Aux confins des forêts de Makyou no Kuni.

Le pays lui-même... C'est là que seront réalisées une partie des missions.

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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Yavin tourna instinctivement la tête vers l’est. Une légère déception put se lire sur les plis de ses yeux, comme celle que ressent un enfant, la veille de son anniversaire, qui se rend compte qu’il reste vingt-quatre longues heures encore. Non, aujourd’hui non plus …Le soleil en pleine hibernation ne daignerait illuminer le ciel de ses rayons. La longue nuit continuait, et plus le temps passait, plus le jeune garçon avait l’impression que la température dégringolait.

Yavin marchait depuis environ quatre bonnes heures. Il avait pourtant l’impression qu’une journée entière s’était écoulée depuis qu’il avait laissé son père à la solitude, l’absence de soleil empêchant toute lecture de l’heure. Il avait cependant un indicateur qui ne le trompait pas. Le ventre de l’adolescent se mit à gronder violemment, résonnant dans la forêt. La faim le rendait nerveux, tant et si bien qu’il décida de s’arrêter pour se restaurer, inaugurant ainsi la première ouverture du gros sac de toile qu’il portait sur le dos.

Tout au long de sa marche, Yavin avait senti une forte odeur … S’adossant à un arbre, en marge du sentier, il en découvrit la raison.

*De la viande fraîche … tss, l’imbécile.*

Noués dans une sorte de drap maculé de sang, le garçon put dénombrer pas moins de douze énormes pièces de viandes. Yavin commençait à croire que son père voulait sa mort … Certes, la quantité y était, mais la viande aurait vite fait de pourrir, laissant le garçon rapidement sans provisions. Peut être avait-il rempli le sac à l’en faire craquer uniquement pour se donner bonne conscience, enfin, si l’on peut parler de conscience. Exactement comme s’il essayait de tromper quelqu’un, où quelque chose, « regardez comme je lui ai donné beaucoup de nourriture ! » … Tordu comme l’était son père, cela ne l’étonnait nullement.

L’adolescent se mit donc à ramasser des brindilles, en vue de faire un feu pour cuire les aliments. Il flânait, dans cette forêt cristalline. Si froide, si vide de vie … si belle … Yavin se perdait, au grès de ses pensées. La forêt en elle-même paraissait prise dans les glaces. Pas un insecte sur le sol, pas un oiseau dans les airs, pas un bruit … Pour le garçon, qui avait vécu toute son existence dans les zones septentrionales, il était difficile de concevoir le monde autrement qu’un immense glacier sur lequel des parasites tentaient, avec plus ou moins de réussite, de simplement vivre.

*J’aime pas quand c’est chaud …*

Yavin était à présent assis en tailleur, près d’un feu qu’il avait allumé quelques minutes auparavant. Il avait pris un des morceaux de viandes, et l’avait embroché sur le plus large morceau de bois qu’il avait pu récolter, à défaut de tige en métal. Une bien mauvaise opération, la branche, si épaisse fusse-t-elle, finit par s'embraser elle aussi. Obligé de lâcher la branche, le morceau de viande évita de justesse de tomber au centre du brasier. Le garçon tenta maladroitement de saisir la viande, qui lui échauffait sérieusement les mains. Il finit par abandonner, laissant tomber sa victuaille par terre. Soupirant légèrement, il décida d’attendre que la viande refroidisse avant de la consommer. Il remonta ses lunettes le long de son nez et se mit à observer le ciel, ses paupières se fermant peu à peu.

Yavin ne savait pas combien de temps il avait dormi, mais lorsqu’il rouvrit les yeux, une silhouette se dessina dans la pénombre.

* Loup. Un ? Non, deux. Plus ?*

La silhouette se rapprocha, laissant en deviner derrière elle trois nouvelles. Des loups, de gigantesques loups. Ils arrivaient au moins au nombril du garçon, et avaient d’énormes pattes. Ils avaient sûrement été attirés par l’odeur de la viande.

*Imbécile !*

Bien qu’ils semblaient être calmes, le pas souple, Yavin savait très bien qu’à un moment ou un autre, ils montreraient les crocs. Prenant son sac sur le dos, l’adolescent décida de faire la chose qui semblait être la plus sage, courir, et vite. Il courut, et courut, et courut encore … jusqu’à ce qu’il estime qu’il les avait semés … loin s’en fallait.

*Encore ? Une meute ?*

A présent, deux nouveaux loups se tenaient devant lui. Il n’eut nul besoin de se retourner pour sentir la présence des quatre autres qui l’avaient rattrapés. Les chemins avant et arrière lui étaient inaccessibles. Ni une ni deux, Yavin se mit à courir aussi vite qu’il le put, vers la droite. Oh, ils le suivaient bien sur, mais il était évident qu’ils ne cherchaient pas à la rattraper. S’ils l’avaient voulu, les molosses l’auraient stoppé en une seule minute de course. Loin de là. Yavin courrait maintenant depuis deux heures, sans qu’une seule pause lui soit accordée.

Pris par la panique, mais apaisé par l’effort physique, l’adolescent ne réalisa que maintenant qu’une solution lui était proposée. Il attrapa un des morceaux de viande de son sac, et le lança en direction des canidés. Cela semblait marcher, les loups ne le suivaient à présent plus. Il continua à courir, histoire de conserver une bonne distance, et s’arrêta finalement pour reprendre son souffle. Il laissa s’écouler dix minutes avant de reprendre une marche plus paisible.

Yavin évita autant que possible de marcher trop en ligne droite. Il ne se rendit compte qu’au bout de plusieurs heures qu’il était perdu, loin des sentiers. Fatigué, il posa son sac et décida de s’arrêter là pour aujourd’hui. A peine eut-il le temps de s’accroupir que déjà, six silhouettes massives alignées apparaissaient. Un tic nerveux, rapide et violent, prit Yavin sur tout le coté gauche de son corps. Le jeune garçon se sentait hors de lui, mais revint vite à la raison. Il s’empressa d'agripper une des lanières de son sac, et courut de nouveau.

Et le même procédé se répéta trois fois de suite, ajoutant de nouveau deux loup à la meute à chaque fois, et ne le laissant se reposer que lorsqu’il sacrifiait un de ses sanglants, mais non moins précieux, morceaux de viande. La moitié du contenant y était passée … ainsi que plus d’une journée. A bout de force, Yavin réalisait qu’il ne tiendrait pas longtemps.

Soudain, il perçut le bruit de l’eau. Une rivière sans doute. Le jeune garçon décida de se diriger vers ce qui semblait être un cours d’eau. Il atterrit dans une grande clairière, séparée en deux par une rivière étonnamment préservée de la glace. Qu’elle ne fut sa terreur lorsqu’il découvrit qu’une bonne trentaine de ses maintenant compagnons de voyage à poils s’y trouvaient, rejoints par la dizaine qui déjà le poursuivaient. Encerclé de toute part, Yavin se rapprocha autant qu’il le put du cours d’eau, avant d’être stoppé par un des molosses. Le même tic nerveux qu’il avait ressenti auparavant se produisit de nouveau, mais de façon beaucoup plus intense, alternant les cotés droit et gauche de son corps. Plus les loups se rapprochaient, plus les tics se faisaient violents et rapides. L’adolescent avait à présent relevé la tête, il faisait face aux loups, répondait à leurs provocations par des grognements, des mouvements brutaux, tels les loups eux-mêmes. Il se mettait lui aussi à montrer ses canines, si ridicules en comparaison de celles des bêtes. Il lui était impossible de se calmer, plus les loups se rapprochaient, plus son cœur battait, plus ses membres tremblaient.

Puis, les loups décidèrent de passer à l’attaque. Un des leurs amorça un saut … Instinctivement, Yavin retira ses bras des lanières de son sac et plongea en avant, vers la rivière. Et il courut … avec plus de fougue qu’à l’accoutumer cependant. Il s’immergea dans la rivière et entrepris de la descendre. Il resta dans cette eau glacée pendant plus de deux heures. Aucune des bêtes ne s’était amusée à le suivre. Le garçon décida alors de sortir de l’eau, et de continuer à marcher à travers la forêt. L’eau avait sûrement effacé toute odeur, il était en sécurité … mais cependant frigorifié. Dans son escapade, il y avait laissé l’intégralité de ses vivres. Deux jours entiers qu’il n’avait pas mangé … la faim le tiraillait, tout autant que le froid et la fatigue.

