Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

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Rin Urusaki
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Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Rin Urusaki »

Un endroit qui n'avait pas changé de place depuis la construction de Yuki, s'étendant peu à peu, légèrement à l'écart du village. Alors que Rin passait le portail, ouvert en ces heures de visites, les tombes semblaient la regarder, chacune lui adressant un muet reproche. Non, elle se faisait des idées. Les tombes, les corps étant sous elles, tout cela était mort, parfois enterré sous une couche dure, gelée et blanche. La glace ici reprenait tout ce qu'on ne s'acharnait pas à lui arracher.
Elle marchait d'un pas lent dans l'allée principale, une gerbe de fleurs si rares et si coûteuses dans ce pays de neige comme un enfant dans ses bras. Elles lui semblaient lourdes. De plus en plus lourdes à mesures qu'elle se rapprochait, à mesure qu'elle ignorait tant de pierres pour n'en trouver qu'une seule.

D'ailleurs, elle y était arrivée. Blanche comme il est souvent coutume, les mots de tendresse s'ajoutent à ceux composant le nom et le prénom de son frère. Ou plutôt demi-frère, mais qui pouvait bien s'en soucier à présent ? La famille, le village avait tourné le dos à son souvenir. C'était un shinobi, tombé en mission et pourtant il ne se trouvait pas dans la partie du cimetière dédiés à ceux ayant donné leurs vies pour le village. Ce n'était pas juste. Pas juste qu'après dans d'années de loyauté il n'y ai pas le droit, à cet ultime honneur.


La jeune femme s'assit, tendrement déblaya d'une main gantée la fine couche de neige recouvrant le marbre. D'un air de regret elle la regardait, cette tombe, se laissant comme souvent en cet endroit se prendre par des "et si tu...". Ho, oui. Si il était là, elle pourrait lui dire "J'ai fait tellement de bêtises, grand frère, depuis que tu es parti." Il la comprendrait, comme il l'avait toujours fait. Sûrement remarquerait-il aussi les ecchymoses de son visages, cachés par ses cheveux, et lui dirait patiemment que cela ne se fait pas de se battre entre membre d'un même clan.
Mais il ne reviendrait plus. C'était un fait, une vérité. Indubitable. La seule chose à faire à présent était de renouveler les fleurs afin d'apporter un peu de fausse gaieté. Fleurs qui gelaient, puis mourrait. Inlassablement, triste rappel pour cet éphémère vie à laquelle elles étaient dédiées.

Resterait-elle ? Resterait-elle pas ? C'était toujours la grande question. Parfois elle se sentait trop oppressée par ce lieu. Elle ne faisait alors que rapidement glisser le bouquet, déblayait grâce à la petite pelle le proche alentour et s'en allait comme on accomplit un devoir qui nous répugne, voulant s'éloigner le plus possible et le plus rapidement de ce lieu. D'autres fois elle pouvait rester si longtemps que mesurer le temps n'avait plus d'importance. Songeant à ceci, à cela, plongeant dans le souvenir d'un temps plein de chaleur, parfois même ne pensant à rien. Jusqu'à ce que, malgré son manteau, ses gants et son écharpe le froid l'engourdisse et que tout son corps demande un peu de mouvement, de chaleur. Alors seulement, à regret, elle partait, s'éloignait de se calme pour retrouver le tourbillon de la vie d'une shinobi.

