[Kiri-Team]Sur le bateau... la galère.

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Kohaku Mizunomaboroshi
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Message par Kohaku Mizunomaboroshi »

Soi Fon se mit à répondre à Waku en langage des signes, ce qui eut le don de le déstabiliser un peu. Ainsi donc le parlait-elle? Et mieux, elle le comprenait. L'enfant n'appréciait pas trop que quelqu'un usât avec lui de tel langage, il était muet mais pas sourd et au silence des signes préférait la vivacité des mots. Cependant, cela lui apprit deux choses: la première, Soi Fon avait compris qu'il était muet, etla deuxième, ils pourraient communiquer aisément. Il ignorait en revanche si Yoruichi connaissait ou non ce langage, mais comme c'était là une chose plutôt rare, il partit sur le principe que non. Peut-être avait-il tort, peut-être non,il était convaincu de son jugement.

Alors, il se leva, parce qu'il voulait mettre avec la jeune fille qui venait de retourner à l'avant du bateau les choses au clair. Il regarda Yoruichi d'un air un peu inquiet, comme s'il tenait à s'assurer qu'elle resterait là et ne s'en irait pas pour le laisser à nouveau seul avec Soi Fon. Il prit une grande inspiration, plus pour réprimer son envie de vomir que se donner du courage en fait, car il se sentait plus mal qu'effrayé. Mais il était vrai que la deuxième proposition n'y était pas pour rien non plus.

Doucement il s'approcha de la genin, et lui sourit d'un air confiant tout en lui faisant passer son message par le biais du langage des signes. Il aurait pu le faire par écrit, certes, mais cela pouvait être plus compromettant car impliquait des traces.

"Ne t'inquiètes pas je ne répèterai à personne que tu m'as poussé..Je sais que tu dois m'en vouloir pour ton ami , et que tu vas me détester maintenant, mais si je peux me faire pardonner dis-le moi et j'essaierai"

Son regard fixait ses doigts, car il n'était pas très assuré pour ne pas très souvent user de tel langage. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il n'avait pas cité le nom de Genzo, car il ne savait pas comment faire. Puis lorsqu'il eut fini, son regard se porta sur Yoruichi, comme pour s'assurer qu'elle était toujours là. Soi Fon n'oserait certainement jamais le pousser en la compagnie de quelqu'un d'autre, et d'un certain côté la présence de son amie le rassurait.

Il avait hâte d'arriver, à présent qu'ils se rapprochaient toujours du pays du feu. Plus de bateau, plus de risque d'être jeté par-dessus bord, il irait mieux et pourrait enfin se montrer utile.
Waku Namata, étudiant de Kiri
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Soi Fon
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Message par Soi Fon »

A peine avait-elle quitté le groupe que Waku vint la rejoindre. N’était-il donc pas possible d’être un peu tranquille ? Pourtant, de la tranquillité elle en avait déjà eut beaucoup durant le voyage et elle était reconnaissante pour cela. En revanche, elle était curieuse de savoir ce que lui voulait son camarade. Voulait-il la remercier une fois de plus ?
Doucement, elle se redressa et lui fit face. S’ils voulaient pouvoir communiquer, le mieux était qu’ils se voient, surtout dans un cas comme celui-ci.

Ce qui se passa alors la surprit un peu mais, après sa petite démonstration, il était normal qu’il lui réponde de la même manière.
Ce qu’elle ne pouvait pas savoir en revanche, c’était qu’il n’avait pas estimé son geste. Tout ce qu’elle voulait, c’était lui faire comprendre qu’il n’était pas obligé d’écrire pour se faire comprendre d’elle. Son intention n’était pas de le blesser et elle se doutait qu’il l’aurait entendue si elle le lui avait dit d’une manière plus conventionnelle.

Le jeune garçon enchaînait donc les signes et, Soi Fon qui bien qu’ayant discuté de cette manière de nombreuses fois eut du mal à comprendre le sens de la phrase de son camarade. Peut-être allait-il trop vite pour elle. A moins que ce ne soit les signes qui pour certains n’étaient pas utilisés tout les jours, du moins pas dans les conversations qu’elle avait échangée avec son amie.
Malgré cela, en se concentrant un petit peu, elle réussi à saisir le sens de la phrase, au moins en substance. Elle crut d’abord s’être trompée sur le sens. Ça ne pouvait être vrai, il prétendait qu’elle l’avait poussé. Ce n’était pas, il l’avait dit lui-même, il avait glissé, alors comment pouvait-il dire de tel choses à présent ?