Il marcha pendant une bonne quinzaine de minutes, grelottant, titubant. Il repensait au stratagème des loups, qui l’avaient habilement rabattu vers le point d’eau où attendait le reste de la meute, l’obligeant à courir vers sa perte. Yavin ne leur en voulait absolument pas, après tout, il est normal pour un animal d’avoir faim. Mieux encore, il les respectait. Mais il abandonna ses pensées lorsque, au détour d’un arbre, une vision presque enchanteresse vint percuter de plein fouet ses yeux. Le chemin … il l’avait finalement retrouvé. Il n’avait plus aucune notion de temps, ni de repères spatiaux, mais au moins il avait retrouvé le sentier. Le garçon tomba alors sur ses genoux, et finit par s’écrouler. Plus aucune force ne l’animait, impossible de bouger le moindre membre. Totalement épuisé, et malgré la faim et le froid, Yavin s’endormit, le sourire aux lèvres.
Takimura Yavin, déserteur.

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Kiriyama Shuya
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Message par Kiriyama Shuya »

HRP/
Hop, désolé pour l'attente, toussa ^^;
Ca ne se reproduira plus.
/HRP


Un homme déambulait sur la route, tranquillement. Il avait entendu les loups hurler quelques temps auparavant et sourit, comme si ses vieux compagnons pouvaient le sentir, de là où il était, leur adresse tous ses voeux de réussite.
La neige avait recommencé à tomber depuis une bonne vingtaine de minutes, et il se dit que ce foutu pays méritait bien son surnom de nation de pingouins : Il fallait vraiment le vouloir, pour supporter ce climat.
Lui-même était originaire du village dit " de la pluie ", mais ce n'était bien sûr pas la même chose.

Une forme blottie dans la neige, en plein milieu de la route, attira son regard : Il la rejoignit sans se presser, et ne fut qu'à moitié surpris d'y trouver un enfant, un adolescent même ? sans doute plus mort que vif.
Ce n'était pas le genre d'homme enclin à la pitié vis-à-vis de ses semblables, mais ce gamin n'était, justement, qu'un gamin, qu'il prit sur son dos – après avoir vérifié son état - jusqu'arriver au terme de son voyage, une grande maison que le vent faisait trembler et craquer d'une manière bien peu rassurante.

Le sceau qui la protégeait, il le brisa presque sans y penser, trop occupé à faire en sorte que son fardeau ne se cogne pas partout dans les murs - c'était aussi un homme maladroit - avant de le déposer - enfin - sur une banquette. Après quoi il se fit un devoir de vérifier ses doigts et ses pieds, histoire de voir s'il était resté suffisamment longtemps dans cet état pour avoir des angelures.
Heureusement pour Yavin, cela n'était pas le cas.
Ne sachant pas trop quoi faire d'autre, l'homme décida de lui ôter ses vêtements trempés, et se ravisa quand il se rendit compte que son nouveau « protégé » n'était pas si jeune que cela, et paniquerait sans doute en se trouvant à moitié à poil face à un vieux type dans son genre.

Il se contenta donc de l'emmitoufler soigneusement dans les couvertures en priant pour qu'il ne s'étouffe pas avec pendant qu'il fouillait dans les placards à la recherche de quelque chose de comestible, laissé par la propriétaire avant son départ pour Konoha, quelques jours plus tôt.
Des briques de soupe s'entassaient dans l'un d'eux, qui finirent bientôt mélangée au petit bonheur dans une casserole de grande taille, laquelle termina sa folle épopée sur les plaques électriques.
La baraque semblait être un beau bordel, mais était quand même propre – C'était déjà ça.

La seconde partie la plus délicate approchait maintenant à grands pas ; Avec un peu de chance – Il n'en avait jamais – Shuya ne serait pas reconnu par le gamin qu'il venait de sauver.
Parce que si c'était le cas, il ne savait pas s'il devait le tuer – pour préserver le secret de sa cache, et plus particulièrement celui de sa propriétaire – ou l'emmener avec lui et le former.
C'était un truc qu'Hana ferait sans doute, mais il n'était pas Hana (même s'il la connaissait comme s'il l'avait faite... hem), ni même un de ses sous-fifres dans le genre de ce taré de Kyoui (ça, c'est ce dont il essaie de se convaincre).

Non, il ne savait pas du tout quoi faire.
Et oui, il était au bord du désespoir parce qu'il savait que s'il faisait une trop grosse bêtise (chose qu'il a déjà faite, en recueillant Yavin mais bon...), sa chère amie lui en voudrait.
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Ceux qui sont pour la liberté et contre l'agitation sont des gens qui veulent avoir la pluie, mais pas le tonnerre.
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Hrp : J’ai tout mon temps :P


*Chaud … trop chaud … J’aime pas quand c’est chaud … … Chaud ?*

Yavin, encore allongé, le corps enveloppé par de multiples couvertures, ouvrait difficilement les yeux. Une fois les paupières totalement ouverte, le garçon mit au moins trente secondes à mettre au point sa vision et à se souvenir de tout se dont il pouvait se rappeler.

Lorsqu’il réalisa qu’il n’était pas, de toute évidence, là où il s’était misérablement écroulé, l’adolescent sorti immédiatement des couvertures, qui lui tenaient bien trop chaud, et se dirigea instinctivement vers le pan de mur le plus proche. Là, le dos collé à la paroi de ce qui s’apparentait à une cabane, Yavin observait son nouvel environnement.

La bâtisse était en bien plus mauvais état que celle où il avait passé la très grande majorité de son existence. Les murs laissaient entendre le hurlement strident du vent serpentant dans les arbres, il devait encore se trouver dans la forêt, où tout du moins à ses bornes. La forêt était cependant très vaste, Yavin pouvait très bien se trouver à des lieues de sont « point de chute ». Enfin, cela ne le troublait pas tellement. Au contraire, il aurait été ravi d’apprendre que lors de sommeil, il avait parcourut une grande distance.

*Une petite minute … Comment ?*

Le garçon scruta de nouveau l’intérieur de la bâtisse. Pour sur, elle avait en du voir passer, des évènements, usée comme elle semblait l’être. On pouvait deviner qu’une personne seule vivait ici, le désordre ambiant venant justifier ceci. Elle semblait aussi être occupée depuis longtemps, ou bien occupée par une personne propre, l’absence de poussière ou de toiles d’araignées le démontrant. A y penser, son locataire devait être un bûcheron, ou un trappeur, enfin ce genre de personnes.

Une odeur étrange chatouillait les narines de Yavin. Une senteur totalement inconnue, pas désagréable, mais surprenante. Le garçon repensa qu’il avait fourni beaucoup d’efforts ses jours-ci, et ne s’était que très peu alimenté. Cette failli lui faire perdre le court de ses pensées, et par là même, sa question, qui demeurait pour le moment inexplicable.

Secouant la tête, Yavin renoua avec le fil de la réalité, et continua son observation. Ses yeux l’amenèrent finalement dans un coin de la maison. Là, un homme était assis sur une chaise et le regardait … ou bien regardait-il le vide ? Quoi qu’il en soit, son regard semblait peu intense, exactement comme celui d’un homme perdu dans ses pensées.

*Je l’ai même pas senti venir lui. Pourtant, la baraque a pas l’air bien grande. En tout cas, il a pas la carrure d’un bûcheron, ni le visage de l’habitué du froid. C’est qui ? Un voyageur ? Un bandit de grand chemin ?*

L’homme était d’âge mûr, mais semblait avoir été relativement épargné par les affres du temps. Yavin, qui s’était mentalement attaché au mur, décida de faire un pas en avant. L’occasion se présentait donc d’éclaircir certains sujets.

« Hey, t’es qui ? On est où là ? C’est toi qui m’a ra … ahhh … ahhhhhhhhhhh … Attchaaaaaaaaaaaaaa ! »

Le jeune garçon, après avoir poser des questions sur un ton plutôt direct, irrespectueux envers un inconnu mais pas agressif, s’était vu stoppé dans son entreprise par un violent eternuement. Ses deux mains, instinctivement collées contre son visage, laissèrent finalement échapper un son.

« ‘Scuze. »

Yavin semblait avoir à présent toute l’attention de l’homme en face de lui.
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Kiriyama Shuya
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Message par Kiriyama Shuya »

HRP/
D'âge mûr... je n'ai que trente-deux ans, sale gosse ! :p
/HRP


Il était à moitié dans le coltard quand le gamin se décida à émerger.
Un bon point, le côté emmitouflé ne l'avait pas étouffé. Là, Shuya se dit qu'il aurait peut-être mieux valu, en fait.
Parce que mine de rien, après réflexion, il s'était dit que le sauver pour le tuer par la suite n'était pas ce qui ferait de lui un homme meilleur.
Non pas qu'il en avait quelque chose à carrer dans l'absolu, mais Hana et Izumi, si.

