[Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

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Wei-chi Komoku
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[Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

Le chûnin avait donné rendez-vous à Primura dans le Stadium Ice, pour son premier et dernier cours particulier. Il avait préféré cet endroit à chez lui-même, question de place. Et puis, sa maison était fermée, tout avait été soigneusement rangé pendant la nuit. Il portait son épée et avait apporté une autre lame, basique, au cas où la jeune fille n'en aurait pas. Un peu plus loin, au pied de l'un des nombreux lampadaires du stade, une hyène blanche était attachée, et somnolait. Weï-chi lui avait donné un steak à dévorer et l'animal était bien occupé. Le chûnin était venu en avance. Il avait préparé des exercices. Et une surprise pour la jeune genin. Il portait ses vêtements habituels; un jean évasé vers le bas, orné de quelques boutons dorés sur les côtés, un sous-pull noir à coll roulé, et sa veste blanche et bleue à col en fourrure. Il semblait plus en forme que d'habitude. Peut-être était-ce parce qu'enfin, il en finirait de tous ces problèmes absurdes. La joie précédant la libération. Absolue et définitive.

Il avait pris une décision, après trois jours à rester chez lui, enfermé. Il fuyait les gens, ses élèves, tout, n'importe quoi, il n'en savait rien, il ne voulait pas savoir, il ne voulait plus rien; ça ne pouvait plus durer. De plus, la hyène qu'il avait recueillie chez lui était à présent tout à fait guérie, il pourrait la relâcher dans la nature. Plus rien ne le retenait à présent. Sauf une promesse qu'il avait faite; la dernière qu'il tiendrait. Apprendre à Primura. Alors, debout dans les cinq centimètres de neige que le chauffage au sol pas encore allumé n'avait pas encore fait fondre, il attendait, le nez en l'air, son élève.
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Primura Tchinonamida
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Primura Tchinonamida »

Les pas de l'adolescente crissaient doucement dans la neige alors que son coeur battait à cent à l'heure. Trois battements de coeur pour un du fourreau contre sa hanche.

Primura arborait fièrement Miroku à son côté droit, un rouleau de technique dans la petite sacoche accrochée à son bandeau genin.
C'était loin d'être facile de marcher avec une épée au côté mais il fallait bien s'habituer et Primura s'évertuait donc à l'emmener partout avec pour s'y habituer. Les premiers jours avaient été difficiles : elle trébuchait sans cesse dessus, manquant tomber à chaque foulée.
Heureusement, elle commençait à prendre le pas et ne trébuchait plus que rarement à présent.
L'adolescente avait reçu un message de Wei-Chi l'enjoignant de le rejoindre dans le Stadium Ice.
Certainement pour le cour particulier qu'il lui avait promis.
Elle était à la fois heureuse et fébrile à l'idée de ce nouveau face à face avec le chunin.
La jeune promu portait ses vêtements habituels, robe de cuir bleu marine, sous robe en soie blanche, gants de cuir bleu, hautes bottes de même couleur.
Un kinobori la porta par dessus une maison obstruant sa route et un Bunshin doublé d'un Henge en ours blanc lui permit de faire fuir un chien un ton trop agressif à son goût.
Elle parvint enfin au Ice Stadium et son souffle se fit court. Avant d'entrer elle s'adossa au mur et contempla le ciel.
L'adolescente ne comprenait pas l'écheveau complexe de sentiments qui la liait à cet homme. Pourquoi insistait elle tant pour le voir ?
Elle ne savait que faire en sa présence. Si insaisissable et incompréhensible qu'il puisse être, si froid et dur pouvait il paraître, elle continuait encore et toujours de lui porter un attachement sincère et dévoué.
Primura savait pourtant que c'était dangereux.
Elle sourit, d'un sourire un peu triste tendant vers la résignation.
« Mais le Danger n'est il pas ce que je cherche après tout ? »
Elle porta la main à sa garde et en parcouru les pétales avant d'effleurer la rose multicolore du pommeau.
« Protège moi Kuromi ! »
Sur cette pensée, elle entra dans le Stadium d'un pas décidé.
Wei Chi s'y trouvait déjà et semblait l'attendre. Elle se dirigea vers lui avec un sourire intimidé.
Il était toujours égale à lui même. Beau et élégant, semblable à une fière statue droite et digne plantée au milieu du stade.
Son regard rose bonbon capta la présence d'une hyène blanche attachée à un lampadaire non loin. Un steak rouge se détachait nettement sur la neige devant elle, l'animal semblait endormi.
Bizarrement, malgré tout ce qu'elle avait entendue sur les hyènes des neige tant en cour que dans ses romans, Primura ne se sentait pas en danger.
Wei-Chi était pour elle, associé à l'image de sécurité.
Naive.
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Wei-chi Komoku
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

Enfin, la jeune fille arriva. Elle avait déjà son épée. Tant mieux. Weï-chi dégaina alors la lame normale, il la prendrait pour lui. Elle n'aurait pas besoin de sa propre épée, vu qu'elle en possédait déjà une. Il se dit qu'il la lèguerait à quelqu'un d'autre, tant pis. Il l'observa un moment en silence, se rendant compte qu'elle était l'une des seules à croire encore en lui désormais, et à lui faire confiance. Un "je suis désolé" s'etouffa dans sa gorge avant d'arriver à ses lèvres. Il eut un demi sourire, ce genre même d'expression que l'on a lorsque l'on reconnait une défaite, la dernière.

"Bonjour à vous, mademoiselle Tchinonamida. Pardonnez-moi de vous avoir fait venir si tôt, mais nous avons beaucoup à apprendre aujourd'hui. Je tâcherai de vous enseigner les bases. J'espère que cela vous sera utile. Pour ce qui est du reste de la formation, je vous ai recommandé à un excellent shinobi. Il fera peut-être même ça gratuitemet, enfin... pardon de ne pas être celui qui vous apprendra mais, tout ça c'est fini pour moi. Allez, apprenons à dégainer d'abord.Vous n'y arriverez pas avant des semaines car c'est quelque chose qui nécessite extrêmement d'expérience, enfin, au moins ce n'est pas autant qu'un katana. Bien..."

Weï-chi montra alors, étape par étape, au ralenti, l'art de dégainer le sabre.

"Ensuite, je vous montrerai comment se mettre en garde.."

Ici, avec sa hyène et la genin, il semblait plus à l'aise. Il était toujours aux aguets, évidemment, craignant la venue d'indésirables, mais, il ne cherchait pas à fuir la jeune fille. Peut-être aussi parce qu'à présent il se disait que, peu importait, la fin était pour bientôt. D'un geste, il invita la jeune fille à s'entraîner.

"Peu importe la frustration, mademoiselle Tchinonamida, n'abandonnez jamais. Que ce soit pour dégainer ou n'importe quoi d'autre. Lorsque vous tombez, accrochez vous à la moindre petite branche pouvant assurer votre salut, même si elle est bien loinde la surface. Et ne la lâchez jamais. Parce qu'après... on arrive vite au fond. Plus on descend, plus il est dur de remonter. Perséverez. Pas comme ça. Votre main plus haut. Voilà... une question mademoiselle Tchinonamida, votre épée, a t-elle quelque chose de spécial?"
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Primura Tchinonamida »

Primura s'arrêta à quelques mètres du Chunin, l'air paisible. Il la fascinait... elle se surprenait à scruter les moindres changements dans sa posture qui seraient en mesure de l'aider à déchiffrer ce qu'il pensait, ressentait, imaginait...

Le problème avec cet homme c'était que tout était indéchiffrable, du sourire à la moue en passant par le froncement de sourcil.
En l'occurrence c'est un sourire qui posa un nouvelle colle à la genin. Plus exactement un demi-sourire. Il semblait... tristement résigné, un peu mélancolique peut être ? Pourquoi ?
Elle aurait aimé le bombarder de questions, l'assommer de mots gentils et de soutien accompagnant le tout de sourire rassurant. Mais elle s'en savait désormais incapable. Si elle avait bien compris une chose concernant son professeur c'était que ce genre d'approches façon petite fille ne marchait pas.
Elle répondit à son bonjour par un gentil sourire et une petite révérence.
Enthousiasmée par la suite des paroles, Primura sentit une certaine forme de joie pointait le bout de son nez dans son esprit confus.
Elle sourcilla en l'entendant évoquer un autre professeur. L'adolescente ne voulait pas d'autre professeur. Sinon elle serait allée à l'académie chercher quelqu'un susceptible de lui enseigner l'escrime... ou alors elle aurait demandé à son jonin-responsable-d'équipe.
« Tout ça c'est fini pour moi. » Les mots tournaient, tournaient et tournaient encore en une spirale infernale qui menaçait de l'engloutir si elle ne se reprenait pas.
Inspirant profondément avec le nez, elle tenta de calmer son rythme cardiaque qui tentait de battre le record mondial, et de faire disparaître les points noirs qui dansaient devant ses yeux une gigue diabolique.
Que voulait il dire par là ?
Plutôt que de penser à toutes les questions inquiétantes qui se bousculaient à ses lèvres, Primura choisit de se concentrer sur l'exercice qu'avait entamé le Chunin.
Elle ne se sentait pas bien. Réfréner sa nature était quelque chose qu'elle ne pouvait maintenir bien longtemps, mais elle ferait... pour lui.
L'adolescente redevint l'élève studieuse qu'elle était encore il y a quelques semaines, absorbant les paroles de Wei-Chi sans rien dire, se contentant de poser sur cet homme un regard rose bonbon brillant d'enthousiasme et de soif d'apprendre.
Etape après étape elle répéta les gestes du Chunin en se remémorant mentalement ses conseils.
« La jambe du fourreau en arrière pour ne pas se couper, la jambe de la main d'épée légèrement en avant. La main d'épée va lisse et fluide se couler autour de la garde et tire en diagonale vers le haut la lame du fourreau... flûte raté ! »
Elle en était à son quatrième essai et malgré la vitesse réduite à laquelle elle effectuait ces gestes, dégainer était loin d'être une partie de plaisir. Il lui faudrait du temps avant de pouvoir seulement dégainer rapidement. Bien que Wei-Chi l'avait prévenue, être confronté à la réalité restait difficile.

