La maison de Sagara Toshiro

Faut bien vivre quelque part et se détendre... ^-^

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Kikako Mitsumasa
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Re: La maison de Sagara Toshiro

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Ce qui lui avait sembler durer une éternité se révéla n'être que quelques secondes. Quelques secondes après lesquelles la porte s'ouvrit pour laisser place à ce même homme qui lui avait donné le parchemin qu'elle tenait dans ses mains gantées. Alors qu'il l'accueillait, Kikako fut à la fois surprise par la mémoire du chunin, car elle de son côté dû faire un effort pour se souvenir de son nom, mais aussi par la chaleur qui régnait dans la demeure. En somme elle fut agréablement surprise. En parcourant le long couloir boisé, elle aperçu avec une joie enfantine, les ombres dansantes, que projetait le feu de cheminée.

« Je suis content que tu sois venu. Ces derniers jours n’ont pas dû être faciles. » dit il en esquissant un sourire.

" Ca je ne peux le nier... J'ai déjà vécu des jours meilleurs. " répondit elle en regardant distraitement l'ensemble de la pièce dans laquelle ils arrivaient, le salon plus exactement.

Elle jetait un coup d'œil par la fenêtre lorsque Sagara lui demanda si elle souhaitait boire quelque chose. La réponse lui vint presque instinctivement aux lèvres. Du thé vert... Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu le plaisir de sentir et de boire cette boisson chaude qu'elle affectionnait tant lorsqu'elle vivait encore avec son père. C'était une des rares choses qui lui rappelait son passé sans lui rappeler les mauvaises périodes qui allaient avec.
La laissant seule, le temps de préparer ce fameux thé, Kikako en profita pour observer plus intensément le cadre qui l'entourait et plus particulièrement la fenêtre qui donnait sur le jardin.

* Une rivière gelée...Un arbre sans feuilles, presque mort...Ce jardin aurait certainement été magnifique s'il y avait eu un printemps dans ce village...Mais j'en doute.*

Ses yeux marron-gris s'attardèrent du coup, sur les flocons qui ne cessaient de tomber et de couvrir le jardin d'un manteau blanc. Sans s'en rendre compte, elle soupira, alors que le chunin revenait en portant une petite table. Intriguée, Kikako pinça les lèvres et se tut alors qu'il entamait la préparation de la boisson. C'était une technique plutôt...étrange. Ou alors était-ce la vraie technique de préparation du thé? En fait elle n'en savait rien. Ce dont elle était sure c'est que cet homme prenait très au sérieux ce qu'il faisait et elle ne fit rien pour le déranger.

« Excuse moi, cela peut paraître perturbant et étrange au premier abord. Mais c’est une technique que j’ai hérité de mon père. C’est ma manière à moi de perpétuer sa mémoire. Je ne vais jamais sur leurs tombes… alors il faut bien que je montre que je pense à eux. » dit il en lui tendant sa tasse de thé qu'elle prit en souriant à son tour en humant le mince filet odorant qui s'en échappait.
Ses doigts sentirent au travers du tissus qui les recouvrait , la chaleur de la tasse, alors qu'elle prenait la première gorgée.
Au regard de l'homme, Kikako eut l'impression qu'il ne lui parlait qu' indirectement, voire carrément pas. Ses parents étaient donc morts d'après ce qu'il disait. Voyant que ce n'était pas à elle qu'il parlait, elle ne su quoi dire et préféra se taire encore un fois plutôt que de risquer de sortir une bêtise. Elle sirota à nouveau son thé quand il lui demanda :

« J’espère qu’il est à ton goût. J’ai peu d’invités et, hormis pour moi-même, je prépare rarement du thé, donc il est difficile de savoir s’il convient à d’autres personnes que moi-même. »

La jeune femme resta un peu surprise avant de répondre en souriant :

" Pour ma part, je l'apprécie ! Autant que la façon que vous avez de le préparer d'ailleurs. Je ne m'étais jamais intéressée à la préparation du thé, mais je suis certaine qu'on ne le préparait pas comme ça chez moi..."
Le silence retomba, seul le feu crépitant de la cheminée se fit entendre, du moins jusqu'à ce que le chunin prenne la parole :

« Comment tu te sens ? Le cadre te plait ? »
Kikako releva ses yeux qu'elle avait gardé baissé sur sa tasse.

"C'est plutôt calme ici, voire silencieux. Le cadre est assez...charmeur je dirais, et même reposant, non? "

Son regard voyagea jusqu'au jardin qu'elle avait remarqué alors qu'il mettait l'eau à chauffer et elle posa sa tasse sur la petite table avant de se lever. Croisant ses mains gantées dans son dos, elle avança vers le fenêtre. Ce qu'elle aimait pas dessus tout dans les maisons ? Les jardins verdoyants. A Yuki ce serait certainement pas facile à obtenir, mais déjà il y en avait un ! Pivotant sur elle même, elle fit face à nouveau à Sagara, puis elle se dirigea vers la cheminée cette fois-ci, pour profiter de sa chaleur presque brulante. Encore une chose qu'elle aimait. Le froid n'avait jamais été sa tasse de thé, si elle pouvait dire ça, et elle n'avait pas vraiment eu de chance en se retrouvant obligé de servir Yuki en échange d'un endroit où dormir. Mais elle s'y ferait avec le temps. Certainement...

"Je crois que l'endroit me plait vraiment." ajouta t-elle après toutes ces réflexions silencieuses, en revenant s'assoir poliment. C'est donc dans ce cadre reposant qu'elle vivrait à présent, du moins jusqu'à ce que le chunin revienne de sa mission, si elle avait bien comprit.
Les lèvres pincées, les doigts entrelacés entre eux, elle se tint immobile et ne dit plus rien, attendant simplement. Elle ne se permit pas de lui poser la question. Il le lui rappellerait s'il jugeait que c'était necessaire.
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Sagara Toshiro
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Il l’observait du coin de l’œil, sans trop parler. De toute façon que lui aurait-il dit ? Qu’elle lui plaisait ? Oui, c’est vrai. Il n’y avait pas fait gaffe. Il se sentait seul depuis pas mal de temps, voulait que cette maison s’anime en dehors de sa présence. Il l’avait rencontrée, seule, dans la neige au pied d’un arbre. Cela devait presque être trop beau pour être vrai.

Il ne la trouvait pas… belle, il lui trouvait un certain charme, un certain charisme.
A moins que cela soit la possibilité de ne pas revoir sa bicoque qui le fasse devenir aussi sentimental. Il ne savait pas. Comment aurait-il pu savoir d’ailleurs ?