S'il se voyait mal leur ramener un enfant à charge, leur raconter comment il l'avait ramené, aidé avant de l'aider à mettre fin à ses jours ne lui paraissait pas être exactement le meilleur moyen de leur prouver à tous les deux à quel point sa maladresse et ses efforts étaient touchants.

Vil manipulateur, va.


Tout ça pour dire que notre bon déserteur sombrait peu à peu dans le sommeil, quand le gusse s'était décidé à émerger, ruinant ainsi tout espoir de sieste en sauvant leur soupe, prête à imploser – curieux mélange des genres.
L'odeur lui monta aux narines suffisamment vite pour que Shuya ait la présence d'esprit, avant même de saluer l'enrhumé de service, d'aller éteindre les plaques de cuisson.
... Il lui fallut bien dix secondes de panique avant de se rendre compte que les boutons et pour allumer et pour arrêter étaient les mêmes.

Boulet, va.


Sans même se soucier de donner des explications à Yavin, voilà notre compère qui sort deux assiettes creuses
– après avoir failli se prendre tout le contenu du placard sur la tête, hein, ce serait pas drôle sinon
– trouve des grandes cuillères et verse le bouillon vite fait, bien fait
– en renversant le /10e plutôt que la moitié, quoi.

Deux minutes et quelques jurons étouffés plus tard, voilà notre jounin préféré de retour auprès du jeune homme bien amoché par les conditions climatiques, qui pose une assiette et une cuillère en face de lui
– et n'en renverse pas sur les couvertures, sinon la proprio va me tuer << - et commence à manger.

Enfin, à engloutir.
A boire direct le liquide brûlant.
Taré, va.


Avant de se souvenir que l'autre lui a posé une question, quoi cinq à dix minutes avant ?


« Euh, ouais. Tu peux m'appeler euh... Shû. Tu peux m'expliquer ce que tu foutais à moitié mort dans la neige ? » fit-il simplement, tout en s'allumant une cigarette.
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Hrp : Bien conservé pour un croulant :P


A peine Yavin eut-il le temps d’amorcer la conversation que déjà l’homme s’en alla vaquer à d’autres occupations. En effet, il avait, semble t-il, oublié qu’une préparation, à l’origine de cette drôle d’odeur ambiante, attendait avec une patience très relative qu’on la sépare du foyer qui commençait à lui donner des vapeurs.

L’homme était intervenu, certes maladroitement, mais à temps. Etrange synchronisation temporelle, était-ce le réveil de la soupe qui avait provoqué le réveil de l’homme ou bien l’inverse ? Et quelle était cette étrange veste, d’une matière que l’adolescent n’avait jamais rencontré, que portait l’homme en face de lui ? A nouveau, l’esprit de Yavin devenait confus, harcelé par des questions d’un intérêt douteux.

Il s’empressa de les chasser de son esprit. Certes, le garçon aimait bien se poser des questions, mais quand même. Cela avait au moins pour effet de lui faire prendre conscience de son état plutôt fébrile. Même s’il avait sûrement dormi de longues heures, Yavin n’en était pas moins quelque peu fatigué, probablement à cause du coup de froid qu’il avait attrapé. D’ailleurs il n’en fallut pas moins pour que …

« … Aaaaaaaatcha ! »

Bien étrange faculté que celle qu’ont les évènements de vous rattraper lorsque leur souvenir s’éveille en vous. La douleur qui se manifeste lorsque vous vous rappelez avoir une énorme plaie sur le bras ; les larmes qui vous monte lorsque vous vous souvenez de cette maman biche prise dans les flammes, son unique petit restant ainsi sur terre avec pour compagnon un espèce de lapin à qui il manque des cases (Le pauvre petit …).

Plus il observait cet homme, plus Yavin sentait comme une impression de solitude autour de lui. Il émanait quelque chose comme … vous savez, comme parfois lorsque vous rencontrer quelqu’un qui s’est toujours débrouillé seul dans la vie. Pas exactement un solitaire, mais quelque qui aime faire les choses seul, les faire à sa façon. Ce n’était peut-être qu’une impression, l’homme qu’il avait en face de lui pouvait être bien être le père rangé socialement d’une famille nombreuse … Quoi qu’il en soit, Yavin aimait cette sensation.

L’homme semblait rivaliser de maladresse. Ce devait être lié à un manque de sommeil. Avait-il beaucoup voyagé ? Etait-ce un voyage important, si bien qu’il ne devait s’accorder que peu de pauses ? Ou bien était-il simplement un riverain qui s’était acharné au travail, repoussant ses horaires de repos pour accueillir chez lui un inconnu en bien mauvaise posture ?

Son hôte lui offrait une assiette de cette mixture, à l’odeur si particulière. Généreux de sa part, mais cependant, lorsque Yavin se rapprocha de l’assiette et décida d’utiliser la cuillère qui lui était fourni pour finalement tremper ses lèvres de la soupe …

*’Tain, chaud ! *

Yavin grimaça violement, et reposa de suite la cuillère dans l’assiette. La peur de paraître impoli ne lui passant même pas en tête, il repoussa son écuelle, préféra attendre que son contenu refroidisse. La température de la mixture ne semblait nullement déranger l’homme, ce qui étonna l’adolescent.

Une fois son repas englouti, le « Gorge-brulée » finit par donner un nom. Ainsi il s’appelait Shû, et semblait maintenant enclin à une conversation.

« Bah, en fait, mon père m’a chassé à cause d’un désaccord, alors j’me suis mis à parcourir la forêt, puis y’a eu des loups et … »


Yavin se stoppa, observant une étrange chose que Shuya avait mis dans sa bouche et prenait lentement feu. Une cigarette … Yavin n’en avait jamais vu. Il faut dire que, n’ayant eu, tout au long de sa vie isolée, que son père comme compagnie, celui-ci n’étant pas un fumeur, il aurait était difficile pour l’adolescent savoir ce que c’était. A moins que les ours ne se soient mis à la Malebaureau (™) entre deux hibernations. Idée stupide, comme si les bêtes de la forêt fumaient … (Quoi que j’ai cru comprendre qu’une certaine espèce de rongeur a développé un goût certain pour ce genre de produits :P).

« C’est quoi ce truc qui brûle là ? »
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Message par Kiriyama Shuya »

HRP/
Nia nia nia.. * tire la langue *
/HRP


« Gné ? » fut la première réponse – ô combien intelligente – de Shuya à la question du gamin.

Déjà que lui n'était pas net, mais l'autre qui regardait sa clope comme s'il s'agissait d'un ovni... vl'à autre chose, comme dirait le premier paysan konohaien venu.
Mettant le tout sur le compte de la fatigue et d'un délire passager – car qui ne connaît pas la Black Stone, cette cigarette au goût sucré si hmm... euh, je m'égare – notre homme choisit délibérément d'ignorer la dernière phrase de son invité (m'enfin il est pas chez lui non plus...), et de se concentrer sur la petite histoire.

« Ton père a... quoi ? Attends, t'as quel âge ? » demanda-t-il, l'air sincèrement étonné, avant de se lever et d'enlever sa précieuse veste en cuir – qui commence à fouetter sec, la faute à l'humidité – qui atterrit donc sur un étendage dans un coin de la pièce, le laissant avec un tee-shirt blanc qui dessine bien ses muscles appétissants... (gné, pas de yaoi ?).

(Lequel étendage a l'immense chance d'être orné de linge féminin compromettant, d'ailleurs.
Est-il bien utile de dire que Shuya en est horrifié – la propriétaire va certainement le massacrer, même si c'est de sa faute, 'l'avait qu'à pas laisser traîner ses affaires ?)

Bref, il fit semblant de rien et laissa les sous-vêtements et autres jupes euh... en place, priant pour qu'Emma zappe quand elle reviendrait.
Tout ça pour dire, donc, que notre jounin faisait une tête d'ahuri (bon, ptet pas...) ou peu s'en fallait (voilà, c'est mieux).
OK, il en avait vu d'autre, mais la mine compatissante, c'est pas le genre de la maison... on fait comme on peut, hein.

« Soit dit en passant, valait p'tet mieux te faire bouffer par les loups plutôt que mourir seul dans la neige, non ?
Tu aurais été utile à quelqu'un, au moins. Parce que bon, là, tu as eu de la chance, mais c'est tout. »


Quelle manière élégante de rassurer un enfant qui vient d'être limite traumatisé en voyant sa mort arriver sous la forme de crocs aiguisés, ensanglantés, de bêtes de deux mètres au garrot, baveuses et surexcitées... gné ? Roh d'accord j'arrête...
N'empêche que niveau tact, même le psychopathe ex-chef des déserteurs, Tenshi, aurait fait mieux.
Tut-Tut ! Pas de mais !