*Mais qu’est-ce qu’il délire lui ? Sans doute une conséquence du choc.*

Et même s’il avait raison, elle, ne le savait pas et ces paroles dites en toute sincérités eurent le don de la blesser. Elle se retrouvée accusée par celui qu’elle venait de sauver. Qu’elle était donc cette vie injuste au point de transformer les sauveurs en assassins ?
Il lui en voulait encore pour son coup de la dernière fois, c’était cela n’est-ce pas ? Quel sale type, être si rancunier, il était horrible avec elle, la pauvre. Elle porta alors la main à sa bouche, réellement choquée parce qu’elle venait d’entendre. Elle ne chercha même pas à réfuter l’accusation ou à se venger. Cet acte innommable n’avait pas réussi à créer la haine en elle, à ce moment là, elle ne ressentait que de la tristesse. De la tristesse pour ce monde pourri où les bons sont injustement traités.
Un monde où être fidèle à son village est un crime, un monde ou sauver ses camarades l’est aussi. En bref, un monde dans lequel elle ne voulait pas vivre mais que faire d’autre. Sa chère mère comptait sur elle. Elle devait devenir une grande kunoichi pour elle et toutes les autres, mais, voudrait-elle encore de sa fille ? Kenji le lui avait dit, à présent, ils étaient tous des déserteurs. Comment accueillerait-elle la nouvelle ? Pourrait-elle seulement continuer à vivre dans ce monde pourri où sa garce de fille la trahit elle ? Elle qui avait tout donné pour la sortir du carcan social qui lui était destiné.

Sans un mot, sans un geste, elle tourna les talons et parti vers la cabine. Ils étaient bientôt arrivés et autant être prêt dès que possible. Mizu quant à lui trônait toujours sur sa tête mais, exceptionnellement, elle n’en avait que faire. En cet instant, rien ne comptait pour elle, on lui avait tout prit et elle, elle ne pouvait rien leur prendre.
Une fois dans la cabine, elle rassembla ses affaires et les fourras dans son sac avant de quitter la petite pièce aussi vite qu’elle y était entrée.

La fin du voyage, elle la passerait seule, à l’arrière du bateau, assise sur son sac avec un Mizu en travers des genoux. Cela aurait pu donner lieu à une scène encore plus triste sur la jeune fille seule et solitaire, il aurait même pu pleuvoir pour donner à la scène un côté encore plus dramatique mais, il faisait un temps radieux et ils étaient presque arrivés aussi, ce ne serait qu’une scénette.
De dialogue, il n’y en avait pas, juste des pensés et, c’était bien suffisant. Beaucoup de tristesse pour tout ce qu’elle avait perdu mais aussi de la haine pour tous ceux qui avaient contribués à ces pertes.


[HJ] : je précise que c’est ce que Soi Fon pense, moi de mon côté, j’en ais plus grand-chose à faire. En fait j’ai surtout sommeil XD
Soi Fon Shinshun junin de Kirigakure no sato, le plus mauvais caractère du pays de l'eau
Bonne. Mauvaise. Je suis la fille avec l'hiroi ken.
Kohaku Mizunomaboroshi
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Message par Kohaku Mizunomaboroshi »

