[Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

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Wei-chi Komoku
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[Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

Weï-chi émergea. La tête lourde, l'esprit ailleurs. Il avait parfaitement conscience de l'endroit où il se trouvait pour la simple et bonne raison qu'il s'était déjà réveillé un peu plus tôt. Peut-être pour l'une des pires demi-heures de sa vie. Il tourna la tete vers le côté du lit, son épée était toujours là, posée contre le mur. Il reporta son regard sur le plafond. La lumière lui agressa les yeux. Il les referma. Pour la première fois peut-être depuis fort longtemps, il se sentait en sécurité. Tant qu'il serait ici, on s'occuperait de lui. On ne lui poserait aucune question, on le laisserait tranquille, on le ménagerait. Une zone d'ombre subsistait tout de même: Maïka était venue lui rendre visite, et on l'avait laissée faire ? Un simple henge avait-il réellement suffi à berner la surveillance ? Il en doutait. Encore des mystères en perspective, mais il ne voulait pas y penser. Il y réfléchirait à nouveau lorsqu'il sortirait d'ici. Quand il rentrerait chez lui et que tous les malheurs du monde s'abattraient alors à nouveau sur lui, tous en même temps. Sa maison. Seul lieu où il se sentait bien, seul lieu où la solitude qui le déchirait se laissait diminuer et se muait en douce, nostalgique, mélancolie.

Il se redressa, et sortit son épée de son fourreau. Elle lui rappelait sa vie entière, le chemin qu'il avait fait pour en arriver là. Elle lui rappelait Kadjin. Kadjin. Il laissa tomber son arme sur le sol et se prit la tête entre les mains, pour pleurer. Il revoyait sa mort, il se revoyait quelques instants plus tôt, il se revoyait perdre les deux personnes qui lui étaient les plus chères au monde en une seule et même nuit. Par sa faute. Par la faute de Maika. C'était injuste. Elle était revenue, mais si elle n'était pas morte, pourquoi Kadjin ? Le chûnin maudit alors tout les dieux qu'il connaissait. Au diable leur mise à l'épreuve. Il ne leur accorderait plus jamais sa confiance. Il passa un long moment ainsi, et quand enfin les larmes cessèrent ce ne fut que parce qu'il était bien trop épuisé.

Il se rallongea.
Il savait que son repos serait de courte durée.
Il le sentait.
Et il eut raison.
Weï-chi Komoku (so-called) chûnin de Yukigakure No Sato

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Primura Tchinonamida
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Primura Tchinonamida »

Anxieuse, elle avançait dans les couloirs de l'hôpital, un bouquet de fleurs dans une main, un panier de fruits dans l'autre.

Elle n'avait jamais aimé les hôpitaux. Pour elle, cet endroit qui dégageait une odeur si reconnaissable était le symbole de la faiblesse du corps et de l'esprit. La maladie, les blessures, la souffrance, la faiblesse, la fatigue... tout était rassemblé dans ce bâtiment. Les tentatives de suicide comme les blessés en mission ou ceux atteint par une maladie.
Elle le ressentait dans chacune des fibres de son corps, et ses muscles se tendaient, n'attendant qu'un seul ordre de sa part pour faire demi-tour et retourner à l'air libre. Pinçant les lèvres et fronçant le nez, elle continua d'avancer.
Elle croisa des malades et des blessés, des infirmiers et infirmière stressés, des docteurs fatigués. L'adolescente était mal à l'aise.
Elle n'aimait pas cette atmosphère, tout ce qu'elle ressentait, imaginait. Qu'avait donc ce pauvre homme pour rester ainsi couché sur son lit en regardant d'un air morne la baie vitrée. Pourquoi ne souriait il pas ? Pourquoi ne riait il pas ? Pourquoi ne discutait il pas ?
Et cette jeune femme... des cicatrices étaient visibles sur sa joue gauche, sur le haut de son crâne et la jeune fille suppose qu'elle arborait les même sur son cou recouvert d'un autre morceau de bandage. Elle demeurait assise, sur l'un des nombreux bancs de l'hôpital, attendant elle ne savait trop quoi les yeux dans le vague.
Son épée battant à son côté droit, elle demanda à l'accueil où se trouvait la chambre de Wei-Chi et si il était enfin possible de le voir.
Cela faisait deux jours qu'elle attendait, deux jours qu'elle avait déposée le chunin à l'hôpital, qu'il avait été pris en charge par une équipe médicale. Ils l'avaient laissée en plan et quand elle avait demandée à voir son professeur, c'est tout juste si l'infirmière ne l'avait pas envoyée boulée d'un coup de pied. Il s'en était fallu de peu qu'elle ne dégaine sa lame, tranche les portes d'un revers pour s'assurer de son état.

Néanmoins, une Lady ne prenait ce genre de contrariété que de haut. Elle s'était donc inclinée, non sans avoir lancée un regard pour le moins réfrigérant à la demoiselle qui lui avait répondue « Laisse nous petite ! Va attendre dans le couloir ! ».
Elle avait ensuite patienté pendant un temps qui lui avait paru être une éternité. Tenki était prêt d'elle. Blottie contre lui, elle attendait anxieusement le verdict des medic.
Enfin, un homme vint les trouver et leur expliqua que le chunin ne pouvait décemment voir personne.
A nouveau, Primura dut faire un effort pour se controler se contentant de tourner les talons en prenant Tenki par la main. Ce medic ne méritait même pas qu'il s'adresse à elle. Wei-Chi était tiré d'affaire, c'était l'essentiel.

Le lendemain, elle s'était à nouveau rendue à l'hôpital dés que les horaires de visite le lui avait permis. Malheureusement, Wei-Chi ne pouvait être visité avant le lendemain. De plus en plus bouillante, elle s'était donc contentée de tourner les talons et de tenter une escalade en kinobori du bâtiment en espérant trouver la chambre de son professeur, sous couverture de Henge. Elle fut vite repérée et dut prendre la fuite pour ne pas se faire attraper.
Primura elle même avait du mal à comprendre ce qui la poussait à agir de la sorte. Cela tendait à l'obsession.
Pendant plusieurs heures elle s'isola dans les bois de Yuki à taillader des Mokushou qui lui servaient en l'occurrence de poteaux d'entraînement. Utilisant son chakra à l'outrance, elle enchaîna les techniques. Le haut de sa sur-robe de cuir avait été rabattue sur ses hanches, elle n'avait plus que sa sous-robe de soie blanche pour la protéger du froid. L'exercice apaisa un peu sa colère et son angoisse et lui permit surtout de se changer les idées. Elle travailla les exercices que lui avait montré le chunin avant de rentrer enfin chez elle pour prendre une douche. Alternant jet brûlant et jet froid, elle se débarrassa de ce qui lui restait de tension dans les muscles après ses étirements et de la crasse accumulée au cour de la journée.
Mais elle n'était pas apaisée.
Après un repas rapide, Primura alla directement se coucher. Elle comptait bien se lever tôt le lendemain matin.
Après s'être levée, habillée et parfumée, Primura avait pris un rapide petit déjeuner et était allée en ville faire des courses.
Chez le fleuriste, elle choisit un bouquet de bleuet. L'adolescente avait été instruite dans l'art de la composition florale par sa grand mère Rin, et la signification des fleurs faisait partie de sa formation.
Wei-Chi ne comprendrait peut être pas, mais qu'importait ?
Un message n'avait pas forcément besoin d'être compris, mais simplement écouté.

Elle se rendit ensuite au marché où elle acheta un assortiment de fruits comprenant pommes, bananes, poires et clémentines. Les hôpitaux arboraient selon elle, par trop de blanc, un peu de couleur ferait certainement du bien à son professeur.
C'est ainsi que Primura se rendit à l'heure des visites à l'hôpital et demanda à l'accueil d'une voix qui ne souffrait pas de contestation « La chambre de monsieur Wei-Chi Komoku je vous prie. ». Renseignement pris, elle se trouvait ainsi en train d'avancer dans le couloir du deuxième étage en regardant les chiffres inscrits sur les portes.
Bien que son cerveau ait déjà calculé que la chambre numéro 228 se trouvait dans cinq portes à gauche, elle ne pouvait s'empêcher de regarder tout les numéros, de peur de la rater.
Son oreille capta un bruit métallique, mais elle ne s'en alerta pas. Enfin arrivée devant la porte, elle rajusta sa mise, toqua doucement trois fois et entrebâilla la porte le plus discrètement possible avant de jeter un oeil à l'intérieur.
C'était une petite chambre blanche, avec un seul lit. Le Chunin aurait aussi bien pu être confondu avec les draps pour quelqu'un qui se serait trompé de chambre.
Sa peau pâle, sa chevelure de neige, étaient tout à fait assortis au décor immaculé de la pièce.
L'adolescente remarqua qu'il avait les yeux ouvert. Nul doute qu'il avait du détecter sa présence depuis un moment, le maître était le maître.