« Pour résumer, tu es paumé dans un pays inconnu et inhospitalier, tu as paumé tes affaires en route avec de la chance, et tu es à la limite de me demander si je veux bien t'emmener avec moi ? Non ? »

Si Shuya avait pu siffloter, il l'aurait fait.
Sauf que ç'aurait pas été dans le ton de la phrase précédente, et que ça n'aurait pas non plus cadrer avec l'expression « je relève un sourcil » collée sur son visage depuis quelques instants.

Quant à savoir pourquoi il a dit ça comme ça, de manière aussi abrupte...
Bah, le gamin n'a pas de famille, son père l'a foutu dehors, donc personne n'ira le chercher.
C'est pas non plus un ninja, sinon il l'aurait reconnu (bahwai, rang A, pas de la gneugnotte !).
Et en plus – chose qu'il a oublié de préciser – soit il accepte, soit il le fout dehors à moitié à pwal pendant une heure ou deux, le temps de le convaincre.
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Yavin détourna son attention de la cigarette de Shuya, et se mit à observer de nouveau son hôte. Le garçon ravisa son jugement, quant à la non probabilité que son sauveur puisse être un bûcheron. En effet, lorsque celui ôta la drôle de veste qu’il portait, il laissa apparaître les traces d’une musculature relativement bien développée, inscrit dans les plis de son tee-shirt clair. Il cachait bien son jeu.

Le jeune garçon ne comprenait pas bien l’étonnement de Shuya. Bon certes, celui-ci ne savait pas que le choix qu’avait fait Yavin de ne pas s’auto ruer de coups de fouets allait à l’encontre de tout ce dont son père lui avait apprit, que c’était une faute irréparable … Mais il ne savait pourquoi cet air surpris, après tout il n’avait jamais été qu’un fardeau pour son père.

Cela amena Yavin à réfléchir sur la faiblesse de son père, celle qui l’avait amené à amoindrir la sanction qu’il allait imposer à son fils (Car oui, mine de rien, c’était une sacrée réduction de peine que d’offrir de la nourriture.). Pourquoi il avait agit ainsi ? Pourquoi cette faiblesse, quelle en était la cause ? Il n’en savait fichtrement rien, preuve de son âge peu avancé, tout du moins en comparaison de son hôte (=p).

Yavin repensa à ce qu’il lui était arrivé, il y a peu, lorsque Shuya évoqua les loups. Il n’était pas d’accord avec son hôte, il s’estimait avoir été utile aux canidés. Outre le fait qu’il leur avait apporté suffisamment de nourriture pour combler les babines d’une majorité de la meute, il leur avait aussi procuré un excellent moment ludique, permettant d’appliquer leur magnifique stratégie de chasse. Car oui, un loup, c’est joueur. Et en poussant quelque peu la réflexion, le garçon se demandait même si les maîtres de la forêt ne l’avaient pas intentionnellement laissé en vie. Enfin, il était tout de même d’accord sur le fait qu’il avait eu de la chance, beaucoup de chance.

Mais l’adolescent n’eut pas le temps d’exposer sa pensée, Shuya prenait de nouveau la parole. C’aurait put être un magnifique résumé de la situation si l’on avait omis le dernier point. En effet, Yavin n’avait aucunement réfléchi à ce qu’il allait faire maintenant, et encore moins à la possibilité de voyager avec Shuya. Enfin, cela confirmait au moins que son hôte n’était pas du coin.

Yavin pesa chaque mot de Shuya, et il lui était maintenant clair que seul … il aurait beaucoup de mal à survivre. Il n’avait aucun objectif, aucun point d’attache … Et puis, il n’avait jamais vraiment chassé pour se nourrir. C’était toujours son père qui apportait la nourriture, lui ne faisait qu’observer. Shuya, lui, il avait au moins de la soupe quoi …

« Bah, à l’occasion, si on va dans la même direction … On pourrait faire un bout d’chemin ensemble, nan? »

Shuya n’avait aucune raison apparente de prendre à charge un enfant, où tout du moins l’aider un peu, et c’était lui qui, habilement, avait implicitement demandé au garçon de l’accompagner. Il avait beau avoir des vêtements bizarres, des façons de faire tout aussi étrange, et une certaine affection pour ce drôle de petit bâtonnet incandescent, Yavin le trouvait plutôt sympathique.

« Tu vas où toi ? »
Takimura Yavin, déserteur.

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Kiriyama Shuya
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Message par Kiriyama Shuya »

L'estomac de Shuya profita du moment de réflexion de Yavin pour le rappeler à l'ordre... la soupe, c'est pas nourrissant, quoi qu'on en dise. Surtout pas quand on a un appétit de morphale dans le genre de celui de notre jounin... celui-ci commença à avoir l'air un peu abattu.
D'accord, Ryôkô avait été gentille de lui prêter sa maison le temps que dureraient les tractations qu'il avait à mener à Yuki, mais ne lui laisser que de la soupe, c'était très mesquin de sa part.
(Non, il ne lui vient pas à l'idée qu'elle a fait ça parce que ne sachant pas quand il arriverait, la perpective de laisser du pain à la merci des souris pendant des plombes ne l'enchantait pas plus que ça...).

« Grmbl... » fit-il pour lui-même, se maudissant de n'avoir jamais cherché à réfréner cet appétit destructeur (:p) qui avait failli lui coûter la vie tant de fois auparavant.
(J'exagère à peine, mais un jour, il a été à deux doigts de se faire chopper en mission d'infiltration à cause d'un gargouillement plus que sonore... boulet, comme je le disais déjà plus haut. ^_^)

L'adolescent choisit ce moment pour prendre la parole? L'air de rien, genre je-m'en-bats-de-rester-seul-avec-des-loups-même-si-vous-avez-une-baraque, qui ne trompe personne (enfin je dis ça, mais c'est ce que pense Shuya hein...).
Celui-ci ne put, d'ailleurs, pas retenir un petit sourire, pas du genre triomphant, non, plutôt du genre j'm'y attendais, t'es marrant p'tit gars, toussa.
Mauvais point pour lui, il commençait à s'attacher au p'tit bout (nan pas ça...) assis en face, et s'voyait déjà le traîner partout à ses basques en lui apprenant les tenants et aboutissants de son métier.
Il ne l'aurait jamais avoué, même sous la torture (quoique, avec Hana ou Ryôkô...), mais avoir enfin un élève normal (autant que faire se peut...), un apprenti qui ne lui poserait pas de problème (de conscience, toussa, c'est compliqué) faisait partie de ses plus grands rêves.

Bon, ptet pas.
Disons que ç'avait l'air assez marrant pour qu'il se fasse des films tout seul en regardant Yavin.
Dont il ignorait toujours le nom, d'ailleurs ! Pas comme votre serviteur.

« Mouais, j'y vois pas d'inconvénient, »
commença donc notre boulet national,
« Mais, euh... tu t'appelles comment déjà ? J'me souviens pas si tu me l'as dit ou non. »

Toujours le petit sourire, d'excuse cette fois.
Désolé, j'ai une mémoire de poisson rouge – aurait pu être écrit en Impact 72pts sur son front que ç'aurait sonné pareil.

« Sinon, hum, je vais... euh... »

Hésitation, donc. Réflexion, même ! (soyons fous)

« Un peu partout en fonction de mon travail. 'Suis marchand, convoyeur, garde de caravane, guide de convoi, chercheur de reliques, un peu tout ça à la fois. Limite mercenaire, quoi... » expliqua-t-il enfin, avec le débit d'une mitraillette au moment de l'accumulation.

Geste nonchalant (de la main droite), cherchage d'étui (en argent o_O ?), briquet – Stack.
Nouvelle clope : En cours...
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

L’étonnement avait laissé place à une sorte de joie, exprimée par des sourires. Yavin trouvait que les sourires ne lui allaient pas, produisant l’effet inverse de celui recherché. Le jeune garçon se sentait plus mal à l’aise qu’en sécurité. Comme si Shuya n’avait pas l’habitude de sourire. Ou bien était-ce Yavin, qui n’avait pas l’habitude d’en voir. Cela semblait plus plausible.