La jeune genin écouta le chunin tout en s'entraînant. Sa voix douce et apaisante résonnait en un écho clair et particulier au plus profond d'elle même.
Chacune de ses paroles se gravait au fer rouge dans son esprit, comme l'aurait pu être les Saintes Écritures.
« Ne jamais abandonner... s'accrocher à la moindre main secourable... à la plus petite aide... ne surtout pas la lâcher... difficile de remonter une fois descendu... sensei... que vous arrive t-il pour que vous me parliez en ces termes ? Quel est ce discours ? Que dois y voir ? Que dois je comprendre ? Je tremble pour vous, mais vous vous obstinez à ne rien me dire... »

Elle rectifia sa position et recommença le mouvement depuis le début. Le dos droit, le corps au repos d'abord, puis fléchit les jambes. Jambe gauche devant, elle porta sa main gauche sur la garde ouvragée. Main droite sur le fourreau pour le maintenir dans une position diagonale elle fit coulisser la lame et tenta de la sortir. Encore raté, elle buta au dernier centimètre et ne chercha même pas à la mettre au clair.
Primura remit la lame au fourreau et reprit une position normale avant de retenter l'exercice.
La question de son professeur la fit sourire doucement. Son intérêt, même s'il était tourné vers sa lame et non vers elle lui plaisait.
« Quelque chose de spécial... pour moi oui. Je l'ai acquise avec l'argent que j'ai gagnée, j'ai du travailler pour l'avoir, et en plus je l'ai baptisée. Un certain Arai, forgeron, m'en as fait baver pour l'obtenir. C'est peut être pour ça que j'y suis attachée... je l'ai appelée Miroku. L'inverse de mon protecteur céleste... Kuromi mon chat, je le considère comme mon totem... certains ancien peuples en attribuaient un à chacun de leur nouveaux nés. Tout ça pour dire que l'aube du jour où j'ai reçue ma lame, il y a eu une splendide aurore boréale qui resplendissait jusqu'à l'horizon. Je suis montée avec mon épée pour l'admirer... et quand je l'ai dégainée... les couleurs de l'aurore boréale s'y reflétaient si joliment que je lui ai attribuée le titre de « Lame de l'Aurore Boréale ». Son nom vient du fait que Kuromi est pour moi celui qui apporte les ténèbres pour rejoindre son aimée la Lune... ma lame au contraire apporte l'aube, chassant les ténèbres pour me permettre de rejoindre les êtres qui me sont chers... je vous embête avec mes histoires de conte de fée à dormir debout, on dirait une petite fille.
J'ai quand même quelque chose à vous montrer... cette lame a autre chose de spécial que son apparence et son nom... »


Nouveau placement pour dégainer, le geste vint presque de lui même, poussé par le besoin de réussir et l'envie de plaire.
La lame daigna enfin quitter le fourreau et la phrase « Au nom de mes rêves » gravée sur la l'épée resplendit à la lumière du jour. Primura saisit la garde à deux mains et en plaça le tranchant près de son front, la pointe vers le ciel.
Elle se concentra à la recherche de son chakra et commença à invoquer ce qu'elle avait enfin réussie à mettre au point.
Son énergie monta de la rose en passant par la garde jusqu'à la lame et la colora de milles couleurs aux nuances plus subtiles et plus éclatantes les unes que les autres.
La devise se recouvrit comme la lame d'un halo multicolore semblable à une aurore boréale.
« Voici... c'est une technique que j'ai créée... le tranchant s'en trouve renforcé... »
Elle semblait presque penaude en prononçant ces mots... elle avait l'impression de présenter à son mentor une image particulièrement mièvre et gamine. Le nom, l'apparence et maintenant cette technique concernant la lame... tout cela n'était il pas une excentricité de petite fille gâtée ?
« Professeur... j'ai bien entendu vos conseils sur le fait de persévérer... et de s'accrocher à la moindre petite brindille qui puisse m'être secourable... et j'aimerais vous dire que... si jamais vous veniez à tomber, laissez moi être cette brindille. Je ne veux pas que vous tombiez... je ne veux pas vous perdre... »
Le ton était doux et décidé... mais derrière perçait un désir teinté de tristesse inexprimée. Elle se doutait bien que Wei Chi n'allait pas bien. Cela ne s'était pas fait en une journée.
Mais accepterait il l'aide d'une petite fille... qui le harcelait constamment en quête de reconnaissance. Comment pourrait il accepter de se reposer sur des épaules aussi frêles que les siennes ? Celles d'une ancienne élève...

Comment lui faire comprendre mon attachement ?
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Wei-chi Komoku
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

C'est avec attention que le chûnin écouta les paroles de la jeune fille. Chaque lame avait son histoire, et il était satisfait de voir qu'elle prenait ceci avec sérieux. Que c'était une passion et non une simple lubie passagère. Son sourire se fit plus entier alors que son regard s'obstinait à demeurer le même. Il secoua la tête. Ce n'étaient pas des histoires à dormir debout. C'étaient des rêves, et Weï-chi savait combien ils étaient précieux. Il aimait encore rêver, et il aimait encore les histoires pour enfant. L'image de son fils lui revenait en mémoire et il était une fois encore assomé par la gravité de ce qu'il avait fait. Ce gamin là ne rêverait plus jamais. Il ne raconterait plus d'histoires et n'en entendrait plus. Le chûnin détourna les yeux un instant, les posant sur sa hyène somnolente, oreilles dressées cependant. Il observa ensuite la genin faire. La "Lame de l'aurore boréale". C'était un beau nom. L'homme sourit. La jeune fille était timide... intimidée ? Ce qu'elle dit ensuite surprit weï-chi mais il n'y répondit pas. La brindille Primura était trop fragile pour soutenir un fardeau tel que le sien, un boulet tel que lui. Il la briserait en s'y accrochant, alors, ce n'était pas la peine.

Il s'approcha doucement de la jeune fille, et posa une main sur la lame colorée. Il ferma les yeux alors qu'il caressait doucement le métal, puis les rouvrit à moitié, avec un curieux sourire. Il murmura : "Joli.." Puis, il rouvrit les yeux complètement et son air redevint celui qu'il arborait d'habitude, alors qu'il ajoutait : "C'est une bonne arme, mademoiselle Tchinonamida. Maintenant, passons à l'exercice suivant. Si dégainer est une chose, rengainer en est une autre. Sans regarder évidemment... Donnez-moi vos mains, mademoiselle tchinonamida."

D'un geste ferme, mais doux, il lui prit l'épée pour la lui rengainer, et atrappa ensuite ses mains. Il les entoura délicatement de bandages, sans rien dire, des bandages durs. "Cela protègera vos mains. Bien sûr vous risquez toujours de vous couper. MAis c'est déjà un peu moins dangereux de la sorte." Son air était doux, son esprit était à présent apaisé. La libération viendrait bientôt, et la crainte de la mort et des fantômes avait abandonné la partie. Il avait même l'impression que ces derniers l'invitaient à les rejoindre. Doucement, il prit dans sa main froide le poignet de la jeune fille, et, se plaçant d'un pas derrière elle, la guida pour dégainer, et rengainer. Sa présence le rassurait et il était mieux encore près d'elle. Mais cela pouvait etre mal interprété aussi n'y resta t-il pas longtemps. Il se remit à quelques mètres, bras croisés.

"Essayez seule maintenant. Et ne regardez pas... "
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Primura Tchinonamida »

Il souriait. De la bouche et non des yeux. Mais il souriait. C'était déjà plus qu'elle n'en demandait.

Il ne répondit pas à ses dernières paroles... mais elle n'escomptait pas de réponses. Certaines choses n'ont besoin que d'être prononcées... la réponse n'est pas toujours souhaitée.
Elle le regarda approcher sans bouger, ses yeux roses posés sur la charismatique silhouette de l'enseignant.
Primura l'observa caresser sa lame et frissona. Bizarre, elle n'avait pas froid pourtant. Cette caresse la toucherait elle à travers le lien qui l'unissait à sa lame... ?
Un mot prononcé par le Chunin suffit à la ravir. Un compliment... enfin. Un vrai, un simple... elle l'attendait depuis si longtemps. Son petit coeur se gonfla de fierté alors qu'une énergie nouvelle sembla couler dans ses veines. Un peu comme quand vous buvez une gorgée de chocolat chaud pendant une nuit particulièrement froide pour vous réchauffer... c'est à la fois doux, revigorant et si délicieux...
Très vite pourtant il redevint Wei-Chi, l'enseignant, le Chunin sérieux et dévoué à sa mission.
L'adolescente hocha simplement de la tête, parler était inutile pendant un exercice sauf en certaines circonstances. L'élève écoutait le maître. Le maître parlait, l'élève obéissait. Une relation simple et saine.
Elle tendit ses mains, l'épée toujours au clair mais pointe vers le bas après avoir stoppé l'Aurore Boréale. Il la lui rengaina lui même et Primura demeura simplement mains tendues pendant qu'il lui prenait doucement la lame des mains.
Toujours sans rien dire, mais avec un lueur de remerciement et de compréhension dans les yeux, elle l'observa bander délicatement ses mains.