Aujourd'hui, elle était lasse. Lasse des événements récents qui l'avait éloignés de ses devoirs. Pourtant, elle savait bien que rester ici ne pourrait lui apporter aucun réconfort. Que la pierre ne bougerait pas, que ni elle ni quiconque ne lui parlerait, ne la conseillerait.
La jeune femme ne pouvait que coucher ces notes de couleurs odorantes, accompagnées d'une minuscule peluche en forme d'ours sur cette tombe sans corps. Et attendre quelque chose qui ne viendrait plus jamais.
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Wei-chi Komoku
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Wei-chi Komoku »

Toujours les mêmes gestes, toujours le même silence en retour. Et pourtant je suis là, de loin, je regarde, j’observe. Je voudrais répondre mais je ne le puis. Tant d’âmes ont leur dernière demeure ici. Tant de vies brisées, de larmes – ce lieu regorge de tristesse. Et pourtant, il vient ici, tous les jours. Pas seulement pour moi. Pour son ami disparu, aussi. Il dépose quelques fleurs, il verse quelques larmes et il s’en va, parce que les souvenirs lui sont plus douloureux encore que la vie sans nous. Nous, autrefois plein de vie, reposant aujourd’hui dans des boîtes de chêne – ou cachés au fond d’une cave. Ou encore, disparus et jamais retrouvé, mais ayant droit à une pierre, tout de même, pour la mémoire. C’est important la mémoire, paraît-il.

Le chuunin déposa ses fleurs sur la tombe désormais vide de sa bien aimée. Quelques larmes, aussi. Il n’arrivait pas à se montrer fort dans ces moments-là. Il s’en fichait. Personne n’était là pour le voir de toutes manières et puis, à quoi bon. Il décapsula l’une des bouteilles de vodka qu’il traînait dans ses sacs de courses. Ca lui paraîtrait moins dur. Il s’était juré d’arrêter, mais il n’avait pas, aujourd’hui, comme chaque jour, le cœur à faire preuve de volonté. Sombrer, au plus profond de l’abîme. Vodka pure, dégueulasse. Mais rien de tel pour s’échapper, s’évader, de la réalité et des soucis. Couplé au médicament, l’alcool avait des vertus magiques. Il espérait avoir tout de même le temps de rentrer avant que les effets ne se manifestent.

Mais avant, il avait encore quelque chose à faire. Rapidement il s’agenouilla pour embrasser la pierre de sa dulcinée puis se redressa, les genoux trempés. Il se traîna ensuite jusqu’à une autre tombe. Il s’aperçut alors qu’il n’était pas seul. Elle était là. Il ne L’avait pas vue souvent mais il l’estimait et la respectait. Elle n’avait pas beaucoup changé, ses cheveux étaient toujours aussi soyeux et son visage toujours aussi doux. Elle avait toujours été pour lui un modèle de droiture… à l’époque où le chuunin oeuvrait encore en équipe. Et maintenant elle était là, devant la même tombe que lui. Weï-chi aperçut la peluche et cela lui fit plus de mal encore. Sa faute. Il n’avait pas pu l’aider. Il ne savait même pas exactement ce qui s’était passé. Il avait refusé de le voir ce jour là. Il avait préféré tenir compagnie à Maika… réviser quelques…techniques.

Il s’en voulait affreusement. Il déposa au sol ses paquets trop lourds et fixa la tombe un instant, solennellement, en silence. Laissa quelques flocons voleter sous le vent. Enfin, après un soupir – plus pour contenir ses émotions que pour montrer une quelconque lassitude qui n’avait de raison d’être – il murmura un faible mais gentil « Bonjour, Rin…»

Il l’avait toujours appelée par son prénom, depuis qu’il était ami avec son demi-frère. Séquelles de sa fougue de jeunesse. Les marques de politesse lui étaient alors inconnues et l’habitude était restée.