Waku aussi attendait. Quoi au juste, c'était une bonne question. D'arriver, peut-être. ET ensuite? Qu'y aurait-il ensuite? L'inconnu, cet inconnu effrayant. Au moins il ne serait pas tout seul au milieu de nulle part. Des gens étaient avec lui, comme lui. Yoruichi, qu'il considérait à présent comme une amie, même s'il ne la connaissait pas beaucoup. Avec elle, il se sentait plus fort en face de Soi Fon, cette fille dont il craignait tant les représailles. Car il pensait que ce n'était que partie remise; lorsqu'il n'y aurait plus personne, il craignait qu'elle vînt se venger de lui, se venger d'avoir obéi. Pour l'instant elle était partie, à l'autre bout du bateau. Attendre, elle aussi, d'arriver sans doute, ou plutôt, pleine de doutes à propos de ce qui les attendrait une fois arrivés. Et puis il y avait Kenji, cet être qui avait été gentil avec lui, et qu'il aimait déjà beaucoup malgré le peu de temps passé avec. Quelque part, il lui rappelait Keyran, faire le mal afin de lutter pour le bien, des convictions qu'on a l'impression d'être seul à détenir, et puis il lui faisait confiance. peut-être avait-il raison, peut-être avait-il tort, mais il aurait été prêt à suivre Keyran jusqu'à la mort, alors pourquoi ne pas suivre Kenji jusqu'à l'étranger? Sans Kenji, il n'y aurait jamais eu de Waku sur ce bateau. Non, l'adolescent aurait continué à mener une vie tranquille, la routine, faisant tout pour faire plaisir à ses parents, attendant en silence une quelque reconnaissance, qui ne viendrait jamais, car les deux adultes n'avaient pas le temps pour cela, parce que le temps c'est de l'argent. Et venait Nagao. Nagao, il ne la connaissait pas beaucoup, mais Kenji l'aimait, et parce que lui aimait Kenji - certes d'une toute autre manière- il aimait Nagao aussi. Elle avait l'air douce, et fragile, pourtant ce n'était sans doute pas pour rien qu'elle était shinobi. Waku ne se fiait depuis longtemps plus aux apparences, il préférait essayer de lire en chacun, mais à vrai dire, il n'aimait pas effectuer de jugement, pour lui chaque être sur terre était une merveille, il y avait du bon en tous . Alors il ne savait pas. Que penser d'elle? Il l'aimait bien mais ne la connaissait pas assez. Pour l'instant il lui ferait confiance parce qu'il faisait confiance à Kenji, mais seul le temps lui permettrait de savoir quoi penser d'elle, et c'était pareil pour les autres. Misao? Il ne l'avait pas vue sur le bateau, à se demander si elle était vraiment à bord. Pourtant il lui avait semblé que si, elle était sans aucun doute restée en cabine. Et Kibito... Il se souvenait d'une remarque, la seule à son attention, qui l'avait blessé. Il ne lui en voulait pas pour cela, non, il avait eu raison. Réfléchir... Réfléchir mieux la prochaine fois. Cela paraissait un simple conseil, mais pour l'adolescent qui doutait encore à l'heure présente de son acte,cette remarque avait sonné comme une accusation. Il insinuait que son acte était irréfléchi. Mais Waku n'en avait pas tenu compte pour cela: il avait juste été un peu vexé, car Kenji lui avait dit qu'il avait bien agi, Kibito contredisait donc Kenji, et cela ne se faisait pas. Non, ce qui avait perturbé Waku, c'était plutôt...Qu'on pouvait prendre cela aussi comme une menace. Peut-être était-il trop sur la défensive, peut-être avait-il trop peur de mal faire, de déplaire aux gens. OUi, la prochaine fois Waku risquait d'être à la place de Genzo...et Kibito serait sans doute le premier à le tuer. Mais non. Waku ne trahirait jamais Kiri, ou plutôt, ne trahirait jamais kenji, et donc, sauverait Kiri malgré la trahison. Au fond, il n'était pas si mal loti que cela. Il était seul sans vraiment l'être. Et puis Keyran, Keyran veillait sur lui. Waku avait eu tres peur, son sabre avait failli tomber à l'eau lorsqu'il avait basculé. Mais tout allait bien, heureusement il l'avait bien attaché. Il se trouvait là seul sur le pont puisque Soi Fon s'était en allée, mais il faisait attention cette fois: il ne s'approcherait plus autant du bord, et on ne le pousserait plus, il se méfierait.

