme de ses pensées apparut soudainement à côté de l'arbre et en retira le projectile. Quelle ironie. Le tourmenteur qui retirait de l'arbre une arme qu'elle avait pensé envoyer dans son coeur telle une mortelle Cupidon. Des pensées indignes d'elle firent irruption dans son esprit confus et elle les chassa en secouant rapidement la tête.
Les paroles du déserteur lui offrirent un échappatoire bienvenu qu'elle saisit au vol. Les conseils justes et pragmatiques firent mouche. Elle hocha la tête pour marquer son assentiment.
« C'est entendu... je ferai attention à l'avenir. » dit elle sincèrement.
Elle récupéra son carreau avec un « merci » prononcé du bout des lèvres avant de le ranger dans son étui tout en l'écoutant parler.
L'adolescente posa son snowboard à terre et l'activa. Flottant à dix centimètres du sol, elle suivit le rythme du déserteur sans sourciller, attentive. Même si la présence de Keyran avait quelque chose de rassurant dans son aura puissante et tranquille, elle craignait toujours de tomber dans un piège tendu par d'éventuels Yukien.
Pour tromper sa nervosité, elle tenta d'engager le dialogue avec Naju. Apprendre à le connaître. Tout y passa, de sa couleur préféré en passant par son style de musique avant d'embrayer sur ses voyages et ses plats favoris.
Impressionnée par la marche de Keyran, l'adolescente passait de longues minutes à juste fixer son dos. Nul doute que si elle avait été à pied, elle aurait réclamé une pause depuis longtemps. Son regard errait également sur le paysage qui les entourait. C'était la première fois qu'elle s'éloignait autant du village et même si les lieux qu'ils traversaient ressemblaient énormément à ceux de son enfance, pour elle, ils étaient différents. Ils avaient ce petit quelque chose d'inhabituel, d'inconnu, de nouveau...
La pause du soir fut la bienvenu. Bien que peu fatiguée musculairement parlant, elle était contente de ne plus bouger. Ils firent un petit feu et la jeune fille sortit ses provisions qu'elle proposa à Naju et Keyran. C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'elle avait affreusement faim. Le voyage, les émotions, les tourments, formaient un tout que son estomac réclamait à corps et à cris de combler.
Enfin, s'enroulant dans son épais sac de couchage, elle y disparut presque complètement avant de s'endormir en position foetale. Seule une partie de sa chevelure couleur de neige dépassait légèrement. Elle pleura en silence son amour, ses amis, sa famille, Wei-Chi, ses camarades, sa vie passée... avant de sombrer dans un sommeil profond et sans rêves.
Ils se réveillèrent tôt et Primura prit le temps de se changer derrière un rocher. Une Lady avait sa pudeur et ses aises, même en mission.

Le lendemain fut un peu plus morose que le précédent. La genin se contentait de suivre le leader de leur trio. Lui posant quelques questions de tant à autre ou l'écoutant lorsqu'il réagissait aux paroles échangées avec Naju. Souriant parfois devant ses propos profonds et développés, parfois si compliqués qu'elle sourcillait pour en comprendre le sens.
Le soir du deuxième jour, ils établirent des tours de garde. La jeune fille ne pleura pas ce soir là. Elle ne voulait surtout pas qu'ils la voient avec les yeux rouge lorsqu'ils la réveillerait. Lorsque ce fut son tour elle s'assit sur un rocher, son sac de couchage autour des épaules, son ishiyumi à la main. Après une vingtaine de minutes d'attente, sentant que le temps allait passer très lentement, elle prit un gros morceau de bois et le planta dans la neige à une quinzaine de mètres d'elle. Il faisait nuit mais la lumière tremblotante du feu rendait sa cible à peine voyante. Suffisamment pour qu'elle la devine plus qu'elle ne la voit. Épaulant son arbalète, elle tenta de détendre ses membres raidis par le froid et d'alléger son esprit inquiet. Ses pensées s'envolaient vers Tenki. Était il dans le coma ? S'était il réveillé ? Si oui, lui en voulait il ? Puis vers ses amis. Shousan et Kisuke avaient ils pu être sauvés ? Dans quel état étaient ils ? Enfin vers ses camarades. Que faisait Ryo ? Et Ikari ?
Un doute affreux l'étreignit soudainement. Une prise de conscience glaciale gela le peu de chaleur qui subsistait en elle.
Les genin de Yuki allaient certainement venir à l'examen... ils la reconnaîtront et s'en serait fini d'elle. Son coeur battit la chamade et le sang lui martelait les tempes comme un forgeron travaillerait une barre de métal.
Son tir manqua sa cible et la jeune fille grimaça.