« Un jour on le vengera, vous verrez... »

Il n’était pas très frais. Mais la culpabilité le rongeait. Il ne savait même pas de quoi son ami avait été victime. *tout ce que tu as fait pour moi… je n’ai jamais eu l’occasion de te remercier…*Comme pour sceller son pacte, le chuunin avala une nouvelle gorgée de son délicieux breuvage alcoolisé.Puis il tendit à la jônin la bouteille encore à moitié pleine. « Tenez… ça aide un peu, pour le moral.. »

Lui, il s'envoya en plus un ou deux médicaments, qu'il n'avait pas pu s'empêcher de racheter.
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Rin Urusaki »

Je m'en souviens si bien. Souvent, tu partais tard le soir pour aller le retrouver dans quelque endroit de Yuki, avec cette autre fille. Je n'aimais pas trop lorsque tu sortais ainsi après une dure journée, alors que tu étais fatigué et qu'il te fallait du repos afin d'affronter un nouveau jour. C'est ainsi qu'on fait, me disais-tu. Si on peut mourir pour quelqu'un on peut aussi aller rire avec lui, autour d'un saké chaud. Les liens ne se créent pas tout seul. On ne peut négliger les gens, les exclure de notre vie pour ensuite leur demander une totale confiance.
J'ai mis tellement de temps à le comprendre, mais j'ai appris la leçon.

Il y a cependant quelque chose qui me dérange chez cet être couleur de pureté.
Tu répétais qu'une équipe vit et meurt ensemble. Pourtant, il est toujours là, lui.



Rin ne l'avait pas vu, pas enttendu et sursauta légèrement quand il parla. Il, Wei-Chi, ancien coéquipier de son frère, à présent le bouffon blanc de Yuki. Chunin qui se dépravait, reflet de sa propre adolescence ; La mort d'un être aimé avait-elle donc toujours ce même triste résultat ? Ou bien une seule personne peut-elle rendre tellement meilleur quelqu'un qu'à sa mort l'être soutenu s'écroule ?
La jeune femme aurait beaucoup donné pour le savoir.

Avant de se tourner vers cet habitué visiteur des lieux, elle ferma un instant les yeux. Non. Ni sa voix, ni ses paroles, ni même son regard ne l'accuserait. Pas ici. Et cela ne servait de toute façon à rien. Qu'elle se souvienne plutôt que jadis il était souvent invité à la maison, animant avec Maika la si solennelle table des Urusaki de leurs traits d'esprit. Voilà.
Se venger, quel mot qui lui ressemblait bien. À voix si basse que même entouré seul lui aurait pu entendre, elle lui répondit.
"J'aimerais mieux savoir..."
Oui, savoir. Tout les deux avaient eu la version officiel. Aucun des deux ni croyait, semblait'il, pour que le mot vengeance apparaisse. Elle ne sut comment continuer. Devait-elle se sentir touchée de son intention ? Ou bien Wei-chi ne la prenait-elle pas juste à partie de ses dessins personnels. En réalité, elle le connaissait si peu. Croisé par ci, par là, Katsuo lui faisait bien souvent le récit de ses missions mais il parlait d'actes, pas d'hommes. Pourtant le chunin blanc aussi l'avait aimé comme camarade ; Preuve était qu'il déposait toujours des fleurs. Rare était ceux qui venaient encore horner cette tombe et les années aidant, il n'avait pas été difficile de deviner que les présents venaient de lui.
Elle se souvint qu'elle en avait été jalouse. Qui était-il lui, pour ne pas s'être présenté lorsqu'il aurait du, ne pas lui avoir rendu cet ultime service de venir pleurer quand on avait enterré sa mémoire. Sa mémoire seulement, le corps n'avait après tout jamais été retrouvé. Et il venait ensuite, comme pour se repentir sur cette pierre de douleur. Rin en avait été ulcéré, qu'un tel lâche, pas capable d'aller en mission, pas capable de regarder sa douleur en face puisse venir ici.
Mais surtout de penser que, peut-être, son frère comptait pour quelqu'un d'autre autant que pour elle.