Il lui parla ensuite de ce ton si doux qu'elle désespérait de jamais ré-entendre. Redeviendrait il le Wei-Chi qu'elle appréciait tant, le Wei-Chi de son premier cour ?
« C'est avant de s'éteindre que la flamme est la plus vive. » Ce proverbe lui sauta à la figure avec une violence et une cruauté qui la déstabilisa. Pourquoi cette phrase lui revenait elle maintenant à l'esprit ?
Non... cela ne se pouvait...
Elle le sentit passer derrière elle et la guider dans le mouvement qu'elle devait effectuer. Un contact d'autant plus ténu qu'il était effectué à travers des bandages épais et résistants.
Mais elle n'en avait cure, cette si faible sensation lui suffisait. Le savoir près d'elle, toujours la guidant, l'éclairant sur ce chemin si tortueux qu'était la vie de shinobi... elle n'avait pas besoin d'autre chose.
Il était là, protégeant ses arrières tout en l'instruisant. Cette paix, cette sécurité... elle ne les ressentaient auprès de personne d'autre avec une telle intensité.
Elle avait fermée yeux comme il le lui avait demandé. C'était une élève sérieuse et obéissante.
Tout ses sens étaient tendus et en éveil, portés sur les seules sensation de ses mouvements qui lui montraient la marche à suivre pour réussir ce nouveau mouvement.
Mais tout les oiseaux doivent finir par prendre leur envol seuls... et Wei-Chi finit par lâcher la main de Primura, lui enjoignant de continuer seule cette exercice.
Les yeux toujours fermés, elle inspira et commença à faire descendre la pointe vers le fourreau qu'elle tenait de la main droite.
Elle ne réussit qu'à faire teinter la lame contre le fourreau. L'adolescente avait raté le trou d'au moins une vingtaine de centimètres.
Elle devait se concentrer.

La jeune genin se rappella que lorsqu'elle dégainait elle devait ramener la garde pour ainsi dire au dessus de sa tête. La rose multicolore qui ornait le pommeau culminait généralement au dessus de son front.
Elle tendit son bras vers le ciel, la pointe en diagonale basse et commença à lentement faire coulisser sa main le long d'un chemin invisible.
Primura réussit à s'arrêter avant que la pointe effilée ne transperce les bandages. Heureusement que Wei-Chi les lui avait appliqués sans quoi elle se serait proprement transpercée la main.
Elle sourit en le remerciant mentalement avant de recommencer.
L'adolescente tenta et retenta ce geste à l'aspect si simple et pourtant si complexe.
Trouver l'ouverture était bien plus ardu que d'en faire quitter l'épée.
Elle persévérait pourtant, les paroles de son professeur lui revenaient constamment en tête.
Primura finit par se couper. Rien de bien méchant, le tranchant avait juste coulisser à l'intérieur de son poing refermé sur le fourreau et avait partiellement coupé un doigt. Rien de bien méchant, un couteau de cuisine aurait fait la même petite blessure à un ou une cuisinière inexpérimentée.
Pourtant, malgré la petite douleur qu'elle sentait poindre, elle ne s'arrêta pas.
Au contraire elle se réjouit de la sentir. Cela voulait dire qu'elle progressait.
« Encore une fois... encore et toujours jusqu'à ce que je réussisse. »
Le mouvement se fit fluide, la lame et la bras devinrent harmonie.
Jambe gauche légèrement en avant, pieds perpendiculaires. La main gauche monta vers le ciel alors que la droite descendait au fourreau.
Un mouvement de la lame pointe vers le bas le long d'un chemin invisible guida l'épée jusqu'à son fourreau, jusqu'au repos.
C'est avec une joie toute enfantine que Primura entendit le petit « clac » qui annonçait que l'épée était entièrement rengainée.
« Toujours persévérer. »
Elle se tourna vers l'endroit où elle présumait que Wei-Chi se trouvait, toujours les yeux fermés. Primura attendait ses conseils, ses ordres, ses dire.
Discipline.
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

Weï-chi s'avança doucement vers la genin aux yeux fermés et lui prit la main. Dessus, il posa un mouchoir, pour essuyer le sang de sa coupure. "Vous n'y arriverez pas de sitôt. Mais ça ne fait rien, au moins maintenant vous savez comment on fait. Le reste viendra avec de la pratique...des années de pratique. J'ai vu que vous aviez déjà quelques connaissances de base, notamment en ce qui concerne la position de garde. En fait, je me demande pourquoi vous insistiez tant, mademoiselle Tchinonamida, je ne vois pas ce que je pourrais vous apprendre. J'ai une épée dont je sais me servir, certes, mais seulement de par les techniques qui vont avec... et celles là, je refuse de vous les enseigner. Elles ne sont pas faites pour une jeune fille telle que vous. Mieux vaut que je les garde pour moi et que je les emmène dans la tombe. "

Le chûnin lâcha la main de la jeune fille, y laissant son mouchoir."Vous pouvez le garder. Pardonnez-moi de ne pas connaître de technique de soin."

Son regard clair se posa sur Primura. Il la fixa quelques instants, d'un regard qui semblait vouloir dire "qu'est-ce que je vais faire de toi maintenant?". A vrai dire, il se demandait plutôt ce qu'il allait encore bien pouvoir lui apprendre car il n'avait aucune notion véritable. Ses prodiges à l'épée étaient le fait de simples genjutsu, de maniements appris spécialement pour l'occasion. Il faisait des choses donti l ne connaissait pas le nom.

"Je ne sais pas si c'est très académique, prenez ceci comme vous voulez, mais pour moi, les mouvements doivent être spontanés. L'épée ne doit pas être vue comme une danse aux pas chorégraphiés d'avance. Je n'aime pas les mouvements appris par coeur. Alors si vous le voulez bien, testons plutôt vos réflexes."

Laissant dans son fourreau sa propre lame, le chûnin se mit en garde avec l'épée d'entraînement qu'il avait à la base apporté pour la jeune genin. Une statue eût été plus vivante à ce moment précis, et la jeune fille eut un léger aperçu de l'impassibilité et de la froideur dont il faisait preuve lorsque venait le moment de donner la mort. Oh bien sûr, il n'avait aucunement l'intention de la tuer, mais il semblait alors que pour lui la mort ou la vie étaient du pareil au même.

Soit Primura parle, pose une question, etc; soit il n'attend pas et charge. A toi de voir.
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Primura Tchinonamida
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Primura Tchinonamida »

A nouveau cette sensation tout à la fois douce, ténue et rassurante. Que ne pouvait elle retirer ces bandages afin de sentir le contact charnel tant apprécié...

Elle rouvrit les yeux et les cligna une paire de fois pour se réhabituer à la vive lumière du jour. Il posa un mouchoir sur sa plaie, l'attention la touchait plus que de raison. Elle voyait une goutte de sang tacher le beau mouchoir mais elle n'en avait cure. Il s'occupait d'elle, c'était agréable. Il prenait soin d'elle... enfin.
Primura écouta Wei-Chi, concentrée autant sur le contact de ses doigts que sur le ton si doux de sa voix.
Oui elle avait encore un long chemin à faire... mais elle persévérerait, comme il le lui avait enseigné. Car si elle faisait ce qu'il lui disait, si elle continuait de suivre son enseignement, alors il continuerait de se préoccuper d'elle, il continuerait de lui sourire... même si ce n'était qu'avec la bouche.
Il semblait ne pas savoir quoi lui apprendre... mais elle voulait tout apprendre de lui. Primura ne savait pas par quoi commencer, encore moins par quoi finir. Le maniement de l'épée lui était totalement inconnu et si elle avait semblé assimiler les premières leçons rapidement ce ne pouvait être que grâce à son enseignement... certes elle avait un peu regardé le rouleau qu'elle avait dans sa sacoche et cela faisait longtemps qu'elle avait vu des illustrations d'escrimeurs... mais cela n'empêchait pas le fait qu'elle voulait apprendre de lui et non d'un livre ou d'une autre personne.
S'il ne voulait pas lui apprendre ses techniques, elle accepterait. Après tout, c'était pour sa sécurité, pour son bien. Il se préoccupait d'elle encore une fois... un doux frisson électrisant la parcourut. Il faisait attention à elle à nouveau.
« Puissiez vous les emporter avec vous le plus tard possible sensei... » pensa t-elle sincèrement.

Il retira sa main, y laissant le mouchoir.
C'était un présent, un présent de Wei-Chi. Elle contempla la pièce de tissu comme s'il s'était agi du plus précieux trésor du monde avant de le placer sous les bandages contre la blessure... contre sa peau.
Elle secoua la tête émue quand il s'excusa. Non, c'était bien mieux ainsi. Si il avait connu les technique de soin alors il ne lui aurait pas offert ce mouchoir.
L'adolescente le regarda de ses grands yeux roses bonbon, lorsqu'il la fixa. Il semblait préoccuper... mais comment déchiffrer l'expression d'un miroir lisse, droit et digne ? Ses sondes glissaient encore et toujours sur lui, si bien qu'elle avait plus ou moins renoncée à décrypter chaque expression qu'il arborait. Après tout les pensées du maître ne regardaient pas l'élève...
A nouveau elle se concentra sur ce doux filet de voix, clair et contrôlé. A nouveau ces mots s'inscrivirent en elle, l'élève écoutait et apprenait lorsque le maître parlait.
Un exercice pratique ? Croiser le fer avec Wei-Chi ?
C'est avec un sourire charmé qu'elle dégaina sa propre lame comme il le lui avait appris alors que lui même se mettait en garde avec l'épée d'entraînement.
A peine eut elle le temps de refermer ses deux mains sur la garde que Wei-Chi parcourait les quelques pas qui les séparait et effectuait un simple coup de haut en bas.
Aussi tôt Primura réagit en levant sa lame au dessus de sa tête dans un des plus pures et des plus basiques réflexes instinctif de défense.
Les lames tintèrent, la frappe du maître n'était même pas appuyée. Il la ménageait. Heureusement d'ailleurs sinon elle aurait fini proprement coupée en deux. Le geste était mauvais, pas étonnant d'un autre côté étant donné son niveau.
A peine eut elle le temps de réagir que déjà la lame de Wei-Chi décrivait un arc horizontal en direction de ses cotes. C'était encore un mouvement basique, presque anodin. Pourtant ce n'est qu'avec difficulté que Primura para cette nouvelle attaque en plaçant à nouveau son épée à la perpendiculaire.
Ses pieds étaient mal placés, elle le sentait, elle était constamment en déséquilibre.

