Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

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Maya Heikin
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Heikin ... vous avez dit Heikin ?

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L'air était frais et vivifiant. Les rafales de vent venaient éveiller la peau blanche de la jeune fille sortant de l'hôpital. Au cours de la nuit, elle s'était rendue compte de beaucoup de choses et elle se sentait quelque peu neuve. Une sorte de nouveau départ. Ou tout du moins de nouvelle ligne de départ, elle n'avait pas encore pris la course.

Il était temps de faire le grand pas, chose qui la gelait jusqu'au plus profond de son être. Il était temps d'aller se présenter aux Heikin de la ville. Elle fit un pas en avant, respirant profondément l'air frais du jour puis souffla dans un long soupir. Les épaules hautes, la tête droite et résignée, elle prit le chemin de la demeure Heikin.

Après avoir longé pendant plus d'une centaine de mètres un long mur d'environ trois mètres de haut, elle arriva devant une porte haute et finement décorée. L'acajou semblait sortir d'une seule pièce large d'au moins deux mètres et le tout était poncé, gravé et lustré avec un soin particulier. Devant la porte, un homme à côté d'un petit brasero semblait s'occuper d'accueillir les invités et d'ouvrir la porte à ceux qui désiraient et avaient le droit de passer.

Maya respira à nouveau un grand coup et s'approcha à grandes enjambées du gardien. Elle s'arrêta juste devant lui, droite comme un piquet, les pieds profondément ancrés dans le sol recouvert de neige, les deux mains sur les hanches. Elle commença abruptement :

"Bonjour."

L'homme leva la tête vers la nouvelle arrivée. Il semblait plutôt fin et agile, ses os et ses muscles ressortant sous sa peau, laissant penser que soit il était mourant de faim, mais au vu de ses muscles, cette solution était impossible, soit c'était une de ces personnes particulièrement nerveuses et souples à force d'avoir vécu au milieu de la nature. Une personne dont il faut se méfier de l'apparente faiblesse. Sur son corps était déposé, plus que porté, des vêtements d'un blanc d'ivoire, plutôt amples. On aurait presque pu en dire que c'était des vêtements d'été mais la neige environnante détrompait rapidement sur la chaleur actuelle du climat. Peut-être n'avait-il tout simplement pas froid. Quoi qu'il en fût, il fixa deux yeux vifs sur la jeune fille qui venait de parler. Rien d'autre de son visage ne bougea. Ni sa bouche fine et pincée, qui ne sourit pas ni même ne dit mot, ni même un quelconque zygomatique, signe d'un énervement quelconque ou même du fait qu'il eut pu serrer les dents. Bref, aucun mouvement, si ce n'est de lever la tête du brasero allumé. Maya leva un sourcil d'étonnement et attendit quelques secondes. Peut-être était-il simple d'esprit. Peut-être n'avait il pas comprit qu'elle demandait ses services pour ouvrir la porte. Aussi répéta-t-elle son "Bonjour" en insistant plus que la première fois.

Celui-ci fut pris de la même manière que le premier. L'homme était toujours assis sur le sol, en regardant la jeune fille qui commençait à se sentir mal à l'aise et à sauter d'un pied sur l'autre. Elle perdait de sa superbe, n'osant pas regarder l'homme dans les yeux, contrairement à lui.

"J'aimerai entrer …"

Au tour du gardien de lever un sourcil interrogateur. Au moins semblait-il comprendre un des mots qu'elle venait de prononcer. Aussi en rajouta-t-elle de plus belle :

"Entrer … entrer pour rencontrer le dirigeant de cette famille … entrer là … ouvrir la porte et … fiou … marcher jusqu'à l'inté…
- Et en quel honneur ? Votre nom jeune fille. On entre pas dans cette propriété comme dans un moulin."

Il avait une petite voix aigre. Elle l'avait pris de haut, il montait les enchères, et ne se leva même pas pour le faire. La jeune kunoichi fronça un peu plus les sourcils et fixa la personne de ses petits yeux.

"Je suis Maya Heikin. Je viens reprendre mes droits dans la famille Heikin. Et juger s'il s'agit d'usurpateurs ou non."

Elle ne fit que créer un fou rire au gardien. Ses bras longs et souples comme ceux d'un singe s'agitèrent autour de lui alors qu'il tapait ses mains sur ses cuisses de rire. Les yeux de l'homme se fermèrent dans un fort éclat de rire aigu. La jeune fille se rassombrit encore quand il reprit la parole.

"- Elle est bien … bonne celle-là. On me l'avait … jamais … mais jamais faite. Je suis … mort … de … rire."

Il était clairement visible qu'au vu de son débit de parole, c'était le cas. Il se tenait les côtes, se balançait d'avant en arrière et riait à s'en rompre les cordes vocales. Très vite, la plaisanterie tourna au vinaigre pour Maya qui ne trouvait ça carrément pas drôle du tout.

"- Nan mais c'est bon là, on va pas y passer l'après-midi."

L'effet n'eut que pour conséquence d'aggraver le rire du gardien qui se pliait de plus belle sous le coup de la plaisanterie et tapait d'une main au sol. Des larmes commençaient à couler de ses yeux et son souffle paraissait à la limite de l'étouffement. Quelques badauds qui marchaient dans la rue s'approchèrent pour voir de quoi il en retournait et ne voyant qu'un vieux bougre rire comme un soûl, ils reprirent leur marche, non sans jeter un regard en biais à Maya qui de blanche commençait à devenir grise.

"Pauvre fou ! Vous me faites passer pour une quiche devant tout le monde ! Je ne vous permets pas ! Arrêtez, relevez-vous et ouvrez-moi !"

Les épaules et les bras de Maya tombèrent vers le sol, tout comme son moral, en voyant que ses paroles n'avaient aucun effet. Aussi, elle attendit que l'homme finisse de rire, ses éclats commençant à être moins rapproché et dans un fiou … et quelques rires encore, il s'arrêta enfin, un grand sourire sur le visage, les yeux inondés de larmes de rire. Il la regarda espièglement en silence puis reprit d'une voix maitrisée.

"- Sérieusement, que voulez-vous ?"

Il n'obtint qu'un long soupir de la part de la jeune fille, qui hésitait entre s'enfuir de cette maison de fou et rester pour suivre sa résolution et son destin. Elle bafouilla quelques mots.

"- J'étais sérieuse."

C'en était trop. Prêt à se pisser dessus, le gardien repartit dans son rire fou furieux. Il la suppliait d'arrêter, c'était trop drôle, elle devrait faire un spectacle, elle aurait un succès fou. Bref, tout pour la rendre heureuse et sereine. Finalement, quelqu'un d'autre sortit par la petite porte de service encastrée dans le mur d'enceinte, venant se renseigner sur la cause d'autant d'éclats de voix. Ravie de tomber sur une personne surement plus saine d'esprit que la première, Maya entama tout de suite la discussion d'une voix précipitée.

"- Bonjour monsieur. Veuillez m'excuser mais je suis Heikin Maya et je souhaiterai entrer pour m'entretenir avec le doyen de cette famille."

Un brin suppliante, sa voix était à peine audible au travers des rires bruyants du gardien écroulé devant la porte. Hélas, le rire semblait contagieux. Le nouvel arrivé venait de pouffer une fois … et Maya de serrer les poings, les larmes aux yeux de ne pas être traitée sérieusement. Mais le rire s'arrêta bien vite et, repartant par là d'où il était venu, l'homme ferma la porte derrière lui.

C'en était beaucoup pour une petite fille faisant preuve de toute sa résolution dans cette affaire. Elle se laissa tomber à terre de frustration, les bras croisés. Devant cette preuve superflue de contrariété et son air bravache, le gardien n'en put plus. Il manquait d'air et commençait à tousser tout en continuant à rire sans pouvoir s'arrêter. Perdue dans une colère noire, Maya n'y fit même pas attention. De nouveaux plans machiavéliques apparaissaient dans sa tête et son esprit, la poussant à se venger des habitants de cette maison et surtout du gardien malfaisant. Elle se voyait vêtue de noire, escaladant en pleine nuit les murs de la propriété pour entrer et prendre en otage le gardien. Elle ne demanderait que de voir le doyen, mais elle se voyait refuser ce droit élémentaire. Un des ninja de la maison chercherait à la piéger et elle devrait fuir, échapper à une centaine d'assassins tous prêts à la tuer sans une hésitation et elle réussirait à fuir … elle serait plus forte qu'eux et …

Et la porte se rouvrit, laissant apparaitre le second gardien qui lui fit signe de la main de s'avancer. Elle mit quelques secondes à reprendre pleinement conscience de cette opportunité, le temps qu'il lui fasse un deuxième mouvement plus appuyé de la main, mais ni une ni deux, elle courut vers la porte et entra dans la propriété.

Dans un ordre parfaitement correct et symétrique, une dizaine de pavillons se touchaient et se croisaient devant elle pour élaborer la magnifique demeure Heikin. Chaque toit était recouvert d'une neige d'un blanc brillant et les différents jardins semblaient tous avoir été conçu pour que cette matière soit la pièce maitresse de l'ensemble. Des formes ressortaient sous la neige, comme prévues pour en être recouverte depuis le début, et des fleurs d'hiver explosaient comme des bulbes de couleur tout au long du chemin menant vers l'impressionnante demeure en forme de U. Le tout donnait une impression de sérénité propice à l'accomplissement personnel. On se serait dit dans un lieu … parfait et magique.