C'est ainsi qu'elle ouvrit entièrement la porte en prononçant d'une voix douce.
« Bonjour professeur. »
La panne d'inspiration. Le trou de mémoire. La gêne. La honte.
Chouette... et maintenant ? Mademoiselle n'avait pas prévue quelque chose à dire, résultat : elle se trouvait là debout, ses cadeaux à la main, sans rien à rajouter.
Heureusement, ses réflexes de jeune fille de bonne famille reprirent le dessus et il ne se passa que le temps d'une respiration avant qu'elle ne s'active.
Elle déposa la corbeille de fruit sur la tablette à côté du lit et commença à parler tout en s'agenouillant pour ouvrir la porte de la minuscule armoire pour trouver un vase.
« Je vous ai apportée des fruits, les vitamines sont excellentes pour le corps et en plus il paraît que les repas des hôpitaux ne sont pas bon... cela vous permettra de manger quelque chose de bon et de sain si la réputation du restaurant de l'hôpital est fondée...
Ah ! Un vase ! Parfait. »

Après avoir farfouillée quelques secondes elle se releva avec un vase transparent en main et se dirigea vers les toilettes de la chambre où se trouvait un lavabo.
Tout en le remplissant, elle reprit son monologue.
« Cela fait deux jours depuis que je vous ai emmenée à l'hôpital. Peut être êtes vous déjà au courant... malheureusement vous ne pouviez recevoir de visites avant aujourd'hui... »
Elle affecta de ne pas avoir notée la lame à nue au sol, l'air épuisé du chunin et son sourire qui ne pouvait résolument pas passer pour ravi.
Si elle commençait à s'en préoccuper, elle allait flancher.
Elle revint avec le récipient moitié plein d'eau, le posa sur la mini armoire où elle avait pris le vase et mit les bleuet dedans.
Cela fait, elle prit la seule chaise de la pièce et s'assit dessus. Elle ramassa délicatement la lame et la remis doucement au fourreau, comme s'il s'était agit d'une plume de cristal avant de la placer contre le mur, le plus près possible du lit.
Elle sortit une assiette de la petite armoire et un couteau de sa sacoche de ceinture.
« Je vous pèle une pomme... ? Vous allez voir je suis une experte ! En plus je connais le secret des pommes puzzle vous allez voir ! »
Tout en disant cela, elle s'était saisie d'une pomme dans le panier.
« A moins que vous ne préfériez la manger avec la peau... moi j'aime bien quand quelqu'un me la pèle, c'est tellement rare que j'en profite en général... » dit elle en souriant sincèrement.
Toujours persévérer. C'était lui qui le lui avait enseigné.
Anxiété.
Primura Tchinonamida, anciennement kunoichi de Yukigakure No Sato à présent désertrice.

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Wei-chi Komoku
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

[HRP : désolé pour le retard ma belle enfant.]

Elle parlait, parlait, parlait et parlait encore à n'en plus finir. Il avait l'habitude. Il n'avait rien contre. Il se contentait de la fixer d'un air absent, en souriant la mine fatiguée. Alors c'était elle qui l'avait ramené. Le chûnin regardait les fruits. Il était vrai que la nourriture hospitalière laissait à désirer mais il n'était pas difficile et était du genre à manger ce qu'on lui mettait dans l'assiette. Il était bien élevé, même si en ce moment on ne s'en apercevait plus trop. Il était fin gourmet également, paradoxalement et pouvait passer des heures à cuisiner. Mais de la nourriture, au fond, restait de la nourriture. Les fruits n'étaient que de la nourriture, eux aussi. Les vitamines ? Ce n'était pas vraiment le plus important : les médicaments qu'il prenait en étaient bourrés. Peut-être même les vitamines étaient à l'origine de son malaise : il en avait trop, et il les dépensait en rélféchissant. Réfléchir mal. Deux jours déjà, oui, il était au courant.

Les visites, il pouvait les recevoir depuis le matin. D'ailleurs, Maika avait précédé la jeune fille. Il ne se souvenait pas très bien, nul doute qu'un genjutsu avait été employé pour flouter leur entrevue mais l'essentiel était qu'il avait récupéré son épée. Et qu'il se sentait bien, et triste à la fois. Bien parce qu'au final, la folle ne lui en voulait pas : elle s'était faite passer pour une hyène dans le but d'apprendre la vérité sur ce qu'il s'était passé - et étant excentrique elle avait préféré s'amuser que demander directement les différentes versions quant à la mort de son fils. Dans sa maison, elle avait vu le dispositif qu'il avait mis en place pour attenter à ses jours. Alors elle s'était décidée, à sa manière, de l'en empêcher. Triste parce que depuis ce matin, il n'entendait plus Kadjin près de lui, il ne la sentait plus le hanter. Il n'arrivait plus à l'entendre et il se sentait bien seul. Il avait définitivement perdu les deux, alors ? C'était maintenant qu'il faudrait tourner la page ? Et la gamine, que voulait-elle tellement ? IL n'était qu'un professeur. Ces gens payés pour vous apprendre ce qu'ils ont eux-mêmes eu du mal à maîtriser et qui ne se souviennent plus de vous au bout d'un an. Pourquoi tenait-elle donc à lui comme ça ?

Il ne niait pas cependant que sa compagnie luif aisait du bien. Un peu de vie dans un bâtiment habité par la mort.

Il la regarda faire puis il se redressa doucement. Il atrappa la pomme qu'elle tenait, ainsi que le couteau. Sans rien dire, il la pela lui-même, et la découpa en un véritable casse tête. Il s'appliquait, employant à la tâche toute son habileté et sa patience. Il la tendit ensuite à la jeune fille. La pomme, pas le couteau.

"Alors profitez-en, mademoiselle Tchinonamida."
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Primura Tchinonamida
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Primura Tchinonamida »

Surprise, Primura laissa le Chunin lui prendre la pomme et le couteau des mains.

L'élève n'a rien à dire à son maître à partir du moment où celui-ci agit. Il se contente d'observer en silence. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit non sans une lueur de curiosité dans le regard. Les gestes de Wei-Chi étaient surs et précis, son regard concentré. L'adolescente n'arrivait pas à détacher ses yeux de la danse hypnotique qu'exerçaient ses mains entre la pomme et le couteau. Elle aurait pu rester ainsi des heures, à contempler son mentor comme on le ferait d'un tableau. Détaillant chaque morceau de son être et de la scène, s'imprégnant de ce qu'il dégageait. Oui c'était cela, Wei-Chi était une oeuvre d'art. Peinte de main de maître, il représentait un nombre incalculable de choses aux yeux de la fillette aujourd'hui à son chevet, toutes plus inavouables les unes que les autres.
Mais après tout, qui s'en souciait ? A l'heure actuelle certainement la principale concernée qui souriait en attendant la suite de ce qu'allait faire le Chunin.
La pomme revint à la jeune fille avec quelques mots. Le geste comme la phrase représentaient tout ce qu'elle recherchait chez lui. Tout ce qu'il lui avait refusé ce fameux dernier jour de cour en sa compagnie.
Cette phrase... si énigmatique. Tant de sens pouvaient lui être attachés. Pourquoi cet homme la laissait il constamment dans le flou ? Il était comme une surface lisse sur laquelle la compréhension et les efforts de l'adolescente glissaient sans trouver de prises. Il était une peinture indéfinissable, mystérieuse, mais empreinte de tant de beauté qu'il était impossible pour elle de se défaire de son emprise.
Lorsqu'il prononça ces quelques mots doucement, Primura y trouva une promesse, une menace, un avertissement... une coexistence d'opposés et de paradoxes. Que devait elle y voir ? Que devait elle comprendre ? Que devait elle faire ?
A nouveau elle se sentait embrouillée, incertaine quant à la marche à suivre. Que ne pouvait elle démêler cette écheveau où elle s'emmêlait...

