Adieu

Le pays lui-même... C'est là que seront réalisées une partie des missions.

Modérateurs : Anshu Kipai, Wei-chi Komoku

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Anshu Kipai
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Message par Anshu Kipai »

Sous la pâle lueur d’une lune moribonde une silhouette fantomatique se dessinait noyant son ombre fugitive derrière la cime d’une forêt des pins argentés rayonnant d’ombres irréelles à peine écloses. Tout était calme, tout était leste et seul le vent chantant les louanges de la nuit perçait l’agonie du silence. C’était un de ces moments, un de ces moments où chacun sait qu’il ne ressortira pas indemne, où chacun sait qu’il devra payer son livre de chair. Le chant du vent hurlait à la mort, il était près à affronter son destin, plus d’excuses plus d’attente l’envol comme seule issue.

Quelques pas grattant la neige, usé, fatigué par le combat le malheur ne se tait pas il pleure, sans cesse à jamais. Pas envie de parler, pas la peine. Observer sans se cacher ces mêmes traits aperçus lorsqu'il croyait encore qu'ici il pourrait exister. Pauvre fou. Un pantin ne peut vivre les fils coupés. Un oiseau sans ailes a besoin d'une cage.

D'un geste machinal, il déboutonna sa veste. La brise s'engouffra sous son pull, frissons plus ou moins désagréables. Sensation d'être vivant. Ca fait du bien, parfois. Pour s'en assurer, au cas où le doute s'immiscerait. Etouffant un bâillement, il porta une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres et tira longuement, savourer chaque lambeau de fumée, dans ses poumons, au fond de lui. Fatigué.

Il avait quitté Yuki sans prévenir personne tel une âme en peine. Ce n'était ni un adieu, ni un au revoir. Comment aurait ce pu l'être? Dit on cela à quelqu'un que l'on a pas salué? Son arrivée ici avait été discrète, sous cape. Comme sa personne. Inutile, inaperçue. Sans consistance. Pourquoi l'honneur d'un dernier rendez vous? Il ne méritait rien. Rien d'autre que de se retirer, sans dignité et sans fierté, avec cette même indifférence qu'il nourrissait pour lui et tous ces évènements qui le touchaient.

Un matin, était ce hier, avant hier? Plus tôt encore? Le temps avait effacé ses souvenirs comme un coup de vent malheureux fait s'effondrer un château de carte. Un autre matin il y avait eu un souffle contre sa nuque, et des mains sur sa peau. Et des chaînes sur ses poignets, et des aiguilles dans son coeur. Une souffrance immédiate qu'il avait cru disparue. Des barrières de soie qui s'étaient déchirées.

Il n’était rien, il n’avait jamais existé que par le nombre de mission qu’il avait effectué, que par les cris d’agonies de ses victimes. Un souvenir le frappa, réminiscences soudaines. La fuite comme un souffle de vie. Parce qu'entre ses bras il avait rêvé de l'amour et qu'il avait aimé ce rêve. Parce qu'il n'était pas beau, pas bon, de croire aux illusions des magiciens fous. Parce que l'espoir était le plus doué de tous.

Aucune émotion ne venait cependant briser le stoïcisme d’Anshu. Fujin ma sœur ne pleure pas en me perdant tu gagnes beaucoup…

Esclave, il avait toujours été plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants, ce soir il allait les rejoindre. Il n’avait plus la force de lutter contre le courant de son existence. Il consulta l'heure, se racla la gorge en se disant que c'était le moment. Des bonbons pour le voyage. Ses préférés. Le chocolat qui fond sur les doigts. Et le goût amer qui fait grimacer. Pour les enfants pas sages.

Est-ce qu'on crève de trop vivre?

La nuit, le jour virait or. N'haussant même pas un sourcil, sourire froid, en coin, posé là comme par hasard, il s’assit sur le sol.

Et quand le sol craquera sous mes pas et 4h48 sans plus pouvoir y faire quelque chose et les secondes ne suffiront plus la ligne sera droite sans boucle et le sang et l'amer sans sel et doux alors il faut promettre mais pas ici car tu ne sais pas de quoi sont capables les anges.

Un matin de fin du monde. Autour de lui tout lui disait adieu. Impression d'être abandonné... et délice que de la ressentir. Plus de poids sur ses épaules, une main invisible a ôté le fardeau. Les chaînes sont légères... Des bulles de savon qui décorent et explosent... Existe t il une formule magique pour les faire durer? Les Princesses en font elles des perles?

A quoi bon se retourner vers un présent déjà passé? Le futur et ses mystères enrobés de cyanure promettait d'être riche... en quoi? Inutile d'avoir peur, n'ont peur que ceux qui peuvent perdre quelque chose. Anshu avait déjà perdu. Logique implacable du gagnant malchanceux...

La cigarette était morte, ne restait plus dans l'air que les relents froids de son existence. Les doigts qui s'ouvrent et le pied qui écrase. Machinal. Glisser les mains dans ses poches, tout contre sa peau pour se voler sa propre chaleur.

Cessons de contempler nos vies se désagréger. Détruisons plutôt l'existence des autres. Avec ce maître et compagnon. Involontaire.

Plus le temps. D’un geste nonchalant il tira d’une de ses poches la capsule noire de la Mort, celle qu’on remettait à chaque ninja avec un départ en mission, celle qui devait servir en cas de torture, en cas de capture.

Ma vie appartient à ceux qui me l'ont prise. Ou à ceux à qui je l'ai donné... Sagara, si tu savais... Mes genins, Je n’ai jamais pu vous faire confiance. Je suis le produit d’un cœur cassé, comme tant d’autres avant moi. Je me demande pourquoi tout ceci ne peut pas être faux… J’ai cru vivre dans un songe. Je me suis rendu compte que je vivais réveillé.