Aussi rapidement que ses yeux furent saturés par tant de beautés en un lieu regroupées, Maya sentit fondre comme neige au soleil ses contrariétés passées, mais une fleur d'anxiété naquit au fond de son cœur. Comment ne pas tomber instantanément amoureux d'un lieu aussi beau et doux ? S'ils étaient si puissants, étaient-ils vraiment sa famille ? Elle se sentait petite et lamentable, élément dissonant dans ce concert de perfection. Le gardien la fit entrer par une petite porte dans l'aile nord et lui fait passer quatre ou cinq portes d'affilée avant de lui proposer de s'installer dans un salon, non sans lui avoir proposé de disposer de ses affaires. Elle lui confia son manteau et s'assit sur un coin de tatami, toute petite dans cette énorme pièce aux couleurs rougeoyantes du tison brulant dans un coin. Après une petite dizaine de minutes, qui furent largement suffisantes pour que son cœur batte à un niveau supérieur à l'échelle de Richter, des pas résonnèrent dans le couloir. La porte de papier de riz d'une finesse incroyable fut ouverte et une vieille femme accompagnée d'un homme d'âge mur et d'un jeune garçon entrèrent dans la pièce. Au premier pas qu'elle fit dans cet environnement, la personne âgée manqua de succomber d'un malaise. Elle ouvrit de grands yeux effrayés, et une main sur le cœur, elle glissa doucement au sol, retenue par les deux personnes qui l'accompagnée. Voyant le malaise, ils la portèrent dans le couloir et fermèrent la porte. C'est dans cette attente que resta Maya, ne sachant pas trop ce qu'elle avait fait, mais se trouvant seule dans un environnement hostile.

Elle n'avait rien fait, ce n'était pas de sa faute si la vieille dame s'était sentie mal. Est-ce qu'ils lui en voudraient ? Elle rongeait son frein en attendant qu'on vienne la convoquer et lui expliquer ce qu'il venait de se passer.

[HRP]Si un MJ veut bien intervenir pour jouer Heikin Genmei ... A défaut, le 22 je continuerai ce post.[/HRP]
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Heikin Genmei l'avait reconnue. Mais ce n'était pas possible, ce devait être un fantôme, son esprit lui jouait des tours. Comment la fille de Atsumichi … pouvait-elle vraiment être revenue ? Et ses parents ? Et Kojime ? La matriarche se sentait bouleversée. Son frère et son neveu s'agitaient à côté d'elle, cherchant désespérément la source de son trouble. La bouche sèche, la vieille dame ouvrit et ferma plusieurs fois les lèvres et elle reçut quasi instantanément un verre d'eau. Son regard se plongea dans les abîmes du liquide et elle laissa sa mémoire l'emporter plusieurs années en arrière, plus d'une dizaine, à l'époque où elle mit dehors de la maisonnée son propre frère qui avait osé braver les ordres de la famille. Un mariage avait été rompu, un nouveau avait été scellé. Et le fruit de cette union se trouvait dans la pièce d'à coté. Le mélange de souvenirs d'enfance et d'autres plus récents se dissipa et la vielle dame but le verre d'un trait. Elle dit alors à voix basse :

"La personne qui se trouve dans la pièce d'à côté est Heikin Maya."

Seul le silence répondit à ces paroles. Le frère de Genmei fut comme frappé par la foudre tandis que son neveu restait sans voix, faute de comprendre. Au bout de quelques minutes, la chef de famille se leva et s'avança vers la porte, le pas plus franc et décidé. Elle apparut dans la pièce où l'attendait Maya entourée des deux hommes. Quelques secondes de silence s'installèrent, pendant lesquelles elle examina attentivement la jeune fille. Oui, il ne pouvait y avoir de doute, c'était bien elle. Il était vrai qu'elle avait grandi, qu'elle portait des vêtements abîmés et tâchés, qu'elle semblait épuisé et que son tonus physique n'était pas au mieux de sa forme, mais c'était elle. Ses traits, ses caractéristiques physiques, les cheveux de sa mère, tout y était. Elle rêvait de la prendre dans ses bras, de lui dire des mots réconfortants, combien elle et son père lui avaient manqués. Mais elle était la matriarche de la maison, aussi parla-t-elle en matriarche.

"Heikin Maya, bienvenue dans ta famille. Je suis Heikin Genmei, matriarche du clan Genmei. A mes côtés se trouvent mon frère, Heikin Hotatsu, et mon neveu, Heikin Takeshi, qui me secondent. Soit le bienvenue dans ton foyer."

Maya s'inclina humblement. La voix forte et réconfortante de la matriarche l'avait rassurée et réconfortée dans sa décision de se présenter. Pourtant la jeune fille ne dit mot et ce fut Takeshi qui reprit la parole. Tout comme les autres Heikin de la pièce, il était très typé : des yeux très clairs, une peau blanche, un corps fin. Sa voix était douce et chantante.

"Je vais t'accompagner dans ta nouvelle chambre."

La ninja-ko acquiesca de la tête et le suivit dans un démélé de couloir. Il finit par arriver devant une porte qu'il ouvrit. La chambre était spacieuse, bien agencée, propre, et emplie des motifs de la famille. Il la fit entrer, la salua de la tête et laissa la jeune fille prendre possession des lieux et réfléchir à tout ce qui venait d'arriver. Eux aussi avaient beaucoup à dire pour intégrer ce nouveau membre inopiné.
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Cela faisait déjà un certain temps qu'elle se trouvait dans cette demeure. La "petite" chambre qui lui avait été attribuée n'avait pas changé d'aspect, aucune décoration, aucun effet personnel, si ce n'est un baluchon remplit de vêtements dans un coin, et un portrait sur un meuble, une famille en l'occurrence. La jeune fille se trouvait au centre de la chambre, assise en tailleur sur un tatami, un rouleau de parchemin reposant sur ses genoux, une plume dans la main droite. De nombreux autres parchemins s'éparpillaient autour d'elle, remplis d'une écriture maladroite et penchée. Le pinceau toucha le papier, y apposant une large tache d'encre, étirée vers le bas d'un geste ample de l'épaule. Les yeux concentrés sur la figure naissante, ils suivirent le bout de la plume partie s'aventurer à l'ouest de la feuille pour revenir d'un mouvement maladroit à l'est, laissant un long trait tout du long. On lui avait expliqué que le mouvement était unique, que le trait n'avait pas de discontinuité, mais elle ne pouvait s'empêcher de ne pas voir le lien invisible qui les reliaient entre eux, pour faire une figure stable, bien portante, lisible. Ce lien invisible, elle ne le voyait nulle part, ni parmi les relations qu'elle avait créé depuis son arrivée sur les terres Heikin, ni sur les feuilles de parchemin, ni encore lors des entrainements quotidiens qu'elle subissait en plus des cours à l'académie.

On ne cessait de lui reprocher son retard, son manque d'éducation, sa sauvagerie, son mauvais caractère. A chaque coin de couloir, elle semblait voir un regard réprobateur de la part de sa famille, même Genmei, la matriarche et sa grand-mère, était venue à considérer à ce que la jeune fille ne puisse devenir membre honorable de la famille. Oui, le sang ne fait pas tout, et malgré son apparence, elle se sentait perdue dans ce milieu froid et rigide, dans ces chambres aristocratiques interminables, dans ces non-dits mystérieux. Elle ne pouvait sentir le lien invisible maintenant toute chose à sa place, mais qui ne pouvait la lier elle au reste du monde.

Maya lança la feuille d'un air rageur au fond de la pièce, celle-ci voletant tranquillement contre le vent avant de revenir vers la jeune fille au visage bouleversé. Elle reprit le trait du caractère "moi". C'était seulement le troisième qu'elle avait pu essayer, les deux précédents ayant été considérés comme des copies respectables, mais loin du niveau que l'on pourrait réellement attendre d'une des héritières du pouvoir Heikin. L'écriture "noble" était un art difficile et délicat et le caractère brutal de la jeune fille ne semblait pas correspondre à ce travail de douceur.

*Un trait … deux traits … je reviens vers le haut et … aaaaarg*

Une nouvelle feuille fut éprise de liberté avant de s'écraser au sol, le stock commençait à manquer et l'air amenait aux narines de la jeune fille un fumet délicat de potage aux poireaux. D'un bond, elle se leva, maudissant sa précipitation quand ses jambes lui firent mal en picotant. Un pas, deux pas, et elle se lança dans une course effrénée vers la cuisine … avant de finir dans un sliding stop inattendu. Son sensei Heikin se trouvait nez-à-nez avec elle, la jaugeant du regard, un sourcil froncé. Grand et sec, des cheveux noirs longs remontés dans une coiffure aussi recherchée que ridicule, il se baladait en kimono dans le couloir, maniant d'une main experte un éventail coloré que Maya connaissait de près vu le nombre de fois qu'il lui avait été assené sur la tête.

" Vous avez fini votre leçon, mademoiselle ?
- Non, mais il est l'heure de man…
- Ttttttt … on ne chipote pas, d'abord vous me ramenez un dessin correct du caractère "moi" et ensuite seulement vous pourrez sortir de votre chambre.."