Nagao lui avait conseillé de rester au milieu du bateau, et cela avait plus ou moins marché. Mais à présent, ils étaient presque arrivés, il n'aurait plus à souffrir bien longtemps, et il était mieux à regarder la terre se rapprocher qu'à regarder un ciel bleu vide de toute espérance autre que celle du paradis après leur miserable vie. Les mouettes ne l'intéressaient même plus: il les entendait sans vraiment les écouter, les voyait sans vraiment les regarder, de manière distraite, car à présent, plus qu'une chose ne l'intéressait: les côtes qui se rapprochaient. La chaleur qui montait le déstabilisait un peu, même si ce n'était pas encore insupportable, loin de là c'était même plutôt agréable, comme un été à Kiri. L'odeur de la mer le rendait malade, mais l'espoir le faisait tenir. Même si, une crainte le hantait, nouant son estomac chaque fois qu'il y pensait, car, derrière ce sourire gentil qu'il arborait constamment, Waku n'en était pas moins un jeune homme sensible, qui était parfaitement capable de ressentir autre chose que de la gaieté, malgré qu'il désirait de tout son coeur le contraire, et malgré lui, il lui arrivait d'éprouver de la crainte, d'être tracassé. Pas seulement par le deuil de Keyran, qu'il n'arrivait pas à faire, Keyran, cet homme qui représentait la plus grande partie de sa vie, qu'il aimait de cette manière si particulière que la décrire serait la gâcher,cet homme dont chaque fois qu'il revoyait le sourire lui faisait monter les larmes aux yeux, larmes qu'il retenait bravement derrière un sourire gentil et des yeux ravis, et le henge lorsque cela était nécessaire. Il n'avait au début pas vraiment apprécié le henge, il ne trouvait pas cela très honnête. Mais avoir l'air de bonne humeur aide pour le moral des autres, alors c'était pour la bonne cause. Il n'utilisait pas encore le henge pour masquer ses émotions, le sourire suffisait pour l'instant, cet air aimant et doux qui était en même temps si sincère, si représentatif de sa bonne volonté, non non, il n'avait utilisé le henge que lorsque Kenji le lui avait demandé. Mais il se disait que cela pourrait lui être utile si jamais par une sombre nuit le sourire venait à ne plus suffir pour dissimuler ses peines, si jamais sa volonté d'être heureux venait à ne plus suffire. Mais c'étaient là de biens sottes pensées, songeait-il, il serait toujours heureux, et il voudrait toujours l'être, il ne comprenait pas ces gens qui se complaisaient dans leur malheur. Lui était triste et n'aimait pas ça. Certains trouvent belle la mélancolie. Lui, il la comparait à un démon venu maudire les êtres humains. Il préférait de loin l'ange amour, l'ange bonheur, l'ange sourire, l'ange douceur, l'ange tendresse, l'ange vie.

Et pourtant, au lever de ce beau jour, un démon le hantait. Pas la tristesse de la mort de Keyran non, celle-ci, il l'avait enfermée à part dans un coin de son âme. C'était la seule peine qu'il tolérait, parce que Keyran méritait que quelqu'un pleurasse pour lui, bien qu'il eût sans doute préféré le bonheur de son jeune protégé. Mais 100% de bonheur pour Waku, ce n'était désormais plus possible. Il s'efforçait alors de faire avec tous les pourcents qui restaient - et qui étaient déjà beaucoup comparé à l'apparent état d'esprit de ceux qui l'accompagnaient, et qu'il avait pu observer. Il y avait bien deux trois marins assez ravis également, mais pour les autres la routine avait amené son ami l'ennui. Donc, d'un côté, Waku se réjouissait: bientôt, ils seraient arrivés. Arrivés, mais pour faire quoi, et devenir quoi? WAku avait très peur d'être séparé des autres. Ils étaient encore tous ensemble pour l'instant, mais le resteraient-ils ensuite? Il ne voulait pas se retrouver tout seul dans cet endroit inconnu. Surtout, il ne voulait pas être séparé de Kenji. Et, plus le temps passait, moins il tenait, de la même manière, à être séparé de Yoruichi. Car si Kenji était gentil avec lui, il n'en était pas moins distant et occupé à autre chose, alors que, Yoruichi était gentille aussi avec lui, et même si ce n'était pas encore grand chose, la "conversation" avait réussi à s'installer. Oh, bien sûr, pas grand chose, mais pour Waku cela était déjà énorme. Alors, être séparé de Soi Fon ou de Kibito, à la limite, il s'en fichait. Parce qu'il en avait peur, et qu'ils ne l'aimaient pas, alors loin de lui ils seraient mieux, ce serait mieux pour eux. Ils seraient plus heureux, et, au fond, lui se sentirait plus en sécurité. Nagao, elle avait été gentille également avec lui, mais s'il ne voulait pas s'en séparer, c'était parce que sinon Kenji serait triste, et qu'il était hors de question d'être séparé de Kenji. Question de logique, il était donc aussi impensable d'être séparé de Nagao, que Waku aimait plus parce que Kenji l'aimait et que lui-même appréciait Kenji que parce qu'il la connaissait vraiment. Qui savait, cela changerait-il peut-être avec le temps? Il l'espérait. Car pour Waku, l'idéal serait "aimez-vous les uns les autres". Malheureusement dans ce bas monde, trop de gens préféraient penser "Aimez-moi les uns les autres". Mais il avait confiance en l'humanité, et savait, enfin, "était persuadé", que cela changerait un jour, et que le paradis serait sur terre. Tout le monde s'aimerait, et tout le monde serait heureux.