Elle se sentait tour à tour glacée, méfiante, rayonnante, brûlante, rougissante, ravie... son esprit de petite fille reprit le dessus et elle choisit de le prendre du côté qu'elle voulait. La jeune fille tendit donc la main vers la pomme et la sépara. Le travail était digne d'un orfèvre et dénotait une précision et un savoir faire avec une lame rare et contrôlé. Pour un peu elle aurait préféré conserver la pomme ainsi et l'exposer dans sa chambre. Néanmoins, ce n'était pas l'usage pour lequel elle était prévue, c'est pourquoi l'adolescente la porta à sa bouche et croqua dedans avec un sourire gourmand, les joues roses de plaisir satisfait. Il faisait attention à elle, il s'occupait d'elle, il lui faisait plaisir. Elle était heureuse.
Malgré le fait que ce n'était pas à elle de se faire servir, mais plutôt à elle de s'occuper de lui, elle ne pouvait résister à l'appel de la friandise tendue par la blanche main de Wei-Chi.
Elle était croquante mais juteuse comme il fallait. C'était presque un pêché que d'y mordre. Sentant le dopamine pulser dans ses veines, Primura préféra relancer la conversation pour détourner son esprit des réactions alarmantes de son corps.
« Vous connaissez la légende de la Femme et du Serpent ? C'est un texte un peu compliqué qui fait partie d'un recueil complexe que nous avons dans notre bibliothèque. C'est une légende que je n'avais pas comprise étant petite. Cette histoire de pomme prise sur un arbre interdit qui aboutit à un châtiment d'une entité supérieure. A l'époque je ne comprenais pas pourquoi la femme avait désobéie et acceptée de prendre la pomme. Bon le serpent avait un peu aidé mais... enfin désobéir ne faisait pas partie à l'époque des concepts que je comprenais. Aujourd'hui j'ai une toute autre interprétation mais je suis certaine qu'il en existe des milliers d'autres... peut être que la femme désirait vivre, tout simplement, peut être qu'elle avait désobéie en connaissance de cause... peut être que sa raison a été terrassée par le désir et qu'elle s'est laissée tentée. L'homme ne lui en a apparemment pas voulu, peut être avait il lui aussi ce désir inconscient... mais que représentait le serpent ? La mauvaise conscience ? Je me suis toujours demandée si l'Entité ne l'avait pas envoyé exprès pour avoir un prétexte de renvoyer l'homme et le femme de son jardin magique. Ce serait bien plus ironique et moins politiquement correct... néanmoins cela correspondrait bien à l'esprit de tromperie qui règne dans certaines sphères de notre profession... »
Elle croqua à nouveau dans sa moitié de pomme et réfléchit l'air songeuse tout en mâchant discrètement comme une Lady devait savoir le faire.
« D'un autre côté on peut en tirer plusieurs leçons... et toutes seraient vraies... pourtant elles ne se ressembleraient pas... bizarre tout de même qu'une simple oeuvre puisse être interpréter de différentes manières selon les individus. Je me rappelle que jusqu'à un passé proche je pensais que chaque être avait plusieurs côtés, faces... un peu comme un prisme. Pourtant vous m'avez dit que chaque être était entier et qu'il n'y avait pas « plusieurs faces » simplement un être dans toute sa splendeur et sa complexité. En quelques mots nos théories pouvaient se rejoindre comme rester éloignées à la façon des deux rives d'un gouffre gigantesque... »

Elle sembla soudain prendre conscience de quelque chose d'affreusement gênant car elle se redressa, lissa sa robe sur ses jambes qu'elle avait croisées, puis tendit la moitié de la pomme à laquelle elle n'avait pas touché à son ancien professeur.
« Tenez... partageons la. J'ai déjà bien mangé avant de venir et ça me gêne d'être la seule à me régaler, elle est très bonne. Goûtez. En plus je parle pour ne rien dire... mais je ne sais pas quoi dire en votre présence... je ne sais pas quoi vous raconter... que pourrais je dire d'intéressant ? Que pourriez vous me raconter ? »
Primura se surprit elle même par son audace. Jamais elle ne se serait imaginée le courage de demander cela à son maître de façon si direct. Souhaitait elle lui complaire ? L'intéresser encore et encore ?
Certainement... c'était pour elle comme une drogue. Sentir son regard posé sur elle, son attention tourné vers son esprit, ses pensées fixées sur son image à elle...
L'adolescente n'arrivait pas à se comprendre.

En fait, elle ne voulait pas se comprendre.
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

Comme cette scène me semble familière... à toi aussi Weï-chi, n'est-ce pas ? Tu te rappelles bien de ce jour là... je sais combien il t'est précieux. Alors pourquoi laisses-tu cette fillette le rendre trouble ? Hum ? Tu sais que tu es à moi, tu sais aussi que tu ne l'aimes pas. Tu le sais, je le sais, nous le savons. Après tout, Weï-chi, ne sommes-nous pas "un" toi et moi ? Tu me l'as tant répété pourtant. Elle t'amuse, elle t'attendrit, elle t'intrigue. Et pourtant tu la méprise, tu lui en veux de rejouer ainsi une scène similaire à celle qui nous a unis voilà quelques années. Tu te souviens ? Oui...tu m'avais demandé d'approcher. Tu avais un secret à me dire et tu en as profité pour m'embrasser. Je l'ai écrit tout ça, vois-tu. Dans le journal que tu n'oses toujours pas ouvrir de peur que mes mots s'envolent. Mais je me souviens comme si c'était hier. Je me souviens de chaque instant. Alors pourquoi à cette image délicieuse se substitue cette gamine ? Pourquoi notre baiser devient-il flou ? Vas-tu mordre dans la pomme que t'offre ce serpent ? Allons, mon cher, ne devines-tu donc pas ses desseins ? Cette fille-là t'aime beaucoup trop. Tu sais comment ça se finit pour toi non quand les gens s'attachent à toi ? Tu finis par les perdre. C'est comme ça Weï-chi, et tu n'y peux rien. Ne lui réponds donc pas, ne t'attaches pas. Je sais que tu regrettes les enfants que tu n'auras jamais avec moi, mais ce n'est pas une raison, Weï-chi. Ne t'attendris donc pas si facilement. T'attendrirais-tu sur Sagara ? Bien sûr que non, il te fait peur et il le sait. Je ne suis qu'un esprit, partagé entre pardon et rancoeur, mais laisse-moi tout de même te donner ce conseil : elle est sûrement plus dangereuse que n'importe qui d'autre, et les esprits bafoués tels que le mien ne sont pas les seuls à demander un jour vengeance. souviens-t-en. Méfie-toi. Eloigne-toi.

Le chûnin fixait la pomme en proie à un dilemme intérieur. Voilà qu'il avait à nouveau l'impression que Kadjin se trouvait dans la pièce, et qu'elle observait leurs faits et gestes. Il se sentit alors un peu gêné, et une anxiété qu'il ne parvenait pas à expliquer commença à monter en lui. Il était perturbé par les souvenirs que la scène, en somme toute parfaitement expectable dans un hôpital, réveillait en lui. La dernière fois qu'il s'était retrouvé à l'hôpital. La dernière fois qu'il avait tenté de mettre fin à ses jours. Et puis un ange était venu le sauver. *Un ange qui est mort par ma faute...* Il posa son regard sur la jeune fille aux cheveux blancs et resta un moment sans répondre, comme s'il réfléchissait, hanté encore par des démons qui refusaient de le lâcher. Elle semblait prête à tout pour lui remonter le moral, pour lui arracher ne fût-ce qu'un sourire. Nul doute qu'elle ferait tout ce qu'il pourrait lui demander. Elle avait tout d'un ange, elle aussi. Une chérubine de treize ans. Malheureusement ce n'était pas suffisant.¨Premièrement parce que le chûnin était persuadé de ne pouvoir aimer qu'une fois. Ensuite parce qu'il préférait les anges plus âgés. Plus grands, plus majestueux. Les plumes qui l'emportent sur le duvet. Enfin parce que si la scène pouvait paraître similaire, les deux jeunes femmes ne l'étaient aucunement. Kadjin était autrefois réservée là où Primura était extravertie. Elle se taisait là où la jeune adolescente ne laissait pas en placer une. Elle écoutait là où Primura ne recevait que du silence.

Enfin, un geste, un mouvement. Un sourire qui vient fendre son visage lisse, troubler cette figure qui semble pourtant dépourvue d'états d'âme. Oh bien sûr, ce n'est pas le sourire à pleines dents - Weï-chi n'aimait jamais sourire pleinement, il était gêné par la taille de ses canines légèrement plus grandes que le reste de ses dents -mais c'est un sourire. Timide, point suffisant pour rider son visage ou apercevoir son email, mais il faisait rarement plus, même lorsqu'il avait été heureux, jadis. Il se redresse, se penche, penche son torse vers la jeune fille. Son pyjama est un peu entrouvert mais il n'offre aucune vue plaisante. A croire que les muscles sont aussi étrangers au chûnin que le sourire. Il avance sa main, et ses doigts entrent en contact avec ceux de la genin. Il les referme sur la pomme, et toujours en murmurant parce que sa voix était plus fatiguée en core que lui-même, il répond simplement : " Mangez-la entièrement, mademoiselle Tchinonamida. Elle est pour vous."

Il se rallonge ensuite et fixe le plafond un instant. Il a entendu sa question mais il cherche une réponse. Ca prend un petit moment. Un petit moment pendant lequel il essaie d'apercevoir Kadjin quelque part dans la chambre. Il croit y parvenir un petit moment, mais ce n'est que l'ombre du rideau animé par un courant d'air. Seule Primura se trouve là. C'est effectivement déjà assez en soi, mais le chûnin ne se sent que davantage seul. Le souvenir de Kadjin lui est douloureux. Kadjin qu'il a bousculée. Kadjin qu'il a appréciée. Kadjin qu'il a aimée. Kadjin qu'il a tuée. Kadjin qui n'attend sans doute qu'une occasion de prendre sa revanche pour quelque obscur motif de vengeance. Kadjin qui obnibule sa penée. Kadjin à la source de son obsession. Kadjin à la source de son opression. Ca en devient presque insupportable. Il ne supporte plus de réfléchir.

A croire que Primura tombe à pic. Primura pour l'empêcher de se noyer dans sa solitude. ¨Primura pour chercher desespérement de quoi faire la conversation. Primura qui pose des questions. Primura qui l'embête un peu, qui le fatigue, qui fait naître en lui un sentiment de culpabilité à son égard. Il ne veut pas lui faire de mal. Il ne veut pas non plus s'attacher. Il veut Kadjin, il veut l'impossible. il veut le bonheur, il ne peut l'avoir en passant par ce chemin : les ronces empêchent le passage depuis plusieurs années maintenant. Il préférait rester éloigné à la façon des deux rives d'un gouffre gigantesque. Un gouffre d'années, un abysse infernal aux profondeurs peuplées de démons mangeurs d'ange, un gouffre entre deux perceptions différentes de la vie. Il se dit que ça ne peut plus duer éternellement. Ils sont seuls tous les deux. Il a envie de parler. Comme si quelque chose l'y forçait. Son propre esprit peut-être, un esprit sûrement. Voire, les deux.