Elle avait parlé. Il devait répondre. Il appréciait sa voix. Elle devait posséder dans son timbre quelque chose de peu commun, d’inhabituelle pour qu’elle accroche son oreille.

« Oui c’est calme. Trop parfois. Mais j’apprécie beaucoup la solitude. Sauf ces dernières semaines… J’ai quelques soucis à vivre avec moi-même. »

Il sourit. Légèrement. Un truc imperceptible.
Et puis elle s’était tournée vers le feu. Apparemment, elle aimait la chaleur de l’âtre. Lui, il trouvait ça mélancolique. Ces flammes dansant dans la pénombre, tentant de vaincre l’obscurité, engloutissant et sacrifiant ce bois pour assouvir leur quête. Il ne bougea pas. Il n’avait pas grand-chose à dire. Il ne se sentait pas très à l’aise. Il ne se sentait plus très à l’aise. Qu’avait donc bien pu changer par rapport à tout à l’heure ?
Maintenant, il le savait.
Il observait son dos. Ou plutôt l’arrière de son kimono. Elle était bien foutue.
Il devait rompre ce silence tentant sournoisement de s’installer comme un insecte malsain, prêt à se reproduire, à se multiplier mais qui surtout, n’aurait pas eu l’intention de s’en aller.

« Ecoute, si tu veux, tu peux faire le déménagement dès ce soir, sinon tu peux le faire dès demain matin. Il n’y a pas de soucis. Par contre, je vais peut-être te montrer ta chambre. C’est notre ancienne chambre d’ami… Mais bon, comme tous mes amis habitent Yuki… ils viennent rarement dormir ici. »

Il se retourna et emprunta le couloir. Ils marchèrent quelques instants et en face de la chambre de ses parents, se tenait une pièce sobrement décoré aux murs blancs, dont le sol était recouvert de tatami. Dans la chambre, hormis, un futon pour deux personnes, il se trouvait également, une bibliothèque avec un tas de romans et de partitions, un bureau et puis un piano. Objet fort étrange pour ces contrées. D’ailleurs, il le montra du doigt.

« Mes parents l’ont ramené d’un de leur périple, je crois. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu cette pièce sans cet objet. Ils m’ont mis devant très jeune. J’aime bien. »

Il mentait. C’était une véritable passion cachée. Son petit royaume intime. A chaque fois qu’il effleurait les touches de l’instrument, son cœur se suspendait, l’émotion le submergeait.
Une large fenêtre éclairait la pièce. La lumière était douce, presque blafarde.
Il planta son regard dans le sien, et de sa voix habituelle, douce, chaleureuse et grave :

« Cela te plaît ? »

Un sourire, sur son visage, doux, tendre.
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Une impression étrange s'empara de la jeune femme alors que Sagara répondait distraitement à ses questions. Distraitement ? C’est du moins ce qu’elle se força à croire. Face au feu et appréciant la chaleur que celui ci procurait, un frisson lui parcourut le dos. Elle ne se retourna pas tout de suite. Ses yeux fixaient les flammes sans vraiment les regarder, mais son esprit était ailleurs, en train de se demander pourquoi le silence semblait si lourd.
*J’ai quelques soucis à vivre avec moi même…* avait il dit, cette phrase l’intrigua.
Lorsqu'elle se retourna vers le chunin, quelque chose avait changé, mais elle ne s’attarda pas plus de quelques secondes sur son visage de peur que ses yeux ne trahissent quelques émotions.

« Ecoute, si tu veux, tu peux faire le déménagement dès ce soir, sinon tu peux le faire dès demain matin. Il n’y a pas de soucis. Par contre, je vais peut-être te montrer ta chambre. C’est notre ancienne chambre d’ami… Mais bon, comme tous mes amis habitent Yuki… ils viennent rarement dormir ici. »

Elle le suivit en pensant à ce qu’il venait de lui dire et en quelques pas il furent devant la chambre qu'elle habiterait et qui serait la sienne, du moins jusqu’au retour de Sagara. La jeune femme s’appuya contre l’embrasure de la porte aux côtés du Chunin. Une sérénité se dégageait de la pièce et Kikako esquissa un sourire léger en se forçant à rester concentrée sur la chambre et non sur l’homme qui se tenait à ses côtés. Ordonnée et aussi calme que le reste de la maison, la chambre était apaisante et avant même que l’homme ne prenne a nouveau la parole, son regard s’arrêta sur un objet qu’elle ne connaissait pas, et assez imposant, alors que Sagara le montrait du doigt.

« Mes parents l’ont ramené d’un de leur périple, je crois. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu cette pièce sans cet objet. Ils m’ont mis devant très jeune. J’aime bien. »

La jeune fille resta quelques secondes à fixer l’objet. Il l’intriguait, elle n’en avait jamais vu, ou du moins elle ne s’en souvenait pas. Le quittant des yeux elle se retourna légèrement pour demander qu’elle utilité il pouvait bien avoir, mais elle ne dit rien. Ses yeux avaient rencontré les siens et sa question resta suspendue.

« Cela te plaît ? »

Avait-il fait exprès de prendre une voix charmeuse, ou bien n’avait elle pas encore comprit qu’elle l’était depuis le début…

« Je pense que je vais m’installer des ce soir. » Un léger sourire s’esquissa sur ses lèvres.
« En réalité, je n’ai pas d’affaire à déménager. Si ce n’est mon sac qui est déjà dans l’autre pièce… » dit elle comme si elle reprenait conscience de la réalité. Elle n’avait rien prit en partant de chez elle. Toutes ses affaires avait été réduit en cendre, comme la maison qu’elle avait brûlé…
« Je ne suis pas Yuki… » elle s’interrompit dans sa phrase se souvenant qu’il était l’un de ceux qui l’avait trouvé au pied de l’arbre.

« Mais vous le savez déjà… »

Nerveusement, kikako passa sa main gantée de rouge dans ses cheveux ébènes, soutenant le regard a la fois perçant et profond…
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Il détourna son regard. Il ne savait pas ce qu’il voulait. Il le posa sur la pièce et sur cet objet.

« Très bien… Dans ce cas, je vais te montrer la salle de bain et puis la cuisine, comme ça tu auras une idée un peu plus précise du fonctionnement de la maison. »

Il passa devant elle. Les yeux perdus dans le vide. Il savait qu’il n’était plus la même personne que celle qui avait invité Kikako. Il se demandait pourquoi. Qu’avait bien pu provoquer ce changement. Soupir intérieur. A proximité de la chambre d’ami, en revenant sur ses pas, il y avait la salle de bain. Une baignoire trônait là, avec la douche extérieure sur du marbre. Le bain était toujours remplis d’eau et d’herbes diverses. Il ne se lavait pas dans la baignoire, il l’utilisait pour toutes sortes de soins. Pour se relaxer, une fois propre.
La douche était située à côté. Aucun rideau, aucune protection, juste un écoulement au pied du pommeau.