Il avait une voix haut perchée, le type de voix qui vous agresse à chaque fois qu'elle résonne. Serrant fortement les lèvres, la jeune fille lança des regards de multiples registres, passant de la jeune désespérée au regard courroucé, avant d'abandonner. Ce n'était pas un homme qu'elle avait en face d'elle, mais une statue, un roc, un pic, une … hm, reprenons. Elle fit deux pas en arrière avant d'entendre le rire moqueur de son cousin. Elle ne savait pas où il se trouvait, en avance sur elle, déjà promu genin, il avait plus de talents qu'elle n'en avait encore, aussi n'essaya-t-elle pas de le retrouvé et retourna-t-elle sagement dans sa chambre. Pour le style, elle fit néanmoins claquer la porte avant de reprendre son étude. Ou tout du moins c'était son intention initiale. Son cousin l'avait blessée, il ne cessait de lui montrer sa faiblesse. Ils avaient tous deux le même âge, mais lui avait suivi les cours de la maisonnée depuis sa plus tendre enfance, tandis qu'elle avait roulé sa bosse à l'étranger. Quoi qu'il en fût, c'était un ricanement de trop. Elle avait déjà eu des cours théoriques sur le kinobori, elle avait lu des livres, avait vu ses ainés s'y entrainer, et pourquoi pas elle ? Mais pas ici … il fallait d'abord sortir discrètement de la pièce, pouvoir voler de ses propres zailes …

Dans le coin inférieur droit, derrière une commode, la jeune maligne avait réussi à percer discrètement un trou dans le mur de papier de riz, à un endroit où la cloison avait fait son temps et où l'humidité avait rendu faible la paroi. Au fil des punitions, elle avait réussi à agrandir cette faille à la taille de son corps, tout frêle et petit pour une enfant de cet âge, mais pour une fois, c'était autant d'efforts épargnés. Les mains la première, elle roula à l'extérieur, se redressant sur ses pieds pour inspecter que sa fuite n'avait été vue. La petite ouverture se fondait dans un renfoncement d'ombre sur le bord du mur, c'était parfait. Elle partit au trot jusqu'à la pièce d'entrainement, robuste et totalement hermétique, où chacun pouvait s'entrainer autant qu'il le voudrait.

Chaque fois, la pièce lui prodiguait une impression de puissance et de grandeur, un respect qu'elle ne connaissait que dans ces lieux anciens et vivants, ayant vu et vécu nombre des missions les plus périlleuses, et ayant peut-être servi même à un de ces ninjas légendaires qui vivent dans les contes. Elle entra en baissant la tête dans le lieu, n'osant pas élever la voix, soudain humble dans son pyjama blanc cassé. Seul le souffle de sa respiration était audible dans le silence sacré du lieu et elle eut le sentiment qu'il était amplifié des milliers de fois par les piliers millénaires veillant sur la salle. Un petit pas en avant, étouffé par le tatami, mais le bruit déferlant soudain à ses oreilles sembla l'étouffer. Elle posa ses pieds au sol d'un pas plus léger pour aller fermer les différentes cloisons ouvertes et ainsi se retirer dans ce lieu épargné du temps, seule au monde, pour s'entrainer et se concentrer.

Une petite course, pour lancer la respiration, puis des étirements, échauffement musculaire, un petit peu de travail au sol comme quelques abdos, puis elle s'élança vers le mur. Ce n'était pas la première fois qu'elle essayait, aussi s'y prit-elle plutôt bien dans un premier temps. Concentrée, les mains pour invoquer le sceau adéquat, elle commença par s'élancer, avant de redescendre aussi court alors que les semelles de ses chaussures adhéraient autant qu'une fine couche de poussière, soit presque pas au vu de la quantité qui tomba des arceaux du toit. Maya toussa quelques secondes et se reprit. Pied en position, esprit concentré, elle invoqua sa puissance, imaginant une force mystérieuse badigeonnée sur la semelle, une force suffisamment puissante pour pouvoir supporter son poids une fois qu'elle s'appuierait dessus. Elle posa son pied contre la paroi une dizaine de fois sans effet, puis s'étonna de le voir collé … sans possibilité de l'enlever. Colle superglue à base de chakra, nous voilà ! Au moins, elle avait trouvé le pendant de l'anti-colle.

* Non, ce n'est pas comme ça que je dois faire, ce n'est pas en m'énervant contre ce bête de mur que j'y arriverai *

C'était bien là le cœur du problème. La technique. Car on a beau parfois avoir en tête ce qu'on doit faire, entre le savoir et le faire, il y a … bien cinq à six pas sur cette colonne de bois. La jeune fille se concentra. Elle prit même le temps de s'assoir au sol. Calmer sa respiration et concentrer le chakra en soi. Comme de coutume, elle imagina cette grande cascade d'eau jaillir de sa tête pour baigner son corps d'une fine pellicule d'eau pure, si fine qu'on la croirait immobile, qu'on pourrait la prendre pour de la glace si cette matière n'avait traversé sa peau pour emplir entièrement son enveloppe charnelle. Elle ouvrit les yeux, ressentant la douce chaleur et la bienveillance de cette douche mentale, de ce chakra pénétrant et sortant de son corps. Son bien-être la poussa à rester dans cet état encore quelques secondes, histoire de pouvoir profiter de cette sérénité et calmer son caractère soupe au lait.

Oui, enfin, elle se sentait prête. D'abord, se remémorer ses essais précédents. Concentration. Pousser la concentration et le chakra vers les pieds. Au bout d'un certain temps, elle eut la certitude d'avoir comprimé enfin son chakra dans les pieds. Elle recommença, comme elle l'avait déjà fait en cours il y avait quelques années, comme elle l'avait récemment fait sur un arbre de Yuki, comme elle souhaitait le faire maintenant. Elle focalisa son esprit pour que chaque particule de son pied adhère avec douceur avec les particules de bois, collaborant chacune avec l'autre, se fondant presque. Ainsi, elle réussit à avancer quelques pas, puis quelques autres. Allait-elle tenir ?

[ELLIPSE NARRATIVE EN FONCTION DU RESULTAT]

Elle se sentait épuisée. L'heure du repas était déjà passée depuis longtemps. Au loin, le soleil poussait vers les terres de l'est, inondant le pallier de la porte d'une faible lumière. De biais, les rayons faisaient briller les flocons de poudreuse à l'extérieur, transformant le sol en tapis doré. Elle se laissa aller au sol, le souffle court, toute son énergie drainée. Sa poitrine montait et redescendait en rythme, battant la cadence tandis que sa tête roulait doucement en arrière pour guetter les perles dorées s'allumer les unes après les autres. Au bout d'un temps considérable, le soleil finit de disparaitre derrière le sommet des montagnes lointaines, annonçant l'arrivée du froid de la nuit. D'un geste souple, elle se retourna, commençant déjà à sentir les efforts de la journée crisper ses muscles. Le silence était complet à l'extérieur, comme si l'absence de lumière avait provoqué une absence totale de son. D'un petit pas rapide et silencieux, elle retourna à sa chambre, passant par son entrée secrète qu'elle masqua bien vite de nouveau par le meuble. Son ventre lui faisait mal, elle avait sauté un repas et l'exercice avait décuplé sa faim. Dans un dernier effort, elle fit un caractère passable qui serait son billet d'entrée pour la cuisine. Elle sortit, la tête basse, tomba de nouveau sur son sensei, lui présenta la feuille et sous ses quolibets habituels, Maya partit lentement rejoindre la cuisine. Le repas était déjà à table, aussi elle prit le chemin de la salle à manger antique, qui serait emplie d'Heikin.

La tradition voulait que Genmei présente ses vœux à tous, puis remercie la montagne de leur témoigner une telle générosité. Enfin, au cours du repas, elle questionnait chacun afin qu'il parle de ses activités depuis la dernière fois qu'il avait été vu. L'apprentie kunoichi s'assit au milieu des autres Heikin et regarda le plat d'un œil circonspect. Elle n'avait que des légumes dans son assiette, le poisson était passé ce midi, elle n'aurait donc pas de viande avant le lendemain. La jeune fille lança un regard noir à l'assemblée pendant tout le discours de l'ancêtre et quand celui-ci fut fini, elle se jeta sur la soupe limpide au fond de son assiette.

* Encore quelque chose de typique, ça *

C'était une des choses qu'elle regrettait le plus, ne plus pouvoir manger ce qu'elle voulait, même si elle n'avait pas besoin de payer cette nourriture. Tous les soirs, la famille Heikin proposait à table une soupe de légumes. La viande était bannie et le poisson était réservé aux repas du midi. Quant aux douceurs, elles étaient réservées pour les occasions. On lui avait certes expliqué que les viandes provoquent des odeurs corporelles qui peuvent trahir un ninja ou faciliter la traque d'un chien à ses trousses, mais elle n'en rêvait pas moins. Quant au poisson, il était plutôt rare dans cette région élevée, loin de la mer. Et les sucreries font grossir et perdre de l'agilité, qualité essentielle d'un ninja. Elle pleura intérieurement en mangeant la soupe de poireaux. Tout était fade, malgré le soin qu'on y avait apporté.

* Eux au moins n'en souffrent pas, ils ne connaissent que ca de toute leur vie *

Maya était amère, elle avait faim, était fatiguée. Ce n'était pas le moment. Aussi, rien ne vint plus la déranger que sa grand-mère lui demandant d'une voix doucereuse :

"Alors Maya, qu'as-tu fait aujourd'hui ?"

Elle n'en voulait pas à son ancêtre, mais elle savait pertinemment qu'elle n'aurait jamais l'occasion de répondre. Et effectivement, ce qui devait arriver arriva. A la place de la voix ronchonne de Maya, on entendit le commentaire de son professeur :

"Un caractère pitoyable, comme d'habitude. Pourtant "moi" doit être l'un des plus facile à apprendre. Je désespère de voir une telle incapacité à apprendre chez un membre de la famille Heikin. Je ne l'aurai même pas prise comme élève si je n'avais pas déjà éduqué toute votre famille, Genmei-sama. Peut-être pourrons-nous en faire au moins une paysanne … passable."

Elle ne pouvait rien faire, pas devant l'assemblée réunie en son entier. Sinon, elle lui aurait bien foutu une … enfin bon, pas la peine de stimuler inutilement son côté belliqueux. Elle sentait pourtant tomber les regards sur elle, tous chargés de dépit ou de pitié. Et certains de moquerie. Ce n'était même pas la peine de penser pouvoir relever la tête du repas. Elle mangea donc en silence alors qu'on changeait de sujet et dû attendre que chacun finisse son plat et la prière rituelle de la fin de repas avant même de compter disparaitre discrètement. D'un geste rageux, la jeune fille, blessée dans son orgueil, repoussa son assiette. Cette conversation lui avait coupé à la fois l'appétit et la fierté de s'être entrainée toute la journée.
Heikin Maya Etudiante à Yuki no Kuni
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"Tu n'es pas mon père ! Je veux plus te voir !"