Alors il se met à l'aise, sur le dos et il fixe l'épée un peu plus loin. Le sujet est délicat, il va doucement. Il ne veut pas la faire pleurer comme les fois passées.

"Ce n'est pas vraiment une belle histoire, mademoiselle Tchinonamida. Mais je préfèrerais mettre les choses au clair. Je ne suis qu'un professeur parmi d'autres, et je n'ai rien fait pour susciter de votre part un tel engouement. Plutôt que de vous occuper de moi alors que des infirimières s'en chargent très bien, pourquoi ne pas rester auprès de votre petit ami monsieur Kentaro et partager le temps si précieux que durera votre couple ? Si demain il lui arrivait quelque chose, vous vous en voudriez, croyez-moi, de ne pas avoir été là. Profitez donc de votre jeunesse mademoiselle Tchinonamida. Il fait beau dehors, le Soleil brille. Je ne suis pas de votre temps, celui que vous êtes en train de perdre en restant ici. Je vous remercie pour les fruits, une telle attention me fait plaisir. Restez donc avec les gens de votre âge, aimez-les, amusez-vous. Ne restez pas obsédée par le seul désir de vous occuper de moi : je ne suis pas quelqu'un qui aime être servi. Comme dans l'ordre shinobi : je sers mon village, pas l'inverse. Vous faites une erreur en restant ici peut-être, vous vous méprenez sûrement, vous espérez en vain. Enfin, votre compagnie est sympathique. Votre engouement à mon égard l'est moins, malheureusement.
Vous ne devriez pas être ici. Peut-être êtes vous prête à assumer vos erreurs lorsque le temps viendra... voilà qui est bien maladroit, une porte ouverte à la souffrance. N'allez pas tant vers des gens qui ne vous le rendront pas : vous finirez par désenchanter et leur en vouloir. Mademoiselle Tchinonamida, ne m'en voulez pas."


Il pose à nouveau son regard sur elle, avec un sourire désolé. Il se doute bien qu'elle comprendra le sens caché de ses mots, que son coeur les comprendra. Il n'était pas tout à fait sûr voilà pourquoi il n'avait pas voulu appeler un chat un chat et simplement dire à la jeune fille qu'il valait mieux pour elle quelle cessât de l'aimer. Il se sent étrangement plus calme, peut-être parce qu'il a comme l'impression que plus rien ne le menace. Que l'âme en peine qui le poursuit ou qui confond la sienne soit, pour un temps au moins, apaisée.
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Primura Tchinonamida »

Primura prit le temps de détailler son professeur, le dévorant des yeux avec bien moins de retenue que la pomme.

Sa peau pâle presque diaphane faisait ressortir la blancheur glacée de ses cheveux et l'éclat si clair de ses yeux. Dans son pyjama d'hospital et sous ses draps aussi blanc que la neige, il aurait pu être invisible dans cette pièce immaculée. Pourtant, sa présence ressortait aux yeux de Primura malgré la fragilité de cet être qui ne la laissait pas transparaître même dans son état. Car le dos droit et le regard éveillé, il continuait de se tourner dignement vers son ancienne élève... pas comme les autres malades qu'elle avait croisée en venant. Avec un peu d'imagination les coussins qu'il avait dans le dos pourraient passer pour des ailes. Oui, c'était ainsi que Primura le contemplait à présent. Un ange si près de s'envoler... loin d'elle, loin de tout, seul encore et toujours. Cela, dans un élan d'égoïsme purement enfantin, elle le refusa.
Elle voulait encore obtenir quelque chose de lui. Caprice d'enfant gâté, dernier devoir d'un élève envers son maître, simple envie sur le moment... Primura ne le savait pas elle même, mais elle le ferait.
Le sourire qui éclaira fugitivement ce visage aux contours lisses inonda son coeur d'une lumière si chaude et réconfortante qu'elle en frissonna de plaisir. Elle ne demandait pas de récompenses plus haute que cette simple manifestation physique de la part du chunin. Ce sourire était un peu comme une aurore boréale, on peut en guetter une pendant des heures, des jours, des mois, des années sans en voir une seule. Pourtant, on continue de la chercher et quand enfin on en voit une on la contemple tranquillement sans rien dire. Quand elle s'éteint, on ressent alors un manque et la quête reprend.
Lorsque le chunin effleura ses doigts pour les refermer sur le morceau de pomme, Primura rougit inconsciemment à nouveau. Ce contact la touchait bien au delà de sa chaire... c'était une découverte nouvelle. Un peu comme quand elle avait embrassée Tenki pour la première fois... en moins intense. Ici c'était plutôt un goût d'interdit, d'approche des limites. C'était excitant.

A nouveau une phrase. Puis une deuxième. Toutes les deux courtes, simples et prononcées d'une voix douce et calme. Elle appréciait cette manière qu'il avait de lui parler, sans détour et faux semblants. Il se contentait de dire les choses comme il les pensaient, comme elles étaient, comme elles avaient été.
Dans cette offre, ce cadeau, elle crut voir une promesse, un refus, un plaisir, une victoire, une défaite... tout ça à la fois. Pourquoi ses pensées ne pouvaient elle être aussi claires et simples que les paroles de son maître ? Son coeur lui dictait des choses que son esprit ne voulait pas valider alors que son corps réagissait de son côté.
Cet incroyable méli mélo ne la dérangeait pas pour autant... elle était avide de nouvelles sensations et de nouvelles expériences. Malgré les alarmes que son cerveau lui envoyait, elle préféra cloîtrer sa raison derrière une porte bien fermée.
« Merci... » murmura t-elle simplement.
Elle prit donc le fruit et le porta à ses lèvres d'enfant. Ses dents blanches accrochèrent le fruit et le croquèrent avec un plaisir visible.
Primura s'arrêta pourtant de mâcher en plein milieu d'une bouchée. Elle se sentait un peu mal à l'aise. Comme si quelqu'un la regardait méchamment dans l'ombre. L'adolescente jeta un coup d'oeil derrière elle. Personne, la porte était fermée. Une fausse impression certainement. Elle reporta son attention sur Wei-Chi. Le chunin semblait perdu dans ses pensées. Primura respecta son silence et sa réflexion tout en terminant son fruit, elle ne voulait pas troubler sa concentration. La genin sortit discrètement un mouchoir de soie blanche de sa manche et essuya ses doigts avec avant de se tamponner les lèvres comme une jeune fille bien élevée. Elle rangea ensuite son mouchoir, croisa les jambes et patienta en fixant Wei-Chi de ses grands yeux roses.
Le regard du chunin se porta alors sur son épée et n'en démordit pas. Lentement, posément, il parla.
Primura l'écouta, attentive, comme une bonne élève devait l'être. Les paroles coulèrent comme de l'ambroisie dans son esprit ouvert et concentré, enivrant ses sens et sa pensée d'une douceur mêlée d'amer. Oui elle comprenait, oui elle acceptait... mais oui ça faisait mal. Cette douleur mêlée d'extase lui ouvrit de nouveaux horizons de sensations comme de philosophie. Elle aimait aussi Wei-Chi pour cela. Elle avait la sensation d'être traitée comme un être à part entière. Bien qu'elle aspirât à atteindre le stade d'être unique aux yeux du Chunin elle savait que ce n'était qu'une chimère. Derrière le chunin elle pouvait presque le distinguer. Cette femme, celle qui était sur la photo... elle était toujours dans ses yeux, dans son coeur, dans sa chaire. Jamais Primura ne pourra la supplanter.

« Que tous vos rêves se réalisent sauf un... » pensa Primura avec un triste sourire. La mélancolie la gagnait doucement, elle parvenait à ce stade où l'être humain contemple simplement son monde avec un esprit à la fois critique et plein de poésie. C'était si beau... cette amour si fort et si... éternel. Peut être vivrait elle le même amour avec Tenki ? Elle pensa à redouter la puissance de ce lien... mais elle voulait d'y abandonner. Bien que faire souffrir ainsi son aimé si elle mourait la ferait souffrir elle aussi, peut être serait elle rassurée de savoir que malgré tout, son aimé continuerait de l'aimer... C'était quelque chose à laquelle elle n'avait pas pensée... à laquelle elle avait refusée de penser mais que le chunin avait réveillé. L'angoisse de la mort, tant de la sienne que de celle de ses proches. Pourtant, elle concentra toute ses peurs derrière une porte noire. L'exorcisme viendrait en son temps. Elle n'oubliait pas, elle n'oublierait pas... mais elle y réfléchirait plus tard.
Son regard s'était un instant perdu dans les profondeurs insondables de l'autre monde, celui des rêves et des pensées qui n'appartenait qu'à elle. L'étincelle revint dans son regard et elle fixa à nouveau ses yeux rose sur le chunin.
Un sourire, adulte celui-ci vint éclairer son visage d'albâtre.