« Pour réchauffer l’eau du bain, je mets généralement une bouilloire à chauffer dans la cuisine et j’ajoute de l’eau bouillante. Je le fais avant de commencer à me laver sous la douche. Et une fois fini, l’eau a suffisamment refroidi pour que je puisse m’y relaxer. Tu verras, il y toutes sortes d’herbes, de plantes médicinales, d’onguent… Tu devrais facilement trouver ton bonheur dedans. Tu peux les utiliser bien sûr. »

Sagara fixait la salle, un léger sourire au bord des lèvres. Il se tourna en direction de Kikako pour voir une expression sur son visage. Ou peut-être une réponse.

« Viens, je vais te montrer la cuisine également. »
Ils remontèrent le couloir. Et arrivèrent presque en face du salon.
« Voilà. Comme tu peux voir, il y a un frigo, et puis tout un tas de boîtes, d’étagères avec des épices et autres. Il y a de quoi faire. Je pense par contre, que tu devrais faire quelque courses… je ne serai pas revenu avant que le frigo soit vidé. Il y bien quelques provisions… mais cela ne suffira pas je pense, à te nourrir jusqu’à mon retour. Après, je prendrai en charge la nourriture. Mon salaire étant bien supérieur au tien, de toute façon. »

La table en bois de la cuisine ornait l’ensemble de sa sobre présence, quelques tabourets étaient disposés ici et là, ainsi qu’une chaise en bois. Une plaque permettait de chauffer les poêles et les casseroles, se trouvant dans les différents placards.

« Il y a un stock de baguettes périssable également. J’ai aussi des couverts… Je mange avec les deux. J’aime bien. Cela dépend du type d’aliments en fait. »

Il retourna dans le salon. Le fait d’avoir présenté sa maison, l’avait légèrement détendu.
« Si tu souhaites emprunter d’autres affaires… il y a celles de ma mère qui sont encore là. Je n’y ai pas touché. Il faudrait que je le fasse d’ailleurs. Que je range. Mais bon. Enfin, je sais bien que cela n’est pas de la dernière mode. Mais j’ai souvenir qu’elle avait de très beaux kimonos. Et puis sans doute d’autres vêtements. Maintenant si cela te gêne, je comprendrai. »

Il se tut. Il ne savait pas trop quoi dire.

« Tu as faim ? Tu as peut-être envie de ranger tes affaires ? Tu n’as peut-être pas fait attention mais il y a une commode juste à côté de la bibliothèque. Je pense que ce sera suffisant pour ranger tes affaires. »
Il parlait pour masquer le silence inconvenant qui aurait pu s’installer.
« Cela se passa bien les cours à l’Académie sinon ? C’est Wei, ton sensei à ce que j’ai pu voir ? Il est bien ? »
Questions banales… mais il fallait bien lancer la conversation.
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Re: La maison de Sagara Toshiro

Message par Kikako Mitsumasa »

Il détourna le regard et Kikako réprima une furieuse envie de soupirer. Ainsi continuait la visite de la maison. Elle n'avait pas spécialement envie de voir la suite. Elle aurait tout le temps plus tard, mais elle ne dit rien et le suivit jusqu'à la salle de bain. Quand il ouvrit la porte pour la laisser voir la pièce, ses yeux s'agrandirent légèrement sous l'effet de la surprise et du ravissement. Un bain ! La jeune femme entre dans la salle de bain.

« Pour réchauffer l’eau du bain, je mets généralement une bouilloire à chauffer dans la cuisine et j’ajoute de l’eau bouillante. Je le fais avant de commencer à me laver sous la douche. Et une fois fini, l’eau a suffisamment refroidi pour que je puisse m’y relaxer. Tu verras, il y toutes sortes d’herbes, de plantes médicinales, d’onguent… Tu devrais facilement trouver ton bonheur dedans. Tu peux les utiliser bien sûr. »


La voix grave de Sagara dans son dos la sortit de sa contemplation et un sourire en coin s'afficha sur ses lèvres. Qu'est ce qu'elle n'aurait pas donné pour délaisser son kimono, là maintenant, et se plonger dans ce bain ! Ses yeux balayèrent rapidement le reste de la salle de bain et son sourire s'agrandit légèrement, on aurait même pu croire innocemment. La douche était pour ainsi dire...vide. Pas de rideaux, pas de protection. Une douche aussi aurait fait l'affaire. Se rendant compte de ce qu'elle était en train de penser, Kikako essaya de perdre ce sourire et de reprendre une allure neutre.

"Cette salle de bain est assez ...originale ! J'aime ce qui sort de l'ordinaire."
Elle se retourna en prononçant ces mots. Lui aussi c’était retourné. Etait il curieux de voir sa réaction face à cette pièce. Toujours ce sourire au lèvres elle sortit de la pièce alors qu’il lui disait :

« Viens, je vais te montrer la cuisine également. »

La cuisine se révéla être moins surprenante, mais aussi bien aménagée. Elle acquiesça de la tête lorsque le Chunin lui conseilla de faire quelques course, et la visite se termina dans le salon. La jeune femme se sentit quelque peu plu à l’aise qu’au départ.

« Si tu souhaites emprunter d’autres affaires… il y a celles de ma mère qui sont encore là. Je n’y ai pas touché. Il faudrait que je le fasse d’ailleurs. Que je range. Mais bon. Enfin, je sais bien que cela n’est pas de la dernière mode. Mais j’ai souvenir qu’elle avait de très beaux kimonos. Et puis sans doute d’autres vêtements. Maintenant si cela te gêne, je comprendrai. »


Le mot kimono fit pétiller ses yeux. C’était un vêtement qu’elle affectionnait beaucoup.

« J’emprunterais bien un de ces kimonos…Juste un, le temps d’aller m’en acheter ici. J’alternerais avec celui que je porte en attendant. Et si vous voulez je pourrais m’occuper en contre partie de mettre de l’ordre dans les affaires de votre mère. A moins que vous ne préféreriez qu’une inconnu y touche ! Ce qui serait tout a fait compréhensible. »

Le ménage n’était vraiment pas une activité qu’elle affectionnait, tout comme le rangement, mais il lui offrait tout de même un toit ou dormir et un confort certain !