Il ferma les yeux ne sentant désormais plus que le vent sur son visage, et toujours cette horrible odeur de l'air marin qui le rendait malade, mais il préférait l'oublier question de poésie. Bien que les gargouillements de son ventre rendaient sa tâche plus difficile. Il inspira un grand coup, profondément, respirant avec le ventre justement, pour se calmer, ou plutôt parce qu'il n'était pas particulièrement énervé, pour se détendre. Parce que pendant qu'il respirait ainsi, il oubliait sa crainte, cette crainte d'être abandonné seul. Que deviendrait-il? Que ferait-il? Impossible de rentrer, totalement livré à lui-même... Il l'ignorait. Et préférait ne pas y penser malgré que cela fût difficile. ALors, pour calmer son attente, parce qu'il avait complètement oublié que des gens se trouvaient là autour de lui, complètement oublié Yoruichi qui n'était pas loin mais qui n'était pas très bavarde - il avait peur de l'embêter et puis, cela la dérangeait peut-être de converser avec un muet - alors il gardait les yeux fermés, et se mit à fredonner une chanson. Dans sa tête, seulement, parce qu'autrement cela lui était impossible, une chanson que Keyran lui chantait parfois, lorsque Waku venait dans ses bras et qu'ils s'allongeaient ensemble sur le toboggan, l'un protégeant l'autre du froid qu'apportait avec lui le soleil couchant, et qu'ils restaient ainsi sans bouger, juste dans les bras l'un de l'autre - ou plutot l'un dans les bras de l'autre - et qu'ils n'avaient qu'une envie, que ce moment durât une éternité.
Oui, en fredonnant sa chanson, il revoyait Keyran lui caresser les cheveux d'une main en fixant le ciel, la tête sur l'autre bras, allongé en bas du toboggan. Il l'entendait. Keyran. Mais Keyran n'était plus. Waku avait peur d'être séparé des autres et de se retrouver seul. Mais au fond de lui, la solitude s'était déjà installée, malgré qu'il s'efforçait de la repousser, de ne pas l'admettre. Il ne se sentait pas vraiment orphelin depuis que Keyran n'était plus car il ne l'avait jamais considéré comme un père - et puis un père, il en avait un - ni comme quiconque d'autre de sa famille non, le défunt avait toujours été pour Waku quelqu'un d'extérieur, mais en même temps... de beaucoup plus proche que n'importe qui. Et, à présent, aussi loin qu'il était de tous ses repères, aussi perdu, plus que jamais, il n'avait qu'une envie, une seule: se jeter à corps perdu dans les bras de Keyran.