Primura rompit d'un pas lorsque le maître retira sa lame pour un nouvel assaut, et elle en profita pour écarter les pieds et abaisser son centre de gravité. Dans le même temps, ces yeux se fixèrent sur la pointe de l'épée de son professeur qui décrivit cette fois une courbe en direction de son coup en diagonale haute-basse de droite à gauche. Cette fois ci elle plaça son buste de profil et pivota légèrement les genoux et les pieds en direction de l'attaquant avant de lever encore une fois sa lame mais cette fois ci à la rencontre de l'autre. Un nouveau tintement cristallin, mais cette fois ci Primura ne vacilla pas.

Elle tremblait pourtant, tant d'excitation que de pression. Car elle avait peur... oui peur de rater l'exercice, de ne plus plaire au maître, de le décevoir. En même temps, elle appréciait l'exercice, ce contact entre leurs lames qui se rencontraient, se séparaient, s'embrassaient pour mieux se retirer. Certes Wei-Chi n'effectuait que des mouvements basiques, tout sauf sophistiqués ou recherchés... mais elle était fière de résister malgré tout à ses assauts. Elle rompait oui, elle paraît parfois au tout dernier moment, la lame du maître se retrouvait parfois presque en contact avec ses vêtements ou sa peau... mais le résultat était là : elle paraît quand même tout les assauts.
Elle souriait, aux anges. La sueur perlait à son front et sous ses vêtements, ses joues rougissaient sous l'effort et son souffle se faisait court. Mais c'était si doux, si bon, si agréable. Il n'y avait pas de chorégraphie, pas de beau ballet de lame... mais c'est ce naturel, cette efficacité qui la séduisait.

Plaisir.
Primura Tchinonamida, anciennement kunoichi de Yukigakure No Sato à présent désertrice.

Que tous vos rêves se réalisent sauf un !

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Wei-chi Komoku
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

Les gestes étaient machinaux, réguliers. Sans émotion particulière, de la part du chûnin du moins. Il semblait concentré sur ce qu'il faisait, prendre la chose avec sérieux. Il allait doucement, pour ne pas risquer de lui faire mal. Il savait que c'était là quelque chose d'important pour elle, qu'elle attendait depuis longtemps. Elle, semblait y prendre un plaisir intense. Ses mouvements en témoignaient . Au début, ce ne fut pas tout à fait ça, et puis, une fois que la jeune fille fut mise à l'aise, cela devint plus un jeu qu'un exercice. Ils étaient synchronisés, il donnait, elle recevait, elle défendait bien son territoire, le repoussait un peu, et puis, il revenait, avec un peu plus de vigueur. En avant, en arrière, tout s'enchaînait rapidement. Weï-chi la guidait, ses gestes étaient intentionnellement prévisibles. Contrairement à Primura, il ne transpirait pas, mais sa respiration s'était également faite plus rapide. Il bougeait moins qu'elle. Il était plus expérimenté. Il savait préserver ses forces. Et arrêter avant qu'elles ne l'abandonne. Après un dernier coup, le chuunin rengaina sa lame, puis la planta dans le sol enneigé du statium ice. Il fallait croire qu'il n'était pas gelé.


Je m'étonne toujours de voir à quel point les apparences peuvent être trompeuses. A les voir ainsi, tous les deux, je dirais qu'ils s'entraînent ensemble, que l'un apprend à l'autre, avide de connaissance, tout ce qu'il sait, avec plaisir. Et puis, je capte ces gestes machinaux, cette lassitude dans les gestes, cette crainte dissimulée dans le regard. Je m'approche pour le rassurer avant de me rappeler ce qu'il m'a fait. Je lui en veux mais pourtant, je me souviens que tout ce qu'il a fait était pour moi, avant tout. Qu'il ne pense pas toujours à mal. Je crois que finalement, les esprits peuvent toujours aimer. Je voudrais le serrer contre moi comme autrefois mais je dois me résoudre à attendre qu'il finisse par venir me rejoindre. Pourquoi n'est-il toujours pas venu ? Plus je m'éloigne, plus je doute. Plus je me fonds dans cet ailleurs qui n'existe pas, je cesse peu à peu d'être. Parfois, je ne sais pourquoi, je me sens presque vivante, et cette sensation de faiblesse s'envole. Malheureusement, cela ne dure jamais. Je n'ai pas la force de communiquer, et ceux qui le peuvent n'ont pas la force de m'écouter. Je suis toujours là, enchaînée sans trop en connaître les raisons. Parfois je croise Maïka, et cet enfant qui aurait dû être le mien. Je ne crois pas qu'ils me voient. Mais je sais qu'il ressent ma présence. Je lis en lui comme dans un livre ouvert.

Certains d'entre vous, je le sais, se demandent encore qui je suis. Je ne sais pas exactement. Kadjin, voilà tout. Laquelle ? Suis-je réellement son esprit, ou ne suis-je qu'une invention tout droit sortie de l'inconscient de mon créateur? Je ne sais pas si vous avez réellement envie de le savoir, et, qu'importe ? Cela revient au même. Ce n'est pas de moi qu'il faut s'inquiéter. Toi, jeune fille, si je le pouvais... je voudrais tellement te prévenir. Tu es belle, chère enfant. Si belle. Et sais-tu ce qui est le plus beau parmi toutes tes qualités? Cette innocence, vertu sacrée, qui peu à peu se brise. Après tout, qu'y a-t-il de plus beau qu'un ange au moment même où survient sa déchéance ? Pauvre petite fille dont le coeur finira bientôt brisé. Au fond de toi ne le sens-tu pas ? Et pourtant tu t'accroches.

Enfin, c'est impuissante que je contemple ce monde où je vivais avant. Le désir d'y retourner ne rend que plus ardente la rancoeur qui brûle en moi, ne fait que me déchirer plus encore entre deux choix. Me venger, soutenir ? L'égoïsme m'a toujours été étranger, je pensais essayer, voir ce que ça ferait. Peut-être qu'en essayant plus à droite ? Mais c'est si vaste, ici. Mon domaine est sans limites spatiales sinon la raison humaine. Enfin... ce n'est pas ce qui vous intéresse. Si vous voulez vraiment le savoir, continuez donc. Toi aussi chère enfant, si tu tiens tant à avoir le coeur brisé. Peut-être me pardonneras-tu un jour de l'influencer de la sorte mais vois-tu, il est à moi, rien qu'à moi. Nos esprits sont connectés, et, si je n'ai pas pu l'avoir, personne ne l'aura.



Le chuunin se redressa, et rajusta sa veste qui malheureusement n'était pas aussi statufiée que lui-même. Ses yeux clairs se plissèrent lorsqu'il les leva vers le ciel pour se faire une idée de l'heure qu'il pouvait bien être, mais le temps était couvert et il n'en avait pas trop idée. Peu lui importait. Une chose étati sûre, suffisamment de temps avait passé pour permettre à un steak entier de disparaître dans l'estomac d'un animal sauvage. Le chûnin fixa la bête, sans rien dire, tentant de faire le vide en lui tant de nouvelles pensées se bousculaient dans son esprit. Il sourit sans joie, et l'anxiété commençait à le gagner alors qu'il sentait l'heure approcher. Il avait tout prévu. Il rentrerait chez lui et s'allongerait sur son lit. Il enflammerait alors la mèche qui partait de sa table de chevet , et après quelques minutes, alors qu'il dormirait grâce aux médicaments, son corps suivrait son esprit dans l'autre monde, et il ne resterait plus rien ni de lui ni de sa demeure. La Mayoi avait été un second espoir, mais au final, il n'avait rien pu faire contre ce sentiment qu'il avait d'avoir complètement gâché sa vie, et de ne faire qu'empirer les choses en tentant d'aller mieux.

Alors il se plongeait dans ses pensées mais elles étaient vides, mortes. Parfois il avait l'impression qu'une voix lui répondait, mais il ne la comprenait pas. Seuls des aspirations soudaines le guidaient encore. Il relâcherait la hyène qui n'avait de hyène que l'apparence globale après avoir salué la jeune fille puis il s'en irait. Evidemment il ne comptait pas lui laisser d'intention de le revoir. Il se tourna vers elle, et la prenant légèrement de haut, lui demanda de sa voix aussi douce que ses paroles étaient cruelles : "Je crois que nous voilà arrivés au bout, mademoiselle Tchinonamida. J'ai fait ce que je vous avais promis, j'ai rempli ma part du contrat. Maintenant, remplissez la vôtre et oubliez-moi. Sortez-moi de votre vie et cessez de croire à ces stupides espoirs de bonté de ma part. Je me fiche complètement que vous m'appréciiez, vous savez. J'espère ne même pas mériter votre haine. Rentrez chez vous. Et ne pleurez pas de cet adieu ; j'ai eu ma part de jérémiades pour la journée."

Le chûnin se détourna, se disant que d'un côté il faisait ça pour elle. Il avait remarqué sa façon de le regarder, de l'admirer. Ce n'était pas bon. Il s'agenouilla devant sa hyène pour la détacher, et noua le bout de la corde autour de son poignet. L'animal daigna lentement se lever : il n'était pas agressif. Il n'était pas comparable à sa cousine du désert. Pourtant, Weï-chi sursauta puis s'immobilisa comme si la foudre l'avait frappé. Ses yeux clairs avaient croisé ceux de la hyène. Deux grands yeux jaunes. La bestiole était étrangemetn passive peut-être parce que toujours blessée, pas totalement remise. Elle n'attaqua pas, ne profita pas de l'occasion en sentant la peur. La terreur que réveillait cette vision dans l'esprit du chuunin, qui s'empressa de porter la main à sa poche intérieure avant de se rendre compte qu'il avait laissé les médicaments à la maison, pour que tout soit prêt le soir enr entrant.

Cependant, il se ressaisit. Il se redressa. Se retourna vers la genin si elle était toujours là. Il décrocha de sa ceinture une arme, et la lui lança aux pieds."Vous en avez déjà une, mais elle vous sera toujours plus utile qu'à moi, maintenant... "

Se séparer de sa lame était sans doute la plus douloureuse décision qu'il avait pris, et venait contredire ce qu'il avait dit un peu plus tôt. La vérité était qu'il tenait bien trop à son arme pour la laisser disparaître avec lui : elle méritait mieux. Les yeux humides, il se détourna et reprit dans sa main la corde qui servait de laisse, pour partir.