« Vous n'avez rien fait de votre côté et en pleine confiance pour susciter un engouement chez moi... peut être était ce cela qui m'a attirée et qui a fait que je me suis accrochée à vous. Je ne sais pas pourquoi... mais l'attirance de quelqu'un pour une autre ne peut pas toujours être expliqué par la sociologie ou la science. Il n'existe malheureusement pas d'explications pour tout... mais c'est ce qui fait en quelque sorte la beauté de ce monde. Rester auprès de Tenki serait quelque chose de merveilleux... je l'aime de tout mon coeur et il me semble que lui aussi. Néanmoins cela ne m'empêche pas d'avoir envie de ne pas passer tout mon temps avec lui. Le fait que nous ne soyons pas tout le temps ensemble renforce la joie et le plaisir que j'ai à le voir la prochaine fois. Je ne peux occulter tout les gens pour une seule personne. Ma famille, mes amis comptent également beaucoup pour moi.
Le danger m'attire... c'est en partie pour ça que j'ai souhaitée devenir shinobi. J'ai vécue toute ma vie dans un cocon douillet et fermé hermétiquement à toute forme de douleurs et de tristesse. Ces sentiments ne me sont pas tout à fait étranger... mais j'avoue être tentée de les éprouver à mon tour. Je n'irai pas jusqu'à dire que je cherche la souffrance... je dirai plutôt que l'approcher ne me dérange pas...
J'ai conscience de la bêtise de mon attitude... je suis un peu comme une petite enfant qui avance vers le feu et qui attendra de se brûler pour comprendre que c'est dangereux. Alors non, je n'ai pas envie de souffrir, mais je n'ai pas peur d'éprouver de la souffrance pour atteindre mon objectif. J'aime voir les gens être heureux, rire, sourire, échanger et s'aimer. Lorsque quelqu'un est triste j'aime le réconforter... car ma récompense sera de le voir sourire. Même s'il me blessera, même s'il me fera mal... même si je lui en voudrai pour son attitude... je suis intimement convaincue que je lui pardonnerai lorsqu'il me sourira sincèrement. »


Elle sourit à nouveau et se pencha pour chercher une cruche dans le petit meuble et un verre d'eau.
Primura se leva pour aller remplir la cruche, cela lui donnait le temps de rassembler ses idées et de formuler correctement sa pensée. Elle ne voulait pas que le chunin la voie comme un parasite qui s'accrochait désespérément à lui. Elle avait compris son message, c'était juste qu'elle voulait nuancer le futur. La genin n'abandonnait jamais personne... et certainement pas parce qu'il était selon ses dire un professeur parmi tant d'autres et une personne d'un temps différent du sien.
L'eau monta dans la cruche, Primura contempla un instant l'eau tourbillonner dans le récipient avant de couper le jet et de revenir dans la chambre.
« Je ne vous en veux pas... ce serait d'ailleurs bien puéril de ma part. Un attitude d'enfant pourrie gâtés qui a été déçue. Non je ne vous en veux pas... je vous remercie même pour votre gentillesse et... votre sensibilité. Je suppose que c'est cette femme qui reste en vous et subsiste à travers vous... cette femme que j'ai vue sur une photo dans un jolie cadre chez vous.
Vous m'avez beaucoup apprit et je ne vous remercierai jamais assez pour votre patience et votre temps... rien que cela justifie ma présence en ces lieux. J'ai choisie d'être ici, je n'y ait pas été obligée.
Par ailleurs je précise que je vaux bien plus qu'une de ces pintades poudrées en robe blanche qui déambulent dans les couloirs accrochées aux basques de leurs responsables... elles sont aussi appelées communément infirmières.
En outre j'aime bien parler avec vous... c'est... différent des conversations que j'ai avec d'autres personnes... »

Primura retint son souffle... elle voulait comprendre... mais pour cela, le chunin devait lui donner une clé. Une clé douloureuse, qu'il lui serait certainement difficile de lui remettre.
« C'est lui qui va me détester si je continue... » pensa t-elle amère. Mais qu'importait ? Comme elle l'avait dit avant, elle était prête à souffrir pour voir un sourire.
Elle versa deux verres d'eau et en tendit un au chunin.
« Parlez moi de cette femme... ne pensez vous pas qu'il est temps de crever l'abcès ? Vous pouvez me faire confiance... ma loyauté va bien au delà de la souffrance ou de la douleur. Les promesses que l'ont fait doivent être tenues... et je tiendrai la mienne. »
Primura tremblait légèrement et referma ses mains autour de son verre pour stopper cette agitation. Elle redoutait la réponse du chunin... mais elle espérait aussi.
L'adolescente sourit alors, tendrement. Oui elle aimait le chunin... mais à sa manière. Pas comme Tenki, elle en était certaine.

C'était une forme d'affection différente... et elle savait qu'il lui était impossible de s'en défaire.
Primura Tchinonamida, anciennement kunoichi de Yukigakure No Sato à présent désertrice.

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Wei-chi Komoku
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

Loyauté... un mot que Weï-chi redoutait à présent. Il écouta Primura parler, il se sentait triste. Il ne la regardait pas dans les yeux lorsqu'elle parlait, jamais. Elle ne lui en voulait pas pour le moment, c'était tant mieux. Elle était bien élevée, et polie. Elle aimait bien parler avec lui : quelle ironie, il détestait ça. Pas nécessairement avec elle, mais parler. Autrefois, avec Kadjin, c'était différent. Tout était différent. Elle s'en alla, sans prévenir. Un instant le chûnin se dit qu'elle était partie, qu'elle lui en voulait sans doute et qu'elle refusait dorénavant de le voir. Ensuite il aperçut le manteau de la jeune fille et se rendit compte qu'ils n'étaient pas prêts d'avoir fini. Lorsqu'elle revint, il la regarda un instant, de la peine dans les yeux. D'un air absent il accepta le verre que lui tendait la jeune fille. Il avança sa main pour le prendre, le regardant du coin de l'oeil. Puis il le tint à deux mains, sans le boire. Il n'avait pas soif. Ou alors il prenait son temps ? oui. Parce qu'il se mit à boire, lentement. Espérant que cela retarderait le temps suffisamment longtemps pour ne pas avoir à répondre à la jeune genin. A tort. Les doigts de la jeune fille tremblaient. Il soupira : ça ne s'arrêterait donc jamais, tout ça ? Pourquoi lui rappelait-on tout le temps ce qu'il cherchait désespérément à oublier ? Le souvenir de Kadjin était douloureux. Il ne voulait pas non plus parler d'elle pour ne pas blesser Primura. N'y aurait-il pas plus cruel discours après ce qu'il venait de se passer ? Le chûnin en doutait. Mais elle voulait savoir, alors il lui dirait. Et puis si ça pouvait lui faire du mal ce n'était pas forcément néfaste, peut-être ensuite l'oublierait-elle facilement et serait-il tranquille ? Un mal pour un bien.

"Kadjin...elle s'appelait Kadjin..." murmura t-il.

Il revoyait son visage, ses yeux clairs, comme les siens. Ses cheveux blonds, platine. Son air distingué et ses vêtements de première main. Il reposa son verre sur lequel ses mains venaient de se crisper. Il l'avait vidé de toutes façons. Et puis l'image de sa défunte bien-aimée fut remplacer par une tombe. Elle ne contenait aucun corps. Elle n'était là qu'à titre symbolique. On l'avait incinérée comme elle l'avait toujours souhaité les rares fois où elle en parlait, et Weï-chi conservait les cendres à la maison. Kadjin. Rien que ce nom le faisait frissoner, mot-clé de sa mémoire, il remplissait chaque fois sa tête de mille souvenirs. Ils ne s'étaient jamais vraiment disputés. Son air devint moins sûr de lui. Non. il ne voulait pas parler, il ne pouvait pas parler. Parce qu'il savait qu'il en pleurerait encore, comme à chaque fois, et qu'il ne voulait pas devant la genin. Même si la notion de déchéance venait de plus en plus remplacer ses principes, il gardait une once de réticence à se montrer sous un tel jour à son ancienne élève. Par respect pour elle, entre autres. Il garda la tête basse, comme pour laisser le silence parler à sa place. Mais le silence ne disait rien.

"Je n'ai pas le coeur à parler d'elle. Lorsqu'on crève l'abcès il saigne - je n'ai pas envie de saigner. Pas devant vous, mademoiselle Tchinonamida."

Sa dernière phrase ne se voulait pas méprisante même si sa voix pouvait laisser penser ceci. Ce n'était pas qu'elle ne le méritait pas, au contraire. Il se rallongea et fixa le plafond, mains sur le ventre. Oui il avait ses principes. Mais une idée commençait peu à peu à germer en lui. Kadjin était sa raison de vivre or elle n'était plus, et tout allait de mal en pis. Il n'était plus que l'objet de moqueries, sauf bien sûr pour Primura, mais elle finirait par oublier, elle était jeune. Il retenterait de mettre fin à ses jours. Pas ici, pas maintenant, non, il y avait trop de monde - les oiseaux se cachent pour mourir. C'était une mauvaise idée, peut-être, mais c'était son idée. Il remettrait ça. Et cette fois personne ne viendrait l'en empêcher. Son regard se teinta d'une douce mélancolie, et il ferma les yeux.