Il secoua la tête. En voilà une bien sotte idée. Keyran n'aurait jamais désiré qu'il se morfondît ainsi. Waku eut un sourire en imaginant Keyran lui sourire. Comme si la joie de celui-ci était communicative. oui, il avait l'air bien heureux, le jeune homme debout à l'avant du bateau, le nez en l'air, les yeux fermés et levés vers le ciel comme s'il était en train de s'imprégner de toute la chaleur du soleil. Il n'avait même plus l'air malade. Il attendait juste, tel un foetus dans le ventre de sa mère, l'instant où sa précédente vie s'arrêterait pour en commencer une nouvelle. Waku avait d'abord pris pour renaissance l'instant où il était monté dans le bateau, mais il avait changé d'avis: il tenait à ce que sa nouvelle vie commençât bien, et donc, pas en se rendant malade sur un bateau. Non non, tout serait parfait lorsqu'ils débarqueraient: il serait enfin capable de servir à quelque chose, pourrait se rendre utile à nouveau, aurait la force de tenir debout et de faire quelque chose de physique qui pût profiter aux autres puisque la communication semblait difficile - et pas seulement à cause du handicap de Waku auquel existaient un certain nombre d'alternatives - mais tout simplement parce que tous étaient bien taciturnes et ne semblaient pas enclins à discuter. Il n'avait pas vu Kenji de tout le trajet et se sentait un peu oublié, mais à vrai dire c'était surtout une excuse pour ne pas admettre que la mort de Keyran l'emplissait d'une tristesse infinie. Il se réfugiait derrière de petits désagréments pour échapper à un mal bien plus profond. Mais au fond, n'était-ce pasm ieux ainsi? Tout le monde le trouverait heureux, et serait heureux de le voir heureux comme lui serait heureux de voir tout le monde heureux, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Waku n'était pas non plus si malheureux que ça, il l'était juste autant que quelqu'un qui vient de perdre la personne qui lui était le plus cher au monde. Il savait pertinemment qu'il y avait bien pire, bien plus malheureux et moins bien loti que lui. Il ne se plaignait pas. Il était content de ce qu'il avait. Peut-être n'était-ce presque rien, peut-être était-ce énormément, tout dépendait du point de vue. Pour lui, c'était "tout comme il faut" et il n'en demandait pas plus, jamais. Il se contentait de ce qu'il avait. De sourires à la place de paroles gentilles. D'espoir à la place de pessimisme. De bonne volonté à la place de résignation et de défaitisme. Non tout allait bien, si bien qu'il souriait, le gentil garçon qui avait bien agi, au monde nouveau qui leur tendait les bras, à la gueule du loup qui n'attendait que de les dévorer, à leur nouvelle vie qui impliquait également une nouvelle mort. Et toujours, cette chanson qu'il se fredonnait à lui-même en s'efforçant de la garder agréable, de revoir les souvenirs qu'il avait de Keyran sans se rappeler que Keyran n'était plus. Cette chanson dont les paroles lui revenaient au fur et à mesure qu'il se les chantait, et qu'il oubliait aussitôt qu'il se les était rappelées. Il oubliait les paroles, mais pas les images. Il oubliait les mots, mais pas les caresses. Il oubliait le sens des phrases, mais pas les sentiments qu'elles lui provoquaient. Il oubliait la forme, mais pas le fond, il oubliait la chanson elle-même, mais jamais, non jamais, il n'oublierait Keyran.

*
Fare thee well, little broken heart
Downcast eyes, lifetime loneliness
Whatever walks in my heart will walk alone
Constant longing for the perfect soul
Unwashed scenery forever gone
No love left in me
No eyes to see the heaven beside me
My time is yet to come
So I'll be forever yours...*
Waku Namata, étudiant de Kiri
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Soi Fon
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Message par Soi Fon »

Les minutes s’égrenèrent en même temps que la distance. Ce qu’elle n’avait pu distinguer qu’en plissant les yeux lui était à présent visible même de l’arrière du bateau et sans aucuns efforts particuliers. Bientôt elle allait poser le pied sur une nouvelle terre.
Elle qui n’avait jamais quitté le pays de l’eau ni rencontré de personnes qui n’en étaient pas originaire, était servie. D’abord ces sunasiens qu’ils auraient du rencontrer puis cette croisière où l’on ne s’amusait pas vraiment.
Décidément, la vie de shinobi promettait d’être mouvementée et, ce n’était pas plus mal. A quoi bon passer sa vie au village alors qu’il y a tant à découvrir ? Tant de personnes à rencontrer ?
Pourtant, il n’y avait pas non plus que des avantages, Genzo avait fait les frais de la désertion de leur petit groupe et si elle n’avait pas craqué à ce moment, sans doute l’aurait-elle rejoint bien vite dans l’outre monde. C’était une vie dangereuse mais surtout injuste et ingrate mais, en comparaison de ce à quoi elle avait échappé, cette vie là était cent fois meilleure.