S’asseyant a nouveau il lui demanda :


« Tu as faim ? Tu as peut-être envie de ranger tes affaires ? Tu n’as peut-être pas fait attention mais il y a une commode juste à côté de la bibliothèque. Je pense que ce sera suffisant pour ranger tes affaires. »
« Cela se passa bien les cours à l’Académie sinon ? C’est Wei, ton sensei à ce que j’ai pu voir ? Il est bien ? »


Elle jeta un coup d’œil a son sac et sourit.

« Je pense que la commode suffira amplement. Pour ce qui est de manger..Je ne refuserais pas un fruit ? Ou n’importe quoi de léger…Pour ce qui est des cours a l’académie, ça me plaît. Je ne suis pas spécialement douée, mais je m’en sort. Wei-chi est bien mon sensei…Il est étrange parfois … mais ça va. »

Elle se leva en tout en parlant, se disant qu’après tout elle n’allait pas le déranger, en plus de venir s’installer chez lui, et qu’elle était assez grande pour se servir à manger sans le déranger.

"Quand partez-vous déjà ? Et pour combien de temps? " dit elle par dessus son épaule en se dirigeant vers la cuisine. Elle ne demandait pas ça, car elle avait hâte de se retrouver seules dans cette grande maison, au contraire et après avoir posé la question elle espéra qu'il ne l'avait pas prit dans ce sens...
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Message par Sagara Toshiro »

« Non, non cela ne me dérange pas que tu touches ses affaires. De toute façon, il aurait bien fallut que je le fasse un jour. »

La scène se poursuivit. Elle mentionna le fait que Wei paraissait étrange. Il ne put réprimer un léger rire. Et alors qu’elle se rendait dans la cuisine pour se servir. Toshiro reprit la parole.

« Oui c’est le moins que l’on puisse dire. Il est étrange et versatile. Tu sais qu’il m’a attaqué lorsqu’on tentait de te ramener… »Il sourit en se remémorant la scène. Il se souvint qu’il avait été prêt à le tuer ce jour-là.
« Mais oui, je te l’ai dit la première que nous nous sommes vus… en étant tous les deux conscients :mrgreen: . Je radote, je deviens sénile. »
Un petit rire jaillit d’entre ses lèvres. Il fixait sa tasse de thé vide et attendit le retour de Kikako de la cuisine.
« Il est complexe comme personne. Comme tout un chacun sans doute… Mais chez lui, il y a cette impression d’être déjà mort qui surgit à chaque fois que je discute avec lui. Il semble me parler d’un autre endroit. Il ne paraît pas présent dans la même pièce que vous lorsqu’il vous parle. Il y a quelque chose de mort dans son esprit. Cela le contamine chaque jour un peu plus à mon avis. »
Il observa Kikako et tenta de lui sourire afin de la rassurer quelque peu.
« Il ne vivra pas vieux, je pense. Trop de fantômes le pourchassent… Du moins c’est le sentiment que j’ai. »
Sagara semblait de nouveau à l’aise dans sa propre maison. La gêne de tout à l’heure s’était estompée.
« Je vais me refaire du thé, si tu en veux serre toi, je vais faire du rab. » Il se dirigea dans la cuisine, remplaça les herbes et mit l’eau à chauffer. Entretemps il revint s’asseoir dans le salon.
« Je pars demain matin. Quant à la durée, je n’en ai vraiment aucune idée. Le temps d’aller à Konoha, d’y passer quelques temps et de revenir… Je sais pas… 1-2 mois peut-être. Peut-être plus. »
L’eau bouillit, en quelques pas Toshiro partit puis revint dans la foulée et se servit à nouveau du thé.
« Excuse moi de revenir sur ce sujet… mais il a quand même dû t’arriver de sacrés galères pour qu’on te retrouve dans cet état au milieu de nulle part… avec si peu d’affaires en plus. »
Il souriait sincèrement, toujours ce sourire fin et délicat.
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Re: La maison de Sagara Toshiro

Message par Kikako Mitsumasa »

Kikako sourit légèrement avant de se lever pour aller à la cuisine :

"Dans ce cas je m'occuperais de ses affaires alors ! Ce sera la moindre des choses."

Alors qu'elle jetait un coup d'oeil au frigo à la recherche de fruits ou de quelque chose de léger à manger, ils parlèrent de Wei-chi et lorsque Sagara reprit la parole, la jeune femme se redressa, une pomme à la main et l'air intrigué. (s'il y a des pommes.)
« Oui c’est le moins que l’on puisse dire. Il est étrange et versatile. Tu sais qu’il m’a attaqué lorsqu’on tentait de te ramener… »
« Mais oui, je te l’ai dit la première que nous nous sommes vus… en étant tous les deux conscients :mrgreen: . Je radote, je deviens sénile. »


"Sénile ? " reprit -elle en esquissant un petit sourire amusé.
Elle ne se souvenait pas de cet épisode, comme du reste d'ailleurs, mais plus inquiétant c'est qu'elle ne se souvenait même pas quand Sagara le lui avait dit. La première fois qu'ils s'étaient vu avait il dit ? Donc devant l'académie. Peut être ne s'en souvenait-elle plus parce qu'elle ne connaissait pas bien encore son professeur et que le nom de Wei-chi ne l'avait pas marqué. Mais les faits étaient les même. Pourquoi avait-il attaqué Sagara ? Le petit rire du chunin la sortit de sa rêverie et elle revint s'assoir au salon avec lui, alors qu'il continuait dans sa lancé :

« Il est complexe comme personne. Comme tout un chacun sans doute… Mais chez lui, il y a cette impression d’être déjà mort qui surgit à chaque fois que je discute avec lui. Il semble me parler d’un autre endroit. Il ne paraît pas présent dans la même pièce que vous lorsqu’il vous parle. Il y a quelque chose de mort dans son esprit. Cela le contamine chaque jour un peu plus à mon avis. »

Assise en face de lui, la jeune femme ne savait quoi penser. Ce que lui disait Sagara ne la rassurait guère. Elle était encore tombée sur un professeur pas très normal...
*J'aurais dû m'y attendre en fin de compte...* pensa-t'elle avec une certain pessimisme.

« Il ne vivra pas vieux, je pense. Trop de fantômes le pourchassent… Du moins c’est le sentiment que j’ai. »
Toujours avec cet air surpris et légèrement intrigué, Kikako, resta immobile à fixer Sagara les lèvres entre-ouvertes, prête a croquer dans son fruit. Elle ne voyais pas ce qu'il aurait pu rajouter de pire avant qu'il ne reprenne la parole... Maintenant elle voyait !

* Trop de fantômes le pourchassent? Aurait -il commis quelques crimes? * se demanda t'elle.