Tout au long de sa vie, il avait vu toutes sortes d’expressions, reflétant les sentiments :

D’abord l’indifférence. Celle de son père, dans laquelle il avait été bercé. Comme s’il n’agissait jamais par amour, toujours par principe, « je dois faire ça ».
De l’amour, de la passion, son père n’en avait jamais fait preuve. Mais Yavin l’avait cependant ressentie, lorsque, plongé dans l’obscurité de cette chambre si froide, il avait entaillé la fragile peau de celle qui lui avait donné la vie.
Cette passion, qui se lit sur les visages, avait donné lieu à un sentiment de mieux-être, comme lorsqu’on vous retire une épine du pied.
Sortant de cette chambre, il fut exposé à tout ces visages, curieux, une curiosité presque malsaine, une curiosité qu’il n’appréciait en rien. Certains auraient put y voir une expression de jugement là où le garçon y voyait une forme de viol de sa personne, mais s’était sans compter que Yavin n’avait aucune notion commune de bien et de mal, aucuns remords.
Il n’avait jamais ressenti de remords dans sa vie, mais il avait put observer ce sentiment chez son père. Il voyait jusqu’où se sentiment conduisait, et plus il en voyait, moins il voulait le ressentir, et, finalement, plus il enterrait définitivement cette notion.
Il observait son père, et voyait que le remord ne conduisait qu’a la douleur, le sentiment le plus ignoble qu’il lui avait été donné de ressentir.
Et c’est ce refus d’accepter la douleur qui l’avait conduit à se faire éjecter de chez lui, à éprouver du dégoût pour son père et ses méthodes, une répugnance sans appel.
Seul, à ce moment, il aurait pu se sentir. Mais quelque part, au fond de lui, il avait toujours été seul. Ce père factice, sa présence n’était rien d’autre que figurative.
Mais il n’avait pas été longtemps seul, rejoint rapidement par les loups qui lui avait appris tant la peur que le respect, deux sentiments totalement différents, mais que le garçon appréciait.

Et là, finalement, devant lui, un homme qui tentait un sourire. Une personne qui essayait d’instaurer un climat paisible, plus décontracté que ce que la situation imposait. Ca ne pouvait pas être quelqu’un de foncièrement mauvais.

« Moi, c’est Yavin. »

Il observa une pause, omnubilé par la nouvelle cigarette que Shuya venait d’entamer. Il observait la rougeur du cône, s’intensifiant, se désintensifiant, quel fabuleux spectacle. Et toute cette fumée … Hum.

Yavin se reconcentra de nouveau. Il était donc bel et bien un voyageur et, sûrement, un solitaire.

« Tu voyages pas mal. T’as du en voir, des choses … Toujours vécu au même endroit, moi. »

Tout au long de son intervention, son ton n’avait cessé de baisser, et ses yeux, initialement en train de fixer les yeux de Shuya, étaientt descendu vers (je vous le donne en mil) la cigarette de l’homme. Après un silence de quelques secondes, Yavin reprit.

« T’es un peu multifonction. Et là, en ce moment, c’est quoi ton job ? …Et surtout, tu vas où ? »
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Kiriyama Shuya
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Message par Kiriyama Shuya »

HRP/
J'ai dit que je haïssais mes empêchements IRL ?
Non ? Ben voilà, c'est fait. Raaaah ! :p
/HRP


Le prénom ne disait rien à Shuya. Pourquoi est-ce que ç'aurait été le cas, de toute manière ?
Il se gifla mentalement d'avoir seulement cherché dans sa mémoire éléphantesque (enfin quelque chose pour lui...) si le p'tit mot lui disait quelque chose.
Après tout, barouder dans les alentours avait été son principal passe-temps pendant les derniers jours, et l'histoire d'un gamin qui se fait mettre à la porte en ayant quoi, quatorze, quinze ans à tout casser ? Aurait pu lui parvenir aux oreilles lors de ses escales dans le boui-boui du coin.
Ca n'était cependant pas le cas, et ne faisait que renforcer son envie, et sa conviction.
L'adolescent lui servirait sinon d'élève, au moins d'aide – Hana aurait peut-être moins de mal avec cette dénomination ?

(Note d'Hana : Rêve, boulet.)(Note de Shuya : Je te dou, toi, laisse-moi écrire en paix :p)(Note d'Hana : N'empêche, boulet.)(Note de Shuya : Nia nia nia... gamine.)(Note d'Hana : Croûton.)(Note de Shuya : Tu veux m'avaler, gourmande !)(Note d'Hana : Et te mordre une fois que ce sera fait.)(Note de Shuya : Aaaargl).

Pour en revenir à nos moutons... euh, je disais quoi ?
Ah, voilà ! Shuya semblait être de plus en plus dans ses films où le gosse recueilli lui servait d'escl... assistant, pour des tâches diverses.
Un apprentissage de techniques ninjas en plus, peut-être ?
A en juger par sa manière de s'exprimer, il n'était pas bête... mais ses questions et ses regards curieux trahissaient son manque de culture, ou de « vie sociale », de vie en communauté, ou dans une communauté autre qu'un patelin de trois pelés deux tondus cent yacks, en gros.
Ce qui faisait clignoter une pancarte avec « Potentiel » dans la tête de notre déserteur préféré (On ne nie pas !) quand celui-ci posait les yeux sur le dénommé Yavin.

Le jeunot lui donna raison en évoquant sa vie plus que sédentaire.
Un sourire entendu fit muer l'expression un brin concentrée de Shuya en quelque chose de plus détendu, ses yeux brillant d'une lueur amusée, ou quelque chose d'approchant.
Evoquer son travail, qu'il adorait, et quelques souvenirs, lui permettrait de frimer quelque peu... ses proches n'étaient plus impressionnés par ses frasques depuis longtemps, et pour cause – Eux-même en avaient quelques-unes à leur actif du genre légendaire, ou peu s'en fallait.

« Yavin, hein ? Bah, en ce moment, je suis chargé, euh... de diplomatie entre deux villages cachés, Yukigakure et Sunagakure no Sato.

Ca se passe assez mal, d'ailleurs.

Les gens du désert peuvent être têtus et un peu flippants, ils ne cèdent pas facilement.

Moi non plus, mais je ne tiens pas à ce qu'on me tranche la tête parce que j'aurais servi de messager au mégalo qui sert de Kage à ce pays de pingouins. »
expliqua-t-il, un petit rire concluant sa phrase, comme si la gravité de ses paroles n'atteignait pas Yavin – Et c'était sans doute le cas.

« Ils sont assez drôles, à se tirer dans les pattes et n'avoir pas suffisamment confiance en leurs propres hommes pour faire appel à un gars dans mon genre, un peu roublard et très cher. » fit-il encore, un peu de cynisme venant entâcher son attitude détendue.

« M'enfin, ça m'arrange assez. Hum, en fait, c'est pas tout à fait exact. Cette mission s'est soldée par un échec, et je suis venu ici, dans la maison d'une amie, me reposer avant mon prochain travail, même si je n'ai aucune idée de ce en quoi il va consister.

Peut-être aider une vieille amie ? Qui sait. »


Il était comme un gamin devant un jouet, attendant avec fébrilité la prochaine occasion, la prochaine montée d'adrénaline, peut-être le prochain combat où il jouerait sa vie.
Aux côtés de cette femme, c'est sans aucun doute ce qui risquait d'arriver, et cela le rendait joyeux.
Sans doute parce que comme beaucoup, il était prêt à la suivre jusqu'en Enfer, si besoin – Et ce bien qu'il ait déjà vu l'Enfer, en un sens.

« Et toi, qu'est-ce que tu voudrais faire ? » demanda-t-il finalement, sans vraiment laisser le temps au jeune homme de réagir quant à ses précédents propos.

Conscient qu'il en avait trop dit - ou pas assez - Shuya se rendait compte, à présent, de la position délicate dans laquelle il s'était mis, tout seul comme un grand (boulet qu'il est, comme déjà précisé).
Détourner la conversation lui paraissait donc le moyen le plus simple(iste) de ne pas avoir à en dire davantage... et de savoir si Yavin avait reçu une petite éducation, et/ou était du genre à lâcher le morceau.
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Hrp : Chacun son tour, désolé du retard :s


Ca y est, Shuya venait de récidiver. A nouveau, un sourire se dessinait sur son rude visage. Décidemment, ça ne lui allait vraiment pas, mais ç’avait au moins pour mérite d’amuser Yavin. Quelle drôle de tête …

L’homme commençait à présent à raconter un bout de sa vie, ses fonctions comme ses impressions. Son discours était ponctué de mots dont le jeune garçon ne connaissait pas la signification, tel que Kage ou encore Suna. Comment un homme pourrait être l’ombre d’un village ?

Yavin ne saisissait pas bien. Tout comme il ne se représentait pas avec exactitude les propos de Shuya. A défaut de savoir ce qu’était le sable, Yavin s’imaginait une guerre entre deux villages des plaines arctiques, se représentant les sunasiens tels des hommes de Cro-Magnon, robustes, et les yukiens à la façon des hommes de Neandertal, moins fort mais à l’intelligence plus développée. Il voyait des combats sanglants, sur une lande balayée par les vents polaires … Il ne s’imaginait pas à quel point il était si loin de la vérité.