"Ne vous attendez pas à grand chose... vous ne saurez pas la manier sans les techniques pour lesquelles elle a été conçue. Vous n'aurez qu'à la revendre pour quelques ryos si elle vous encombre. Après tout, ce n'est qu'un vulgaire bout de ferraille. "

Mais si ça pouvait lui faire plaisir..
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Sagara Toshiro
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Message par Sagara Toshiro »

Il observait sa pendule laissant tranquillement égrener les secondes. Les coudes posés sur la table, la tête dans ses paumes de main son regard fixait l’horloge. Il s’ennuyait. Il venait de détacher une nouvelle fois son ombre. Il venait de poser ses lunettes sur ses oreilles et observait tranquillement la trotteuse poursuivre sa course folle contre le temps. Jamais la chute des flocons ne lui avaient parus si triste. Il détourna le visage vers sa fenêtre. Toujours ce même paysage, insondable et monotone.

Il devrait songer à adopter une créature, ou conclure un pacte avec une invocation ainsi peut-être pourrait-il discuter avec quelqu’un le matin en se levant…
Et puis il y avait cette jeune fille qu’il avait aidé à ramener, il y a quelques jours de cela. Toujours sans nouvelles, il s’inquiétait. Apparemment Rin, avait pris en main son arrivée. Il ne savait rien de cette Jonin, l’avait entraperçu une ou deux fois, sans plus. Ryo pensait que le village collaborait avec la Mayoi. Toshiro n’y croyait pas. Mais dans un monde de faux semblant, il devient important de n’écarter aucune hypothèse, même les plus farfelues.

Il ne comprenait pas très bien. Il avait peut-être jugé un peu vite Wei-Chi. Il doutait. Que foutait la Mayoi à Yuki ? Que pouvait-elle espérer y gagner ? Pourquoi si Yuki était aussi intime avec cette organisation n’avait elle pas révélée sa liaison ? Après tout Kiri ne s’en était pas caché. Sagara ne possédait aucun préjugé sur cette organisation, il souhaitait simplement comprendre et savoir. Il serait temps ensuite d’aviser et de juger. Sa droiture l’empêchait d’entrer en contradiction avec ses pensées mais pour combattre ou adhérer à une organisation, il faut d’abord connaître ses intentions. La Mayoi n’avait donc rien à gagner à demeurer dans l’ombre. Au contraire le contrôle de deux villages renfonceraient la crainte chez les autres villages et rendraient son aura encore plus grande.

Il devait savoir. Trouver Wei-chi.
D’un bond, il sortit de sa maison et courut vers celle du Chunin. Il savait où il habitait, les rules défilaient rapidement, il bondissait parfois de toits en toits, parfois glissaient à travers les rues. Cela lui prit dix minutes pour arriver à son domicile. Il frappa. Silence. Il frappa à nouveau. Nouveau silence. Aucun bruit dans la maison, personne ne venait, ne vivait. La porte était fermée à clé.

Haletant, il posa son regard sur les rues jouxtant la maison. Par où était-il allé ? A l’Académie ? Non, aujourd’hui il n’y avait pas de cours. A l’hôpital ? Peu probable. Alors où ? Le Chunin déambula à travers les allées durant de longues minutes. Il se rendit à l’Académie malgré tout et comme prévu, la secrétaire lui indiqua que les cours n’étaient pas assurés aujourd’hui. Alors, il se rendit à l’hosto. Pas de Wei-Chi.
*Où peut-il bien être allé ?*
Dans un bar, il ne voyait que ça.
Malgré le nombre important de bars, restaurants, dans le village, il s’arrêta à chacun d’eux consciencieusement. Voilà près d’une heure et demie qu’il tournait en rond et pas de traces du Komoku. A croire qu’il ne devait surgir qu’au mauvais moment, qu’au mauvais endroit. Jamais lorsque Toshiro le chercherait. Son souffle formait une buée caractéristique, augmentée par l’effort venant d’être produit. Il glissa ses mains dans ses poches et observa les horizons. Au loin se dressait Futura Glacière, fière et indécente. Produit d’un orgueil démesuré. Et si ce bâtiment était la clé des liens entre la Mayoi et Yuki. Tant de luxe, tant d’avancées technologiques d’un coup…

Il se dirigea vers ce bâtiment, mû par une force inébranlable, par une conviction nouvelle. Il ne savait pas pourquoi mais plus il contemplait cet édifice plus il savait qu’il pouvait contenir un début d’explication. Son pas accéléra un peu plus à chaque foulée et bientôt, sans s’en rendre compte, il courrait en direction de Futura.

La route fut longue et le bâtiment fermé. Cruelle déception. Tout ce chemin pour rien. Il n’allait pas repartir si vite. Cette promenade devait au moins servir à quelque chose. Aussi quelque peu désabusé, il se rendit vers le Stadium Ice, quelque peu nostalgique par rapport à son examen Chunin. Une foule de souvenirs ressurgissaient comme l’eau en ébullition dans une marmite dont le couvercle vient de s’ouvrir. En marchant, il pouvait contempler les montagnes se découpant à l’horizon. Ce qui le fascinait n’était pas ce sentiment vénérable que pouvait dégager ces roches millénaires mais plutôt les variations de couleurs du soleil sur la neige et la glace. Un sentiment d’ineffable pureté éclatait aux yeux des visiteurs impies sur ces terres vierges.

Près du stade, il perçut quelques bruits, des échanges de voix.
*Un combat ?*
Il bondit et grimpa le long du mur puis s’installa dans les tribunes. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque Wei-Chi et Primura s’affichèrent sous son regard. Après tant d’heures passées à le chercher, voilà qu’une nouvelle fois il apparaissait au moment où il s’y attendait le moins.

*Quel cinoche, il nous fait le bougre ? Nan mais c’est pas vrai, pauvre gamine voilà qu’il lui fait le coup du « Je te lègue mon bien le plus précieux et va, ne te retourne pas… par loin de ces contrées majestueuses et trace ta route loin de moi et de mon souvenir… » . Sacré Wei… On ne le changera pas.*

D’un bond, il atterrit sur le terrain.
« Salut Primura, salut Wei. »D’un signe de la main accompagné d’un large sourire, il se tourna vers la jeune fille. Puis posant son regard lourd de sous-entendus sur Wei, il poursuivit…
« Et si tu m’expliquais… »
Sagara Toshiro ; Chunin à Yukigakure no Sato

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Wei-chi Komoku
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

Sa main se crispa sur la laisse lorsqu'il sentit atterrir Sagara entre lui et Primura. Il lui tournait le dos, et ne comptait pas se retourner. Il ne répondit pas non plus au "salut wei." Que voulait-il pour le suivre jusqu'ici ? Cela ne fit qu'augmenter ce sentiment qui animait le chûnin depuis quelques temps. Il était persuadé que le monde entier lui en voulait. Mais pourquoi le traquait-on ? Il allait débarasser le plancher, n'était-ce pas suffisant ? Il allait joindre ses mains pour effectuer quelques signes, avant de s'apercevoir qu'il ne neigeait pas. Il ne pourrait pas fuir comme la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés. Alors il se retourna, les yeux encore humides, et fixa Sagara, puis Primura avant de poser son regard sur son épée pour finalement en revenir au chûnin. Pourquoi ces questions ? Il ne semblait pas avoir d'intention particulièrement hostile. WeÏ-chi de son côté ne semblait pas avoir l'intention de lui répondre.

Mais il le fit tout de même. Pour les mêmes raisons qui l'avaient fait accepter d'entraîner Primura : qu'on le laissât tranquille une fois que ce serait fait. D'une caresse il fit s'asseoir la hyène-qui-n'avait-de-hyène-que-l'apparence-et-le-nom, et qui commençait à s'impatienter. Il ne semblait pas très motivé pour parler mais se consolait en se disant que ce soir, tout serait bel et bien terminé. Il gratifia même, en répondant, le jeune chûnin d'un sourire bienveillant. "T'expliquer... à quoi bon ? Enfin, si ça peut m'assurer d'être tranquille ensuite.. tu veux savoir ? Tu vas savoir. Je ne suis pas un traître, Toshiro, malgré que tu penses le contraire. Je sers mon village, et la Mayoi est notre alliée. Je sers la Mayoi, donc l'alliée de Yuki. Voilà tout... tu te demandes peut-être pourquoi dans ce cas nous le cachons tellement, pourquoi la Mayoi ne fait pas une grande campagne de recrutement ? Et bien je vais te le dire, Toshiro; tout simplement parce que cela pourrait attirer des ennuis à notre village... vis à vis des autres. Je doute que Suna ou Konoha apprécieraient, tu ne crois pas ? Cette organisation sur laquelle vous crachez, dont vous hurlez les crimes qui se sont déroulés à des lieues de ce pays, pour des raisons que vous ignorez, elle est celle que vous servez sans même le savoir. Mais cette organisation, elle va dans l'intérêt de yuki, tant que les autres villages n'en ont pas vent. Crois-tu vraiment que Yuki seul aurait pu financer la construction du plus magnifique des immeubles de cette ville, mh ? Je ne sais pas ce qu'elle représente pour toi, cette Mayoi, mais sache que pour Yuki, elle est toute bénéfique. A condition que personne n'en sache rien... "

Weï-chi marqua une courte pause, et reprit :"Yuki n'est pas aussi blanc que la neige qui couvre son sol, tu sais... et Ju...notre kage ... n'est de loin pas l'homme le plus honorable qui existe. Je ne serais pas surpris s'il avait simplement acheté son titre de kage à celui qui le méritait de droit après la prise du village...Enfin, ce n'est pas si important, au fond. Savoir ça, ou ne pas le savoir, la vie reste la même.."

En cet instant où tout lui était plus ou moins égal, le chûnin ne détestait pas le jeune homme qui se trouvait en face de lui. La peur avait cédé place à l'indifférence, et à suffisamment de regret pour qu'il pensât à s'excuser :"Et pour l'autre fois, je reconnais que c'était idiot. puisses-tu un jour me pardonner."