Elle n'en pouvait plus, les petites moqueries, les incartades, les remarques sur sa faible capacité de concentration … c'en était trop. Une nuit, elle prit son baluchon, la photo de ses parents et partit sur les routes. L'aventure l'appelait, elle avait de nouveau soif de liberté, bien plus que de confort, dont elle s'était gorgée depuis qu'elle se trouvait dans la demeure. Elle n'avait aucune envie de devoir expliquer son geste, mais elle ne pouvait résister à l'envie intenable de sortir de ce bâtiment, de cette famille, et de se sentir libre à nouveau. Ils n'avaient fait que l'étouffer ici, prétextant qu'elle devait comprendre le Lien Invisible, que sans cette compréhension, elle ne pourrait comprendre l'Attraction et la Répulsion, et que sans cette connaissance, elle ne serait pas réellement une Heikin. Mais à quoi apprendre à écrire lui apprendrait-il ca ? La plupart des enfants naissant dans la famille ont une connaissance innée de ce lien. Et bien, elle, elle ne l'avait pas, c'était comme ça. On lui détruisait sa vie à force de la forcer à apprendre.

Elle sortit par le recoin sombre de sa chambre, évitant les chemins visibles sous la pleine lune, puis pris la clé des champs. Quelle joie d'être hors de la ville, hors de cette barrière invisible qu'ils avaient pris soin de déposer tout autour de sa vie. Chacun des aspects de sa journée était codifié, ramené à la tradition, à ce que tout Heikin est supposé savoir. Et bien elle venait de leur prouver qu'elle était capable de sortir de ces rouages-là. Bon, ils l'enverraient chercher surement au petit matin, mais elle avait la nuit devant elle.

Néanmoins, les larmes lui montaient facilement aux yeux. Ses parents lui manquaient, sa vie de petite fille aussi. Personne ne l'aimait ici, le clan ne s'occupait d'elle que pour avoir ses gènes sous contrôle, jamais ils ne seraient intéressés à elle si elle n'avait pas voulu être ninja. Son envie de vagabonder de nuit s'évanouit aussi vite qu'elle se mit à pleurer. Ses pas l'amenèrent d'eux-mêmes devant son ancienne maison, puis ils prirent la destination de la sortie de la ville, l'inconnu dans lequel ses parents avaient disparu depuis longtemps.

Elle suivit la route, se dirigeant vers les grands pics droits devant elle. Très vite, les dernières traces de maisons disparurent et il ne resta qu'elle, ses pas, et les arbres tout autour d'elle. Mais sa tristesse empêchait encore sa solitude et sa panique de l'oppresser. Au bout d'une demi-heure de marche dans le froid glacial, la lune vint se cacher derrière une haute congère de neige et Maya se trouva dans le noir le plus total. A ses pieds, le chemin n'était plus visible. Rebrousser chemin ? Oui, c'était sûrement la meilleure solution.

Dans l'obscurité, elle ne se rendit pas compte que ce n'était pas ses traces de pas qu'elle suivait, aussi elle se retrouva très vite loin du chemin qu'elle avait pris à l'aller, perdue dans l'immensité glacée des lieux.

"Hé ho !", se risqua-t-elle de crier. Elle entendit un faible écho de son appel et tomba bientôt sur une grotte. A l'extérieur, le temps se compliquait, de la neige fondue tombait du ciel et le vent s'était levé. La lune avait fini par se voiler complètement, aussi il était hors de question de continuer. Rentrant d'un pas prudent, elle inspecta la grotte et fut heureuse de n'y trouver aucune créature sauvage. Assise au fond du lieu, cherchant à conserver au mieux sa chaleur malgré ses vêtements mouillés, elle déballa son sac pour y trouver quelque réconfort : quelques vêtements, des kunai, une boite de premier secours, une corde, sa sacoche blanche, et sa petite dague. Pas de silex … pas d'étoupe … peu de vêtements réellement chauds, elle allait douiller.
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Elle s'endormit après avoir retiré ses vêtements mouillés et s'être entourée du maximum de vêtements possible, mais ses extrémités étaient toujours gelées et elle avait vraiment mal aux doigts et aux doigts de pieds. Elle avait fourré quelques bandages au niveau de son torse, pour garder la chaleur, mais l'effet n'était qu'approximatif, et un coup de vent suffisait pour la remplir à nouveau d'un froid humide. A l'extérieur, le temps ne s'était pas amélioré.

Au milieu de la nuit, pourtant, un bruit la réveilla. Perdue dans le noir, son souffle s'accéléra, elle commençait à paniquer, incapable de voir ce qui venait la quérir. L'extérieur était d'un noir de jais et les parois de la grotte étaient totalement floues dans l'obscurité. Un nouveau bruit sur la droite. Elle saisit une de ses armes, prête à répliquer. Quelque chose la toucha sur la gauche, elle frappa avec sa lame mais n'atteint que du vide. Dans son mouvement, elle sentit quelque chose de … doux. De la fourrure. Puis à droite aussi … en fait, … en touchant un peu plus … elle se rendit compte que de nombreuses petites créatures étaient présentes, contre elle. En touchant sa peau, ils partageaient sa chaleur avec elle et leur petit cœur battait à toute vitesse contre elle. Spontanément, elle se sentit en sécurité au milieu d'eux avant de finir par s'endormir.

* Tout n'était qu'un rêve. *

Elle s'éveilla doucement, sentant sa couverture autour d'elle. Elle ouvrit ses paupières pour voir le jour luire à l'extérieur. La faim lui tenaillait le ventre, comme si une cavité béante s'était ouverte au niveau de son abdomen. C'était comme une douleur diffuse au niveau de la zone. Elle sentait sa bouche sèche, n'aspirant qu'à boire de l'eau. Prenant son appui, elle se redressa, voyant avec horreur et stupéfaction se transformer sa couverture en bêtes mouvantes, avant de se rendre compte que la nuit passée n'avait rien d'un rêve. Avant même qu'elle ne finisse de s'éveiller totalement, d'autres de ces créatures qu'elle identifia comme étant des sortes de lapins angoras, avec des variétés de lapins béliers et de lapins normaux, entraient par l'entrée de la grotte. Elle resta époustouflée devant la taille de certains d'entre eux. Après que chaque recoin du refuge fut recouvert d'une bête poilue soufflant bruyamment par le nez, après que Maya eut cru avoir vu les bêtes les plus extraordinaires de sa vie …

* Et lui, on dirait une crête. Ca doit être le chef * (cf. Gremlins ;))

… quelle ne fut pas sa surprise en voyant arriver un lapin de la taille d'un … d'un gros chien. La bête semblait plutôt âgée et vénérable. Tous les autres lapins se turent et baissèrent la tête, comme en signe de vénération. La grosse bête s'approcha de Maya, qui, soutenue par les autres lapins ne put reculer. Il la sentit attentivement avant de se retourner vers ses congénères avec un cri perçant. Quasi instantanément, ce fut la bousculade, chacun voulant se rapprocher du petit bout d'adolescente. Elle se retrouva ensevelie sous un tas de poils et d'oreilles. Elle se sentit quasi instantanément portée par le flot de lapin qui l'amena jusqu'à l'extérieur. Chaque fois qu'elle tentait de poser le pied au sol, une autre créature venait porter son membre, l'empêchant d'avoir un quelconque contrôle sur l'endroit où elle allait. Elle chercha bien à les apostropher plusieurs fois, mais en lapins, ils ne comprirent pas un mot de ce qu'elle dit. Enfin, ils l'emmenèrent dans une autre grotte. De nombreux motifs étaient peints sur le bord de la grotte, des sortes de dessins d'enfants montrant de petites filles et de petits garçons dansant avec des lapins et leur donnant de la nourriture.

Elle essaya de les examiner, mais le convoi n'avait pas fini sa route. Elle s'enfonça plus profondément dans la grotte, étrangement illuminée par une sorte de … de matière collée contre les murs, comme une poudre verte. Quand ils la laissèrent se relever, elle voyait des dessins bien plus intéressants. Des symboles … ninjas.

* Sanglier, chien, coq, singe, mouton, … mais qu'est-ce que ca fait ici ? *

L'énorme lapin finit par rattraper les autres et fendit la foule, venant se placer devant elle. Ses oreilles étaient tombantes, son poil élimé par endroit et sa peau semblait lui faire un étrange bavoir. Pourtant, tous les autres lapins semblaient le respecter. Il passa derrière elle et lui donna un coup de tête, comme pour lui dire d'approcher. Elle se trouva sans voix devant une étrange feuille collée au mur sur laquelle se trouvait de nombreuses taches. Le lapin s'approcha de Maya, lui mordit la main et la plaqua sur le papier. A cet instant, tous les lapins poussèrent de petits cris aigus, sautant et cabriolant, venant lui donner d'affectueux coups de tête tout en restant hors de portée du vieux lapin. Néanmoins, celui-ci semblait encore attendre quelque chose. Mais quoi ? Après une bonne minute qu'ils passèrent à s'entre-regarder, il lui donna un coup de tête, l'écrasant contre une des parois, celle récapitulant les différents signes ninjas. Collée ainsi contre le mur, elle vit clairement une écriture fine courir sur le mur, en patte de mouche, comme rédigée par un enfant.

Ca racontait une histoire sur les lapins, l'histoire de leur tribu et de la petite fille qui devint la grande prêtresse. Et qu'en faisant ces signes, il était possible d'appeler un de ces lapins. Qu'en signant le contrat, c'était par leurs sangs que leurs destinées étaient liées. Elle plongea ses yeux dans ceux du lapin, y voyant son reflet et une forme d'intelligence. Oui, ils comprenaient, ils savaient même mieux qu'elle ce qu'elle devait faire. Elle hocha de la tête en sa direction, pour lui montrer qu'elle avait compris. Elle concentra son chakra dans sa main, appelant également son cœur à battre plus vite, une goutte vint se former à l'endroit de la blessure. Avec concentration, elle enchaina les quelques sceaux qu'elle avait déjà eu l'occasion de faire à l'académie, puis elle posa ses deux mains fermement sur le sol.