* Comment va t-on faire ? J'en parlerai à Keyran demain... je suppose qu'il y a pensé... j'espère que je n'aurai pas à me battre contre eux... il va me falloir dissimuler tout signe extérieur qui pourrait me trahir... autant au niveau de l'apparence que des armes... je vais devoir dissimuler Miroku et mon snowboard... ça devrait être jouable... j'ai toujours la housse de mon snow et elle est assez grande pour contenir Miroku... quand à Camila, malgré sa beauté elle restait un fouet d'apparence commun... ce serait toujours ça de pris. Malgré mes Senkai et mes explosifs, sans mon épée et ma planche, je me sens toute nue... *
Primura finit par hausser les épaules, pragmatique. S'il en allait de sa survie elle n'hésiterait pas à sortir son épée. En attendant, elle se savait suffisamment douée avec ses autres armes pour tenir le coup. Sans compter sa cotte de maille qui la protégerait en partie. En attendant il allait lui falloir changer de vêtements... elle aurait la journée du lendemain pour y penser.
Inspirant un bon coup tout en reprenant son arbalète bien en main, Primura visa à nouveau sa cible. Lentement, elle apaisa son coeur dont les battements se firent plus lent, réguliers, sereins. L'esprit clair, elle bloqua sa respiration et finit de mettre le carreau dans l'axe de sa cible.
Une nouvelle bourrasque vint secouer les arbres, lâchant sur le sol des paquets de neige prélevés sur les branches alourdies des arbres alentour.
La jeune fille soupira. Pas si facile le tir à l'ishiyumi.
La nuit se passa sans incident notoires. La genin n'avait réussi à planter qu'une seule fois un carreau dans la bûche. Piètre résultat quant on pensait que l'examen qui l'attendait dans quelques jours lui demanderait le maximum de ses capacités.
Le lendemain, la jeune fille récupéra les quatre carreaux qu'elle avait tiré à côté ainsi que celui qu'elle avait réussi à ficher dans son objectif. Le voyage continua sur la même note que la journée précédente, peu de pauses, quelques paroles échangées. Primura craignait de trop parler et se murait alors parfois dans un silence songeur. Elle s'avisa des changements du paysage. De moins en moins de neige, de plus en plus d'herbe. Une herbe grasse, riche, parsemée ça et là de fleurs et d'autre végétaux. De temps en temps, elle ne pouvait s'empêcher de passer la main dedans pour en ressentir la caresse, la douceur, la tranquillité.

L'adolescente le sentit avant de le voir. L'entendit avant de pouvoir le contempler. L'océan. Le bruit de l'eau. L'odeur de l'iode. Elle accéléra pour arriver plus vite au sommet de la dernière butte. Quel spectacle. Une majestueuse étendue d'eau qui semblait embrasser le ciel à l'horizon. Interminable. Magnifique. Unique. La genin demeura là, émue, dévorant la scène, s'imprégnant de l'atmosphère, savourant l'instant.
Primura découvrait l'océan. Elle descendit presque respectueusement à la suite de Keyran, foulant avec douceurs les planches du ponton où étaient amarrés les bateaux, barques et navires. L'eau semblait vivante sous elle. Pour le moment douce et affectueuse, presque ronronnante. Mais la jeune fille sentait également une sauvagerie primaire et impériale sous cette façade assoupie.
Distraite, ses yeux volaient autour des embarcations, son esprit voguant déjà sur leurs ponts. Indécise, elle ne répondit pas au déserteur qui finit par choisir lui même. Impatiente de rencontrer le capitaine et l'équipage avec lequel ils allaient voyager, Primura monta à bord d'un pas dansant.
* Comment ça facile ? On n'attend pas le capitaine ? On ne paye pas un équipage pour nous conduire... on vole un bateau ? Et si... *
La jeune fille se résigna. Inutile de se tourmenter avec ces considérations et ces questions. Elle était entrée de plein pied dans le monde du crime.
La genin écouta les ordres et commença à étudier les cartes qu'elle trouva dans une cabine. Elle avait quelques notions apprises il y a de cela un moment, mais sa mémoire lui fournit les informations qu'elle voulait.
Remontant sur le pont, elle se prépara à s'occuper des voiles alors que Keyran les informait qu'ils devraient prendre une nouvelle identité. Excellent, elle n'avait pas besoin de lui demander... mais par contre, qui être ?
La réponse vint d'elle même sous la forme d'un rouleau gracieusement fournis par l'aigle du déserteur.
* Kairi Fukuda... ? *