Puis il tira légèrement sur sa laisse pour faire lever sa hyène-qui-bref-vous-connaissez-la-suite. "Allez, viens ma grande, il est temps pour toi de retrouver ta liberté"
Gratifiant les deux autres d'un sourire de façade, il tourna ensuite les talons, prenant la direction de la sortie.
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Tenki Kentaro
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Tenki Kentaro »

Il avait tout vu, la gorge serrée. Les neurones en déconfiture, il ne savait quoi penser. Tapi dans les gradins, il n’avait osé intervenir. Sa main se crispa sur la boite, et il froissa le papier. Cette réaction ne lui ressemblait pas.

Ce matin, il s’était levé le sourire aux lèvres. Cela lui avait un peu tiré les yeux, mais il appréciait pleinement les joies de l’aurore. Tout excité, il n’avait pas réussit à se rendormir. Il voguait entre ses songes, et croisait des centaines d’images les plus incongrues. Il avait une idée en tête. Une idée bien ancrée. Il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis un moment. Il avait réunit assez pour se l’offrir. Ou plutôt, pour l’offrir. Primura serait elle contente de son cadeau ? Il avait fait de nombreuses boutiques dans le village. Bijouteries, antiquaires, caverne d’Ali Baba, ils y étaient tous passés. Tenki avait même du se déguiser. Il ne voulait pas que Primura le reconnaisse si elle le croisait. Face à elle, il lui était impossible de mentir. Ses yeux roses le dévisageaient trop. Vêtir ainsi un costume, endosser une autre identité l’aidait dans sa tache. Il avait moins peur. Et il aimait se servir de ces fripes qu’il gardait précieusement dans son coffre.
La première fois, il avait hésité à s’habiller en femme. Il avait tout ce qu’il fallait ; du joli kimono à la perruque, et s’était souvent maquillé pour avoir le coup de main nécessaire. Travesti, il s’était regardé dans le miroir. Il y vit une sorte de parodie de geisha, un brin surchargé. La scène n’exigeait pas les mêmes choses que la vie. La scène voulait du surplus, du sensationnel. Ainsi vêtu, il attirait bien trop l’attention. Il se résolu à prendre l’habit de pèlerin, le visage caché par un large chapeau. Il alla même jusqu’à se gonfler les joues avec des balles de coton, il lui était malaisé de parler….

Aujourd’hui, il avait préparé un costume coloré qui aurait pu appartenir à un fils de marchand. Cet habit tranchait radicalement avec sa tenue noire habituelle. Il mettrait une perruque pour plus de sécurité. Ses cheveux étaient facilement reconnaissables, non ? Le cœur grouillant d’espoir, ne pouvant plus tenir, il se leva d’un bond et s’apprêta avec soin. Douche. Soins. Il devait sentir bon pour se présenter à Primura. Il voulait lire la joie qu’elle éprouvait parfois dans son regard. Il voulait mêler son odeur à la sienne. Le souvenir de ses baisers ardents peuplait encore ses lèvres. Un sourire malicieux éclairait son visage à chaque fois qu’il y pensait. Frais comme un gardon, déguisé en quelqu’un d’autre, il sorti de chez lui la tête haute. Du coin de l’œil, il surveillait les rues. Les gens ne s’intéressaient guère à lui, et c’était tant mieux. Dans le quartier marchand, il passerait inaperçu.

Quelques minutes le séparaient du quartier le plus animé de Yuki. Les lampions peuplants les toits n’étaient pas encore éteints. Il régnait déjà une ambiance électrique tandis que les boutiques s’ouvraient peu à peu. Les chariots encombraient les rues, comme d’habitude, et les ouvriers discutaient, rigolaient fort. Nul ne semblait prêter attention à cet adolescent banal. Tenki jubilait. La boutique qu’il avait repérée venait de relever son store. Il serait le premier. Le trac noua son ventre. Et si quelqu’un était venu prendre ce qu’il voulait tant ? Et s’il s’était trompé, s’il avait rêver de sa rencontre avec cet objet ? Son pas ralentissait, s’accélérait, ralentissait, s’accélérait. Son corps s’écartelait entre le doute et l’envie. Il posa sa main contre une maison de bois, le temps de reprendre son souffle. Il faillit se faire éclabousser par un cheval au pas lourd, il esquiva de justesse. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui devait être parfait.

Il entra, et reconnu l’odeur particulière qui l’avait plu au premier abord. Une odeur de poussière, de vieux grenier oublié. Les objets s’entreposaient pêle-mêle, dans un fouillis décourageant. Le gérant devait récupérer le moindre truc qui lui semblait de valeur, des années durant. C’était un petit vieux plié en deux, calvitie et longue moustache blanche. Son regard bleu noir pétillait d’une force étrange. Avait il été ninja dans le temps ?
Tenki se précipita vers l’endroit où il avait caché sa révélation. Sous un chapeau de femme démodé, il apprécia de le voir toujours à sa place. Là. Il pouvait le prendre sans scrupule. Il avait ce qu’il fallait pour le payer. Délicatement, il observa l’objet avec tendresse. La finesse de la conception sautait aux yeux. L’argent était un peu ternis quand même. Mais cela lui ajoutait du charme. Tenki plissa les yeux.

*Faites que cela lui plaise. J’aimerais tant lui faire plaisir. Qu’elle conserve un souvenir de moi, plus tard, si un jour nous serions amené à…* Il n’osa aller plus loin. De peur de briser l’enchantement par des mauvaises pensées.
*Est-ce une bonne idée de matérialiser notre relation ? Les sentiments sont tellement nobles. Serait-ce les entacher d’offrir ceci ? Ce qui compte, c’est l’acte ; mais l’acte se joint à l’objet, quoique l’on dise. Le cadeau est comme une cerise sur un gâteau. Il singularise. J’ai trop envie. Maintenant que je suis ici, je ne peux reculer. J’ai flashé dessus. Espérons que Primura fasse de même.*

Lentement, il prit l’objet et le présenta au vendeur. Celui-ci fit un sourire énigmatique et proposa d’emballer l’achat dans une boite. Tenki accepta, trouvant le geste classe. L’affaire se conclut plus rapidement qu’il ne l’imaginait, et bientôt, Tenki sorti de la boutique, toujours aussi costumé. Il était heureux. Cependant, le stress nouait encore son ventre. Il n’avait accompli qu’une étape, il lui manquait la marche la plus importante. Aller à la rencontre de Primura.
Il courut se changer chez lui. Ne voulant pas paraître solennel, il enfila son habit noir fraîchement lavé. Il enleva la perruque et son léger maquillage. Il retrouvait peu à peu la sensation d’être lui-même, ce qui accentua sa peur.
*Suis-je à la hauteur ? Tenki sera-t-il à la hauteur ? Deviendrais-je un jour héros de roman ?*

Ses parents eurent à peine le temps de le voir qu’il repartait déjà. Il n’avait que Primura en tête. Aucune autre personne, aucun autre sujet ne partageait ses pensées. Il arriva devant sa maison et fut impressionné par la hauteur des grilles. Sa vue se brouillait par la peur. Le monde entier devenait surréaliste. Son cœur tambourinait plus fort que vite. Il cognait de lourds coups. La main un peu hésitante, il activa la cloche de la maison. Et attendit.

Attendit pour mieux reculer. Primura n’était pas chez elle. On le prévint qu’elle était partie assez tôt. Rejoindre un certain professeur, vers Futura Glacière, pour un entraînement spécial. Maigre déception. Les astres étaient ils contre lui ? Ne pouvant attendre, Tenki décida d’y aller directement. Il se ferrait tout petit, le temps que l’entraînement se termine. Cela pourrait être une belle surprise non ? L’énergie vibrante de ses veines l’obligea à courir encore. Sa vie n’était devenue qu’une longue course vers son but, sa quête. Son destin ? Son bonheur… ?
Arrivé à Futura, il posa quelques questions par-ci par là. Le meilleur endroit pour s’entraîner était le stade, aux dires des employés. Mais celui-ci devait être fermé. Un vulgaire cadenas ne pouvait pas souiller sa volonté. [Voyons, pour qui le prenez vous ?] Rapide, il rejoint le stade et trouva un moyen de passer outre la fermeture. Le fait d’être ninja l’aida fortement. Arrivé dans l’arène, il se cacha dans les gradins pour ne pas déranger. Et observa longuement l’entraînement.

Bizarrement, le temps lui semblait court. Très court. Au départ, il regardait innocemment Primura s’entraîner avec son ancien Senseï : Komoku Wei Chi. Il n’était pas mécontent de le voir ici d’ailleurs. Cela faisait un bout de temps qu’ils ne s’étaient pas rencontrés. Depuis son passage en Genin, presque… Il aimait ce prof. Il lui trouvait un certain charisme, malgré les histoires étranges qui l’entouraient. La mort de l’enfant, entre autre. Wei Chi paraissait fatigué, presque désespéré. Pourtant, Primura par ses mots (Tenki ne pouvait bien entendre de là où il se trouvait) semblait arriver à le maintenir debout, vivant. L’entraînement procédait de façon mécanique. Dégainer. Ranger. Dégainer. Ranger. Puis, ils passèrent à la pratique, le face à face.
Peu à peu, Tenki se senti mal à l’aise. Quelque chose ne tournait pas rond. L’atmosphère était ambivalente. Son cœur se serrait, sa gorge se desséchait. Une peur nouvelle, inconnue étreint sa poitrine. Ce ne pouvait être possible. Et pourtant, il fallait se mettre à l’évidence. Ce regard. Primura était totalement captivée par Wei Chi. Cela allait au-delà de l’admiration. Ses joues. Son souffle. Elle donnait son corps entier à l’effort.

