[Welcome to konoha ... or not ?][pour shimone]

[Kohaku Mizunomaboroshi]

Waku se sentait bien, avec ces deux étrangers. Ils étaient gentils avec lui, s'occupaient de lui, et, enfin, lui permirent de s'exprimer grâce à du papier et un stylo. Il commanda timidement quelque chose de pas trop cher et d'assez international, en gros, une valeur sûre, puis entreprit de tout écrire. Il rougit légèrement à la réaction de ses "interlocuteurs". Il avait horreur de mentir, et se sentait déjà assez honteux ainsi, mais s'être, en plus de cela, fait percé à jour avait de quoi beaucoup l'embarasser. Comme si tout son mensonge venait de s'inscrire sur son front.
La jeune femme parla alors. Le visage du jeune étudiant s'empreinta de curiosité. Solidarité entre kiriens.
Cela suscita une réaction à double vitesse.
Tout d'abord, un soulagement intense. Ces gens là étaient kiriens, ils se comprendraient. Il se sentit "chez lui". Il eut alors, comme le suggérait la jeune femme, envie de tout leur confier, de soulager sa conscience avec eux, de leur faire confiance, de les apprécier et de s'en faire des amis. Il se surprit même à rêver d'un calin pour se réconforter. Ces gens là étaient des alliés, il n'avait rien à craindre d'eux.
Et puis, alors qu'il leur sourit en guise de réponse, Shimone en revint à parler de l'épée. La garder. Bien sûr qu'il tenait à son ancien possesseur. Mais en aucun cas il ne pouvait la garder.
Parce que, une autre pensée venait de germer dans son esprit.
Ils venaient de Kiri. Comme lui. Ils venaient de cet endroit qu'il avait fui, et peut-être y étaient-ils toujours rattachés. De plus l'homme était un shinobi. Il ne voulait plus être rattaché à tout ça. L'appréhension l'envahit. Il posa son épée sur la table, avec un sourire d'excuse, faisant mine d'être effrayé et se mit à écrire "Je l'ai volée. Prenez-la, c'est une très belle arme." Il se leva ensuite et posa le papier sur la table, pour filer ensuite vers la porte, avec laf erme intention de sortir de là avant d'être renvoyé à Kiri, ou tout simplement rattaché au passé qu'il avait envie de fuir. Il irait aider les pauvres dans la rue. Ce serait mieux. Il survivrait.

[Shimone Ayanami]

Si Kohaku se confia, ce ne fut pas exactement de la manière à laquelle s’attendait Hiromi. Il leur prétendit avoir volé cette arme, leur révélant ainsi une part de vérité, c’est du moins ce qu’il pouvait paraître, pourtant c’était encore un mensonge mais cette fois les deux Ayanami ne s’en rendirent pas compte.
Ainsi donc cet enfant qu’ils avaient introduit au sein du village n’était qu’un sale petit voleur ? Shimone pouvait comprendre qu’on vole par nécessité, mais voler une arme… les armes n’offraient que des larmes. Et pourtant lui aussi en possédait, certaines qui lui avaient d’ailleurs épargné des pleurs.

Oui, c’était une belle arme, le jeune homme avait raison. Hiromi s’était déjà levée afin de le rattraper mais Shimone la retint pas le bras. "Si tu changes d’avis au sujet de cette arme, viens me trouver à l’académie." Ajouta-t-il à l’adresse de Kohaku. L’épée n’était pas plus à lui qu’elle ne semblait être au garçon.