"C'était une femme exceptionnelle... toujours là pour les autres, souriante, douce et attentionnée... mais elle est partie maintenant. Je l'entends qui m'appelle... "

Les yeux de Weï-chi s'agrandirent et il se redressa doucement. Il fixait un point sur le mur blanc. Voilà qu'il apercevait enfin, vaguement , Kadjin devant lui.

"Oui...elle est juste là...elle m'attend... alors c'est ça que tu voulais depuis le début, Kadjin ? Que je vienne te rejoindre?"

Le soulagement se lisait sur son visage. La joie, aussi. "J'arrive alors..."
Il avait complètement oublié Primura. Il tendit la main pour atrapper son épée, et la sortir de son fourreau, avec l'intention de se planter avec.
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Primura Tchinonamida
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Primura Tchinonamida »

Son murmure parvint sans peine aux oreilles de Primura, silencieuse et attentive au moindre geste et à la moindre parole du Chunin. Kadjin.

C'était un joli nom mais entre les lèvres de son mentor il prenait une tout autre dimension. Celle d'un idéal. L'idéal fait femme. La façon qu'il avait eu de prononcer ce nom... Primura sentit une pointe de jalousie s'enfoncer douloureusement dans son coeur, la sensation était presque charnelle.
« Loyauté... tient le coup... écoute et apprend ! Ne pense à rien d'autre... pour lui ! »
Le silence suivit, si lourd de sens mais si peu précis et volubile. On pouvait penser tellement de choses de ce silence.
Les paroles suivantes qui crevèrent ce silence comme des bulles remontant calmement à la surface touchèrent profondément l'adolescente. Il ne voulait pas saigner devant elle... c'était donc qu'il l'estimait suffisamment pour ne pas vouloir se montrer à elle sous un jour peu glorieux.
Pourtant elle aurait compris ces réactions. Les larmes libératrices, la douleur partagée, le fardeau porté à deux...
Mais il n'était pas le maitre pour rien. Encore et toujours il restait digne et fière. Primura ressentit une certaine fierté d'être estimée par cet homme. Oui, sa dignité était un des traits les plus plaisant chez lui. C'était cela qui l'empêchait de s'écrouler lamentablement comme les patients qu'elle avait croisée sur le chemin. C'était cela qui le différenciait tant d'eux à ses yeux. C'était cela qui la motivait à le soutenir malgré ce qu'il pouvait lui dire ou lui faire.
Elle n'abandonnerait pas. C'était une des règles qu'elle avait intégrée le plus rapidement. Persévérance.
Wei-Chi sembla se replonger dans ses pensées, fixant le plafon. Primura se demanda un moment quel souvenir il était en train de revivre, quelle image il avait en tête, quelle sensation il se languissait de ressentir. Certainement quelque chose concernant cette femme... Kadjin.

Son regard changea, Primura ne bougea pas. Elle patientait, si il voulait parler il le lui ferait savoir, si il avait besoin de quelque chose il pouvait compter sur elle. La jeune fille tenait à respecter les pensées de son maître. Le déranger ne serait pas de bon ton.
Il ferma alors les yeux. Primura sourit en pensant que dormir lui ferait effectivement du bien. Le sommeil lui permettrait de réfléchir, de se détendre, de se reposer et surtout de laisser son corps récupérer.
Mais ses lèvres bougèrent et il se remit à parler. Elle l'écouta énumérer les qualités de son aimé... oui c'était bel et bien la femme idéale. Oui elle lui était inférieure, oui elle ne serait pas comme elle... de moins pas avant un moment.
Primura se contenta de serrer son verre un peu plus fort. Elle conservait le silence, ne voulait pas troubler le chunin dans ses confidences. C'était elle qui lui avait demandée, elle connaissait les risques. Elle assumerait.
La dernière phrase la fit sourciller. Kadjin appellait Wei-Chi ? Il l'entendait ? Sa première réaction fut de croire à une éventuelle hallucination, à une tromperie de son esprit à cause de la fatigue ou de quelque chose d'autre...
Pourtant, malgré son esprit nourrie de livres et de cours, elle admit la possibilité que... ce serait fantasmagorique mais... oui elle avait envie d'y croire. Ne voyait elle pas Kuromi dans la nuit tombante ?
C'est alors que les yeux de Wei-Chi s'ouvrirent soudainement ce qui fit sursauter Primura qui ne s'y attendait absolument pas. Elle se reprit bien vite et continua de prêter l'oreille à son ancien professeur.
Il fixa un point au fond de la salle vers lequel la genin se tourna sans rien voir, sans rien sentir, sans rien détecter... qu'arrivait il donc à Wei-Chi ?
Primura se tendit, sa nuque la démangea. Elle n'aimait pas ça... du tout.
L'adolescente se sentit soudainement glacée, ce que disait le Chunin la heurtait malgré le peu de clarté de ses propos. Trop de sous entendus... et quel changement. Là où le chunin se tenait droit, digne, mélancolique voir triste... se tenait à présent un Wei-Chi transformé par le soulagement... Primura crut même voir une certaine forme d'allégresse se peindre sur le visage de son mentor.
« La rejoindre... il ne songe tout de même pas à...? »

La main du Chunin descendit vers son épée et la tira du fourreau trop rapidement pour que Primura puisse réagir. Son esprit tentait d'analyser la scène, de trouver une alternative, une solution. Trop lent...
Le coeur prit le pas sur la réflexion. Avant même d'en avoir tout à fait conscience, Primura avait bondit sur le Chunin et se trouvait à présent couchée sur lui, en travers de la direction que prenait la lame, protégeant le corps de son maître contre lui même. Son visage se trouvait à quelques centimètres de son ancien professeur et elle pouvait sentir la chaleur de son souffle sur sa tête. Les bras autour des épaules de Wei-Chi, Primura réprouva une grimace de douleur en sentant la garde de sa propre épée s'enfoncer douloureusement dans ses côtes. Mais elle occulta rapidement la douleur pour se concentrer sur l'urgence de la situation.
« Wei-Chi ! Wei-Chi écoutez moi s'il vous plait ! » son ton était implorant et tendait vers la panique. La peur lui avait fait oubliée la hiérarchie et elle l'appelait par son prénom, mais le temps n'était pas au protocole.
« Je suis là ! Ne mourrez pas ! Se tuer est inutile ! Ce n'est qu'une image ! Peut être un Genjutsu de Maika... réfléchissez ! Elle vous a peut être piégée et vous as envoyée une apparition d'image à retardement ! Elle est très forte, c'est une Sukyuri, elle en serait capable ! Je vous en prie reprenez vous ! Professeur ! »
Urgence. Panique. Solution. Vite.
Sans même réfléchir, Primura colla ses lèvres sur celles de Wei-Chi. Pourquoi avait elle fait ça ? Peut être parce qu'elle voulait briser le genjutsu par un contact physique afin que son maître reprenne ses esprits.

Peut être aussi parce que au plus profond d'elle même elle avait envie... depuis si longtemps.
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Wei-chi Komoku
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

Une image ?? L'entends-tu, Weï-chi ?? Elle a osé me traiter de simple image! La laisserais-tu faire ?? Non! Dis-le lui! Mais!? Elle t'embrasse ? NON! Elle n'a pas le droit! Tu es à moi, Weï-chi, à moi! Tu le sais, tu le penses aussi,. Ne la laisse pas faire ça Weï-chi, effacer le goût de mes lèvres sur ta bouche en y posant les siennes. Elle n'a pas le droit ! Que va t-il te rester de moi maintenant, si ce n'est plus cette dernière sensation ? Tu dois l'en empêcher Weï-chi, cette gamine n'a pas le droit de nous faire ça! Après ce que tu viens de lui dire, elle insiste, n'est-ce pas là une belle preuve de trahison ? Elle t'a trahi, Weï-chi... trahi, comme tu m'as trahi par le passé. Mais tu ne veux pas me trahir une deuxième fois, pas vrai ? Tu sais que tu t'en voudras toute ta vie sinon. Il est encore temps de réparer le mal... tu sais comment, Weï-chi..

Il ne l'avait pas vu venir. Comment aurait-il pu, d'ailleurs ? Il pensait pourtant avoir été suffisamment clair dans ses paroles, à défaut de l'être dans sa tête. Pour lui, elle avait abandonné. Et puis, il fallait avouer qu'il l'avait complètement oubliée à partir du moment où il avait vu Kadjin au fond de la pièce. Il en était certain. Les fantômes n'existent peut-être pas, mais Kadjin était pour lui plus que ça. Au contact des lèvres de Primura sur les siennes, il se raidit. Une sensation qu'il croyait avoir oubliée depuis longtemps l'envahit, mais ne prit pas pour autant le pas sur la surprise. La seule raison pour laquelle ce baiser volé dura un peu.
Lorsqu'elle l'avait embrassé, oui, il s'était accroché à elle, et il avait crispé ses mains sur ses vêtements. Mais ç'avait été un réflexe. Rien de plus. Il écarquilla grand les yeux lorsqu'il prit enfin compte de la situation. Il se redressa brutalement, ses mains serrant les bras de la jeune fille, qu'il repoussa ensuite à une dizaine de centimètres de lui. Il venait enfin d'entendre ses paroles. Il atrappa son épée et avec une vitesse à la hauteur de son grade il bondit hors du lit et se tint face à la jeune fille, en garde, la respiration haletante parce que son action venait de lui demander un effort, et, parce qu'il faut bien l'admettre, il avait été excité par ce contact physique inattendu.