Il avala le sachet.

« J’ai fermé les yeux, et j’ai commencé à compter. Les mots ont défilé, muets. Puis les couleurs. Le temps a frappé trois coups, prémices de la prière. Asphyxie latente. Jouissance d’une mort annoncée. Je voulais juste. Savourer l’effroi de l’instant. Graver ton essence sur mes os. Rompre la corde. Ne plus respirer. Mon. Odeur. Mais surtout, surtout. Garder tes yeux. Ouverts. »
Il arrangea ses cheveux, geste machinal, vide de sens, fume ses sentiments et envoie le monde au dixième sous-sol. Sous paradis artificieux, ça ne tourne pas si rond. Elucubrations stériles, 4 :48 a.m, offset, trop mélodramatique, pas assez fantastique. Arrivera t-il pleurer ? Il n’en était pas sûr. La pensée de s’élever –de mourir ?- l’excitait trop. Il ne pourra pas…

J’ai jamais froid moi. Avant de partir il avait scellé sa grotte, mis à l’écart les dangers de son passé. Ca piquait, le monde tournait autours de lui, il ne pouvait plus, il était trop tard, les larmes ne pouvaient plus couler. Tout est perdu ici, autant ne pas s’y attarder. Une sorte d’apocalypse, comme un suicide organisé. Pas de dernière volonté, ce départ est démodé. Ne pas s’encombrer de superflu, d’inutile. Ne pas collectionner. Ca ne sert à rien, on en a pas besoin.

Ses yeux se fermèrent, il se sentait faible, vivant. Puis son cœur cessa de battre. Lentement, doucement il sentit son corps plier sous lui. Et il s’écroula au sol en croix, la tête dans la neige, et à mesure que la vie quittait son corps il se sentait bien, à l’abri de tout près pour affronter le jugement des cieux.

La neige se remit à tomber, pour le saluer ?


Les bords de la nuit commencent à blanchir. Une vie, comme une fête, n'est réussie que si elle a mal commencé. Les fêtes sont comme la vie : elles naissent et meurent comme des êtres humains. Elles connaissent des moments d'apogée et des instants de déchéance. Elles ont des hauts et des bas. Comme nous, elles brillent et s'écroulent dans la poussière. Comme nous, les fêtes sont sans lendemain. Comme moi elles sont terminées.

Bientôt il se sera relevé. Bientôt il aura trouvé un moyen d’oublier. Alcool, putain, drogue… Bientôt il aura oublié que sa vie n’a aucun sens, qu’il n’est rien. Qu’il s’enlise ainsi dans un monde dépravé, qu’il est de trop, qu’il n’a aucun intérêt pour les autres.

Certaines personnes aiment se faire mal. Aiment se torturer. D’autres se torturent parce qu’ils ne s’en rendent pas compte. D’autres parce qu’ils n’ont pas eu le choix… Peut-être que tout un chacun a pour obligation inconsciente de souffrir, peut-être que c’est dans notre nature ?



La neige recouvrirait le corps de Anshu, et il serait oublié comme tant d’autres, comme tout un chacun.

[Merci à tous ceux qui m’ont fait vivre de super moments sur NNS je citerai personne, j’ai peur d’oublier des gens, on s’est engueulé aussi mais avec le recul c’est nul. Je vous serre tous contre mon cœur et vous dis à bientôt]
Anshu Kipai - Jûnin rescapé des enfers de Yukigakure No Sato

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Ryo Hazuki
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Message par Ryo Hazuki »

Bravo!! Un très beau final, pour un grand personnage charismatique. :wink:
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Ryo Anbu :
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Wei-chi Komoku
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Message par Wei-chi Komoku »

Putain.

T'as réussi à faire pleurer Shadow, tu le sais ça?
Enflure, je te hais T_T

Mais...magnifique...vraiment magnifique. Sauf que y a pas moyen, on va ramener ton corps, nonmého. *Choqué là....vraiment..*

Sayônara... :cry: :cry: :cry:
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Anshu Kipai
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Message par Anshu Kipai »

Hé hé objectif atteint alors :p

merci :)

A bientôt peut être ma princesse des neiges :P
Anshu Kipai - Jûnin rescapé des enfers de Yukigakure No Sato

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Message par Wei-chi Komoku »

Va te faire foutre
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:

Pour me venger, je vais ajouter ton fantôme à mon inventaire o_o

Mais t'avais pas le droit de faire ça :cry: :cry: :cry:
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Saya Minatsuki
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Message par Saya Minatsuki »

Bô c'est beau tout simplement, bon courage pour la suite :) !
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Leolio Mimura
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Message par Leolio Mimura »

Bah moi ça m'a pas fait pleuré. Et pis je suis bien content que tu te casses petite tête ^^

Adios amigo, à la revoyure et sache que tu seras toujours le bienvenue ici, accueillit à bras ouvert, à vlam dans la gueule et à pétage de tibia ^^
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Urasawa Kenji
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Message par Urasawa Kenji »

:o

6 mois pour pondre ça !
Et beh :? ...

Tu m'étonnes que tu ais besoin de suicider ton perso pour une telle préparation :shock: .

Edit du Mort: Va te faire XD
Urasawa Kenji , Jônin agité du bocal, Kiri.

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Hyodo Hyakujuunoou
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Message par Hyodo Hyakujuunoou »

Bye vieillard !
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Leolio Mimura
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Message par Leolio Mimura »

Pourquoi ce n'est pas toi qui décède Hyodo?
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