En sachant qu'il parlait de son professeur et en sachant qu'elle devrait passer encore une ou plusieurs années sous sa tutelle, elle commençait à se poser de sérieuses questions. D'ailleurs il ne lui avait toujours pas rendu son sabre et il faudrait qu'elle pense à le lui demander au prochain cours, donc mardi si elle se souvenait bien de son emplois du temps. Après tout, il ne lui avait pas semblait si spécial que ça pendant l'unique cours qu'elle avait eu avec lui ! Elle avait même réussi à acquérir une technique grâce à lui, sa première technique !

Le chunin se leva et se dirigea à son tour vers la cuisine, pour préparer à nouveau du thé et Kikako se décida enfin à croquer dans son fruit. Qu'est ce qu'elle aimait ça! Cela faisait quelque temps qu'elle n'avait rien mangé de frais et ce fruit la ravie. D'un regard discret, elle suivit Sagara jusqu'à ce qu'il atteigne la cuisine et fit mine de regarder sa tasse lorsqu'il revint au salon entre temps.

« Je pars demain matin. Quant à la durée, je n’en ai vraiment aucune idée. Le temps d’aller à Konoha, d’y passer quelques temps et de revenir… Je sais pas… 1-2 mois peut-être. Peut-être plus. »

Kikako s'immobilisa a nouveau et releva la tête, laissant tomber l'observation approfondie de la tasse. 1 ou 2 mois ? Voire plus ? Mais c'était énorme. De plus il partait le lendemain !

"Ah...demain..." dit elle simplement en espérant avoir réussi à dissimuler sa surprise...Sa surprise ou sa déception ? Déception aurait été plus juste.
La jeune femme posa son fruit sur la table en évitant le regard du chunin de peur qu'il ne comprenne la raison de ce changement de comportement et celui-ci se leva pour aller chercher l'eau.
Kikako soupira. Il partirait donc le lendemain et il ne reviendrait pas avant plusieurs mois...Encore plusieurs mois à passer seule. Kikako s'en voulut à elle-même de réagir de la sorte. Elle ne le connaissait presque pas et voila déjà qu'elle réagissait comme s'il s'agissait d'une personne qu'elle connaissait de longue date. Plissant légèrement les yeux, elle passa sa main gantée dans ses cheveux et reprit une allure sereine.
Sagara revint avec l'eau et elle lui tendit polimment sa tasse pour qu'il se serve, les yeux toujours rivés sur l'objet.

« Excuse moi de revenir sur ce sujet… mais il a quand même dû t’arriver de sacrés galères pour qu’on te retrouve dans cet état au milieu de nulle part… avec si peu d’affaires en plus. »

Kikako reposa la tasse et tendit la sienne. Elle ne prit la parole qu'une fois servie, ses yeux perdus dans le vague.

" Je suis partie de chez moi très précipitamment, trop même. Je ne mentais pas l'autre jour devant l'académie à propos de ce que je vous ai raconté. J'ai en quelques sortes...fugué arpès que ma maison ai brûlé."
Ces mots lui écorchèrent la bouche. Non, sa maison n'avait pas brûlé, elle l'avait brûlé. Instinctivement, elle réajusta ses gants rouges, et elle leva les yeux vers lui :

" Tout n'a pas été facile pour moi à K.... dans mon ancien village, et j'ai donc décidé un jour de le quitter et ainsi que le peu de famille qui me restait. C'était de la pure folie et j'ai eu de la chance. J'ai erré pendant quelques temps et j'ai finis par ne plus savoir ou j'étais, ni même où aller quand je me suis fait surprendre par une tempête de neige. Je ne suis pas habitué à de telles températures ! Je n'ai pourtant pas voulu rebrousser chemin, en me disans naïvement que ça allait se calmer, mais lorsque j'ai réalisé que je n'arrivais plus à avancer, j'ai voulu revenir sur mes pas. Mais le vent avait effacé toutes traces de mon passage et c'est là que j'ai apperçu l'arbre... Je ne voulais pas m'endormir, mais il faut dire que le froid ici est très persuasif !" finit-elle avec un petit rire sans joie, presque moqueur sans le quitter du regard.
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Sagara Toshiro
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Message par Sagara Toshiro »

Sagara écoutait avec attention la jeune femme. Il buvait ses paroles avec autant d’avidité que son thé. Il appréciait le son de sa voix. Il n’aurait pas su dire pourquoi mais au fond de lui, elle le rassurait. Il la laissa finir. Il but tranquillement son breuvage, perdu dans ses pensées. Toshiro posa sa tasse et fixa la jeune femme.

« C’est étrange comme histoire. Moi, qui n’ai plus de famille, j’ai dû mal à imaginer que l’on puisse la quitter aussi facilement… » Il laissa sa phrase en suspens posant son regard sur Kikako avant de le détourner en direction du jardin. « Tu as dû souffrir pour en arriver à une telle extrémité… Ta famille te maltraitait-elle ? Je sais que cela peut paraître étrange comme question… mais je ne parviens pas à imaginer quelle raison supérieure pourrait pousser quelqu’un à détester à ce point sa famille pour partir ainsi, sans retour possible… A moins que ta fugue n’était qu’un simple avertissement. Un message envoyé à ta famille… Tu souhaitais partir définitivement ? »
Sa voix toujours douce emplissait la pièce de sa sonorité mélancolique.
« Je sais, je suis trop curieux. Mais c’est dans ma nature. »
Il esquissa un léger sourire avant de reprendre. « J’ai besoin de comprendre, de connaître les gens. Lorsque je t’ai aperçu au pied de l’arbre, j’ai eu comme un choc. Non… pas vraiment un choc. Comment dire. Je me demandais ce qu’une jeune fille aussi gracieuse pouvait bien faire dans un endroit aussi implacable. Quelle histoire personnelle avait pu l’amener à atterrir au pied de cet arbre enneigé. »
Toshiro se tut. Laissant les bruits extérieurs briser le silence s’installant dans la pièce. Il fixait Kikako, l’esprit plein de confusion.
« J’espère que tu te plairas ici. »
Sagara retira ses lunettes.
« Ce ne sont pas de lunettes de vue. Je m’en sers pour contrer certains jutsus… mais j’ai besoin de maîtriser une technique pour qu’elles soient pleinement efficaces. Ce qui n’est pas encore le cas mais j’essaye de m’habituer à leur présence. Je n’aime pas spécialement porter ces lunettes, je trouve ça lourd. »