Avec stupéfaction, elle vit l'équivalent d'une fissure se déployer sur le sol. Et dans un "pouf" sonore, une des petites bêtes apparut, sous l'acclamation de la foule entière groupée en ces lieux. Elle n'en revenait pas elle-même. Comme un zombie, elle se fit raccompagner à sa grotte d'origine, où elle rangea ses vêtements, puis elle partit d'un bon pas, ne remarquant même pas les "au revoir lapins qui fusaient derrière elle. Quand elle arriva à vue du village, un ninja la prit en charge, la ramenant à la propriété Heikin. Elle ne remarqua ni les soupirs de soulagement, ni les différents sermons, elle était comme un automate, capable de bouger, mais son esprit ailleurs. Enfin, vint le soir, où on lui apporta à sa chambre le repas, puis elle se mit au lit. La fourrure au pied du lit la fit tiquer. Elle se leva discrètement, marcha jusqu'au centre de la pièce, se mordit le petit doigt assez fort, sans arriver à se faire saigner. Aussi elle prit un kunai, se piqua le bout du doigt jusqu'à voir une goutte de sang, puis elle concentra son chakra, fit les différents sceaux et appuya ses deux mains au sol. La magie allait-elle de nouveau avoir lieu ?
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Kôrikage »

Les mouvements de la jeune fille n’étaient pas parfaits, elle manqua perdre l’équilibre en court de route et ses appuis n’étaient pas encore naturel mais malgré ça, la jeune fille parvint à effectuer six pas, s’élevant jusqu’à une hauteur d’environ trois mètres (Maya est assez petite donc ça peut même être moins ^^), atteignant pratiquement le plafond de la pièce mais là-haut elle perdit l’équilibre pour de bon et se retrouva à chuter en direction du sol.
Bien que le sol était recouvert de tatamis, si Maya ne faisait rien pour ralentir sa chute, d’une part elle risquait de se faire très mal et d’autre part elle alerterait d’autres personnes du clan, écourtant ainsi son entraînement.

[hrp] : désolé du délai de réponse, à présent ça devrait aller mieux. Pour ton prochain post, je souhaiterais tout d’abord que tu m’envoies un mp pour me dire comment tu te réceptionnes et ce que tu fais pour ralentir ta chute. Je n’ai volontairement pas donné de détails pour la chute afin de voir comment tu réagiras :mrgreen:. En fonction de ça la suite pourrait changer mais si tout se passe bien, voici déjà comment tu pourras poursuivre ton entraînement : quatre essais sur lesquels tu t’entraînes à améliorer ta stabilité sur les déplacements, à progresser à différentes vitesses et ainsi de suite. N’oublie pas l’aspect chakra (certains le négligent pas mal ^^) et même si tu arrives jusqu’au plafond, l’entraînement n’est pas pour autant terminé. Pour maîtriser le kinobori il faut être capable de progresser dans toutes les directions et ce avec autant de facilité, ou presque que si tu marchais.
Sur les trois premiers essais tu progresses doucement et je donnerai le résultat du quatrième en fonction de ton post :).

Pour l’invocation, Maya et moi en avons déjà parlé.
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Maya Heikin »

[SUITE DE L'ELLIPSE NARRATIVE]
Maya eut soudain, dans son ascension, l'idée fort stupide de s'aider de ses bras. Non seulement elle n'était pas habituée à cet exercice, malgré qu'elle l'avait déjà tenté lors d'un cours il y avait longtemps, mais en plus, le début de mouvement tenté mit fin à son équilibre. Ses pieds se détachèrent lentement du bois sous son regard consterné. Le vide sous elle n'était qu'un vague souvenir avant que sa concentration ne se rompe. C'était désormais un gouffre béant de deux mètres qui était sous son petit corps frêle. Il n'y avait pas 30.000 conclusions à ce qui allait arriver. D'une seconde à l'autre, elle allait tomber en arrière, basculer et tomber violemment au sol. Elle se visualisait déjà en train de subir le choc au sol tandis que son estomac commençait déjà à remonter. Mais ce n'était pas la première fois qu'elle se cassait la figure. Bon, certes, la première fois depuis longtemps, mais pas la première fois quand même. Réflexe, ses yeux se froncèrent tandis que ses mains exécutaient déjà le sceau adéquat. Il ne manquait plus que le choc, l'instant où elle était supposée sentir la douleur, pour que le Kawarimi no Jutsu n'agisse. Et tandis qu'elle tendait tout son corps en cherchant l'abstraction comme elle le faisait autrefois, son chakra issu de chacune de ses cellules nerveuses en alerte se mettait à l'emplir et à la parcourir. Mélanger … mélanger … mélanger … mobiliser le chakra pour s'échanger avec … avec un tatami au sol ! Elle en avait pleins sous la main, un seul lui suffisait. Elle prit celui à côté du tapis où elle allait atterrir. Enfin, pas elle … le tatami … si tout se passait bien. Mais tout allait bien se passer, des ridules de concentration apparaissaient sur son visage et une lumière bleutée s'élevait de son buste où elle concentrait l'énergie intérieure qu'elle possédait. Elle se sentait prête et confiante mais le moment du choc allait arriver, allait-elle y arriver ?

[ELLIPSE NARRATIVE BIS]

Elle se releva et essuya la poussière de ses vêtements. Loin de vouloir abandonner, l'expérience précédente l'avait laissée alerte, toutes ses terminaisons nerveuses en émoi, l'esprit emplit d'une jouissance suprême comme à chaque fois qu'elle affinait ses talents de ninja. Il était désormais temps d'y retourner. Mains en position, elle commença par mobiliser ce chakra en elle, cette eau bienveillante qui n'attendait qu'une occasion pour se manifester. Mais contrairement à d'habitude, elle se fit violence pour ne pas s'endormir en son sein protecteur et pour l'expulser de son corps. Les yeux fermés, elle le dirigea vers ses pieds, le faisant parfois remonter vers son nombril pour mieux le malaxer avant de le pousser vers ses extrémités. Elle le voyait, le visionnait nettement. Il était à ses pieds, matière brute ne demandant qu'à être travaillée. Il débordait de ses pieds et de ses chaussures, lueur bleutée formant une coquille protectrice et chaude, une chaussette de sécurité et de réconfort. Elle rouvrit les yeux, convaincue d'être prête. Un de ses pieds ré adhérant mal, elle réimprima un mouvement à son chakra pour le ramener de nouveau à elle avant de le renvoyer, en quantité mieux équilibrée dans ses organes. Une fois posé à nouveau sur le mur, elle fut satisfaite de son adhésion. Peut-être même trop satisfaite car elle fit trois pas à toute vitesse avant de s'arrêter à mi-hauteur, se rendant compte que non seulement elle n'avait pas fait attention de nouveau à ce qui la soutiendrait si elle en avait besoin, mais pire, elle ne savait pas comment se comporter. D'accord, ses pieds étaient collés, mais ses bras retombaient mollement vers le sol, la déséquilibrant fortement. Dans un élan de panique, elle chercha à reprendre le contrôle sur ses organes, mais elle ne fit rien de mieux que de se déséquilibrer à nouveau. Cette fois, néanmoins, elle concentra son chakra pour adhérer par les mains et elle ralentit sa chute en agrippant la poutre lui servant d'entrainement. Arrivée au sol à genou, serrée contre le bois, toute tremblante, elle mit quelques minutes à s'en remettre.

Allongée au sol, elle réfléchissait à comment faire. Elle se doutait qu'elle avait bien suivi la théorie, c'était comme ca qu'on lui avait enseigné, mais il manquait quelque chose. La petite n'était pas très souple, elle n'avait pas eu trop l'occasion de faire de la gym ou tout autre activité donnant souplesse et équilibre. Elle n'avait que son vécu comme sac à dos. Elle ne pouvait compter que là-dessus. Son passé et son chakra. Elle l'invoqua de nouveau, le bloquant au niveau de son ventre, profitant de sa faim pour le ressentir mieux. Puis, elle le poussa à nouveau dans ses pieds avant de se relever. Oui, elle sentait qu'avant d'entreprendre l'escalade, elle se devait de marcher au sol. Quoi de plus évident, me direz-vous ? Et bien si vous n'avez pas l'air d'un canard en mettant des palmes pour la première fois, appelez-moi. D'avant … en arrière … d'arrière … en avant … de dos … sur le côté … en pas chassés. C'était plus simple sur le papier. Ses pieds adhéraient au tatami qui se soulevait sans hésitation lorsqu'il s'agissait de rester coller. Elle du affiner avec justesse la qualité de son adhérence et la quantité de chakra à fournir pour éviter de déménager toute la salle à chaque pas.

Une fois rassérénée au vu de ses capacités au sol, elle reprit son ascension. Elle avait réglé la question du chakra et de son invocation dans la plante de pieds, la manière dont elle modifiait mentalement les couches de chakra pour qu'elles se superposent sur sa plante de pied pour devenir adhérent et non plus translucide et coulant, comme il était toujours. Elle avait modelé couche après couche, la lissant mentalement pour qu'elle soit parfaite pour ne pas la gêner mais pour rester collée. Elle avait également augmenté le nombre de tatami sous elle, pour pouvoir se laisser tomber mollement dans le matelas si jamais elle venait à perdre sa concentration. Un pas, deux pas, trois pas. Comme tout à l'heure. C'était déjà beaucoup. Oui … c'était même trop, c'était le moment où elle se rendait compte qu'elle montait et où la peur prenait contrôle de son corps et de son esprit. De nouveau, elle s'était retrouvée avec les bras ballants, tombant mollement en arrière tandis que ses jambes prenaient tout le travail pour elles, luttant contre le reste du corps. Le souffle court, elle s'arrêta quelques secondes, immobile sur le mur. Mais ce fut quand elle voulut reprendre son mouvement que ses pieds se dérobèrent sous elle et que ses bras agrippèrent par réflexe le bois. Elle tomba donc dans un *pouf* au milieu des tatamis mis pour atténuer le choc. Oui, sa propre peur l'empêchait d'avancer.