*Elle donne même plus… Serait-ce possible ? Comment puis-je croire cela ? Non. Ce regard. Il me rappel celui qui me scrute la nuit. Celui qui me hante. Le même que le soir du bal. Le même qu’au soleil couchant, en Akikaze. Je n’ose douter. Mais… Merde. Ca crève les yeux. Il ne faut pas que je me fasse des idées. Je me fais souvent beaucoup trop d’idées, très vite, pour pas grand-chose. Seulement, je connais ce regard. Je connais Primura. Se pourrait il… qu’elle soit amoureuse de Wei Chi ? Se pourrait il qu’elle l’aime sans le savoir ? Qu’elle éprouve la même chose. Ou… Une sensation plus forte. Plus concrète ? Qu’est-ce que je fais là ? Qu’est-ce que je fou ici ? Je n’ai rien à faire ici. Je les dérange. Elle est heureuse, et je vais tout gâcher. Elle va bientôt se rendre compte que je ne vaut rien. Que je ne suis rien par rapport à Komoku Senseï. Si grand. Si noble. Si beau. Il est exactement ce que je ne suis pas. Il est mieux. Et il a l’air d’avoir besoin de quelqu’un. Ai-je besoin d’amour ? Est-ce que je mérite cet amour ? Si ça se trouve, ce qu’éprouve Primura pour moi n’est que le simple reflet de ce qu’elle éprouve pour Wei Chi. Mais pourquoi je doute ? Pourquoi ? Je ne veux pas. Je n’en veux à personne. Merde… J’ai mal.*

Tenki n’avait jamais éprouvé ce sentiment. La Jalousie.

Mais voila que l’affaire se complétait. Wei Chi offrit son épée. Pourquoi un tel geste ? Un garçon intervint alors. Il le reconnu comme l’un des participants à l’examen chûnin. Sagaro Toshira, un truc comme ça. Lui et Wei Chi échangèrent quelques paroles, puis le Senseï parti.

*Mince. Il vient dans ma direction ! Vite, me cacher.* Misérablement, Tenki enfouit sa tête entre les gradins. Cela serait il suffisant pour passer inaperçu ?
Tenki Kentaro, Genin de Yuki
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Sukyuri Kisuke »

Yuki, village caché de la neige, là où règne ce que nulle part ailleurs n’existe, la blancheur immaculée. Kisuke jeune garçon de ce village à grandit au milieu de la chaleur humaine de ce village, il apprit au fil des années à aimer son pays, et avait cultivé le désir de devenir fort pour le protéger. Mais de quoi ? La logique des chose est de dire qu’il souhaitait le protéger de dangers extérieurs, mais une nouvelle lueur bien plus sombre qu’une nuit sans lune se dressait petit à petit au fin fond de son cœur, car il commençait à comprendre une grande vérité, son village doit être protégé du plus grand danger, car ce danger, est le village lui-même.

Le jeune Sukyuri était enfin devenu un genin, et à chaque jour, il dressait son bandeau comme on le ferait d’un trophée, c’était désormais sa plus grande fierté, et son pire regret était de ne pas être assez fort pour protéger ce qu’il chérissait. Ce jour là, il n’avait rien à faire, une bonne occasion de se promener afin de s’imprégner de l’âme du village, le bruit du vent flirtait avait les chuintements des quelques bûches qui brûlaient entourées de quelques enfants qui s’amusaient et chantaient une douce mélodie bien connu des villageois, racontant de grands faits d’autrefois, hymne de bonheur et gaîté. Le jeune garçon continuait de marcher, le sourire au visage, les quelques brises rafraîchissantes égayaient son esprit, il n’avait aucune destination précise, il se laissait emporté par le vent et par le destin.

En marchant, il vit un charpentier mettre leur cœur à l’ouvrage, chantant quelques vers commun aux gens de la profession, la joie de vivre était palpable. Il y avait aussi quelques enfants qui jouaient à la luge, cela créa une légère vague de nostalgie et de mélancolie dans le cœur du jeune Sukyuri, qui se rappelait des courses à la luge qu’il faisait avec ses cousins, que devenaient ils ? Il n’en savait guère, continuant de marcher encore et encore, ses pas se recouvraient bien rapidement de flocons de neiges, le paysage était grisâtre mais d’une pureté rare, une muse pour n’importe quel artiste.

Les maisons étaient faites de bois, et dant les toits, était recouvert de ce blanc manteau immaculé, on pouvait observer les légères lueurs d’un feu depuis les fenêtres des habitations. C’est alors que le jeune genin entendit le son d’épées qui s’entrechoquaient, cela le stressa et il accéléra le pas vers ce qu’on appelait le Stadium Ice, en arrivant il vit deux personnes qu’il reconnaissaient, la jeune Primura et Komoku Sensei. Cela faisait quelques temps qu’il ne l’avait revu, et cela avait attristé Kisuke, qui admirait le chûnin, et le souvenir de la façon dont s’était déroulé le dernier cours avait fait jaillir une légère perle cristalline glissante sur la joue du jeune garçon, il n’avait pas compris la réaction de son professeur, ou dirais qu’il l’avait compris mais il aurait tellement préféré d’autres adieux, il espérait surtout devenir une sorte d’ami pour Komoku, mais ce dernier vit les choses d’un autre œil.

Le chûnin semblait enseigner à la Tchinonamida une technique, cela dérangea légèrement Kisuke, c’est pas qu’il ne souhaitait pas que son amie apprenne une technique, il enviait plutôt la relation qu’entretenait la jeune genin avec le professeur. Mais il répugna aussitôt cette idée de jalousie : * Pourquoi dois je ressentir de telle émotions !! Je ne suis pas digne d’être ami avec Primura !! Je ne vaut pas grand-chose…Je suis nul…* Et dés qu’il commençait à sécher ses larmes, il vit le Sagara s’avancer vers Wei chi et prendre la parole. Il ne comprenait pas le sens des paroles du chûnin ombrageux, mais son cœur fut comme percé par ce que dit alors Komoku : * Quoi !! On sert cette organisation dont j’ai entendu ses méfaits par la genin de Kiri Soi Fon dans le bar !!! Elle en disait que du mal…Et le sensei est entrain de confirmer…Qu’est ce que ce veut bien dire tout ça…Nous ne servons pas le bien mais le mal…*

Cette annonce avait terrifié le jeune genin, lui qui avait tellement foi en son village, il espérait tant devenir fort pour le protéger, croyant qu’il servait le bien…Mais ce village était corrompu par cette sombre organisation, et cela ne semblait pas déranger le Komoku : « Comment osez vous parler de la sorte !!!! » Cria t’il de plus profond de son âme, il se rappela de la volonté des ses cousines, il se disait désormais comprendre leurs raisons. Reprenant peu à peu sa respiration après un tel cris il accoura vers le petit group et repris la parole : « Des bâtiments, à quoi serviraient ils s’ils viennent du malheur d’autrui, comment pouvez rester comme ça en sachant ça, je commence à comprendre !! Elles avaient raison, et j’ai eu tort…elles avaient raison » Soupira t’il après avoir une fois de plus crié : « Comment pouvez vous vous voir dans un miroir en sachant que vous servez le mal…Je ne…sais plus quoi dire…c’est terrible !! »

Il s’écroula alors sur la neige, tous ces idéals venaient d’être ébranlé…Les larmes coulaient comme un ruisseau : « Pourquoi…Pourquoi… »

Edit: J'ai fait une petite correction, je vais refaire des relecture à l'avenir ^_^" )
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Wei-chi Komoku »

Weï-chi leva la tête vers les gradins où Tenki se cacha, mais ne dit rien. Quelle importance ? Et puis, il entendit une voix qui lui était familière. Un monologue désespéré. Kisuke. Avec Primura, le dernier à être parti de sa première classe. Il l'aimait énormément, lui aussi. Il lui faisait de la peine.. et voilà qu'il culpabilisait pour Primura, et pour Kisuke. Pour tous ces gens qui lui accordaient sa confiance et qu'il avait l'impression de trahir. Il revint sur ses pas, n'ayant pas le coeur à faire davantage de mal à ces deux jeunes qu'il adorait. Il s'agenouilla devant le jeune genin et lui tendit la main."Relèvez-vous, monsieur Sukyuri... ce qui est mal pour d'autres village ne l'est pas forcément pour le nôtre. Lorsque Suna et Konoha se sont fait la guerre, quel pays fait le bien, quel pays fait le mal ? Ce n'est pas à vous de décider. La terre est noire sous la neige mais pourquoi s'en faire si celle-ci ne fond jamais ? J'ai été un peu dur avec vous deux, pardonnez-moi. Promettez moi de ne pas vous laisser abbattre par ces découvertes. "

Il ne savait plus vraiment quoi ajouter. Sa bête vint léchouiller le visage du jeune genin , comme si elle avait senti qu'il avait besoin de réconfort.
*et pour les miroirs...ça fait longtemps maintenant que je les ai tous retirés à la maison..*
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Re: [Stadium Ice] -Pour Primura (et ceux qui passent par hasard)

Message par Primura Tchinonamida »

Prime, sixte, quarte, quinte, octave, septime... Primura enchaînait les parades sans avoir tout à fait conscience d'effectuer des gestes qui pouvaient porter de tels noms.