Un mercenaire, voilà ce qu’était donc son sauveur. Yavin, de par le ton et la formulation des phrases de Shuya, s’imaginait celui-ci tel un observateur du monde, au courant de beaucoup de choses, n’agissant que sur commande. Cette vision de son bienfaiteur lui plaisait beaucoup. Il semblait être indépendant en tout point, se qui fit sourire le garçon.

Il souriait d’autant plus qu’il aimait la façon qu’avait Shuya de parler. D’apparence « Rien à foutre », ses paroles étaient cependant bien plus expressives qu’aucune autre. Cela lui donnait un certain genre, aussi comique que profond.

La question de Shuya le prit un peu au dépourvu. Il n’avait franchement aucune idée de se qu’il voulait faire. Et que dire face à cet homme qui avait tant vu, qui semblait déterminé, qui semblait avoir des objectifs. Yavin n’avait cependant pas l’intention de lui répondre un simple « je ne sais pas », ce serait se montrer tellement faible …

Le jeune garçon se mit alors à penser … A quoi ? A tout ce dont il aspirait. La nourriture, l’eau … il voulait tenir le coup aussi longtemps que possible. Des vêtements, des chausses … il voulait voyager quelques soit les conditions. Des étangs, des vallées … il souhaitait découvrir le monde dans sa totalité. De l’indépendance, de l’autodidactie … il désirait des choix, fussent-ils douloureux. Une soupe, un sourire … il a besoin d’un ami, d’un guide.

Il se mit alors à faire l’exact contraire, penser à ce qu’il ne voulait pas qu’il lui arrive. Il resta cependant bloqué à une seule idée, il ne voulait plus ressentir la douleur. Plus le garçon essayait de se détacher de cette idée, plus il y pensait, plus elle le retenait captif. Comme pour faire un bilan, Yavin annonça :

« Je veux … vivre. »

C’est là la réponse qui lui était apparue la plus logique. Le dernier mot prononcé tenait plus du murmure que du parfaitement audible. Il n’attendit aucune réponse de la part de Shuya, et continua.

« Et toi ?
T’es voyageur, mais tu dois bien avoir un chez toi nan ? A moins que le monde entier soit ton chez toi … Dans ce cas, j’aimerais vraiment que tu me le montres, ton chez toi. »


Tout, du moment qu’on le sorte de cette foutue neige.

Hey dîtes de Kenji Urusawa : Désolé de squatter ton post :oops: ... mais mon cher PNJ, Kiriyama (ou je sais plus trop quoi :mrgreen: ...) ton avatar est trop large, ça déforme le forum :P ... et c'est tout moche :mrgreen: .***
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Kiriyama Shuya
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Message par Kiriyama Shuya »

HRP/
Si ça lui va quand il sourit !
C'est un beau gosse quand même le « vieux », surtout avec son marcel, nan mé oh ! -tire la langue-
/HRP


Shuya eut une forte envie de rire quand il perçut plus qu'il n'entendit la réponse de son interlocuteur. Vivre !
Ce n'était pas une chose à prendre à la légère, et ce n'était pas non plus gratuit, la plupart du temps.
Motivé comme Yavin semblait l'être, il l'apprendrait bien assez tôt pour que notre boulet préféré ne se sente pas de lui expliquer maintenant.
Sans être un grand taciturne, le mercenaire n'avait rien de bien volubile, surtout quand on touchait des sujets sérieux ou dramatiques, sauf en de rares occasions.
C'est aussi grâce à cette manière d'agir, limite désinvolte, son ton qui pouvait se teinter de menace aussi facilement que de légèreté, qu'il était apprécié et appelé à agir, notamment quand on dépassait le cadre légal, comme on dit chez les pontes (et non les poules, bien que son baratin marche à tous les coups avec elles aussi).

« Vivre, tu dis ? C'est une idée intéressante, c'est pas mal, comme objectif.

J'aime bien. »
dit-il, avant de tirer une longue bouffée sur sa cigarette, et de s'amuser à faire des ronds qui vont s'imbriquer les uns dans les autres pendant une minute ou deux alors que ses yeux semblent ailleurs.

* Le monde, c'est peut-être un peu grand, mais il a pas tort, le petit, en fait.
Je ne suis même pas chez moi, là, mais chez Ryôkô... oui, en voilà une qui a trouvé un endroit où se poser, grâce à n'Hana, ou plutôt, malgré elle, *


« Erf... » fit-il sans même s'en rendre compte, inconscient du fait qu'il en était au filtre et près de se brûler les doigts.

Cette onomatopée mise à part, rien ne vint troubler le silence pendant une poignée de secondes, le temps de reprendre contenance et de revenir à la semi-proposition de Yavin, à savoir de voyager ensemble.
Non, je ne dirais pas qu'il a oublié avoir fait cette proposition en premier – ou peu s'en faut.
Plus exactement, ce n'est pas tellement que sa mémoire lui joue des tours, mais plus sa conscience qui lui dit quelque chose comme « Vous allez bien vous marrer ensemble, si si, puisque vous avez tous les deux envie de partir en vadrouille quelque part dans un pays où il ne fait pas -10° à midi avec le soleil en pleine tête et une tempête de neige dans la demie-heure à venir ».

« Mouais, non, j'ai pas vraiment d'endroit à moi, en fait.

Enfin, j'en avais un. Un patelin appelé Amegakure no Sato, le Village Caché de la Pluie.

On m'aimait bien, là-bas, mais si j'y retourne, ils me pèleront après m'avoir traîné dans la merde et pendu haut et court, je suppose.

Leur sens de la torture n'a jamais été des plus raffiné. »
fit-il en riant à moitié, des bribes de souvenirs liées aux exactions commises, où simplement vues, remontant en même temps qu'il parlait.

Des choses à faire peur aux enfants, qui ne provoquaient qu'une réaction amusée, un peu blasée aussi, à en juger par le relent d'amertume au fond de ses yeux.
Lesquels se tournent vite, très vite, voire très très vite, vers la cigarette qui lui brûle les doigts depuis un petit moment – genre, juste avant qu'il ne commence à parler.
Ca ne semble pas vraiment le déranger, ni le paniquer, juste l'ennuyer et le surprendre un peu.

« Ah, merde, j'ai encore abusé... »


Il l'écrase du bout des doigts, à vif, se frotte les mains comme pour se les réchauffer, faisant disparaître toute trace de blessure quand il fait un geste nonchalant du poignet pour désigner l'assiette creuse de Yavin, auquel ce dernier n'a toujours pas touché.

« Si tu n'en veux pas, je la mange, hein...

Et euh... »


Hésitation, assez incompréhensible.
Plus que jamais, notre boulet national a l'impression qu'en répondant comme il a l'intention de le faire à l'adolescent en face de lui, c'est un pacte avec le diable qu'il signe, une décharge, un contrat, un deal, un engagement quelconque, sans garanties et sans retour sur investissement prévu avant un bail, s'il y a.
Chose que Shuya adore. Alors, pourquoi attendre ?

« On va faire ça. Je vais te montrer mon monde, et même t'apprendre mes tours, si tu veux.

Sans rire, je ne suis pas spécialement gentil, donc ce ne sera sûrement pas facile tous les jours.

On ne rit pas j'ai dit !

Pfff, j'ai vraiment aucune autorité, ça va être la galère, tiens... »
murmure-t-il pour lui-même, tout en se levant pour aller à la cuisine et fouiller les placards une nouvelle fois, provoquant un boucan de tous les dieux et slalomant entre les assiettes et les boîtes de trucs (mangeables ? Pas mangeables ?) qui fusent à cause de sa grande délicatesse – sans en casser une seule, merci les réflexes.

Grommelant contre cette foutue Ryôkô, justement infoutue de garder des machins mangeables dans sa baraque, après tout ce qu'ils vont vécu ensemble bla bla... avant de se rendre compte que sa manière d'agir laisse Yavin en plan.
Un peu comme de la peur.
Un truc du genre, même s'il ne l'avouerait pas sous la torture. (sauf en cas de gnappage intempestif Hanaesque ?)

C'est pas non plus comme si sa dernière relation professeur / élève s'était bien passée.
C'est pas non plus comme si Yav' était comme son dernier élève en date, comme Izumi. Mwaif. Il verrait bien.

Là, l'important, c'était de passer outre ses appréhensions et de faire face à sa nouvelle responsabilité – Parce que si Shuya n'est pas vraiment sympathique (arrêtez de rigoler au fond boudiou !) il n'en reste pas moins la plus humaine des âmes damnées du Shinobi Kuran, en un sens.