* Bien, si c'est comme ça, il suffit que je n'aie plus peur du vide ! *

Elle rompit volontairement sa concentration pour sortir discrètement à l'extérieur du pavillon. Le bois saillait également à cet endroit et elle mit à profit ses compétences d'enfant turbulent pour monter prestement au pilier et se retrouver sur le toit. C'était haut … elle avait galéré … et maintenant elle se sentait morte de trouille. Mais elle avait également la satisfaction de se dire qu'elle y était arrivé. Et que c'était vachement plus facile que le kinobori ! Bon, plus long, certes … mais enfin. Elle re concentra son chakra. Il était temps de s'y remettre. Allez, zou ! Dans les pieds. De nouveau, travail à l'horizontal. C'était facile, elle l'avait déjà fait …. Mais en l'air c'était soudain moins évident. Se concentrant sur sa performance, n'oubliant pas le vide mais cherchant à contrôler sa peur, elle finit par réussir à faire un pas debout, puis deux, puis trois … Elle trouva également le moyen de bouger ses bras pour que le corps suive au mieux le mouvement des pieds avant de tenter l'exercice en marche arrière. Finalement, confiante de son avancée, elle eut une idée de génie, qui, en la mettant mal à l'aise, l'excitait intérieurement.

* Et si … je descendais comme ça ? *

Elle avait conscience qu'elle pourrait se faire mal, voire très mal, mais elle savait aussi que bien préparée, elle pouvait faire un Kawarimi avec une des poteries potiches au milieu du jardin. En plus, elle voyait parfaitement celle qui pourrait faire l'affaire. Après tout, elle était plutôt loin du pavillon principal, tout passerait inaperçu … à coup sûr … enfin, elle l'espérait.

Allez, il était temps. Elle commença par appeler de nouveau son chakra dans ses pieds, l'installant confortablement. Puis vint le moment de mettre un pied sur le bois. Elle commença à sentir les débuts de sa peur du vide mais se contrôla, même si ses mains tenaient fermement le bord du toit. Avec satisfaction, le pied tenait. Il était temps de mettre l'autre. Elle ne se fit pas prier, se contorsionnant pour qu'il vienne rejoindre son pair. Mais venait l'instant fatidique : lâcher les mains.

* Allons Maya, tu n'es pas une poule mouillée. A moins que tu n'aie peur qu'on te … gronde ? *

La colère était un excellent exutoire pour se pousser à faire les choses. Le visage de son sensei Heikin apparut dans son esprit. Deux secondes plus tard, elle lâchait ses mains, tenant uniquement sur ses pieds collés au bois. Allait-elle réussir ?
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Kôrikage »

Usant du kawarini, la jeune Heikin tenta d'échanger sa place avec celle de l’un des tatamis, mais le choc se produisant au niveau du sol, les fils de chakra se brisèrent au lieu de l'attirer à la place de l'objet permettant la permutation. La douleur suite à la chute était bien présente, de même que le bruit de l'impact mais étant donné qu'il s'agissait d'une salle d'entraînement, il était peu probable que quelqu'un vienne voir ce qu'il s'était passé.

Alors qu’elle lâchait le rebord du toit, Maya vit soudain le monde s’accélérer autour d’elle mais comprenant qu’elle devait inverser le sens de sa semelle de chakra afin d’en concentrer davantage sur l’avant du pied, elle parvint à se ralentir mais la distance étant assez courte elle marchait encore un peu vite au moment de passer du mur au sol.
La jeune fille avait compris que de même qu’elle n’avançait pas toujours en ligne droite lorsqu’elle marchait, il lui fallait en faire autant avec le kinobori. Aller dans toutes les directions, ce qu’elle avait déjà travaillé à l’horizontale.

[hrp] : prochain post, quatre essais à nouveau. Sur les deux premiers Maya peut travailler la montée et la descente encore un peu mais c’est surtout la descente qui m’intéresse là ^^. Maintenant qu’elle a vu qu’il fallait ralentir dès le départ, ça descente devient plutôt aisée. Ensuite pour les deux essais suivants, il va s’agir de travailler des déplacements plus libres, à reculons, sur les côtés, ce genre de choses. La réussite est partielle sur le premier (c'est-à-dire que même si elle enchaîne plusieurs pas il y a encore des hésitations, ça n’est pas assez fluide, et les maladresses arrivent ^^) de ces deux essais, quand au second j’en donnerai le résultat. N’oublie pas d’exposer tes théories là-dessus pour qu’on comprenne bien comment Maya procède :).
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Maya Heikin »

Dès que ses pieds entrèrent en contact avec le bois, Maya sentit qu'elle se devait de ralentir le mouvement sans quoi, avec l'élan, elle allait finir allégrement par terre comme elle l'avait fait plus tôt avec le tatami. Ses côtes meurtries la mirent suffisamment en garde pour qu'elle réussisse au dernier moment à ralentir son mouvement. Elle finit par arriver en bas du mur avec joie, elle était exténuée. La séance d'entrainement commençait à avoir pris pas mal de temps et elle commençait à ressentir ses limites. Mais ce n'était pas fini, elle n'en avait pas encore l'intention. Elle voulait pouvoir y arriver, elle se sentait capable de le faire. Aussi, elle se concentra de nouveau, amorçant une montée qui s'annonça difficile. Elle sentait de légères variations dans son chakra, modifiant légèrement l'adhérence de ses pieds sur le bois. Elle faillit, à de nombreuses reprises, se pencher en avant pour retrouver le confort de la position verticale et assurer une bonne prise sur le bois avec ses mains. Mais c’aurait été faillir. Aussi, malgré son envie furieuse de se sentir en sécurité, elle continua à monter, ralentissant quand le besoin s'en faisait sentir ses mouvements pour remettre de l'ordre dans son énergie interne et correctement l'extraire de son corps par les pieds. La montée finit bientôt, à son grand bonheur.

Elle se retrouvait en hauteur de nouveau, surplombant une partie du jardin, observant le coucher de soleil alors que la nuit commençait à tomber. Elle devait vite se décider, il était temps de finir les exercices.

Une nouvelle fois, elle entreprit de descendre. Maya avait déjà tenté l’expérience une fois aussi ca ne pouvait être aussi difficile, non ? Elle se prépara à devoir ralentir fortement son mouvement au début. Pied en position, elle appela son chakra par le signe de la chèvre, les yeux fermés. Quand elle sentit son énergie se diriger plus facilement qu’auparavant vers ses pieds, elle sourit, espérant réellement que ce soit plus facile. Le premier pied fut toujours d’une simplicité enfantine, quant au deuxième, c’était bien plus dur. Il fallait bien avouer que se lancer spontanément dans le vide créait un certain vertige qui se manifestait par une impression d’estomac noué. Mais si proche du but, elle ne devait pas échouer, aussi elle se lança précautionneusement dans le sens de la descente, retardant au maximum sa descente, faisant quelques pauses au fur et à mesure afin de pouvoir s’accoutumer à cette impression de vide sous elle, à la position horizontale et parallèle au sol. Quand elle arriva sur la terre ferme, de légères perles de sueurs apparaissaient sur son front.

Fière de son effort, elle réfléchit. Si elle s’était habituée à fixer le sol en sens de descente, elle serait peut-être plus à l’aise de le contempler dans le sens de la montée. Aussi, l’exercice reprit malgré le souffle court et saccadé de la petite. Concentration, appel du chakra, mise en position, le premier pied sur la poutre et le nouvel exercice était parti. Elle ne sentait pas où mettre son pied, le mouvement était totalement inversé. Spontanément, elle tendit ses bras devant elle, comme pour s’écarter du sol, mais ca ne servait pas à grand-chose. Son cœur palpitait à toute allure, consciente que si quelque chose lâchait, elle allait avoir la tête directement dans le vide. Aussi, doucement, à tâtons, avec difficulté, elle montait tout doucement, à tout petits pas, cherchant sa prise, assurant le contact du chakra avec le bois, et basculant le poids de son corps sur son nouveau point d’appui avant de relâcher la prise du chakra sur son deuxième pied et de le mettre en position. Quelques fois déjà, elle se sentit faiblir, sa concentration vacillant, son pied arrière, « aveugle », incapable de trouver l’endroit où s’attacher et se perdant dans le vide sans trouver la poutre. Pourtant, elle montait. Environ au milieu du niveau supérieur, elle n’en pouvait plus. C’était trop difficile pour elle, aussi elle entreprit de se retourner. Quelle erreur. L’espace d’un instant, son corps entier s’était retrouvé dans le vide, amorçant sa descente alors que ses deux pieds ne collaient plus le bâtiment, car ils étaient perpendiculaires au sens où elle souhaitait aller. Un cri commença à naitre dans sa gorge alors que les choses s’accéléraient. Avec des réflexes spontanés plus que naturels, elle se retourna en donnant un coup de pied dans les airs, finissant dans une sorte de grand écart, un pied attaché au bois, l’autre pendant lamentablement dans le vide, le buste vers le haut et les bras incapables d’agripper le bord du bâtiment. Maya sentit la panique l’envahir et des larmes de peur et d’angoisse commençaient déjà à se former dans ses yeux. Petit à petit, elle contracta ses muscles pour rapprocher son deuxième pied, priant et se concentrant à l’extrême pour que son seul point d’appui soit bien collé au mur sans l’exploser, sans quoi elle se retrouverai projetée dans l’abîme. Millimètre par millimètre, elle se hissa en faisant porter à sa jambe tout son poids, refermant les jambes petits à petits jusqu’à remettre son deuxième pied en contact avec le sol vertical. Mue par l’adrénaline, elle monta à toute vitesse, finissant en quelques pas le chemin précédent. Une fois en haut, elle s’assit au bord, son regard fixe dans le vide, les larmes commençant à couler à flot, puis elle craqua.