Heureusement, les gens évoluent, murissent, se rendent compte de leur propre bêtise. Elle avait suivi le chemin, ne pouvait plus que lui reprocher une chose ; Une seule chose mais que rien ne pouvait pardonner.
Pourtant il était là, lui parlant gentiment, et elle se surprit à prendre et boire à la bouteille qu'il lui tendait. Ne savait-il pourtant donc pas qu'elle n'avait pas le droit ? Mais baste, il disait vrai. Cela aidait... La première gorgée dissipa presque ses pensées...
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Wei-chi Komoku
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Wei-chi Komoku »

Est-ce que comme moi tu les contemple, ces deux êtres que nous avons laissés seuls au monde ? Ils cherchent une vérité que nous connaissons, que nous savons dangereuse. Tu voudrais leur dire, toi aussi, n'est-ce pas, de cesser de chercher ? Parce que tu sais que les réponses feront bien plus de mal que les questions ? Mais on ne peut rien faire, ils sont là, juste sous nos yeux, et nous demeurons impuissants.


"Vous pouvez la finir."
Il lui souriait. Il en avait d'autres. beaucoup d'autres. Un sac plein. Une dizaine peut-être. Neuf maintenant, car une nouvelle bouteille arriva dans sa main, qu'il décapsula. Une pour lui, une pour Rin. Il regarda la tombe et soupira. Il ne connaissait pas la jeune femme plus que ça, c'était juste "la soeur du meilleur ami"- demi même, mais qu'importait - il se sentait mal à l'aise à ses côtés. Il n'avait pas été là. Ni quand c'est arrivé, ni lorsqu'on l'avait enterré... depuis la mort de son ami, il n'avait pas parlé une seule fois à la jônin, une carte de condoléances avait été son seul signe de vie. Il était lâche, ce n'était pas nouveau. une nouvelle gorgée. Dégueulasse. Amer. Vital. Il regardait la tombe... c'était peut-être le moment, enfin, de s'excuser. De s'excuser au près de son ami, de n'avoir pas pu le sauver, de n'avoir rien pu faire, ne n'avoir pas été là. De s'excuser au près de Rin pour son silence. De s'excuser auprès de Kadjin du mal qu'il avait pu lui faire...

Mais au lieu d'excuses, c'est une remarque un brin désabusée qui sortit de sa bouche.

"Ils s'en vont tous les uns après les autres.." Un petit ricanement bête suivit sa phrase. Et enfin les excuses vinrent. "Et on peut même rien faire pour eux... rien du tout... on les laisse pourrir dans leur tombe, tomber en poussière, disparaître.. ils ne sont plus comme on les a aimés... J'ai rien pu faire... Ils ne voulaient pas que je vienne, et ils ne sont jamais revenus... "

Il leva sa bouteille, au ciel, et lança comme s'il défiait Dieu : "Et ce sera qui le prochain hein ? Moi ? T'attends quoi hein ?" Il rabaissa son bras et se mit à rire nerveusement. "Et vous, vous pariez sur qui, Rin ? " Nonchalamment il s'appuya sur une tombe à côté pour tenir droit. Il partit alors dans un fou rire aux raisons obscures.
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Rin Urusaki »

Ha, garder la bouteille. Elle n'avait jamais eu l'intention de la rendre. Elle s'y serait sans doute accrochée avec agressivité si quelqu'un avait voulu lui enlever des mains. Elle n'aimait pas vraiment le goût, ou tout du moins il ne lui disait rien de particulièrement agréable. Certains buvaient pour leurs papilles, d'autres comme eux deux pour oublier. Ou passer le temps en oubliant.

Étrange. Rin ne l'avait jamais énormément fréquenté, l'avait même détestait. Mais ils buvaient tout les deux ensemble devant cette tombe comme si l'alcool avait le pouvoir de dissiper le froid qu'elle leur induisait. Elle aurait préférée être seule certes, mais alors il n'y aurait pas eu de bouteille. Il n'y en avait plus depuis longtemps pour elle.
Même si à mesure que la bouteille se vidait, chose se faisant lentement mais sûrement, entraînant le fil de ses pensées elle ne pouvait s'empêcher de songer qu'elle ne devrait pas. Surtout pas avec Wei-chi, il avait été trop proche de Katsuo tout en étant à chaque fois trop loin alors que son frère avait besoin d'aide. Comment pouvait-elle donc alors boire avec cet être ? Cette question comme ses multiples réponses, censées ou non, furent emportées, engloutit par la chaleur qui se répandait en elle. Ha, qu'importe. Ce n'était après tout plus très important à présent.