A l’heure actuelle, sa seule inquiétude était pour sa mère. Comment réagirait-elle en découvrant que celle pour qui elle avait tout sacrifié avait déserté semant la honte et l’opprobre sur elle ? Soi Fon espérait qu’elle ne commettrait pas l’irréparable et qu’elle ne tenterait pas de mettre fin à ses jours.

Si en revenant au village, elle apprenait que le seule endroit où elle pourrait encore parler à sa mère était le cimetière, elle en était certaine, cette fois elle deviendrait complètement folle, peut-être même fuirait-elle son village se transformant en ce qu’elle haïssait, les déserteurs. Pourtant, elle n’était pas honnête avec elle-même puisqu’il y avait quelques exceptions pour lesquels elle ressentait de la sympathie.
Mais de toute façon, si elle quittait son village, serait-ce de sa faute ? Certainement pas, ce serait plutôt celle de Kenji.
S’il leur avait tout expliqué de la situation, elle aurait su que ses intentions étaient louables mais, que faire lorsqu’on est face à un mur dont les seuls mots avaient sonné la mort de son camarade ?
Elle aurait pu continuer de se poser des questions mais, ça lui semblait si loin tout ça, à quoi bon se tracasser ? Ils étaient tous des traîtres lui avait-il dit alors la situation se réglerait d’elle-même lorsque les ANBU retrouveraient leur trace.

Puis vint à nouveau ce rire si étrange qui la caractérisait à présent. Cette fois pourtant, elle ne ressentait pas une seule émotion mais plusieurs. Son fractionnement de la personnalité s’était résorbé de lui-même, mais, pour combien de temps ? Et pourquoi ? Il n’y avait aucune raison à cela… Mais, à bien y réfléchir, il n’y en avait pas plus chaque fois qu’elle sautait d’une émotion à une autre.
Pour le moment, elle allait bien. Pour elle, il n’y avait pas de différence, elle s’était toujours sentie normal. Jamais, elle n’avait trouvé étrange de ne ressentir de haine pour personne puis soudain d’en ressentir pour tout le monde.

Sa main finit par glisser jusqu’à son sac. Elle l’y introduisit visiblement à la recherche de quelque chose. Soudain ses doigts se refermèrent sur ce bout de tissus sur lequel on avait fixé une plaque de métal. Ses doigts parcoururent la gravure qu’il y avait dessus.
Amusant que ce bandeau, symbolisant son appartenance au village, lui ait été remit quelques jours avant qu’on ne l’oblige à trahir ce même village et, ironie du sort, la personne qui le lui avait remit était l’instigatrice de cette trahison.

Puis il y eut les cris. Des cris à l’avant du bateau qui eurent pour effet de la sortir de sa rêverie, que se passait-il donc ? Le meilleur moyen était d’aller voir par soit même. Il était peu probable qu’il s’agisse d’une attaque ou de que ce soit dans ce genre. Elle se leva si brusquement que Mizu tomba de ses genoux mais, heureusement pour lui, il se réveilla à cette instant et parvint à prendre de la hauteur jusqu’à pouvoir se percher sur Soi Fon, on ne change pas les bonnes habitudes.

Peut-être y avait-il une avarice mais, à peine avait-elle fait trois pas qu’elle comprit. Il s’agissait simplement d’ordres qui étaient lancés à l’intention des marins pour amarrer le bateau. Ils étaient enfin arrivés. L’heure de leur petite escale au pays du feu avait enfin sonné.
Passant devant leur cabine, elle y passa vivement la tête pour prévenir les éventuels dormeurs de leur arrivé mais, elle ne s’arrêta pas pour vérifier si son message avait été d’une quelconque utilité.

Arrivée à l’avant du bateau, elle grippa sur la balustrade et sauta souplement sur la jetée afin d’aider les marins à finir d’amarrer l’embarcation. Plus ils seraient, plus vite son équipe pourrait aller se dégourdir les pattes.
Puis, une fois le bateau bien amarré, elle attendit que les autres descendent afin de connaître la suite du programme.
Soi Fon Shinshun junin de Kirigakure no sato, le plus mauvais caractère du pays de l'eau
Bonne. Mauvaise. Je suis la fille avec l'hiroi ken.
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Urasawa Kenji
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Message par Urasawa Kenji »

Urasawa Kenji , Jônin agité du bocal, Kiri.

Garde tes songes
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous.
(Baudelaire)
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