« La semaine prochaine, tu sais ce qu'on va faire ?

Aller piquer des trucs dans une bibliothèque à Iwa ! Ca va te changer, surtout le climat, tu vas voir.

En attendant j'vais quand même t'expliquer deux-trois choses sur les Kage, tout ça, parce que bon...

Si tu crois que j'ai pas remarqué ton regard de méduse quand je t'expliquais, ben tu te trompes.

Hé hé. »


Big Smile, comme diraient les anglophones. Un peu moqueur, foutage de gueule même.
Gentillet, cependant. Comme entre amis, quoi.
Pas de velléités de supériorité, pas de supériorité hiérarchique, rien de ce genre de chose, rien pour entacher la relation, même si, pour Shuya, il est clair que lui avance et que l'autre suit.
Assistant, esclave, machin-truc, compagnon de route avant tout malgré ça.
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Hrp : Nan, quand il sourit, il ressemble au clown dans Ca … =p


Whaou. Décidément, ce Shuya, quel artiste … Le voilà maintenant qui se met à faire virevolter la fumée de sa brindille miraculeuse, dessinant de multiples rounds s’élargissant au fil du temps, et disparaissant, comme usés par leur courte vie. Un instant féerique pour le jeune Yavin, qui découvre, éberlué, les talents de ce tant poète que magicien de Shuya. La bouche grande ouverte, Yavin regardait avec attention le doux balais des formes, tels ceux d’une célèbre souris apprentie magicienne (Fantasia, balais des balais, humour, tout ça). Comme quoi, il en faut peut pour être heureux amuser un gosse.

Lorsque Shuya évoqua Amegakure no Sato et en fit une brève, mais claire, description, Yavin ne put s’empêcher de repenser aux hommes de Cro-Magnon qu’il avait imaginé, il y a peu. Tous des brutes, apparement. N’y avait-il donc pas de civilisation dans ce monde ? Tout n’est-il que groupes tribaux ?

Après avoir dissiper toute ardeur dans ce qu’il restait de son instrument fantastique, le mercenaire demanda à Yavin s’il comptait manger sa soupe, enfin quelque chose du genre. Le garçon zyeuta l’assiette, et remarqua une légère bande de fumée qui s’en échappait. La soupe était loin d’avoir refroidie, ce qui coupa toute envie à Yavin, poussant le récipient vers Shuya.

Puis virent des paroles qui emplirent le cœur du jeune garçon de joie (enfin, il ne tirait pas la gueule quoi). Shuya semblait donc enclin à l’emmener avec lui, et même à lui enseigner ses tours (Comme quoi c’est bien un magicien). Et là, ce fut la débandade totale, comme pour casser cet instant limite solennel. Comment un homme qui avait ramassé une personne la tête dans la neige, l’avait hébergé, lui avait proposé un repas, et acceptant maintenant de faire un bout de chemin avec lui pouvait ne pas être gentil ? C’était tellement idiot que ça en devenait comique, forçant Yavin à étouffer difficilement un rire.

Le garçon pensait de nouveau … Il se voyait, marcher avec son bienfaiteur, lorsqu’une image violente le frappa. Il revu son père, cet espèce d’amas de chair si fragile. Et là, Yavin prit conscience qu’il venait de laisser une dépendance pour en retrouver une autre … Non. Il était bien décidé à ne dépendre d’aucune manière de Shuya (où tout du moins à être capable de vivre seul le plus rapidement possible). Il ne voulait pas que lui aussi domine sa vie. Un ami, ça ouais, il en avait besoin. Un tuteur ou un chef, plus jamais. Et le garçon ferait tout pour que jamais plus quelqu’un ne gouverne sa vie.

Enfin, il ne ressentait pas cette volonté de la part de Shuya. Yavin se sentait en confiance. Et déjà, l’idée qu’avait amorcé le mercenaire le faisait rêver. Iwa … ainsi il y a d’autres climats ? Une autre question qui se rajoutait à la longue liste que le garçon avait établi en silence, et qui semblait faire surface, laissant un Yavin quelque peu embarrassé par son ignorance. Et comme s’il voulait clairement établir le fait qu’il désirait être le seul et unique maître de sa personne, il lança

« Ouais. Enfin c’est pas non plus essentiel, dans la vie. Mais, à l’occasion je (légère accentuation) veux bien savoir ce que c’est, dont ce dont tu me parles. Juste histoire de euh … mieux m’immerger dans ton monde. »

Au dehors, le hurlement d’un loup solitaire brisait le morbide silence de la forêt cristalline. Yavin dirigea sa tête vers le plafond de la cabane et expira profondément avant de la rabaisser. Il regardait maintenant Shuya, d’un air de dire « Et maintenant ? … ». Tout ça s’annonçait intéressant.
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Kiriyama Shuya
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Message par Kiriyama Shuya »

HRP/
Nia nia nia è____é
/HRP


Le déserteur sentait quelque chose dans l'air, de particulier... ----> Non, pas la soupe encore brûlante qu'il se dépêcha d'ingurgiter après avoir tant bien que mal « rangé » le bordel mis en cuisine auparavant, comme si son vis-à-vis allait changer d'avis.
Plus que la bouffe et les tiraillements de son estomac dit « Mr. Puis Sans Fond », donc, Shuya pensait à ce qui commençait ce soir-là, à ce voyage que Yavin et lui allaient entreprendre, au fait qu'avec un peu de chance, ils continueraient à... bien s'entendre et pourraient même en venir à partager la même boulettitude aiguë.

Izumi n'avait pas pu, ou su, comprendre son maître et déceler sa part d'ombre, ni compris que celle-ci, qu'il désirait ardemment connaître, lui était rester dissimulée pour de bonnes raisons.
La bleusaille, comme notre homme le surnommait en son for intérieur, n'avait pas l'air d'être du genre à lui poser des problèmes à cause de ça, un jour.
Bien sûr, Shû est plutôt du genre à penser « Il ne faut jurer de rien », mais c'est pas de sa faute si c'est encore le petit mot qui va mieux avec le sempiternel « Qui vivra vera ».

Quoi qu'il en soit, après un long silence dû à la fois à la réflexion et à une gorge fondue au napalm domestique, un nouveau sourire vient égayer les traits plutôt agréables de notre homme, qui décidément, ne semble pas se lasser de se laisser aller avec ce gamin.
(Bon en même temps, quand on sort d'un entretien du genre tendu comme un str... arc avec les guignols sunites, on a envie de s'amuser, c'est limite gravé dans la pierre, hein...)

« Ben euh si, c'est essentiel. Si tu veux survivre. » Essaie-t-il de dire avec un air sérieux (Nd Narrateur: Parvenu à ce stade du topic, vous aurez compris que la bestiole nommée Shuya est pas du genre qu'on prend au sérieux, mais pas du tout, hein, quoi qu'il fasse.)

« Parce que bon c'est un peu les trucs et les machins qui décident de comment marche le monde, et jusqu'à preuve du contraire, toi et moi, quoi qu'on en dise et qui que nous soyons, nous faisons partie du monde.
Hum... en plus... je suis plus ou moins recherché alors on risque d'avoir des gens aux fesses...
Remarque si ça se trouve tu t'en fous mais j'sais pas pour toi, quand y'a des gars qui veulent me ramener plus mort que vif à leur chef, j'aime bien savoir pourquoi.
»

Petit sourire d'excuse. Genre « Ouiiiii, j'te l'ai pas dit, mais c'est pas graaaave hein ? ^__^' »

« Sinon, donc j'te disais qu'on allait aller à Iwa. Enfin pas exactement en fait, on va au pays de la Terre, Tsuchi no Kuni, mais en fait ils sont protégés par les gens du Village Caché de la Roche (Iwagakure no Sato).

En gros t'as des pays – genre ici c'est Makyou no Kuni – et dans certains t'as des Villages Cachés dedans, qui servent de défenseurs et rendent pas mal de services plus ou moins... bref.

En échange d'un paiement et de l'hébergement, quoi.
Dans le coin y'a un patelin nommé Yukigakure no Sato, genre grand ville avec d'immenses flèches de glace pour marquer les portes et impressionner les pontes en visite, rien de bien terrible.

C'est la principale ressource militaire de Makyou, qui n'a acquis son indépendance que récemment, au terme d'un conflit – une guerre – plutôt moche (tu peux me croire, j'en ai été) – y'a moins d'une quinzaine d'années... j'étais encore qu'un gamin, plus jeune que toi.