Le chunin ne se sentait pas à l'aise. C'était normal après tout : si tout deux se tenait ici, n'était-ce pas un peu de sa faute ? Et celle de Maïka. Mais cette dernière l'avait déjà chèrement payé. Une vie pour une vie, Rin en était sordidement satisfaite même si elle avait honte à se l'avouer.

Le silence convenait à la jeune femme mais l'autre ne semblait pas de cette avis. Si les morts et leur demeure ne parlait pas, Wei-chi ne s'en privait pas.
Si elle n'avait pas déjà eu l'esprit embrumé par l'alcool peut-être l'aurait-elle eu par la colère. Les regarder s'en aller sans rien faire. Il n'avait rien fait, Il avait seulement observé le cours des événements, s'étaient laissé faire, s'étaient laissé porter. Au moins elle même avait toujours essayé de lutter, même si la manière dont elle s'y était prise par moment n'était que poudre aux yeux.
Le jeune homme sembla se reprendre, ou bien sombrer complètement dans la folie. N'était-ce pas chez lui la même chose ?

"Je ne parie plus depuis longtemps." Depuis que le destin lui avait joué ce si mauvais tour à vrai dire. Ha, mais si elle avait pu, sûrement que c'est lui qu'elle aurait désigné. Un mort parmi les vivants : qui donc de son entourage était encore en vie ? Plus personne. De quel droit étant-il donc encore là ?
Non, il fallait qu'elle se reprenne.
"Tout comme vous, sur qui pourrais-je encore miser..."
Son étoile, son numéro fétiche, son mirage de perfection à elle était éteint, à jamais. Et depuis le monde semblait sombrer.
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Wei-chi Komoku »

Il ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre. Personne sur qui miser, ni pour elle, ni pour lui. Ou presque. Encore une fois, il leva sa bouteille. « Toi tu m'abandonneras jamais hein? »

Il lui parlait directement et la vida presque cul sec.

« Et sinon, comment ça va ? Ca fait depuis l'examen chuunin que je t'ai pas revu si je me souviens bien...ça fait un an déjà.. t'as arrêté? »

La réponse ne lui importait pas vraiment, mais le silence lui était insupportable.

(hrp: c'est court mais il est tard je sais pas quand je pourrai reposter et ça fait cinq jours que j'ai beau réfléchir je vois pas quoi rajouter.)
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Rin Urusaki »

hrp : ouai, pas grave. De toute façon j'ai compris, tu préfères parler à des bouteilles qu'à moi hein è_é.