Il ramena sa tasse dans la cuisine et jeta le trognon à la poubelle.
« Si tu as besoin d’aide pour apprendre ou maîtriser un jutsu, je serai prêt à t’aider si tu le souhaites. Enfin… si je reviens bien sûr. »
Il demeura songeur quelques instants.
« Je peux te confier quelque chose… A propos de cette mission… Pour la première fois de ma vie… je crois que j’ai peur de mourir. Peur de perdre ce que j’ai ici… »
Son regard balaya le salon avant de se poser sur Kikako. Un rire nerveux jaillit de sa bouche.
« Excuse moi, ce n’est pas le genre de choses que l’on doit dire à une fille que l’on voit pour la première fois ! »
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Re: La maison de Sagara Toshiro

Message par Kikako Mitsumasa »

Une fois son petit discours terminé, elle eut comme l'impression d'avoir dévoilé quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Son passé la tourmentait déjà trop dans son présent, pour qu'elle se permette d'en parler ainsi. Cependant, en parler à Sagara la soulageait presque. Etait-ce le fait d'en parler à quelqu'un tout simplement ou le chunin plus en particulier ? Cette question lui vint à l'esprit tellement naturellement qu’elle se surprit elle-même. Son regard s'était encore perdu dans le vague alors qu’elle se questionnait mais elle put sentir celui de l'homme se poser sur elle avant de se poser sur son jardin comme il laissait sa phrase en suspens. Puis il ajouta tout de même :

« Tu as dû souffrir pour en arriver à une telle extrémité… Ta famille te maltraitait-elle ? Je sais que cela peut paraître étrange comme question… mais je ne parviens pas à imaginer quelle raison supérieure pourrait pousser quelqu’un à détester à ce point sa famille pour partir ainsi, sans retour possible… A moins que ta fugue n’était qu’un simple avertissement. Un message envoyé à ta famille… Tu souhaitais partir définitivement ? »

Un frisson la parcourut. Sa voix...Elle était certaine que cela venait de sa voix, mais elle préféra croire que ce frisson venait du sujet dont il parlait plutôt que de sa voix douce. Elle espéra au passage qu'il ne l'avait pas remarqué quand il reprit à nouveau :
« Je sais, je suis trop curieux. Mais c’est dans ma nature. »
Kikako se risqua à le regarder alors qu’il esquissait un sourire qui la destabilisa :
« J’ai besoin de comprendre, de connaître les gens. Lorsque je t’ai aperçu au pied de l’arbre, j’ai eu comme un choc. Non… pas vraiment un choc. Comment dire. Je me demandais ce qu’une jeune fille aussi gracieuse pouvait bien faire dans un endroit aussi implacable. Quelle histoire personnelle avait pu l’amener à atterrir au pied de cet arbre enneigé. »

Gracieuse...Le mot lui fit plaisir et l'aurait certainement fait sourire s'il n'avait pas été utilisé dans un sujet qui lui déplaisait. La jeune femme ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Elle ne savait pas quoi dire. Elle n'arrivait pas à répondre et ses yeux lui brûlaient. Elle baissa la tête et plissa les yeux. Elle devait dominer ses émotions. Elle avait toujours su le faire, alors pourquoi à présent était t-elle dans un état pareil ! Les yeux rivés sur ses mains gantées, elle s'aperçut que celles-ci tremblaient et elle les croisa pour que les tremblements cessent.

"La famille...On ne la choisit pas. Le destin non plus. Tout peut aller à merveille et...en une seule petite seconde...tout peut basculer."

Le dernier regard de terreur que sa soeur lui avait lancé s'imposa à elle et elle ferma calmement les yeux pour le chasser.

" En réalité, il ne me reste que mon père...du moins s'il est encore en vie. Le reste de ma famille n'existe n'est plus. Tous sont morts indirectement par ma faute. Ma mère, ma petite sœur, et sa mère… Je n'étais pas maltraité, je n'étais pas à ma place là-bas et lorsque je suis partie c'était sans retour possible. Un retour dans mon village est impensable. Je suis haï là-bas autant par mon père que par son entourage. Pourquoi y retournerais-je ? "

Elle avait eu peur de craquer en racontant tout cela, mais elle se rendit compte que c'était de la haine qui émanait d'elle et non plus de la tristesse. Une goutte arriva à ses lèvres et il lui fallu quelque secondes pour comprendre qu'il s'agissait d'une larme. Elle l'essuya rageusement et se sentit stupide. Cet homme allait partir le lendemain en lui confiant sa maison et voila qu'elle se faisait passer pour une gamine ne sachant pas gérer ses émotion et pleurnicharde par dessus tout. Elle ne voulait pas donner l’impression de s’apitoyer sur son sort et avoir l'air faible, mais après tout c'est peut-être ce qu'elle était. Elle s'interdit de penser de telles choses et releva la tête, la visage plus serein.
Un silence gênant, du moins pour elle, s'était installé et elle s'attarda quelques secondes sur Sagara dont les yeux verts intenses la fixaient.

« J’espère que tu te plairas ici. »

Elle aimait bien ce regard profond qu'il avait quelque fois, même si celui-ci ne la mettait pas toujours à l'aise, et un sourire sincère étira doucement les lèvres de la jeune fille qui n'ajouta rien. Elle le vit retirer ses lunettes alors qu'il lui expliquait qu'elles ne lui servaient pas pour la vue mais plutôt pour contrer certains jutsus. Une expression de surprise se peignit sur son visage. Il ne portait donc pas de lunettes. Elle fouilla sa mémoire pour chercher s'il les avait déjà lorsqu'elle l'avait rencontré pour la première fois devant l'académie, mais elle fut incapable de s'en souvenir.
Sans elles, il avait une autre allure, se dit elle en s'attardant peut être un peu trop sur les traits de son visage.
Il se leva, sa tasse à la main et ramassa son trognon avant qu'elle n'ai le temps de la faire. Kikako n'avait pas encore touché à son thé et en profita pour boire quelques gorgées de la boissons tiède à présent.

« Si tu as besoin d’aide pour apprendre ou maîtriser un jutsu, je serai prêt à t’aider si tu le souhaites. Enfin… si je reviens bien sûr. » entendit-elle de la cuisine et elle se figea, sa tasse à la main. S'il revenait ? Qu'entendait-il par là? Le début de sa phrase l'avait ravi, mais la fin l'avait en contre-partie glacé. Doucement elle posa sa tasse sur la petite table et se retourna vers lui. Il semblait songeur et nullement inquiet, ce qui eut pour effet de calmer les craintes de la jeune femme. Cependant elle avait tort. Ses craintes étaient réelles.