Wei-Chi la guidait pas à pas, coup après coup, en une série de frappes millimétrées et savamment dosées.
L'adolescente était tout simplement incapable d'attaquer le Chunin... chaque fois qu'elle avait une occasion de grappiller quelques centimètres de terrain sur son mentor, il la repoussait en une nouvelle série de coups un ton plus rapides.
Bien qu'étant consciente que ce n'était pas un jeu, la genin prenait plaisir à effectuer cet exercice.
Elle souriait en jetant de temps à autre un coup d'oeil à Wei-Chi, se rendant compte qu'il ne transpirait même pas et que son visage lisse et digne restait de marbre.
Une telle maîtrise tant de son corps que de ses émotions et de ses capacités impressionnait la jeune fille aux yeux roses qui se sentait fière d'apprendre sous la tutelle d'un tel personnage.
Il était si beau quand il se battait à l'épée... Primura ne pouvait même pas imaginer ce que pouvait être un combat de Wei-Chi avec sa lame personnelle et son plein niveau.
« Bien trop loin pour toi... concentre toi plutôt sur l'exercice présent... ! »
Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer un jour acquérir un niveau de maîtrise aussi impressionnant.
Elle haletait à présent, en nage. Ses membres se faisaient de plus en plus lourds et soulever son épée lui devenait de plus en plus pénible. Les chocs qu'elle recevait dans les bras à chaque parade se firent de plus en plus douloureux, mais elle n'en continua pas moins de sourire et de poursuivre.
Persévérer.
L'épée d'entraînement décrivit une gracieuse arabesque en direction de son cou et Primura interposa sa lame juste à temps pour entendre le tintement cristallin de la lame contre la sienne.
L'adolescente se retint de soupirer de soulagement lorsque Wei-Chi rengaina sa lame.
Ses muscles lui criaient « A l'assassin ! » mais elle n'en avait cure. Les joues rose et le sourire épanoui, elle s'appuyait des deux mains sur sa longue épée.
Elle sortit un mouchoir de sa manche, l'un de siens. Celui de son maître lui était par trop précieux pour être souillé par la sueur de son front.
Primura le regarda rajuster sa veste, toujours aussi charismatique malgré la simplicité de sa mise.
L'adolescente profitait de cette accalmie pour souffler, calmer un peu les battements de son coeur ainsi que le feu qui consumait ses poumons. Manier l'épée était bien plus physique qu'elle ne le pensait.
Elle aurait du emmener une bouteille d'eau...

La jeune genin redressa la tête et rangea son mouchoir en écoutant les paroles de son professeur.
Elle se pétrifia littéralement sur place alors que les mots du Chunin pénétraient en elle comme autant de lames qui inscrivaient jusqu'au plus profond de son être leurs terrible sens.
Ses muscles fatigués se tendirent et elle crispa ses mains sur la poignée de l'épée en serrant les dents pour ne pas hurler. Rester digne comme le maître... ne pas le décevoir.
La première estocade n'avait été lancée que pour attirer son attention. Le second coup suivit, puissant, l'ébranlant violemment.
Primura vacilla légèrement, les genoux tremblotants. L'oublier... savait il seulement se qu'il lui demandait ? Oui certainement... après tout il était le maître.
Elle n'espérait pas de bonté... elle n'espérait que l'ancien temps. Celui où il lui souriait, celui où il lui parlait, celui où il la félicitait, celui où il passait du temps avec elle... celui qu'elle éprouvait encore de tout ses sens il y a peine quelques instants. Primura vivait dans le passé, dans le souvenir de moments heureux, dans l'espoir d'un renouveau, d'un printemps... alors qu'elle était au pays de l'hiver éternel.
Naïve.
L'adolescente ne comprenait pas toutes les phrases du Chunin... comment l'aurait elle pu d'ailleurs ? Assommée par ces paroles, et rompue par le chagrin, elle était incapable de penser clairement.
Des larmes perlèrent à ses yeux alors que lentement elle tombait à genoux, les doigts toujours reployés sur la garde de sa lame. Elle offrait une vision pitoyable, l'épée semblait démesurée à côté de cette frêle silhouette de petite fille, prostrée à genoux dans la poudreuse.
Elle n'eut pas conscience du mouvement du Chunin en direction de la hyène, elle n'eut pas conscience du froid qui pénétrait à présent jusque dans ses os alors que son corps auparavant brûlant se glaçait...
A travers le monde tourbillonnant d'images passées et imaginaires dans lequel elle s'abîmait elle entendit le choc métallique de l'épée lancée devant elle par son mentor.
Des paroles si cruelles... comment pouvaient elles seulement être prononcées avec une voix si douce... par ces lèvres, par cette bouche... ?
L'adolescente n'y croyait pas, elle ne pouvait y croire.
Si cette lame serait plus utile au maître qu'à l'élève alors que l'élève en avait déjà une... quel sens terrible pouvait cacher ces quelques mots ?
Pouvait elle considérer cela comme un présent ? Pourquoi cela ne la touchait elle pas comme le mouchoir ? Une migraine pointa à l'arrière de son crâne, trop de questions et de chagrin...
Son esprit entraîné continuait d'enregistrer les paroles du Chunin mais elle les percevaient à présent comme à travers une bulle... sa vue brouillée par les larmes était tournée vers le sol.
La revendre ? Jamais ! La manier ? Jamais ! Un vulgaire bout de ferraille ? Certainement pas !
Son esprit s'insurgeait tout doucement contre ces paroles. Quelque chose clochait... son esprit lui lançait un signal d'alarme.
Des paroles, des images lui revinrent en tête et elle les fit défiler en un kaléidoscope bigarré dont elle était le seul maître.
Primura tenait déjà beaucoup à sa lame alors que cela faisait à peine une semaine qu'elle l'avait... le lien qui devait unir le maître à sa lame devait être infiniment plus puissant que le sien. Dans ce cas pourquoi la jeter ainsi ?
La lame représentait l'âme d'un escrimeur, elle était son alliée de toujours, la compagne des moments de conflit et de danger... elle l'avait lu dans plusieurs ouvrages traitant du sujet.
Il y avait anguille sous roche.
Ses paroles, son attitude prévenante et douce qu'il avait eu jusqu'à la fin de l'exercice... tout cela n'aurait il était que faux semblants ? Mensonges ? Poudre aux yeux ?
Elle n'arrivait pas à le croire... elle ne pouvait le croire. C'était tout simplement impossible.
Jeune et pleine d'illusions... quelle pitié.

Primura leva la tête en sentant la présence d'un nouveau protagoniste dans son périmètre.
C'était Sagara. L'adolescente se releva prestement en s'appuyant sur sa lame, les jambes et le menton tremblant, mais debout. Elle ne devait pas faire honte au maître.
Elle répondit à son salut d'un sourire un peu forcé et d'un petit signe de la main très semblable au sien.
La jeune genin rengaina posément sa lame, saisissant ce prétexte pour s'occuper les mains et remettre de l'ordre dans ses idées.
Elle sortit un nouveau mouchoir de sa manche et, sous couvert de s'essuyer le front où la sueur s'était en partie gelée, tamponna discrètement ses yeux pour en faire disparaître les larmes.
Primura entendit les quelques mots de Sagara et perçut la menace sous-jacente... ce n'était certainement pas une visite de courtoisie que le nouveau Chunin venait faire à son maître.
Elle écouta Wei-Chi, crispa sa main sur la poignée de son épée à l'évocation de la Mayoi, l'organisation dont lui avait parlé Soi Fon... elle la serra à s'en faire blanchir les phalanges pour rester concentrée.
Le Chunin aux cheveux de neige parlait d'informations importantes à caractère compromettant d'une manière si désinvolte...
L'adolescente se rendit compte au fur et à mesure que le discours de son maître s'étoffait que ce qu'il disait pouvait très bien compromettre la paix faite avec les autres villages.
Dans son état d'esprit présent, la seule pensée cohérente que réussit à formuler Primura fut :
« Quel jeu de dupes... ».
La gorge nouée, elle continuait d'écouter, sentant son coeur battre jusqu'à ses tempes. Elle ne se sentait pas bien... tant de tromperies, de faux semblants, de mensonges... comment désormais différencier le vrai du faux ?
Les tripes nouées, elle ne réagit pas lorsque son maître se dirigea vers la sortie avec la hyène. Elle se contenta de prendre l'épée tombée au sol et après avoir dégrafé son baudrier d'arme, elle se laissa tomber par terre à plat dos.
Là, couchée dans la poudreuse, elle fixa ce ciel si bleu, vierge de tout nuage.
Fermant les yeux, elle commença à faire de l'ordre dans son esprit.
Tant de choses à faire et si peu de temps pour les réaliser... ce serait tellement plus simple de rester simplement couchée dans la neige.
« Je ne suis pas devenue shinobi par esprit de simplicité. » pensa t-elle.
Un sourire désabusé naquit sur ses lèvres alors qu'elle sanglotait. Les yeux cachés par son bras gauche qu'elle avait placée devant ses yeux comme si elle était éblouie par le soleil, on ne pouvait pas vraiment déterminer si elle pleurait ou riait.
Angoisse.
C'est alors qu'elle entendit une voix familière s'élever à quelques mètres d'elle.
« Kisuke ? Qu'est ce qu'il fait là ? »
Elle se redressa en essuyant ses larmes avec sa manche, espérant que personne ne la verrait.
Primura comprenait un peu ce que devait ressentir Kisuke, lui aussi avait discuté avec Soi Fon et Minami...
Elle se releva et se dirigea d'un pas encore mal assuré vers son ami prostré dans la neige.
C'est avec soulagement qu'elle vit Wei-Chi revenir sur ses pas et aider Kisuke à se relever. L'adolescente se coula à ses côtés et lui passa un bras autour des épaules dans un geste de réconfort amical. Elle aimait bien le jeune homme et comprenait son désarroi, elle souhaitait par ce geste lui manifester son soutien.
Ses yeux roses se posèrent sur Sagara un peu plus loin derrière. Sa sagesse et son professionnalisme l'avait marquée lors de la sortie où il avait été le chef d'équipe... et les capacités dont il avait fait preuve lors de l'examen chunin n'étaient plus à démontrer. Lui, agirait certainement comme un ninja. Primura se savait encore trop peu au fait de ce qu'était réellement un shinobi. Où devait aller la sentence ? Le jugement ? Que devaient ils faire servir ?
« Les ninjas se figurent être comme le vent soufflant sur les plaines arides des contrées neigeuse de Yuki... mais ils ne sont en fait que des prisonniers enchaînés à leurs codes et à leur allégeance. »
Son regard se posa sur Wei-Chi.
« Et moi ? A qui va mon allégeance ? »
Désarroi.
Primura Tchinonamida, anciennement kunoichi de Yukigakure No Sato à présent désertrice.

Que tous vos rêves se réalisent sauf un !

There was a chunin and his wife, and he was beautiful, a proper artist with his knife...
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