A l'Académie on s'en branle un peu de l'âge des recrues, tu vois... euh ouais, tiens, l'Académie.
C'est une école, un lieu où on t'enseigne les bases de ton futur métier de ninja, en gros les « défenseurs » dont je te parlais avant, tu vois ?

A la fin du cursus, t'as un examen plutôt costaud, et si tu passes, on te refile à un ninja de rang supérieur, le Jounin, alors que toi tu passes d'étudiant à Genin... encore plus tard, après des missions plus ou moins ineptes et généralement (je crois, j'ai tout eu du premier coup, donc) un dernier test, on te fait passer un autre truc encore plus dur, l'exam' moyenne classe, pour devenir Chuunin.

La plupart des gens stagnent à ce stade. Ils enseignent ou se spécialisent dans un truc ou dans l'autre, genre la médecine... les Jounins, c'est un peu l'élite, et y'a les ANBU.
Ca fait classe d'avoir ce genre d'escouade pour assurer la sécurité du village caché, y paraît, mais d'après une amie, ceux de Yuki sont du genre papier mâché ^_^

Moi j'peux pas dire, j'ai décidé de m'orienter vers les Oi-Nin après être passé Jounin, parce que je m'emmerdais pas mal en fait... stu veux, les missions sont classées par difficulté, de D le truc genre retrouver un chat ou ramasser des châtaignes (au propre), à S où tu tiens quasiment le sort du continent sur tes épaules.

Comme j'étais pas assez ancien pour avoir droit aux S, et que les A et B m'ennuyaient sérieusement, j'ai postulé pour devenir chasseur de déserteurs, en gros les gars super méchants derrière leurs masques qui filent le train de ceux qui ont trahi leur village caché... là j'ai rencontré n'Hana, avec qui j'ai taffé longtemps, et sa soeur Ryôkô, et plein d'autres.

C'était bien, mais elle a déserté aussi, alors, quitte à s'amuser, je l'ai suivie... j'suis passé de chasseur à proie en fait. Et merdeuh !
» fait-il, un air malheureux remplaçant le masque nostalgique qui s'est peu à peu installé sur son visage, alors qu'il déviait dangereusement de ses explications.

« Ouais donc en gros c'est pour ça qu'on me colle au... qu'on me poursuit. ~~ » fait-il, après être resté quelques secondes à rassembler ses idées et à s'engueuler intérieurement de s'être laissé emporter par ses souvenirs alors qu'il était super motivé pour expliquer à Yavyav les tenants et aboutissants de sa profession, ainsi que le cours du monde et blablabla...

(Nd Hana : Depuis quand tu sais ce que c'est un aboutissant toi d'ailleurs ? o_O - Nd Shuya : Va mourir, toi è__é – Nd Hana : Toi d'abord :o)

« Hum, j'crois que c'est tout. Là j'me sens un peu fatiguée, j'ai pas mal couru depuis le pays des tarés (Nd: Suna, pour ceux qui suivent pas dans le fond), et pas assez mangé en plus (Nd: Une soupe, on peut dire ce qu'on veut, ça nourrit pas son homme, et encore moins son pote Puit-Sans-Fond, heing), donc bon... »

Et il se lève, l'air de rien, bien parti pour ignorer les questions éventuelles du gamin, avant de se foutre (encore) deux baffes en pensée et de se retourner, quand même, histoire de, parce que c'est bien de prendre un gosse sous son aile, mais si on la flemme d'lui expliquer comment avancer et d'quoi survivre, c'est pas la peine, non ?

(Nd Hana : C'est dingue, il va réussir là où j'ai échoué. - Nd Shuya : C'est-à-dire ? x___x - Nd Hana : Il va t'apprendre le sens du mot res-pon-sa-bi-li-té. - Nd Shuya : ... T___T)

« Si t'as des questions... » dit-il avec un p'tit sourire genre « Pitié naaaaaaooooooon » (celui qu'il réserve à une certaine déserteuse en chef quand l'idée la pique de le coincer dans un coin et de lui faire payer ses conneries, huhuhu).
Kiriyama Shuya, Missing-Nin de rang A d'Amegakure no Sato.

Ceux qui sont pour la liberté et contre l'agitation sont des gens qui veulent avoir la pluie, mais pas le tonnerre.
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Takimura Yavin
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Message par Takimura Yavin »

Jusqu’à présent, Yavin n’avait besoin que de peu de choses pour survivre. Deux trois baies qui traînent dans les feuillages, un peu de glace qu’on peut éventuellement transformée en eau, un poignard pour découper plus facilement le gibier tué à mains nues … Et il osait penser que les autres étaient des hommes de Cro-Magnon ! Pauvre Yavin. Il faut dire que médire (no comment) était un nouveau sport pour lui. Là, il venait d’apprendre qu’avant de crier au loup, il faut d’abord vérifier que l’on n’hurle pas les soirs de pleine lune. Comme quoi, on peut tirer partie de tout.

Et il parlait, parlait, et parlait encore … Yavin avait voulu ouvrir la bouche, pour démentir Shuya, lui affirmer qu’il était totalement possible de vivre sans ces fameuses connaissances qu’il avait lui, mais l’homme était inarretable. Obstiné par son idée, Yavin n’avait écouté que d’une oreille les premières informations délivrées par Shuya. Laissant son envie d’avoir raison de coté, le jeune garçon était maintenant totalement perdu dans ce flot d’information. Il faut dire aussi, Yavin avait quand même un retard considérable, des choses vraiment essentielles, de la vie de tout les jours dont il ne soupçonnait même pas l’existence.

Mais le garçon avait de la chance. L’explication globale du fonctionnement du monde donnée par Shuya était facile à comprendre, parfaitement à la portée de Yavin. Petite cerise sur le gâteau, le Gérard Majax des temps modernes (Gérard, si tu nous regardes) ponctuait sa thèse d’illustrations concrètes, prenant leurs sources dans sa propre expérience. Ainsi, la jeunesse de son bienfaiteur avait été de nombreuses fois ponctuée d’une chose que Yavin appréciait peu : des évaluations. Il se rappelait la dureté du regard de son père, observant Yavin dans ses différentes tâches et exercices … Le même que ce regard mêlé de folie et de dégoût qu’il lui avait lancé, le jour de son refus de s’infliger la correction qu’il « méritait ». Et encore, ce n’était que son faible de père. Qu’est-ce que cela peut bien être avec une personne à laquelle vous inspirez, au mieux, l’indifférence la plus totale ? Après tout, la formation de guerrier est difficile. Parce qu’être évalué n’est ni plus ni moins être jugé, Yavin plaignait Shuya d’avoir eu à vivre ces expériences là, lui lançant même un regard compatissant sûrement incompréhensible pour notre ami l’enfumé.

Le récit progressait, et Yavin rattrapait progressivement son retard, assimilant tant bien que mal cette immonde masse d’information. Des détails chatouillait le petit aux yeux oranges, comme le fait que Shuya soit un Bad Guy recherché (Bah oui, il l’avait dit dès le début, mais vu que Yavin n’écoutait pas … Tête en l’air =o). C’est drôle, mais Yavin ne le classait à première vue pas dans là catégorie des mauvaises personnes. Il est vrai que son sens de la justice est des plus restreint, quasiment inexistant en fait, mais il se basait sur un critère précis : Un homme qui ramasse un garçon étalé dans la forêt ne peut pas être foncièrement mauvais. De plus, ces déserteurs dont parlait Shuya semblaient se battre, du moins aux yeux du jeune garçon, pour le pouvoir. Quoi de mal à ça ?

Enfin, toujours est-il que le passé de Shuya avait été des plus mouvementés. Toutes ces choses l’intriguaient, certes, mais elles semblaient pourtant lui passer haut dessus, du genre « Quelle importance ? Du moment que j’ai de la soupe un peu moins chaude … », probablement parce qu’il n’y était pas encore, dans ce monde dont Shuya parlait. Il allait voyager, et ça il en était ravi. Mieux, ce voyage risquait d’être mouvementé. Et à ce propos, Yavin ajouta :

« T’es recherché par combien ? Trois quatre personnes ? Non parce que j’sais me défendre. »

Le pauvre, il n’avait même pas idée. Il était là, tout content de pouvoir dire qu’il est capable de tuer une biche ou une femme sans défense. Il n’imaginait même pas à quel point il devrait fournir des efforts pour espérer rester en vie. Son moment de fougue fut interrompu par une violente contraction de l'estomac. Il avait comme un idiot donné sa part de soupe, mais il n'en avait pas moins faim pour autant.
Takimura Yavin, déserteur.

« Le fort protège le faible, c’est dans l’ordre des choses. »
« Nan, le fort, il le bouffe le faible. »
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