« Je peux te confier quelque chose… A propos de cette mission… Pour la première fois de ma vie… je crois que j’ai peur de mourir. Peur de perdre ce que j’ai ici… »

Elle ne retint qu'un mot alors que ses yeux s'agrandissaient légèrement. Mourir. C'était évident en fait. Elle n'avait pas fait le rapprochement entre "mission" et "possibilité de mourir" lorsqu'il lui avait dit qu'il partait en mission justement. Et dire que de son côté elle s'était plaint intérieurement de se retrouver seule encore pendant plusieurs mois...C'était égoïste de sa part! Elle n'avait même pas pensé à ce que lui pouvait ressentir. Contrairement à elle, s'il était devenu ninja, c'était certainement pour défendre son village, les gens qu'ils appréciaient de ce village ainsi que toutes choses qui en faisaient parti. Et pour ces choses là, il devait être prêt à mourir. Mais être prêt à mourir ne voulait pas dire, ne pas avoir peur de mourir.
Kikako qui s'était retourné lorsqu'il lui avait parlé, s'assit à nouveau correctement, lui tournant ainsi le dos, son visage affichant une expression étrange.De l'angoisse, de la compassion, de la culpabilité peut-être. Elle n'en savait rien... Elle sentit son regard et son rire, quelque peu nerveux, lui parvint :

« Excuse moi, ce n’est pas le genre de choses que l’on doit dire à une fille que l’on voit pour la première fois ! »

A son tour un petit rire sans joie secoua ses épaules :

"Je n'avais même pas réalisé ce que cela impliquait pour vous, cette mission, et je ne sais pas tellement quoi vous répondre. Si vous partez...demain...c'est sans doute pour ce village que vous le faites ainsi que pour les personnes et les choses qui appartiennent à ce village depuis de nombreuses années et que vous avez peur de perdre. Et c'est plus que respectable et admirable. Je me doute bien que ce ne sont pas ces paroles qui vous ôteront ces peurs..."

Elle se leva en prenant sa tasse qu'elle finit et l'apporta à son tour à la cuisine en tapotant légèrement son kimono pour qu'il reprenne ses plis habituels. D'ailleurs il fallait vraiment qu'elle pense à en changer et à en mettre un moins coloré, ou du moins comportant moins de couleurs différentes.
Elle repensa à ce qu'elle venait de dire. Peut-être avait-elle dit une bêtise au final. Peut-être n'y allait-il pas volontairement , mais par obligation... Elle se mordit la lèvre inférieur en oubliant un court moment tout ce qui l'entourait et l'endroit où elle se trouvait. Et voila, une bêtise de plus, se dit elle en passant devant lui pour poser sa tasse avec la sienne. Elle attendit avec une certaine appréhension la réaction qu'il aurait par rapport à ce qu'elle venait de dire sans réfléchir .
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Re: La maison de Sagara Toshiro

Message par Sagara Toshiro »

HRP : Je m'excuse platement pour le temps indécemment long avant que je ne poste ma réponse :oops: . Cela ne se reproduira pas ^^.

« Quel imbécile je fais ! »Un rire sonore troubla la quiétude de la pièce.
« Je ne crains pas la mort. J’ai eu un petit moment de faiblesse mais c’est déjà loin. La crainte de ma propre mort est née de la dichotomie entre mes convictions et la politique de ce village. En tant qu’étudiante et nouvelle arrivante tu n’as sans doute pas conscience des puissances qui sont en jeu. Mais pour revenir à la crainte de la mort, dans mon propre cas, je méprise cette poussière me constituant. Mon âme est immortelle car dans le cœur de chaque être que j’aurai croisé demeurera le souvenir de ma personne et rien ni personne n’ôtera cette vie indépendante que je me suis donné à travers les siècles, à travers les âges, à travers les cieux. Craindre la mort, c’est craindre la vie ! C’est se réfugier perpétuellement dans sa carapace. Tu as fui ta famille, tu as choisi de prendre en main les rênes de ta propre destinée. Tu aurais pu mourir dans le froid implacable de nos contrées. La chance t’a sourit. Ce sourire avait mon visage, celui de Kenji, celui de Ryo et celui de Wei. »

Son corps semblait tendu comme un élastique prêt à rompre. Ses yeux brillaient d’une lueur qu’il avait cru étouffée par le flot de la vie.

« Sais-tu pourquoi j’ai souhaité que tu viennes habiter ici ? Toi, cette inconnue que je n’ai croisé que deux fois. Toi, cette endormie, toi, cette gracile jeune femme au teint blafard et aux lèvres carmin ? …
Je ne souhaitai plus être seul. Je n’aime pas la solitude. Je la rejette de tout mon être. Je ne crois qu’au contact entre les Hommes, seul ce contact permet d’évoluer, de se nourrir intellectuellement. Un homme seul, ne se nourrit que de sa propre pensée et s’enferme dans ses convictions comme dans un cachot. Il se jette dans la prison de sa pensée et ne peut plus s’échapper. Je sentais que cette voie me guettait. A force de perdre mes amis, à force de ne pouvoir m’entraîner que tout seul, à force de vivre ici. »


Il se tut, l’espace d’un instant, plongeant son regard émeraude dans celui de la jeune fille après avoir jeté un coup d’œil circulaire sur la pièce.

« Et puis, tu possèdes une personnalité touchante. Je ne te connais que peu et je ne sais si nous avons les mêmes goûts en tout… Mais justement ! Je souhaite te découvrir… découvrir d’autres horizons. Cette mission est une aubaine, pour la première fois je vais sortir de mon village… Et à mon retour, tu seras là. Nous apprendrons à nous connaître. J’espère que tu seras heureuse ici. »

Un fin sourire illumina son visage. Il s’approcha de Kikako et posa ses lèvres contre les siennes. Lorsqu’il se recula, il s’attendait à deux éventualités. Soit, elle lui retournerait son baiser… dans ce cas... et bien tant mieux, sa joie serait incommensurable. Soit, elle lui retournerait une claque. Un Kawarimi avec une chaise alentour serait donc le bienvenu… Il fallait parer à toute éventualité.
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Re: La maison de Sagara Toshiro

Message par Kikako Mitsumasa »

Lorsque le rire de Sagara retentit dans la pièce, la jeune femme retint un soupire de soulagement. Elle avait vraiment eu peur d'avoir dit une chose qu'elle n'aurait pas dû dire. Elle sourit à son tour alors qu'il continuait dans sa lancé. Ainsi il ne craignait pas la mort car la craindre c'était craindre la vie.