L'adolescente ouvrit le parchemin et parcourut soigneusement les lignes des yeux, ingurgitant les informations les unes après les autres.
Elle le referma puis descendit dans la cale en se répétant mentalement les informations pour être sure de bien connaître son rôle. Là, elle sortit sa housse de son snowboard, fourra sa planche et son épée dedans avant de fouiller la cale. Elle finit par dégoter ce qu'elle cherchait. Une boite en bois très longue qui contenait une canne à pêche et tout le matériel nécessaire. Après avoir sortit le tout elle fourra sa housse à l'intérieur et referma soigneusement le couvercle. Avisant un hamac, elle posa la boite dedans avant de retourner sur le pont. Formant les signes du henge elle se transforma avant de comparer la vision qu'elle avait dans le petit miroir de son poudrier avec celle de la photo du parchemin. Une fois satisfaite, elle referma le poudrier et relut une dernière fois les informations du parchemin. Ses longs cheveux étaient désormais blond et liés au niveau de la nuque en une belle natte. Des mèches lui tombaient dans les yeux qu'elle avait d'un beau bleu ciel. Satisfaite, elle déchira soigneusement le parchemin, entoura les morceaux avec des notes explosives qu'elle alluma avant de jeter le tout par dessus bord. Le projectile explosa en pulvérisant les informations avant de noyer les rares fragments restant dans l'immensité de l'océan. Estimant que le henge ne suffirait pas forcément et que deux précautions valaient mieux qu'une, l'adolescente retourna à la cale où elle prit son snowboard pour sélectionner des vêtements. Après avoir fait peau neuve, elle reparut sur le pont, se sentant aussi différente que si on avait transposé son esprit dans le corps d'une autre. Elle était à présent vêtue d'un confortable pull à col roulé qui s'arrêtait au niveau du nombril. D'une veste de cuir fourrée. D'une jupe-short bleu foncé ajustée avec une ceinture blanche et de solides bottes noires qui lui montaient jusqu'aux genoux.

Pour se changer les idées, elle posa un panneau de bois à un bout du bateau et se plaça de l'autre côté, son arbalète en main. Après s'être assurée que ni Naju ni Keyran ne risquaient d'apparaître dans sa ligne de mire elle épaula son arbalète.
L'exercice allait s'avérer difficile, le roulis du bateau, allié au vent et au bruit naturel du bateau étaient autant des sources de distractions que d'erreurs. Le plus dur étant d'attendre le bon moment. Son tir devait toucher du premier coup. Elle imaginait son adversaire de dos, montant la garde. Elle était dissimulée, dans un environnement qui ne lui était pas familier, dans des conditions peu enviables pour un tir.
Prendre son temps.
Ajuster la cible, observer le vent, l'agitation du bateau, le gonflement des voiles, le grincement du navire, les cris des mouettes... tout cela en surveillant l'ennemi. Enfin, elle retint sa respiration, son index pressa la détente, le carreau partit.

Nouvelle peau
Nouvelle vie
Dimension
Primura Tchinonamida, anciennement kunoichi de Yukigakure No Sato à présent désertrice.

Que tous vos rêves se réalisent sauf un !

There was a chunin and his wife, and he was beautiful, a proper artist with his knife...
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