Les jambes légèrement écartées, les bras tendus devant lui enserrant le pommeau de la lame, il la fixait. Son air demeurait impassible mais son regard trahissait son bouillonnement intérieur. Pas réellement de la colère, non, mais une agitation intense. Il inspira un grand coup avant de parler :

"Ce n'est pas un genjutsu ! Ce n'est pas une image ! Elle est là, elle est bien là ! Ce n'est pas une image.... elle est bien vraie...Kadjin, dis-le lui!"

Son ton était devenu suppliant.Comme s'il tentait à la fois de se convaincre lui-même que Kadjin n'était pas totalement partie et qu'il la suppliait de conforter ses dires, il la sentait énervée.

Tu voudrais que je lui parle, Weï-chi, mais elle ne peut pas m'entendre. Tu es le seul qui puisse. Et puis, tu la connais bien, ça ne servirait à rien de parler. Empêche la de recommencer Weï-chi, tu sais comment faire, tu l'as déjà fait avec Maika, pas vrai ? Tu ne voulais pas qu'elle recommence... sers-toi de ton épée, Weï-chi..
"Non! Je... je ne peux pas faire ça..

Ses mains se crispèrent encore d'avantage sur son épée. Il aimait Kadjin plus que tout, il était prêt à exaucer le moindre de ses désirs. Il regrettait ses absences et ses cachotteries, il regrettait son retard cette nuit-là, il regrettait la solitude dans laquelle il l'avait laissée. Mais il ne pouvait tuer à sa demande qui d'ailleurs était étrange : de son vivant la jeune femme avait toujours considéré la vie comme un cadeau divin qu'il ne fallait pas gâcher. Elle n'avait jamais aimé voir Weï-chi revenir de mission avec du sang sur les mains. Le chûnin voyait combien la vengeance pouvait changer un être et cela contribuait à l'état de désespoir dans lequel il se trouvait. Mais il ne se demandait pas où avait bien pu passer la femme digne, posée et droite qu'il avait connue , il voyait comme lui-même avait été transformé par cette soudaine séparation. Il ne se reconnaissait plus. Il ne reconnaissait d'ailleurs plus grand chose, à commencer par le monde dans lequel il se trouvait.

Allons Weï-chi, bien sûr que tu le peux, c'est tellement facile, veux-tu que je te montre ?


Le chûnin porta une main à ses oreilles. Elle insistait. Weï-chi était terrifié et sur ses poignets fins que dévoilaient des manches trop courtes, l'on pouvait apercevoir qu'il avait la chair de poule.

"NON! Arrête! S'il te plaît... arrête..."

Il commençait à avoir une crampe tant il serrait son pommeau. Comme s'il avait peur de voir son arme s'envoler droit sur Primura s'il venait à déssérer quelque peu son étreinte. Il avait beau être prêt à tout pour Kadjin, il ne pouvait tuer la jeune genin. Ce n'était encore qu'une enfant.

Weï-chi... tu es bien arrivé à tuer ton propre fils...quel âge avait-il, hum ? Cinq ans ? Même pas..
"TAIS-TOI!"

Wei-chi lâcha son épée atterrit avec fracas métallique sur le sol en même temps qu'il tombait à genoux, les mains sur les oreilles, les dents serrées. Il abandonna la partie et se mit à pleurer. Il n'en pouvait plus. Il était à bout. Il voulait simplement en finir.
"Pardonne-moi...tu savais que je ne voulais pas de tout ça... Je n'ai jamais voulu ça....Ne me le reproche pas... je suis désolé...tellement désolé..."

Il était difficile de savoir alors s'il s'adressait à la genin ou au fantôme qui le hantait, mais une chose était claire : il ne regardait ni l'une ni l'autre, pleurant en fixant le carrelage froid hospitalier. Il avait beau essayer, il n'arrivait plus à s'arrêter, tremblant de tous ses membres, le visage vers le bas, à moitié caché par sa longue frange. Pleurs auxquels vinrent se mêler quelques rires amers proches de la démence.
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Primura Tchinonamida
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Primura Tchinonamida »

Les lèvres plaquées contre celles du Chunin, Primura sentit Wei Chi étreindre ses vêtements .

Cette réponse l'excita davantage que cela n'aurait du et elle prolongea son baiser. Toute pensée préoccupante avait été consignée dans un recoin de son esprit et mis sous clé jusqu'à nouvel ordre. A cet instant elle ne pensait qu'à se gorger de l'essence de son ancien professeur. Tenki, sa famille, ses amis, ses responsabilités, tout ce qui en découlait était momentanément oublié.
Ses lèvres quittèrent de force celles de Wei-Chi lorsque celui-ci l'empoigna par les bras et la repoussa à quelques centimètres de lui. C'était un retour à la réalité un peu difficile et en même temps que la conscience du monde réel, lui revinrent tout ce qui n'aurait du pas être oublié. Les règlements, son éducation, Tenki... surtout Tenki. Quelle bêtise venait elle de faire là ? Ce fut comme si on lui avait versé un saut d'eau glacée sur le crane. Écarquillant les yeux d'horreur, Primura se sentit glacée jusqu'à la moelle. L'énormité de ce qu'elle avait fait lui sauta aux yeux et la honte la recouvrit d'une telle chape de plomb qu'elle ne put que baisser la tête, confuse.
Elle eut à peine conscience du geste surhumain de Wei-Chi qui bondit hors du lit en tirant son épée. L'adolescente se tourna vers lui, ses yeux rose exprimant tout ce qu'elle ressentait en cet instant. Confusion, tristesse, honte, peur.
A genoux sur le lit aux draps défait, elle offrait une image bien loin de l'innocence sous laquelle la plupart des gens la voyaient habituellement.
L'élève écouta son maître, comme il était de rigueur, c'est à dire en silence. Ainsi donc elle s'était trompée ? Ce n'était ni une image ni un genjutsu ? Se pouvait il vraiment que l'esprit de Kadjin soit visible par celui qui lui portait une affection allant au delà du commun ?

L'idée que Wei-Chi puisse simplement être fou à lier ou victime d'hallucination due à la fatigue ne lui traversa l'esprit qu'un bref instant. La jeune fille était à la fois crédule et confiante. Elle accordait à certaines personnes triées sur le volet une confiance absolue. Ils pourraient bien lui dire un jour que le ciel était jaune, elle les croirait quand même.
Des yeux, Primura fit méthodiquement le tour de la salle. Non, elle ne voyait rien. Apparemment la seule personne capable de voir et de communiquer avec Kadjin était son maître. Dommage, elle aurait eu bien des choses à lui dire...
Elle devait dire à Wei-Chi qu'elle le croyait. Afin de calmer ce ton suppliant presque désespéré qu'il employait sur ses derniers mots. Elle voulait le rassurer... mais ses mots restaient coincés dans sa gorge, recouvert d'une chape de honte et de dégoût d'elle même plus solide que la glace éternelle.
Pourquoi pointait il son épée sur elle ? Il voulait la tuer ? Pourquoi pas après tout ? Elle ne savait même pas si elle aurait encore le courage de se contempler dans une glace... de regarder Tenki dans les yeux... de lui dire qu'elle l'aimait...
La mort valait certainement mieux que de voir le dégoût, le mépris, le dédain... ou encore pire la déception dans les yeux de son bien aimé genin.
Pourtant elle voulait vivre... encore. Mais elle ne se déroberait pas au jugement du chunin.
La jeune fille nota la force avec laquelle il serait son épée. Ce n'était pas normal. Lorsqu'elle avait croisée le fer avec lui, la première chose qu'elle avait remarqué c'était la façon dont il tenait son arme. D'une main à la fois ferme, souple et détendue. Il était actuellement beaucoup trop crispé sur son arme pour espérer effectuer une frappe optimum. L'adolescente lui sourit gentiment. Un conflit intérieur semblait agiter celui auquel elle avait volée un baiser...
Elle aurait tant voulue le soulager, elle voulait qu'il puisse connaître la paix et le repos auquel il semblait tant aspirer.
Primura l'observa se boucher les oreilles. A présent elle n'avait plus aucun doute. Wei-Chi était hanté par le fantôme de sa bien aimée et elle le tourmentait.