Voila une idée étrange mais pas si étrange que ça au fond quand on y réfléchissait. Elle par contre, avait craint la mort lorsqu'elle s'était retrouvée au pied de cet arbre, alors qu'elle sentait le froid prendre petit à petit possession de son corps. Lorsque sa soeur avait glissé dans le rivière aussi elle avait craint la mort et n'avait même pas été capable de l'affronter pour sauver un être qu'elle aimait.
Soudain, elle se sentit tellement inférieure au chunin et tellement honteuse. Non ce n'était pas le la honte, mais plutôt du mépris. Elle méprisait ces réactions là, ces peurs qui l'obligeaient à réagir de la sorte. Elle avait fui. Mais était-ce vraiment pour prendre les rênes de sa destinée ou pour fuir la mort quasi certaine qui l'aurait attendu si elle était restée là-bas ?

La voix de Sagara la sortit de ses pensées et sa dernière phrase acheva de la ramener à la réalité. A la dure réalité? Non au contraire, à une réalité plus douce que ce qu'elle avait connu jusqu'ici. Elle avait un toit, même si ce n'était que temporaire, dans un village où personne ne connaissait son passé...elle était en compagnie d'un homme qu'elle appréciait beaucoup. Trop peut-être ? Elle ne savait pas. Et puis elle suivait des cours maintenant et finirait par être utile à ce village, en retour de tout ce qu'il lui apportait.
En effet la chance lui avait enfin sourit en lui envoyant Sagara, Wei-chi et les deux autres hommes dont elle avait déjà oublié le nom, alors qu'elle redoutait la mort au pied de l'arbre.
Elle releva les yeux et fut surprise de voir qu'un changement s'était opéré sur le chunin. Mais elle ne sut dire lequel...
Elle pensait qu'un silence pesant allait suivre ce court monologue, mais comme pour lui donner tort, il reprit. Toujours debout à quelques pas de lui, elle préféra s'adosser au mur alors qu'elle eut l'impression que son coeur manquait un battement. Impression fort désagréable, car elle ne la contrôla pas.
A peine avait-elle retrouvé son calme que déjà son pouls s'emballait à nouveau et elle réajusta ses gants pour faire quelque chose de ses mains en entendant. Mais la concentration qu'elle s'était imposée laissa rapidement place à de la stupeur.

* Nous apprendrons à nous connaitre. J'espère que tu seras heureuse* répéta t-elle intérieurement *Il espère que je serais heureuse ici...*

Elle eut envie de rire, mais seul un sourire satisfait et sure se dessina sur ses lèvres. Elle releva la tête pour enfin affronter son regard, en dégageant d'un geste de la main machinal les quelques mèches qui lui étaient tombés devant le visage. Elle eut juste le temps d'apercevoir l'éclat émeraude de ses yeux, plonger dans les siens. Cependant elle ne vit pas son sourire fin mais elle le sentit sur ses lèvres chaudes, alors qu'il les pressait contre les siennes.
Un seul bruit suivit. Un bruit sec et retentissant. Celui de sa main gantée claquant sur la joue de Sagara.
Trop de sentiments contradictoires avaient surgit en elle et elle avait réagit sans même réfléchir. Elle se recula d'un pas, les yeux grands ouverts: elle venait de le gifler... Elle porta ses mains gantées à ses lèvres rouges en retenant l'exclamation de surprise qu'elle avait failli pousser. Elle le vit reculer aussi mais les mains de la jeune femme furent plus rapides que ses pensées comme si elle regrettait ce qu'elle venait de faire. D'un geste rapide, peut-être parce que instinctif, elle agrippa doucement le tissus qui recouvrait son torse, comme pour l'empêcher de trop se reculer et prenant conscience de sa réaction complètement contradictoire, elle eut envie de partir en courant, mais au lieu de ça, elle glissa ses mains jusqu'à sa nuque et dû se hisser sur la pointe des pieds en se pressant contre lui pour atteindre ses lèvres. Ce ne fut que lorsqu'elle sentit le coeur de Sagara battre, qu'elle prit conscience qu'elle était peut-être une peu trop pressée contre lui. Ce fut à son tour de reculer, retirant ses mains de la nuque du chunin.
Elle resta immobile quelques secondes avant de relever les yeux pour voir comment il avait réagis au final. Elle venait tout de même de le gifler et de l'embrasser la seconde d'après...Il y avait de quoi la mettre à la porte, même si ce n'était pas là ce qui lui faisait peur.

Elle avait dit à Wei-chi que rien ne la retenait à Yuki et que si elle devenait shinobi et s'enrôlait dans "l'armée ninja" de ce pays, ce ne serait que pour gagner de l'argent et pouvoir vivre tranquilement. Mais elle commençait déjà à croire que c'était faux...
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Re: La maison de Sagara Toshiro

Message par Sagara Toshiro »

Il n’exécuta pas le Kawarimi finalement. Pourquoi l’aurait-il fait ? Il le méritait. Qu’avait-il cru en agissant ainsi. A peine sentit-il le contact de la main gantée de Kikako sur sa joue, qu’il rougit de honte face à son acte insensé.

*Qu’est ce qui a bien pu me passer par la tête… Je n’arrive pas à me contrôler ?!? Tu la connais depuis quelques jours à peine, elle depuis quelques heures et tu croyais que… tu croyais…*
Il se sentit brusquement attiré. Son esprit, ses yeux, plus rien n’observait la scène et ce mouvement le ramena à la réalité. Ses lèvres se posèrent contre les siennes. Cela ne dura qu’un instant, qu’une seconde mais cette seconde s’éternisa dans l’esprit du Chunin. Kikako se recula, l’air penaude. Que pouvait-elle se reprocher. Sagara la fixa, l’air surpris, les yeux perdus dans le vide.

Il ne comprenait pas.
Il la fixa.

Puis, un petit rire nerveux s’échappa de sa bouche, brisant le lourd silence venant de s’installer. Alors, il s’avança vers elle, la prit doucement dans ses bras et se laissa emporter par la tiède quiétude de ce corps serré contre le sien, par la douce chaleur de ce corps serré contre le sien. Ses mains glissèrent le long de sa taille, remontèrent par ses épaules, caressèrent son cou et s’arrêtèrent au niveau de son visage. La serrant doucement, il rendit à nouveau ce baiser. Cette fois-ci, il dura plus longtemps. Le temps de se perdre, de se retrouver. Le visage éclairé par ce nouveau bonheur, Sagara prit à nouveau la parole :

« Décidemment, j’ai plein de raisons de revenir vivant de cette mission. »

A la base, c’était censé détendre l’atmosphère, pas sûr qu’il y parvînt.
Immobile, il tenait contre lui Kikako.

HRP : Wahou, désolé comment c’est court =S.
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