Elle s’allongea sur le bord du toit et se mit à pleurer. Elle avait eu tellement peur qu’elle pensait mourir et ne pas y arriver. C’était une forme de consolation que de se sentir en un seul morceau, mais la peur et la souffrance de chacun de ses membres résonnait dans son esprit, elle se sentait là, en bas du coin du mur, disloquée au sol, ne ressentant que cette impression de chute dans son estomac et l’appréhension de la douleur qui va suivre dans chacun de ses membres sans que celle-ci n’arrive. Mentalement, elle se sentait faible, ce n’était que le reflet de son état interne actuel. Elle poussait ses limites pour maitriser cet exercice avec brio.

Elle finit par se sentir mieux, une fois son angoisse évacuée. Et puis, maintenant qu’elle était en haut, quoi qu’il arrivait, il était temps de redescendre. Cette descente verticale commençait à lui faire peur, malgré que ce soit celle qu’elle commençait à appréhender le mieux. Aussi, elle choisit de descendre sur le bord du mur, comme en suivant un chemin diagonal, comme si c’était un escalier creusé dans le mur. Oui, cette vision d’un bon vieil escalier la motivait et lui faisait du bien, il apaisait sa peur et lui donner l’envier d’essayer. Aussi, ce fut ainsi qu’elle décida de descendre. Pas par pas, en diagonale, en suivant une ligne imaginaire du haut du mur vers le sol, comme descendre un escalier imaginaire creusé dans le mur. Chacun de ses pas suivait une marche imaginaire, trouvait sa place, s’adaptait au mur. Comme un aveugle aurait cherché à tâtonner pour trouver où poser son pied, Maya tâtonnait pour adapter son chakra à l’endroit où elle cherchait à s’accrocher, ni trop fort, ni trop faible. Mais lui restait-il assez de chakra ? Et allait-elle réussir la technique de la descente non pas face au sol, mais sur le côté ?
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Kôrikage »

Krabbyyyyyyy ! L’idée était intéressante mais la jeune fille commençait à fatiguer et il lui fallait avancer prudemment pour ne pas chuter. Vérifier que l’ancrage d’un pied était bon avant de libérer le second et d’avancer. La descente fut donc quelque peu laborieuse mais Maya parvint en bas sans casse, heureuse de retrouver ce bon vieux plancher des vaches (à toi de voir si tu descends totalement ou si tu te laisses tomber dans la neige à la fin ^^). Retenter l’exercice aurait été pure folie dans son état de fatigue avancée et avec la nuit qui obscurcissait tout. À vrai dire avant de pouvoir simplement marcher, Maya allait avoir besoin d’une petite pause pour recouvrer quelques forces.

Demain ça irait mieux, après une bonne nuit de sommeil elle pourrait reprendre sur de bonnes bases dès qu’elle parviendrait à échapper à la vigilance de son tuteur. Elle y était presque, en fait il ne lui restait plus qu’à rendre le tout plus naturel, plus fluide et normalement elle pourrait arpenter les murs dans n’importe quelle direction et même le plafond avec un peu de pratique. Le tout était de comprendre le principe de la technique et de ce point de vue là, ça semblait bon.

[hrp] : excuse moi pour l’attente. Donc pour ton prochain post, qui sera le dernier sur le kinobori normalement, j’aimerais que tu reprennes ce que tu sais faire. Ça ne signifie pas que tu dois obligatoirement tout mettre, la montée classique ça on a comprit que Maya y arrivait mais ce serait plus une sorte d’exercice globale où Maya travaille ses changements de direction et ses déplacements et où j’aimerais bien quelques détails sur la façon de doser le chakra en fonction de la position, où elle le place, pourquoi,… En gros c’est une récap de son apprentissage :).
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Maya Heikin
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Maya Heikin »

Depuis combien de temps était-elle chez les Heikin ? Elle-même ne le savait plus. Le temps s'était écoulé, d'abord en remous erratiques puis plus calmement, avec sobriété puis délectation. Elle s'était améliorée en de nombreux domaines autres que les arts du ninja : la lecture et l'écriture de la langue noble, le parler, la danse, la musique, la broderie, la peinture, et dans nombre d'autres matières tout aussi accessoires à un ninja. La jeune demoiselle avait fini par se laisser faire, pas du jour au lendemain, certes, mais la discussion qu'elle avait eue avec son aïeule y avait fortement contribué. La vieille dirigeante lui avait expliqué ce qu'on attendait d'elle, quel était son but et son destin : avoir une chance de diriger la famille et de perpétuer la tradition matriarcale du clan. Ce jour, elle avait senti un changement infime dans son monde, dans l'univers qui était le sien, comme si ce n'était qu'une des premières vérités qu'elle allait découvrir de la bouche des adultes pour en devenir un, elle aussi.

Genmei, fine politicienne, y avait longtemps songé. Pervertir l'enfant pour le rendre plus adulte, lui donner un avant-goût de pouvoir et le contrôler par ce flux, par cette drogue pour le rendre plus sage en échange de sa dose. Elle avait utilisé un de ces trois atouts très tôt avec la jeune fille : l'argent. La possession matérielle, s'assurer que l'on conservera son bien, être entouré de belles choses confortables … Maya était déjà corrompue par ce luxe. Plus jamais elle ne saurait revenir en arrière, ne pas se contenter avec douleur de quelque chose de moins beau et troublant. L'addiction avait été semée. Quant au troisième pouvoir qu'elle conservait en main, elle souhaitait l'utiliser le plus tard possible, mais qui pouvait savoir quand en viendrait le temps ?

Aussi, la méthode avait fonctionné, Maya était devenue docile, attentive et efficace. Elle touchait désormais du doigt la compréhension du Lien. Lors d'un repas du soir, pendant son discours, Genmei transmis la bonne nouvelle : sa petite fille allait désormais devenir une kunoichi. Maya en resta bouche bée. Elle ne s'y était pas attendue, et même si sa confiance en elle avait été restaurée à un certain point, elle ne s'attendait pas du tout à être jugée apte au ninjutsu au vu de ses piètres résultats dans les autres domaines.
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Maya Heikin »

L'entrainement que Maya s'était toute seule imposée était loin dans sa mémoire, mais elle ne l'avait pas oublié et se sentait dans l'obligation de devoir mentir. Oui, bien sûr qu'elle avait commencé à voir cette technique à l'école ninja. C'était évident. Ha ha.

Son professeur s'était un peu assoupli, pas beaucoup mais suffisamment pour qu'elle n'ait plus cette impression constante de mépris qui la mettait tellement mal à l'aise. Ce n'était pas pour autant qu'il était différent. Toujours aussi difficile, toujours aussi agressif. Mais au fur et à mesure des instants qu'ils avaient partagés lors de toutes ces heures de travaux pratiques, ils étaient maintenant capables de dire l'un et l'autre qu'ils pouvaient rester dans la même pièce sans se déchiqueter. Ce qui était plutôt bien vu qu'ils se trouvaient dans une salle d'entrainement que Maya ne connaissait pas.

Au centre de la pièce se trouvait une sorte de trampoline et au plafond des sangles permettant de s'attacher. Quelques secondes avant la jeune fille s'était vue harnachée.

"Bon, tu me montes sur ce truc et tu sautes pour t'accrocher au plafond en kawarimi. Compris ?"

Compris, ca l'était, elle n'était pas stupide non plus, mais pour le faire, c'était une autre affaire. Et pas facile. Déjà, c'était quoi le sceau nécessaire pour ce truc ? Ah oui. Et comment qu'elle faisait déjà ? Ah c'est vrai.

La petite fille commença à malaxer son chakra, concentrée, les yeux fermés. Elle repensa à cette eau tiède qui coulait à travers elle, la poussant à couler vers ses jambes. Pas seulement vers ses pieds, mais l'intégralité de ses jambes, avec une forte concentration au niveau de sa plante. Relâchant doucement la part consciente de sa malaxation une fois qu'elle s'en est sentie prête, Maya monta sur la plateforme du trampoline. C'était désagréable, ses jambes s'enfuyaient sous elle, la surface vibrait à chaque mouvement de ses muscles pour reprendre l'équilibre. La kunoichi avança difficilement jusqu'au centre et s'immobilisa. Sa respiration s'accéléra alors qu'elle commençait à donner des impulsions de va et vient vers le haut. Ses pieds commençaient à se décoller régulièrement du tapis alors que son corps était propulsé en l'air par l'onde retour de la toile huilée. Arrivée à un mètre du tapis, elle prit peur et se recroquevilla soudain en retombant sur le trampoline, directement accueillie par les critiques de son professeur.

"Tu crois quoi ? Que tu vas tomber ? Que c'est un jeu et que tu peux te permettre de t'arrêter comme ça, hein ? Pourquoi on m'a donné à moi cette feignasse, cette bonne à rien. Bon sang, je te demandais que quelque chose de simple, non ? Tu sautes et tu t'accroches. Et là tu me fais quoi ? Rien ! Tout à fait rien ! C'est lamentable. Un ninja qui a peur de tomber ou de se blesser, j'aurai tout vu. Pfff, lamentable."