Elle vit l'état d'agitation dans lequel il se trouvait et pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, une pointe de pitié lui tirailla le coeur. En cet instant, il n'était plus le professeur droit et digne dans sa salle de cour qui enseignait à des élèves en prononçant chaque syllabe, lui donnant un air noble et particulièrement charismatique.
Il n'était plus qu'un homme qui venait d'embrasser une de ses élèves devant l'esprit de sa bien aimé qui le hantait.
A nouveau il demanda au vide d'arrêter, à nouveau ce ton implorant qui s'élevait dans cette salle blanche comme la supplique d'un animal à l'agonie.
Même d'où elle était, Primura pouvait voir les phalanges du Chunin rendue blanche par son intense crispation sur son arme et la chaire de poule sur ses fins bras pâles.
Un cri sortit de sa gorge. Tant de choses semblaient être contenues dans ce cri que Primura n'aurait pu dire par quel sentiment il était motivé. L'épée tomba au sol dans un bruit métallique, accompagnant la chute à genoux de Wei-Chi. La tête entre les mains, il semblait plus que mal en point.
Les paroles qu'il prononça alors troublèrent l'adolescente. Elle n'arrivait pas à savoir si il s'adressait à elle ou à sa défunte bien aimée... peut être aux deux ?
Primura avait envie de laisser aller à pleurer. Les larmes lui permettraient peut être de se soulager de tout ce qu'elle ressentait...

Non en fait elle ne le pouvait pas. Elle était souillée, s'était traînée dans la boue et la fange de son propre chef. Elle assumerait. Wei-Chi n'avait pas à se mettre dans un tel état pas sa faute. Elle se sentait suffisamment coupable pour deux.
Son corps accepta enfin de lui obéir et elle descendit doucement du lit. Chancelante, elle avança vers le chunin prostré devant elle. Elle s'agenouilla devant cette âme en peine et ressenti une pointe de culpabilité en se rendant compte qu'elle était en grande partie responsable de son état. Elle avait même du mal à imaginer les sentiments qui pouvaient l'etreindre à l'idée de perdre sa dignité devant une de ses anciennes élèves.
Tendrement, elle referma ses mains autour de la nuque du Chunin et attira sa tête contre son coeur.
« Calmez vous... » murmura t-elle à son oreille, « c'est ma faute... pardonnez moi cette erreur... dites lui que cela ne se reproduira plus... je m'excuse... »
Primura leva la tête et parla alors au vide.
« Pardonnez moi Kadjin... ma conduite est inqualifiable, je n'aurai jamais du faire ça... laissez le se reposer, je vous en prie... »
Son ton s'était fait implorant, ses yeux brillaient de larmes contenues.

Honte.
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Wei-chi Komoku
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

C'est insupportable...si insupportable et douloureux... Ca l'est pour toi aussi, n'est-ce pas Weï-chi ? Voilà qu'elle s'adresse à moi maintenant. N'est-ce pas adorable ? C'est gentil de vouloir la paix, ma chérie, mais je ne peux la trouver, malheureusement. A cause de filles comme toi, qui me volent ce que j'ai de plus cher et qui m'empêchent même de trouver le repos que je désirais.

Il ne savait plus où il était. Perdu, complètement. Il continua à pleurer sur le sein de Primura pendant une vingtaine de secondes, jusqu'à ce que, peu à peu, il prît conscience de la situation. La honte l'envahit alors. Il la repoussa violemment et se traîna péniblement jusqu'à son lit, se retournant plusieurs fois comme s'il avait peur d'être coursé par une meute de chiens enragés. Il y grimpa et appuya sur le bouton.

"INFIRMIERES!" appela t-il.
A nouveau, il suppliait, mais son ton était plus haut, comme s'il était enragé. Il ne semblait pourtant pas en avoir après la jeune fille. Plutôt après lui-même.
Aussitôt, comme des gardes qui auraient campé à la porte à l'affût du moindre mouvement suspect, une armée de bonnes femmes apparut.
"Faites- la sortir... s'il vous plaît...je ne veux plus la revoir ici.."

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les bonnes femmes s'avançaient à présent pour s'emparer de la genin de force. Un air désolé pouvait sel ire dans les yeux du chûnin qui se tenait la tête d'une main, le coude sur les genoux. Il semblait las. Terriblement las. Il fixait la lame, au sol. "Kadjin ne pardonne pas... mais ce n'est pas sa faute... "*Tout ça c'est de la mienne...tout ce qui est arrivé...*

Pendant que les bouledogues sortaient leurs crocs devant la genin, une autre infirmière s'occupa de rallonger le chûnin correctement. Il la repoussa comme il avait repoussé Primura, suscitant des protestations, et se rallongea de lui-même.
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Primura Tchinonamida »

Primura ne tint pas compte des larmes qui mouillaient son chemisier de soie, élargissant une tâche salée sur le tissu immaculé. C'est d'ailleurs à peine si elle en avait conscience.

Son esprit était tourné vers l'être qu'elle tenait contre sa poitrine, formant de son corps un abri pour qu'il s'y réfugie et y pleure tout son soûl.
Le geste de Wei-Chi la prit de cour et sous la violence du choc elle se renversa en arrière et se cogna la tête contre le sol glacé de l'hôpital. Un peu sonnée, elle se releva pourtant immédiatement et fixa son regard sur son ancien professeur qui avançait péniblement jusqu'à son lit.
La réaction du Chunin avait blessé l'adolescente. Pourtant, celle-ci trouva du bien dans ce mal. Si il l'avait repoussé avec tant de véhémence c'est qu'il avait eu un sursaut de dignité et de colère. Peut être dirigé contre elle... peut être pas. En tout cas il s'était repris, et malgré la douleur qu'elle ressentait sous son sein gauche, elle se réussit à se convaincre que c'était mieux ainsi. Les regards en arrière du Chunin la blessèrent plus profondément qu'elle ne le laissa paraître. Même si ils pouvaient bien être dirigés vers le spectre de sa bien aimé, elle sentait qu'ils étaient dirigés vers elle.
C'est d'un air tristement absent qu'elle le vit appuyer sur le bouton et commander d'une voix forte au personnel de venir. Elle se sentait un peu comme le prisonnier qui après avoir plaidé sa cause et vu une lueur de compréhension dans l'oeil du juge entend le coup de marteau et la sentence qui le conduira à la potence. Coupable. Oui elle était coupable et elle le savait. Méritait elle ça pour autant ? La réponse était incontestablement positive.
« Pire encore d'ailleurs... » estima t-elle.

Elle se sentait un peu déphasée, comme si elle voyait ce qui se passait à travers un écran. Elle pouvait ainsi juger les choses en tant que spectatrice... ce point de vue était bien différent de celui de l'acteur. Terriblement plus... froid et lointain.
« Est ce contre moi que tu hurles Wei-Chi ? Ou contre elle ? Ou contre toi même ? »
L'air ailleurs, elle eut conscience de l'entrée des infirmières et de l'ordre du chunin mais ne marqua pas de réactions. Bizarre... ça ne lui ressemblait pas.
Toujours est il qu'elle vit l'infirmière se diriger vers Wei-Chi pour le remettre au lit. Primura fixa son regard sur elle, comme si elle avait une caméra en main. Son air fixe jusqu'à présent laissa place à une joie sauvage et malsaine lorsque le chunin repoussa la bonne femme.
« Pauvre petite oie blanche... » pensa t-elle acide.
Elle sentit les mains des autres femmes se tendre vers elle.
« Osez seulement m'effleurer et je vous jure sur mes ancêtres que vous ne toucherez plus rien de votre vie. » prononça t-elle d'une voix réfrigérante, brûlante de menaces à peine voilées.
Elle se releva dignement de sa position à genoux, le fourreau de son épée raclant de façon menaçante contre le sol et s'empara après deux enjambées de son manteau posé sur le dossier de sa chaise.
Elle se tourna une dernière fois vers Wei-Chi et effectua une gracieuse révérence accompagné d'un sourire sincère.
« Puissiez vous vous remettre bientôt professeur. Je vous souhaite un bon rétablissement. Au revoir. »

Puis elle s'adressa au vide en se tournant vers le seul coin inoccupé de la pièce.
« Pardonnez moi Kadjin... »
Enfin, elle lança un regard dédaigneux aux infirmières avant de sortir de la chambre. Elle marcha jusqu'à la sortie, sans s'arrêter, puis elle se mit à courir à travers les rues de la ville, haletante elle parvint aux portes de Yuki. Elle passa au travers et se dirigea toujours en courant vers le bois Akikaze. Ses poumons la brûlait et ses jambes la cuisait mais elle continua. Si elle s'arrêtait elle ne savait pas où la mènerait ses sentiments. Elle finit par trébucher sur une racine et s'étala de tout son long dans la neige. Elle demeura là, couchée à plein ventre, laissant libre court à ses larmes. Dans un sursaut de colère et de haine elle se releva, dégaina son épée et la plongea profondément dans un arbre avant de s'affaler contre son tronc en pleurant, la tête posée sur ses genoux ramenés contre elle.
Elle se sentait sale. La neige se mit à tomber à petit flocons. Elle devait rentrer. Mais elle était bien là.
Primura décida de rester encore un peu... un tout petit peu...

Dégoût.
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Wei-chi Komoku
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Re: [Hopital de Yuki][Chambre 228] [Pour Primura]

Message par Wei-chi Komoku »

Bon et bien, topic clos, merci pour votre participation et, mes compliments, vous avez été formidable mademoiselle Tchinonamida ;)
Weï-chi Komoku (so-called) chûnin de Yukigakure No Sato

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