Deux ivrognes entourés de cadavres et de neige. C'est sûrement ainsi que cela allait finir car ni l'un ni l'autre était du genre à s'arrêter tant qu'il y avait des bouteilles. Tient, elle ne se souvenait pas que Wei-chi buvait, avant. Enfin, en y réfléchisssant, qu'elle était bête. Bien sûr qu'il ne buvait pas avant, il n'y avait aucune raison à le faire. Elle non plus n'en avait pas à l'époque. Non les bouteilles et l'alcool n'abandonnait jamais personne. C'était pire, on ne pouvait plus s'en passer et ils étaient toujours là, à nous tirer un peu plus vers le fond.
Ha, il lui avait posé une question.
"Arrêté, non."
Elle tapota son bras où était accroché le bandeau de Yuki.
"Après l'examen genin j'ai fait quelques missions dans le coin, avec des jeunes. Puis on m'a envoyé plus loin vers le sud, presque à la frontière. Enfin, tu connais la chanson, Yuki ne veut pas de tout le monde sur son territoire. J'ai profité du chemin du retour pour mener quelques investigations personnelles dans un certain lieu."
Elle eu un petit rire.
"Ça ne leur a pas trop plus d'ailleurs. J'ai été suspendue quelques semaines après."
Non, pas plus du tout. Qu'elle se lance encore une fois sur les traces d'un dossier considéré comme classé depuis longtemps. Qu'elle essaie de tourner, retourner encore et encore chaque partie de cette histoire, et surtout qu'elle le fasse pendant ses heures de travail. Ce n'était pas une attitude convenable, ni même très logique, cela faisait si longtemps. Rin reprit, plus gravement, alors qu'elle aurait juste du poliment lui demander ce que le chunin avait fait, lui.
"On aurait du le retrouver, quelque part. La glace conserve bien. Je pensais que je pourrais peut-être... Ses invocations connaissaient bien son odeur tu sais."
Elle s'arrêta encore. Si pour n'importe qui d'autres ses phrases étaient incohérentes, Rin était sûre que Wei-Chi les comprenait. Il avait du se poser les même interrogations.
"Même si bien sûr reconnaître l'odeur d'un corps gelé et mort depuis longtemps, sous des mètres et des mètres de glace, en fait je crois pas que ça soit possible..."
Oui, cela avait été stupide comme démarche. Le lieux était éloigné, elle ne s'y était rendu qu'une fois auparavent. En étant si proche qu'elle n'avait pû s'empêcher de s'y rendre, d'essayer. Et puis elle avait pu se renseigner. Cela avait été dur, entendre les témoignages et ce qu'ils impliquaient encore plus.
"J'ai parlé à des gens, j'ai examiné certains dossiers... pas le principal bien sûr, je n'en ai pas le droit mais..."
Elle hésita, encore une fois. Lui dire, lui confier ce qu'elle avait appris à lui, qu'elle haïssait avant ? Était-ce l'alcool, le désespoir ou la raison qui la faisait parler ? Après tout, elle ne le connaissait pas vraiment, il n'était plus très stable, légèrement au ban des autres ninjas et du village. Seulement, Wei-chi avait parler de vengeance.
"Pour enquêter sur l'affaire il n'y avait qu'une équipe standard. Un jounin et trois genin."
Nouveau petit rire. Elle reprit à voix encore plus basse.
"Tu y crois à ça ? Une seule pauvre équipe pour retrouver le corps d'un membre d'un clan de Yuki ? Mon père en avait engagé d'autres, elles ont bifurqué avant d'atteindre le lieu pour aller on ne sait où. Ils ne risquaient pas de le trouver, comme ça."

Elle voulait voir sa réaction. Si il était encore assez lucide, alors peut-être pourrait-elle encore lui parler. Pour l'instant, son regard se plantait dans celui de Wei-chi.
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Re: Tombe et fantômes. [Wei-Chi]

Message par Wei-chi Komoku »

Tombes, fantômes, restes d'un passé qui s'oublie peu à peu - ou qui veut l'être. Un passé qui se veut noyé dans l'alcool. Et pourtant...
Encore un peu lucide, weï-chi écoutait. Weï-chi se souvenait. Elle parlait, il écoutait. Elle revenait sur des faits qui lui étaient encore douloureux.Il n'avait pas su être là. L'aurait-il pu ? Non. Des missions dans le coin... *Ils ne veulent pas de tout le monde mais ils acceptent les pires...*... maika...lui-même.. Ils avaient leur place ici. Pourquoi ? *Ce monde n'était pas assez bien pour lui..* Non. Il savait pourquoi. Parce qu'il n'avait rien fait pour empêcher cela.

Il garda le silence. Il n'avait pas été là. Il n'avait pas pu accompagner Katsuo en mission c'était vrai. Mais il n'avait non plus rien fait pour empêcher la chose de se produire. Il savait.
Il avait toujours su.