Ca recommençait, comme toujours. Non seulement il critiquait sans donner l'exemple, mais en plus il demandait la lune du premier coup. Et comme toujours, elle prenait la mouche. Elle se vexa et refusa de recommencer à sauter. Suffisamment longtemps pour le pousser à la rejoindre sur le trampoline. Ce qu'il fit d'un saut.

"Tu vois, MOI je suis capable de sauter ici d'un coup parce que j'ai fait un entrainement ninja RIGOUREUX et SOLIDE. Ce que tu seras toujours INCAPABLE de faire. Regarde toi, accroupie là à rien faire juste en regardant les mouches voler. INCOMPETENTE."

Il conclut sa leçon en sautant au plafond, s'accrochant les pieds au plafond comme l'aurait fait une chauve-souris. Et en l'occurrence, c'était une grosse chauve souris poilue de mauvais augure.

"Comment tu veux apprendre à combattre, à sauter ou à devenir forte sans te faire mal ? Hein ? C'est que de la fainéantise. Ah, ca me dégoûte !"

Sur ces mots, il se laissa tomber du plafond, atterrit sur le tapis pour rebondir directement à l'extérieur et retomber sur ses pieds. L'onde aussi fit sortir Maya du tapis, mais elle se ramassa violemment sur le ventre, ce qui lui coupa la respiration pendant quelques secondes et lui ouvrit le menton et la lèvre inférieure.

Elle se releva doucement, lui lançant un regard noir avant de remonter sur le trampoline. Plus vite elle finirait l'exercice, plus vite tout serait fini. Aussi, elle prit cette fois son élan mais pour atteindre au plus vite le plafond. Arrivée à une hauteur correcte, elle recommença à concentrer son chakra, à la focaliser puis à l'envoyer dans les parties de son corps en ayant besoin. Particulièrement les jambes, pour tenir la secousse initiale et pour soutenir l'appui des pieds contre la matière et la plante des pieds, de manière à assurer l'adhésion. Cette partie était la plus difficile du fait qu'il fallait à la fois être très collant mais pas trop sous peine de détruire le support sur lequel il fallait s'attacher. Consciente de tous ces principes, et ayant déjà eu l'occasion d'essayer l'exercice seule, elle exécuta une forme de salto qui se conclut en liant ses pieds au plafond. Avec joie, elle put voir qu'elle était encore capable d'y arriver. Mais qu'allait-il lui demander maintenant ?

"Alors, impressionné ?
- Pas le moins du monde, fillette. Maintenant, tu vas courir sur les murs …"

Ca, c'était tout simplement fou, elle en resta bouche bée. Il était de notoriété publique que courir était un mouvement très instinctif et difficile à reproduire du fait du temps de suspension entre deux touches du sol. Dans les airs, ca voudrait dire lâcher exactement au bon moment le kinobori d'un pied pour être sur que l'autre adhère à peine une seconde plus tard, sous peine de tomber dans le vide. Et la tête en bas, c'était bien pire.

Dans un premier temps, elle commença par lâcher un de ses deux pieds. Pour ce faire, elle diminua légèrement le faisceau de chakra de sa plante pour la faire remonter dans la jambe. Cette transfusion permettait ainsi au trop plein de la jambe en l'air de s'évacuer dans la jambe en contact avec le sol pour améliorer la prise de contact et l'adhésion en augmentant la quantité de chakra disponible de manière proportionnelle à la force qui s'appliquait normalement sur la nouvelle jambe porteuse.

Elle reposa son pied en l'air pour rééquilibrer ses charges de chakra puis leva le deuxième pied pour retenter l'expérience. Au bout de trois changements de jambe, elle reçut une nouvelle bordée d'injures alambiquées en provenance du sol, ce qui la contraint à se lancer. Elle aurait souhaité pouvoir essayer de marcher un peu, histoire de se remettre les idées en place, mais il semble que ce n'était pas le propos de son sensei. Aussi, elle se lança. Elle prit appui sur son pied droit, leva le gauche et, arrêtant son kinobori sur le pied droit également, elle essaya de donner une impulsion suffisante pour pouvoir s'attacher de nouveau au plafond du pied gauche, intensifiant puissamment son chakra sur ce pied-ci.

Cela allait-il fonctionner ?
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Kôrikage »

La jeune fille parvint à rester fixée et s’élança. Bien que ses mouvements fussent dans un premier temps hésitant, elle finit par réussir à trouver son rythme et plus ça allait, plus courir sur les murs devenait facile. Le tout était de réussir son départ.

[hrp] : au début tu me parlais de kawarini, sur le coup je ne comprenais pas la logique du post ^^. Kinobori validé.
Tu peux gérer la réaction du prof et passer à une autre technique, mais si tu préfères que je gère le personnage du professeur je peux également m’en occuper. C’est comme tu le souhaites :).
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Maya Heikin »

Quel étonnement ! D'abord avec difficulté puis avec une facilité déconcertante, elle arrivait à courir sur les murs. C'était … impressionnant, elle avait l'impression de voler. Elle fut bientôt requise de mettre un terme à son numéro. L'exercice était terminé. Si elle savait le faire, il n'y avait aucune raison de continuer.

"Prochaine étape, le Bushin no Jutsu."

Elle resta interdite quelques instants avant d'arriver à demander ce qu'était le Bushin.

"Il est vrai que tu n'as pas été à l'école bien longtemps. Soit ! Le Bushin est une technique d'illusion. Tu crées un double de toi, ce qui te permet notamment de feinter ton adversaire, un peu comme le Kawarimi. Regarde ce que je fais."

Le professeur exécuta parfaitement la technique devant la petite fille.

"Et bien maintenant, tu fais la même chose."

Sans plus attendre, elle se mit à singer son ainé.

* Je commence par rassembler mon chakra. *

Comme à son habitude, elle commença par rassembler cette douce énergie dans son ventre, lieu depuis lequel elle pourrait l'envoyer dans le reste de son corps. Un fugitif sourire apparut sur ses traits quand elle prit quelques secondes de relaxation de plus pour profiter de cette sensation de plénitude. Enfin, elle se mit à réfléchir, malaxant en même temps, comme elle avait appris à le faire dans tant de techniques.

* Faut-il vraiment que j'extraie mon chakra par tout mon corps ? Est-ce bien là le but de l'exercice ? Je pense plutôt que le but est de se rendre similaire, il faut que je pense à moi, et à mon image. *

Ce qu'elle fit sur l'instant. Elle pensa à sa petite taille, à sa peau blanche et à ses cheveux qui avaient bien grandis depuis la dernière fois, elle pensa à son manque de muscles, à ses doigts longs. C'était bien pour créer une poupée similaire. Maintenant, il convenait de lui donner vie. Aussi, elle réfléchit à ses manies les plus typiques : les mains sur les hanches, en train de taper de la pointe du pied par terre, en train de courir, assise à écrire ou encore se concentrant pour extraire du chakra.. Une fois qu'elle se trouva suffisamment sure d'elle pour extraire ce petit extrait de sa personnalité, elle commença par l'exsuffler depuis son nombril.

Elle commença à mentalement former un petit tas à côté d'elle, puis elle lui ajouta de la matière, du chakra, encore et encore, jusqu'à ce qu'il corresponde à peu près au volume qu'elle souhaitait qu'il occupe. Le chakra était hors d'elle, il n'attendait plus que sa volonté pour réagir. Elle commença par le rendre opaque. Pas avec une forme d'elle, mais rien qu'opaque déjà, c'était bien.

Hélas, elle se rendit bien vite compte que la solution n'était pas là. Elle relâcha son attention, libérant l'énergie au reste de l'univers. Il fallait recommencer. Mais autant en profiter, il était temps de réfléchir calmement. A peine s'y était-elle mise pendant quelques secondes que son professeur la sermonna. Était-ce par impatience ou simplement pour ajouter de la difficulté à l'affaire ? En tout cas, il était impossible de se concentrer si elle ne recommençait pas l'opération tout de suite, comme il le demandait.

Aussi, elle recommença à malaxer son chakra, mais à la place de l'extraire en tas qu'elle grossit, elle se lança dans une sorte de poche, un peu comme celle qu'elle faisait pour le Henge, mais cette fois-ci, elle n'était pas dans la poche. Elle la visualisa mentalement, tournant autour, puis chercha à lui donner une forme, des textures, tout comme ce qu'elle avait imaginé. Enfin, elle finit par remplir ce moule de chakra, qui serait l'alimentation qu'il lui faudrait pour se mouvoir et bouger comme elle l'aurait fait, mais ce chakra était pensé, pour être similaire à elle. Enfin, elle relâcha le mot nécessaire pour que la chose prenne vie.
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Re: Heikin ... vous avez dit Heikin ?

Message par Kôrikage »

Lorsque Maya déclencha sa technique, quelque chose apparut un bref instant avant de s’évaporer dans les airs sans laisser davantage de preuve de son existence. Son professeur pouvait le lui dire ou alors la jeune fille trouverait par elle-même, son énergie n’avait pas été suffisamment contenue. Problème d’étanchéité de la poche ou même absence de poche, ça c’était à elle de le découvrir.
Il y avait pourtant un semblant de réussite dans cet tentative puisque son chakra avait été visible un bref instant, peut-être pas comme l’espérait la jeune fille mais elle avait vu son énergie.

Visiblement Maya avait oublié qu’elle s’était déjà entraînée à cette technique mais il s’était tant passé depuis, de temps et de péripéties. Ça allait lui revenir, ou au moins ça allait revenir à son corps qui retrouverait de lui-même ses réflexes.

[hrp] : prochain post, tu t’entraînes à former cette fameuse poche dont tu parlais et à la maintenir telle qu’elle est, afin d’avoir une stabilité suffisante pour le moment où tu la modèleras réellement.
Si tu as des questions ou besoin d’un résultat intermédiaire, n’hésite pas à m’envoyer un mp (tu sais sur quel compte).
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