Hiromi lui lança un regard interrogateur. Pourquoi ne devait-elle pas suivre Kohaku. Ils ne pouvaient pas le laisser partir comme ça. "Laisse-le. Ce qu’il nous a dit a dû le toucher, il doit avoir besoin d’être un peu seul." le chunin semblait un peu gêné par ses propres paroles, comme s’il avait du mal à exprimer sa pensée.
"Mais, il n’a nulle part où aller et il pourrait lui arriver malheur dans les rues de Konoha."
"Hiromi, ma chérie, c’est son choix. Laissons-le se débrouiller."
Sa blondinette d’épouse esquissa une légère moue puis elle alla se rasseoir. Elle n’était pas totalement d’accord avec son époux mais il n’avait pas tord, en cherchant à le rattraper, ils ne feraient que l’oppresser. Ils ne se connaissaient pas et Kohaku était libre de sa route.

Pendant que son épouse finissait de manger, Shimone examina l’arme. Il n’y connaissait pas grand-chose en matière de lame mais savait quand même reconnaître un bel ouvrage lorsqu’il en voyait un. La dégainant, il en vérifia l’équilibre, sous l’œil réprobateur d’un serveur qui n’osa pas intervenir mais de voir qu’on dégainait ainsi des armes dans son établissement ne lui plaisait pas du tout. Pour le prix qu’on le payait…
En détaillant un peu mieux la lame, Shimone y découvrit ce qu’il prit d’abord pour des runes mais il n’en était pas certain d’autant plus qu’il ne comprenait pas leur sens. Peut-être devrait-il faire examiner la lame par quelqu’un de plus callé que lui en la matière, enfin ça n’était guère important, il la garderait le temps qu’il faudrait sans pour autant vouloir s’en servir.

Il vit également une inscription qu’il parvint à interpréter : "pour Waku". Était-ce le nom de l’ancien propriétaire de cette lame ? Sans doute. En voyant ça, il se rappela de ce qu’était le jeune Kohaku, un voleur. Était-ce pour acheter leur silence qu’il leur avait laissé l’arme ? Qui sait. Il ferait examiner la lame, mais plus tard.
Relevant la tête de l’épée, Shimone constata que Hiromi avait fini son encas. Alors le chunin rengaina d’un geste large mais où l’on pouvait deviner que le maniement des armes n’était pas sa spécialité première. Il déposa quelques billets sur la table, plus que ce qu’il devait afin de s’excuser pour la gêne occasionnée par sa présence, puis le couple s’esquiva regagnant les rues de Konoha.

[Kohaku Mizunomaboroshi]

Il était sorti, et il traînait. La séparation avec l'épée avait été douloureuse, comme on romprait une relation de longue durée avec un être cher. C'était un mal nécessaire, pensait-il. Il regarda devant lui, et marcha. La nuit n'allait pas tarder à tomber, il se mit alors en quête d'une place confortable où dormir – ses quelques ryos ayant été dépensés. Il regrettait ses mensonges, lui qui avait horreur de tout ce qui était malhonnête, et se sentait mal, coupable. Seul. Il n'avait plus rien, mais débarassé de son épée, rien ne pourrait plus désormais le rattacher à ce monde qu'il tentait de fuir. Il passait en plus pour un voleur. Triste tableau – mais il se disait qu'il n'avait pas le choix.

En marchant, il chercha des gens auprès de qui il pourrait se rendre utile, pour s'occuper. Ainsi donc aida t-il une personne âgée à monter ses courses, et un enfant à récupérer un ballon perdu. Les deux fois, il refusa ce qu'on lui proposa. Il ne faisait pas cela pour l'argent – pour l'instant du moins, il n'en avait pas besoin. Il aviserait le lendemain venu. Il chercherait un travail lorsque le Soleil serait levé. Il se contentait de sourire, les remerciements étaient pour lui une récompense suffisante.

Enfin, il s'assit un peu à l'écart de l'animation des villes, et lorsqu'il fut persuadé d'être seul, la tristesse l'envahit, accompagnée d'un profond sentiment d'impuissance et d'échec, son estomac se noua en resongeant à l'épée dont il s'était séparé – ou plutôt, à son possesseur qui n'était désormais plus là – et il se mit à pleurer tout en promettant à ceux qui pourraient entendre ses pensées que jamais il n'oublierait Keyran, jamais.