..."La glace conserve bien... Mais la forêt aussi. Autant les corps que les secrets. Ce qui s'y perd n'en revient jamais... ou alors sous une autre forme... j'étais au château l'autre jour... tu sais, l'ancien des Sukyuris...il se trame de drôles de choses à yuki... parfois j'ai l'impression que...que..."

Il se tût, cherchant ses mots dont l'alcool perturbait la direction. Cerveau-> bouche. déviation par l'estomac. Pardon. Il éclata d'un rire nerveux. "Que je peux les voir"...
Ce genre de ricanement nerveux qui se transforme en fou rire. Qui se mêle au larme. Qu'on ne sait plus si l'on est en train de rire ou de pleurer. "Tous ceux qui sont morts...ils sont là...ils nous regardent...ils nous écoutent... Je les vois presque, je les entends..."

Il se tait. Il se prend la tête entre les mains. "je raconte n'importe quoi."
Il n'y tient plus. Il pouffe de rire à nouveau. "Tu ne le retrouveras jamais, Rin... les dossiers, tu sais comme moi où ils sont rangés...tout ce qui est confidentiel ou important...ou dangereux...ce qu'on ne doit pas découvrir."

Il se lève, sa bouteille à la main, et se retourne. au loin, on en distingue le toit, de ce bâtiment qui fait la fierté de yuki. le sommet de la technologie. Chancelant, il s'exclame;

"Là-bas, tout est là-bas! Avant on avait qu'à fouiller le bureau du patron quand il était en vacances, mais maintenant... maintenant, c'est là-bas...Va savoir où là-bas... Gardé par tous les gens louches qui travaillent dans ce clapier à lapins... c'est haut ... ils ont pas trop aimé que je fasse du kinobori sur leurs belles fenêtres, ah que non... Ouais...des gens louches... On peut faire confiance à personne dans cette ville, retiens bien le, Rin...Personne..."

Et surtout pas lui-même. Il se retourne vers elle, et la fixe curieusement. Il a dans les yeux quelque chose d'étrange, un mélange de culpabilité et de crainte - ou tout simplement d'hébriété, qui sait. Et puis il se rassied, sur la première tombe qui vient. Un pot de fleur tombe, il le ramasse et le repose. "C'est bien pour ça que j'ai tout arrêté... les étudiants ne connaissent pas tout ça...ils ont encore innocents...fiables...ils comptent sur vous pour vous apprendre...ils ne savent rien et espèrent un jour devenir comme vous...Ce n'est que plus tard qu'ils vous mettent des couteaux dans le dos...ou pas...il y a peut être un ou deux genins qui sont encore dignes de confiance...mais les autres...enfin..ça dure jamais longtemps tout ça..s'ils ont rien trouvé c'est parce qu'on voulait pas qu'ils trouvent...faut pas s'attacher...faut pas faire confiance...faut jamais faire confiance...ni aux autres...ni à soi-même.."

Et ça, il en savait quelque chose...
Sur ses mains, le sang avait coulé bien plus que sa peau blanche ne le laissait imaginer. Il n'avait d'innocent que l'apparence.Lorsqu'il était sobre.
Enfin, il la ferme. il n'a plus rien à dire. Plus rien à boire, non plus. D'ouvert. Il hésite à en déboucher une autre. Il sait que sa raison le lâchera alors complètement le temps de quelques heures. il ne veut pas. parce qu'il se méfie justement. Rin. Il l'avait toujours admirée mais elle en avait sans doute après lui. Il préférait se méfier. La vie le lassait mais il avait bien trop peur de ce qui l'attendait de l'autre côté pour la quitter - l'enfer, certainement. si elle voulait le tuer - parce que tout le monde est méchant et veut tuer tout le monde c'est bien connu - il essaierait au moins de se défendre.
Weï-chi Komoku (so-called) chûnin de Yukigakure No Sato

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